Fenrir
PARTIE 2
Chapitre 3
Midgard : 2010
Loki
Le lendemain, Loki se matérialisa au milieu du salon pour y découvrir un Tony Stark endormit sur le canapé.
« Monsieur Loki, je vous demanderais de bien vouloir partir, Monsieur Stark est actuellement indisponible. »
Le Dieu fronça les sourcils, à deux doigts de réveiller le mortel tout de même, quand quelque chose qui lui avait échappé jusqu’à présent lui sauta aux yeux avec la violence d’un ours. Maintenant qu’il l’avait sous les yeux, il était choquant qu’il ne l’ait pas remarqué avant, mais c’était vrai qu’il était occupé à penser à autre chose.
Il fallait savoir que Loki, en tant de Mage, avait la capacité de voir la Magie. De ce fait, il aurait pu être aveugle mais pas handicapé pour autant car chaque chose existante possédait de la Magie, qu’elle soit vivante ou non. Cependant, il était tellement habitué que cette « vision » qu’il l’occultait totalement. Il lui fallait donc un effort volontaire pour voir la Magie.
Et à cet instant, se dressait l’éclat de Magie le plus pur et le plus impressionnant qu’il ait jamais vu.
« JARVIS. » s’entendit-il dire, incapable de détourner les yeux de la lumière éclatante qui émanait. « Pourquoi y a-t-il un cristal de Magie dans la poitrine de ton créateur ? »
« Je vous demande pardon ? »
« La dernière fois que j’ai regardé, Tony Stark était mourant et empoisonné par le dispositif dans sa poitrine, alors comment s’est-il retrouvé avec de la Magie à l’intérieur ?! »
« Monsieur Stark a simplement créé un nouvel élément pour remplacer le palladium. Puis-je savoir comment étiez-vous au courant de son état ? »
« Attend, tu es en train de me dire qu’il a créé artificiellement un cristal de Magie ?! » s’étrangla le Dieu d’une voix trop aigue. C’était impossible. Impossible ! Car si c’était vraiment le cas, alors ça voudrait dire que…
« Je peux vous assurer que Monsieur Stark a créé cet élément de toute pièce. »
Et Loki éclata de rire. Un rire puissant, qui venait du fond de la poitrine, honnête et brulant.
« Incroyable ! »
« Je crains de ne pas comprendre. »
Sa Magie chantonna, prenant toutes les couleurs d’Yggdrasil.
« Keske ? » Il se tourna vers Stark, que son rire avait visiblement réveillé. Éberlué, il le regardait comme s’il avait perdu l’esprit.
« Réalisez-vous Stark ? Vous avez créé un cristal artificiel de Magie ! Sans même savoir manipuler la Magie ou l’énergie d’Yggdrasil ! » Il rit de nouveau parce que c’était parfait. Stark était le meilleur allié qu’il aurait pu avoir. Des connaissances suffisantes pour créer un cristal de Magie, une force suffisante pour pouvoir se le greffer…
Un génie.
A eux deux ils pourraient mettre Odin à genoux.
Incapable de s’en empêcher, il se mit à tourner sur lui-même comme il le faisait enfant.
« Est-ce que vous vous rendez compte, Stark ? » Il se laissa aller à l’euphorie qui lui montait à la tête. Il lui sembla que le soleil n’avait jamais brillé autant. Ses enfants seraient bientôt dans ses bras, et Stark venait de créer sa propre Magie.
Pris par le moment, il réalisa qu’au moment du contact qu’il pressait ses lèvres contre les siennes. Sous ses doigts, une barbe rugueuse gratta ses terminaisons nerveuses. Il avait le coup du fer et de la noix de coco.
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Tony
Découvrir que vous veniez l’inventer un cristal artificiel de Magie n’arrivait pas tous les jours. En fait, ça n’arrivait jamais. Et pourtant, Tony Stark l’avait fait. Il pensait avoir découvert un tout nouvel élément mais en réalité, il avait découvert la Magie.
Chose également extraordinaire : Loki semblait perdre 10 ans quand il riait. Il avait ce genre de rire que l’on n’entend pas souvent, qui vient de cet endroit dans le cœur où s’accumule le bonheur, doré comme le soleil et gouteux comme le miel. Ce rire d’enfant quand il n’y a ni cauchemars, ni corps dans les placards.
Avait-il déjà rit ainsi un jour ?
Quand Loki riait, son rire rendait la pièce plus brillante, à moins que ce ne soit l’œuvre de sa Magie. Il le regarda tournoyer comme un enfant, captant la lumière.
L’instant d’après, il l’embrassait et il avait le gout du vent et de la pluie.
C’était comme embrasser une tempête.
Un clignement de paupière plus tard, il était loin, la fraicheur de la peau de ses épaules sous ses doigts, la couleur d’un cœur éconduit par un autre dans les yeux, le battement de cœur de la tristesse. Son propre cœur battait fort contre l’Arc, désirant plus, lui en voulant pour cela, et il avait la tête d’un enfant bon Dieu ! Il se fustigea mentalement pour être émerveillé face au brun.
Ses lèvres piquèrent. L’Arc fredonna.
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Loki
Le mortel le repoussa, avant de se racler la gorge et de se lever pour lui tourner le dos.
« Ouais. Bon. Revenons à nos moutons. Ou plutôt à nos enfants. J ? »
Le Mage se força à respirer pour faire diminuer ses battements de cœur et la joie qui piquait le bout de ses doigts. Une chance que Stark ne puisse pas encore la voir, car sa Magie fredonnait dans toute la pièce comme un essai de Fae.
JARVIS afficha deux écrans sur le mur à leur gauche, à l’opposé du bar. Sur le premier il reconnut une carte de Midgard, centrée sur l’Amérique, et le second présentait différents graphiques.
« Alors, d’après les informations que m’a donné sur leur localisation, j’ai pu créer un algorithme qui se basait sur l’impact de ta Magie sur le champ terrestre, en supposant que tes enfants avaient hérités de ta part vaudou. » L’ivresse qui lui donnait envie de rire le quitta brutalement et Loki s’approcha vivement.
« Comment ? »
« JARVIS avait enregistré un maximum d’info quand tu nous as fait par petite démonstration hier : mesure de la pression, du taux d’oxygène, fluctuation du champ magnétique, de l’atmosphère, des forces… Un peu de tout. A partir des données obtenues, j’ai cherché si quelque part sur Midgard ont pouvait observer des effets semblables. Et j’ai obtenu ça. »
Un large trait vert traversa la carte perpendiculairement aux continents, au niveau de l’Océan Pacifique, tandis qu’un cercle large marquait un point au nord du Canada.
Et trois minuscules points à travers le monde, enfants des enfants de ses enfants mortels, qui gardaient une part de sa Magie comme héritage.
« Voici Jor… Jorman… Jormu… »
« Jormungandr. »
« Voici Jor’ et Fenrir. »
Leur mère s’approcha suffisamment prêt de l’écran pour sentir sa chaleur et que sa lumière se reflète dans ses yeux. Ses enfants étaient là. Localisés, a porté de main. Il avait envie de pleurer et de rire en même temps.
Enfin.
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Tony
On aurait dit qu’il venait d’offrir un cœur à un enfant atteint d’arythmie cardiaque. Loki paraissait tellement heureux, qu’il ne put s’empêcher de sourire lui aussi. Même Pepper n’était pas si heureuse quand il lui offrait un cadeau. Mais il était vrai qu’elle ne cherchait pas ses enfants disparus.
La faible lumière dorée de l’écran lui éclairait le visage et ses yeux avaient pris une teinte émeraude incroyable. Non, pas tout à fait émeraude, c’était la couleur de l’espoir et des rêves qui se réalisent.
A l’idée qu’il l’embrasserait peut-être de nouveau de joie, son Arc brula et il sut à cet instant qu’il était perdu et condamné à chercher la courbe de son sourire sur toutes ses futures conquêtes.
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Loki
Il se tourna vers son sauveur, qui eut un mouvement de recul. Il posait sur lui un regard étrange, chaud et subjugué.
« Par Yggdrasil Stark, je ne vous remerciais jamais assez. Annoncez-moi votre prix, et je le payerais. Mais quoi qu’il se passe, vous pourrez me compter parmi vos alliés. »
La coutume Asgardienne voulait qu’ils s’offrent des bracelets en argent, symbole de l’alliance de leurs maisons. Loki doutait que la mode Asgardienne ne sied au milliardaire, mais peut-être qu’une bague… Il tendit les mains en coupe et guida sa Magie pour qu’elle forme de toute pièce la bague qu’il imaginait. Celle-ci répondit, chantant à voix haute, créant des mondes et des univers, brillant comme le soleil et veillant comme la lune. Il la sentit quitter son cœur, traverser ses veines, s’enrouler autour de ses doigts, se nourrir de son bonheur et de l’énergie externe.
La bague créée était simple ; sans gravure pour l’instant hormis quelques runes discrètes à l’intérieur.
« Tu viens de créer une putain de bague en argent à partir de rien. » dit le mortel, qui visiblement avait bien du mal à s’habituer à le voir utiliser la Magie.
« Pour illustrer notre alliance. Je l’ai enchantée pour qu’elle adopte la forme assortie à votre tenue pour que vous n’ayez jamais à l’enlever. Elle résistera également à toutes les températures, pour que vous puissiez travailler avec. Ici, vous pouvez voir Kenaz, qui me représente. C’est la Rune du Feu, de la Transformation, de la Création et de la Magie. Il y a Algiz, qui symbolise le lien avec le Monde Divin et assure la Protection. Votre Rune, Stark, est Ehwaz : mouvement, impulsion, voyage, renaissance. Essayez-la ? »
Un peu excité, c’était la première fois qu’il faisait ça, il regarda Stark la glisser à son index gauche. Ils regardèrent alors l’argent se modeler jusqu’à former un motif qui faisait penser à un circuit interne.
« Pepper va être jalouse. Il faudra que tu me fasses ça pour son anniversaire. J’dois faire la même chose pour toi ? Parce qu’une bague magique ça ne va pas être facile à dégoter, sauf si tu tiens à ce qu’elle te montre tes sentiments. »
« Je sais déjà quels sentiments je ressens, pas besoin de les montrer à Yggdrasil. » réplica Loki en trouvant l’idée stupide. Stark ricana à ses mots, le rendant bizarrement fier de sa remarque. « Une bague, ou un bracelet, tant qu’il est en argent, est la marque d’une alliance. »
« Je me sentirais mal de t’offrir un bracelet de fond de tiroir, alors ça peut attendre demain ? Vu que tu as créé la mienne, je devrais bien pouvoir faire la même chose. JARVIS, mesure son poignet. »
« C’est fait monsieur. » déclara l’IA après qu’un fin laser ait scanné son bras.
Ils se regardèrent en silence un long moment, souriant simplement. Mais quand son ventre se contracta et que Loki se souvint de chaque enfant mortel qu’il avait perdu, de chaque petit point à travers le monde, il eut envie de pleurer.
« Donc. » dit soudain l’inventeur entre deux toussotements. « Par qui est-ce que tu veux commencer ? Kaa ou le Grand Méchant Loup ? »
« Stark. » siffla Loki en guise d’avertissement, cessant de le poignarder du regard seulement quand il leva les mains en signe de reddition. « Je pensais aller chercher Fenrir en premier. »
« Roger (1). On y va ? »
« Maintenant ? » s’étonna le Mage. Il n’était même pas encore midi, mais il ne s’attendait pas à ce qu’ils y aillent avant le lendemain, pensant l’humain occupé. Qu’ils puissent accélérer était une excellente nouvelle maintenant d’Odin avait quitté le sommeil.
« Ton gamin est poinçonné par une épée depuis des siècles non ? Alors épargnons-lui quelques heures de souffrance. Sauf si tu ne peux pas. »
« Allons y. Vous devez emporter quelque chose ? »
« Tu as de quoi couper les chaines ? J, envoie Dum-E m’apporter ma mallette. »
« Tout de suite Monsieur. »
« Oui, chez moi. Vous devriez prendre votre armure. J’ignore comment Fenrir va réagir en vous voyant. » Il serait regrettable que Stark ne perdre une main comme Tyr. Tyr le méritait, mais Stark en avait grandement besoin.
Un étrange robot s’approcha en roulant, portant dans une grande pince une mallette rouge et dorée. Son armure, devina le Prince. Étant tous les deux prêts à partir, il empoigna l’avant-bras du milliardaire, essaya de ne pas frissonner face à sa chaleur, et les transporta jusque chez lui.
Sleipnir les fixa avant d’hennir et Cassiopée fronça le nez, visiblement mécontente de voir un inconnu dans leur maison. Assis à même le sol, un livre ouvert devant eux, les deux hommes les interrompaient visiblement dans une séance de lecture. Nyma entra silencieusement dans la pièce, s’essuyant les mains sur un chiffon.
Loki jeta un coup d’œil au mortel, curieux de voir sa réaction face à l’apparence de ses camarades et retint un sourire en le voyant estomaqué. Heureusement, il ne semblait pas dégouté.
« On ne fait que passer. Nous allons libérer Fenrir. » annonça Loki en récupérant la Flèche et la paire de ciseaux.
« C’est qui lui ? » demanda la jeune fille en se plantant devant Tony. Un peu irrité par son manque d’éducation, le prince lui envoya un regard noir qu’elle ignora.
« Tony Stark, génie milliardaire. » se présenta-t-il avec un sourire charmeur.
« Cassiopée, Sleipnir, Nyma, je vous présente notre nouvel allié. Stark, voici mes amies et mon fils. »
Cassiopée baissa les yeux vers la bague et grimaça quand elle comprit qu’ils allaient avoir à se côtoyer un moment.
« Nous serons de retour avant la nuit. » Loki s’apprêta à les transporter de nouveau quand Cassiopée s’accrocha à sa chemise.
« Attendez ! Je viens avec vous. » annonça-t-elle en Asgardien.
« Cassiopée… » soupira l’autre.
« Mon Prince, je ne veux pas que cette période recommence. J’ai déjà passé assez de temps à vous attendre des heures que vous rentriez. Vous avez accepté de nous emmener avec vous, alors ne nous laissez pas derrière. Et Fenrir connait mon odeur ! » Pinçant les lèvres avant de soupirer de défaite, il abandonna. Il avait toujours été faible face à son amie.
« Très bien. »
A moitié pour épater Stark, il créa l’arc le plus flamboyant qu’il l’avait jamais fait et planta la Flèche dans le mur. Le portail s’ouvrit, noir et tumultueux. Pas vraiment encourageant pour le mortel.
« Putain de bordel de merde ! »
« Après toi. » Le Mage lui adressa un regard et un rictus amusé, accompagnant ses paroles d’un geste de la main lui indiquant le chemin.
« Tu veux je rentre là-dedans. »
Un reniflement hautain et un regard moqueur plus tard, Cassiopée avait traversé. Apparemment vexé dans son égo d’adulte mature, Tony prit une grande inspiration, rassembla tout ce qui faisait de lui un suicidaire et se jeta dans le trou noir.
Le paysage était digne d’une peinture : un lac turquoise derrière eux, des cèdres aux couleurs vertes dressés vers le ciel sans nuage, des montagnes grises au loin. Et Fenrir était quelque part, si proche, à portée de main !
« Cassiopée, est-ce que tu considères les Ases comme supérieurs aux humains ? » demanda Loki dès qu’il eut passé le portail. Cassiopée esquissa une moue boudeuse.
« Ils ont une durée de vie si courte. Une tempête et les voilà mort ! S’allier à eux est— »
« Ne sous-estime jamais les Midgardiens. Stark est actuellement— »
Un étrange son attira leur attention : l’humain était en train de déployer son armure sur lui. Rouge et dorée, elle avait la prestance de Thor sans en avoir immaturité. En fait, elle allait vraiment bien au milliardaire. Une fois qu’il fut complètement recouvert, il ouvrit le casque pour leur sourire.
« On y va, ou vous voulez continuer à discuter en Elko (2)? »
Le mortel aimait définitivement employer du vocabulaire et des références inconnues pour l’embêter, aussi Loki ne chercha pas à comprendre.
Prêt de son cœur, le lien qu’il avait avec chacun de ses enfants s’agita. Sa Magie vibra, impatiente.
« Par ici. » indiqua-t-il en suivant son instinct de mère. Il saurait retrouver l’un de ses enfants au milieu d’une guerre opposant les Neufs Royaumes.
Ils n’étaient pas bien loin, et bientôt ils arrivèrent à portée de vue d’une grotte dont l’entrée était à moitié recouverte de lierre. De l’obscurité n’émanait que le silence mais ils savaient tous les trois que cela ne durerait pas.
« Restez ici. » ordonna le Dieu en s’enfonçant dans l’ombre.
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Tony
Ils l’entendirent chanter en Asgardien jusqu’à ce qu’un grognement sourd et bas ne fasse trembler les feuilles et s’envoler les oiseaux. Il vit clairement Cassiopée se retenir d’y aller, serrant des poings.
« Et donc, tu es une Magicienne toi aussi ? »
« Non Stark. (4) » s’agaça la jeune fille en lui lançant un regard noir. « Et je vous demanderais de bien vouloir arrêter de regarder mon Prince comme vous le faites. »
« Pardon ? »
« Ne pensez pas que je n’ai pas remarqué comment vous le regardez. Vous pensez que cette bague vous autorise à le convoiter ? Le désirer ? »
« Je ne… » Elle se planta devant lui, une ombre menaçante sur le visage. Elle semblait prête à lui arracher l’Arc.
« Que vous pourrez le mettre dans votre lit, l’exposer comme un trophée, lui arracher secrets et gémissements ? »
« Hey, arrête ça ! » s’écria-t-il en la repoussant. Elle tituba de deux pas en arrière, mais ne cessa pas de le regarder méchamment. « Je ne sais pas ce qu’il te prend, mais je ne compte pas faire tout ça. Peut-être que oui, j’ai effectivement regardé Loki avec intérêt, mais tu ne peux pas nier que ce gars est foutrementintéressant ! »
Il avait un rire divin et un cul à en faire rougir une nonne, alors excusez le de le suivre du regard. Mais de là à l’accuser de vouloir le baiser alors qu’ils s’étaient rencontrés la vieille, c’était prématuré.
« Mais je ne compte pas faire de lui mon trophée, ou je ne sais quoi ok ? J’suis pas un esclavagiste. J’essaye d’être toujours réglo avec mes amants/amantes et quand je veux qu’un coup du soir, je préviens avant d’accord ? J’suis pas un bâtard qui a besoin de la jalousie des autres pour exister. Si ton Prince est partant pour quelques flirts et plus j’dis pas non, mais c’est à lui de décider, je le forcerais pas. »
« Vous voulez lui faire la cour ? »
« C’est peut-être un peu exagéré, mais j’aime bien le principe de prendre son temps pour séduire. Mais est-ce que tu as, genre, le droit que t’impliquer là-dedans ? Si c’est ton prince t’es pas censé le laisser vivre sa vie comme il l’entend ? Est-ce que tu as fait le même speech à tous ses – potentiellement – amants ? »
La jeune fille renifla avec hauteur, et, oui, il devina qu’elle l’avait définitivement déjà fait.
« Écoute, petite… »
« J’ai des siècles de plus que vous, mortel ! » s’insurgea la rousse, dont les taches de rousseur crépitèrent de fureur.
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Loki
Il continua de chanter jusqu’à ce qu’il atteigne le fond de la grotte et la vaste chambre qui retenait son fils. Les murs étaient encore imprégnés de la Magie d’Odin, mais celle-ci était endormie par la déclaration de Loki.
Il arriva finalement face à deux gigantesques yeux verts menaçants. Fenrir grondait, grognait, effrayé et affamé.
« Maman est là mon cœur. Tout ira bien maintenant, je te le promets » sanglota Loki. Ses doigts tremblaient de vouloir passer dans sa fourrure.
Les ténèbres étaient vicieuses et coupaient la vue, cependant il parvint tout de même à glisser ses mains sur le pelage du museau. A l’instant où ils rentrèrent en contact, le Mage se retrouva prit dans un ras de marrée des pensées et de souvenirs, qui se jetèrent sur lui aussi violemment que si Fenrir déchirait son esprit de ses griffes.
Il revit leur séparation, la douleur insupportable dans la bouche, les chaînes brûlantes sur son poil, les ténèbres terribles dans lesquelles on le jeta. La peur et la colère, l’attente et la solitude. Il avait attendu sa Maman si longtemps avant de comprendre qu’elle ne pouvait pas venir. Et il avait été si furieux, car sa Maman aurait tout fait pour le libérer, il le savait, et que s’il elle n’était pas là cela voulait dire qu’ils l’avaient enfermé et lui faisait du mal et il les détruirait tous, il les mordait et les piétinerait et les déchiquetait et il irait sauver sa Maman, et—
Il revit la faim, les sorts et les enchantements qu’il avait tissé autour de lui le sauver encore et encore, l’empêchant de mourir.
« Maman… »
« Je suis là mon trésor, je suis là, Maman est venu te chercher. Tout ira bien maintenant nous allons vivre tous ensembles Sleipnir, Jormungandr, toi, moi et parfois Hel, et il y aura même Cassiopée et Nyma. » chuchota Loki entre ses larmes.
Fenrir gémit, faible et douloureux. Mais le Dieu pouvait toujours sentir son amour immense pour lui et sa joie contre ses doigts.
« Je vais couper les chaines en premier, mon ange, pour libérer ton corps d’accord ? Ensuite j’enlèverais l’épée mais cela fera mal, car ta peau a cicatrisé autour de la lame et il faudra rouvrir des plaies. Je suis désolé, je suis désolé. »
Il attendit que son fils lui donne son accord pour refermer d’un coup sec les Ciseaux sur le ruban de soie supposément indestructible. La lame le traversa sans trop de résistance et la chaîne tomba sur le sol. Le prince se retint de rire, mais ses mains tremblaient d’euphorie quand il coupa encore et encore jusqu’à ce que son fils soit libre de ses mouvements. Il regarda Fenrir faire craquer ses os, étirer ses muscles et ébouriffer son poil avec une délectation visible face à la sensation de liberté.
Son fils, magnifique et sauvage, bondissant pour avaler la lune, courant avec Cassiopée, se blottissant contre lui dans leur chambre.
« Je peux bouger ! »
« Oui mon louveteau. Mais maintenant je vais devoir te faire mal pour enlever l’épée…. Je vais essayer t’atténuer la douleur avec ma Magie d’accord ? »
Il projeta celle-ci autour des terminaisons nerveuses du Loup en l’implorant de diminuer autant que possible leur sensibilité. Arracher un bout d’épée plantée dans le palais de son fils était la chose la plus horrible qu’il ait jamais eu à faire. Fenrir geignait et jappait de douleur, tortillant son corps maintenant libre de ses mouvements.
Quand le Dieu comprit qu’il n’était pas assez fort, il hurla de fureur et se changea en géant pour tirer la lame d’un coup vif.
Quelques minutes plus tard, Fenrir fut apte à se lever et marcher. La plaie s’était refermée grâce à l’action combinée de la Magie de Loki, des sorts posés sur son fils et la propre Magie de celui-ci. Maintenant, mère et fils se dirigeaient vers la lumière, la main du Jötunn sur l’épaule puissante recouverte de la nuit.
« Quand tu seras dehors, je te laisserais chasser comme tu le voudras, mais ne t’attaque pas aux humains d’accord ? Jamais aux humains. Sinon ils chercheront à t’enfermer encore. » Il veilla à laisser une part de Magie derrière lui pour faire en sorte que la grotte s’effondre lorsqu’ils seraient loin. « Les deux humains qui sont dehors sont les alliés alors il faudra être gentil avec eux. »
« D’accord ! » Derrière eux, sa queue battait l’air avec impatiente et Loki rit. « Je peux y aller maintenant ? »
Il lui donna une tape sur l’épaule pour lui donner sa permission, et Fenrir était dehors de deux grands bonds.
(1) Roger : Expression de la phraséologie de l’aviation anglophone. Synonyme de « copy » ou « copy that » signifiant « j’ai reçu la totalité du message », équivalent à « reçu » en français.
(2) Elko : Langue inventée en 2002 par Ziecken Azuris, construite à partir des éléments mythologiques du monde entier et symboliques tels que la numérologie, la runologie, les théories et les philosophies. Elle est parlée en France, aux États-Unis et au Canada.
(3) : Cassiopée et Nyma ont appris la langue anglaise, afin de pouvoir comprendre et parler avec les Midgardiens.