
Où John joue au golf et où Sherlock s'obstine.
John ouvrit un œil, constatant que le soleil perçait timidement par l’interstice des rideaux. L’autre œil lui permit de constater qu’il était déjà huit heure trente, largement l’heure de se lever. Soupirant à l’idée de quitter la chaleur douillette de son lit, John se prépara mentalement à sa très prochaine rencontre avec le froid hivernal, bien installé depuis quelques jours.
Quelques minutes plus tard, ce fut un John ébouriffé, encore en pyjama sous sa robe de chambre en pilou, chaussé de ses charentaises, qui poussa la porte du séjour de l’appartement. Il salua son colocataire, rageant intérieurement contre ce dernier qui était déjà habillé de pied en cap et parfaitement apprêté. L’absence de réponse ne le surprit pas, Sherlock ne disait jamais bonjour...
D’un pas lent, John se dirigea vers la cuisine, sentant le regard perçant de Sherlock peser sur son dos. Décidé à ne pas en tenir compte tant qu’il n’aurait pas bu son thé matinal, le médecin se concentra sur la délicate opération de trouver une tasse propre et de faire bouillir l’eau.
- Où est-il ?
La voix grave le fit presque sursauter. Mais John prit le temps de plonger son sachet de thé dans sa tasse d’eau bouillante avant de se tourner vers Sherlock pour lui répondre :
- De quoi tu parles ?
Sherlock fronça légèrement les sourcils, signe de son agacement, mais John ne céda pas, prenant tranquillement place dans son fauteuil face au détective.
Son comportement agaça Sherlock qui se leva d’un bond et commença à tourner autour de son colocataire tel un vautour au dessus d’une bête agonisante.
- Le calendrier ! Je voulais l’étudier cette nuit, mais bien sûr il n’était nul part. Pas même dans ta chambre !
- Tu as fouillé ma chambre pendant que j’y dormais ! S’offusqua John.
Mais Sherlock se contenta d’agiter la main en l’air, signifiant que c’était un détail sans importance, avant d’enchaîner rapidement.
- Il n’est nul part ! Donc, où tu l’as mis ??!
John se renfonça dans son fauteuil en faisant la moue peu enclin à répondre. Mais Sherlock insista :
- Je dois comprendre comment il fonctionne ! JE LE DOIS !
- C’est magique, rétorqua John. MAGIQUE ! Il n’y a rien à comprendre ! Je t’interdis d’y toucher !
Comprenant qu’il n’aurait pas gain de cause ainsi, Sherlock piégea John en posant ses mains sur chaque accoudoir, se penchant vers le médecin jusqu’à ce que leur nez se frôlent.
- Après ta mésaventure culinaire d’hier, je pensais que tu serais plus enclin à m’aider à comprendre... Sauf si tu y a pris goût...
John grimaça et repoussa Sherlock, puis en bougonnant il monta à sa chambre pour aller chercher le calendrier bien caché sous son matelas. Une fois de retour au salon avec le précieux calendrier, il le tendit à Sherlock qui s’en saisit avec avidité. Usant de milles précautions, le détective déposa le calendrier sur la table de la cuisine, enfila une paire de gants en latex, prit une pince fine, et se pencha vers l’objet de toute son attention.
Ne le quittant pas des yeux, John se rapprocha, suivant avec attention les gestes prudents de son colocataire, prêt à bondir pour sauver le calendrier d’une attaque violente. Mais Sherlock se contenta d’ouvrir, à l’aide de la pince, la petite case numéro deux. Celle-ci dévoila son contenu : un chocolat en forme de bonhomme de neige. Du bout de sa pince, Sherlock sortit le chocolat de son alcôve, et le déposa sur la table.
John allait s’en saisir quand un hoquet surpris lui fit tourner le regard vers Sherlock. Sherlock dont la pince et la main étaient aspirées par un tourbillon vers l’intérieur de la case. Attrapant Sherlock à bras le corps, John tenta le tirer vers lui, espérant que cela suffirait à éviter au détective d'être aspiré par tourbillon. Mais ces efforts furent vains, et tous deux disparurent dans le calendrier.
La chute fut tout aussi douloureuse que les précédentes, et ils eurent tout autant de difficultés à se démêler et se redresser.
- Tsss, grogna Sherlock en s’époussetant. Nous devrions revoir nos atterrissages...
- C’est clair, soupira John en ajustant sa robe de chambre. Surtout si cela doit se reproduire tous les jours.
- Il est hors de questions que cela se renouvelle, décréta Sherlock. Dès notre retour je brûlerai ce foutu calendrier !
- Et tu renoncerais à comprendre un mystère ? ironisa John.
Sherlock eu un temps d’arrêt, il fixa John droit dans les yeux, puis décida d’un ton ferme et ne souffrant aucune réplique.
- Je t’interdis d’ouvrir ce calendrier sans moi ! Nous résoudrons ce mystère ensemble !
John allait répliquer quand une voix joyeuse les interrompis :
- Et je serai tout prêt à vous aider dans votre quête, Messieurs.
Surpris les deux hommes se retournèrent et se trouvèrent face à un homme entre deux âges, parfaitement vêtu, ses cheveux bruns gominés et une fine moustache surplombant un sourire digne d’une publicité pour dentifrice.
- Mais permettez moi de me présenter, enchaîna le nouveau venu sans attendre de réponse. Gomez Addams, pour vous servir. Et voici mon bien aimé frère Fétide.
- Bienvenue à vous ! Gomez cherchait justement un adversaire pour jouer au golf, mais j’ai promis aux enfants de les aider à piéger le pont de la rivière Kwai.
- Le pont de... mais c’est en Asie ! s’étonna John.
- Vous avez raison, mon cher... intervint Gomez, laissant sa phrase en suspend pour laissez à ses invités le temps de se présenter.
- John, John Watson, se présenta le médecin. Et voici mon ami Sherlock Holmes.
- Ravi de vous rencontrer Messieurs. Voyez vous notre voisin a construit un pont dans son jardin, c’est ce que nous appelons le pont de la rivière Kwai. Savez-vous jouer au Golf John ?
- Très peu, avoua John en lançant un regard de détresse à Sherlock.
Mais Gomez ne le laissa pas finir et l’entraîna avec lui, posant un bras sur ses épaules et lui tendant un cigare.
- Fétide, amène donc Sherlock avec toi et amusez vous bien, lança-t-il avant de s’éloigner, emmenant un John en détresse avec lui.
Tout en écoutant son hôte monologuer sur l’art du golf et en répondant poliment à ses questions, John observa le manoir devant lequel Sherlock et lui avait atterri. Celui-ci aurait pu être magnifique s’il n’était pas aussi lugubre. Pourtant quand il passa la porte d’entrée, John ne pu s’empêcher de le trouver chaleureux. Il répondit poliment au grognement de salut du majordome, songeant qu’il ressemblait diablement à la créature du Docteur Frankenstein.
- Max, lança Gomez avec entrain, prévient ma douce Morticia que nous avons des invités. J’emmène le Docteur Watson faire une partie de golf.
- Vous savez, tenta John, je n’y ai joué qu’une seule fois... il y a longtemps.
- Allons Docteur, le golf est un jeu d’enfant, vous verrez. La chose vous aidera !
- La chose ?
Au même instant une main surgit devant eux, courant sur le parquet à une vitesse folle. Une main... sans bras, sans corps rien... juste une main. Une main qui semblait parfaitement comprendre ce qu’on lui disait. Quelques minutes plus tard, John se trouvait sur l’une des terrasses du manoir, un club de golf à la main, la chose lui présentant une balle. Le premier tir fut un échec lamentable, mais Gomez lui donna quelques conseils et la seconde balle atterrit pile dans les fenêtres de la maison d’en face pour la plus grande joie de Gomez.
- Magnifique ! Je saviez que vous étiez doué !
Pendant que John s’essayait au golf avec le maître des lieux, Sherlock fut entraîné sans ménagement par l’étrange Fétide. Ce dernier laissait Sherlock dubitatif, était-il un monstre humain ou un humain monstrueux ? Inconscient des questionnements existentiels du détective, Fétide le fit entrer dans le hall et interpella Max, perché sur une échelle pour accrocher une étrange guirlande sur un immense sapin visiblement mort depuis des lustres.
- Pourquoi décorer un sapin mort ? s’étonna-t-il à voix haute.
- Pour célébrer Noël, lui répondit une voix douce et mélodieuse.
Surpris Sherlock se retourna et vit alors une très belle femme, aux longs cheveux noirs et au teint pâle.
- Madame, salua-t-il en s’inclinant légèrement.
- C’est Sherlock Holmes, expliqua Fétide. Il est arrivé avec son ami John Watson. Gomez a emmené John jouer au golf, et les enfants m’attendent.
- Bien sûr Fétide, mais ne faites pas de bêtises, répondit doucement la femme. Je me charge de Mr Holmes.
- Amusez vous bien, lança Fétide avant de partir en courant de sa démarche boiteuse.
- Max... Plus haut la guirlande s’il te plait, demanda la femme.
L’étrange créature répondit par un grognement et monta la guirlande un peu plus haut encore lui faisant presque toucher le plafond.
Sherlock remarqua un détail qui l'interpella.
- Une guirlande de clous ensanglantés ?
- N’est-ce pas parfaitement adapté ? approuva la maîtresse des lieux. A Noël nous fêtons la naissance d’un enfant au destin tragique, pavé de mort, de souffrance et de sang.
- Vous avez raison, confirma Sherlock. Je préfère cette approche là à celle des débordements d’or et de paillettes.
- Mr Holmes, c’est bien ça ? demanda la femme. Je suis Morticia Addams.
- Ravie de vous rencontrer Madame, salua poliment Sherlock.
- Holmes... êtes vous de la famille de ce très cher Henry ?
- Henry ?
- Le Docteur Henry Howard Holmes, précisa Morticia.
Sherlock eu un sourire carnassier avant de répondre à son interlocutrice qu’il appréciait à chaque seconde un peu plus.
- C’est un lointain ancêtre, même si peu de membres de la famille s’en vante.
- Quel dommage ! Soupira Morticia. Un homme brillant ce Docteur Holmes. Gomez et moi avons emmené les enfants visiter son hôtel, ils s’y sont amusés comme des fous. A tel point que Mercredi a demandé à Fétide de lui construire une maison de poupée à l’image de l’hôtel.
- Je trouve aussi dommage que cet ancêtre aussi lointain soit-il ne soit pas plus mis en avant de notre généalogie, enchérit Sherlock en imaginant la tête que ferait Mycroft si cette parenté venait à se savoir.
Morticia entraîna Sherlock avec elle dans sa serre, discutant en même temps des meilleurs méthodes de tortures utilisées à travers les âges par les bourreaux et sérial-killer de l’histoire. Ils furent rapidement rejoint par la mère de Morticia. Celle-ci ayant appris par Fétide l’arrivée inattendue d’invités s’était empressée de préparer des gâteaux de son crus. Il fallut à Sherlock tout son self-control pour ne pas recracher le biscuit mis de force dans sa bouche par la vieille femme.
Tout en avalant, avec peine, le biscuit dur et infâme, Sherlock admira la liane vivante de Morticia, souriant en apprenant le sort qui attendait les intrus cherchant à entrer par effraction dans la demeure. Des cris les attirèrent vers la bibliothèque. Dans le hall ils croisèrent Fétide et les deux enfants, Mercredi et Pugsley. Sherlock fut particulièrement intéressé de voir Mercredi avec un système explosif ingénieux dans les mains.
- Bien joué Docteur ! S’exclama Gomez en évitant de justesse la lame.
- Il y avait bien longtemps que je n’avais pas fait ce genre d’exercice, avoua John en soufflant durement.
- Vous vous en sortez à merveille ! Si seulement Fétide était aussi doué que vous, mes vieilles épées n’aurait pas le temps de rouiller, rétorqua Gomez enthousiaste en se lançant à l’assaut.
- Vous êtes trop gentil avec moi, plaida John en reculant et parant les assauts de son adversaires.
A la porte de la bibliothèque, Sherlock se figea. Jamais il n’aurait cru que John savait manier une épée avec autant de dextérité. Il manquait certes d’un peu de grâce, mais sa technique était tout à fait remarquable. Comment avait-il pu passer à côté d’une telle information ? Un agréable frisson le parcourut du bas du dos jusqu’à l’échine, faisant se dresser sa fine pilosité sur son épiderme pâle. Malgré les années de colocation, John le fascinait et le surprenait toujours autant.
- Gomez, intervint Morticia d’un voix douce.
- Oh Tiche... Soupira Gomez.
D’un geste habile et particulièrement rapide il désarma John, envoya sa propre épée se ranger dans son emplacement sur le mur et saisit la taille de son épouse, se penchant vers elle. Une musique intense retentit, surprenant les deux londoniens. Le couple allait s’embrasser quand la chose sauta littéralement sur Gomez, coupant ainsi court à la scène romantique.
Sherlock se pencha, fasciné, vers cette main esseulée qui s’agitait pour communiquer.
- Elle parle la langue de signes, souffla-t-il impressionné. Mais comment est-ce possible ?
- La chose calme toi, je ne comprends rien quand tu bégayes, soupira Gomez.
- Je crois qu’il parle d’une explosion, intervint Mercredi d’un ton monocorde.
- Pas du tout, rétorqua son frère. Il parle de poison !
Durant l’échange, la main avait cessé de s’agiter pour saisir un stylo et taper sur la table avec.
- Il dit qu’il va y a un court circuit, traduisit John.
- Vous comprenez le morse, s’extasia Gomez. Décidément Docteur, je suis chaque seconde plus enchanté de vous avoir rencontré.
Puis se tournant vers son frère, il lança sur le ton d'un général se préparant à la bataille :
- Fétide ! L’ampoule !
- Oh oui ! s’exclama Fétide.
Se saisissant d’une ampoule, galamment tendue par Max, Fétide l’introduisit le culot de l’ampoule dans sa bouche et celle-ci s’illumina. Puis il suivit Gomez dans les méandres du manoir, précédé par la chose. Choqués John et Sherlock suivirent des yeux le trio improbable.
- Mais... comment... commença John.
- Fétide a toujours eu cette capacité, expliqua calmement Morticia.
- C’est bien pratique quand y’a plus d’jus, ricana l’ancêtre du groupe.
- Vous êtes docteur ? demanda Mercredi à John.
- Oui, confirma John.
- Les poules peuvent encore courir pendant une minute entière après qu’on leur ai coupé la tête. Vous pensez qu’un être humain peut courir longtemps sans sa tête ?
La question de la jeune fille surpris John qui bafouilla une réponse. Mais il ne trouva plus rien à dire quand Pugsley proposa à sa sœur de faire le test sur le fils du voisin, ce qui sembla amuser Morticia et le reste de la famille. Un grésillement plus tard Gomez, Fétide et la chose revinrent, rassurant tout le monde. Le court circuit avait été évité de peu. Max se fit gentiment gronder pour avoir laisser la guirlande de sang trop près d’une prise de courant.
- Vous resterez avec nous pour dîner, décida Gomez. Ce soir, le cousin Machin et Maggie viennent nous présenter leur premier né ! N’est ce pas merveilleux ?!
- J’espère qu’il est aussi poilu que cousin machin, avoua Mercredi.
- On pourra jouer avec lui ? S’enquit Pugsley.
- Bien sûr chéri, répondit Morticia d’un ton doux.
- Oh ! Oh ! Oh ! Décollage immédiat ! 10...
- C’est quoi ça ? demanda la vieille.
- C’est l’heure du départ pour nous, expliqua Sherlock en saisissant la main de John.
- Déjà ? Quel dommage, se lamenta Gomez.
- 9...
La chose s’agita et sauta sur un meuble pour prendre un appareil photo.
- Excellente idée ! s’extasia Gomez.
- 8...
- Vite venez, venez, les invita la vieille dame en agitant le bras.
N’ayant pas d’autres choix, John et Sherlock se retrouvèrent coincés entre Gomez et Fétide.
- 7...
Un flash les éblouit, puis un deuxième quand Gomez hurla :
- Une autre !
- 6...
La chose se précipita vers l’appareil et se saisit des deux photos, puis vint les tendre à Morticia.
- 5...
- Elles sont parfaites, soupira la brune. Tenez chers amis, un petit souvenir de votre passage chez nous.
- Merci, répondit John en prenant la photo tendue.
- 4...
- Comment la chose peut-elle survivre ? Comment Fétide peut-il allumer une ampoule juste en la mettant dans sa bouche ? demanda finalement Sherlock sur un ton d’urgence.
- 3...
Gomez le regarda surpris puis lui fit un grand sourire avant de répondre :
- C’est magique cher ami !
- La magie n’existe pas, grogna Sherlock.
- 2...
- Bien sûr que si, asséna Gomez. Comment seriez vous arrivés jusque ici sinon ?
- Nous vous remercions pour votre chaleureux accueil, intervint John, sa main écrasant littéralement celle de Sherlock pour le faire taire.
- 1...
- Ce fut un plaisir, répondit Morticia.
- Revenez quand vous voulez, cria Gomez alors que les deux hommes disparaissaient dans un tourbillon grisâtre.
La chute fut moins brutale que la précédente mais l'atterrissage fut tout aussi calamiteux, John et Sherlock arrivant dans leur salon toujours aussi étroitement emmêlé. Après quelques contorsions pour se redresser, Sherlock se mit à arpenter le salon en agitant les bras et en assénant :
- C’est impossible ! Impossible ! Une main ne peux pas survivre indépendamment d’un corps humain ! Elle finit toujours par nécroser puis se décomposer. De plus elle ne peut pas avoir de conscience ! Ni communiquer ! Pas sans une tête pour la guider ! Et aucun être humain ne peut générer assez d’électricité pour allumer une ampoule en la mettant dans sa bouche ! Et cette liane ! Cette variété n’existe pas ! Nul part sur la planète ! C’est impossible ! Tu m’entends John , IMPOSSIBLE !
Toujours assis sur le tapis du salon, John soupira lourdement. Il prit son temps pour se redresser, malgré le regard pesant de Sherlock sur lui. Puis il se dirigea vers la cuisine où il ramassa le calendrier de l’Avent. Avec un sourire il ramassa le chocolat du jour posé sur la table et l’enfourna. Il pris le temps de savourer le fondant sucré de la friandise, fermant les yeux sous le plaisir ressenti.
- John ! tonna Sherlock impatient.
- Tu as raison, c’est impossible, soupira John un poil agacé. Il n’y a que deux solutions possibles : soit ce calendrier nous a transporté dans un monde parallèle où la magie existe, soit la magie existe... Dans tous les cas, la conclusion est la même : la magie existe vraiment ! Sinon comment un simple calendrier pourrait nous transporter d’un endroit à l’autre de cette façon ?
- La magie n’existe pas !
John sourit à Sherlock, mais ne tenta pas de le convaincre du contraire, sachant à quel point celui-ci était têtu. Tranquillement il alla poser sur la cheminé la photo qu’il tenait toujours. A l’arrière on y voyait Max et son air patibulaire. Devant lui, se trouvait la mère de Morticia, Fétide, Sherlock et John, Gomez et Morticia. Les mains jointes de John et Sherlock étaient parfaitement visibles, nullement cachées par les deux enfants qui se trouvaient devant eux : Pugsley et Mercredi. Et sur le côté, suspendue dans les airs, le déclencheur entre les doigts, se tenait la chose. Tout le monde souriait, sauf Sherlock.
- C’est une jolie photo, admit John. Et une famille étrange mais fort sympathique. Et au moins je ne suis pas le seul à porter une robe de chambre sur la photo, ajouta-t-il en pointant du doigt Gomez et sa robe de chambre rayée. Même si lui est bien plus classe que moi...
- Hum... grogna Sherlock.
- Morticia et Gomez forment un couple surprenant, mais il est évident qu’ils s’aiment énormément.
La pointe d’envie dans la voix de John n’échappa pas à Sherlock qui ne put s’empêcher de grincer discrètement des dents. Il était évident que John espérait trouver un jour quelqu’un qu’il aimerait aussi fort que Gomez aimait Morticia, et vice versa. Et l’idée chiffonnait Sherlock... énormément.
A suivre...