
Où Sherlock se vexe et où John s'amuse.
Debout, nu, humide et frissonnant, Sherlock fixa son reflet dans le miroir de la salle de bain sans le voir. Aucune buée ne venait le masquer pourtant, et le peu de chauffage dans la salle de bain ne justifiait nullement les frissons et la chair de poule qui le parcourait. Non, ce matin là Sherlock avait simplement pris une douche froide... très froide... Très longue douche glaciale. Mais rien de tout ceci n’avait réussi à calmer son tourment.
La soirée s’était pourtant bien passée, John ayant décidé de regarder un vieux western, un classique du genre selon lui : Il était une fois dans l’Ouest. Sherlock avait dû admettre que c’était un bon film même si certaines incohérences l’avaient fait bondir du canapé. Puis John était monté se coucher, et Sherlock s’était retrouvé seul, en tête à tête avec lui-même. Ce genre de situation ne le dérangeait guère, bien au contraire. Il appréciait ces moments de solitude, où la présence invisible de John persistait suffisamment pour ne se sente pas complètement abandonné.
Bref, c’était une soirée ordinaire, calme et sans surprise. Sherlock s’était installé dans le canapé, décidé à faire le point sur les nouvelles connaissances amassées dans la journée et sur les nouvelles hypothèses sur le mais-comment-fonctionne-ce-foutu-calendrier-pas-magique-puisque-la-magie-n’existe-pas. Mais son esprit s’était progressivement obscurci jusqu’à sombrer dans un sommeil profond.
Et c’était là que tout avait dérapé.
Sherlock se vit pousser la porte de sa chambre, et se figer sur le seuil. Là, sur son lit, John se déhanchait furieusement entre les lobes fessiers d’un homme. Et si Sherlock avait une vue imprenable sur le postérieur de l’homme en question, il n’en voyait pas le visage, celui-ci étant caché par les oreillers. Une bouffée de colère l’envahit et Sherlock s’avança d’un grand pas, prêt à en découdre avec celui qui osait détourner John de lui. L’objet de son ire leva la tête, et Sherlock se retrouva face à... lui-même.
A peine eut-il le temps de réaliser ce qu’il voyait, qu’il se projeta dans son propre corps, se retrouvant soudain à subir les attaques lascivement brutales de John. Le cri qu’il laissa échapper le surprit, tant par son intensité que par son ton aigu. Mais très vite, sa voix fut le cadet de ses soucis, seul compta le plaisir que lui procurait son médecin préféré. Son monde se résuma aux mains de John sur ses hanches, aux bruits obscènes de leurs corps s’emboîtant furieusement, au feu dans ses reins et à la voix rauque de John en plein orgasme.
Le réveil avait été aussi brutal que frustrant, Sherlock tombant du canapé dans son sommeil. La rencontre inattendue avec le parquet le sortit définitivement des bras de Morphée et de John. Désorienté, il lui avait fallu quelques secondes avant de réaliser que tout ceci n’était qu’un rêve, sûrement dû à la scène surprise la veille dans la chambre de Bruce Wayne. Un sentiment étrange l’avait pris aux tripes quand il avait constaté que son rêve avait eu une répercussion très concrète et très visible dans son pantalon.
C’était pour toutes ses raisons qu’il était là, dans la salle de bain, frissonnant de froid après une longue douche glaciale pour calmer ses ardeurs, fixant le miroir sans le voir vraiment. Contrairement à ce que pensait Mycroft, le sexe ne l’effrayait pas. Il avait déjà testé pas mal de choses dans ce domaine, poussé par sa curiosité maladive et son envie de comprendre. Il avait eu des aventures aussi bien avec des femmes qu’avec des hommes, avait usé de sex-toys divers et variés et s’était essayé au BDSM.
Mais il n’y avait pas trouvé grand chose de très satisfaisant. Même en pleine action, son cerveau fonctionnait à plein régime, analysant chaque geste, chaque ressenti, chaque son, l’empêchant trop souvent d’atteindre la délivrance ultime qui faisait tout l’intérêt de la chose. Le BDSM était ce qui lui avait apporté le plus de plaisir, mais ce n’était pas un plaisir agréable. Il avait essayé le rôle de soumis et avait très vite compris que ce n’était pas du tout son truc. Le rôle de dominant lui convenait bien mieux, mais il manquait d’empathie et de bienveillance pour être un bon dominant, se laissant trop facilement aller au sadisme pur et dur sans la moindre considération pour celui ou celle qui se soumettait à lui. Au final, il avait tout laissé tomber, concluant que le sexe ce n’était pas pour lui.
Alors pourquoi, rêvait-il de se retrouver dans une telle situation ? Et surtout pourquoi avait-il eu tant de mal à calmer cette envie brûlante ? Pourquoi John bouleversait encore et toujours ce qu’il pensait comme acquis et immuable ? Un lourd soupir lui échappa et il se laissa glisser sur le sol de la salle de bain. John avait le don de foutre le bordel dans son cerveau. Le pire était qu’il ne le faisait pas volontairement. Si Moriarty l’avait su il aurait embauché John au lieu d'essayer de le tuer ou de s'en servir comme appât. Contre John, Sherlock ne pouvait pas lutter...
Le bruit caractéristique du réveil à l’étage du dessus le sortit de ses pensées. Réalisant que John allait bientôt descendre, il se releva et s’habilla en vitesse. Pas question que John se doute de quoi que ce soit ! Entendant les pas de son colocataire dans l’escalier, il se précipita dans la cuisine, puis le séjour et se laissa tomber dans son fauteuil, prenant l’air très concentré.
John n’y vit que du feu et se contenta de le saluer avec bonne humeur. Il se prépara sa tasse de thé et vint s'asseoir face à Sherlock, un sourire aux lèvres.
- Bien dormi ?
- Hum...
John sourit un peu plus à la réponse sibylline du détective, puis finissant son thé il se leva et alla chercher le calendrier.
- Prêt ? demanda-t-il.
Sherlock se leva et le rejoignit, l’enlaçant avec retenue, avant de répondre d’un simple hochement de tête. John ouvrit la case numéro 12 et en sortit le chocolat en forme de bonhomme de neige. Immédiatement le tourbillon les emporta, laissant le séjour du 221B Baker Street vide.
Ils arrivèrent dans une forêt aux arbres blanchis par la neige abondante. Surpris ils regardèrent autour d’eux, claquant des dents sous le vent glacial.
- On est où ? demanda John en cherchant la moindre indication de leur position.
- Dans une forêt, ironisa Sherlock.
- La prochaine fois on prend nos manteaux, grommela John.
- Il y a un chemin là-bas, remarqua Sherlock en pointant l’index vers sa droite.
D’un pas vif, les deux compères se dirigèrent vers ce qui était effectivement un chemin de terre. Leurs pas crissèrent sur la neige fraîche et John manqua glisser plus d’une fois sur des plaques de verglas. Au bord du chemin ils hésitèrent un instant, puis Sherlock remarqua des empreintes récentes. D’un commun accord ils décidèrent de les suivre, espérant que les voyageurs pourraient les renseigner ou qu'ils rejoindraient un village.
Grelottant de froid, Sherlock et John avancèrent rapidement, finissant par se mettre à courir dans l’unique but de se réchauffer. Au loin, ils virent des montagnes enneigées pointer par dessus la cime des arbres. Le silence régnait dans la forêt et seuls leurs pas rapides et leurs respirations bruyantes rompait le calme hivernal.
- Bordel, grogna John qui peinait à suivre le rythme de Sherlock. Tu as des ailes ou quoi ?
Sherlock allait répondre quand il se retrouva nez à nez avec une arbalète. Il s’arrêta net et leva instinctivement les mains. John le rejoignit rapidement, son arme en main et mit immédiatement en joue l’homme qui menaçait Sherlock.
- Vous devriez baisser votre arme, dit celui-ci à John. Je ne vous veux aucun mal... Juste à ce vampire !
- Vampire ! s’offusqua Sherlock.
- Je reconnais qu’il peut être vampirisant, rétorqua John en maintenant l’homme en joue, mais il n’est en rien une menace.
- Les vampires sont des nuisibles avides de sang et sans pitié, répliqua l’homme. Celui-là ne fait pas exception à la règle.
John fronça les sourcils, étonné des propos de l’homme à l’arbalète. Il ne baissa cependant pas son arme. Machinalement il jeta un coup d’œil à son colocataire, et soudain la lumière se fit dans esprit. Dans ce décor digne des meilleurs films vampiriques, Sherlock et son teint encore plus pâle qu’à l’ordinaire, en raison du froid, sa haute et fine stature, son maintien d’aristocrate, ses yeux pâles et ses cheveux sombres... Sherlock avait tout d’un Dracula moderne.
Sans lâcher son arme, John se rapprocha de Sherlock et fixant un regard noir sur l’étranger il dit :
- Si je vous prouve qu’il n’est pas un vampire, vous baisserez votre arme ?
L’homme sembla hésiter quelques secondes avant d'acquiescer en silence.
- Laisse toi faire, ordonna John à un Sherlock visiblement furibond.
Puis sans prévenir il souleva de deux doigts la lèvre supérieure du détective, dévoilant les dents et gencives de celui-ci.
- Il n’a pas de crocs, fit remarquer John.
- Leurs crocs sont rétractables à la demande, contra l’homme.
Toujours sans prévenir, John saisit le bras de Sherlock, et souleva la manche dévoilant le poignet de celui-ci.
- Il a un pouls, asséna-t-il. Vérifiez par vous même !
Prudemment l’homme posa son index et son majeur sur le poignet dévoilé. Ses yeux s’agrandirent de surprise et il baissa son arbalète.
- Désolé, s’excusa-t-il. J’ai cru que...
- La confusion est facile, admit John en baissant lui aussi son arme. Je suis John Watson et le... pseudo-vampire, est mon ami Sherlock Holmes.
- Enchanté. Je suis Van Helsing et celui qui se cache derrière l’arbre là-bas c’est mon assistant, Carl.
- Bonjour, les salua ledit Carl en sortant de sa cachette et en les rejoignant.
- Peut-être pourriez vous nous dire où nous sommes, demanda John. Nous nous sommes perdus.
- Ah oui, bien sûr, répondit poliment Carl. Les forêts transylvaniennes sont traîtres, on s’y perd facilement. Vous êtes sur le chemin qui mène au Palais de Targoviste. Nous y allons, si vous voulez nous pouvons faire route ensemble.
- Avec plaisir, remercia John.
- Vous avez l’air d’avoir froid, enchaîna Carl. Prenez ces pelisses, elles vous protégeront du froid.
- Vous nous sauvez la vie, s’exclama John en prenant les manteaux moyenâgeux tendus par le moine.
Sherlock enfila le sien sans mot dire, vexé d’avoir été pris pour un vampire et que surtout John ose dire qu’il était vampirisant ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? John trouvait-il vraiment qu’il avait quoique ce soit à voir avec des créatures buveuses de sang ? Un détail cependant le titilla et il ne pu s’empêcher de demander :
- Vous travaillez pour le Vatican ?
Van Helsing fronça les sourcils et répondit sur la défensive :
- Comment le savez-vous ?
- L’emblème sur votre arbalète, c’est celui d’une organisation très secrète du Vatican, expliqua Sherlock. Je n’ai jamais su en revanche ce que faisait cette organisation.
- Elle s’occupe des toutes les créatures non humaines, s’empressa de répondre Carl. Et le Professeur Van Helsing est notre meilleur chasseur.
- Et quel genre de créature chassez vous ? s’enquit John avec curiosité.
- Actuellement nous sommes sur la piste d’un puissant vampire, le comte Dracula. Il menace d’exterminer la lignée des Valerious. Les Valerious protègent la région depuis des générations mais le comte les a décimé. Il ne reste actuellement que les deux héritiers, un frère et sa sœur.
- Tu parles trop Carl, grogna Van Helsing. Moins ils en sauront mieux cela sera pour eux et pour nous. Qui te dis que ce ne sont pas des espions à la solde de Dracula ?
- Sans vouloir vous offenser, ils n’ont pas l’air d’être des espions, souffla Carl. Vu leurs tenues je dirai qu’ils viennent de loin... d’Asie peut-être...
- Nous venons de Londres, claqua Sherlock qui trouvait que leurs deux compagnons de voyage étaient vraiment insultants.
- J’y ai chassé un loup-garou il n’y a pas si longtemps que ça, répondit Van Helsing. Un ami à vous peut-être ?
Sherlock se contenta de le fusiller du regard, sans répondre ce qui amusa beaucoup John.
Celui-ci commença à discuter avec Carl, l’interrogeant sur les vampires et les loup-garous, s’extasiant sur les armes créées par le jeune moine pour combattre les créatures maudites. A quelques pas devant eux, Sherlock et Van Helsing avançait l’un à côté de l’autre, en silence, se fixant du coin de l'œil en chien de faïence. Sherlock était vexé et se méfiait du chasseur qui lui-même n’était qu’à moitié convaincu de l’inoffensivité du détective.
Levant les yeux au ciel, Van Helsing fixa le ciel avec inquiétude.
- La nuit va tomber. Je voulais être arrivé au village avant.
- Vous pensez qu’on risque d’être attaqué ? demanda Carl.
- C’est possible oui, confirma Van Helsing en allumant une torche.
- Attaquer par quoi ? demanda John.
- Vampire, loup-garou... leprechauns... qui sait ? plaisanta Van Helsing.
- J’ignorais que les leprechauns étaient dangereux, avoua John en sortant son arme, rangée un peu plus tôt.
- Ils sont vicieux, expliqua Carl, et nombreux. Très nombreux !
Ce fut donc sur le qui-vive que la petite troupe poursuivit sa route, le chemin à peine éclairé par la lueur orangé de la torche et les ombres grandissants entre les arbres. Un hibou hulula près d’eux, et des yeux oranges apparurent dans la nuit, les animaux nocturnes sortant de leurs abris pour partir en chasse. Une ombre massive se dessina dans le ciel, attirant l’attention du chasseur.
- C’est quoi ça ? demanda John en désignant l’ombre menaçante.
- Un vampire, répondit Van Helsing d’un ton lugubre.
- J’imagine qu’un simple revolver ne peut rien contre eux, suggéra John.
- Vos balles ont-elles été baignées dans de l’eau bénite ? s’enquit Carl.
- Non, avoua John.
- Alors ça ne donnera rien effectivement, confirma le moine. Tenez, prenez de l’eau bénite. Vous mouillez vos balles avec, cela sera plus efficace.
John s’exécuta, sous le regard goguenard de Sherlock. Mais celui-ci perdit son air goguenard quand Carl lui tendit un crucifix.
- Ça vous protégera, affirma ce dernier.
- Je ne vois pas en quoi ça va me protéger, maugréa Sherlock en refusant de prendre le crucifix.
- Les vampires détestent et craignent les emblèmes de Dieu, expliqua Van Helsing. Mais vous le savez... N’est-ce pas ?
Vexé Sherlock pris le crucifix d’un geste brusque et décidé, ne manquant pas le sourire moqueur de John.
L’ombre se rapprocha rapidement, finissant par se poser à quelques mètres d’eux, cachée dans la pénombre. Un ricanement de mauvais augure s’éleva dans la nuit. John et Van Helsing se mirent immédiatement en garde, pendant que Carl et Sherlock reculaient prudemment d’un pas. La créature s’avança, dévoilant son teint pâle, ses grands yeux jaunes, ses membres osseux, ses doigts griffus et surtout ses immenses ailes aussi pâles que son teint.
- On a de la compagnie, lâcha Van Helsing d’un ton ironique.
- Charmante dame que voilà, plaisanta John ayant noté la présence de proéminence mammaire sur le vampire.
La dame en question émit un cri strident dévoilant ses canines pointues.
- Elle n'a pas l’air contente, ironisa John en mettant la dame en joue.
- Pas contente du tout même, confirma Van Helsing quand la vampire étendit ses ailes et se précipita sur eux.
John tira, une de ses balles effleurant la créature qui feula avant de se jeter vers eux à une vitesse ahurissante. John se jeta à terre, imité par les trois autres. Sherlock rampa dans les buissons pour rejoindre son médecin préféré qui guettait la vampire.
- Reste là, souffla-t-il au détective. Si elle s’approche, tends le crucifix devant toi.
- C’est ridicule, protesta Sherlock. Je ne vais pas rester là, dans la neige, pendant que tu risques ta vie contre une bestiole sortie d'on ne sait où.
Mais John se contenta de sourire à Sherlock, avant de se jeter hors des buissons, arme au poing, prêt à aider Van Helsing à en découdre avec la dame ailées aux crocs pointus. L’adrénaline pulsait dans ses veines, un sourire éclairait son visage alors qu’il tirait sur la créature et esquivait ses attaques perfides. Van Helsing faisait de même de son côté, arrosant la dame de ses flèches.
Derrière le buisson, Sherlock se tenait prêt à bondir sur la vampire, son crucifix fermement serré dans sa main. Près de lui Carl observait le combat tout en préparant déjà d’autres armes au cas où.
- Vous êtes sacrément équipé, fit remarquer le détective.
- Il faut parer à toutes éventualités, répondit Carl. On ne sait jamais ce qu’on va rencontrer.
- Vous êtes prévoyants, dit Sherlock d’un ton désintéressé.
John plongea derrière un buisson en une roulade digne d’un cascadeur, disparaissant du champ de vision de Sherlock. Celui-ci voulut sortir de sa cachette, mais en fut empêché par Carl, qui pointa un doigt vers le ciel, lui montrant l’ombre qui planait au dessus d’eux. Celle-ci poussa un cri strident et plongea vers eux, les obligeant à courir vers un autre buisson.
- Oh ! Oh ! Oh ! Prêt à larguer les amarres dans 10...
Carl leva les yeux surpris d’entendre cette drôle de voix et voulu demander à Sherlock d’où cela venait, mais celui-ci était trop loin pour l’entendre. Le cri de la créature résonna suivit d’un coup de feu et d’une salve de flèches, mais les battements d’ailes frénétiques de la vampire informèrent Carl que les deux chasseurs l’avaient manqué.
- 9...
Carl courut jusqu’à Sherlock et lui demanda :
- C’est quoi ça ?
- Ça quoi ? grogna Sherlock tendu à l’extrême.
- 8...
- Ça. Cette voix, précisa Carl.
Mais Sherlock l’avait entendu cette fois et il se figea, un air paniqué sur le visage. Il avait perdu de vue John, et il n’était pas question qu’il reparte sans lui.
- 7...
- Où est John ? hurla-t-il à Carl en le saisissant par le col.
- Par... Par là... souffla le moine en pointant le doigt vers sa gauche. Enfin... je crois...
- 6...
Sherlock aurait bien hurlé bien plus fort sur l’homme de Dieu, mais il n’avait pas le temps. Tel un bolide ayant le feu aux fesses, il se précipita dans la direction indiquée hurlant le prénom de son médecin.
- 5...
Inconscient du compte à rebours et de l’affolement de son colocataire, John s’amusait beaucoup. La chasse au vampire lui plaisait énormément et Van Helsing était un sacré compagnon d’arme connaissant bien son sujet.
- 4...
Les deux chasseurs se comprenaient d’un regard et agissaient ensemble pour tuer la dame aux dents pointues. L’adrénaline du combat faisait battre le cœur de John plus vite, le rendant sourd aux cris de Sherlock.
- 3...
Une haute silhouette surgit soudain au milieu des arbres, avançant à vive allure en criant. John se redressa en reconnaissant Sherlock et sentit son cœur faire un raté quand il vit la vampire fondre sur son détective préféré.
- 2...
Sherlock vit John, arme au poing, surgir d’un fourré et il sprinta vers lui. Il n’entendit pas le cri de John mais perçu le rire strident du vampire dans son dos.
- 1...
John et Sherlock se jetèrent ensemble l’un vers l’autre, John tirant vers celle qui menaçait son ami, et Sherlock agrippant le bras du blond en plein vol. Le tourbillon se déclencha et ils disparurent.
Ils atterrirent douloureusement dans leur salon, chutant lourdement sur le parquet. Un peu désorienté John tenta de se relever, mais Sherlock l’en empêcha le plaquant au sol en pesant de tout son poids sur lui.
- PLUS JAMAIS ! Hurla-t-il, son visage à quelques centimètres de celui d’un John éberlué. Plus jamais tu ne t’éloignes de moi comme ça !!! Si Carl n’avait pas entendu le compte à rebours à temps, qui sait ce qu’il se serait passé !!! Je t’interdis de disparaître de mon champ de vision !!!!
Puis le soulagement de savoir John vivant et près de lui l’emporta et Sherlock laissa tomber sa tête sur l’épaule du médecin, l’enlaçant convulsivement. Surpris John ne songea pas à le repousser et lui tapota doucement le dos.
- Désolé, je me suis laissé emporter par l’excitation du moment, avoua John en souriant. C’est pas tous les jours qu’on peut combattre un vampire, surtout auprès d’un vrai chasseur de vampire.
Sherlock se releva d’un coup, une moue boudeuse tordant sa bouche.
- Ce crétin m’a pris pour un vampire ! En cas ai-je quoi ce soit de commun avec ces... choses buveuses de sang, ailées et particulièrement disgracieuses ?
John se releva à son tour et ricana doucement.
- Aucune idée... mentit-il.
Sherlock ne fut pas dupe et le fixa d’un œil torve, mais ne chercha pas à en savoir plus. Il se laissa tomber dans son fauteuil après avoir pris son ordinateur, bien décidé à faire des recherches sur ce nouveau sujet d’études : les vampires, loups-garous et autres créatures du même acabit. John changea sa pelisse moyenâgeux contre son manteau et se chaussa, puis chercha sa carte bleue.
- Tu vas où ? s’enquit Sherlock sans lever les yeux.
- Faire des courses, le frigo est vide, expliqua John. Je peux ou tu comptes me l’interdire ?
La grimace de Sherlock fit rire John qui ouvrit la porte pour quitter l’appartement. Juste avant de partir il lança :
- Ah et au fait, le calendrier nous a ramené soignés la fois où nous avions été blessés. Je suppose donc qu’il nous ramènerait tous les deux même si nous étions séparés.
Puis sans laisser le temps à Sherlock de répondre, il claqua la porte et descendit rapidement les marches.
En glissant les mains dans ses poches, il tomba sur la bouteille d’eau bénite que lui avait donné Carl pour bénir ses balles. Il sourit, décidant de la poser au pied du sapin à son retour. Alors qu’il allait quitter l’immeuble, Mrs Hudson l’interpella et lui tendit une lourde lettre destinée à Sherlock. Curieux John regarda l’expéditeur et fit demi-tour en courant, grimpant quatre à quatre les escaliers. Sherlock allait être ravi... Charles Xavier lui avait répondu !
A suivre...