
Où John et Sherlock commencent sous les verrous et finissent dans les étoiles.
Debout, appuyé sur le chambranle de la porte de la cuisine, Sherlock sirota son thé tout en regardant d’un œil amusé le sapin illuminé. Son sourire s’agrandit quand ses yeux se posèrent sur la guirlande ramenée la veille. Elle clignotait tranquillement, ses petites lampes en forme de tricératops diffusant leur lumière rougeoyante par intermittence. Sherlock ignorait si elle pouvait avoir un effet hypnotique sur les vélociraptors, mais elle avait indéniablement cet effet là sur lui.
Toute la nuit durant, il était resté là, assis sur le tapis du salon, à fixer le sapin et ses lumières hypnotiques. Et dans son esprit habituellement si occupé par tant de réflexions diverses, une seule et unique chose : la sensation folle du corps de John contre le sien, des bras de John l’enserrant fermement, du souffle de John s’échouant dans son cou, de l’odeur de John emplissant son nez. Et de l’effroyable désir que cela avait provoqué en lui.
Sherlock n’était pas aussi innocent que Mycroft s’amusait à le croire. Oui il avait déjà eu des aventures, oui il avait déjà ressenti du désir. Mais ça avait était un désir bref et vite satisfait, des aventures sans lendemain et qui n’avait apporté que le soulagement nécessaire. Ce qu’il ressentait pour John était plus profond que ça... plus fort que ça. Et si Sherlock pouvait admettre, avec quelques difficultés, qu’il aimait son colocataire, il ne se remettait pas de le désirer.
A force de tourner tout ceci sans fin dans son génialissime cerveau, il avait fini par décider que c’était un égarement temporaire. Il ne pouvait pas désirer John ! John qui clamait son hétérosexualité à qui voudrait l’entendre. John qui préférait les formes harmonieuses d’un corps féminin à celles plus anguleuses d’un corps masculin. L’aimait en silence était déjà suffisamment difficile sans que le désir vienne y mettre son nez.
Fort de cette décision, Sherlock avait relégué le cas John dans un coin de son esprit et avait tenté de se concentrer sur un problème tout aussi épineux : le calendrier de l’Avent. A force de réflexion il en était arrivé à la conclusion qu’il devait y avoir un système de télé-transporteur qui se déclenchait dès qu’on enlevait le chocolat de sa case. Mais comment ce télé-transporteur arrivait-il à les ramener à leur point de départ alors même que le calendrier n’avait pas bougé de leur appartement ?
Et où arrivaient-ils ? Dans des mondes parallèles ? Dans le futur ? Le passé ? Et comment était choisi leur destination ? Autant de questions dont il n’avait pas encore trouvé les réponses. Et cela l’agaçait profondément. Bien sûr il aurait pu disséquer le calendrier pour y trouver des réponses, mais John lui en aurait beaucoup voulu. Et s’il devait être totalement honnête avec lui-même, il avait très envie de savoir quelles autres aventures le calendrier leur réservait.
Un bruit de pas le tira de ses réflexions et il salua John qui apparut, vêtu comme à son habitude avec un jean, un pull et des baskets. John répondit à sa salutation en souriant et se prépara son thé matinal.
- Bien dormi ? demanda Sherlock.
- Comme un bébé, répondit John en souriant. Se faire courser par des raptors, ça épuise.
Les deux hommes échangèrent un regard complice et se sourirent.
Sherlock étouffa rapidement les papillons qui n’avait rien trouvé de mieux que de s’agiter dans son estomac depuis l’arrivée de John, et se saisit du calendrier.
- Prêt pour une nouvelle aventure ? demanda-t-il à John.
John se dépêcha de finir sa tasse et opina du chef. Il se rapprocha du détective, puis s’arrêta les sourcils froncés.
- Tu portes la même tenue qu’hier...
- Ton sens de l’observation m’étonnera toujours, ironisa Sherlock.
- Tu n’as pas dormi ! accusa John. Tu dois dormir !
- C’est superflu, grogna Sherlock.
Puis sans attendre que John ne proteste, il ouvrit la case numéro 5 du calendrier et attrapa la taille de John. Une fois John contre lui, il sortit le chocolat de sa case et le tourbillon les emmena.
L'atterrissage se fit en douceur, dans un espace clos aux parois arrondies et visiblement en métal. Surpris les deux hommes examinèrent leur environnement où pas une fenêtre ne rompait la monotonie des murs. Une alarme se déclencha et avant même qu’ils aient pu comprendre le pourquoi du comment ils se retrouvèrent cernés par des hommes et des femmes armés.
Instinctivement, ils levèrent les mains et se placèrent dos à dos, faisant ainsi face à l’ensemble de leurs hôtes.
- Qui êtes vous ? Et comment êtes vous entrés ici ? demanda un homme.
- Je m’appelle John Watson, et voici mon ami Sherlock Holmes. Nous sommes arrivés par... magie.
Sherlock ne pu s’empêcher de grimacer légèrement à l’évocation de la magie, mais ne dit rien, conscient que leur situation n’était pas idéale pour se disputer sur un sujet aussi trivial.
- Par magie ? s’étonna une femme.
- Peu importe, décréta le premier homme à avoir parlé. Mettez les en cellules, on ira les interroger après.
- Allez ! Avancez ! ordonna une autre femme.
Sans protester John et Sherlock obéirent et suivirent leurs hôtes jusqu’à une cellule aux portes vitrées où ils se firent enfermer.
- Et bien, ça commence bien cette histoire, soupira John.
- Je crois que nous sommes dans un vaisseau spatial, informa Sherlock.
- Quoi !!!
- Leurs tenues sont les tenues classiques des cosmonautes, il n’y a pas de fenêtres, les parois sont arrondies, et l’air n’est pas celui habituel dans l’atmosphère. J’en conclus que nous sommes quelque part dans l’espace.
- Belle conclusion, intervint l’homme qui les avaient interrogé plus tôt. Vous êtes effectivement dans l’espace. Je suis le capitaine Dallas, et voici le lieutenant Ripley, et vous êtes dans le Nostromo.
Sherlock recula vers le fond de la cellule tout en hochant doucement la tête, notant ses nouvelles informations dans son disque dur interne.
- Enchanté, répondit poliment John.
- Vous dites être arrivés ici par magie, reprit le capitaine.
- C’est exact, affirma John.
Puis devant le silence éloquent du capitaine et du lieutenant, il se lança dans une explication succincte du pourquoi du comment.
Un silence incrédule suivit les explications de John, et celui-ci se tendit attendant les moqueries qui ne tarderaient pas. Il sentit Sherlock se rapprochait de lui, la main de ce dernier lui effleurant discrètement le bas du dos en signe de soutien. Le capitaine et le lieutenant se regardèrent puis le lieutenant finit par demander :
- Londres ? Mais...
- Londres n’existe plus depuis les grandes marées de 2102, conclut le capitaine.
Ce fut au tour de Sherlock et John de se regardaient de manière incrédule. Puis Sherlock demanda :
- En quelle année sommes nous ?
- 2122, répondit immédiatement le capitaine Dallas.
- Et merde, souffla John.
- Nous venons bel et bien de Londres, répondit Sherlock. Mais de 2018...
Les deux membres d’équipages se regardèrent longuement, puis le capitaine lança :
- Maman, fais une recherche : John Watson et Sherlock Holmes, Londres.
- Tout de suite capitaine, répondit une voix dématérialisée venue de nulle part.
Devant les airs surpris des deux prisonniers, le lieutenant Ripley expliqua :
- Maman est l’ordinateur de bord du vaisseaux.
- Une intelligence artificielle, s’extasia Sherlock admiratif.
Le capitaine approuva avec un léger sourire mais n’eut pas le temps de répondre, la voix artificielle résonnant soudainement :
- Sherlock Holmes, né le 6 janvier 1982 à Londres. Profession : Détective consultant. A régulièrement apporté une aide plus que bénéfique à Scotland Yard. A vécu au 221B Baker Street. A reçut la légion d’honneur en 2022, mais a refusé le titre de chevalier. Décédé le 14 juin 2062 dans le Sussex.
- La légion d’honneur ? s’étonna John. Classe !
- Sans intérêt, répondit Sherlock.
- John Hamish Watson, poursuivit la voix de Maman. Né le 9 juin 1981 à Cambridge. Médecin militaire, déployé en Afghanistan. Blessé à l’épaule lors d’une opération militaire et rapatrié en Angleterre. A exercé dans divers cabinets médicaux tout en aidant Sherlock Holmes dans ses enquêtes. Décédé le 13 juin 2062 dans le Sussex.
- Je les trouve bien vivants pour des personnes décédées depuis soixante ans, remarqua Dallas.
- Selon mes informations, ils étaient en couple depuis plusieurs années et Sherlock Holmes aurait mis fin à ses jours, ne supportant pas la perte de son compagnon, précisa Maman.
John faillit s’étouffer avec sa propre salive en entendant ça, pendant que Sherlock avait l’impression que son cœur venait de s’arrêter.
Les regards entendus des deux membres d’équipages n’arrangea rien au malaise de Sherlock, ni la précipitation de John a bien préciser que leur relation était purement amicale et qu’il n’était absolument pas gay.
- Vous savez, dit Ripley, vous êtes libres d’aimer qui vous voulez, nous ce qui nous intéresse c’est de savoir si vous êtes potentiellement des ennemis ou des espions venus pour faire échouer notre mission.
- Ils ne sont pas un danger pour la mission, ni pour nous, précisa Maman.
- Bien, donc nous voilà renseignés, décida Dallas. Nous allons en informer le reste de l’équipage et décider ensemble de ce que l’on va faire de vous.
Puis ils partirent laissant les deux prisonniers seuls dans leur cellule, Sherlock n’osant pas regarder John qui s’assit sur la planche qui devait servir de lit de fortune.
- On doit être dans un monde parallèle, où il y a des doubles de nous mais avec une évolution différente, finit par dire Sherlock en se tournant vers John.
Le soulagement plus que visible sur le visage du médecin lui serra le cœur, mais il n’en montra rien et entreprit de faire le tour de la cellule sans but précis.
- Tu as sûrement raison, approuva John en se détendant.
Sherlock fit un pâle sourire à John et repris ses cent pas dans la cellule. John pour sa part calma l’affolement de son cœur. Sherlock avait forcément raison... Sherlock avait toujours raison... Ils étaient dans un monde parallèle, pas dans le futur... Pas dans leur futur ! Il étouffa bien vite la petite voix, toute petite, qui lui chuchotait que ça ne serait pas si terrible que ça. Ce n’était pas leur futur !
Ils en étaient là depuis quelques minutes à peine quand un homme de l’équipage arriva.
- Je suis l’officier en second, Kane, expliqua-t-il. Il a été décidé à l’unanimité de vous libérer et de vous garder sous surveillance visuelle.
- En gros, on doit rester avec au moins l’un de vous en permanence, traduisit Sherlock.
Kane opina du chef pour confirmer, puis ouvrit la porte et les invita à le suivre en précisant :
- Nous vous invitons à partager notre repas.
Les deux amis emboîtèrent le pas de leur hôte et parcoururent les couloirs jusqu’à la salle de pause. Une grande table ronde et blanche y trônait et l’équipage au grand complet s’y trouvait. Sherlock et John firent connaissance avec Ash, l’officier scientifique, Parker l’ingénieur, Brett le technicien et la navigatrice Lambert. Ils apprirent aussi que tout cet équipage naviguait habituellement en biostase mais qu’une alerte avait poussé Maman à les réveiller avant d’avoir atteint leur destination.
Ils allaient d’ailleurs se remettre en biostase après le repas, l’alerte ayant été levée. Kane avait été attaqué par une bête non identifiée qui était morte sans qu’ils sachent vraiment pourquoi. Kane allant mieux, l’équipage avait décidé de faire un bon repas avant de reprendre leur sommeil originel. Sherlock et John déclinèrent poliment la proposition d’être eux aussi endormis pour le reste du voyage, arguant qu’ils ne devaient pas rester très longtemps et que l’heure du départ était toujours inattendue.
Ripley allait demander comment ils savaient l’heure du départ venue, quand Kane se mis brutalement à convulser. L’équipage se précipita pour l’aider, le maintenant sur la table pour essayer de l’aider. John en bon médecin se précipita et donna force conseil, mettant la main à la patte en évitant que le malheureux ne s’étouffe avec sa langue. Un craquement de mauvais augure résonna, attirant l’attention de tous sur le torse de Kane.
Non sans inquiétude, ils virent une déformation anormale apparaître, comme si quelque chose à l’intérieur du corps de l’officier en second essayait de sortir sans emprunter les voies naturelles. Kane hurla et une gerbe de sang jaillit suivit d’un cri suraiguë. Si l’ensemble de l’équipage recula instinctivement, John resta auprès du souffrant, recueillant son dernier souffle.
Sherlock s’affola en voyant la bête immonde sortir du ventre de Kane, tuant celui qui lui avait servi d’incubateur. Quand celle-ci sauta au sol, il se précipita pour éloigner John du danger. Pas question qu’une vilaine bête non identifiée ne s’attaque à son médecin trop dévoué ! La bête s’enfuit, laissant les deux voyageurs et le reste de l’équipage choqués et tétanisés.
- Bordel ! souffla John. C’était quoi ça ?
- Aucune idée, répondit Dallas en fronçant les sourcils. Mais nous devons en premier lieu nous débarrasser du corps de Kane. Ensuite nous irons traquer cette bête et la tuer.
Tous approuvèrent, sauf Sherlock qui tenta de faire remarquer qu’il serait plus intelligent de traquer d’abord la bête pour ne pas lui laisser le temps de se cacher. Mais John le fit taire d’un coup de coude bien placé.
Ainsi, Sherlock et John assistèrent à la courte cérémonie funéraire et au largage du corps de Kane dans l’espace. John fut littéralement fasciné par la vue de l’immensité galactique que leur offrit le hublot. Sherlock lui n’en n’avait rien à faire, il s'inquiétait plus de l’existence de la bête que de la vue des étoiles. Une bête inconnue, venue d’il ne savait où et qui visiblement se développait dans le corps humain en finissant par tuer son porteur, c’était à son humble avis bien plus important que la dernière demeure d’un mort.
Finalement l’équipage s’arma et partit en quête de l’alien. Sherlock et John se retrouvèrent à suivre le capitaine Dallas, Ash et Lambert. Aux aguets Sherlock et John arpentèrent les couloirs, craignant de se trouver nez à nez avec l’horrible bestiole.
- Tu as ton arme ? souffla discrètement Sherlock à John.
- Oui, répondit John de la même manière.
- Bien.
- Dallas ! Dallas ! Hurla Ripley à travers la radio que chaque membre de l’équipage portait.
- Quoi ? répondit Dallas.
- On a du mouvement dans le couloir 6.
- Soyez prudents ! ordonna Dallas en faisant demi-tour pour rejoindre la seconde moitié de l’équipe.
Mais à peine avaient-ils fait quelques pas que Ripley les rassura :
- Fausse alerte ! Ce n’était que Jones.
- Qui est Jones ? demanda Sherlock.
- C’est notre chat, répondit Lambert en souriant. Il a le chic pour se faufiler partout.
Un hurlement retentit soudainement, les mettant tous en alerte et les faisant courir vers le couloir 6. En chemin ils retrouvèrent Parker et Ripley qui expliquèrent que la créature avait muté, faisant maintenant presque deux mètres de haut, et que Brett avait été emporté par l’alien. Pendant que les membres de l’équipage réfléchissaient à une stratégie pour supprimer l’intrus, Sherlock en profita pour entraîner John à l’écart.
- On s’en va, souffla-t-il.
- La voix n’a rien dit, fit justement remarquer John.
- Pas d’ici, nous n’avons pas le contrôle de ce départ, s’exaspéra le détective. Non, laissons les se démerder et allons nous cacher.
- Et où ?
- Les cellules...
John hésita un instant. Il rechignait à laisser leurs hôtes se débrouiller tout seul avec l’alien, mais l’idée d’affronter la bête avec juste son petit neuf millimètre ne le tentait pas. De plus ce n’était clairement pas leur monde et leur rencontre avec les raptors étaient trop récentes pour qu’il ait l’envie d’affronter une bestiole inconnue. Aussi approuva-t-il la proposition de Sherlock et tous deux se faufilèrent hors de la salle de contrôle pour rejoindre les couloirs.
- Tu te souviens où est la cellule ? demanda John en guettant le moindre bruit suspect.
- Oui.
La réponse courte et sèche indiqua à John que Sherlock était stressé, et cela lui suffit pour se rapprocher de son colocataire et sortir son arme. Arme au poing, il parcourut les couloirs dans le sillage du détective jusqu’à la cellule où ils avaient été enfermé à leur arrivée.
Très vite ils comprirent que leur plan, pourtant simple : attendre l’heure du départ à l’abri dans un espace clos, avait une faille. La cellule était fermée... et ils n’avaient aucun moyen de l’ouvrir. Agacé par cet obstacle, Sherlock tourna brutalement les talons et allongea le pas, obligeant John à courir pour rester à sa hauteur. A force de tourner dans les couloirs, ils arrivèrent au sas où le corps de Kane avait été largué dans l’espace.
Ils allaient faire demi-tour quand un bruit attira leur attention. Sur le qui-vive, ils se mirent dos à dos et examinèrent attentivement leur environnement, craignant de voir une bestiole non identifiée leur sauter dessus. N’étant pas armé, Sherlock se saisit d’un casque de cosmonaute, se sentant moins démuni ainsi paré. Un sifflement inquiétant retentit et John recula d’un bond, évitant de peu une goutte d’acide qui tomba rejoindre sa jumelle sur le sol et provoquant un sifflement.
Ensemble les deux hommes levèrent les yeux, constatant non sans effroi que la bête était au dessus d’eux. D’un même mouvement ils prirent la fuite s’engouffrant dans les couloirs de la navette, l’alien sautant au sol et les poursuivant immédiatement.
- Putain, râla John en voyant la taille de la créature. Après les dinosaures un foutu monstre de l’espace !
Ils prirent un virage serré, l’alien toujours sur leur talons. Dans une tentative désespérée, John se retourna et tira sur le monstre, ne le mettant qu’un peu plus en colère.
- Oh ! Oh ! Oh ! Vers l’infini et au-delà dans 10...
- Enfin ! cria Sherlock en courant toujours.
- Cours ! rugit John.
- 9...
Le souffle chaud de l’alien s’écrasa sur le dos de John qui accéléra un peu plus, poussant son colocataire pour qu’il aille plus vite.
- 8...
- Plus vite ! Ordonna Sherlock à la voix, sans espoir d’être entendu.
- Là ! Cria John en attrapant la manche de Sherlock pour l’attirer dans une bouche d’aération.
- 7...
Les deux hommes s’engouffrèrent dans l’étroit conduit, espérant que la bête ne pourrait les y suivre. Mais leurs espoirs furent réduits à néant quand l’alien s’y faufila à son tour.
- 6...
John vida son chargeur sur l’alien qui grogna et s’arrêta quelques secondes, laissant le temps aux deux fuyards de mettre un peu plus de distance entre eux et le danger.
- 5...
Sherlock suivit le tuyau qui formait un angle serré, sentant dans son dos la présence rassurante de John.
- 4...
- Allez, allez, marmonna John entre ses dents en entendant l’alien se rapprochait d’eux. Plus vite...
Sherlock ne répondit pas, conscient que John ne parlait à lui mais à la voix.
- 3...
- Bientôt, bientôt ! soupira John. Encore un peu...
- Accroche toi John, ordonna Sherlock.
- 2...
John saisit la taille de Sherlock qui s’était arrêté, faute de pouvoir aller plus loin le conduit s’arrêtant là. Sherlock se contorsionna pour tenir John contre lui, son bras tenant toujours le casque de cosmonaute pris plus tôt.
- 1...
Juste avant que le tourbillon ne les emporte, ils virent la tête monstrueuse de l’alien à quelques centimètres d’eux.
Le retour à Baker Street fut brutal et surtout salvateur. Ils restèrent un long moment dans les bras l’un de l’autre, appréciant de se sentir enfin en sécurité, loin de tout monstre et autres bestioles étranges et hostiles à l’homme. Ce fut John qui fut le premier a réagir, levant la tête pour demander :
- Qu’est-ce que tu as dans la main ?
Surpris, Sherlock leva le bras, constatant que le casque de cosmonaute y était encore accroché.
- Un souvenir, répondit Sherlock en souriant.
John se releva et pris le casque.
- J’espère qu’il ne va pas manquer à l’équipage, fit-il remarquer.
- Je doute, hélas, qu’ils soient nombreux à survivre, répondit Sherlock en se relevant à son tour.
Assis sur le tapis, le détective regarda John se lever et aller poser le casque au pied du sapin. Le médecin fit quelques pas en arrière, admirant son oeuvre, puis se rapprocha et bougea une guirlande lumineuse pour la glisser en partie dans le casque, celui-ci devenant alors une lanterne.
- Voilà... Comme ça, c’est parfait !
Sherlock sourit et resta là un long moment, entendant vaguement John aller dans la cuisine, et revenir quelques minutes plus tard avec deux tasses de thé et le chocolat du jour. Le médecin lui tendit une tasse fumante et s’assis près de lui.
- Une boule de Noël, dit-il en montrant le chocolat à Sherlock.
Sherlock sourit et goba le chocolat entre les doigts de John. Ce dernier le regarda choqué puis sourit avant de siroter son thé.
A suivre...