Mort, mon Beau-Père et Moi

Harry Potter - J. K. Rowling The Avengers (Marvel Movies)
F/F
F/M
Gen
M/M
Multi
G
Mort, mon Beau-Père et Moi
author
Summary
Qu'importe dans quelle prison il se fait enfermer, sur Midgard ou sur Asgard, Loki s'en fiche : Ses garçons sont enfin ensemble, sains et saufs. Seulement voilà, Harry ne va pas le laisser comme ça, et apparemment, Stark non plus. Le Roi de Hellheim s'élève, puissant, mortel... Et personne ne lui prendra son père. Personne. La Magie rencontre alors les Avengers, et tous doivent apprendre à vivre ensemble, pour le meilleur et pour le pire. Parce que Thanos arrive, ignorant des nouveaux protecteurs de Midgard, et comme c'est dommage.Oui, vraiment.Dommage pour lui. Et dommage pour Odin, qu'il reste sur son Trône celui-là, aussi, ou ça ira très mal pour lui.
Note
Merci à Pipousan et Plurielle pour la correction ! JE N'AI PAS VU ENDGAME, JE NE VEUX PAS LE VOIR, ET JE NE VEUX RIEN SAVOIR ! PAS DE SPOIL DANS LES COMS - au moins pour les deux premiers mois, soyez cool - MERCI !
All Chapters

Chapter 11

    Harry prit une respiration un peu tremblante et déglutit difficilement.

    Il n’avait pas à s’inquiéter. Enfin, pas réellement. Pas vraiment. 

    Ok, il était en total panique. 

 

    Hermione, Gin et lui - Et le surnom que Tony avait trouvé à la Weasley était juste parfait, Pepper, Harry l'avait adopté tout de suite - avaient beaucoup discuté de ce que devait faire Harry dans le monde sorcier. Devait-il leur apprendre son retour, devait-il expliquer ce qui lui était arrivé, qu’est-ce qu’il devait faire ? 

    Ils s’étaient mis d’accord sur le fait qu’il devait leur dire. Peut-être même se révéler comme le fils d’un Dieu, comme le fils du Dieu Nordique de la magie. Hela lui avait dit, James l’avait adopté légalement, il était aussi bien le fils de Loki que le fils de James. Il était l'héritier Potter et Black, parce que James et Sirius en avaient décidé ainsi. Gringott était même peut-être au courant, sûrement d’ailleurs, puisque c'était eux qui avaient lié Harry au sang ancestrale des Potter, lui donnant accès aux voûtes et aux actions de la famille.

    De toute manière, même si le monde sorcier voulait faire quoique ce soit contre lui, ils en étaient incapable.

    Il avait la complète immunité. En Angleterre, et même ici, aux Etats-Unis, si ce que l'agent du S.H.I.E.L.D. lui avait dit était vrai. Harry ne se doutait pas que la presse allait sans aucun doute tenter de le discréditer, encore une fois, parce que c’était ce que faisait la presse avec lui, on l’aimait, puis le détestait le jour d’après. 

    Mais Harry n’en avait rien à faire. Il savait, et les filles avaient été d’accord avec lui, qu’il serait plus intelligent de parler à une presse prête à dire la vérité, plutôt que de se faire une opinion biaisée et tenter de convertir les foules à Haïssons de nouveau le Survivant. 

    Parce qu’Harry sentait venir le Ouiii, mais ce n’est pas le fils de James Potter, comment on peut lui faire confiance, c’est le fils de celui qui a failli détruire New York, il y avait bien une raison pour que même le Lord Noir ait peur de lui, on devrait s’en inquiéter , blablabla.

 

    Et Harry n’avait étrangement... Mais alors paaaas du tout envie de lire ça, merci beaucoup. Ca allait arriver, c’était sûr, parce qu’un retour d’entre les morts, une nouvelle fois , ce n’était clairement pas donné à tout le monde et que ça allait encore faire jaser dans les chaumières, et il avait d’autre choses à faire et à penser, vraiment. 

    Il allait donner sa version des faits, expliquer les choses comme elles s’étaient passées, et puis c’était tout. 

    Mais avant cela, il avait du monde à aller voir... 

    Il avait hésité pendant un moment. Il en avait parlé aux filles, puis à sa famille - Oh Merlin, une famille, une vraie, la sienne - pour avoir leur avis. Puis il avait dit aux autres qu’il serait de retour d’ici deux jours puis avait décollé. 

    En quelques sortes. 

 

    Il avait... Au départ, il avait voulu transplaner, mais c’était l’Angleterre. Il n’était pas réellement à l’autre bout du monde, mais il y avait tout de même un océan entre les deux pays. Il avait donc pensé à transplaner, avant de réaliser que tout de même, ce n’était pas très judicieux, et avant même qu’il ne puisse réfléchir à comment il allait y aller, il se retrouvait déjà devant le Terrier. 

    Les pouvoirs du Maître de la Mort étaient quand même vraiment cool. 

    Ce fut donc chez les Weasley qu’il fit son premier arrêt. Parce que malgré tout, c’était la visite la plus rapide. 

 

    Il y eut des cris, des joies, des larmes de bonheur et de tristesse, beaucoup d’amour, que ce soit de Madame Weasley comme des autres, Monsieur Weasley heureux qu’Harry soit de retour, Molly extatique que le hasard ait de nouveau réuni son fils de coeur et sa fille dans un même lieu. 

    Les Weasley fils vinrent le voir les uns après les autres, réussissant tous à s’éloigner un peu de leur travail respectif pour venir le saluer. 

    Il y eut énormément d’émotion, c’était normal. Mais malgré tout, Harry ne s’était pas sentit assez fort mentalement pour aller sur la tombe de son meilleur ami. 

    Parce qu’il savait qu’il n’allait pas pouvoir retenir sa fureur. 

 

    Si Odin ne l’avait pas banni, Harry aurait sans aucun doute terminé par travailler dans le département des Aurors. Si Odin ne l’avait pas banni, Harry aurait sans aucun doute terminé par être le coéquipier de Ron. 

    Si Odin ne l’avait pas banni, Harry aurait pu être là pour aider son ami. Il aurait pu faire quelque chose, et Ron ne serait peut-être pas mort. 

    Hermione n’aurait pas englouti son deuil en se noyant dans le travail pour éviter de penser que le mariage aurait été la semaine d’après , Ginny n’aurait pas quitté l’Angleterre et sa carrière pour fuir son foyer teinté de regrets, de remords et de douleur.

 

    Seulement voilà. 

    Odin l’avait bien banni et Harry avait vu son bonheur, qu’il avait cru enfin définitif, lui échapper pour ne plus l’avoir. 

    Parce que Ron était mort, Ginny avait avancé et Hermione était aussi passé à autre chose. Et Harry ? Eh bien, Harry était passé à autre chose depuis longtemps, parce que le temps était passé autrement là-bas, parce que Harry se sentait vieux et qu’un peu de chance lui permettait d’avoir une deuxième tentative, alors qu’il pensait avoir survécu à toutes ses connaissances. 

    Et il se retrouvait là. 

 

    Il était resté quatre heures avec les Weasley, leur racontant tout, de A à Z, sur sa rencontre avec Hela jusqu’à ce que son père de sang avait fait pour le récupérer. Il leur avait tout dit, rien caché, et beaucoup de larmes furent deversées. Molly avait été inconsolable de bonheur de savoir que Harry n’était plus seul, même s’il ne l’avait jamais véritablement été, puisqu’ils ne l’auraient jamais laissé tombé. 

    Mais maintenant qu’il avait laissé sa famille de coeur se remettre de ses émotions, il avait un autre arrêt à faire, bien plus important que toute l’administratif possible. 

    Et Harry était nerveux. 

 

    Comment ne pourrait-il pas l’être ? 

    C’était Hagrid, qui l’avait accueilli. Harry s’était dissimulé pour ne pas qu’on le reconnaisse, parce qu’il voulait contrôler son retour, avoir le contrôle pour une fois dans sa vie, mais ça lui faisait mal, que son plus vieil ami le regarde sans aucune reconnaissance dans les yeux, voire même un peu de suspicion.

    Il avait usé de la magie de son père pour dissimuler son identité sous un sort de transfiguration, en quelque sorte. Ce n’était qu’une illusion, et si Hagrid ne voyait pas au travers, Harry ne doutait pas que la directrice allait au moins sentir qu’il y avait quelque chose. Mais ça, il pouvait faire avec. 

    Harry s’était laissé guider dans le château en observant autour de lui sans aucune gène, incroyablement heureux d’avoir la possibilité de revenir à l’endroit qui avait été pendant si longtemps sa maison. Il avait un peu mal, ne se rappelant que trop bien de la véritable dernière fois qu’il avait été ici, pour les reconstructions après la guerre, mais il ne voulait pas s’attarder sur la tristesse des pertes quand cet endroit avait accueilli tant d’heureuses choses de sa vie, les premières choses heureuses. 

    Hagrid l’avait laissé devant le bureau de la Directrice, et Harry n’arrivait pas à se décider à rentrer. 

    Il était nerveux. Et il avait le droit d’être nerveux, d’accord ? Mais il n’avait que trop attendu. 

    Alors Harry prit une grande inspiration et toqua enfin. 

 

    Quand on lui donna le feu vert, il entra dans le bureau et fut assailli de souvenirs plus ou moins agréables, une nostalgie bien présente, et il soupira discrètement de plaisir. Face à lui, debout derrière le bureau de bois qui avait vu passé des générations d’élèves, la Directrice de Poudlard lui faisait face, le regard sec et le port altier. Toujours présente, toujours forte, les cheveux à peine grisonnant. Et au regard peu amène que Minerva McGonagall lui lançait, Harry n’avait qu’une seule envie et qu’une seule réaction possible : baisser la tête, s’excuser et attendre de voir quelle allait être sa punition. 

    - J’ignore ce que vous cherchez à faire, jeune homme, mais Poudlard n’est pas un lieu où l’on peut se présenter ainsi dissimulé, déclara-t-elle sèchement, le regard alerte. 

    Harry grimaça, parce que bien sûr, s’il avait bien quelqu’un qui était capable de sentir que son apparence n’était pas réelle, c’était bien cette femme. Et puis, au vu de ce qui s’était passé durant sa quatrième année, que des dispositifs de détection de dissimulation d’apparence aient été mis en place, ne le surprenait même pas. 

    - Peut-être voudriez-vous vous asseoir pour ça, Directrice, déclara-t-il doucement. 

    - Je ne pense pas, non. Vous avez une minute pour vous dévoiler, ou je fais venir les Aurors, asséna-t-elle d’une voix sèche. 

    Harry ne put s’en empêcher : Il esquissa un sourire. 

    - Si c’est ce que vous voulez, s’amusa-t-il.

    Et il fit tomber le sort. 

    Le choc de la pauvre femme fut visible et elle tressaillit, se rattrapant au siège. 

    - Ha-Harry ? 

    - Bonjour, professeur, la salua-t-il d’une petite voix. 

    McGonagall fronça les sourcils un instant et Harry leva les mains. 

    - Vous pouvez faire autant de vérifications que vous voulez, madame, c’est bien moi, s’amusa-t-il légèrement. 

    - ... Eh bien, vous nous avez mis dans de beaux draps, mon garçon ! Déclara-t-elle d’une voix forte. 

    Elle fit le tour du bureau et Harry la laissa l’attraper pour le prendre dans ses bras, souriant contre son épaule. 

    - Vous nous avez fait peur, Harry. Il ne faut pas disparaître comme ça, mon pauvre vieux coeur ne le supporterait pas. 

    - Désolé, m’dame, marmonna le sorcier d’un air gêné. 

    Ce n’était pas comme s’il l’avait cherché, d’un autre coté. 

    - Qu’est-ce qu’il vous est arrivé ? Demanda-t-elle en se détachant pour le regarder dans les yeux. 

    Le désormais Maître de la Mort esquissa un sourire un peu bancal et ricana amèrement. 

    - Vous me connaissez, madame : L’impossible, s’amusa-t-il amèrement. 

 

    Dire que Madame McGonagall fut bluffée par les révélations de son ancien élève serait l’euphémisme du siècle, voire du millénaire. 

    Elle aussi émue par les nouvelles qu’Harry lui amena, elle ne fondit pas en sanglots comme Madame Weasley, soupirant plutôt en lui lançant un regard entendu. 

    - Que vous, Monsieur Potter. Que vous, déclara-t-elle. 

    Harry haussa les épaules, un peu gêné. 

    Oui, si on veut. Le destin s’amusait beaucoup de sa personne, en effet.

    - Je compte bien prévenir que je suis revenu, mais on cherche encore à savoir si on dit tout, ou si on... censure un peu, si je puis dire les choses ainsi, soupira Harry en déposant sa tasse de thé désormais terminée sur le petit guéridon à côté d’eux. 

    Minerva - Appellez-moi Minerva, Harry, je ne suis plus votre professeur – soupira-t-elle aussi en secouant doucement la tête. 

    - Quelle histoire tout de même. 

    Le sorcier acquiesça, parce que même si c’était sa vie depuis un moment maintenant, c’était vraiment trop, quelques fois. 

    Il se mordilla rapidement les lèvres, hésitant. Mais la femme incroyable qui avait été sa directrice de maison semblait le connaître encore mieux qu’il ne l’avait pensé au départ. Elle lui sourit doucement. 

    - Vous voulez que je fasse venir Teddy ? 

    Harry lui envoya un regard suppliant. 

    - Je sais qu’il va bien. Consciemment, je sais qu’il va bien, mais... Je veux dire, à la mort d’Andromeda, ce sont mes frères qui ont récupéré sa garde. Je sais qu’il va bien, mais... 

    Le sorcier soupira et Minerva posa doucement sa main sur son épaule. 

    - Je comprend, Harry, dit-elle doucement. 

    Puis elle haussa un sourcil, cachant son amusement. 

    - Je vais essayer de négocier avec Flitwick si Teddy peut exceptionnellement raté quelques cours pour que vous passiez la fin de journée ensemble. Mais que cela ne se reproduise plus, déclara-t-elle de son air strict. 

    Harry sourit et acquiesça vivement. Il ne pouvait pas rêver mieux. Parce que ça allait prendre du temps. La dernière fois qu’il avait vu Teddy, le petit bonhomme n’avait que deux ans. Mais Harry ne pouvait pas le laisser de nouveau s’éloigner de lui. 

    Mais, et si Teddy ne voulait pas le voir ? Et si... et si il était trop énervé que Harry l’ait abandonné pour accepter de le rencontrer ? Certes, Jör et Fenrir lui avaient tous deux assurés qu’ils avaient expliqué à Teddy ce qu’il s’était passé, pourquoi Harry avait été obligé de disparaître ainsi, et Andromeda avait même apparemment pleuré. Ses deux frères lui avaient bien dit que Teddy savait ce qui lui était arrivé, et qu’il ne lui en voulait aucunement, espérant toujours que Harry allait rentrer un jour, mais... Mais espérer quelque chose, et le voir arriver n’était pas la même chose, loin de là. 

    Et si les fantasmes de retrouvailles que le petit avait eu toutes ces années étaient au final bien loin de la réalité ? 

    Et si Harry détruisait tout ?

    Minerva lui avait dit qu’elle leur laisserait son bureau, pour qu’ils puissent se retrouver, et l’avait laissé ici pour aller chercher personnellement son filleul, son petit, afin de le préparer le temps d’arriver. 

    Et Harry angoissait. Il ne voulait pas tout gâcher, et il ne pouvait s’empêcher d'appréhender. Est-ce qu’il aurait dû attendre ? Il avait déjà trop attendu, il avait voulu venir trouver son filleul le plus rapidement possible, à peine arrivé. Il aurait dû venir avant de passer chez les Weasley, mais... 

    Harry déglutit et ferma les yeux. 

    Qu’importe son appréhension, Teddy méritait de savoir que son parrain était de retour... d’entre les morts... encore une fois. Et l’ironie de la situation ne lui échappa aucunement et le fit même rire jaune, parce que c’était de nouveau Sirius et lui une nouvelle fois, pour exactement les mêmes raisons : douze ans passés emprisonnés pour quelque chose qu’aucun des deux n’avaient fait, les empêchant d’élever comme ils le voudraient leur filleul. 

    La vie ne leur avait fait aucun cadeau. 

    Harry ne se sentait pas près, pas encore, mais il allait bien falloir qu’il lève le nez, qu’il calme les battements erratiques de son coeur et se préparer à l’éventualité d’un rejet complet de son filleul. C’était une éventualité, et il ne fallait pas qu’il l’oublie. Le Monde et la vie, notamment la sienne, n’était pas une succession de petites histoires roses pleine de papillon et de licorne - bien que ces dernières existent réellement.

    Mais les angoisses du sorcier ne menaient à rien et étaient apparemment totalement infondées puisque la porte s’ouvrit avec fracas pour laisser entrer une pile électrique, qui se jeta sur Harry dans un nuage de bleu, rose, violet et noir, et Teddy éclata en sanglot en s’accrochant à son parrain comme si c’était la fin du monde et que Harry détenait toutes les réponses à ses questions ainsi que ses attentes. 

    Harry écarquilla les yeux, surpris, un peu angoissé et surtout totalement inquiet et referma ses bras sur le petit cadre - étaient-ils aussi petit à l’époque ?

    - Teddy, cub, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu as mal quelque part ? Tu t’es fait mal ? S’inquiéta Harry en essayant de le détacher pour pouvoir le regarder de pied en cape. 

    Mais le petit ne fit que resserrer un peu plus sa prise sur son torse en secouant vivement la tête, le visage pressé contre son estomac, les cheveux passant d’un bleu pétant à un noir sombre, long puis court, avant de s’arrêter enfin sur la couleur exacte de Harry, Hel et de leur père, un peu plus discipliné que ceux du sorcier.

    - Je savais que tu reviendrais... Entendit Harry malgré le fait que Teddy enfonçait toujours son visage dans sa chemise. 

    Une boule de douleur, d’inquiétude, de tristesse prit place dans sa gorge, lui coupant la respiration, et Harry ferma les yeux en gémissant un peu, refermant ses bras autour de Teddy, autour de son filleul, pour le serrer fort contre lui. 

    - Je suis désolé... Je suis tellement désolé, je ne voulais pas... réussit-il à marmonner, lui aussi au bord des larmes. 

    Teddy ne dit rien, se terrant juste un peu plus contre Harry. Ce dernier ferma les yeux et se pencha, enveloppant totalement Teddy dans une étreinte un peu maladroite vu leur position, mais aucun des deux ne voulait lâcher l’autre, pas avant longtemps. 

 

.*.

 

    - ... et puis après, Oncle Fen a fait une de ces têtes ! Comme s’il avait mordu dans un citron pas bon ! Il n’était pas très content qu’Oncle Jör se moque de lui, ils ont couru pendant un quart d’heure dans la maison ! Mais Oncle Jör n‘a jamais été attrapé par Oncle Fen ! 

    Teddy se pencha vers Harry, les yeux brillants et rieurs. 

    - La légende raconte que le grand Oncle Fenrir courrait toujours après Oncle Jör, déclara-t-il d’un ton presque conspirateur. 

    Harry rejeta sa tête en arrière en riant aux éclats, s’imaginant parfaitement la situation malgré le fait qu’il ne connaissait officiellement ses frères que depuis peu de temps. Mais sincèrement ? C’était quelque chose de très simple à s’imaginer ! 

    Teddy gloussa, les joues un peu rouges, et haleta pour reprendre sa respiration, lui aussi secoué d’éclats de rire. 

    Cela faisait deux heures que Teddy était entré en trombe dans le bureau de la Directrice, et la femme ne les avait pas rejoint, les laissant rattraper le temps perdu, la mentor qui prenait très au sérieux la situation. Harry ne l’en remerciera sûrement jamais assez. 

    - Ca tu vois, je n’ai aucun de mal à le croire ! Réussit à répondre Harry entre deux respirations sifflantes. 

    Teddy hocha vivement la tête, les yeux brillants, puis se pelotonna dans le canapé, contre le flanc de Harry. Le sorcier sourit doucement en resserrant sa prise autour des épaules du plus petit, passant sa main dans ses cheveux. 

    - Je t’ai senti revenir, tu sais, murmura soudainement Teddy en enfouissant sa tête dans le côté de Harry, cachant son visage. 

    Le sorcier fronça un peu les sourcils, caressant doucement les cheveux restés noirs, et poussa un petit bruit d’interrogation. Teddy soupira et se réinstalla. 

    - Grand-mère m’a dit que... que le jour où tu as disparu, je me suis ... que la petite partie de Loup que j’ai hérité de mon père a fait surface. 

    Harry grimaça et ravala un soupir, parce que oui, ses frères le lui avait déjà dit. 

    - Je suis désolé... 

    Le sorcier lui avait déjà raconté ce qu’il s’était passé, pourquoi il avait ainsi disparu sans donner aucune nouvelle et pourquoi il n’avait pas pu l’élever comme il le désirait - et même si ses deux frères avaient déjà expliqué à Teddy depuis longtemps maintenant - Harry ne pouvait s’empêcher de se sentir mal. Comment aurait-il pu en faire autrement ? 

    Quand Andromeda avait eu la garde et après avoir réussi à passer outre son deuil pour s’occuper du petit, elle avait mandaté un médicomage américain engagé sous le secret le plus strict, pour déterminer s’il y avait des chances que Teddy ait autant hérité de son père que de sa mère. Ce médicomage, liant magie et médecine moldue, avait réussi à isoler la mutation génétique qui abritait le loup, ce qui n’était pas illégal aux Etat-Unis. En effet, Teddy avait la mutation, mais elle était inactive, et le médecin leur avait bien dit qu’il n’y avait qu’une chance sur quatre pour qu’elle s’active. S’il se trouvait en présence d’autre loup-garous, qui vivent en meute comme aux Etats-Unis, et pas comme en Angleterre, où la loi les poussait toujours à vivre en hermite et à les rendre aussi fou que des machines de guerres ; ou encore s’il faisait face à un traumatisme assez important pour que sa psychée se déchire, le Loup n’hémergeant que pour le protéger.

    Et qui avait déchiré la psyché d’un bébé parce que même si Harry n’était pas un Loup-garou, son frère l’était, que c’était une question de sang et que du coup, ils étaient meute

    Un jour, Harry allait débarquer à Asgard et faire un massacre. 

    - Je suis désolé... Répéta-t-il une énième fois. 

    Teddy secoua la tête en soupirant, se redressant. Il avait l’air très adulte, en posant un tel regard sombre sur Harry.

    - Ce n’est pas de ta faute, Harry, marmonna-t-il en fronçant les sourcils. 

    - J’aurais du être là. J’aurais dû pouvoir être avec toi quand Andromeda est partie, j’aurais dû t’élever et t’offrir un foyer convenable... 

    - Oncle Fen et Oncle Jör se sont très bien occupé de moi ! Se hérissa le plus jeune. 

    Harry grimaça. 

    - Je sais, ce n’est pas... 

    Il soupira, vaincu. 

    - Ce n’est pas ce que je voulais dire... soupira-t-il douloureusement. 

    Teddy l’observa pendant un temps, ses jolis yeux jaunes - qui ressemblaient un peu à ceux de Jör quand il était près à se transformer en serpent - soucieux. 

    - Ce n’est pas de ta faute, tu sais, sembla-t-il enfin comprendre. 

    Harry soupira de nouveau et lui offrit un petit sourire. 

    - Je sais. Mais cela n’empêche que j’aurais aimé être là pour toi... avoua-t-il difficilement. 

    Teddy lui offrit un petit sourire timide et se rapprocha pour enlacer Harry, comme s’il cherchait à le soulager d’un poids trop grand. Ce qui n’était pas bien, parce que ça devait être lui, qui devait faire ce genre de choses. 

    Le sorcier soupira et accepta tout de même le câlin, parce qu’il le voulait et que Teddy était si petit mais en même temps si grand contre lui... 

    - Tu sais, la Directrice McGonagall voulait des réponses, mais je n’étais pas sûr de ce que je ressentais à ce moment-là, alors je ne lui ai rien dit. Maintenant, elle a du comprendre, déclara Teddy contre le cou de Harry. 

    - Hm ?

    - Il y a deux semaines... On était dans la salle commune, et j’ai senti... J’ai senti quelque chose se passer, expliqua Teddy. C’était le couvre-feu, mais je ne pouvais pas rester là-bas, parce que... 

    Le petit bougea un peu sur le canapé, visiblement mal à l’aise. 

    - A l’école, les professeurs ils le savent, mais pas les autres, que je suis un loup-garou, avoua-t-il avec un marmonnement. Et même si ce n’était pas la pleine lune, j’avais envie de courir partout, de me transformer et d’aller hurler dans la nuit. 

    Il grimaça, son nez se tordant dans une moue assez mignonne. 

    - Ce n’était pas très cordial, renifla-t-il presque dédaigneusement, arrachant un sourire à son parrain. 

    Il secoua la tête et se réinstalla. 

    - Alors même si on a pas le droit normalement, j’ai quitté la salle commune des Serdaigles et je suis allé à la Salle-Sur-Demande. 

    Soudainement, il se redressa, les genoux sur le canapé, les yeux brillants. 

    - C’est vrai que quand il y avait la dame qui s’appelle Ombrage, tu as monté une armée dans la Salle-Sur-Demande ?! S’enquit-il soudainement. 

    Harry posa son doigt sur ses lèvres et lui offrit un clin d’oeil. 

    - Chuuuut, avoua-t-il sans véritablement le faire. 

    Teddy rejeta la tête en arrière et rit fort, apparemment ravi de la réaction de son parrain. 

    Avec le Dieu de la Malice comme grand-père honoraire, un maraudeur comme père et un fils de maraudeur comme parrain, il ne fallait même pas s'étonner de ses petites tendances. 

    - Alors, comment ça se passe, les pleines lunes ? S’enquit-il ensuite. Fenrir m’a un peu expliqué comment vous étiez quand tu n’es pas à l’école, mais je veux savoir comment tu le vis, toi, s’enquit ensuite Harry. 

    Teddy haussa les épaules. 

    - Rien de spécial, en fait. Quand Grand-mère est morte, Oncle Fen et Oncle Jör ont décidé de me faire quitter l’Angleterre, parce que les lois pour réprimer et enfermer les Loups-garous sont toujours en vigueur. 

    Il grimaça et gronda un peu, mécontent. 

    - Ce qui est idiot, parce qu’on est pas dangereux si on a un Alpha capable et compétent, qui sait ce qu’il fait, comme aux Etats-Unis. 

    Il secoua la tête. 

    - On était qu’une meute de trois, mais c’était bien. D’accord, Oncle Jör a insisté pour qu’on aille aux parcs voir d’autres enfants, et puis je me suis fait d’autre copains louveteaux. Oncle Fen a toujours été là pour vérifier que je ne perdais pas le contrôle. Alors..

    Il s’arrêta un instant et regarda Harry. 

    - Mon père, il se battait contre son Loup, non ? Demanda-t-il presque d’une petite voix. 

    Harry réfléchit moins d’une seconde. Cela ne servait à rien qu’il mente. 

    - Oui. La pleine Lune a toujours été pour lui un moment douloureux et il était très fatigué les jours suivants, lui apprit-il avec un petit sourire désolé. 

    Teddy soupira. 

    - C’est parce qu’il n’avait pas de meute. Les Loups sont fait pour vivre en meute, et les Loups-garous aussi. C’est être livré à soi-même qui rend les pleines lunes si douloureuses. Normalement, l’Alpha est une présence chaude.... juste là, expliqua-t-il en montrant la région de son coeur, rougissant un peu. Si en plus mon père n’avait pas accepté son Loup, il devait chercher quelqu’un pour veiller sur lui, et il se battait avec mon père pour le lui refuser. 

    Harry hocha la tête. Fenrir avait eu le temps de lui expliquer ce genre de choses. Les Loups-garous étaient des êtres sauvages, des êtres proches de la nature, et malgré le contrôle optimal de certains, les loups-garous restaient des êtres qui pouvaient devenir violents. Mais ce n’était pas dans leur nature même, que de chasser les humains. En fait, l’Alpha était toujours celui au contrôle le plus optimal, parce que les Loups dans chaques Loups-garous savaient qu’ils pouvaient être dangereux pour leur paires bipèdes. Ce que cherchent inconsciemment les Loups-garous dans leur Alpha, c’était la certitude que quelqu’un serait là pour les contenir s’il y avait besoin. 

    Et ça, personne n’en parlait en Angleterre. On préférait chasser, réprimer et se taire. Idiotie. 

    Harry hocha donc la tête, faisant comprendre à Teddy qu’il savait de quoi il parlait. Le petit sourit et se réinstalla contre lui. 

    - Oncle Fen et Oncle Jör ont accepté que je vienne à Poudlard. J’aurais pu aller à Salem, mais je voulais voir où toi et mon père avaient grandi, même si on a pas le droit normalement d’être un loup-garou en Angleterre. 

    Les deux soupirèrent de concert, consternés par l’idiotie que cela pouvait être, et partagèrent un regard entendu, amusés par la réaction de l’autre. 

    - Les professeurs le savent, que je suis un louveteau, mais Oncle Fen a bien prit le temps de leur expliquer, alors même s’ils s’inquiètent un peu, ça pourrait être pire je crois. 

    Teddy haussa les épaules. 

    - Même si Oncle Fen est de l’autre côté de la planète, j’ai une meute. Je ne suis pas livré à moi-même. Je me contrôle déjà très bien pour mon âge, c’est la maman de Timothé qui me l’a dit - c’est un copain louveteau à New York - alors les pleines lunes ne sont pas douloureuses. Et puis de toute manière, Oncle Fen est le papa de tous les loups-garous, c’est le plus puissant, alors même si on est loin et que j’ai un accident de contrôle, il le sent et il peut me calmer de loin. Ce n’est pas aussi bien que s’il était présent en vrai, mais c’est pas mal. 

    Il se redressa. 

    - Tu sais qu’en vrai, un loup-garou ne peut transformer un humain en l’un d’eux que quand il a atteint la majorité magique pour les sorciers, et sexuelle pour les moldus. 

    Il rougit un peu plus, comme seuls les enfants pouvaient le faire en parlant de sexe. 

    - Par exemple, les filles loups-garous peuvent transformer des humains qu’après deux ans après avoir eu leurs premières règles, marmonna-t-il, le visage rouge. 

    Harry se moqua légèrement et Teddy couina en lui envoyant un regard noir. 

    - C’pas marrant, Harry, marmonna-t-il. 

    - Désolé, s’excusa-t-il en levant les mains. Je t’en prie, continue de m’expliquer. 

    Teddy lui envoya un regard noir mais sourit tout de même. 

    - Donc toi, tu ne peux pas encore transformer des gens, c’est ça ? S’enquit-il pour relancer la conversation. 

    Teddy secoua vivement la tête et sourit un peu plus fort. 

    - Non, justement. En plus de cela, quand ils ont une meute, les loups-garous arrêtent d’être un danger de transformation pour les humains ! Lui apprit-il fièrement. 

    Il se redressa et s’assit en tailleur. Harry dissimula un sourire en le voyant près à lui faire tout un cours.

    Il était adorable.

    - C’est plus qu’instinctif, de vouloir trouver une meute. C’est un impératif. Et on ne peut trouver une meute qu’en trouvant d’autres loups-garous. Alors le corps s’adapte pour pouvoir créer sa propre meute, c’est pour ça que tous les loups-garous en Angleterre, ou presque, sont capable de transformer les humains. Mais quand on trouve une meute, on a plus besoin de s’en créer une pour survivre, alors la capacité de transformer les autres s’estompe petit à petit. Il n’y a au final plus que l’Alpha capable de transformer les humains, pour une question de sécurité, comme.. une mesure de dissuasion - Attention, laissez ma meute tranquille, ou je vous transforme - et aussi pour... bah, l’expansion de la meute, lui expliqua-t-il fièrement. 

    Il se passa une main dans les cheveux. 

    - Du coup, c’est ça, conclut-il. Mise à part si je suis en danger de mort, il n’y a pas de  raison pour moi de laisser sortir le Loup, je n’en ressens pas le besoin, et les pleines lunes, je les passe dans la Salle-Sur-Demande, parce que je n’ai pas le droit d’aller dans la forêt, soupira-t-il avec une moue. En vrai, ce serait mieux de pouvoir sortir pour courir dans la nuit, mais... Mais la directrice ne veut pas qu’il m’arrive quelque chose. La Salle-Sur-Demande se transforme en une graaaaande pièce, où je peux courir et me dépenser. Oncle Fen a dit que c’était assez bizarre d’ailleurs, que la Lune ait tant d’action sur nous. Il m’a dit que de là où il vient, il y a deux lunes différentes, et qu’aucune des deux ne faisaient ce que notre lune nous faisait sur Terre. Il pense que c’est l’évolution de l’espèce qui a fait ça, déclara-t-il en haussant les épaules. 

    Harry sourit, parce qu’il s’était inquiété pour rien : Teddy était un petit garçon plein de joie et d'entrain, qui ne se refusait rien. Un petit garçon en pleine vie, sans restriction, qui grandissait comme il le fallait. 

    - Est-ce que... Commença le petit gamin en lui jetant un coup d’oeil, soudainement timide. 

    - Oui Teddy ? Le poussa gentiment son parrain. Tu peux tout me demander, lui apprit-il avec un sourire encourageant. 

    - Est-ce que je vais aller vivre avec toi maintenant ? 

    Harry cligna des paupières, surpris et en même temps ravi. 

    - Le voudrais-tu ? Demanda-t-il plutôt. 

    - Oui ! Tonna l’enfant. 

    Puis il se renfrogna un peu, perdant légèrement de sa splendeur. 

    - Qu’est-ce qu’il y a ? S’enquit Harry, inquiet. 

    - C’est juste que... On pourra beaucoup voir Oncle Fen et Oncle Jör ? Je... Ils vont me manquer, du coup... Lui avoua l’enfant avec un lourd soupir. 

    Harry sourit, amusé.

    - Eh bien... Il faudra voir avec eux, parce qu’ils vont vivre loin... Très loin... Commença-t-il à dire. 

    Le visage de Teddy tomba mais il tenta tant bien que mal de le dissimuler. 

    - Tu traverseras le couloir pour frapper à leurs portes pour les voir, termina-t-il en haussant les épaules, un petit sourire sur les lèvres. 

    Teddy releva vivement la tête. 

    - Quoi ? 

    Il pensait sûrement avoir mal entendu. 

    - Eh bien, je t’ai raconté ce qu’il m’était arrivé, douze ans dans une autre dimension, ce n’est pas rien. Et puis, je ne suis peut-être pas un loup-garou, mais Fenrir est mon Alpha, en plus d’être mon frère. Nous avons récupéré notre père, il est un peu hors de question que je les laisse partir comme ça. Et eux non plus, ne le veulent pas. On a prévu de vivre tous ensemble, lui avoua-t-il avec un sourire. 

- Sérieusement ?! Même avec M’sieur Loki ?! S’exclama-t-il avec excitation, se redressant sur le canapé, les yeux brillants. 

    Harry ne fit que sourire un peu plus en hochant la tête. 

    - C’est l’idée, en effet. Il n’y aura pas que nous, puisque... 

    Il soupira et grimaça légèrement. 

    - Tu es au courant de ce qu’il s’est passé à New York, quand je suis revenu. 

    Il avait aussi raconté l’histoire à Teddy, ce que Loki avait fait et ce que les supers-héros avaient fait eux aussi pour arrêter l’invasion. Le petit Serdaigle avait des amis de tous les horizons à Poudlard, et même si Fenrir et Jör ne l’avaient pas contacté pour ne pas le paniquer, les nouvelles de l’invasion avortée de New York avait traversé l’océan et les enfants de nés-moldus avaient même été mis au courant par leurs parents. 

    Teddy, quant à lui, n’avait vu qu’une seule fois Loki, et d’après ce que Jör lui en avait dit, ce n’était pas durant un moment de félicité. Loki avait été transporté pendant trois mois par un nouvel espoir de ramener l’âme de Harry de la Dimension Noire, avant que ce ne soit, comme toutes les autres, une impasse totale et abrupte. Teddy avait à peine neuf ans à l’époque, quand Loki était arrivé en trombe pour s'enfermer dans la chambre de son aîné, se roulant en boule dans son lit pour pleurer. Il était resté deux semaines, mangeant et parlant à peine, ne réalisant même pas que Teddy était là. 

    Les deux fils de Loki avaient expliqué au petit garçon ce qu’il se passait avec leur père, et Loki avait pu être trouvé les jours suivants enveloppé dans plein de couvertures et noyé sous les peluches magiques et moldues.

    Harry donnerait n’importe quoi pour voir cette image, bien que le contexte soit triste, il ne se doutait pas que ça ne pouvait être qu’adorable.

    - Parmis les super-héros de New York se trouve Tony Stark--

    Le regard de Teddy s’illumina et il gigota un peu plus, mais ne dit rien, laissant Harry parler. 

    - --et il se trouve qu’il est celui des moldus qui a compris en premier ce qu’il se passait avec Loki. Il est venu nous voir et nous a proposé de nous cacher de l’agence qui voulait arrêter Loki, et il nous a invité chez lui. Avec les reconstructions à faire dans New York, c’était plus simple pour pouvoir l’aider. 

    - Tu veux dire que quand je rentre de Poudlard, je vais aller habiter chez Tony Stark ?! Cria presque Teddy, les yeux écarquillés. 

    Harry fit mine d’avoir mal aux oreilles, parce que tout de même, c’était très fort, et ricana un peu. 

    - Tu le connais assez bien, alors ? 

    - Tu rigoles ?! C’est le meilleur de tous les temps ! C’est un super- héros, Harry ! Et pas comme toi, il a pas de magie ! Il s’est construit une armure aux couleurs de Gryffondor, typique vraiment, et il a sauvé des gens, c’est génial ! C’est le meilleur ! S’excita Teddy en bondissant sur le canapé, les yeux brillants. 

    Harry lâcha un rire. 

    - Je pense qu’il va être ravi d’avoir un petit fan comme toi dans la tour Stark, commenta-t-il. 

    - On va être à la tour Stark ?! Cria de nouveau Teddy. 

    Puis l’enfant se laissa tomber en arrière sur le canapé en lâchant un grand soupir. 

    - Ma vie est géniale, couina-t-il avec lassitude, comme s’il rêvait. 

    Harry renifla, dédaigneux. 

    - Je vois que tu es plus heureux dans l’optique de rencontrer Tony que de me voir de retour. Sympa, je retiens. 

    Teddy se redressa vivement, les yeux écarquillés. 

    - Quoi ? Non ! Non, Harry, je te jure, je suis super heureux que tu sois de retour ! Et puis, on va vivre ensemble, avec Oncle Fen et Oncle Jör ! Et M’sieur Loki aussi ! Non, ne crois pas que--

    Harry l’arrêta en levant la main et en se redressant pour le prendre contre lui. 

    - Calme-toi, Teddy, je te taquine, ne t’en fais pas, s’amusa-t-il mais tout de même un peu inquiet de lui avoir fait peur comme ça. Tout va bien, je rigole. Et puis, j’ai rencontré Tony et j’ai vu son armure, et je peux comprendre que ce soit impressionnant, déclara-t-il avec un sourire. 

    Teddy soupira de soulagement et se laissa aller contre son parrain avec un sourire, rassuré. 

    - ... Enfin, quand même. Tu l’appelles par son prénom ! Termina-t-il par souffler, apparemment un peu submergé par les événements. 

    Harry ne put que rire un peu plus fort en serrant son filleul contre lui. 

    Il s’était vraiment inquiété pour rien. Teddy était parfait, et Harry devait vraiment remercier ses frères pour s’être aussi bien occupé de son petit. 

    Ainsi, un poids qu’il n’avait pas réellement conscience d’avoir eu et qui l’avait étouffé jusque là, se dissipa dans sa poitrine. 

    Tout s’était bien passé, et tout allait très bien se passer, et Harry sourit dans les cheveux noirs striés de bleu de son filleul. 

 

.*.

 

    Tony se passa une main dans les cheveux, l’air un peu hagard, le visage froissé. Il n’était pas sûr de l'accueil qu’on allait lui réserver, peut-être aurait-il dû appeler avant de venir ? 

    L’ingénieur se passa une main dans les cheveux, ravalant un bâillement en défroissant son t-shirt du plat de la main. 

    Peut-être aurait-il dû se changer aussi, il était toujours dans son t-shirt aerosmith couvert d’huile et de cambouis. Aujourd’hui, il était un déchet. Ca ne changeait pas depuis deux semaines, cela dit. 

    Mais avant même qu’il ne puisse décider de rebrousser chemin, les portes de l'ascenseur bougèrent et s’arrêtèrent totalement, laissant Tony totalement amorphe, surpris, tout un mélange de sentiments qu’il n’avait pas senti depuis longtemps, ou plus exactement, il ne laissait personne le voir dans cet état. Sauf que...

    - Monsieur Stark ? 

    Tony cligna de nouveau les paupières et porta son attention sur Jör-bidule-truc-mais-toujours-très-senti qui haussait un sourcil en le voyant ainsi figé. 

    - Euh... 

    Il se frotta le menton et essaya de sourire. 

    - Salut ? Coucou. Euh... 

    Ils s’étaient plutôt bien installé, dis-donc. Il était véritablement jaloux de leur mojo voodoo ultra cool. Ca ressemblait un peu au penthouse, dans l'aménagement de l’endroit. Il y avait un canapé et des sièges, une table en bois et comme c’était un étage vide, des paravents étaient calés un peu partout et Tony était sûr que derrière eux se trouvaient des lits, un pour chacun d’eux. 

    Et des coussins. Partout. Il y avait des coussins de toutes les couleurs partout sur le sol, et Loki était même blotti contre la fenêtre qui donnait sur le vide, englouti de tout un tas de coussins. 

    - Est-ce que tout va bien ? 

    Tony reporta son attention. Il ignorait où se trouvait Fenrir, mais Jör était face à lui et Harry s’était même rapproché. Tiens, le docteur Granger et Pepper avaient pourtant déclaré qu’il était parti en Angleterre, il était déjà de retour ? 

    - Oui, je... 

    Pourquoi était-il venu, déjà ? Ah ! 

    - Je voulais te dire merci pour la... hm, potion ? Déclara-t-il d’un ton un peu hésitant en regardant Harry. 

    Le sorcier lui offrit un sourire. 

    - De rien, est-ce que ça a fonctionné pour vous ? S’enquit-il en lui faisant signe d’avancer. 

    Tony tituba un peu dans l’étage, parce qu’il ne mentait pas. Il venait vraiment remercier Harry pour ce cadeau bienvenu tout droit sortit de derrière les fagots qui lui avait offert une nuit mémorable. 

    - Oui.. Enfin, tu m’avais promis huit heures de sommeil, pas douze. Et pas que je n’allais pas réussir à me réveiller après, déclara-t-il avec un petit sourire en se frottant une nouvelle fois le visage. 

    Harry ricana un peu et l’attrapa par le coude pour le conduire jusqu’à un des fauteuils, non loin de Loki qui se trouvait être en train de dormir. 

    - Ca veut juste dire que vous êtes clairement en manque de sommeil et votre corps vous rattrape, expliqua le sorcier avec un regard entendu. 

    - Maiiis, Sabrina ! Je n’ai pas que ça à faire, j’ai plein de choses à faire, et passer mon temps à bailler et à fantasmer sur mon lit n’en fait pas partie ! Assena-t-il avec une moue. Si je ne me bouge pas, les autres vont commencer à se marcher dessus, et je ne suis pas sûr que l’un d’eux ne survive s’ils marchent sur la Widow. 

    Jör rit légèrement en lui tendant une tasse de--

    - Non, de l’eau avec des plantes, très peu pour moi, ronchonna-t-il. 

    Il était fatigué, d’accord ? Il avait le droit d’être ronchon. Parce que son corps ne lui obéissait plus, alors qu’il était totalement maître de son corps, et puis quoi encore ?! Ce n’était pas lui qui décidait, c’était Tony, et rien que Tony. Jör posa la tasse sur la table juste face à lui.

    - Faîtes-moi confiance, ça va vous plaire, s’amusa le benjamin de Loki, qui ronflait légèrement. 

    - Vous lui avez fait quoi, à ce pauvre gars ? Commenta l’ingénieur en désignant le Dieu de la Malice, se penchant tout de même pour accepter la tasse d’eau aromatisée. 

    Maintenant qu’elle était là, tout prête et toute chaude...

    - Rien de plus qu'à vous. Vous n’êtes pas le seul à ne pas pouvoir dormir après ce qu’il s’est passé, commenta Harry en s’installant sur le canapé, des papiers dans les mains qui ressemblaient à des parchemins. 

    Qui utilisaient encore des parchemins, de nos jours ? 

    Tony resta bloqué quelques instants sur les feuilles dans les mains du plus jeune, prenant une gorgée de l’eau sans même le réaliser. Il lâcha un petit bruit de plaisir surpris, parce que ça, ce n’était pas de l’eau, loin de là ! 

    - Mais quoooi ?! S’exclama-t-il en jetant un coup d’oeil mauvais à la tasse. 

    Jör fredonna de contentement en posant sur lui un regard amusé et un peu de supériorité. 

    - Oui ? 

    - C’est de l’eau. Chaude.

    - Oui. 

    - Avec des plantes. 

    - Oui. 

    - ... Ca a le goût parfait d’un café macchiato glacé que j’ai bu dans un bouiboui perdu en plein Palerme quand j’avais 14 ans, déclara Tony en haussant un sourcil. 

    Jör ne fit que hocher la tête avec un petit ricanement.

    - Vraiment ? Incroyable pour juste de l’eau avec des plante dedans, n’est-ce pas ? 

    Harry donna un coup de coude dans les côtes de son frère, qui couina et lui envoya un regard noir. 

    - C’est une boisson qui s’adapte à celui qui la boit, ça va vous détendre et vous pourrez même vous rendormir. 

    Tony lâcha un faux bruit de consternation outré. 

    - Vous m’avez drogué ! S’exclama-t-il. 

    Quoi ? Comment ? Ils avaient osé ! Tony pas content ! 

    Harry grimaça et Jör ne quitta pas son sourire. Il leva la main et désigna un petit interstice entre ses deux doigts. Les deux enfants de Reindeer Games parlèrent en même temps. 

    - Drogué est un bien grand mot, déclara le plus jeune. 

    - Juste un peu, s’amusa l’aîné. 

    Les deux hommes se regardèrent, à moitié amusé, à moitié... Tout autre chose, et Tony soupira. 

    - Je pourrais vous traîner en justice pour moitié moins, marmonna-t-il en leur envoyant un regard noir.

    Mais déjà, il sentait ses muscles crispés depuis son réveil se détendre, et la brume dans son cerveau se dissipa sans pourtant se mettre à tourner à plein régime comme il le faisait habituellement. Tony soupira de plaisir et se laissa aller dans le canapé, s’enfonçant dans les coussins sous le regard amusé des deux autres. 

    - Aucun commentaire, marmonna-t-il. 

    Il rouvrit un oeil et le posa sur Harry. 

    - Tu n’étais pas sensé être à l’autre bout du monde, toi ? 

    Le regard et tout le visage du sorcier s’illumina. 

    - Si. Je suis allé en Angleterre pour voir la famille de Gin - enfin, Pepper - , et après cela j’ai soudoyé la directrice de mon ancienne école pour me permettre de passer la journée avec mon filleul. 

    Son sourire était brillant et communicatif, et Tony laissa ses lèvres se courber un peu. 

    - Il va bien ? S’enquit-il. 

    C’était dans le dossier du S.H.I.E.L.D. du sorcier, qu’il était le parrain du fils d’un ancien ami de ses parents, le pauvre gosse orphelin suite à la guerre. 

    Harry acquiesça vivement et regarda son frère. 

    - Oui, on peut dire qu’il a eu de la chance. C’était sa grand-mère qui en avait la garde quand j’ai disparu, et Fenrir et Jör se sont présentés à eux quand ils ont senti que quelque chose n’allait pas. Elle leur a transféré la garde de Teddy pour s’il lui arrivait quelque chose, et quand elle est morte, ils l’ont élevé. 

    Jör agita la main avec un sourire. 

    - C’est normal, Harry, c’est notre neveu. 

    Le plus jeune rougit légèrement. 

    - Teddy n’est pas mon fils. 

    Jör haussa les épaules. 

    - Je pense sincèrement que si tu n’avais pas disparu, tu aurais terminé par prendre sa garde complète, peut-être alterné au début. Non seulement pour décharger Andromeda, qui se faisait vieille, mais aussi parce que tu n’aurais pas pu le laisser loin de toi, pas si tu avais ton mot à dire. Tu n’es pas comme ça. Peut-être que tu étais encore jeune quand la guerre a pris fin, mais finalement, tu aurais été son père, le premier homme de sa vie, expliqua-t-il. Il est de la famille, et on ne laisse personne derrière. 

    Tony résista difficilement à citer Lilo et Stitch, parce que ce n’était pas le moment pour les vannes, pas quand Harry baissa la tête pour tenter de dissimuler son sourire. 

    Le sorcier se secoua un peu et regarda Tony. 

    - Au fait... Si on est toujours là quand il va terminer les cours, il va sûrement venir ici pour les grandes vacances, lui apprit-il. Est-ce que ça va poser problème ? S’inquiéta-t-il. 

    Tony se redressa et secoua la tête. 

    - Non, pas du tout. JARVIS s'assurera qu’il ne puisse pas avoir accès aux parties dangereuses de la tour, comme les laboratoires ou les parkings, et j’espère que la civilité le gardera loin des parties privées. Mais mis tout cela à part...

    Il haussa les épaules. 

    - Je ne vois pas pourquoi ça poserait problème. 

    - Teddy est un enfant calme de toute manière, il n’est pas un garçon qui posera problème. Il est un peu en avance sur ses camarades et préfère lire plutôt que de jouer au foot, expliqua Jôr. 

    Il envoya un regard entendu à Tony. 

    - Et je parle bien du vrai foot, pas la chose étrange que vous avez ici, aux Etats-Unis, grogna-t-il presque. 

    Tony haussa les épaules. Pour le coup, il préférait le baseball. Le soccer avait son charme, mais il était d’accord pour le football américain, c’était bizarre. 

    - En tout cas, c’est un grand fan, s’amusa Harry en regardant l’ingénieur. 

    Ce dernier leur offrit son sourire canaille et leva le bras en poing.

    - Je sais, je suis le meilleur ! En tout cas, il ne faut pas que j’oublie de rajouter une chambre dans les plans de votre étage, si votre gamin vient habiter ici. Il va rester dans son école de magie anglaise l’année prochaine ? S’enquit-il ensuite. 

    Harry hocha la tête.

    - Je ne lui ai pas posé la question, mais je pense qu’il préférerait. Je n’ai pas envie d’encore plus le dépayser, avec moi de retour dans sa vie et Loki qui va aussi en faire parti, je ne vais pas l’envoyer à Salem, il a ses amis là-bas. Et Poudlard, malgré tout ce qu’il s’y est passé, a un certain charme. 

    Tony le regarda et haussa un sourcil. 

    - Salem ? Réellement ? 

    Le sorcier ne fit que rire. 

    - Nous sommes des clichés, Tony. Imagine-toi, on se trimbale en robe, on a des chapeaux pointus, des baguettes et même des balais volants. Est-ce que tu veux que je te dises comment on se contacte les uns, les autres ? 

    Tony l’observa un moment, amusé par ses propos. Il joignit les mains devant lui dans une position de prière. 

    - Pitié, dis-moi... par pitié, diiis-moi que vous vous envoyer des pigeons voyageurs, tu me ferais mon mois. 

    Harry fit une petite grimace désolée et secoua la tête. 

    - Désolé, non...

    Tony soupira. Dommage, ça l’aurait bien fait rire. 

    - ... On utilise des chouettes et des hiboux. 

    Tony explosa de rire. 

 

.*.

 

    - Tony ? 

    L’interpellé releva la tête de sa tablette. 

    Après avoir discuté un moment avec les enfants de Loki sur le gamin qui allait venir vivre avec eux d’ici un mois, Fenrir les ayant rejoint en chemin, ils s’étaient arrêtés le temps que Loki se réveille, puis étaient remontés tous les cinqs à l’étage commun - c’était ainsi qu’il allait être transformé quand Tony aurait terminé les étages pour les Avengers - et Harry, Jör et Bruce s’étaient attelés à la préparation du dîner avec Rogers et Barton comme commis de cuisine. 

    Cela faisait une semaine qu’ils étaient tous dans la Tour, et cela se passait plutôt bien, il fallait le reconnaître. Les tensions qu’il y avait pu avoir s’étaient dissipées, peut-être était-ce parce que les quelques personnes qui avaient encore des problèmes s’évitaient, tel que Barton et Loki, polis l’un avec l’autre, mais il ne fallait pas trop leur en demander ; et Loki et Thor, qui pour le coup, ne s’adressaient même pas la parole. 

    Ils ne mangeaient pas toujours ensemble, mais ils le faisaient assez pour avoir une certaine cohésion de groupe, une entente sincère, et Tony se surprenait à prendre plaisir à passer du temps avec eux. 

    Certes, il aimait toujours tendrement son atelier, bien que celui de Malibu ainsi que ses bots lui manquaient, mais il n’était pas rare que, lorsqu'il avait la possibilité de ne travailler qu’avec une tablette et son téléphone, il se traînait jusqu’au petit salon de l’étage où vivaient pour le moment les Avengers pour s’y installer et travailler. Ils n’avaient pas besoin de parler pour se sentir à l’aise, et il avait même surpris Nataliasha assez détendue pour être blottie dans un fauteuil, en jogging informe mais apparemment confortable, recroquevillée sur l’accoudoir en train de lire un livre. Elle n’avait même pas tressailli quand Tony s’était laissé glisser au sol face à la table basse pour s’y installer, usant du canapé comme dossier. 

    C’était ce qu’il faisait aujourd’hui. Les jambes pendantes de l’accoudoir, toujours dans sa tenue décontractée, il répondait à des mails pour Stark Industrie pour éviter que Pepper n’ait à lui crier dessus - oui, Tony pouvait prendre des initiatives, merci beaucoup. 

    Il se redressa donc un peu pour bien voir Harry, qui se moquait de sa position improbable au vu de son petit sourire et de ses yeux rieurs. Tony ne résista pas et lui tira la langue. 

    - Que puis-je faire pour toi, Gandalf ? 

    Harry leva les yeux au ciel, faussement exaspéré, et s’assit sur la table basse pour se pencher sur ses genoux, l’air un peu plus sérieux. 

    - J’ai besoin de ton autorisation pour quelque chose, commença-t-il.

    - Ok, tu as besoin d’un alibi pour avoir tué qui ? S’enquit Tony. 

    Le sorcier cligna des yeux et fronça les sourcils. 

    - Pourquoi j’aurais tué quelqu’un ?

    Tony haussa les épaules. Pourquoi les gens s’entretuaient ? Il n’en savait rien. 

    - Ok, alors quelle banque tu as dévalisé ? 

    - Non, il y a prescription, j’avais dix-sept ans, déclara Harry avec un petit sourire. 

    Tony s’assit plus banalement sur son siège, ne le quittant pas du regard. 

    - Ok, maintenant, je veux savoir, commenta-t-il. 

    - Pas tout de suite, Tony. Je t’assure que c’est une histoire très drôle et cocasse, il y a même un dragon d’impliqué, mais ce n’est pas le moment. J’ai besoin de faire venir quelqu’un ici, et je voudrais savoir si je peux. 

    Tony fronça les sourcils. 

    - Euh... oui, bien sûr, si tu veux. Pourquoi tu me demandes l’autorisation ? 

    Harry le regarda, peu impressionné. 

    - Parce que c’est ta tour, et que c’est impoli si je le fais ? De plus, c’est en quelque sorte une journaliste.

    Tony grimaça. 

    - Je n’aime pas les journalistes, bougonna-t-il. 

    - Je sais. Mais elle est sûre, le rassura-t-il. C’est une sorcière, c’est une chercheuse au départ, mais je n’ai confiance qu’en elle pour raconter ce qu’il s’est passé sans déformer la vérité, sans déformer mes propos. Hermione la connaît et Gin... Pepper aussi. Tu peux lui demander son avis avant toute chose. 

    Il soupira et se passa une main dans les cheveux. 

    - J’ai besoin d’annoncer mon retour, et pour ça, il faut malheureusement passer par la presse pour pas que ça parte dans des théories de complot farfelu. Et je n’ai confiance qu’en elle pour ça. 

    Tony réfléchit un instant. 

    - Ca ne te dérange vraiment pas, si je demande à Pep son avis sur la question ? 

    Harry sourit. 

    - Pas du tout, au contraire. J’aimerais la faire venir demain, ou après-demain. Mais si tu refuses, je la rencontrerais dans un café, ça ne me dérange pas, lui apprit-il. 

    Tony acquiesça et sourit lui aussi. 

    - Je te tiens au courant alors. 

 

    Le lendemain, Lady Luna Lovegood débarquait à la Tour. 

    Tony ne... Il ne s’attendait pas à ça. En fait, il ignorait totalement ce à quoi il s’attendait, mais juste pas à ça.

    La femme qui passa les portes de l’ascenseur de l’étage commun était assez petite, menue et sa démarche était presque sautillante. Un sourire léger et décalé était sur ses traits et ses cheveux blonds pâles flottaient sur ses épaules et dans son dos, un peu ondulés. Elle ne portait qu’une simple paire de jeans, un petit gilet bleu ciel sur le dos et un tas incroyable de bracelets, de breloques en tous genres, et... Est-ce que c’était des bouchons de bière autour de son cou ? 

    Pepper s’approcha en première, un doux sourire sur les lèvres et prit la femme contre elle dans une étreinte possessive. L’autre femme en fit de même, un éclat de rire aussi léger qu’un son de clochette résonnant dans la pièce, faisant frissonner Tony. Et il n’était pas le seul. 

    Harry avait demandé s’il était possible de l'accueillir dans le salon, pour qu’ils soient bien installés, abandonnant l’idée d’une salle de réunion, aussi vite que Tony le lui avait proposé. 

    - Non Tony. Sérieusement, ce n’est pas la peine. Premièrement, c’est une amie de longue date, que j’apprécie énormément, et je ne veux pas de formalité pour nos retrouvailles. De plus... C’est Luna. Crois-moi, tu comprendras quand tu la verras. 

    Et oui, maintenant qu’il la voyait, il comprenait. 

    Intéressé, il regarda autour de lui les réactions de chacun. Quand Harry leur avait dit au déjeuner de ce midi, qu’il allait accueillir une semi-journaliste qui allait s’occuper de prévenir le monde sorcier de son retour, les Avengers avaient poliment demandé s’ils pouvaient assister à l'entretien, voulant en savoir un peu plus. Tous étaient plus ou moins intéressés, et après lui avoir assuré qu’ils n’allaient pas le déranger et se faire tout petit, le sorcier avait juste haussé les épaules et hocher la tête. 

    Il leur avait dit que ça n’allait pas être très intéressant, que ça n’allait être que du réchauffé de ce qui avait déjà été dit ou lu dans son dossier.

    Tony savait mieux, et la famille de Harry aussi. Il y avait toujours une différence entre un rapport écrit et des souvenirs rapportés par le gars en lui-même. Ils étaient curieux, tous autant qu’ils étaient, mais c’était... Pour la bonne cause ? Quelque chose comme ça. Après tout, ils vivaient littéralement sous le même toit, il était de bon ton de s'intéresser au gars.

    Et Tony voulait savoir s’il avait quelques déclencheurs, quelque chose comme ça. 

    Si on lui posait la question, il n'allait pas mentir : c’était totalement et clairement de la curiosité malsaine. Il avait eu une vie totalement fuckée et en réalité, ils ne savaient tous pas vraiment comment son bannissement avait été fait. 

    Loki était là lui aussi, son fils l’avait convaincu de dire deux trois mots sur tout ce qu’il avait fait pour le ramener, mais le Dieu était encore un peu réticent. Discrètement, Tony se glissa à côté de lui et lui donna un léger coup de coude. Loki porta son attention sur lui. 

    - Ca va bien se passer, le rassura-t-il avec un clin d’oeil. 

    Loki haussa un sourcil peu impressionné. 

    - Ca, je le sais. Je n’ai pas quitté Harry des yeux pendant des années, et Miss Lovegood est bien une des seules qui mérite mon attention. Avec Miss Potts et Miss Granger, bien sûr, commenta-t-il en reniflant, dédaigneux. 

    Tony leva les yeux au ciel mais ne dit rien. 

    - Tony ! 

    L’ingénieur sursauta et se retourna vers Pepper, qui venait de l'appeler. 

    - Oh, pardon, désolé ! 

    Il trottina jusqu'aux deux femmes, un sourire sur les lèvres. 

    - Toutes mes excuses, Lady Lovegood, je manque à tous mes devoirs. Tony Stark, bienvenue dans ma tour. Faîtes comme chez vous, la salua-t-il avec un sourire et une poignée de main confiante. 

    La femme sourit simplement en hochant la tête, le regard un peu dans le vague, mais la poigne sûre. 

    Elle était, en quelque sorte, assez impressionnante. 

    Comment Harry avait-il fait pour grandir ainsi entouré de femmes de puissance ? Le Docteur Granger, Pepper, cette Lady Lovegood...

    Ils étaient tous des badass en Angleterre, ou quoi ? 

    - C’est un plaisir de vous rencontrer, monsieur, le salua-t-elle avec un sourire doux et une voix chantante. 

    Elle tourna la tête vers Pepper.

    - Je sais pourquoi tu m’as fait venir, Gin, lui dit-elle d’un ton doux. 

    Pepper ne fit que cligner des yeux, et un rire se fit entendre de la cuisine. 

    - Pourquoi ça ne m’étonne même pas ? Leur parvint la voix de Harry. 

    Le sorcier s’était réfugié dans la cuisine, pas vraiment sur le point de faire une crise de panique, mais pas loin tout de même. Il envoyait quelqu’un de son passé, et était apparemment plus à même de gérer une situation quand elle se présentait par surprise que quand il prenait le temps de préparer les choses. 

    Miss Lovegood eut un sourire encore plus grand alors que Harry se rapprochait, se frottant la nuque. 

    - Hey, Luna, la salua-t-il avec un sourire de travers. 

    Elle bougea un peu puis soupira de contentement, les yeux de nouveau dans le vide. Puis elle s’inclina, presque majestueuse, un genou sur le sol. 

    - C’est un plaisir de vous revoir, Monseigneur, dit-elle d’une voix délicate. 

    Harry rougit fort et se racla la gorge. 

    - Lunaaaa, souffla-t-il d’une voix gênée. Relève-toi, tu n’as pas à t'incliner devant moi, pas toi...

    Elle se redressa donc et haussa les épaules. 

    - Tu es un Roi maintenant, Harry, je me dois de te montrer le respect qui t’incombe, répondit-elle sérieusement. 

    Le sorcier soupira et croisa les bras sur son torse. 

    - Comment tu fais pour toujours tout savoir ? Marmonna-t-il dans sa barbe - qu’il avait rasé, pour ceux qui se poserait la question. 

    Lovegood rit doucement, de nouveau ce son de clochette, et se rapprocha pour le prendre dans ses bras. 

    - Je suis contente que tu ais retrouvé les tiens, Harry. Et que tu nous ait été rendu, lui glissa-t-elle à l’oreille, et si Tony l’entendit, c’était seulement parce qu’il était assez proche d’eux. 

    - Merci, Loony, lui répondit Harry d’un ton tout aussi doux, le nez dans ses cheveux. Ca fait plaisir de te revoir. 

    Elle se détacha de lui et prit son visage en coupe. 

    - Tu nous a tous beaucoup manqué, Harry, lui assura-t-elle avec un sourire. 

    Il l’observa un moment et plissa des yeux, suspicieux. 

    - Tu sais exactement ce qui m’est arrivé, c’est ça ? Demanda-t-il en boudant. 

    Elle ne fit que sourire paisiblement et Harry et Pepper soupirèrent de concert. 

    - Incroyable... Tu es incroyable, Luna, s’amusa Pepper en secouant la tête. 

    Lovegood haussa les épaules et porta son attention sur la cuisine, où les Avengers les regardaient fixement. Quand elle posa ses yeux sur eux, ils se détournèrent en faisant mine de ne pas les avoir fixés depuis son arrivé et elle sourit. Elle tourna la tête vers Harry. 

    - Et si tu me présentais ta famille ? Dit-elle avec amusement. 

    Harry acquiesça férocement et quand Lovegood s’inclina respectueusement devant Loki puis devant Thor avant même que le sorcier n’ait pu les présenter, les appelant tous deux Votre Seigneurie , Tony ne put que rire de leur tête consternée à tous.

    Pepper avait raison, cette fille était incroyable, et Tony l’aimait déjà. 

 

Sign in to leave a review.