![ripped jeans and a cup that you just downed (take me where the music ain't too loud) [Traduction-français]](https://fanfictionbook.net/img/nofanfic.jpg)
you were off with someone that i don't know
La première nuit de l'année était toujours d'une importance capitale. Après la Répartition, qui rappelait toujours à Sirius des souvenirs de sa propre répartition, et qu'il ne pouvait par conséquent apprécier pleinement, il devait écouter Dumble-dort blablater sur ne pas aller dans la Forêt Interdite, et les zones interdites du château, que les maraudeurs avaient toutes visitées. Lorsqu'il eut enfin fini, Sirius commença à déguster les plats apparus sur la table, tout en accueillant avec joie les élèves s'arrêtant à leur table, dans un chœur de « Salut les gars ! » et « Bonnes vacances, Sirius ? ».
Cependant, ce soir, Sirius remarqua que Remus recevait autant d'admirateurs que lui. Il avait envie de crier C'est quoi votre problème à tous. Venaient-ils de remarquer que Remus était attirant ? OU en faisaient-ils exprès pour l'énerver ? Sirius savait qu'il n'avait pas le droit d'être énervé, mais merde, on aurait dit qu'ils voyaient Remus pour la première fois. Bien sûr, il avait grandi et il était plus musclé (oui oui, Sirius avait remarqué), mais ce n'était pas comme s'il n'était pas déjà beau avant. Il voulait tous les faire partir, et repoussa le besoin pressant de se jeter sur Remus et de faire rempart contre toute cette attention. C'était sûrement ses tendances protectrices.
-Tout va bien, Remus ? demanda-t-il.
Remus leva le nez de ses haricots, ouvrit la bouche avant d'être attaqué par une bourrasque piaillante blonde et rousse.
-Pourquoi est-ce qu'elles sont toujours aussi heureuses de voir Remus ? grommela James, qui serra tout de même Mary dans ses bras alors qu'elle s'installait à côté de lui.
-Parce que Remus est gentil avec nous, contrairement à d'autres, qui préfèrent mettre de la colle dans notre shampoing, taquina Lily en tapant James.
-C'était une seule fois ! s'exclama Sirius, même si un regard noir de Marlene (était-elle devenue encore plus terrifiante?) confirma qu'il s'agissait en réalité de plusieurs fois.
Remus se rassit avec son bras autour de Lily, paraissant si impassible que Sirius eut envie de hurler. Pourquoi Remus ne fuyait-il pas l'attention ? Il était censé être le Remus silencieux, timide, le nez toujours plongé dans un livre. D'accord, c'était le premier jour et Sirius l'aurait frappé s'il avait osé ouvrir un livre, mais quand même. Lily et Mary étaient une chose, mais pourquoi est-ce que Remus souriait et faisait des signes en direction de la table des Serdaigle ? Avait-il toujours eu autant d'amis ? Même si, se dit Sirius, il s'agissait plus d'admirateurs. Il jeta un coup d’œil aux Poufsouffle qui essayaient très clairement, selon Sirius, de regarder Remus à la dérobée.
Le dîner enfin terminé, Sirius pressa ses amis hors de la Grande Salle, désireux d'échapper à la nuée d'élèves qui les empêchait de respirer. D'ordinaire, Sirius trouvait l'attention bienvenue, mais cette fois-ci, il voulait juste passer la soirée entre amis. Comme chaque année, James invitait les filles dans leur dortoir la première nuit, où ils se vautraient sur les lits fraîchement faits, et grignotaient les macarons (Sirius frémit en entendant l'atroce prononciation de Peter) que Peter avait ramenés de Paris. Pendant que Mary leur racontait les aventures de son travail dans un salon de thé moldu, Sirius se pencha pour regarder Remus déballer ses nouveaux disques. Chaque année, Remus retournait avec quelques vinyles neufs tout droit sortis de la collection de sa mère, qui les lui transmettait quand elle le sentait/en avait envie. C'était ce que Remus appelait l' « Éducation indispensable ».
Remus sortit un exemplaire en plastique du dernier CD de Bowie, Station to Station. Il était en parfait état, toujours dans son emballage. Sirius avait eu des échos de l'album, il en avait même entendu des bribes à ce que Mary appelait la « radio », mais jamais l’intégralité.
-Moony, où est-ce que tu as réussi à l'avoir ?
Sirius savait que Remus avait travaillé tout l'été, et ne comprenait pas quand il aurait trouvé le temps d'aller à Londres acheter des disques.
Mal à l'aise, Remus jeta un coup d’œil à Sirius avant de détourner le regard.
-Une personne que je connais m'a emmené au magasin de disques près de chez moi, commença Remus avec un petit sourire. Il y avait tous les disques possibles et imaginables, et encore plus.
-Remus Lupin, es-tu en train de rougir ?
Dans un sursaut, Sirius fut ramené à la réalité. Il en avait presque oublié la présence des autres qui écoutaient avec attention leur conversation. Il était très facile de se perdre dans une conversation avec Moony.
-Tu rougis, hein ? insista James. Alors, qui est cette personne qui te fait rougir pour Bowie ? Une fille de chez toi ?
Remus jeta un regard paniqué à Lily avant de fermer les yeux. Sirius savait aussi bien que lui qu'une fois que James était lancé sur quelque chose, il ne le lâchait pas si facilement. Lorsque Remus rouvrit les yeux, Sirius était presque sûr qu'il venait de prendre une décision, quelle qu'elle soit. Il pressentait que les prochains mots de Remus allaient être les plus importants qu'il avait jamais dits. Il se tourna, faisant face à Remus, qui semblait déterminé à ce que leurs regards ne se croisent pas.
-Il s'appelle, articula Remus, Henry.
Sirius cligna des yeux. Il ? Se pouvait-il que ? Non, c'était impossible. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine. Ca ne pouvait être vrai. Sinon, cela signifiait que Moony était-
-Je suis gay.
-Je le savais ! s'exclama Marlene, qui jeta à Peter un sourire triomphant.
-Ravi que tu aies trouvé du plaisir dans ma crise sexuelle, Marlene, remarqua Remus, même si le soulagement sur son visage indiquait clairement la joie après s'être confié à eux.
-Tu sais très bien qu'on t'aime quoi qu'il arrive, Remus. Mais je n'arrive pas à croire que tu l'aies dit à Lilith Evans avant de l'avoir dit à nous, les Maraudeurs. Ne prends pas cet air choqué, Lily, c'est vraiment écrit sur ta tête.
-Il ne m'a rien dit du tout, James. Peut-être que si tu te sortais la tête du cul de temps en temps, tu aurais capté toi-même.
James lui fit un doigt :
-Attention, Evans. Si tu continues à être méchante avec moi, je pourrais peut-être retomber amoureux.
Lily eut un large sourire. James et elle avaient essayé de sortir ensemble en 4ème année, avant que Lily réalise qu'elle était complètement lesbienne. En revanche, cette expérience les avait plutôt rapprochés, vu que l'engouement de James n'était que passager et s'était vite effacé. Maintenant, ils préféraient se moquer impitoyablement l'un de l'autre.
Remus aussi avait aimé quelqu'un en 4ème année, se dit Sirius. Est-ce que c'était un gars ? Et si oui, qui ? Il se rappela comment Remus rêvassait en se perdant dans sa lecture, les joues un peu rouges. Qui, dans le château, avait bien pu transformer Remus en amoureux transi ? Et comment avait-il pu ne pas aimer Moony en retour ? Sirius sentit une bulle de colère grandir dans sa poitrine. Putain, qui avait eu le cran de rejeter Moony ? Le doux et parfait Moony. Il se rappela ensuite comment Remus avait broyé du noir, sursautait dès que ses amis entraient dans une pièce et pleurait la nuit une fois les rideaux fermés. Sirius était tellement préoccupé par sa nouvelle copine, Casey, qu'il n’avait même pas remarqué l'état de Moony. Pourquoi n'avait-il pas fait attention ?
Peu importe, réalisa Sirius. Peu importe de qui il était question, même si c'était ce putain de Godric Gryffondor, il n'aurait pas été assez bien pour Moony. Remus était si bon. L'idée de Remus avec quelqu'un d'autre rendait Sirius malade. Personne n'était assez bien pour Moony. Aucun des idiots de Poudlard en tout cas.
-Sirius ?
Sirius se rendit compte qu'il avait décroché de la conversation pour la seconde fois de la journée. Il fallait vraiment qu'il s'arrête de faire ça. Et surtout pas en fixant les bras de Moony. Même si, en toute honnêteté, il cherchait ses cicatrices du regard.
-Où sont passées tes cicatrices ?
Moony parut surpris.
-Oh, mon père m'a fait une pommade. Elle cache les cicatrices, ça me fait moins ressembler à un monstre, dit-il avec un petit sourire.
-Je les aimais bien, Moony.
-C'est tout ce que tu as à dire ? » Remus s'humecta les lèvres, et curieusement, Sirius ne put s'empêcher de suivre le mouvement des yeux. « Ou est-ce qu'il y a autre chose ?
Oh. Sirius, perdu dans ses pensées, réalisa qu'il n'avait pas répondu à l'aveu de Remus.
-Tu sais que je m'en fiche, Moony. Je t'ai dit que j'étais attiré par les mecs l'année dernière et tu t'en fichais. On t'aime quand même.
Sirius lutta pour trouver ses mots, malgré sa tranquillité. Évidemment qu'il était ok avec ça. Il aimait Moony, et le soutiendrait quoi qu'il arrive. Il n'était pas homophobe. Lui-même aimait les filles et les gars, merde ! Mais pourquoi est-ce que l'idée que Moony embrasse un autre gars lui donnait envie de casser quelque chose ?
-Et du coup Moony, intervint Peter, c'était qui ce Henry ?
Sirius l'avait presque oublié, celui-là. Henry. Quel nom positivement stupide. Il connaissait des chiens qui s'appelaient Henry, des gros toutous baveux. Quel genre de gars s'appelait Henry ?
-C'était un fermier au même endroit que moi. On a passé l'été ensemble, mais il a dû retourner à l'école-
-C'était ton copain ou pas ? le coupa Sirius.
L'agacement se lisait sur le visage de Remus.
-Je ne dirais pas ça, c'était plus-
-Tu l'as galoché ? demanda Sirius avec impatience.
Le regard de Remus s'assombrit, mais ses joues rosirent contre son gré.
-Sirius, arrête, intervint Lily. Remus peut nous parler dire ce dont il a envie.
-Je disais juste que Remus a eu l'air bien occupé avec Hammy. Je me posais simplement des questions sur le copain de mon-
-Ce n'était pas mon copain, décréta Remus.
Il avait l'air désespérément calme. Comment pouvait-il juste s'asseoir là comme si tout était normal après avoir passé l'été avec un moldu sorti de nulle part qui n'était même pas son copain ? Un moldu sorti de nulle part qu'il avait apparemment embrassé ? Sirius sentie revenir l'envie de casser quelque chose au bout de ses doigts.
-Et, reprit Remus, il s'appelait Henry.
-Ce n'est pas ce que j'ai dit ?
-Sirius, tu as dit Hammy et tu le sais très bien.
Marlene, la traîtresse, laissa échapper un gloussement auquel Sirius répondit par un regard noir.
-Quoi ? C'est vrai, tu as dit Hammy. Intéressant, d'ailleurs, comme raccourci.
Elle jeta à Sirius un regard suspicieux, qu'il ne comprit pas vraiment. Il ne comprenait jamais vraiment Marlene de toute manière. Elle était une énigme à elle-même, et de la plus terrifiante espèce.
-Ok. Oublie Henry, objecta Sirius d'un ton irrité. Petey, ça s'est bien passé ton été ?
Peter parut désarçonné :
-Mais je vous ai déjà raconté dans le-
-Re-raconte nous.
Remus observa en silence.