
Problèmes ?
Harry s'assit lourdement à la table du petit déjeuner en jetant un regard noir à Ron et Hermione assis en face de lui :
_ Je vous hais...
_ Harry, tu sais que c'est pour ton bien. Et puis, ne me dis pas que c'était si horrible, répliqua Hermione tout en continuant de tartiner son toast de marmelade.
_Vous m'avez attiré dans une embuscade avant de fuir comme des lâches !
_ Elle nous l'avait demandé vieux, répondit Ron.
_ Je vous hais quand même.
Il attrapa quelque chose au hasard et le mit dans son assiette après leur avoir lancé un dernier regard noir. Neville, qui était à côté de lui, demanda :
_ Qu'est-ce qu'il se passe ?
_ Madame Pomfresh nous a demandé à Ron et moi de lui emmener Harry après le festin pour un check-up de début d'année.
Neville grimaça et Ginny roula les yeux devant le comportement du survivant.
_ C'est bon, ce n'est pas la mort d'aller à l'infirmerie...
_ Tu dis ça, mais ce n'est pas toi qui te retrouve avec une infirmière irritée dès le premier jour.
Elle leva de nouveau les yeux au ciel et se remit à manger. Neville, toujours serviable, demanda gentiment :
_ Comment ça s'est passé au final ?
_ Euh...
~ la veille au soir, après le festin ~
« Non, Phoenix, je t'ai déjà dit qu'on ne démembrerait pas la nouvelle prof de Défence. »
« Mais je ne la sens pas ! Je suis sûr qu'elle va nous causer des ennuis. »
« Ce n'est pas une raison pour démembrer et manger une personne ! »
« Ba si... »
« Phoenix... » Harry commençait à désespérer, ça faisait bien une heure qu'il essayait de faire comprendre à Phoenix qu'il ne fallait pas tuer le crapaud. « Et puis, regarde-la franchement, est-ce que ça te donne faim ce truc ? Je ne suis même pas sûr qu'elle soit totalement humaine, on dirait un croisement entre un crapaud, un poney de MLP et un singe. »
Il y eut un moment de silence puis :
« Oui, tu as raison, elle n'a pas vraiment l'air comestible... On peut quand même la démembrer ? »
Il soupira, c'était une cause perdue...
« Non, fin de la discussion. »
Harry leva les yeux du sol pour regarder l'endroit où il marchait, il avait suivi Ron et Hermione automatiquement et n'avait pas regardé où ils allaient. Il aurait dû...
_ Euh... Ce n'est pas le chemin pour la tour de Gryffondor.
_ Non, on nous a demandé de t'emmener après le festin, répondit Hermione.
Il allait demander « où » quand il vit LA porte. Il s'arrêta aussitôt et ses amis firent de même le regardant anxieusement.
_ Non...
_ Si.
Ron lui attrapa le bras et le traîna vers la porte alors qu'il se débattait légèrement. Hermione attrapa l'autre bras et à eux deux, ils le firent entrer dans la pièce et refermèrent aussitôt la porte. Il se retourna et cria :
_ Bande de traîtres !
Il essaya d'ouvrir la porte, mais elle était fermée avec un sort. Il entendit alors derrière lui :
_ Bonsoir, Monsieur Potter.
Il se retourna très lentement et eut un sourire coupable en baissant les yeux.
_ Bonsoir madame Pomfresh.
« Qui est-ce ? »
« L'infirmière de l'école. »
« Pourquoi est-ce que tu as autant peur d'elle si elle est là pour te guérir ? »
« Tu comprendras bientôt... »
_ Venez vous asseoir maintenant, je pense que nous avons beaucoup à nous dire jeune homme.
Elle lui désigna un lit et Harry s'y rendit d'un pas résigné. Il n'allait pas y échapper. Il s'arrêta quelques secondes devant le lit et leva un sourcil.
_ Vous avez enfin mis une plaque à mon nom sur le lit ?
_ Croyez-moi, ce n'est pas un exploit dont on peut être fier. Maintenant asseyez-vous et tenez-vous tranquille.
Il s'exécuta mais demanda quand même :
_ Pourquoi est-ce que vous vouliez me voir au fait ?
_ On avait déjà découvert que les larmes de phénix ont un effet sur votre corps. Mais la transformation de cet été est on ne peut plus suspecte. Je veux vérifier s'il n'y a aucun effet secondaire.
_Oh.
« Je crois qu'on est mal... »
« Pourquoi ? »
« Parce que je suis techniquement parlant, plus humain. Et mort. »
Madame Pomfresh passa sa baguette au-dessus de lui en murmurant des formules magique. Il resta parfaitement immobile, attendant que la bombe explose. L'infirmière fronça les sourcils et refit trois fois les tests, mais ils revenaient tous identiques. Elle regarda le garçon suspicieusement et il prit son air le plus innocent possible.
_ Monsieur Potter... Pouvez-vous me dire pourquoi est-ce que les tests m'indiquent que vous êtes mort ?
_ Hum... Je ne sais pas ?
_ Ne me mentez pas. Vous allez me dire exactement ce qui s'est passé cette été. Tout de suite.
Elle souriait et son ton était impérieux, sans pour autant augmenter le volume de sa voix. D'accord, elle était irritée...
« Elle fait peur ! » Il pouvait quasiment entendre Phoenix pleurer en se cachant dans un coin.
« Je te l'avais dit... »
_ J'attends...
Il soupira avant de se frotter l'arrière de la tête avec un air légèrement coupable.
_ Vous n'allez rien dire à personne hein ?
_ Cela dépendra de votre réponse.
_ Très bien... J'ai été... euh... griffé cet été. La transformation s'est produite pendant la semaine qui a suivi.
_ Griffé par quoi exactement ?
_ Un... euh... Zombie ?
Il se ratatina sur place alors que l'aura de colère de l'infirmière devenait quasiment visible. Il était sûr d'avoir entendu Phoenix gémir et partir se cacher dans la forêt au fond de son esprit. Il allait mourir une deuxième fois.
_ Comment avez-vous fait pour vous faire attaquer par un zombie alors que les zones où ils sont apparus ont été aussitôt mises en quarantaine ?
_ J'étais dans l'une de ces zones... Mon oncle et ma tante avaient fermé la porte à clef donc j'ai dû dormir dehors dans un vieux cabanon que j'ai aménagé pour moi. J'ai entendu du bruit dehors alors je suis sorti et j'ai vu quelqu'un qui était tombé par terre alors j'ai été voir si la personne allait bien et quand ça s'est retourné, j'ai vu que c'était un zombie comme dans les films. Ça a essayé de m'attraper la jambe mais je me suis reculé par réflexe et je lui ai explosé le crâne avec un tuyau que j'avais pris par précaution. Mais ça avait réussi à me griffer et je n'y ai pas tant que ça prêté attention. Je suis retourné au cabanon, je me suis soigné la jambe, j'ai mangé et je suis allé me coucher. Le lendemain matin, j'avais les cheveux blancs, j'étais claqué, ma jambe était guérie et j'avais une faim monstre. Je vous jure que je n'ai pas fait ça intentionnellement.
_ Et encore heureux. D'après ce que je sais, une personne mordue ou griffée se transforme totalement en un zombie sauvage guidé par ses instincts et attaquant tout être humain à vue. Les larmes de phénix ont dû vous protéger du plus gros des effets secondaires. vous devriez vous estimez heureux d'avoir une telle chance !
_ Oui. C'est ce qu'a dit Phoenix.
_ Qui est Phoenix ?
_ La manifestation de mon instinct zombie et de survie qui est né des larmes de phénix pour me protéger et qui squatte ma tête ?
_ Les larmes se sont développées en une conscience à part ?
_ On dirait oui. Il agit uniquement sur instinct et n'a aucun bon sens et il lui arrive de prendre le contrôle de mon corps quand je suis en danger. Avec Sirius et Remus on a travaillé une bonne partie de l'été sur le contrôle que j'ai sur lui. Il ne sortira pas si je lui interdit et si je pense à me nourrir au moins deux fois par jour.
_ Intéressant... Vous avez un régime particulier ?
_ Je suis, techniquement, un zombie, donc... oui.
_ Et puis-je savoir ce que vous devez manger et comment vous comptez vous nourrir tout en gardant votre condition un secret ?
_ Dobby m'apportera ma nourriture matin et soir quand je serai derrière les rideaux de mon lit. Et je mange des cerveaux humains qu'il récupère dans des morgues...
Elle l'observa un moment sans rien dire et il se contenta de lui retourner un regard blasé. Il n'allait pas s'excuser non plus ! Ce serait comme entendre un vampire s'excuser de devoir boire du sang pour survivre. Elle finit par soupirer en se pinçant l'arrête du nez :
_ Pourquoi faut-il toujours que vous vous attiriez autant d'ennui ?
_ C'est un don. Enfin, promis, j'arrête de me mêler de la guerre et de me jeter dans les pièges tendus par Voldemort.
_ C'est déjà ça... Très bien. Je veux que vous veniez me voir tous les samedis matin pour un check-up. Est-ce que vous êtes contagieux ?
_ D'après Phoenix, si je mord ou griffe quelqu'un, ça le transformera. C'est pour ça que je porte des gants et des bottes en peau de dragon.
_ Oui, et vous n'allez pas vous mettre à mordre tout ce qui bouge.
_ Je n'ai pas l'intention de débuter une apocalypse zombie, non. À mon avis, à moins que la personne ait des larmes de phénix dans le sang, n'importe qui se transformerait en vrai zombie si je venais à les contaminer.
_ Bien. Pour le moment, je suis d'accord pour ne rien dire. Mais si j'apprends qu'il y a eu ne serais-ce qu'un incident, j'irai parler au directeur, est-ce que c'est clair ?
_ Oui madame. Et Phoenix se tiendra tranquille. Vous le terrifiez.
_ Tant mieux.
Elle fit venir un pyjama d'un des placards et lui tendit.
_ Vous restez ici cette nuit, je vous réveillerai à l'heure du petit déjeuner pour que vous descendiez avec les autres dans la grande salle et puissiez récupérer vos affaires.
_ Bien madame.
_ Vous devriez aussi manger.
Il hocha la tête et appela Dobby qui lui apporta aussitôt un plateau avec un bol de soupe fumant et un steak. Madame Pomfresh ferma les rideaux autour de son lit et le laissa seul pour aller dans son bureau, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir faire de son patient préféré.
~ Retour au présent ~
_ Je pense que je m'en suis bien sorti. J'ai juste à aller la voir tous les samedis.
_Oh, tant mieux.
_ Et j'ai aussi ma propre plaque avec mon nom sur l'un des lits !
_ Ce n'est pas un exploit en soi, fit Hermione.
_ Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu sois aussi rabat-joie ? grommela Harry.
Le professeur McGonagall passa alors pour leur distribuer leur emplois du temps. Harry grimaça en voyant le sien. Il commençait avec deux heures de Défense, puis divination pour le matin et deux heures de potion avec les Serpentards pour l'après-midi. Il allait se mettre à haïr ses lundis.