Que quelqu'un me sorte de là !

Naruto
G
Que quelqu'un me sorte de là !
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Summary
Mourir, c'est con. Surtout lorsqu'on le fait bêtement. Se réincarner, ça aurait pu être bien. Sauf que pour une Potterhead, se retrouver dans l'univers de Naruto, c'est une grosse erreur de parcours. Et dire que la journée avait si bien commencé... Si seulement elle avait pu éviter ce pot de fleur
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Chapitre 3 - Sans peluche malgré moi

Chapitre 3

Sans peluches malgré moi

 

L'ennemi est en vue. Je répète, l'ennemi est en vue !

Plus que quelques pas et je pourrais sortir de l'ombre où je me suis cachée. J'ai pas trop le choix, de toute façon, ces relous peuvent me repérer à des kilomètres à la ronde puisqu'ils sentent le chakra et que moi... bah je sais pas encore le cacher. Mais ils ne s'attendent sans doute pas à une offensive de ma part ! Pauvres naïfs, il n'est pas arrivé le jour où je me rendrais sans combattre.

Pour votre information, nous sommes toujours chez fripé-san. Deux semaines se sont écoulées depuis l'enterrement de Obâ-sama. Deux très très longues semaines qui m'ont paru être une éternité. Mon père est passé en coup de vent. Littéralement. J'étais dans mon berceau, à côté de la fenêtre ouverte, et d'un coup, dans un courant d'air, mon père a transplané devant moi. Comme ça, PAF ! J'ai beau être là depuis cinq mois, ça me surprend toujours. Il m'a pris dans ses bras, m'a embrassé le front avant de me reposer et de disparaître à nouveau. J'ai eu envie de lui passer un savon, mais il ne m'en a même pas laisser le temps, le mufle ! ... Non, je ne sais toujours pas parler, et alors ? J'aurais très bien pu faire ma tête de bébé pas content !

D'ailleurs, si j'en crois la tête des elfes de maison, je dois être un bébé particulièrement précoce car j'ai déjà découvert l'art de l'escapade. Entre nous, il n'y a franchement pas beaucoup de mérite à savoir ouvrir le loquet du parc dans lequel on me dépose, mais je me satisfait de ce que j'ai. J'ai hâte de pouvoir tenir sur mes jambes. Ils vont morfler, c'est moi qui vous le dit !

Là, je suis actuellement en fuite. Sora-l'elfe-cinglée est à mes trousses pour me ramener dans ma chambre et il n'en est pas question, par Merlin ! Je sais que je suis repérée mais ce qu'elle ignore, c'est que j'ai une arme maintenant et que je n'aurais aucun scrupule à m'en servir ! Plus que quelques mètres... Je me prépare à bondir.

- Ah ! Vous-voilà enfin, Honorable Petite-fille ! S'exclama joyeusement Sora en tapant dans ses mains.

Ni une, ni deux, je me jette sur la première saucisse knacki à portée de moi et mord de toutes mes forces, fière du tranchant de ma première dent ! En l'entendant pousser un juron de douleur, j'eus un sourire satisfait. Ce n'était pas réjouissant de m'abaisser à mordre les doigts de pied des gens, mais oh. Déjà, ça me permettait de me venger et en plus, peut-être qu'à force, elle se déciderait à se débarrasser de ses horribles sandales-je-promène-mes-knacki-à-l'air-libre !

Un petit pas pour Asumi, un grand pas pour l'humanité et la mode !


Boudeuse, je me laissais poser dans ma prison dorée.

Je n'en avais eu qu'un petit aperçu, mais la demeure familiale comptait de très nombreuses pièces. Nous étions des Sarutobi et mon grand-père était quand même le grand manitou des cinglés. Il y avait donc beaucoup, beaucoup de chambres. Alors pourquoi, par Merlin, je devais me le coltiner dans ma mienne, hein ?!

C'était déjà compliqué d'être un bébé, à mes yeux. Mais supporter la présence d'un autre mouflard ? Hors de question.

Je n'en voulais pas personnellement à Naruto, qu'on se le dise. J'avais même de la compassion pour lui. Ses parents étaient morts, tout le village en viendrait bientôt à le détester, ma mère -qui si j'avais tout suivi devait être un membre éloigné de sa famille- n'était même pas là pour prendre soin de lui... Non vraiment, il avait la poisse et je compatissais.

Ou plutôt devrais-je dire que j'ai compatis. 2 heures 37 minutes et 58 secondes, pour être exacte. Le temps qui s'est écoulé entre le moment où on l'a installé endormi dans ma chambre et le moment où il s'est réveillé et s'est mis à pleurer. Dans un état second, je me suis rappelée pourquoi, dans ma première vie, j'avais décidé de ne pas avoir d'enfants. Trop galère, comme dirait l'autre chevelu dont j'ai oublié le nom.

Franchement, il fallait s'y attendre. N'importe quel nouveau-né pleure. C'est naturel, surtout privé de la chaleur bienveillante d'une mère. Je comprenais aussi la démarche de le mettre avec une autre enfant, justement pour compenser le manque humain. C'était à n'en pas douter une décision de fripé-san. Je le devinais car les elfes de maison n'avaient pas du tout le même comportement avec moi qu'avec le jeune Uzumaki. On voyait qu'ils n'obéissaient qu'à contrecœur.

Je ne peux pas dire qu'ils s'en occupaient mal. Naruto était nourri et changé régulièrement. Mais il y avait déjà de la peur dans les yeux de Sora. Quand elle me regardait, quoi que je fasse, elle avait cette dévotion particulièrement flippante dans le regard. Mais lorsqu'il se posait sur le petit blondinet, il n'y avait plus que de la rancune et de l'effroi. Honnêtement, en deux semaines, je n'avais pas vu un seul geste affectueux dans cet endroit envers ce petit orphelin. Et ça me mettait en rogne. J'étais déjà sur les nerfs, parce que, bon sang, il passait son temps à pleurer ! Mais ça, c'était inacceptable. J'avais l'impression de devenir schizo. Ou étais-je en train de me transformer en Gollum ? Je l'aime et je le hais, un truc du style ?

Enfin bref. Je quittais donc ma chambre dès que je le pouvais et je mordais les doigts de pied pour passer ma colère.

- Asumi-chan, pourquoi tu as encore cet air grognon ?

- Ojiiiii ! M'exclamais-je joyeusement en voyant Asuma entrer dans ma chambre.

Ou du moins, c'est ce que je tentais de dire. Je ne faisais, à ma plus grande frustration, que babiller des choses incompréhensibles alors même que je commençais enfin à comprendre tout ce qui se disait autour de moi. Le seul avantage, c'est que je pouvais insulter impunément et avec le sourire n'importe qui. Il me fallait au moins ça pour tenir le coup.

Je tendais les bras vers mon jeune oncle, réclamant des câlins, autant pour lui que pour moi. Il ne se fit pas prier, resserrant sa prise sur moi. Ah, il était déjà loin le temps où le jeune adolescent n'osait pas m'approcher par peur de me faire mal, songeais-je avec mélancolie. Asuma regarda soudain avec une attention accrue mon berceau, puis celui de Naruto, qui pour une fois, roupillait tranquillement. J'eus le bon sens de paraître gênée.

- Pourquoi est-ce que c'est lui qui a toutes tes peluches, Asu-chan ?

Franchement, si j'avais pu, j'aurais siffloté d'un air angélique en regardant le plafond de ma chambre. Mais ça aurait grillé ma couverture de bébé innocent, alors j'ai fais le premier truc qui m'est passé à la tête. J'ai pris mon pied et je l'ai mis dans ma bouche en souriant.

...

Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai fais ça... Ils allaient finir par me croire fétichiste des pieds avec mes conneries. Mais c'était toujours mieux que d'avouer que je faisais du lancer de peluches pour assommer Naruto, non ? ... Ne me regardez pas comme ça, il faut bien que je dorme, moi !

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