Fuir l'amour de peur qu'il ne se sauve

Carol (2015)
F/F
F/M
G
Fuir l'amour de peur qu'il ne se sauve
Summary
ceci est la version "française ; il est possible que j'ai laissé passer des fautes d'orthographede grammaire, de syntaxe , d'accord des temps etc.... je le fais pour les lectrices et lecteursfrancophonesmerci de votre éventuelle lecture ou relecturecertaines personnes peuvent être choques en découvrant la personne qu'est Carol mais c'est quelqu'un qui a été le souffre-douleur de sa mère et qui ne s'en remet pas...et parfois son côté cruel ressortavec moi il n'y aura pas de domination mais de l'égalité comme je l'ai sentie en visionnant Portrait d'une jeune fille en feu...Carol n'est pas dominatrice Thérèse n'est pas falote...
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Chapter 12

 

 

Carol éprouva le besoin de s'arrêter ; elle pensait avoir été suivie mais il n'en était rien. Une certaine inquiétude faisait jour …parce que c'était nouveau. Oui c'est ça nouveau.

À part l'amour que lui portaient ses filles…elle avait aimé un peu son père mais c'était si léger, si incertain car il ne s'était montré d'aucun secours. Quant à Harge… il était beau mais creux et si égoïste , n'aimant que lui-même.

 

Se retourner sur son passé était une épreuve parce que…il y avait aussi Anne…cette omniprésence qui flétrissait tout . Affronter cette ombre ténébreuse était une épreuve au-dessus de ses forces. Elle avait toujours reconnu d'instinct 

La faiblesse primaire qui avait entaché son existence…

pas d'amour, pas de reconnaissance , pas de soutien..se remémorer toutes ces années vides que la naissance de ses filles avait masquées...non c'était dur , voire impitoyable.

 La présence de l'attachement que semblait éprouver pour elle cette jeune fille la rendait si vulnérable.  Elle ne pouvait pas et ne devait pas être aimée. Elle refoula les larmes qui venaient ; elle ne renoncerait pas à la carapace qu'elle s'était forgée pour un attachement sans lendemain et qui apporterait  encore plus de questions . Il lui fallait de la sécurité , du confort et de l'acceptation .Affronter la société n'était pas son truc.

 

Il fallait oublier et passer à autre chose. Elle redémarra les mains anormalement crispées sur son volant. Retrouver ses filles l'aiderait certainement ; du concret , du solide, du confort quoi…jamais plus. L'amour de ses filles doit lui suffire ; elle écarta leur départ inévitable un jour ou l'autre et la solitude totale qui en suivrait. Dans les dancings on danse et rine de plus…….il fallait rentrer et retrouver sa confortable routine…

 

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Il faisait chaud mais ,dans cette grande maison patricienne, il faisait frais . Un vaste jardin la ceinturait de ses mille couleurs. Les hortensias et les rosiers se disputaient pour savoir qui avait les plus belles nuances. Les érables japonais rivalisaient de mille feux en attendant l'automne où la splendeur de leurs feuillages éclipseraient tous les autres … les allées étaient parfaitement tracées et la végétation foisonnait d'une apparente anarchie qui résultait du talent d'un architecte de jardin.

 

Mais il y avait un mais , un grain de sable ..oh pas grand-chose un jardinet tracé à la hâte entouré de vieilles briques rouges recouvertes de mousse où poussaient du persil de la ciboulette du thym du romarin de l'origan. Aux quatre point cardinaux des pots d'argile remplis de basilic grec, rouge et géant en marquaient les limites. On revenait à l'enfance  et à l'improvisation , à l'innocence. Il y poussait même quelques pissenlits , des coquelicots et du géranium sauvage aux tiges rougeâtres et aux fleurs violet pâle. C'était une autre vision plus libre , anarchique mais si séduisante…tout y était possible.

 

À la fenêtre contemplant à la fois  le jardin et son jardinet  se tenait Margot. Les doigts de la petite fille couraient le long de la poupée . Elle  s'énervait à essayer de boutonner le cardigan rose …la poupée ne l'intéressait pas vraiment non ce qu'elle voulait c'est que sa maman soit là...Les derniers mois de sa scolarité à NY avaient été si longs parce qu'elle ne supportait plus du tout d'être loin de sa maman. Jennifer était très gentille mais ce n'était pas Carol. Margot aimait sa maman d'un amour fou ; elle devait respirer le même air, voir les mêmes choses...être  là enfin.

 

Elle  traversa encore une fois la chambre où était Rindy pour jeter un coup d'œil vers l'entrée de la propriété :

"maman n'est pas là?"

Rindy soupira :

"tant qu'on n'entend pas le gravier crisser sous les pneus de sa voiture…"

 

Margot prit sa poupée par le pied et la jeta par terre :

"j'en ai marre des poupées…je ne veux plus de poupées

-qu'est-ce que tu veux alors?"

La petite arriva bien campée sur ses deux pieds et les mains sur les hanches :

"un train électrique et un château fort avec des soldats…et des voitures et un chat…

-et pourquoi?

-parce que je le veux"

Rindy reposa le magazine qu'elle feuilletait :

 

"c'est une très bonne raison ,Margot"

La petite observait soigneusement sa sœurs aînée. Puis, elle s'approcha ayant perdu son air provocateur :

"dis Rindy, papa…c'était vraiment mon papa? ?"

La question surprit Rindy :

"pourquoi me demandes tu ça?...qu'est-ce qui te fait croire ça?

-parce qu'il criait toujours sur moi…les papas ils aiment leurs enfants ou pas?"

 

Rindy prit sa sœur dans ses bras :

"écoute , il n'est plus là

 

-oui ça va je sais…maman cherche quelqu'un pour le remplacer…

 

-oui et non oui parce qu'elle mérite de connaître le bonheur , non parce que là où elle va elle sait qu'elle ne trouvera personne de bien "

Rindy fit une pause et devint songeuse:

"mais tu sais Margot sur le fumier poussent des roses…alors tout est possible"

 

Mais la petite ne voulait plus écouter ce qu'elle détestait entendre. Rindy la relâcha ; elle connaissait la brusquerie de Margot quand on abordait les sujets sensibles.

 

"je vais dans mon jardinet …crie quand elle arrive" tout en dévalant les escaliers.

 

Rindy lâcha un gros soupir quand, enfin, le bruit familier des pneus retentit dans la cour :

"Margot…maman est là" et elle rejoignit Carol dehors qui , sortant de la voiture, enveloppa sa fille aînée d'un regard aimant et toujours ravi.

"ça va maman?…Margot t'attend avec impatience…elle fait la gueule

 

-oui je sais c'est ma petite vampire"

 

 Elle déposa ses achats sur la table de la cuisine et alla dehors pour retrouver Margot penchée sur son jardinet qui était la centre de ses préoccupations.

"ma chèrie…alors ça pousse?"

Margot ne leva pas la tête. Carol, échaudée par ses échanges avec Thérèse, s'approcha doucement et posa les mains sur

les épaules de Margot qui enlevait, un peu … si peu les adventices qui déparaient son jardinet.

 

"oui mon persil va bien …ma ciboulette commence à fleurir ce sera bien sur des pommes de terre au four… enfin si on a le temps de manger avant d'aller à la DUCASSE".

Carol fit semblant de s'effaroucher et s'éloigna ; Margot resta accroupie.

"bon , lâcha Carol, Rindy on s'en va à la ducasse après avoir mangé…bébé  fait la sourde oreille"

Margot se releva et  courut vers la cuisine:

"maman tu n'es pas fâchée?...tu m'aimes toujours"

Carol se retourna et souleva sa fille dans les airs:

"beaucoup plus qu'hier et bien moins que demain"

 

Rindy avait su tout de suite que Margot était la bouée de sauvetage de Carol ; mais il fallait rester lucide et faire la part des choses. Carol avait besoin d'être aimée et reconnue , non seulement comme mère, mais comme femme aussi à part entière…il lui manquait ce quelque chose qui la poussait à faire n'importe quoi dans ses escapades nocturnes du week-end.

Elle gardait toujours en elle l'impression que Carol faisait ce qu'on attendait d'elle mais pas vraiment ce qu'elle voulait. Rindy le sentait eu égard aux sentiments mitigés que Carol évoquait à propos de Harge. Ce n'était pas de l'amour …c'était du conformisme et de la normalité.

 

Elle aurait voulu savoir comment ça se passait entre ses parents parce que , du plus loin qu'elle se souvienne, c'était …triste. Elle avait surpris des conversations plus qu'elle n'aurait dû…elle était très vite entrée dans le monde des adultes et elle n'avait pas aimé du tout ; elle devint la consolatrice de sa maman et c'était parfois si lourd à porter… l'arrivée de Margot l'avait un peu soulagée car la force de l'affection que lui portait sa petite sœur l'avait ragaillardie. Carol eut ainsi deux tendres médecins à son chevet.

 

Elle se dépêcha de rentrer dans la cuisine où Margot et Carol disposaient les couverts pour le déjeuner.

 

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Carol se leva de table :

 

"les filles, comme promis, on va à la ducasse"

 

Margot sauta sur place et battit des mains et Rindy fit la moue , ce qui fit sourire Carol :

"Rindy il faut tout prendre le bon et le moins bon et puis voir courir  et rire Margot n'est-ce pas déjà une récompense?...bon habillez vous en conséquence , il fait chaud et Rindy protection solaire pour Margot et toi ..tu t'en occupes ok?"

Rindy se leva  et prit Margot par la main :

"ok chef on se prépare"

 

Carol rangea la cuisine .

 Mais elle ne pût s'empêcher de prendre encore une cuillère de glace au café qu'elle laissa fondre dans sa bouche , puis elle monta dans sa chambre car elle devait elle aussi se changer.

Ce qui s'était passé le matin l'intriguait encore et ce fut distraite qu'elle inspecta sa garde-robe.

Rindy entra dans la chambre :" Margot veut choisir toute seule ce qu'elle va mettre

 

-notre bébé grandit…. J'ai fait une rencontre ce matin… la jeune femme qui m'a parlé hier soir…hey bien c'était le motard d'hier matin…"

 

Rindy eût un sourire malicieux :"jamais deux sans trois…comment ça s'est passé?"

 

Carol se laissa tomber sur son lit :" très chahuté…elle est mignonne quand elle est en colère…Thérèse"

 

Rindy remarqua une lueur dans les yeux gris bleu , une si inhabituelle lueur qu'elle fronça légèrement les sourcils.

 

"tu as dit mignonne?

 

-non je n'ai pas dit mignonne…tu te trompes" et elle se releva pour ouvrir sa garde-robe.

 

 Carol se rendit compte que quelque chose se passait  , qu'une nouvelle incertitude  s'insinuait doucement dans

sa vie…qu'est-ce que c'était? … elle ne voulait pas de ça….elle ne savait pas pourquoi , mais elle n'en voulait pas.

Elle se releva et considéra sa tenue.

"alors les filles on y va " fit Margot interrompant le silence qui s'était installé. Rindy observa encore Carol et se donna pour mission de voir et d'observer en restant  "Rindy qui n'aimait pas la ducasse".

 

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Il faisait chaud et le soleil si cruel révélait dans sa férocité la tristesse médiocre des baraques foraines.

 

L'air brûlant amenait  des odeurs de frites et de croustillons et nul ne pouvait y échapper. Mais Margot n'en avait cure. Elle traina donc Carol  et Rindy dans tous les manèges. Une foule populaire avait envahi les allées de la foire.

Un joli trio fendait la foule , ignorant les odeurs de sueur et de friture, comme la survolant.Carol ,en robe légère en shantung  beige et ses deux filles en short ,  avait l'impression d'être à Brighton. Elle n'était pas dans son élément…

 

Des mamans attentives s'occupaient avec tendresse et autorité de leurs enfants et Carol ressentait à chaque fois une certaine jalousie qui attisait une colère venue de si loin tissée de l'amertume qui était son quotidien dès sa prime jeunesse. Elle aurait tout donné pour avoir une maman aimante et attentive .C'était donc une tâche originelle qui minerait  toute sa vie…

 

Mais Margot était heureuse et la voir courir dans son short en jean et son tshirt jaune remplissait le cœur de Carol. Rindy était la plus attentive des grandes sœurs. Le flot ininterrompu de paroles qui sortait de sa bouche était une musique agréable aux oreilles de sa maman et rien d'autre ne comptait.

 

"maman je veux de la barbe à papa"

"maman je veux un ours en peluche"

"maman je veux pêcher les canards pour avoir une carabine"

 

"Margot on ne dit pas je veux , on dit j'aimerais…..

-mais, maman, les garçons ils disent je veux et on applaudit et moi je dis je veux et tu me dis que ce n'est pas bien… pourquoi?"

 

Rindy , ravie, se retourna vers Carol :

"Margot a raison….pourquoi?"

 

Carol souleva les épaules en un signe d'impuissance :

"vous avez raison ….dis je veux ma chèrie…exprime toi comme tu le veux"

 

Patiemment Carol et Rindy jouèrent avec les canards en plastique, elles tirèrent à la carabine à plomb, jouèrent à la loterie. Elles avaient fait le tour des manèges et le trio épuisé par la chaleur s'assit pour déguster une glace à l'eau ; en face du stand  il y avait une roulotte où une diseuse de bonne aventure prédisait l'avenir dans les cartes.

Carol avait toujours eu envie d'aller dans ce genre d'endroits pour essayer , voir ce qu'on allait lui prédire.

 

"Rindy , je vais aller voir la gitane, j'ai besoin de paniers en rotin pour une déco de la cuisine .. Emmène Margot au manège  des poneys et on se retrouve à la voiture"

Margot l'interrompit  :

"non maman dis  je veux aller voir la gitane et je n'ai pas besoin de prétexte" et elle mit la main devant sa bouche pour cacher son rire.

 

"d'accord maman…je parie qu'elle va te prédire le grand amour, le bel amour...enfin un amour mignon."

et Rindy éclata de rire.

 

 

"Nerinda ne soyez pas insolente" mais le ton de Carol ne savait pas être dur. Elle rassembla ses cheveux en une queue  de cheval et se leva laissant l'argent des consommations et du manège sur la table.

 

Ses deux filles s'éloignèrent sous son regard tendre.  Elle voulait connaître son avenir…mais elle avait besoin de paniers avant tout .La vieille roulotte qui se dressait devant elle ne payait pas de mine. la peinture s'écaillait et il émanait de cet endroit fermé une odeur de graillon et de crasse. Une jolie gitane la fixait avec insolence comme pour se défendre :

"mes paniers pour pas cher"

 

Sarah faisait fonction de diseuse de bonne aventure comme l'avaient été sa mère et sa grand-mère…tout le monde venait la consulter pour l'amour et l'argent. Elle avait un don pour la prédiction et il lui semblait que , peu à peu, elle le perdait parce que elle devait l'exercer gratuitement pour le garder . Il lui fallait bien  vivre . Les paniers étaient une bonne solution.

 

Elle vendait aussi des bracelets en jonc qu'elle confectionnait elle-même ainsi que des paniers en rotin et elle attendait le chaland assise sur les marches de sa roulotte dévisageant sans vergogne la grande femme blonde qui s'approchait.

"j'ai  besoin de paniers; vous les confectionnez vous-même?

 

-oui et j'en choisis les couleurs…tu es bien belle et tu le sais"

 

Carol, négligeant la remarque, se pencha et saisit les paniers qui l'intéressaient turquoise profonde et jaune d'ocre:

"50 francs pour les deux

-60 si vous me prenez celui là en plus" et Sarah sortit un panier où les deux couleurs choisies se mêlaient harmonieusement .

 Carol sortit les 3 billets de 20 francs que Sarah saisit rapidement ; ce faisant elle effleura les doigts de sa cliente.

Son regard s'aiguisa …elle avait senti quelque chose :

 

"madame je ne fais plus de prédiction parce que me faire payer pourrit mon don…mais vous avez acheté mes paniers"

 

Carol se redressa  , finalement elle l'aurait sa prédiction.

 

"attendez je vois que vous avez ces paniers là" et Carol désigna des paniers allongés garnis de toile

"oui , c'est pour le pain ; on met la pâte dedans et on attend que ça lève.

 

"j'en ferais autre chose...des jardinières…donne m'en dix et fais moi un prix"

 

"90 francs?

 

-80"

 

 la gitane soupira:

"85"

Carol sourit et allongea les billets.

 

La jeune femme se leva et l'invita à rentrer dans la roulotte ;elles prirent place sur un vieux canapé. Carol se laissa faire parce que c'était quelque chose de fascinant.

Elle saisit la main de Carol et en scruta l'intérieur, puis elle leva les yeux :

" le rouge à ongles assorti au rouge à lèvres…joli…j'ai senti quelque chose…bien sûr vous cherchez l'amour"

 

Carol se livra un peu à contre cœur :

 

" oui, mais tout le monde veut ça.. et aussi une union totale pour faire une vraie famille….pas facile...j'essaye"

 

La gitane ne leva pas les yeux et continua:

 

" vous avez déjà croisé cet amour  il y a peu ; quelqu'un vous aime depuis des mois une personne très timide , oui timide

Ne cherchez plus..

 

-pardon?

 

-oui ; je ne vois pas qui sait …je vois du blanc et du vent…de la pluie aussi…de la musique…..quelque chose à manger

vous fréquentez…la back room…sous ses yeux……je sens une présence très amoureuse près de vous"

 

Carol fut surprise ; aucune de ses dernières conquêtes ne convenait pour refaire une famille, aucun des hommes rencontrés ne convenait.

 

"vous êtes sûre?  Du blanc du vent de la pluie de la musique…

 

-tout est fugace mais je me suis concentrée ; je suis formelle…cet amour que vous cherchez est là, pas loin de vous…c'est quelqu'un de bien de sincère, timide qui n'ose pas grand-chose..si peu….maintenant  à  vous de le trouver et à l'accepter" et elle lâcha la main de Carol.

 

"pourquoi ne l'accepterais-je pas?"

 

La gitane  leva  les yeux ; elle savait que ses prédictions n'étaient pas précises parce qu'elles étaient vraies.

 

"votre fille…la plus âgée…..elle vous aime tellement  …elle veut vous protéger….les lignes sont formelles…désolée je ne peux pas inventer ce que je n'ai pas vu , ni senti…mais attendez"

 

Elle reprit la main de Carol:

 

" la personne qui vous aime est là et  je  ne peux pas vous la décrire car on m'empêche de bien la voir; C'est quelqu'un de timide qui se protège…je n'arrive pas à  voir cette personne…très timide et angoissée… des murs sont construits la journée et détruits la nuit… comme Pénélope… Ça ne va pas être facile"

 

Carol sentit l'impatience la saisir :

 

" pénélope ? Vous connaissez cette histoire?....pourquoi ne l'accepterais je pas cet amour? pourquoi le refuserais-je?"

 

 

 

 

La gitane aux yeux de feu lui jeta un regard fier et sans compromission :

 

"Bien sûr que je la connais  ; ce n'est pas parce que je vis dans une roulotte que je ne connais rien…c'est tout à fait toi cette réflexion… vous vous leurrez et vous passez votre temps à vous cacher à vous-mêmes qui vous êtes…il ne faut pas me la jouer princesse…..quant à vos amours…

la réponse est en vous et c'est à vous à le gérer…j'ai survolé votre passé  aussi et il y a des choses que vous dissimulez en vous…des choses tristes et laides dont vous n'êtes pas entièrement responsable…regardez les en face , assumez les et vous irez mieux"

 

Puis elle saisit l'index de la main droite de Carol :

"comment avez-vous eu cette cicatrice?

 

-je ne sais pas … peut-être quand j'était petite" Carol se troubla...comment était-ce possible?

 

-c'est la clé du problème…je le répète vous n'êtes pas entièrement responsable …mais assumez et ça iramieux…regardez votre passé en face…comme vous devez vous regardez sans indulgence et sans cruauté

 

-vous vous trompez .je n'ai rien à assumer...je n'ai jamais fait de mal à personne…c'est moi qu'on a blessé… les éléments que vous citez ..dans cette région c'est le quotidien"

 

 

Carol tenait de sa mère la faculté de s'éloigner et de faire sentir les barrières qui séparent des mondes différents.

Si elle était elle au départ de la consultation elle devint la créature de Jennifer quand elle se leva, le regard tranchant comme une épée de Cordoue  et dédaigneuse comme une aristocrate de la Fronde, et s'en alla  avec ses paniers…bullshits….

 

La gitane haussa les épaules et lui montra la porte :"allez ça y est la princesse est là... vous savez quand vous êtes assises vous ne l’êtes jamais que sur votre cul »

 

L’amour?... elle admet du bout des lèvres que , peut-être et avec beaucoup de précautions Thérèse correspondait à la description.

... mais il manquait la pluie... le blanc... ah oui peut-être le blouson....ça pourrait être une chemise blanche... quant au vent

Ici il n’y a que ça... pareil pour la pluie... foutaises.. Non ça n’est pas Thérèse... cela ne le peut pas.

 

Elle vit arriver ses deux filles et elle cria trop fort:

"tout s'est bien passé?

-oui maman " cria Margot encore toute énervée devant  Rindy soulagée . Cependant le regard contrarié de Carol ne leur échappa pas.

« Rindy viens m’aider pour les paniers... on rentre"

 

Tout le monde les prit et les deux filles échangèrent un regard interrogateur .Carol était contrariée et elle ne le cachait pas.

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