Que quelqu'un me sorte de là !

Naruto
G
Que quelqu'un me sorte de là !
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Summary
Mourir, c'est con. Surtout lorsqu'on le fait bêtement. Se réincarner, ça aurait pu être bien. Sauf que pour une Potterhead, se retrouver dans l'univers de Naruto, c'est une grosse erreur de parcours. Et dire que la journée avait si bien commencé... Si seulement elle avait pu éviter ce pot de fleur
Note
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Larve malgré moi

Chapitre 1

Larve malgré moi

 

Je n'étais pas naïve.

Je ne me suis jamais dit que ça allait s'arranger. Parce que ça ne s'arrangerait sans doute pas. Mais que pouvais-je faire ? Lancer mon biberon sur les mauvais ninja ? Même pour moi, ça paraissait risible. D'autant plus qu'avec ma poisse, je viserais à côté. Tout ce que je pouvais faire, c'était attendre. Attendre que quelqu'un me sorte de là. Que quelque chose se passe. Attendre.

Je détestais ça.

Dans ma vie d'avant, j'avais trois gros défauts. J'étais susceptible, rancunière et impatiente. La femme parfaite, pas vrai ? Autant dire que je rongeais doucement mais surement mon frein. Heureusement, Okâ-san était là pour me changer les idées. Elle était d'autant plus radieuse et joyeuse que mon père était enfin de retour. Défiguré, certes, mais vivant. Je l'apprendrais plus tard mais son retour signifiait la fin de la Troisième grande guerre shinobi.

Ne connaissant pas très bien (et c'était un euphémisme !) la chronologie de Naruto ni même la date à laquelle j'étais née, j'ignorais tout de ce qui pouvait se passer. A quel moment exactement étais-je apparue ? Je n'avais qu'un indice. Le vieux fripé qui me servait de Grand-père. Je ne sais pas pourquoi exactement je ne l'ai pas reconnu tout de suite. Sans doute parce que mes souvenirs de l'anime remontaient à très loin et que j'avais pas vu énormément d'épisodes. Dans mes vagues souvenirs, il portait un chapeau et une espèce de toge blanche et rouge. A ma décharge, depuis ma naissance, les rares fois où il avait accompagné Obâ-sama, il était toujours vêtu d'un kimono de couleur différente.

Mon grand-père, donc, se nommait Hiruzen Sarutobi. Il était le troisième Hokage du village de Konoha. Je n'étais pas certaine de ce que ça signifiait. Dans ma première vie, j'avais supposé qu'il était le chef du village, pour le dire grossièrement. J'ignorais s'il l'était déjà à cet instant, mais sa présence m'indiquait au moins une chose : l'histoire n'était pas encore très avancée. J'étais en effet tombée par hasard sur l'épisode où il se sacrifiait, en allumant la télévision, un jour. Dans ma tête, j'avais fait un parallèle entre lui et Dumbledore et j'avais comparé son adversaire à Voldemort. A cause d'une histoire de serpent et du teint pâle du personnage, je crois.

Bref. Sa présence me donnait un maigre indice sur la période. Très très maigre indice, songeais-je alors que mes parents et mes grands-parents prenaient justement le thé. Je ne comprenais toujours pas très bien le japonais, mais certains mots m'étaient familiers. Calée entre des coussins, je tendais l'oreille en les entendant parler de moi. Je donnerai beaucoup pour savoir ce dont ils parlaient. Etait-il question de mon avenir de kunoichi ? Ou disaient-ils juste, comme tous les parents "oh qu'elle est choupinette ! En plus, elle ne pleure presque plus et fait ses nuits... Quel adorable bébé... blabla"

Avant de mourir, c'était le genre de conversation que j'avais appris à fuir. Il n'y a que des parents pour s'intéresser aux croûtes de lait et à la consistance des selles de leur gamin ! Et pourquoi la politesse empêchait les gens d'être honnête ? Hein ? Combien d'êtres humains ont dit la vérité en voyant un nouveau-né ? Parce que non, cette chose rouge, fripée et bouffie n'est pas mignonne ! Et on s'en fout du reste qu'elle fasse ses nuits ou quelque soit l'anecdote.

Puisque je ne comprenais de toute façon pas ce qui se racontait à mon propos, je retournais à mes occupations. Parce que mon agenda de nourrisson de quatre mois est évidemment bien fourni. Vous notez l'ironie, j'espère ? Outre dormir et manger, je n'avais pas grand chose à faire pour me distraire. Alors, pensivement, je tentais de manipuler ce chakra inconnu. Cela me rappelait certaines séances de relaxation de ma vie précédente où il nous fallait prendre conscience de chaque partie de notre être. C'était étrange. J'avais l'impression d'avoir en quelque sorte un second système sanguin que je pouvais moduler à souhait. J'ignorais si c'était normal pour moi de pouvoir faire cela mais je m'en moquais.

Cela m'occupait l'esprit et c'était le principal. Car le temps était long et l'absence d'occupation me faisait penser à ce que j'avais perdu. Je n'étais pas spécialement triste d'être morte. Peut-être parce que je ne l'étais pas restée. Non, j'étais triste pour ceux que j'avais laissé derrière moi. Ils me manquaient. Je me sentais coupable d'apprécier autant cette nouvelle famille alors que les miens devaient encore me pleurer. Alors, pour éviter d'y penser, je m'entraînais. A jouer avec mon chakra et aussi à garder ma souplesse de nouveau-né. Okâ-san m'avait regardé d'un drôle d'air lorsqu'elle m'avait entendu rire aux éclats, un pied derrière une de mes oreilles. Pour ma défense, c'était un exploit pour moi qui était même incapable de toucher mes doigts de pieds avant de mourir !

Je tentais aussi de faire des plans pour mon avenir. Ce n'était pas évident de le faire en ne sachant... rien. Je faisais alors des listes mentales de ce que je savais sur Naruto. Le gamin était orphelin et son père lui avait scellé un renard dans le corps (sympa, le paternel, soit dit en passant !). Il était dans une équipe avec un mec masqué, une fille aux cheveux roses et un gamin taciturne qui tournait mal. Certaines personnes voulaient extraire le démon de son corps. Ils avaient un logo trop mignon comme symbole pour leur gang : un petit nuage rouge et blanc tout choupi. Le frère aîné de la tête à claque taciturne en faisait partie. Quoi d'autres ? ... Il y avait une histoire d'horcruxe avec le sosie de Voldemort. Encore un qui ne voulait pas mourir ou vieillir !

Je réfléchissais à mes options. Devenir un ninja, pour savoir me défendre, pourquoi pas. Je n'avais pas envie de mourir bêtement dans un monde où la violence est commune. Enfin, pour ça, il fallait encore que j'y arrive, à devenir ninja. Sur le principe, ça m'allait. Mais j'avais toujours eu des petits problèmes avec l'autorité et le respect des ordres. Et puis zut, j'étais déjà morte une fois. On en parlait, un peu, de l'espérance de vie moyenne des shinobis ? D'ailleurs, est-ce que les ninja ont des assurances vies ? Prise en compte des obsèques, incinérations, dédommagements des catastrophes liées aux guerres ? A mon avis, travailler à la Matmut, ça devait pas être très rentable, dans le coin.

Ou sinon, je restais au premier niveau des ninjas. Genin, je crois ? Être payée pour chercher les chats des petites mamies de Konoha, ça pouvait être cool. Et lorsque je sentirais le vent tourner, hophophop, je me trouverais bien un endroit dans ce foutu pays où il n'y aurait pas de guerres. Courageuse mais pas téméraire.

C'était un bon plan.

 


 

Le plan dura deux jours et deux nuits.

La deuxième nuit, je me réveillais en sursaut aux sons des pleurs, des cris et des tremblements de terre. Je ne ressentais pas le chakra rassurant de ma famille dans la maison. J'étais seule. Et la première pensée que j'ai eu, c'était : "Putain, ils m'ont laissé là !". Après coup, je me suis dit qu'ils étaient sans doute tous sur le champ de bataille qu'était devenu la ville et que finalement, j'étais pas si mal, là où j'étais.

Sauf que quelque chose dans l'air était malsain et que les cris étaient en train de me rendre dingue. Je pris alors toutes les peluches qui occupaient mon berceau - vu le nombre qu'elles étaient, je pouvais affirmer que j'étais une gamine pourrie-gâtée - pour les empiler les unes sur les autres et me faire un mur d'escalade pour franchir les barreaux qui me retenait prisonnière de mon lit.

Le but : sortir.

Le problème : monter jusqu'aux barreaux, okay... Mais je faisais quoi pour amortir la chute de l'autre côté du lit ? Réalisais-je, accrochée à la barre de bois, les jambes tremblantes de nourrisson cherchant un appui sur mes peluches.

Je n'eus pas à réfléchir longtemps. Un nouveau tremblement de terre secoua la bâtisse, un poutre tomba du plafond. J'étais à terre avant d'avoir compris.

Mon regard se posa sur mon berceau brisé.

Si je revoyais mes parents un jour, vous pouvez être sûr que je leur ferais remarquer qu'après un coup pareil, aucune assistante sociale ne m'aurait laissé dans leur famille !

Un casque. Il me fallait un putain de casque. J'étais poursuivie par une malédiction, je ne voyais pas d'autres solutions. Après le pot de fleur, une poutre ! Quelqu'un m'en voulait sérieusement. Je portais ma main boudinée de bébé à mon front, pas surprise d'y découvrir du sang frais. Je ne savais pas comment j'étais arrivée au sol mais visiblement, je n'avais pas été assez rapide pour éviter les débris.

Bon. Asumi ou qui que tu sois, ta mission, si tu l'acceptes, est de trouver un endroit où planquer tes jolies petites fesses toutes roses.

Challenge accepté.

Si vous voyez un bébé qui rampe pour trouver un abri, soyez chic, allez lui chercher un casque !

 


 

Ici Papa Tango Charlie. Je suis toujours vivante. Je ne sais foutrement pas comment, d'ailleurs. J'ai réussi à sortir de la maison, en mode larve. Mon pyjama à fleurs est foutu, soit dit en passant. Dehors, ça craint. J'ai failli retourner me planquer. J'y réfléchissais sérieusement quand une paire de bras m'a attrapé avant de nous faire transplaner sur le toit de l'immeuble d'à côté. Je sais qu'ils n'appellent pas ça comme ça, ici, mais l'idée est la même. Le résultat aussi : j'ai vomis sur le dos de mon porteur.

J'ai une vue panoramique sur le champ de bataille. Si ma vie était pas en jeu, j'aurais bien été cherché les pop-corn, parce que c'est pas tous les jours qu'on voit un renard géant défiler dans les rues. Mais pour l'instant, je me donne l'impression d'être un lapin, alors les friandises attendront. Nous ne sommes pas restés longtemps sur le toit, mon sauveur nous a rapidement transporté dans une zone éloignée des combats avec les autres civils.

D'ailleurs, je viens de le reconnaître. Je sais que c'est un Sarutobi, lui-aussi. C'est l'adolescent maladroit qui n'osait pas me prendre dans ses bras, lorsque je suis née. Obâ-sama passait souvent une main affectueuse dans sa tignasse brune, lorsqu'il venait quelque fois à la maison avec elle. J'imagine que ça doit être un cousin ou un parent assez proche, puisqu'on s'appelle presque pareil, tous les deux.

— Asuma ! S'exclama d'ailleurs un des ninja qui garde l'entrée de la planque pour les civils. Tu l'as trouvé ? Elle n'a rien ?

Ah, ça fait plaisir de voir qu'on ne m'avait pas oublié, finalement. Peut-être que j'attendrais la crise d'adolescence pour leur rappeler que si je n'avais pas eu de si bons réflexes -hum hum - leur petite Asumi aurait fini comme une crêpe sous la toiture de la maison. Ça semble à peu près sûr, ici, alors je vais pouvoir continuer ma nuit. Vous vous dîtes peut-être que j'ai un drôle de sens des priorités, mais oh ! C'est qui, qui s'est fait une mission commando dans le corps d'un bébé de quatre mois ? ... C'est bien ce qui me semblait.

Oh, j'oubliais. Au cas où vous ne l'auriez pas compris, j'ai deviné la date d'aujourd'hui !

Bienvenue dans ce monde pourri, Naruto. Puissions-nous ne jamais nous rencontrer !

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