Christmas Magic is here !

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Christmas Magic is here !
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Summary
Il était là, attendant simplement qu’un client l’achète, espérant trouver une âme charitable pour qu’il puisse faire son office : Offrir un chocolat par jour pendant vingt-quatre jours pour attendre Noël. Un peu de bonheur dans cette période d’attente fébrile. Un certain John Watson le sauva en le glissant dans son panier de courses. Le Calendrier fut heureux. John, lui, ignorait qu’il trouverait bien plus que de simples chocolats dans ce calendrier de l’Avent.
Note
Ceci est un cadeau de Noël pour Maeglin Surion. J'espère que cela lui plaira, et à vous aussi. Comme c'est le principe du calendrier de l'Avent, il y aura un chapitre posté chaque jour jusqu'à Noël (enfin si tout va bien, on est jamais à l'abri d'un accident hein.). Bonne lecture. Lili
All Chapters Forward

Où Sherlock obtient un nouveau chapeau et où John jure de ne plus jamais manger de lapin.

Une main lasse éteignit le réveil qui n’avait pourtant encore rien dit. Un lourd soupir résonna dans la chambre, et lentement la silhouette trapue de John émergea du lit. Las, il se passa une main fatiguée sur le visage, conscient qu’il devait avoir une tête à faire peur. Il n’avait en effet pas dormi de la nuit, trop perturbé par sa discussion avec Bulma et les faits dont, sans le vouloir, elle lui avait fait prendre conscience.

Sherlock était un beau parleur, toujours en train de ramener sa science, et il maniait les mots avec un art que bien des hommes et femmes de lettres lui enviaient. Mais quand il était question de sentiments les choses devenaient beaucoup plus obscures. Sherlock ne parlait jamais de ces choses là, ou seulement pour s’en moquer. Il n’y avait qu’à voir sa relation avec Mycroft pour le comprendre.

Si on les écoutaient les deux frères ne s’appréciaient nullement, n’avaient aucune estime l’un pour l’autre et ne se faisaient absolument pas confiance. Pourtant tout dans leurs façons d’agir hurlait le contraire et la force de leurs liens fraternels aussi dysfonctionnels puissent-ils paraître. Et c’était ainsi pour tous les gens qui comptaient pour Sherlock. La seule qui avait droit un traitement légèrement différent était Mrs Hudson, Sherlock étant moins avare de compliments et de gentillesses envers la sexagénaire qu’envers quiconque.

En bref, pour savoir qui Sherlock appréciait il fallait se fier à ses actes et non à ses mots, et c’était bien là tout le soucis de John. Il avait passé la soirée à passer en revue tous les actes de Sherlock le concernant, et la conclusion à laquelle il était arrivé le flattait tout autant qu’elle l’effrayait. Il était sans conteste celui auquel Sherlock tenait le plus... Bien plus qu’en simple ami... beaucoup plus...

Et John ne savait pas quoi faire de ça. Bien sûr il pourrait continuer à faire comme s’il n’en savait rien, après tout Sherlock n’avait jamais rien dit, ni rien demandé. Mais John n’était pas assez bon comédien pour faire comme s’il ne savait rien, et il trouvait cela cruel pour le détective. Et puis n’était-ce pas reculer pour mieux sauter ? Un jour ou l’autre il devrait faire face à ça, d’une manière ou d’une autre, autant s’y préparer.

John s’était donc couché sur cette conclusion, décidant que le sommeil portant conseil, il y verrait plus clair le lendemain. Mais le sommeil l’avait fuit avec obstination, semblant décidé à le torturer jusqu’au bout. Toutes les remarques que les autres avaient pu faire, les prenant pour un couple, lui revinrent résonnant dans sa tête comme une litanie hypnotique et malaisante, l’obligeant à se poser une bonne fois pour toute cette question : Pourquoi ?

Pourquoi tout le monde semblait penser que Sherlock et lui était un couple ? Rien dans leurs attitudes l’un envers l’autre ne l’indiquait. Du moins, il ne lui semblait pas. Ils n’arrivaient pas main dans la main ou un bras entourant l’autre. John avait déjà été en couple, et s’il n’appréciait pas plus que ça les démonstrations publiques d’affections, il y avait des gestes qui ne trompaient pas : une main s’attardant sur un bras, une épaule ou une cambrure de reins; des regards échangés; des sourires tendrement complices...

Une grimace lui tordit la bouche. Si on excluait les attouchements plus ou moins romantiques, Sherlock et lui se regardaient beaucoup, se souriaient souvent et se comprenaient presque sans un mot. Mais ce n’était rien d’autre que la complicité entre deux amis. Et si Sherlock n’avait aucune pudeur et aucune notion de l’espace personnel... John fronça les sourcils soudain interpellé par ses propres pensées.

Sherlock n’avait aucune pudeur ? Mis à part l’épisode à Buckingham Palace, Sherlock se promenait rarement dévêtu en dehors de l’appartement, et quand il venait du monde il s’habillait toujours. Sherlock avait donc plus de pudeur que John se plaisait à le croire... Sauf en sa présence. La même conclusion s’imposait pour l’espace personnel. Sherlock n’envahissait l’espace personnel de personne d’autre que lui... Un lourd soupir échappa à John.

Il commençait à comprendre pourquoi les autres les pensaient en couple. Ce n’était pas tant son attitude à lui que celle de Sherlock envers lui qui portait à confusion. Il dut admettre que le fait qu’il ne repousse jamais Sherlock ne devait pas aider à lever le malentendu. Mais il n’était pas gay bordel ! La voix de sa sœur vint lui susurrer à l’oreille qu’il ne fallait pas être gay pour aimer une personne du même sexe que soi, seulement être amoureux.

Il se serait tapé la tête contre le mur pour faire taire la voix moqueuse d'Harry. C’était ce qu’elle avait hurlé à leurs parents quand elle leur avait annoncé son homosexualité et que ceux-ci l’avaient mal pris. Et ce n’était absolument pas ce que John souhaitait entendre à l’heure actuelle. Même s’il devait se pencher sérieusement sur cette épineuse question de savoir ce qu’il ressentait pour Sherlock.

Ce fut avec un soupir à rendre à l’âme que John se prêta à l’exercice, le sommeil refusant toujours de pointer le bout de son nez. Sherlock était son ami, son meilleur ami, celui qui comptait le plus pour lui, celui sans qui sa vie n’avait plus aucun sens ni aucune saveur, celui pour qui il décrocherait la lune s’il le lui demandait quitte à y laisser sa peau, celui pour qui il tuerait de sang froid, celui dont la seule présence lui était indispensable, celui qu’il aimait plus que lui-même...

Et merde !

John ferma les yeux très fort, tentant de chasser la douleur de cet aveu mais en vain. Son cœur se serrait comme un étau tout en battant aussi fort que mille tambours à l’unisson. Il tenta de se convaincre qu’il ne s’agissait que d’amitié... Mais comment justifier l’abandon de ses nombreuses conquêtes juste parce que Sherlock lui avait envoyé un texto ? Et Mary ? Comment justifier son attitude avec celle qui avait réussi l’exploit de lui rendre le sourire après la disparition de Sherlock ?

Il l’avait rencontré pendant l’absence prolongée du détective. Elle avait été patiente, attentive, l’avait soutenu, lui avait rendu le sourire, avait chassé ses envies suicidaires. John commençait à rêver d’un avenir à ses côtés, un avenir dans une petite maison de banlieue peuplée d’enfants. Puis Sherlock était revenu. Et Mary l’avait accueilli avec bienveillance, avait même aidé John à pardonner au détective. Et il l’avait abandonné, comme les autres avant elle. Sherlock était revenu et avait balayé, par sa simple présence, les rêves d’avenir avec Mary de John. Et Mary était partie... sans un mot... sans un reproche... semblant comprendre mieux que John lui-même.

Un coup d’œil à son réveil avait appris à John qu’il allait bientôt sonner et il l’avait éteint, s’asseyant sur son lit, abattu par sa nuit blanche et les révélations qu’il s’était faite. Il fixait ses pieds nus sur le plancher, l’esprit vide quand la porte de sa chambre s’ouvrit. Fatigué, il leva les yeux vers la haute silhouette cause de son insomnie.
- Tu as une tête à faire peur, plaisanta Sherlock en entrant dans la pièce sombre.

- Qu’est-ce que tu fais là ? souffla John sans grande conviction.
Son ton alarma Sherlock qui vint s’accroupir devant lui, l’obligeant à le regarder. Leurs regards se croisèrent et ne se lâchèrent plus. Dans les yeux aux couleurs indéfinissables du détective John vit l'inquiétude, le soucis, puis ils se firent plus acérés, plus inquisiteurs. John ne chercha même pas à masquer quoique ce soit, laissant Sherlock lire en lui comme un livre ouvert. Les pupilles noire du détective se dilatèrent soudainement, avant de s’adoucir.

Sherlock se releva sans un mot et se dirigea vers la porte de la chambre. John ignorait ce que Sherlock avait vu dans ses yeux, mais ne posa pas de question. Il était trop fatigué pour avoir une conversation quelconque de toute façon. Juste avant de quitter la chambre Sherlock dit d’un ton calme :
- Tu devrais prendre une bonne douche et t’habiller. Je vais préparer le petit déjeuner.

Mécaniquement John se leva et fit ce que lui avait suggéré Sherlock. La douche s’avéra être une excellente idée, le réveillant un peu, et surtout chassant sa déprime passagère. Il aimait Sherlock, soit. C’était surprenant, mais pas forcément une mauvaise chose. Et puis Sherlock l’aimait aussi. Donc tout allait bien. Aucune raison de déprimer ! Et Sherlock n’allait pas le traîner jusqu’à la première église venue pour l’épouser dans l’heure... Donc aucune raison de paniquer non plus.

Ce fut donc ragaillardi que John retrouva son colocataire dans la cuisine, où l’attendait une tasse de thé et des toasts beurrés et confiturés. Il s’attabla rapidement et bu son thé, se sentant de suite bien mieux encore. En face de lui, Sherlock l’observa d’un air prudent, semblant craindre un éclat ou une explosion. Mais John ne comptait pas faire d’esclandre ou passer son humeur sur le détective. Peut-être était-ce la fatigue, mais sa révélation nocturne ne lui semblait plus aussi dramatique que plus tôt.

Une fois ses toasts avalés, John se saisit du calendrier et ouvrit la case numéro quinze. Il s’approcha de Sherlock en sans se poser de question l’enlaça. Sherlock qui l’avait suivit des yeux en silence, attendant de voir ce qu’il comptait faire, se détendit légèrement et lui rendit son étreinte. Ils se sourirent et John sortit le chocolat en forme d’étoile. Immédiatement le tourbillon se déclencha les emportant vers de nouvelles aventures.

Au moment même où l’appartement commençait à se dissiper dans la brume voltigeante, la porte d’entrée s’ouvrit et Mrs Hudson, les voyant disparaître, hurla. Son cri fit sursauter John qui, par réflexe, lâcha Sherlock. Sentant John lui échapper, Sherlock cria son nom et tenta de le rattraper, mais le mal était fait. Le tourbillon les emporta, les éloignant l’un de l’autre inexorablement.

L’atterrissage fut douloureux, John traversant plusieurs épaisseurs de branches avant de tomber sur un sol couvert de mousses et de fleurs. Il se releva difficilement et grimaça en sentant son dos craquer.
- C’est plus de mon âge ces conneries, grommela-t-il.
- Vous pourriez au moins vous excuser ! s’exclama une voix outrée à ses pieds.

Surpris John baissa les yeux tombant sur un parterre de fleurs colorées. Celles-ci étaient fort jolies, mais nul trace d’autres êtres vivants dans les environs. Tournant sur lui-même, John constata qu’il était seul, totalement seul...
- Sherlock !!!!!!!!!!!!! Hurla-t-il affolé.
- Non mais ça va bien oui ? rouspéta la voix à ses pieds. Nous piétiner ne vous suffit pas ? Il faut aussi nous assourdir ?

De plus en plus surpris, et toujours aussi affolé, John baissa les yeux vers ses pieds, constatant que, les fleurs mises à part, il n’y avait personne.
- Ces humains sont décidément bien mal élevés ! tempêta une autre voix.
John ouvrit de grands yeux surpris et recula précipitamment. Tellement précipitamment qu’il trébucha et tomba sur le cul.

Les yeux exorbités il fixa le parterre de fleurs et souffla, éberlué :
- Des fleurs... qui parlent...
- Parfaitement Monsieur l’impoli ! s’exclama une rose rouge.
- Ceci dit il est plus poli que l’autre... remarqua une tulipe jaune.
- Il a l’air bien plus gentil aussi, rougit une pivoine d’un air timide.

Assis au sol, John cligna plusieurs fois des yeux, se demandant s’il n’était pas définitivement devenu fou. Soudain, un détail de la conversation des fleurs lui revint et il pencha précautionneusement vers les demoiselles à pétales.
- Excusez moi Mesdames... souffla-t-il, se sentant parfaitement ridicule à parler à des fleurs, à quatre pattes sur le sol, le cul en l’air.
- Vous excuser de quoi Monsieur ? répliqua une pensée violette en s’agitant violemment.
- De vous avoir écrasé sans vergogne pour commencer, répondit posément John, espérant calmer l’ire de la dame.

Son sourire et sa voix repentante eurent l’effet escompté, les fleurs se calmant et semblant lui prêter une oreille attentive.
- Et de vous avoir assourdi avec mon cri, poursuivi John. Je suis véritablement désolé d’avoir malmené de si belles demoiselles que vous. J’espère ne pas vous avoir trop froissées par ma surprise, mais c’est la première fois de ma vie que je vois d’aussi délicieuses fleurs parler avec autant d’élégance.

Les gloussements et les tortillements des fleurs informèrent John sur la réussite de son petit discours. Se penchant un peu plus vers ces dames, il reprit :
- J’ai cru comprendre qu’un autre humain était passé avant moi et vous avez ignoré ? Comment est-ce possible ?
- Nous l’ignorons voyez vous, Monsieur... commença la rose.
- John, appelez moi John, je vous en prie.
- Et appelez moi Rose, Cher John.
- Avec plaisir belle Rose, vous me disiez, cet homme ?
- Ce malotru est tombée du ciel, directement sur nous, reprit Rose se gonflant d’outrage. Il nous a violemment piétiné et nous a rendu sourdes avec ses hurlements.

John serra les dents, laissant les fleurs lui raconter le mauvais traitement que leur avait infligé l’inconnu. Il se doutait de l’identité dudit inconnu, mais interrompre les lamentations du parterre n’était pas la meilleure façon d’obtenir son aide. Il attendit donc patiemment que ces demoiselles aient fini de se plaindre, hochant la tête en signe de soutien, pour reprendre la parole.
- Quel homme mal élevé que vous me décrivez là ! s’offusqua-t-il. Si vous m’indiquiez la direction qu’il a prise, je me ferai un devoir de le retrouver et de lui faire payer son insolence !

- Oh quel homme charmant et courageux ! S’exclama une capucine en se dandinant sur sa tige.
- Il est parti par là, indiqua une pâquerette en pointant une feuille sur la droite. Surtout faites bien attention à vous !
John sourit et se redressa en remerciant les fleurs, leur promettant de les venger, puis prit la direction indiquée. Dès qu’il fut sûr d’être loin des yeux des fleurs, il se mit à courir, espérant de toutes ses forces que Sherlock n’avait pas fini par s’attirer des ennuis dans ce monde inconnu.

Rapidement il atteignit un bois dans lequel il s’engouffra sans réfléchir. Il dut cependant ralentir le rythme, les racines, les buissons et les branches lui barrant régulièrement le passage. Essoufflé, il s’appuya contre un arbre pour reprendre son souffle, grommelant intérieurement contre son corps qui avait pris de l’âge et avait perdu de son endurance. Et dire qu’à l’armée il pouvait courir des heures sous un soleil de plomb et chargé comme un mulet sans faire de pause.

John allait repartir quand une odeur de tabac lui parvint. Tel un chien de chasse il huma l’air, cherchant à trouver l’origine de l’odeur, souhaitant pour une fois trouver Sherlock au bout de la cigarette qui se consumait. Hélas, ce n’était ni une cigarette, ni Sherlock, mais une pipe à eau et une chenille étrangement bleue. Mettant de côté les interrogations qui envahirent immédiatement son esprit (depuis quand une chenille fumait elle ? et quel était ce champignon lui servant de fauteuil ?), il se pencha vers la fumeuse et l’interpella :
- Bonjour.

- Nul ne sait si le jour est bon tant qu’il n’est pas fini, répondit la chenille d’un air mystérieux.
Ne s’étonnant même pas que la chenille lui réponde, John sourit et demanda :
- Auriez-vous vu un homme, plus grand que moi et avec des cheveux noirs et frisés, passer par là ?
- J’ai vu bien des choses John... soupira la chenille.
- Comment...
- L’homme que vous cherchez est passé par là, hurlant votre prénom à tout va. Tout le monde sait qui vous êtes, John, répondit la chenille avec un léger rictus.
- Pourriez vous me dire où il est parti ? demanda John fébrile.
- Là où le destin l’attend...
La chenille tira sur sa pipe et les ronds de fumées se transformèrent en flèches indiquant une direction que John suivit immédiatement en remerciant l’étrange chenille.

À pas rapides il traversa le bois sombre et touffu. Il ne remarqua pas les yeux perçant qui le suivirent du haut d’une branche, ni le sourire diabolique qui se dessina dans le feuillage fourni. Les arbres s’espacèrent finalement et la mousse du sous-bois laissa place aux pavés inégaux de ce qui semblait être une route. John accéléra l’allure, voyant au loin se dessiner un château, et espérant que Sherlock s’y trouverait.

Un bruit de course le fit se retourner et il se recula précipitamment pour laisser passer un lapin blanc, tenant une montre à gousset dans sa main.
- Pardon, Monsieur, tenta de l’interpeller John.
Mais le lapin ne lui répondit pas, ne le regarda même pas, concentré sur sa montre, maugréant qu’il allait être en retard.

John souffla de dépit et reprit sa route. Mais à peine eut-il fait quelques pas qu’il fut interpellé par une voix chantante :
- Hey l’ami ! Où donc allez vous de si bon train ? Venez prendre une tasse de thé avec nous !
Surpris, John se retourna et vit alors une longue table joliment dressée à quelques mètres de là. En bout de table un homme étrange avec un chapeau haut de forme et des cheveux flamboyants l’invitait d’un geste de la main à le rejoindre. Songeant que l’homme aurait peut-être des informations sur Sherlock, John accepta l’invitation et alla s’asseoir sur une chaise, près de l’étrange bonhomme.

- Bien le bonjour cher ami, le salua ce dernier. Je suis le chapelier, et vous ?
- John, John Watson, répondit poliment John en prenant la tasse de thé tendue par son hôte.
- Oh ! Vous êtes John !!! Le John ! Quel plaisir de vous rencontrer enfin ! Votre ami nous a beaucoup parlé de vous !
- Vous avez vu Sherlock ! S’exclama John plein d’espoir.
- Tout à fait, confirma le chapelier. Il m’a même acheté un chapeau, un très beau chapeau. N’est-ce pas ?

John tourna la tête et vit un lièvre gris aux oreilles partant dans tous les sens et une petite souris en robe rose installés plus loin. Les deux compères approuvèrent le chapelier, et la souris précisa :
- Il semblait s'inquiéter beaucoup pour vous.
- Lui aussi s'inquiète beaucoup pour son ami...
John sursauta quand un chat gris rayé de bleu apparut soudainement devant lui, et se servit une tasse de thé.

- Oui, nous... commença John.
- Nous avons supposé que vous aviez été emmené au château par des gardes, l’interrompit le chapelier. Votre ami s’y est donc rendu.
- J’espère qu’il a été plus aimable avec la reine qu’avec nous, ricana la souris, sinon...
- Sinon quoi ? s’inquiéta John.
Le geste évocateur des quatre compères fit sauter John sur ses pieds et prendre la direction du château aussi vite qu’il le pouvait.

Le château ne se rapprochait pas assez vite au goût de John qui râlait tout en courant quand il le vit soudain, lui faisant de grands signes : le lapin blanc avec la montre.
- Vite, vite, dit celui-ci, nous allons être en retard.
Puis sans attendre de réponse il se précipita dans un buisson. John l’y suivit, espérant sans trop y croire que son étrange guide connaissait un raccourci.

Il le suivit dans un étrange dédale de buissons, de terriers, de racines et de mousses, pour finir par déboucher dans un immense jardin fleuri exclusivement de roses rouges. Mais le lapin ne s’arrêta pas pour autant, traversant le jardin à toute allure, John le suivant de près. D’un geste le lapin fit comprendre à John que la discrétion était de mise. D’un hochement de tête, le médecin fit signe qu’il avait compris, et en silence emboîta le pas à son étrange aide.

Ils arrivèrent dans une coursive en pierre, dominant une cour pavée au centre de laquelle se tenait un attroupement bruyant. John jeta un œil et sourit, soulagé, en reconnaissant Sherlock. Il allait l’appeler quand une voix stridente hurla :
- Qu’on lui coupe la tête !!!!!!!
Surpris John chercha qui venait de donner un tel ordre, mais ne s’en soucia plus le moins du monde quand il compris que celui qui était menacé de décapitation n’était autre que Sherlock.

Sans réfléchir John sauta sur la rambarde, prêt à se jeter dans le vide pour empêcher les soldats vêtus de rouge de saisir son détective préféré. Mais il fut retenu et tiré en arrière avant d’avoir eut le temps de mettre à l’oeuvre son plan... qui n’en n’était pas vraiment un. Furieux, il se retourna vers celui qui venait de le retarder, mais le lapin blanc lui souffla :
- Suivez moi ! Vite !

John détala rapidement, suivant la queue pelucheuse de son guide, le long de la coursive, suivant d’un œil affolé la progression des soldats traînant un Sherlock peu coopératif. Les escaliers furent dévalés à vitesse grand V et John sauta littéralement sur le premier soldat qui trouva, l’obligeant à lâcher Sherlock.
- Cours ! Hurla-t-il à son colocataire.

Mais Sherlock n’eut pas le temps de faire un pas, qu’une horde de soldats l’immobilisait. Le lapin blanc entra dans la bataille et tenta de délivrer Sherlock. John frappa sans vergogne les soldats qui tentèrent de l’arrêter, se frayant tant bien que mal un passage vers le condamné. Mais malgré ses efforts, il n’y parvenait pas. Chaque soldat tombé était immédiatement remplacé par dix de ses confrères.

- Coupez lui la tête ! Vociféra de nouveau la voix stridente.
- Oh ! Oh ! Accrochez vous ! Départ dans 10...
John leva les yeux et vit enfin celle qui condamnait son ami. Petite, avec une tête d’une taille grotesque surmonté d’une couronne ridicule, elle se tenait à quelques mètres de là.
- 9...
Un coup d’œil derrière lui, apprit à John que la reine était plus près de lui que Sherlock. En un quart de seconde, sa décision fut prise et John s’élança vers la reine.
- 8...
Son sang se glaça en voyant du coin de l’œil une hache s’élever au dessus des têtes des soldats. Un éclair blanc fit chanceler la hache qui disparut. John se jura de ne plus jamais manger de lapin ! Son étrange guide venait de lui faire gagner quelques précieuses secondes.
- 7...
John arracha une lance des mains d’un des soldats et sauta les trois marches qui le séparait encore de la reine.
- 6...
- John !!!!!!!!!
Le cri attira l’attention de John qui se tourna juste à temps pour voir la hache s’abattre sur le cou pâle de Sherlock et la tête brune rouler à plusieurs mètres du reste du corps du détective.
- 5...
- NOOOOOONNNNNN !!!!!!!!!
Le hurlement déchirant de John résonna dans la cour, attirant sur lui tous les regards. Mais John n’avait d’yeux que pour la tête décapitée de Sherlock.
- 4...
Lâchant la lance il se précipita vers celle-ci et la ramassa, espérant qu’un miracle surviendrait et que Sherlock soit encore vivant.
- 3...
Mais les yeux pâles de Sherlock restèrent vides et vitreux, ouverts sur le néant, le vent balayant les boucles brunes qui les frôlèrent de temps en temps.
- 2...
Hagard, John se rapprocha du corps sans vie du détective, serrant la tête contre son cœur et tomba à genoux devant la dépouille de celui qu’il avait enfin admis aimé plus que comme un ami.
- 1...
- Qu’on lui coupe la tête !!!! Vociféra la reine dans son dos.
John ne chercha même pas à se défendre, s’accrochant aux épaules de Sherlock, la tête de ce dernier contre lui.
Perdu dans une douleur sans nom, John ne remarqua même pas le tourbillon, ni le changement de décor. Il serra convulsivement ce qu’il restait de son colocataire, incapable de penser, son cerveau refusant d’imprimer l’information malgré la tête qui tombait et retombait sans cesse derrière ses paupières closes. Sherlock... John trembla soudainement et enfouit son visage dans les boucles brunes, un sanglot déchirant lui échappant.

- John....
Jamais John n’aurait cru ressentir à nouveau cette douleur atroce. Il lui semblait qu’elle était encore bien pire que lors du (faux) suicide de Sherlock, comme si elle se vengeait de l’avoir oublié en lui faisant payer les intérêts.
- John.... Tu m’étouffes !
John releva la tête, et essuya les boucles brunes trempées par ses larmes, et machinalement souffla :
- Comment je vais annoncer ça à Mycroft moi ?
- Je suggère que tu lui dise la vérité : Je suis mort étouffé par mon colocataire anéanti de n’avoir pas pu me sauver de la décapitation.
- Bien voyons, ronchonna John, et je lui raconte aussi le coup du lapin blanc et des fleurs qui parlent...
- Les fleurs ?

John ouvrit soudainement de grands yeux et écarta la tête brune de son torse, la fixant éberluée.
- Enfin !!! J’ai cru que tu allais vraiment m’étouffer tu sais ! s’exclama Sherlock en prenant un grand bol d’air. Note que quitte à choisir je préfère ça à la décapitation mais quand même...
Sherlock sentit les mains de John le palper d’abord en douceur puis de plus en plus vite et de moins en moins doucement. De ses oreilles à ses cheveux, en passant par son nez, ses yeux et sa bouche, puis elles descendirent convulsivement vers le cou, les épaules et la poitrine, avant de revenir vers le cou où elles s’attardèrent.

- John ? S'inquiéta Sherlock. Je peux savoir ce que...
Mais il n’eut jamais l’occasion de finir sa phrase, John se jetant sur lui avec force et le renversant sur le sol du salon. Il aurait bien protesté contre un pareil traitement mais la bouche de John s’écrasant sur la sienne en un baiser brûlant et exigeant lui en passèrent toute envie. Il verrait demain pour les détails...

A suivre...

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