
Chapter 6
Tony n’eut pas vraiment besoin de forcer son sourire vers la journaliste alors que cette dernière se tournait vers le prompteur, de nouveau professionnelle.
- Bonsoir à tout ceux qui nous rejoignent maintenant. Nous accueillons ce soir Anthony Stark, héros autoproclamé connu sous le nom d'Iron Man et propriétaire de Stark Industrie. Avant la page de publicité, nous étions revenu sur l’accident de Manhattan de la semaine dernière et de la chance incroyable que les New Yorkais ont eu ce jour-là. Monsieur Stark, posa calmement la journaliste en se tournant vers lui, un sourire sur son visage. Je me dois de nouveau de vous remercier au nom de la nation entière pour vos actions ce jour-là.
Tony sentit sa joue se contracter un peu, tic nerveux qui était heureusement caché de la caméra en raison de la manière dont il était installé, tourné vers elle.
- Oh, Miss Everhart, arrêtez-vous là, vous allez me faire rougir, s’amusa-t-il légèrement, à l’aise dans l’interview.
Le coin de l’œil de Christine Everhart tiqua un tout petit peu, et Tony la connaissait assez pour savoir que derrière son stoïcisme, elle levait les yeux au ciel.
- C’est donc là où il faut en arriver pour déstabiliser le grand Tony Stark, s’amusa-t-elle tout de même à ses dépends et il plissa un peu des yeux.
Christine ne fit que sourire paisiblement, le connaissant assez pour comprendre qu’il n’était pas impressionné par la situation ni son comportement.
C’était le jeu du chat et de la souris qu’ils pratiquaient depuis des années. Ça avait plutôt mal commencé entre eux - après tout, elle avait été la première personne à lui mettre directement le nez dans sa propre merde, après Obadia bien entendu. Elle restait une journaliste et lui la coqueluche des médias, mais pour une raison qu’ils ne comprenaient pas tous deux, ils en étaient arrivés à s’apprécier l’un l’autre et même se respecter assez pour que Tony ne la taquine pas et qu’elle garde pour elle quelques petites choses qu’il avait laissé échappé une fois où elle lui avait donné une interview écrite.
C’était... Non, ce n’était pas vraiment une amitié, mais c’était définitivement quelque chose, les années l’ayant formé jusqu’à ce qu’ils arrivent à communiquer d’un simple regard invisible à une caméra.
Oui, c’était un petit jeu, et Tony aimait bien y jouer, surtout en direct à la télévision, c’était... C’était un véritable défi, et dieu seul savait le plaisir qu’il avait avec un bon défi .
- Je sais à quel point vous pouvez détester quelque chose qui gonfle votre ego de la sorte, déclara-t-elle en lui envoyant un regard entendu et Tony renifla un rire - mais je me dois d’insister. Les images de ce jour-là parlent d’elles-mêmes et ce n’est pas vraiment joli à voir. De plus, quelques autres images des jours suivants ont été portées à mon attention, alors une question me brûle les lèvres : Comment allez-vous ?
Tony cligna des paupières un court instant.
Zut. Certes, même avec les quelques coups de pinceaux à maquillage, ses ecchymoses étaient malheureusement tout de même assez visibles pour ceux qui savaient quoi chercher. Et malheureusement, il était à la télévision, il ne pouvait pas se permettre de garder ses lunettes de soleil. Et ça ne faisait qu’une semaine depuis l’invasion des Chitauris. Les blessures à ses yeux n’étaient pas résorbées, tout ses petits vaisseaux sanguins qui avaient éclatés étaient toujours visibles, bien que ce soit moins catastrophique que le lendemain de l’attaque.
Il envoya un regard entendu à Christine, dont le petit sourire s’était teinté d’un peu d’excuses, mais elle était un réel serpent. Non. Un requin attiré par le sang.
Tony la haïssait. Vraiment beaucoup. Très fort.
- Je vais parfaitement bien, merci beaucoup de vous inquiéter, répondit-il délicatement, réfléchissant furieusement à ce qu’il pouvait répondre.
Ce n’était pas vraiment qu’il s’en inquiétait ou plutôt qu’il n’avait pas réfléchi à ce qu’il allait bien pouvoir répondre si on lui posait cette question, mais... En fait, si ! Il s’était attendu à ce que l’on s’inquiète, s’interroge sur l’équipe, sur Loki, sur les blessés et les rues détruites, pas vraiment sur son bien être.
Mais encore une fois, c'était Christine face à lui, il ne devait pas faire l'étonné. Zut. Il aurait dû un peu réviser avant de venir. C'était dans des moments comme celui-ci qu'il regrettait Pepper, très fort.
- Malgré quelques meurtrissures évidentes, je me porte comme un charme, dit-il avec un sourire estampillé 'Attention, voilà la presse' .
Peeeeepper, reviens !
Christine l'observa quelques secondes, silencieuse, et Tony avait envie de grimacer, parce que c'était évident qu'elle ne le croyait pas.
- Aucune séquelle inopinée de votre sortie impromptue dans l'espace ?
Requin.
Durant une fraction de seconde, une si longue seconde, son souffle quitta ses poumons, expulsé à l'extérieur comme un coup de fusil silencieux. Le noir envahit sa vision, le rien l’étouffa--
- Aucune.
Il devenait vraiment trop bon à ce jeu-là.
- C'est tout ce que l'on vous souhaite, Monsieur Stark.
Requin².
Elle essaya ensuite de revenir sur le groupe atypique qui avait défendu la Terre et soupira un peu de frustration quand Tony ne lui donna rien à rogner, pas même la confirmation de l'identité de Rogers. Il avait interdiction de parler d'eux, en tout cas, pas encore. Parce que Fury avait décrété qu'il serait tellement mieux de laisser Tony gérer la presse pendant un temps avant qu'ils ne fassent une grande annonce, et avait été très clair quant à toutes les embrouilles administratives qu'il allait lui faire s'il pipait ne serait-ce qu'un seul mot. Duh, et Tony faisait quoi, dans tout ça lui, hm ? Ça se voyait qu'il n'avait jamais affaire aux hyènes sur une base régulière.
Il faisait chier, Nicky Larson.
Vraiment.
Ce fut une interview carrément chaotique. Entre les " Vous savez que je ne peux pas répondre à cela, je ne suis qu'un particulier " et les "J e ne sais pas quoi vous dire, on ne me dis jamais rien, à moi ", c'était incroyable qu'ils tiennent autant de temps à l'antenne. Mais après tout, c'était sa première apparition télévisée depuis l'attaque et il ne pouvait malheureusement pas éviter la presse jusqu'à la fin des temps, malgré toutes ses envies inavouées. Alors il avait choisi le lieu, la date et la journaliste pour leur donner quelque chose sous la dent, mais même si Christine était compréhensive, même lui était frustré de ne pouvoir rien dire. Il avait déjà fait quelques allers-retours au siège de Stark Industrie pour plusieurs réunions, rassuré les employés ainsi que les actionnaires et pour bien montrer que oui, il était toujours en vie et qu'il ne fallait pas paniquer comme ça ; que rien n'allait changer par rapport à avant l'attaque, que la tour allait bien, que ce n'était que du verre et de la taule froissée, que le nettoyage allait être fait et qu'elle allait sûrement prendre un peu de retard - mais comme ils avaient, et Tony ne savait toujours pas comment, réussit à être en avance dans les travaux et la mise en service des étages inférieurs de la tour Stark, les temps étaient respectés.
Bref, c'était le foutoir, notamment qu'il dût réitérer le même discours auprès de Christine et ses téléspectateurs pour rassurer la population quant aux promesses qu'il avait faites avec son énergie propre et tous ses futurs projets.
Après tout, Stark Industrie fournissait désormais quelques commissariats de Manhattan en équipement - autre que les armes, il ne faisait plus d'armes - depuis quelques mois déjà, un test pour certifier du bon fonctionnement et de la facilité d’utilisation de ses produits. Ils étaient les cobayes pour ces créations et d'ici quelques semaines, le temps que toute cette agitation retombe, Stark Industrie allait signer un contrat avec la ville de New York, et si les résultats étaient probants, il ne doutait pas que d’ici une dizaine d’années, la police du pays tout entier allait pouvoir compter sur ses inventions pour les aider dans leur travail du quotidien. Il avait d’ailleurs aussi pensé à s’attarder sur l’équipement des pompiers, mais n’avait pas encore trouvé le temps de s’y pencher sérieusement. Tellement de possibilité... Il avait facile un millier d’idées pour un millier de choses différentes. Il avait révolutionné l’armement auparavant, il était temps que le monde goûte à sa révolution - Bien que ce n’était pas des choses qu’il oserait dire à la télévision, il n’était pas fou non plus. Enfin, pas plus qu’on ne lui attribuait, en tout cas.
Christine hocha la tête alors qu’il terminait son petit discours fait pour rassurer les gens que non, ce qu’il s’était passé n’allait changer en rien ses engagement auprès de l’état, du public, de tous ceux qui comptait sur lui pour une chose ou une autre.
- C’est en effet une inquiétude dans les hautes sphères m’a-t-on dit, mais aussi sur les réseaux sociaux. Une chose revient souvent : Qu’est-ce qui peut bien ralentir les réparations de la tour Stark ? Nous n’avons pour le moment pas vu un seul chantier se mettre en place, ni aucun employé passer les portes depuis, vraiment. Alors qu’en est-il ? S’enquit-elle en jetant un coup d’œil à ses notes.
Tony hocha la tête en bougeant un peu pour se redresser.
- Non seulement on ne pouvait pas être sûr que la tour n’ait pas été trop endommagée et qu’elle ne risquait... malheureusement pas de s’écrouler elle aussi...
Il se tut un instant, parce que c’était encore très frais, encore trop proche et que personne ne voulait revivre ça, surtout que la tour Stark était un peu plus grande que les jumelles... Il se racla la gorge.
- Mais dès que nos experts nous ont assuré que ça ne risquait rien, que c’était solide, je n’ai en effet pas fait appel à une société de réparation ou de construction. Parce que ça peut encore attendre, j’estime qu’il y a des réparations bien plus urgentes à faire pour le moment. L’attaque ne s’est malheureusement pas concentrée sur le quartier des affaires ou des finances, il y a aussi eu des commerces plus modestes qui ont été touchés, ainsi que des habitations. Il y avait déjà beaucoup trop de gens à la rue, maintenant il y en a d’autant plus, notamment que plusieurs centres d’accueils et d’aide à toutes sortes de victimes ont eux aussi été touchés. Je pense qu’il est plus important de se concentrer sur ces réparations là que la tour, qui peut encore attendre un peu avant d’être pleinement fonctionnelle.
- Donc... Pour le moment, vos employés sont au chômage, constata-t-elle.
- Non, pas du tout, contra-t-il avec un sourire. Ils sont toujours employés à Stark Industrie s’ils le désirent, pour le moment ils sont... en congés payés, s’amusa-t-il un peu.
Christine sourit, le retour du requin.
- Alors, en plus de tout l’argent que vous déversez à la ville pour aider aux différentes reconstructions, vous me dites que vous payez tout de même vos employés New Yorkais. Cela ne fait-il pas perdre de l’argent ?
Tony haussa un sourcil en la fixant.
- Honnêtement ? Si. Mais sans vouloir me vanter--
- Oui, parce que ce n’est pas du tout votre genre, commenta-t-elle avec un léger sourire.
Tony ricana.
- Pas du tout voyons, vous me connaissez Miss Everhart, souligna-t-il avec un sourire complice qui lui arracha un petit rire. Mais disons les choses comme elles sont : je peux me permettre de mettre un peu plus d’argent que d’habitude dans ma compagnie ou dans les reconstructions. Je peux vraiment me le permettre. On a beaucoup de projet à venir, et pour ça, il faut que l’on soit opérationnel. Et pour ça, il faut que New York soit au meilleur de sa forme.
Elle sourit en le regardant, un éclat amusé dans les yeux.
- Donc tout ça, ce n’est qu’un grand coup de pub et aucunement un geste altruiste, dit-elle simplement.
Tony fit la moue.
- S’il vous plaît, Miss Everhart, vous me connaissez mieux que ça, susurra-t-il presque.
Elle ravala un ricanement et hocha plutôt la tête.
- En effet. Maintenant ce que j’aimerais savoir, et je suis sûre que c’est aussi le cas de tous nos téléspectateurs qui ne cessent d’augmenter de minute en minute, c’est si vous connaissez et voudriez bien nous partager l’identité de nos mystérieux bon-samaritains qui ont plusieurs fois été vu sur les sites les plus sinistrés, à aider autant que dix hommes sur une durée bien moindre ?
Tony ne put (pu) s’empêcher de froncer les sourcils et de se redresser.
- Ah ? J’avoue que je ne vois pas du tout de quoi vous parler, répondit-il honnêtement.
Dans un coin de son esprit, il se souvint rapidement de JARVIS lui apprenant l’existence du hashtag sur twitter et Instagram, #GodBlessTheGreenOnes, mais il ne s’y était pas vraiment attardé - peut-être aurait-il dû.
Elle sourit et requin² .
- Ne vous en faîtes pas, nous avons reçu quelques images en exclusivité qui n’ont même pas encore bruité sur internet.
Elle se tourna vers l’écran entre eux deux et Tony suivit son regard, essayant de se détendre pour éviter d’avoir une réaction trop inopinée alors qu’ils étaient en direct.
Seulement, quelle ne fut pas sa surprise que de voir, filmés avec ce qui semblait être un téléphone, les deux enfants plus âgés de Loki aider aux reconstructions. Il vit Fenrir se pencher pour récupérer tout un pan de mur que Jör... Scanna ? avec un petit appareil et jaillit de ce minuscule bidule une lumière verte. Devant leurs yeux et devant la caméra, les fissures présentes sur le mur accidenté se résorbaient à vue d’œil et Fenrir se redressa avec la structure comme si elle ne pesait rien. Puis Jör recommença ses petites manipulations qui permit au mur de reprendre place là où il était normalement. Tony était sûr qu’en fait, ça n’avait rien de technologique et que sa petite boite dans sa main n’était qu’une excuse et une couverture pour utiliser de la magie en toute impunité.
En moins de deux minutes, les deux enfants de Loki avaient réparé à eux-seuls ce qui se trouvait être un café, et sans la poussière sur le sol et les étagères totalement vides, on aurait pu jurer qu’il ne s’était rien passé. Et à aucun moment, les deux hommes ne semblèrent remarquer qu’ils étaient filmés, pas même quand la lumière verte engloba tout le verre brisé sur le sol pour reconstituer une fenêtre qui aurait pu sembler neuve qui fut replacée dans la rue.
Ah.
Oui, d’accord... Tony ne s’attendait pas à ça. Certes, il leur avait dit que ce serait intelligent que de se faire connaître du public, mais il n’avait pas pensé qu’ils le prendraient au sérieux.
La vidéo s’arrêta et Christine se tourna vers lui.
- Un commentaire à faire peut-être ? S’enquit-elle avec un nouveau petit sourire.
- Oula, oui, beaucoup. J’adore le T-Shirt de Frederic, commenta Tony sans vraiment y réfléchir, pensant plutôt aux images.
C’était un t-shirt AC/DC, il le prenait par les sentiments aussi.
Il n’avait pas encore eu de nouvelles d’eux depuis qu’il les avait vu, et comme il leur avait promis, il n’avait pas cherché à les contacter et à les pousser à prendre une décision. Il s’était presque fait à l’idée de ne plus entendre parler d’eux.
Ça pour une surprise, s’en était une bonne !
- Oh, donc vous les connaissez, vous savez qui ils sont, commenta Christine, attirant l’attention de Tony sur elle.
Il ne réfléchit qu’une fraction de seconde avant de prendre une décision, qu’importe les conséquences, surtout celles du S.H.I.E.L.D. ou de son conseil mondial-mon-cul.
- Yep, en effet, sourit-il.
- Et... Peut-on avoir des détails, ou ça aussi, vous n’avez pas le droit d’en parler ?
- Oh, si, bien sûr que si. Ce sont Frederic et Jordan. Ils sont... Eh bien, ce sont les fils de Loki, répondit-il paisiblement.
Face à lui, Christine écarquilla les yeux et se pencha vers lui, intéressée, reniflant le scoop. Il ne fit que sourire.
- Les enfants de Monsieur Loki, le même dont nous parlions un peu plus tôt et dont vous avez confirmé l’implication dans ce qu’il s’est passé il y a une semaine ?
- En effet.
- Mais... Que font-ils ici ?
- Eh bien, d’après les images, ils aident à la reconstruction, non ? S’amusa-t-il.
Christine lui envoya un regard peu amène et il ravala un ricanement.
- Non, plus sérieusement, ils vivent ici, et ils ont apparemment décidé d’aider un peu.
- Vraiment ? Continua-t-elle de s’étonner.
- Oui. Je vais vous le dire avant que le MIB ne débarque nous flashouiller tous, mais ce n’est en effet pas la première fois que Loki vient sur terre, et les gens sur internet sont peut-être allés très loin, mais ils n’ont pas tout à fait tort. Déjà à l’époque, notre mythologie nordique vient bien de quelque part, et eux viennent depuis bien plus récemment encore. Je sais de source sûre que Loki aime la terre, apparemment un dépaysement totalement par rapport à son lieu natal, et ses enfants vivent ici depuis plusieurs années déjà, expliqua-t-il gentiment.
Il ne voulait pas faire une émeute, non plus. Ça avait été une des seules choses dont ils avaient réellement parlé. Fenrir et Jör lui avaient clairement dit que si Loki en avait besoin pour son image public et éviter qu’on ne l’embête trop, ils n’auraient aucune réticence à sortir de l’ombre et être jetés en pâture à la presse. C’était apparemment pour eux une bonne idée, histoire de tuer leur ennui. De plus, après l’annonce du président, la maison blanche avait fait de nombreux communiqués dans lesquels ils avaient expliqué la situation de Thor et de Loki, qui ils étaient, pour ce qu’on en savait pour le moment. L’histoire avait un peu été réécrite, comme quoi le fils de Loki aurait soudainement disparu et que c’était en voulant le retrouver qu’un accident avait conduit Loki dans un trou de ver, l’emportant directement à l’armée qui les avait attaqués, là où il avait été torturé et où il avait été obligé d’accepter de mener l’armée sur terre. Ce n’était pas le fait que Loki ait des enfants qui surprennent, mais bien leur présence ici, sur terre.
Christine se racla la gorge et bougea sur son siège, visiblement excitée par ces nouvelles.
- Eh bien ça, ce sont des révélations étonnantes ! Et ils ne vont pas être bouleversés que vous veniez de presque les balancer en direct, devant des milliers de téléspectateurs ? Demanda-t-elle.
Tony sourit et secoua la tête.
- Non, pas du tout. J’ai eu l’occasion de les rencontrer et de discuter un long moment avec eux, ils avaient déjà pris la décision de ne plus se cacher et d’être présents pour aider leur père et leur petit frère.
- Leur frère ? Combien d’enfants Monsieur Loki a-t-il donc ? S’enquit Christine.
- Avide de potins ? S’amusa Tony avec un regard moqueur.
- Quand on prend l’habitude de parler de Tony Stark, oui, répondit-elle au tac-o-tac.
Tony rit.
- Touché . Je ne vais pas me permettre de parler des enfants de Loki, je ne suis pas sûr que ça lui plairait. Mais Frederic et Jör on affirmé que cela ne les dérangeait pas, et le plus jeune aussi. Tout ce que je peux vous dire pour le moment, et avant que vous ne me posiez la question, Frederic et Jordan sont comme leur père. Nés sur Asgard, ils ne sont ici que depuis qu’ils sont adultes.
Ce... qui n’était pas réellement le cas, mais ce n’était pas un mensonge non plus.
- Harrisson, par contre, est né ici, sur terre.
Christine s’humidifia les lèvres.
- Ah oui ?
- Hm hm. D’une mère anglaise, si je ne dis pas de bêtises. Il a grandi ici, a été élevé ici... Bon, de l’autre côté de l’Atlantique, mais vous voyez où je veux en venir, sourit-il.
- Et... Pourrions nous un jour les apercevoir mieux, voire même avoir la chance de leur parler ? S’enquit-elle, se préparant déjà à mettre la main sur l’entrevue du siècle.
Tony sourit en croisant les jambes en la regardant, provocateur.
- Ah ça, il faudra voir avec eux. Je ne suis pas leur comité de presse, répondit-il, amusé.
Christine soupira visiblement avant de reprendre un ton plus professionnel, mais c’était trop tard, tout le direct avait vu sa moue boudeuse.
Aha ! Dix points pour Tony ! Dans les dents, le requin !
.*.
Tony fit un petit bruit de bouche alors que derrière lui, Pepper fermait la porte du manoir des Hamptons d’un coup de pied bien placé, haute perchée sur ses talons. L’ingénieur, le nez toujours plongé dans la conversation texte qu’il avait avec Christine, fit un petit bruit de reconnaissance alors qu’il rentrait dans le salon où se trouvait Rhodey, Brucie et Rogers, devant la télévision. Il tapota furieusement sur l’écran, promettant à la journaliste une autre entrevue d’ici la semaine prochaine tandis que Pepper usait d’un ton sec en japonais au téléphone. Les deux restèrent quelques instants debouts dans le salon, Rhodey ayant sûrement dit aux deux autres d’attendre qu’ils aient terminé leur conversations respectives puisqu’ils ne disaient rien.
Puis Pepper mit fin à la conversation qu’elle avait avec professionnalisme mais aucune cordialité, puis se débarrassa de ses chaussures pour se laisser tomber sur le canapé avec un soupir de soulagement, et Tony ne se doutait pas que Rhodey était en train de lui masser les pieds. Pepper était une déesse et méritait que l’on se traîne à genoux devant elle et se mette en quatre pour la satisfaire.
Tony sursauta un peu alors que son téléphone vibrait furieusement dans ses mains, mais que ce ne fut pas le nom Everhart qui apparut sur son écran.
- Ah ! Couina-t-il, attirant l’attention sur lui. Alerte Fury, alerte Fury !
Il trépignait un instant avant de balancer son téléphone sur un des fauteuils vides du salon.
- Panique, tous à terre, les femmes et les enfants d’abord ! Clama-t-il en se laissant tomber sur le canapé pour se blottir contre Pepper.
Sur le fauteuil, le téléphone continua de vibrer, alors que Fury l’appelait de nouveau.
- J, marmonna Tony contre l’épaule de son ancienne assistante personnelle, éteins mon téléphone.
La vibration s’arrêta.
- Tout de suite, Monsieur , lui répondit son IA et Tony gémit de plaisir.
Il se terra un peu plus contre Pepper, balançant son bras au dessus d’elle pour serrer sa taille. Pepper était géniale, Pepper était toute chaude contre lui, Pepper était incroyable . Elle bougea d’ailleurs un peu pour passer son bras autour de ses épaules et sa main dans ses cheveux et très vite, Tony avait la tête contre le haut de son sein . Et c’était très confortable.
La tension quitta peu à peu Tony pour le laisser languissant et amorphe contre sa meilleure amie.
- Bonjour, Monsieur Rogers, Docteur Banner, Jim, les salua-t-elle enfin et Tony marmonna contre elle ce qui ressemblaient à des salutations.
- Mademoiselle Potts, la salua Capitaine Lycra d’un ton doux.
- Bonjour, répondit Brucie avec un sourire dans la voix.
Tony bougea un peu pour ouvrir un œil et yep, BrucieBear souriait en les regardant. Méchant Banner, à se moquer d’eux. Il sentit Pepper soupirer de nouveau de soulagement et elle bougea pour s’étirer sans pour autant le déloger.
- Je tiens à dire, parce que c’est important et que cela pourrait changer la face du monde, mais ! ... Je suis en weekend, soupira-t-elle en se laissant couler dans le canapé.
Tony renifla rapidement un rire, amusé et content qu’elle se sente enfin assez légitime dans son statut de PDG pour s’octroyer quelques jours de congé malgré les bouleversements des semaines précédentes. Certes, elle serait toujours joignable s’il y avait vraiment besoin d’elle, telle qu’une catastrophe ou le bug de l’an 2000 qu’ils attendaient toujours, mais au moins, ces deux jours n’étaient rien que pour elle. Pepper bougea et posa ses lèvres contre la tempe de Tony, qui fredonna de plaisir.
- Je n’ai pas eu le temps de te le dire dans la voiture, mais tu as été parfait aujourd’hui, lui dit-elle doucement.
- Yep, c’était bien beau, surenchérit Rhodey d’une voix amusée.
- C’était facile, leur répondit Tony dans un autre marmonnement.
- Je dois avouer que oui, c’était... surprenant, cette interview, déclara Brucie.
Tony bailla un peu et se redressa, s’étirant pour faire craquer sa colonne vertébrale.
- Non, vraiment, j’insiste, ce n’était rien. J’ai appris à gérer la presse aussi vite que j’ai appris à parler. Annoncer à une trentaine de requins assoiffés de scoops juteux que tu arrêtes définitivement la production de ta principale activité, ça c’est du challenge, s’amusa-t-il amèrement.
Rhodey rit, mais Pepper renifla.
- Tu rigoles ? Tu balances l’info et tu t’en vas en caquetant pour me laisser gérer les pots cassés, commenta-t-elle en lui envoyant un regard faussement noir.
Tony haleta et porta sa main à son cœur, cachant la lumière du réacteur.
- Pepper ! Gémit-t-il, blessé.
Elle leva seulement la main.
- Je--
Elle le regarda.
- Mais--
Elle haussa un sourcil.
Puis Tony se dégonfla, parce qu’il avait déjà perdu, et pourquoi avait-il commencé cet affrontement, déjà ?
- Ça par contre, c’était encore plus impressionnant, déclara Brucie avec un grand sourire sur les lèvres. Comment vous faîtes ça ? J’ai pourtant de nombreux souvenirs de rumeurs dans la communauté scientifique qui déclarent que Tony Stark était incapable d’être dompté par quiconque, s’amusa-t-il réellement.
C’était qu’il se moquait de lui, la petite teigne qu’il était ! Rhodey renifla en ricanant et Pepper sourit.
- Oh, mais ce ne sont pas des rumeurs, Docteur Banner. Seulement, j’ai été habituée à bien pire et je tiens beaucoup trop de ma mère pour me faire mener en bourrique par Tony. Ça ? C’est du petit lait comparé à ce à quoi je suis habituée, avoua-t-elle avec amusement.
- Mouais, marmonna Tony. Ça, je ne le croirais que quand je le verrais, bouda-t-il.
Pepper se crispa.
- Pas si je peux l’en empêcher, non, marmonna-t-elle à son tour.
Tony se redressa.
- Oh allez, Pep ! Ça fait dix ans que l’on travaille ensemble ! Dix ans, et je n’ai jamais rencontré ta famille ! Je connaissais Mama Rhodes trois mois après avoir rencontré playpus ! S’exclama-t-il.
Mais Pepper secoua la tête.
- Non, c’est non Tony. Parce que si les enfants de Loki ne sont que susceptible de provoquer le Ragnarok, donc la fin du monde, si tu rencontres ma famille, vous allez prendre le monde en ricanant et danser sur nos cadavres encore fumants, et je ne veux vraiment pas vivre ça, souligna-t-elle en frissonnant visiblement.
Tony soupira d’un air désespéré.
- Tu réalises que tu me donnes juste plus envie de les rencontrer ? Marmonna-t-il.
Pepper lui envoya seulement un regard peu impressionné.
C’était une vieille discussion entre eux, qui avait commencé un soir de Thanksgiving, deux ans après qu’elle ait commencé à travailler pour lui en tant qu’assistante personnelle. Il avait été surpris d’apprendre qu’elle ne rentrait pas chez elle pour cette fête pourtant purement américaine et qu’elle devait se faire à l’idée qu’elle habitait ici maintenant. Ils avaient fini par discuter de leurs meilleurs souvenirs d’enfance sur une table du laboratoire à Malibu, par dessus du chinois à emporter. Tony ne se souvenait pas d’avoir autant ri un soir de Thanksgiving en écoutant Pepper parler avec chaleur et tendresse des bêtises d’enfants et il avait tout de suite voulu les rencontrer. Mais Pepper avait dit non, alors il avait reculé - difficilement, mais tout de même.
Cela ne l’empêchait pas de vouloir les rencontrer malgré tout ce temps.
- Du coup, comment en êtes-vous arrivé à travailler ensemble ?
Tony et Pepper se tournèrent de concert vers le Capitaine Rogers, qui rougit un peu sous l’attention et chercha visiblement à se faire tout petit.
- Pardon, c’était indiscret de ma part, commença-t-il à s’excuser.
Pepper secoua la tête avec un sourire.
- Non Monsieur Rogers, ne vous en faîtes pas, dit-elle gentiment. Mais j’ai peur d’avouer qu’il n’y ait pas grand chose à raconter de croustillant.
Prise en sandwich comme elle était entre les deux hommes qui la connaissaient mieux que quiconque, elle ne put que leur envoyer un regard noir alors qu’ils ricanaient tous les deux.
- Quoi ?! S’énerva-t-elle un peu, piquée qu’ils osent se moquer d’elle.
- Pepper, tu es peut-être un ange tombé parmi les hommes, commença Rhodey.
- Mais les anges vengeurs plein de justice de la Bible ou de Supernatural, pas les angelots cul-nus qui courent dans les nuages avec des têtes de bébés et des paillettes dans les yeux, termina Tony en riant.
Elle renifla et croisa les bras sur son torse.
- Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez, gronda-t-elle gentiment.
- Imaginez, continua Tony en se redressant pour regarder Rogers et Banner. Ça fait deux jours que je n’ai pas dormi parce que, pour une raison que j’ignore, les derniers prototypes en production sont défectueux. J’ai donc passé une longue nuit et je n’ai qu’une seule gorgée de café dans le sang. Je rentre dans le hall d’entrée de Stark Industrie et là, j’entends les plus belles insultes qui m’eut été donné d’entendre, même pour moi c’était beaucoup.
Sans même la voir, il savait intimement que Pepper rougissait un peu.
- Donc je m’approche, parce que j’aime le drama et je veux tout savoir sur mes employés, et là je vois ce petit bout de femme, à bout de nerfs en train de sermonner une armoire à glace de la sécurité, encore plus large que Thor ! Ricana Tony en revoyant parfaitement l’image.
Pepper gémit un peu.
- Tu es en train de me faire passer pour une furie hystérique ! Se plaignit-elle.
- Non, comment le pourrais-je, tu as tes deux yeux toi, rétorqua Tony, ce qui lui fallut une tape à l’arrière de la tête.
- Non, ce qu’il ne vous dit pas, c’est que je n’étais encore qu’une stagiaire, que mes supérieurs à Stark Industrie ne me considéraient que bonne à faire le café et encore, et que les trois erreurs dans la comptabilité que j’avais relevé n’étaient pour eux qu’un pur produit de mon imagination. J’étais frustrée, ça faisait trois jours que j’essayais d’obtenir un rendez-vous avec quelqu’un de plus haut placé dans Stark Industrie pour que l’on me prenne au sérieux... Alors oui ! Quand cet abruti a pensé que puisque je n’avais que 21 ans et stagiaire en plus de cela, j’étais une cible facile et qu’il allait pouvoir me tripoter en toute impunité, un peu que je l’ai remis à sa place celui-ci ! Tonna-t-elle.
Tony, lui, riait encore.
- J’ai vérifié lesdites erreurs, j’ai convoqué les anciens supérieurs de Pepper pour vérifier avec eux et je l’ai déchargé de cette pression qu’était la comptabilité.
- Pour la surcharger d’un tas d’autres problèmes en l’engageant en tant que ton assistante personnelle, se moqua Rhodey en lui envoyant un regard amusé par dessus Pepper.
Tony renifla et lui tira la langue.
- Tu n’as aucune idée de quoi tu parles, playpus , na, auuuucune idée, fredonna-t-il en levant le nez vers le ciel d’un air dédaigneux totalement surfait.
Rhodey ne fit que ricaner un peu plus en secouant la tête d’un air amusé. Pepper sourit elle aussi d’un air paisible et donna légèrement un coup de coude dans les côtes de Rhodey, qui se renfrogna.
- Toujours est-il qu’en effet, il m’a engagé pour être son assistante personnelle, il a viré l’homme de la sécurité qui n’en était pas à son coup d’essai, et j’ai réussi à terminer mes études, malgré le fait qu’il était totalement improbable que j’y arrive avec tout ce que Tony me donnait comme travail, soupira-t-elle.
- Eh ! Tu es propriétaire à 12% de l’entièreté des bénéfices de la tour et tu es la PDG de Stark Industrie ! Tu es la femme la plus influente au monde et tu ne dois tout ça que parce que tu es une battante, rétorqua Tony en lui envoyant un regard noir. Arrêtes d’écouter les détracteurs qui pensent que tu ne dois ta réussite que parce que j’ai soi-disant fait quelque chose. Tu y es seulement parvenue plus vite que si je ne t’avais pas engagé personnellement. Mais je suis sûr que tu aurais eu une compagnie qui m'aurait presque fait de l’ombre, et Oh mon dieu, heureusement que je t’ai eu avant que tu n’ai eut l’idée de te débrouiller seule, réalisa-t-il en sentant son ventre se contracter d’horreur à la situation.
Et tous les autres ne trouvèrent rien de mieux à faire que de se moquer de lui.
Traîtres, tous autant qu’ils étaient.
.*.
Tony frissonna alors que Pepper pénétrait dans le laboratoire des Hamptons. Même si elle n’était plus son assistante personnelle, elle restait une des seules personnes qui possédaient tous les codes d’accès même lorsque Tony s’enfermait comme dans un bunker, qu’importe l’endroit, qu’importe le labo. De plus, ne se faisant pas confiance pour écouter son corps et ses besoins, elle était aussi une des seules avec Rhodey qui avait autant d’autorité que lui sur JARVIS. On était jamais trop prudent, et ni elle ni Rhodey n’avaient usé de ces privilèges à outrance.
Seulement, s’il s’était réfugié dans son laboratoire, c’était pour une bonne raison, et il ne voulait malheureusement pas la voir. Néanmoins, il n’avait pas le choix, pas maintenant. Pepper n’allait jamais le laisser disparaître comme ça, pas après ce qu’il s’était passé.
Silencieuse malgré le fait qu’elle savait qu’il était parfaitement conscient de sa présence, elle s’avança tranquillement jusqu’à venir derrière lui et enlacer ses épaules, déposant un baiser sur le haut de son crâne. Tony frissonna.
- Tony ? S’enquit-elle d’une voix calme.
- Ça va me manquer, déclara-t-il sans même se laisser le temps de réfléchir.
Il grimaça un peu mais refusa de lever son visage des plans pour les futures rénovations de la tour. Pepper resta silencieuse un instant derrière lui avant de soupirer.
- Ne fais pas ça... Dit-elle ensuite sans pour autant le lâcher.
Tony ne dit rien, parce qu’il ne voulait pas perdre ça. Parce qu’il ne voulait pas qu’ils s’engueulent, parce qu’il ne voulait pas la perdre.
Si tout à l’heure, en face de Rhodey, Brucie et Rogers, ils avaient montré que tout allait bien entre eux, ce n’était pas le cas. Pas pour Tony. Ils avaient rompu à peine deux jours plus tôt, comment cela pouvait-il bien aller entre eux ? C’était impossible. Les relations qui se terminent ne vont jamais en s’améliorant.
Pepper soupira de nouveau et se pencha pour pousser les plans des mains de Tony, qui grogna un peu, mais elle le tourna sur son siège pour qu’il soit face à elle. Il se crispa, mais elle était ouverte, pas souriante mais pas prête à lui arracher la tête non plus.
- Ne me repousse pas, lui ordonna-t-elle en plissant un peu les yeux.
- Tu n’es plus ma petite amie, tu ne peux pas me commander, rétorqua-t-il, crispé.
Elle secoua la tête.
- Même en tant que ta petite-amie, je n’ai aucune autorité sur toi, Tony. Est-ce que je t’ai une fois spolié tes choix ? Demanda-t-elle, sincèrement inquiète.
L’avait-elle forcé à faire des choses ? Bien entendu. Mais il était Tony Stark, il n’avait concédé à faire ces choses que parce qu’au fond, il savait qu’elles devaient être faîtes. Il aimait Pepper, réellement, mais elle ne pouvait pas le retenir si elle le voulait et même si lui le refusait, et elle le savait au moins autant que lui.
- Non, répondit-il succinctement.
- Bien. Et c’est vrai. Je ne suis plus ta petite-amie. Sauf que je suis toujours ton amie, Tony, je ne veux pas que ça change, déclara-t-elle, ses yeux se teintant d’inquiétude.
Il détourna le regard un instant, la culpabilité creusant son estomac et pressant juste derrière son réacteur.
- Je ne veux pas que ça change non plus, avoua-t-il enfin dans un murmure.
Elle hocha la tête et sourit doucement.
- Tant mieux. Mais pour ça, il ne faut pas que tu me repousses comme ça. Tout à l’heure, c’était bien, rien n’avait changé...
- On est plus ensemble, pourtant...
Pepper s’accroupit soudainement pour attraper son regard et pressa ses mains sur ses genoux.
- C’est vrai. Et c’est dommage. Mais on s’était bien rendu compte tous les deux que cela ne menait malheureusement nulle part. On l’a vu, on l’a constaté, et ça ne serait que rendre les choses plus compliquées et délicates encore si on essayait de forcer les choses.
- Je ne veux pas te perdre…
- Et moi non plus, Tony, s’exclama-t-elle doucement en pressant ses genoux. On a mis du temps à reconnaître que notre relation avait dépassé celle de l’employée avec son patron, on a mis du temps à agir sur ce désir qu’il y avait entre nous. Malheureusement, c’est vrai, ça n’a pas duré. Mais c’était bien pendant, non ? J’ai fait beaucoup d’erreurs-- commença-t-elle.
- C’est de ma faute, rétorqua Tony en croisant les bras sur son torse en une position de défense.
Elle secoua la tête d’un air un peu triste.
- Ce n’est pas vrai, et tu le sais. On est tous les deux en faute, on a chacun nos bons et nos mauvais côtés, mais ce n’est pas seulement de ta faute. Je t’ai laissé tombé plusieurs fois en tant qu’amie et en tant que petite-amie, et je ne veux pas refaire les mêmes erreurs, avoua-t-elle.
- Tu ne m’as jamais laissé tomber, Pep, soupira Tony en décroisant les bras pour prendre sa main.
Elle rit un peu, amèrement, et lia ses doigts aux siens.
- Ce n’est pas vrai, mais j’apprécie que tu me mentes. Je n’ai pas insisté après ton retour d’Afghanistan alors que je savais que tu ne pouvais pas aller si bien. Je n’ai pas su voir ce qui n’allait pas quand tu étais en train de mourir d’empoisonnement et le fait est que l’on n’est plus ensemble alors que tu viens tout juste de passer une nouvelle fois près de la mort. Dammit , tu m’as appelé à ce moment-là et je n’ai même pas été foutu de te répondre !
Elle se mordit violemment la lèvre en baissant les yeux.
- Je ne veux plus avoir à me retourner sur tes actions et sur les miennes pour réaliser que tous les signes étaient là et que j’étais trop idiote pour ne pas les voir. Je t’ai laissé tombé, Tony, et je m’en excuse pour ça. Mais je te promets de faire tout mon possible pour me rattraper et que cela n’arrive plus. Je... Je ne veux pas te perdre, tu es mon meilleur ami, avoua-t-elle ensuite.
Tony ferma les yeux, parce qu’ils piquaient drôlement et qu’il ne voulait pas qu’elle le voit, mais elle se redressa et il eut soudainement peur qu’elle disparaisse comme ça, et il ne voulait pas ça, il ne voulait surtout pas ça . Alors sans même réfléchir, parce que malgré son génie, il était impulsif, il tendit les bras pour attraper sa taille et l’attirer entre ses jambes pour la serrer, la serrer si fort contre lui...
Pepper soupira et enlaça ses épaules, une main dans ses cheveux en lui permettant de presser son visage contre son estomac, caressant doucement sa nuque en lui murmurant qu’elle était désolée mais que tout irait bien maintenant, qu’elle ne le laisserait pas tomber, que tout irait bien.
Et Tony se surprit à la croire.
.*.
Tony ricana alors qu’en arrivant au pied de la tour, pour le moment encore condamnée, il ne fut même pas surpris de trouver Nataliasha, le petit moineau et le grand daddé. Tony sautilla presque en les rejoignant, Rogers, Brucie Bear et Pepper sur les talons, un thé à la main. Rhodey avait dû retourner à l’armée, il avait un peu trop tiré sur la corde avec la semaine passée au Hamptons, il ne pouvait pas faire plus.
- Hey hey hey ! Que c’est étonnant de tous vous voir ici. Ça va, Capitaine Pirate va bien ? S’enquit-il avec un grand sourire.
Depuis qu’il avait raccroché au nez de Fury, il n’avait toujours pas pris l’appel, et il savait... il savait ! que ça le rendait fou.
Et Tony adoooorait le faire tourner en bourrique comme ça.
Ils l’avaient pourtant dit hier : il n’y avait que Pepper qui réussissait à lui résister et à ne pas lui couper la gorge pendant la nuit. Elle méritait une statue à sa gloire en cookies. Tony allait racheter une usine de pâtisserie pour ce projet. Ça allait être glorieux.
Nataliasha croisa les bras sur son torse et haussa simplement un sourcil.
- Il n’est pas content que vous évitiez ses appels, Stark, mais vous le savez, susurra-t-elle presque.
Tony passa sa main sur son torse pour lisser sa cravate et sourit, riant derrière ses lunettes de soleil.
- Hm, étonnant, vraiment. Donc il vous envoie fouiner, s’amusa-t-il.
Natasliasha secoua la tête.
- Je ne pense pas que ce soit utile. Après tout, quelque chose me dit que vous allez nous expliquer ce dont vous avez parlé hier à la télévision, et cela ne sert donc à rien d’être discret. Fury veut tout savoir, et ne pensez pas que l’on ne va pas lui dire.
- Je ne m’attendais pas au contraire, rétorqua Tony en haussant un sourcil.
Il leur offrit un grand sourire.
- Pour le moment, Pep et moi allions nous amuser à faire le constat des dégâts et retravailler les plans. Si vous pensez que vous avez le courage de nous suivre tout comme Brucie et Capitaine glaçon ici présents dans cette folle aventure, vous êtes les bienvenus, leur apprit-il avant de tourner les talons et de pénétrer le bâtiment.
Les baies vitrées du hall d’entrée, malgré le matériel par-balles, avaient toutes étés brisées et d’épaisses bâches occultaient l’intérieur sans pour autant empêcher la lumière de rentrer. Certes, ce sera bien plus lumineux quand elle sera de nouveau opérationnelle et totalement réparée, mais ce n’était pas trop déprimant.
Dehors, les rues étaient de nouveau un peu visitées, c’était long et laborieux, mais la vie revenait petit à petit sur l'Île de Manhattan. Tout comme après la catastrophe du onze septembre, des masses et des masses de personnes étaient venues des quatre coins du pays pour aider à déblayer la ville, et heureusement que cette fois-ci, il n’y avait eu aucune victime. La destruction cette fois-ci était bien plus étendue et il y avait beaucoup... beaucoup de perte matérielle.
Il n’avait pas menti, ils avaient besoin de se concentrer sur les lotissements et les centres d’accueil, que les gens ne soient plus à la rue.
Tony s’avança dans le hall qui avait été déblayé, se débarrassant de ses lunettes pour les mettre dans la poche de sa veste. Derrière le comptoir, toujours debout par on ne savait quel miracle, l’agent de sécurité chargé de garder la tour en attendant qu’elle soit réparée sourit en voyant Stark s’avancer.
- Bonjour patron ! Le salua-t-il avec entrain. Bonjour, Miss Potts !
Stark sourit. Mickael était un homme noir de la quarantaine, et Tony était extrêmement jaloux parce qu’il était beau sans chercher à l’être, ce bougre. Il l’avait dégoté dans une des salles de boxe qu’Happy et lui avaient fréquenté pendant un temps, et Mickael semblait se complaire dans son travail pour lui.
- Salut Mickael, le salua-t-il en lui serrant la main. Alors, comment vont Nina et Elise ? S’enquit-il en fronçant les sourcils.
Son employé hocha vivement la tête en serrant la main de Pepper, un sourire sur les lèvres en ayant avisé d’un coup d’œil discret des personnes qui l’accompagnaient mais en restant professionnel et ne les saluant que d'un signe de tête.
- Elles vont toutes les deux bien, patron. Nina est trop petite pour comprendre ce qu’il s’est passé, et Elise est juste contente d’avoir accepté d’aller voir ma mère quand tout cela s’est passé, répondit-il.
Tony hocha la tête, soulagé. Il avait demandé à être au courant de toutes les personnes travaillant pour lui et qui avaient pu être blessé lors de l’attaque, et même s’il savait que la famille de Michael n’était pas dans la liste des blessés, ça faisait toujours du bien d’avoir une confirmation de vive-voix.
- Elle va commencer à aimer sa belle-mère alors, blagua-t-il.
Mickael grimaça.
- Je crois que ce serait vraiment trop lui demander là, patron, répondit-il d’un air un peu gêné, mais amusé.
Pepper rit un peu.
- Vous donnerez mes amitiés à Elise de ma part, d’accord ?
- Ce sera fait, patronne, répondit l’agent de sécurité avec toujours un sourire.
Il se pencha sur le comptoir et attrapa une pile de papier qu’il posa devant Tony.
- Ils vous ont normalement envoyé un mail qui condense tous leurs résultats, mais voilà les estimations des experts que vous avez demandé, déclara-t-il.
Tony sourit en attrapant la pile de papier et commença à y jeter un coup d’œil.
- Mouais, que du jargon administratif et trop compliqué pour mon cerveau pas assez caféiné, soupira-t-il.
Pepper le poussa un peu alors que Tony résistait à l’envie de lui tirer la langue et elle prit les rapports.
- Tout ce que tu as à retenir, c’est que cela va nous coûter un bras en réparation, que cela va nous mettre dans le rouge pour deux bons mois, mais que tout le système de survie fonctionne, et que le réacteur n’a pas été endommagé grâce au ciel, condensa-t-elle.
- Miss Potts, vous êtes la meilleure d’entre nous, déclara Tony en la regardant.
Elle leva le nez en prenant un de ses meilleurs airs supérieurs, un léger sourire sur les lèvres.
- Ça, je le sais, Monsieur Stark, répondit-elle.
Derrière eux, Tony entendit un reniflement amusé, venant sûrement de Brucie, parce que ce n’était pas la première fois qu’il s’amusait réellement de leurs conversations. Tant mieux, bébé Brucie méritait un peu de bonne humeur.
- Je peux ? S’enquit ensuite Tony en désignant l’ordinateur intégré à la console derrière le comptoir, et Mickael se dégagea pour lui laisser la place.
- C’est votre tour, patron, s’amusa son employé, et Tony eut du mal à se retenir de lui tirer la langue.
Il passa plutôt derrière le comptoir et s’affaira quelques instants sur le système informatique, ne s’attardant pas sur les quelques bugs provoqués apparemment par l’utilisation du tesseract un peu trop près de l’informatique - enfin, il pensait que c’était ça - et vérifia plutôt que toutes les mesures de sécurité étaient toujours d’attaque et prêtes à les défendre des intrusions informatiques, et c’était le cas. Il fredonna un instant en reconnectant le tout, un léger larsen se faisant entendre pendant une fraction de seconde avant que--
- Bonjour, Monsieur .
- Salut JARVIS, bon retour à la maison ! Sourit Tony en fermant les pages qu’il avait ouverte.
- C’est toujours un plaisir, Monsieur , commenta son IA en reprenant contrôle de la tour. Tous nos systèmes sont opérationnels .
- Parce que tu es le meilleur, s’amusa Tony.
Puis il se tourna vers Mickael et sourit.
- Allez Gandalf, ouvrez-nous la Moria !
Son employé leva les yeux au ciel, clairement amusé et exaspéré, mais eh. Il travaillait pour lui depuis deux ans, il commençait à le connaître pourtant ! Tony trottina derrière lui jusqu’aux ascenseurs - il y en avait plusieurs, qui desservaient différents étages, parce qu’il y avait vraiment beaucoup d’étages - et ils s’arrêtèrent devant un ascenseur plus discret et plus en marge des autres, celui qui menait aux étages supérieurs et le penthouse, là où il allait vivre quand il était à New York. Parce qu’il était un bon hôte et qu’il allait leur proposer de rester ici pendant que Pepper et lui allaient voir les étages inférieurs. N’était-il pas gentil ?
Mickael sortit son trousseau pour utiliser une clé, qui lui servit à ouvrir un petit panneau qui se fondait dans le mur, puis une deuxième clé, accrochée autour de son cou cette fois-ci, qu’il glissa dans la fente dans le panneau. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sans un bruit. Pepper invita les autres à rentrer en premier d’un geste de la main avant de prendre une autre gorgée de son thé chaud - et Tony la haïssait d’avoir refusé qu’il prenne un café en même temps qu’elle - avant que Pepper et Tony ne rentrent eux aussi. C’était juste ric-rac avec les masses de muscles qu’étaient Thor et Rogers, mais ça allait aller.
- Bonne journée, Monsieur Wonka, s’amusa Mickael en agitant la main.
Tony posa la sienne sur son cœur.
- Oh, tu sais me prendre par les sentiments, toi ! Bonne journée, mon loompa préféré !
Et les portes se fermèrent.
Pepper soupira en sirotant une gorgée de son thé.
- Je me demande comment tu fais pour toujours amené à toi ceux et celles qui s’amusent tout autant que toi de tes blagues, déclara-t-elle d’un ton faussement fatigué.
- Tu rigoles, c’est les meilleurs, contra Tony avec une moue.
Pepper secoua la tête en souriant gentiment, ne disant rien de plus.
- Je suis content qu’il aille bien, déclara-t-il ensuite en réfléchissant à ceux et celles qui étaient sortis de l’hôpital.
Il leur avait envoyé à tous un joli panier garni avec une jolie prime de risque, parce qu’ils le méritaient tous, mais il avait l’impression qu'il pouvait faire bien plus.
- Hm hm, ils vont bien, tout le monde va bien, Tony, dit-elle doucement en posant sa main sur son avant-bras, lui jetant un coup d’œil inquiet.
Il se secoua un peu et hocha la tête.
- Hm, marmonna-t-il sans grande conviction.
Il voulait tout de même faire quelque chose de plus fort... Peut-être que rendre la tour encore plus incroyable qu’elle avait été prévue au départ, et ils adoreront tous cela, et ce sera génial, et il n’aura pas à s’inquiéter qu’ils se mettent à regretter qu’ils ne puissent pas aller travailler à Apple ou pire : Wiko.
Un frisson secoua Tony et il se retrouva à grimacer, marmonnant contre ses employés peu scrupuleux, et Pepper lui lança un regard, sachant parfaitement qu’il était de nouveau passé du coq à l’âne dans sa tête et il refusa de répondre, sortant son téléphone pour jeter un coup d’œil aux différents plans retravaillés. Il les avait montrés à Pepper, qui avait juste cligné des yeux avant de soupirer en voyant qu’il avait prévu un étage pour chaque avengers, ainsi que Loki et ses enfants. Un étage pour chacun d’eux, et Tony avait eut la décence de paraître un peu timide et mal à l’aise. Il était impulsif, que voulez-vous, c’était comme ça. C’était une idée, une idée qui le travaillait, il leur avait balancé l’info quand ils avaient quitté le Helicarrier, mais... Il avait aussi proposé ça aux enfants de Loki - à défaut de n’avoir pu proposer au gars lui-même...
Impressionnante femme qu’elle était, elle avait à peine bronché quand il lui avait raconté ce dont était réellement coupable le dieu du Chaos, ici tout faire pour ramener son fils. Il ne lui avait pas tout raconté, parce qu’il s’était rapidement embrouillé dans ses propos, qu’il ne savait pas trop où aller avec ses explications, alors elle l’avait simplement arrêté. Elle avait reniflé, hoché la tête et déclaré qu’elle voyait parfaitement ce dont il parlait.
Incroyable, il ne le disait jamais assez.
- Euh, c’est à peine gênant, donc je tiens à dire que si je suis là, c’est seulement parce que Tasha m’a promis des cookies en sortant de là.
Tony releva la tête de son téléphone, se fustigeant intérieurement d’avoir complètement oublié la présence des autres dans l’ascenseur. Il sourit et se retourna, s’adossant légèrement aux portes alors que l’ascenseur continuait toujours de grimper. Barton avait l’air de profondément s'ennuyer et Nataliasha levait les yeux au ciel, se retenant visiblement de ne pas le frapper. Thor regardait Barton d’un air intéressé.
- Est-ce que ce sont ce que vous appelez des biscuits au chocolat ? Dame Jane m’a dit que Midgard regorgeait de petites douceurs, et j’avoue être intéressé, déclara-t-il d’une voix enjouée.
Barton lui envoya un sourire plein de dents, l’air canaille, et Tony renifla, amusé.
- Désolé, Big guy et Bird man , il n’y a aucune denrée dans la tour, pas avant que les réparations ne soient faites, expliqua-t-il en les observant.
Le sourire sur le visage de Barton fondit comme neige au soleil et il soupira, jeta un regard mauvais à Nataliasha, qui ne laissait pourtant rien paraître, neutre comme elle était.
- Tu m’as menti, Tasha, accusa-t-il d’une voix sombre. Je suis l’incarnation de la Déception et la piqûre douloureuse de la trahison.
- Tu t’en remettras, dit-elle simplement sans aucune intonation dans la voix.
Le birdybird soupira et enfouit ses mains dans les poches de son jean . Lui et Romanov, malgré le fait d’être de supers espions du gouvernement... ou pas d’ailleurs, le S.H.I.E.L.D. faisait-il parti du gouvernement ? Hm, grande question... Bref, pour de supers espions, ils étaient tous deux... incroyablement banals. Peut-être était-ce là, leur force. Lui avait un jean baggy délavé, ce qui semblaient être des chaussures de chantier et un sweat à capuche gris sur les épaules, rien d’extravagant ; et elle un petit gilet en laine beige, un jean plus foncé et à peine une touche de maquillage.
A croire qu’elle n’avait pas participé à l’invasion tellement elle semblait parfaite. Alors qu’au moins Barton semblait avoir été renversé par un 6 tonnes, et Tony compatissait.
Quant à Thor, il se fondait dans le paysage malgré sa masse avec un jean et une chemise à carreau sur le dos, un bûcheron des temps modernes.
- Monsieur, intervient soudainement JARVIS. Les invités que vous attendiez vous attendent dans le penthouse.
Tony cligna des paupières, surpris. Oh. Ah. Aussi tôt ? Quel timing, vraiment parfait.
- Alors les enfants ! Clama-t-il en se tournant vers l’intérieur de l’ascenseur.
Son regard fut attiré pendant un court instant aux chiffres de l’écran qui montrait le nombre des étages et avec un calcul qui s’imposa de lui-même dans son esprit, il marmonna :
- J, arrête l’ascenseur un instant.
La boite s’immobilisa en douceur, silencieusement, et Tony s’arma de son plus beau sourire, croisant mentalement les doigts. Parce que si ça n’allait pas comme il le voulait, il pouvait tirer un trait sur les futures réparations, parce que sa tour allait s’évaporer dans l’oubli si les enfants de Loki - et même ce dernier d’ailleurs - se mettaient à se défendre. Les autres de cette drôle de troupe l’observaient d’un air surpris pour certains et suspicieux pour les autres.
- Brucie et Rogers le savent, mais je vous le dis tout de suite : je ne veux pas plus d’affrontements dans mon bébé. Elle en a assez vu comme ça, et je n’ai pas envie de prendre un peu plus de retard dans sa reconstruction. Donc pas d’attaque, on reste tranquille et on ne s’énerve pas, capish ?
Nataliasha fronça un peu les sourcils alors qu’à ses côtés, Brucie ouvrit la bouche en reconnaissance et prit une inspiration avant de croiser les bras sur son torse, l’air incertain.
- Qu’est-ce que vous avez encore fait, Stark ? S’enquit la femme en ayant sûrement déjà compris mais voulant une confirmation.
Tony ne fit que sourire et parla ensuite.
- JARVIS, comment semblent-ils se porter ? S’enquit-il avec un ricanement dans la voix.
Heureusement qu’il avait arrêté l’ascenseur, ils n’étaient qu’à une minute trente-deux d’arriver au penthouse, ça n’aurait laissé aucun moment d’adaptation pour eux.
- Monsieur Loki semble fatigué et malade, Monsieur. Ses enfants ont l’air nerveux , répondit paisiblement son IA.
- Stark ! S’étonna Rogers en écarquillant les yeux, n’ayant apparemment pas fait le lien.
Tony grimaça.
- Oh, c’est bon, Capsicle, pas besoin de se mettre en capslock, rétorqua-t-il.
L’air perdu sur le visage du grand Capitaine America était délectable, mais Tony ne pouvait s’attarder sur lui. Il jeta un coup d’œil en coin à Pepper, mais elle n’était même pas surprise qu’ils soient déjà présent, parce qu’elle était Virginia Potts et qu’elle était incroyable. Elle ne faisait que siroter son thé avec un air ennuyé sur le visage. Tony sentit une vague d’affection déferlée sur lui et pria en son fort intérieur que rien n’allait changer malgré leur rupture en douceur.
Romanov ne montrait rien, si ce n’était une légère réflexion , et à ses côtés, Barton avait l’air constipé en serrant les poings.
- J’ai proposé à la Team Loki de venir habiter ici, en échange de quelques petits services, expliqua-t-il. Il y a encore beaucoup de choses à démêler et j’aimerais faire ça dans une bonne ambiance, vous croyez que ce sera possible ? S’enquit-il en les regardant tour à tour.
Il s’attarda un peu sur Thor.
- Big guy , tu crois qu’il te sera possible de ne pas juger hâtivement mes invités et te conformer aux lois de ce monde, ou c’est encore trop te demander ? Parce que si c’est le cas, je vais te demander de partir, dit-il simplement.
Le dieu du Tonnerre, en ayant entendu le nom de son frère, s’était illuminé avant de perdre toute sa joie et sa bonne humeur, en une fraction de seconde, ne montrant juste pour l’instant qu'un air perdu et triste, un grand golden à qui on aurait retiré les friandises. La prochaine égérie à l’Oréal porta son attention sur Tony, prit une inspiration et secoua la tête.
- Même si je désire retrouver mon frère, ami Anthony, j’ai compris que j’avais beaucoup de choses à me faire pardonner et à réussir à comprendre avant d’espérer pouvoir retrouver ce que j’avais avec lui.
Il parut mal à l’aise un instant.
- Et, après réflexion, je ne pense pas que ce que nous avions était très... juste pour lui. Je saurais me contenter de le voir pour l’instant. Et je me battrais dur pour réparer mes fautes.
Soudainement, il offrit un grand sourire à Tony, qui le mit un peu sur le bord.
- Je suis heureux de lui voir un ami ainsi prêt à le défendre, ami Anthony !
Ce dernier leva un peu les mains et ricana.
- Ami ? N’allons pas trop vite en besogne non plus. Un allié suffit pour l’instant, je vais faire tampon. En ce moment, j’ai plus parlé à ses enfants qu’à lui, pour être sincère, s’amusa-t-il légèrement.
Il regarda ensuite Brucie, qui haussa simplement les épaules.
- Tu connais mon avis sur la question, j’espère juste que l’autre ne se manifestera pas pour aller se battre avec le fils de Loki, marmonna-t-il.
- Fenrir va savoir se tenir, je te l’ai dit, rétorqua Tony.
Il regarda un instant Rogers, qui semblait avoir retrouvé son air paisible, et il hocha seulement la tête dans sa direction en voyant son attention portée sur lui. Tony s’attaqua donc aux deux plus gros morceaux.
- Barton ? S’enquit-il ensuite presque doucement.
L’archer grogna un instant avant de renifler.
- J’ai ... J’ai lu, d’accord ? J’ai... J’aime pas ça, parce que c’est chiant à penser qu’en vrai, ce n’est pas lui qui m’a fait... ça, mais je ne vais pas lui sauter à la gorge, gronda-t-il. Ni lui, ni à ses gosses. Mais me demandez pas de faire poto poto et de passer la nuit à se tresser les cheveux en gloussant sur les filles.
Tony rit légèrement et haussa les épaules.
- Je ne te demande rien, juste d’être un peu civilisé. Utilise toute ta diplomatie super espion, et gardez pour vous que vous les avez vu ici, hm ? Au moins pour le moment.
- Je pense sincèrement que nous devrions au moins prévenir le Docteur qu’ils sont ici. Je pense qu’elle aimerait savoir, et officiellement, ce n’est pas à Fury qu’elle a des comptes à rendre, répondit ensuite Nataliasha.
La super-espionne haussa les épaules.
- Je me suis beaucoup documenté et j’ai beaucoup discuté avec le docteur Granger, après tout, nous parlons de son ami le plus proche. Pour le moment, je ne vois pas pourquoi je ferais quoi que ce soit pour nuire à cette entente.
Tony allait répondre, mais à ses côtés, Pepper s'étouffa avec son thé. L’ingénieur fronça les sourcils et tapota légèrement le dos de son ancienne assistante, inquiet.
- Pep ? Tout va bien ?
Le visage rouge d’avoir avalé de travers, la respiration sifflante, Pepper toussa encore un peu et secoua la tête.
- Comment ça, Hermione est amie avec l’un d’entre eux ? S’enquit-elle d’une petite voix sifflante.
Tony fronça les sourcils, tout comme Nataliasha, qui observait désormais Pepper d’un air suspect. L’ingénieur ouvrit un peu la bouche, son cerveau travaillant toujours furieusement, et il ouvrit de grands yeux.
- Noooon ! Pepper, tu n’as pas le droit !
Elle lui envoya un regard noir et il se mit à pleurnicher.
- Peeeeep, ne me dit pas que ça fait dix ans que l’on se connaît et que ce n’est seulement maintenant que j’apprends que tu es une sorcière ?! Jura-t-il.
Elle était toujours rouge, du coup Tony ignorait si elle rougissait vraiment, mais secoua tout de même la tête en agitant les mains pour faire bonne figure.
- Mais Peeeep, pourquoi tu ne me l’a jamais dit ?! S’étonna-t-il, un peu blessé qu’elle ne lui en avait jamais parlé.
- Premièrement, tu ne m’aurais pas cru, dit-elle d’une petite voix pincée.
Elle se racla la gorge et déglutit.
- Deuxièmement, secret défense. Les lois ici sont très strictes, la seule manière pour moi de t’en parler aurait été d’avoir un enfant avec toi et que les analyses magiques prouvent que le bébé aurait été magique, expliqua-t-elle. Troisièmement... Tu ne m’aurais pas cru de toute manière ! Et puis, ça ne te regarde pas, ce n’est pas comme si j’utilisais la magie pour le travail, ce qui n’est définitivement pas le cas ! Et enfin... Il n’y a que toi Tony pour rencontrer Hermione Granger alors que tu as passé seulement quelques heures au S.H.I.E.L.D., soupira-t-elle en secouant la tête, se passant une main sur le front.
- Mais tu connais aussi bien le S.H.I.E.L.D. ? S'étonna-t-il encore.
Il était pas content ! Tony pas content !
- Non, pas du tout. Elle ne m’a jamais dit dans quelle agence elle avait été engagée, je ne l’ai appris que par hasard en discutant avec Phil. Elle l’a appelé à ce moment-là et... Mais, ce n’est pas important ! Jura-t-elle rapidement en secouant les mains. Comment ça, Mione connaît quelqu’un là-haut ? Elle ne peut pas connaître Loki, elle m’en aurait parlé, marmonna-t-elle en fronçant les sourcils.
- En fait, Dame Potts, commença Thor avec une légère grimace sur son visage. La doctoresse se trouve être une amie d’enfance de mon nev-- il soupira - du plus jeune fils de mon frère, expliqua-t-il d’un air un peu incertain. Il... il a disparu pendant quelques années et vient seulement de revenir dans cette dimension.
Si Pepper était encore un peu rouge sur les pommettes à cause de sa toux, là, toute couleur quitta son visage et Tony la vit tressaillir en fixant le dieu du Tonnerre. Il ne l’avait jamais vu comme ça, pas même quand il s’était présenté à elle meurtri suite à une nouvelle escapade dans son armure, seulement quand elle avait réalisé que son comportement erratique de l’époque avait été induit par la perspective d’une mort lente et douloureuse et surtout, inévitable. Inquiet, il pressa son avant-bras.
- Pep ? S’inquiéta-t-il d’une voix douce.
Elle tourna lentement la tête vers lui, le regard hanté.
- Tu as changé les noms... Tu as changé les noms quand tu as parlé d’eux durant l’interview, seulement un tout petit peu, marmonna-t-elle; JARVIS, remets l’ascenseur en route.
Elle secoua la tête et un rire étranglé la secoua, presque hystérique.
- J’y crois pas, je n’arrive pas y croire... Commença-t-elle à haleter, et Tony s’inquiéta encore plus.
- Pepper, respire s’il te plaît, dit-il calmement.
Il n’avait jamais vu Pepper faire de crise de panique, jamais ! Il était celui qui en avait, pas elle, jamais cette femme forte et impénétrable ! Elle s’accrocha à lui comme pour s’éviter de sombrer, ne le quittant pas du regard, et sa prise sur son thé était si forte qu’il ignorait comment le carton était encore en forme et que tout ne s’était pas déversé sur le sol.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent.
Pepper sursauta et se retourna, lâchant Tony pour pénétrer d’un pas rapide dans le penthouse, très rapidement suivie par Tony, parce qu’il n’était pas idiot. Elle connaissait elle aussi le plus jeune fils de Loki et, dans un sens, cela avait beaucoup de sens. Si elle était une sorcière et si elle connaissait en effet le Docteur Granger, alors il y avait de grandes chances qu’elle connaisse personnellement Harry Potter. Et au vu de sa réaction en comprenant ce qu’il s’était passé, Tony avait peur pour la suite, et il ne voulait pas la laisser affronter ça seule.
Et il avait raison.
Loki était assis dans un des canapé du penthouse, légèrement recroquevillé sur lui-même comme pour ne pas attirer l’attention sur lui, soucieux de se faire discret, tandis que ses trois enfants planaient autour de lui comme pour le protéger. Jör était assis à côté de lui, une main sur son genou, Fenrir faisait la sentinelle un peu en retrait, les bras croisés sur son torse, et apparemment, Harry avait été choisi pour faire l’intermédiaire. Il regardait son père mais se tourna vers eux quand ils sortirent de l’ascenseur.
- Ah, Monsieur Stark, je-- Commença le cadet de Loki.
Puis tout comme Pepper, toute couleur quitta son visage et il ouvrit de grands yeux apeurés, la bouche entrouverte, se figeant en un clin d’œil. Derrière lui, les autres en firent de même, et Loki eut l’air tout aussi effrayé que son fils, quoiqu’un peu détruit et désespéré en plus de cela. Tony n’avait aucune idée de ce que les autres dans l’ascenseur comptaient faire, s’avancer ou rester en retrait, mais il s’en foutait pour le moment.
Parce que Pepper lâcha enfin son thé qui se déversa sur le sol pour porter sa main à sa bouche et étouffer, ou du moins essayer d'étouffer, un sanglot douloureux, qui brisa le cœur de Tony.
- Gin...
Le murmure de Harry était comme un coup de poignard, tellement plein de douleur que Tony tressaillit, ayant l’impression d’assister à quelque chose d’énorme, parce que c’était le cas !
Sur le canapé, Jör sauta sur ses pieds en jurant à mi-voix dans une langue que Tony ne connaissait pas, Fenrir semblait être sur le point de tuer quelqu’un et Loki tremblait comme une feuille, le regard fixe sur Pepper qui se mit à pleurer.
Tony voulait rester, voulait serrer sa meilleure amie contre lui, parce qu’il ne l’avait vu pleurer que deux fois, deux fois ! Quand il était revenu d’Afghanistan et une seule autre fois, même si elle ignorait qu’il l’avait vu sangloter silencieusement sur son canapé dans son bureau deux ans auparavant. En quelques secondes, Harry fut face à elle, prenant son visage dans ses mains, les larmes lui aussi dans les yeux.
- Gin, non, ne pleure pas s’il te plaît... Gin, ça va, je suis là, je suis désolé, ne pleure pas, murmura-t-il en grimaçant, essayant visiblement de retenir lui aussi ses larmes.
Mais cela ne fit que provoquer un peu plus les sanglots de Pepper, qui s’accrocha à lui comme s’il allait disparaître comme ça, et d’un autre côté, avec ce qu’il s’était passé, Tony comprenait.
Il voulait rester, il voulait des explications et surtout, il voulait être là pour elle, mais il savait aussi que ce n’était pas le moment d'interférer. Alors quand Jör passa rapidement auprès de lui, tirant derrière lui son frère et son père toujours choqué et qu’il ne lui lança qu’un coup d’œil, Tony ne fit que presser l’épaule de son ancienne assistante d’un geste solennelle avant de tourner les talons et de rentrer de nouveau dans l’ascenseur, les portes se fermant sur l’image déchirante d’une Pepper qui se laissa glisser au sol en pleurant, s’accrochant à Harry qui la berçait en pleurant lui aussi.