À Brooklyn

The Avengers (Marvel Movies)
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À Brooklyn
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Summary
À Brooklyn, rien ne se passe comme prévu.Voici comment Bucky et Steve sont devenus amis inséparables et comment cette amitié a surpassé le déni et le refoulementVoici aussi comment Steve a entamé sa carrière d'artiste, et comment Bucky est entré dans l'armée.Un Slowburn, de l'art, de l'Histoire, un quartier et des garçons sans pères, dans le New York de la Grande Dépression.
Note
Si je vais jusqu'au bout, de 1931 à 2023, cette histoire sera racontée en cinq parties avec tous les tropes qu'on aime : friends to lovers, ennemies to lovers, triangle amoureux, slowburn, memory loss etc.Mais pour le moment, nous sommes à New York pendant la Grande Dépression, et Steve et Bucky sont de tout jeunes adolescents.Il n'est pas nécessaire d'avoir vu aucun film pour la lire. Les parties suivantes seront davantage intégrées dans leur récit, je vais m'efforcer de les rendre cohérentes en elles-mêmes mais le but n'est pas de re-raconter la saga, plutôt ce qui se passe entre les scènes.Malgré les recherches que j'ai effectuées, si des éléments historiquement improbables demeurent, je recevrai volontiers vos remarques.En ce qui concerne le passé des personnages, j'ai mélangé les sources, entre le film et les comics.Bonne lecture à vous
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chapitre 21

« Hello, Ruth, salue Bucky le mardi suivant.

- Bonjour ? » répond-elle espiègle, en imitant son intonation de l'autre fois.

Et comme il bredouille, ce grand imbécile, elle sautille, l'air de tout à fait rien, jusqu'à s'asseoir à côté de Mathilde. Là seulement, elle relève la tête et pouffe de son embarras. L'oeil malheureux et vif sous sa mèche brune, il soupire un petit sourire à la résignation calculée, que Steve s'efforce d'ignorer.

« Vous étudiez quoi de beau ? demande-t-il assez fort pour être entendu des filles depuis l'encadrement de la porte.

- Le Post-impressionnisme européen, répond Steve. Cezanne, Van Gogh ? « dégager du transitoire du quotidien l'éternel de la beauté ».

- Je ne suis pas sûr de saisir.

- Moi non plus. Mais les peintres non plus, sinon ils ne seraient pas si nombreux à essayer.

- C'est pas un peu désespéré ?

- Hum, fait Steve songeur. C'est bien d'avoir une quête.

- Qui y arrive, selon toi ? »

Steve réfléchit. Le professeur Mitchell arrive au bout du couloir.

« Je te dirai quand je les connaîtrai tous !

- Tu ne pourras jamais les connaître tous ! proteste Bucky. Dis-moi qui tu aimes bien !

- Toulouse-Lautrec !

- C'est un vrai nom, ça ? 

- C'est français.

- Comment tu écris ça ?

- Ça s'écrit pas, ça se peint !

- Bonjour jeune homme ? » demande le professeur dans son dos.

Bucky sursaute et fusille son ami du regard, tu aurais pu me prévenir.

« L'art moderne vous intéresse ? »

Les filles rient dans la classe.

« Tout m'intéresse ! Malheureusement je suis meilleur pour lancer une balle que pour dessiner. L'artiste, c'est lui ! 

- Ils sont inséparables, c'est adorable, murmure Patricia quand Steve ferme la porte en le saluant.

- Il est vraiment gentil, Bucky. » répond Ruth.

A la fin du cours, Steve se sent terriblement proche de Toulouse-Lautrec, infirme comme lui. On toussote dans son dos. Par habitude, il fait un pas de côté pour libérer le chemin. On toussote encore. Il se retourne et lève les yeux sur le joli visage de Ruth. Jamais il n'a été aussi près d'une fille. Il cligne des paupières. Son cœur se met à pétarader sans qu'on lui ait rien demandé et bien que son anémie l'empêche de devenir écarlate, elle ne retient pas sa tête de tourner.

« Pardon, j'ai pas entendu, souffle-t-il pétrifié.

- Je demandais, répète Ruth, les sourcils froncés, si on a le droit d'assister à l'entraînement de basket.

- Ah ? Oui, bien sûr, balbutie Steve, j'allais justement y aller.

- Ah. Bon, ben, très bien. »

Elle s'est retournée vers ses copines, qui ont terminé de ranger leurs affaires. Même si elles ne font pas mine de l'attendre, Steve se dépêche de faire son sac mais quand il glisse hors de la classe, elles ont déjà atteint le bout du couloir. Il renonce à les rattraper, il les préfère de loin. Il essaie de deviner de quoi elles parlent, à leurs têtes qui oscillent, aux mouvements de leurs mains, aux couleurs de ces mouvements qui s'échappent un peu dans l'air comme une traînée de poudre ou d'aquarelle, dans la poussière illuminée par les fenêtres. Ruth tient Mathilde par le bras, Patricia soupire. Elles se charrient et se bousculent un peu, elles aussi, avec plus d'élégance que les garçons qui ne pensent qu'à mesurer leur force. Elles mesurent et rivalisent d'autre chose, la grâce, peut-êt...

Une ombre s'est plantée entre les filles et lui, au milieu du sentier qui mène au gymnase. C'est Raymond Moore.

Dans des moments comme celui-là, il y a un détonateur qui craque en Steve, et si tous les signaux de la peur battent dans son corps, c'est parce qu'ils n'ont pas encore compris que c'était inutile. Steve lève le menton, darde le regard, alerte, tout à fait alerte et galvanisé par un je ne sais quoi qui flaire la justice.

Adrénaline

Mais, pas téméraire, il lève à peine un sourcil qui demande : qu'est-ce que tu me veux ?

Fâché qu'il ne soit pas plus impressionné, l'aîné clame : « Steven Rogers. » pour faire son petit effet. Derrière lui se tient un grand gars roux. Steve hoche vaguement la tête, ironique, bravo, tu es bien renseigné. 

« Raymond Moore, répond-il, bien renseigné.

- Tu allais retrouver ton cher Barnes, n'est-ce pas ? Viens, faisons donc le chemin ensemble, nous avons des choses à nous dire. »

Pourtant Steve est arrêté par le lourd bras du gaillard qui tombe sur son épaule. Les filles viennent de disparaître à un angle du chemin où surgit un second acolyte. Les cours de la journée sont terminés, le soir descend et les étudiants s'éclipsent, c'est parfait.

« Alors, Rogers..., répète Raymond, et le camarade serre son épaule. De l'asthme, c'est ça ? Dure la vie, mon pauvre gars. »

Steve le laisse parler, aussi vile soit la provocation. Moore n'attend pas de réponse, pas encore. Il va lui proposer quelque chose. Devenir un genre de protecteur, en échange de devoirs bien rédigés ?

« Tu dois avoir du matos à la maison pour soigner tout ça. Morphine, chanvre, opium, atropine, arséniate ?

- Tu es décidément très bien renseigné. », admire Steve, mais les doigts s'enfoncent dans son épaule, des doigts assez forts pour briser une noix. 

Steve a si mal qu'il ne sent pas, d'abord, l'autre main qui fouille sa poche. « Lâche ça ! » glapit-il en jetant des coups de pied et en se débattant. Le coude du gars s'enroule autour de son cou et étouffe sa protestation. Raymond brandit une fiole : « Théophylline ? T'as pas mieux ? » Steve ne répond pas, les yeux brûlants de rage, dardés sur Raymond. Dans sa tête, Bucky clame : écrase son talon ! flanque un coup de coude dans ses côtes ! A ces assauts, l'abruti ne frémit pas d'un cheveu. « T'épuise pas, moucheron. » Tu parles, Steve se débat mille fois plus fort, c'est pas de l'adrénaline qu'il a dans le sang, c'est un truc insondable, une rage originelle sur laquelle ces crétins versent de l'essence. L'autre doit resserrer sa prise sur son cou, à le faire bleuir. Moore panique et lui fait signe de lâcher. Hébété, Steve se sent tomber à genoux, plaquer au sol et immobiliser. L'air s'enfuit instantanément de ses poumons en lui arrachant un grondement. Le gars pèse sur sa scoliose, sa nuque, son menton écorché qui racle encore les graviers. Jamais il n'a été entravé ainsi. On tire la lanière de son sac. Indigné, il la retient mais on écrase son poing, jette le sac à Moore. Steve gronde, se débat comme un diable, fouetté par une sourde humiliation : « Lâche ça... lâche ! Laisse... mes affaires ! » proteste-t-il avec le maigre souffle qui lui reste. Si le gars ne bouge pas bientôt, il risque d'y passer.

« C'est mon acompte, ricane Moore en empochant un sachet d'aspirine et l'ampoule de théophylline. J'espère que tu trouveras mieux la prochaine fois... ça ne doit pas être difficile avec une mère infirmière.

Haha ! clame-t-il, délecté de l'étincelle de frayeur dans l'oeil de Steve. Le petit pote Bucky n'est pas très discret quand il s'agit de frimer auprès des nanas. Tu as sûrement la main sur d'autres substances intéressantes : lithium ? Barbituriques ? Laudanum ?

- On ne... peut pas se servir comme... ça, qu'est-ce que tu crois ! 

- Si ta mère tient un peu à son petit garçon, crache Moore, elle saura bien comment se débrouiller. Sinon, on va te cogner tellement fort que tu te la verras prescrire à vie, ta morphine, c'est clair ? Réponds ! »

Le gars qui immobilisait Steve à terre se dégage, mais ce n'est que pour laisser à Moore l'amplitude pour le saisir à la gorge. Le sang bat stupidement dans ses rétines, Moore doit le sentir pulser sur ses doigts. Réponds, crétin ! entend-il beugler avant d'être subitement lâché. Le pavé dur meurtrit ses paumes qui le retiennent de justesse. Les ecchymoses palpitent sur son cou, elles clament

Lève-toi !

Mais plus rien ne se passe. 

Les gars ont déguerpi. Alors, seulement, Steve se rend compte que son corps se préparait au combat et tout l'abandonne : sa trachée s'enflamme aussitôt d'une longue brûlure, ses membres maigres s'agitent de spasmes, il les secoue comme si ça pouvait les faire arrêter. Il se redresse, il ne faut pas attendre : s'il reste là, il s'effondrera, il y a déjà un gros truc qui gonfle dans sa gorge, qu'il ravale de toutes ses forces. Il fait trois pas, pour vérifier que son corps battu de nausée tient bon. Il se penche péniblement pour récupérer son sac vidé par terre, ses plumes écrasées, ses crayons cassés, cahiers en lambeaux.

Que faire maintenant ?

S'il ne retrouve pas Bucky comme d'habitude au gymnase, son ami lui posera des questions. Mais c'est impossible de se présenter dans cet état. L'attendre dehors ? Non, les filles sont venues lui faire des compliments, ça va tout gâcher. Steve en a marre de tout gâcher, marre que Bucky doive s'inquiéter pour lui, et le découragement le submerge, seule vague capable d'engloutir les autres douleurs, quelle veine.

Une chose à la fois. 

Je ne suis pas en état de parler. Rentre et réfléchis. Marche, marche. Il marche. S'essouffle, le sac trop lourd sur l'épaule, les meurtrissures vrombissantes, le malaise dans le tram où on le dévisage comme s'il était un voyou ou pire : un imbécile qui se prend pour un voyou et vient de se prendre une raclée. La menace de Raymond ne lui fait pas peur, pas encore, une chose à la fois. D'ici la semaine prochaine, il a le temps d'y réfléchir, de mettre au point un plan. Par exemple, cacher du poison dans les fioles. Fabriquer de faux comprimés. Des laxatifs, ça Sarah peut s'en procurer facilement, il ne reste qu'à dénicher un emballage de morphine pour leurrer cet idiot.

Rentré dans l'appartement, Steve n'allume ni la lumière, ni la radio. Il se lave à l'eau glacée, glisse une chaise jusqu'au placard au-dessus de l'évier et fouille la boîte à pharmacie qui contient un peu d'aspirine, d'adrénaline, de théophylline, de pénicilline et une tisane à la mélisse qui a le mérite de ne pas rimer avec le reste de la sinistre comptine médicinale.

Quelle quantité d'adrénaline faudra-t-il lui injecter pour garantir une surdose ?

Comment éviter à ma mère d'être accusée de complicité ?

Est-ce que Bucky me suivra si je deviens un fugitif ?

Ça ferait beaucoup trop plaisir à Bucky de profiter d'un petit séjour initiatique en prison, il vaut mieux ne pas lui laisser l'opportunité de se dénoncer à ma place.

Steve ne peut s'empêcher de sourire.

Où est-il en ce moment, il s'amuse avec les filles ? Il prend un verre au bar ? Il surveille Donald et l'aide à faire ses devoirs ?

Est-il fâché que je ne l'aie pas attendu ? J'espère que non. J'espère qu'il s'amuse beaucoup, assez pour nous deux, et qu'il ne pense pas à moi.



Le lendemain, Steve arbore son écharpe gigantesque malgré la tiédeur de l'automne. Ses yeux seuls dépassent du tas de laine, butés, rouges d'insomnie. Ceux de Bucky, bleu frais, le sondent, en face de lui dans le tram. Steve hausse les épaules. Bucky le cherche du bout du pied. Gêné, Steve dérobe les siens.

« Tu es malade ?

- Hum.

- Ça expliquerait que tu ne sois pas venu hier. »

Steve hoche la tête. Bucky lui donne un petit coup de genou.

« Tes copines sont venues.

- Ah oui, elles m'en ont parlé. Mais ce sont pas vraiment mes copines...

- Ça aurait pu si tu était venu : tu te serais assis à côté d'elles, votre admiration commune pour mes talents aurait nourri votre complicité, ton humour incroyable aurait achevé de les séduire... »

Steve pouffe d'un rire jaune, enfin, c'est ce que peut déduire Bucky à son mouvement d'épaules car la moitié de son visage est encore dissimulée. Il se sent bête de tant insister, et ça l'énerve, et il se sent encore plus bête. 

« C'était bien ? » demande Steve pour changer de conversation.

Des travailleurs entrent dans la rame, enroulés dans leurs effluves de mauvais café, de terre, d'huile froide et de misère.

« L'entraîneur m'a sélectionné pour rejoindre l'équipe qui participera au tournoi, le mois prochain. »

Les yeux de Steve s'éclairent pour de vrai.

« C'est formidable ! »

Bucky sourit. Il ne peut pas s'empêcher de chercher encore son genou. Avant d'être sûr que ce soit une bonne idée, il demande :

« Ça te dérangeait que les filles soient là ?

- Hein ? »

Steve fait la grimace. D'où sort-il ça ?

« Pourquoi ça me dérangerait ?

- Je ne sais pas. »

Les lumières barbouillent le visage creusé de Steve. Blanc jaunâtre des lampadaires, rouge et vert des feux. Mélancolie des matins. J'avais envie de te voir. J'avais envie que tu sois là quand j'ai été sélectionné. Je ne devrais pas me sentir blessé par quelque chose de si ridicule. Les filles ont été super chouettes et ça devrait suffire. C'est un peu égoïste : toi, tu ne seras jamais sélectionné, je devrais le comprendre, ne pas te demander de me consacrer tout ton temps. Mais je n'arrive pas à ne pas être contrarié. Steve regarde dehors. Bucky réprime un autre mouvement du genou et se penche vers lui. Il tire sur un pan d'écharpe pour dévoiler son visage. Steve ne peut pas s'empêcher de sourire, en secouant doucement la tête. Bucky tire encore, tire la langue aussi, malicieux. Un monsieur fronce les sourcils et toussote. 

« On va arriver, prétexte Steve en se levant.

- Il nous reste deux stations...

- Je suis malade, on va marcher, laissons nos places... »

Ils sautent côte à côte sur le bitume humide. « J'ai besoin d'un plan ! » clame Steve par-dessus le vacarme du tram qui repart, et Bucky entend sa voix comme si le monde entier était silencieux. Il ressemble à un épouvantail dans ses habits trop grands, quand il traverse la rue d'un pas affirmé en direction du lycée.

« Comment ? proteste Bucky en lui emboîtant le pas. Tu profites que je sois à l'entraînement pour aller te mettre dans les embrouilles ! Eh, arrête-toi quand je te parle, punk ! »

Il court après lui, feu follet des caniveaux new yorkais. Steve se débat en riant quand il le rattrape, les joues écarlates, forcément il doit crever de chaud là-dessous ! Steve fébrile, tendu, sérieux mais le rire tout proche parce que la prise de Bucky a beau lui rappeler l'agression de la veille, là, il y a toute leur amitié, ça n'a rien à voir. On râle autour d'eux, les piétons dont ils entravent la marche automatique. « Pousse-toi, Bucky, tu déranges !

- Toi, tu déranges ! »

Ils se bousculent, rivalisent imbéciles, jusqu'à une ruelle ; ils ricanent,

jusqu'à ce que Bucky dise :

« Steve. »

Oh Steve

De sa voix qui arrête le monde

Steve

« Qu'est-ce qu'il y a sous ton écharpe ? »

Steve blêmit mais aussitôt Bucky voit la colère passer sous sa peau comme de la lave, rayonnante, dans la pénombre où ils se cachent. Steve ne bouge plus. Sa respiration s'apaise et devient plus profonde. La main de Bucky quitte son épaule, prudente : elle a perçu un spectre d'humiliation de la veille. Il écarte un pan de laine. Dans sa tête, l'homme du tram toussote. Steve s'accroche au regard de Bucky, de toute sa confiance, au fond de cette ruelle, secrète peut-être, qu'est-ce qu'on y peut, pourtant c'est si étrange... Seigneur, que c'est étrange. Ses yeux se figent à la vue des ecchymoses sous le réverbère, mais Steve ne dit rien, noyé dans le bleu de Bucky, dont la main serre le tissu, effleure sa mâchoire éraflée avant de retomber. Il soupire silencieusement, sur son front, comme un lointain baiser. Steve pince la manche de son manteau, près de ses doigts.

« J'ai appris grâce à Raymond Moore que les médicaments se vendent bien. Ou alors ça sert juste à s'enivrer et oublier la misère ? Je ne suis sûr de rien. Mais il y a une niche !

- Steve.

- Il m'attend mardi prochain, ne le déçois pas !

- Ça, tu peux en être certain. Il va prendre cher, gronde Bucky, il va prendre super cher, j'te jure Steve, il en aura pour son argent. »

Steve pensait qu'il aurait pu rire, il n'y arrive pas finalement et ne se résigne pas à faire semblant. Leurs yeux se sont quittés mais ils n'osent pas encore bouger. Bucky lève un bras le premier, il le passe dans son dos pour remettre son écharpe

et Steve se méprend sur son geste

Sa tête tombe contre son épaule

Sa tête légère, ardente, les mains serrées sur les pans de son manteau, le visage enfoui dans son épaule,

et ses cheveux blonds dont l'odeur monte à la gorge de Bucky qui réprime un toussotement

Bucky embarrassé comme jamais

D'être heureux comme jamais

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