
Chapter 25
« Bon tout le monde est prêt? »
Carol , après avoir embarqué les valises et les sacoches dans le coffre, se mit au volant.
« où je me mets? » demanda Thérèse le regard à peine traînant.
« assieds toi à la place du mort » répondit en gloussant Carol qui, dans le même temps, se retourna sur Margot :
« tu es bien installée, ma chèrie? »
Thérèse se mordit les lèvres pour ne pas répondre parce que Carol la lorgnait discrètement .
À qui s’adressait-elle vraiment?
Carol ,s’étonnant encore de se trouver avec cette jeune femme qui représentait un danger pour la vie bien sécurisée qu’elle s’était forgée , pressentit qu’après ce voyage impromptu rien ne serait pareil. S’il n’y avait pas ce maudit mal de tête ; Heureusement, elle avait pris une aspirine.
« oui maman et toi Thérèse ça va?
-oui ça va... Carol je connais bien l’itinéraire; je t’indiquerais la route à suivre et j’ai pris ma carte Michelin pour toute sécurité ».
Thérèse s’étira dans son siège :
« Carol je pourrais mettre la radio?
-bien sûr mon ange »
« maman mais c’est moi aussi ton ange HEIN »
Carol se retourna et caressa la joue de sa fille :"bien sûr ». Thérèse se sentait bien et se projeta dans l’avenir ; elle enveloppa Carol d’un sourire tendre quand cette dernière , lui lançant un clin d’œil, démarra la confortable berline.
La route était libre et dégagée . Thérèse s’amusait de voir que tout était différent selon que l’on soit en moto ou en voiture... elle ne mit pas la radio.
Carol conduisait souplement concentrée sur la conduite. Margot posait des questions à Thérèse et Carol écoutait et la voix et les réponses.
Thérèse était une conteuse née ; elle avait une anecdote pour chaque village. Elle expliquait à Margot pourquoi il y avait des bornes sur les routes , comment deviner dans quel sens serait le prochain virage , comment anticiper les dangers de la route. Elle fit découvrir à Carol et à Margot une France qu’elles ignoraient ... les monuments aux morts, les églises, les collines, les falaises de craie, les spécialités gastronomiques parce qu’en France tout passe par l’estomac.
Carol découvrit ainsi le long de la route un pays qu’elle résumait à Paris et une jeune femme qui, insensiblement, traçait elle aussi son chemin particulier dans le cœur de Carol qui s’en défendait toujours. Thérèse n’était pas une artiste mais
elle aimait les belles choses . Et, à un moment donné et emportée par ses explications , elle dit ;
« c’est peut-être grandiloquent mais ça n’est pas exagéré... j’aime ce qui est beau et plus que jamais j’aime la beauté eet je la respecte chez les femmes » mais, gênée de son enthousiasme et intriguée par les sourires amusés de la conductrice, elle se tut préférant laisser distiller en l’esprit de Carol le compliment qu’elle venait de lui faire.
Elle put juste admirer le sourire retenu qui éclairait le visage de Carol...
Puis Thérèse mit la radio juste au moment où des travaux sur la route obligèrent Carol à s’arrêter. Elle ne comprenait pas très bien les paroles mais elle eut la surprise d’entendre Thérèse chanter et reprendre une phrase
« est-ce que ce monde est sérieux? » accompagnée d’un solo de guitare ; mais elle fut plus surprise encore de voir rouler sur les joues de Thérèse des larmes furtives.
« de quoi parle cette chanson exactement et qui est ce chanteur?... je n’écoute jamais de chanson française »
Thérèse essuya du revers les mains les dernières larmes :
« c’est l’histoire d’un taureau qui se retrouve dans une corrida et il croit que c’est un jeu; mais il déchante très vite , il sait qu’il va mourir et il pense aux prairies d’Andalousie qu’il ne reverra jamais. Il entend les cris de joie autour de lui et il dit qu’il ne savait qu’on pouvait rire autour d’une tombe... est-ce que ce monde est sérieux?
C’est Francis Cabrel et il chante avec un gros accent du Sud. Chaque fois que j’entends cette chanson je chiale comme une madeleine... c’est tout »
Thérèse était sensible et Carol devrait en tenir compte ; elle connaissait sa voix mais elle aimait en entendre les vibrations surtout sous le coup de l’émotion .
Elle nota que , curieusement, que Thérèse n’avait pas la même voix quand elle parlait à Margot. Elle faisait comme tout le monde adoucissant sa voix pour parler à un enfant. Mais Margot était différente et elle ne se gêna pas de le faire remarquer :
"Thérèse pourquoi me parles tu avec un accent si aigu?
-oh je ne sais pas …on parle toujours aux enfants comme ça pour faire comme eux
-oui mais enfin Thérèse c'est agaçant…quand tu parles à maman tu as une voix forte et douce . Quand tu me parles tu parles pointu et je n'aime pas ça
-oh tu sais je ne le maîtrise pas toujours…en fait, selon les circonstances, je ne maîtrise pas grand-chose
-vous êtes quand même bizarre vous les adultes".
Margot plongea dans la lecture et Thérèse put enfin entendre Carol …ses silences, sa respiration ; elle voulait profiter des silences de Carol pour en apprécier la richesse et ce que ça cachait. Ça lui permettait aussi d'approfondir la connaissance de cette femme fascinante et déroutante. Quand quelqu'un ne parle pas la conversation passe malgré tout
Elle aimait suivre des yeux la danse de ses mains qu'elle aurait voulu saisir et tenir et embrasser du bout des lèvres et pas du bout du cœur:
"à quoi penses-tu Carol?
-à la route….et toi à quoi penses-tu?"
Thérèse aurait voulu dire tout haut :
"à toi… à la douceur de ta peau sous ton chemisier qui s'ouvre au gré de l'oscillation du volant
j'ai envie que tu me demandes de t'embrasser…j'ai envie de tenir la main ou de poser une main sur toi…j'ai envie que tu me prennes dans tes bras parce que je veux te sentir, te humer, te faire rentrer pour tous les pores de ma peau..
Je pense aussi à cet autre être qui t'habite et qui te commande . en fait…C'est un mur, c'est une ombre ; pourquoi as-tu un côté si obscur, si ténébreux?"
Au lieu de ça:
"ben c'est une route que j'ai souvent faite et la faire en voiture me l'a fait redécouvrir
-ah oui tu roules très vite , je suppose
-ça dépend de mon humeur, de ma fatigue, de ce à quoi je pense
-tu penses en conduisant?
-oui c'est un moment unique …parce que la concentration nécessaire te permet de te focaliser sur les vrais problèmes"
Carol, qui avait mis des Ray-Bahn pour contrer le soleil aveuglant de cette fin d'été, siffla admirativement:
"motarde et philosophe…un mariage unique… finalement il s'en passe des choses dans un casque…
-mais pas que ,Carol"
Thérèse se retourna pour se rassurer; la petite dormait:
"homo dans un monde hétéro ; ce monde qui veut me changer, me faire rentrer dans le rang, qui me considère comme une abomination , comme une aberration...je suis ce que je suis…tout le monde me fait sentir ma différence…mais je suis honnête...on me juge sur ce que je semble être et non pas ce que je suis vraiment...Ce monde changera avant que moi je ne change".
Cette déclamation si sincère frappa Carol en plein cœur . À l'abri derrière ses lunettes de soleil, elle se sentit si humble et si faible par rapport à cette jeune fille qui se battait contre tant de choses ; pas les mêmes que les siennes…quoique , dans le fond , si…le droit de vivre ce qu'elle était.
Elle évitait soigneusement ce genre de débat parce qu'elle ne savait se définir que par rapport à ses filles…elle ne se trouvait aucune qualité à part celle d'avoir le sens du commerce et du goût…c'était tellement dérisoire qu'elle laissa tomber . Mesurant le désarroi de Carol au simple tremblement de sa lèvre supérieure Thérèse allait poser sa main sur son épaule :
"tu…"
Ce fut un moment suspendu où il lui semblait que tout pouvait être renversé, mais:
"maman on peut s'arrêter…je dois faire pipi" fit Margot debout sur la banquette arrière
Carol dompta ses tremblements et se posa brièvement la question de savoir pourquoi elle était dans un pareil état..
"ok …on s'arrête dès que c'est possible"
Carol jeta un coup d'œil sur Thérèse :
"tu connais un endroit?"
Thérèse soupira de regret voyant s'éloigner le début d'une possibilité d'un hypothétique rapprochement:
"oui dans 1 kilomètres il y a un petit village avec un joli bistrot et je m'arrête toujours là…drôle de coïncidence
N'est-ce pas?"
Le village était adorable mais ses rues si étroites obligèrent Carol à redoubler d'habileté pour ne pas toucher les voitures garées en totale anarchie. Une odeur de tarte aux pommes flottait dans la dernière petite rue qui menait à la palce principale du village .À l'ombre de vénérables tilleuls s'étalaient paresseusement de jolies maisons de pierre , indice qu'on n'était plus dans le nord. Un modeste café, comme on en voit dans beaucoup de villages en France, avec une terrasse à l'ombre les attendait dans un silence troublé seulement par le chant des oiseaux.
"c'est là?
-maman je suis pressée"
Thérèse sortit la première, ouvrit la porte arrière :"viens je t'emmène" et elles coururent dans le fond du café . Une femme petite et brune frottait le comptoir et essuyait les verres avec un torchon à carreaux. Carol lâcha un gros soupir de soulagement enchanté d'avoir une pause. Conduire ainsi n'était pas sa tasse de thé ; elle préférait sa Porsche qu'elle aimait dompter. Conduire une berline lui plaisait modérément ; elle coupa le moteur et s'appuya sur le dos de son siège fatiguée ; elle se posait toujours des questions à propos de sa présence maintenant et ici. Pourquoi?
"bonjour Chantal
-salut Thérèse . Ça va?
-on va aux toilettes ; il y a urgence
-fais comme chez toi…comme d'hab?
-oui et demande à la dame blonde dehors ce qu'elle veut
-à vos ordre chef"
Carol se résolut à sortir de la berline pour s'asseoir à la terrasse; elle se peigna rapidement avec les doigts sachant de toutes les façons qu'elle était toujours la plus belle. Elle n'avait qu'à le lire dans les yeux de Thérèse ; pendant tout ce trajet elle avait senti le regard discret , l'inspection audacieuse et respectueuse
et Chantal s'approcha :
"bonjour Madame il fait beau et bon pour une fin d'été n'est-ce pas?"
Carol était toujours surprise combien les conversations étaient si faciles avec les français…le temps la politique et la nourriture.
"oui il fait doux en effet
-qu'est-ce que je vous sers?
-un grand café au lait, une limonade
-ok pour Thérèse je sais…c'est ma cliente préférée.
-ah?
-oui elle est …spéciale mais je m'en moque. Il faut voir plus loin que les apparences n'est-ce pas?"
Carol eut honte ; cette femme avait raison… il faut toujours voir plus loin si on en a les capacités et une grande ouverture d'esprit. Nerveusement elle prit son étui et alluma sa première cigarette de la journée dont elle aspira profondément la fumée.
Il y aura donc toujours quelqu'un qui me rappellera que je ne vois pas qui est Thérèse?
Les toilettes étaient propres mais vétustes à l'image du café. Thérèse n'ignorait pas les difficultés financières de Chantal et cela l'attristait. Mais Margot sortit du cabinet dans un bruit de chasse d'eau
"voilà c'est fait…
"moi aussi je dois aller à la toilette mais reste avec ta maman ; j'arrive…mais lave toi les mains d'abord"
fit Thérèse en ouvrant la porte à Margot.
"j'ai pas envie
-je sais mais fais le quand même"
Thérèse ne savait pas si elle outrepassait ses droits d'obligée envers Carol.
"oui Thérèse" et la petite ouvrit le robinet et roula ses mains autour du savon suspendu. Elle s'essuya à la serviette toute propre et courut vers l'extérieur rejoindre sa maman.
Se retrouvant seule Thérèse se recoiffa un peu et se regarda dans le miroir rouillé :
"tu n'oses pas aller plus loin ; mais elle n'est pas prête et toi tu hésites toujours…putain"
Et elle frappé de la paume le mur carrelé. Elle devait se battre contre elle-même et contre ce qui habitait Carol…
J'ai aussi peur de sa réaction que de ses changements d'humeur si brusques…
Avant de sortir et toujours devant le miroir
Deux trous rouges au côté droit…
Deux trous rouges au côté droit…
Deux trous rouges au côté droit…
Contrairement à son habitude de discrétion elle claqua la porte des toilettes parce que la colère , toujours la colère.
Elle rejoignit rapidement la salle du café et Chantal la regarda :
"dis donc tu as tes règles?... ; je t'ai déjà dit que je n'aimais pas ça qu'on claque les portes
-excuse mais je suis un peu énervée
-ouai … Tu veux bien prendre le plateau…dis donc c'est ta nouvelle conquête? elle est aussi belle que Brigitte Bardot mais avec la fragilité de Romy…
-ma conquête…..bof…..oui alors là je n'irais pas aussi vite…je n'en suis qu'aux prémisses même pas aux préliminaires…mais elle me plaît infiniment et profondément ; tu sais avec elle j'ai l'impression d'être constamment au bord d'un précipice ou devant les enfers quand les Cerbères me guettent au premier geste que j'esquisserais pour sauver Eurydice…tu l'as bien cernée ; oui parfois je la trouve même trop belle pour moi.
-tu n'exagères pas un peu?"
Thérèse se recula comme pour dire une vérité :
"non je n'exagère pas ; j'espère et je redoute nos conversations. Tu sais ça fait des mois que je la cherche…les circonstances ne plaidaient pour aucune de nous deux. Si tu savais comme je dors mal ….elle me hante et c'est un luxe que je ne peux pas me payer. Tu sais Gaëlle et moi on a mis en route notre fameux projet et je dois me concentrer là-dessus . Carol me perturbe tellement"
Chantal l'entoura de ses bras et lui prit le menton:
"tu sais elle regarde constamment vers la porte ; elle t'attend. C'est tout …
-oui je lui pose un problème ; elle me voit certainement comme un boulet"
En haussant les épaules :"elle me plaît infiniment et"
Chantal déposa le plateau et se mit à chanter :
"ah tu me plais digue digue digueguedon …ah j'ai des légumes pour ta soupe du soir…cinq francs
-parfait . Je te les prends et je te règle tout maintenant…enfin voilà c'est un vrai nœud gordien cette histoire
-prends les légumes; ne perds pas espoir. Tu sais j'ai un petit don ; je t'avais dit que tu contrerais quelqu'un qui serait ton Alpha et ton Oméga…c'est elle
-oui je me souviens tu me l'avais prédit…pourvu qu'elle ne me soit pas fatale…j'ai la saudade quand je la vois
-elle sera fatale pour toi parce que c'est ton destin…tu ne pourras y échapper et elle non plus…quand elle sera à toi tu auras toujours peur de la perdre…faut prendre le tout et assumer"
Et elle colla un gros baiser sur la joue de Thérèse qui lui adressa un petit sourire triste.
Elle paya, prit le plateau et le sac et regagna la terrasse:
« mais que voilà une jolie serveuse » fit Carol
« la cliente est pas mal non plus », répondit Thérèse en lançant un clin d’œil qui plût à Carol.
Elle posa le sac , servit les boissons et s’assit à la table en mangeant des yeux Carol qu’elle pouvait enfin regarder de face.
« voici la limonade, le grand café au lait et mon chocolat chaud »
« Un chocolat chaud ? Comme une enfant » s’enquit Carol.
« non comme quelqu’un qui aime le chocolat... c’est un chocolat fait maison pas sucré du tout et amer.. tu sais ça ne change rien la différence d’âge ... rien à cirer » répondit Thérèse un peu vexée qu’elle lui rappelle sans arrêt leur différence d’âge.
Carol se moqua silencieusement de la réaction de Thérèse.
« Oh là là les adultes... toujours à vous chamailler » fit Margot en s’essuyant la bouche et remarqua les grimaces de sa maman.
« mais non on ne se chamaille pas ....on discute ma chèrie » rectifia Carol.
Là elle s’adresse bien à sa fille.
Thérèse se tut ; il en faudrait de la patience et de l’endurance pour avoir ce qu’elle voulait. .. Beaucoup de patience.
Son impuissance se traduisit par une bouffée de colère qu’elle eut du mal à retenir et un conseil de sa maman lui vint à l’esprit :
« respire un bon coup et marche un peu ça ira mieux »
sa maman marchait des kilomètres et revenait toujours épuisée.
Si elle se levait un malaise se serait installé et elle était trop dépendante de Carol pour le moment ... la mise au point aurait lieu plus tard. Mais elle se leva quand même pour évacuer ; il y avait encore du chemin à faire sous les yeux de Carol qui ne devait pas soupçonner quoique ce soit.
Thérèse tenait à se montrer sous son meilleur jour mais... à l’impossible nul n’est tenu.
« je vais marcher un peu et puis on s’en va
-tu nous laisses ici
-non je dois juste un peu marcher... pas longtemps. J’ai juste un trop plein à évacuer »
Carol, intriguée se rapprocha et Thérèse la regarda :
« tu m’as vexé Carol ; je ne suis plus une enfant. Je suis sérieuse. Je m’en fous de ton âge »
Carol se campa sur son deux jambes et mit ses mains sur ses hanches avec un air de défi :
« Qu’est-ce que ça veut dire?
-que je me moque de notre différence d’âge
-pourquoi t’énerves tu ainsi? Il n’y a aucune raison de se mettre dans cet état parce que
-parce que quoi ? »
La tension accumulée pendant tous ces jours si spéciaux faisait surface et toute la retenue que s’était imposée Thérèse ne tenait plus. Elle allait tout dire, tout déballer pour faire fléchir Carol et tout lui dire sans gêne et droit devant.
Mais ça c’était évidement dans les rêves de Thérèse qui, d’un coup, reprit son sang-froid et remit les pieds sur terre.
Ça tombait bien parce que Margot, à laquelle personne ne faisait attention, intervint à sa manière si particulière:
« ça continue ; vous vous chamaillez encore une fois ».
Thérèse devait tout rattraper :
« c’est de ma faute ; je suis parfois en colère pour des bêtises... tout le monde me le dit »
Carol se sentit responsable car elle ne voulait pas la blesser Thérèse.
Elle remarqua combien le souffle de Thérèse s’était fait plus rapide et comme sa veine jugulaire battait
Je l’ai blessée...
« Thérèse je suis désolée ; je ne voulais pas te blesser » et d’un élan qu’une fois encore elle ne maîtrisa pas, Carol lui caressa la joue.
« Je veux plus que ça maman... il faut lui donner un baiser comme quand je suis triste et en colère... parce qu’elle est triste et en colère »
Carol entoura de ses bras Thérèse don’t le cœur battait si vite qu’il ne battait plus et posa sur son front , son nez et ses joues de doux baisers. Les avait-elle sentis?... le tout sous les yeux de Margot qui riait à chaque étape puis:
« c’est bien maman mais maintenant on doit y aller ; je voudrais poursuivre la lecture de mon livre
-bon tes désirs sont des ordres ; Allez mes chéries montez en voiture et on repart »
Thérèse ,assommée et les jambes flageolantes mais cherchant à se souvenir et se disant qu’elle avait raté quelque chose, prit le cabas et le rangea dans le coffre . Elle prit place près de Carol et ne la quitta plus des yeux.