Fuir l'amour de peur qu'il ne se sauve

Carol (2015)
F/F
F/M
G
Fuir l'amour de peur qu'il ne se sauve
Summary
ceci est la version "française ; il est possible que j'ai laissé passer des fautes d'orthographede grammaire, de syntaxe , d'accord des temps etc.... je le fais pour les lectrices et lecteursfrancophonesmerci de votre éventuelle lecture ou relecturecertaines personnes peuvent être choques en découvrant la personne qu'est Carol mais c'est quelqu'un qui a été le souffre-douleur de sa mère et qui ne s'en remet pas...et parfois son côté cruel ressortavec moi il n'y aura pas de domination mais de l'égalité comme je l'ai sentie en visionnant Portrait d'une jeune fille en feu...Carol n'est pas dominatrice Thérèse n'est pas falote...
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Chapter 1

La Flandre française ....

c’est un plat pays dont les seuls hauteurs sont les terrils témoins de l’exploitation du charbon , et les églises...

Cette région meurtrie par les passages répétées des invasions allemandes , par les crises économiques provoquées par la fermeture des mines de charbon, avait insufflé à ses habitants une force de caractère et une grande volonté de se battre pour exister ainsi qu’une grande pudeur à se livrer.

 

Il suffisait de parcourir la région où abondaient les cimetières militaires anglais, allemands, américains, français témoins de ce passé douloureux et cicatrices marquant à jamais ce plat pays. Cet endroit de France avait payé le prix fort à chacune des invasions étrangères depuis si longtemps.... et puis il y a la mer sauvage , la côte qui n’est pas bétonnée, bordée d’immenses falaises qui donnent l’impression de tutoyer le ciel ; et puis ce vent qui souffle et qui balaie tout sur son passage...

et il y a les gens rudes, qui se taisent quand d’autres parlent et qui aiment leur région fut- elle ignorée et méprisée par le reste de la France.

Sur ce plat pays  monotone pour un œil distrait , à la recherche du clinquant un  joli village où le temps s'est arrêté…

Mais pas pour tout le monde . Une femme blonde grande , le visage triangulaire parfait et belle vêtue d’une robe blanche en parcourait les rues, ; elle venait de sortir d’une maison modeste qui arborait à l’entrée un panneau dont la peinture blanche n’était plus qu’un souvenir « Fleurs et fruits à cueillir ».

 

Derrière la maison de briques rouges si caractéristique de la région s’étendait un grand champ de fleurs .

Dahlias , tournesols, gerbera, roses anciennes s’y trouvaient , plantées en rectangles bien délimités. Un peu plus loin

Plus loin , en massifs épais, les framboisiers et les mûriers suppliaient qu’on les soulage.

 

Elle avait donc un panier d’osier rempli de roses anciennes et de tournesols ainsi que deux caissettes remplie de framboises et de mûres. Elle en avait mangé et ses lèvres étaient rouges du jus des mûres. Elle se dépêchait car elle voulait retrouver ses deux filles. Elle se dirigea donc vers une maison plus grande que les autres faite de brique rouge attirait le regard comme l’église d’ailleurs. Elle fit mine de sortir du village mais se ravisa ; ce serait pour plus tard.

Elle avait hâte de rentrer.

Le village ne résonnait que du chant des oiseaux et du claquement de ses talons, un pic vert tapait en creux. Les rouges gorges et les merles moqueurs leur répondaient. Leurs vols dessinaient d’improbables arabesques que Carol suivait du regard. Lorsque , soudain, une meute de motards traversa le village de part en part , détruisant ce fragile équilibre , ce court instant de bonheur; Ils roulaient vite et disparurent de suite inconscients du chaos qu’ils laissaient derrière eux

Cette équipée sauvage fut maudite de tous.

Un retardataire apparut silencieux et semblant rouler sur un nuage , pas du tout comme la horde

. Carol , qui devait traverser, en fixa le conducteur bien décidée à montrer son courroux face à ces... barbares qui troublaient l’harmonie qu’elle aimait tant.

La moto s’arrêta et le conducteur, d’un geste large à la limite de l’ironie, lui signifia qu’elle pouvait traverser. Sa colère disparut et elle répondit par une légère révérence. Il ne la quittait pas des yeux et resta longtemps à la regarder s’éloigner. Ce pouvait être un début de flirt mais les dés étaient pipés.

 

C’est ce que pensa Thérèse qui était profondément consciente que ce flirt était mensonger car cette belle inconnue ignorait qu’elle s’adressait à une femme; mais elle porta sa main gantée à sa poitrine ; son cœur battait plus vite que prévu... parce que...

 

C’était « Elle ».

 

L’incroyable créature qui provoquait tout le monde dans les dancings.

La déesse avec une pointe de vulgarité qui choisissait sa proie pour la nuit.

L’impitoyable prédatrice qui n’aimait que les hommes.

 

Cette femme que Thérèse épiait dans tous les dancings de la frontière franco-belge  était là  à portée de main.

Cette femme qui provoquait en elle des sentiments contradictoires , d'amour haine, que Thérèse voulait trancher.

 

 

Elle rêvait d'en connaître le nom ; elle en connaissait maintenant l'adresse. Une voiture klaxonna la ramenant à la réalité; elle monta sur le trottoir.

 

Elle continua de la suivre du regard parce qu’il fallait profiter du spectacle de la vie quotidienne d’une femme extraordinaire. Peu maquillée mais plus belle encore dans sa simplicité; fallait-il qu’elle soit superbe pour passer ainsi haut la main l’épreuve du plein jour. Elle sut à l’instant même ce qu’elle s’était toujours refusé à admettre. Cette vision magnétique et brute la confirma dans son désir et , surprise, dans son amour pour cette femme inaccessible.

 

Cette inconnue se retourna encore une fois et le vent malicieux plaqua la robe encore plus fort et Thérèse but goulûment ce qui lui a été offert par Eole....Elle redémarra doucement ne sachant quoi faire, un peu sonnée aussi d’avoir été aussi ... Audacieuse... mais protégée par l’anonymat du casque , elle se sentait comme Viola:Cesario dans la Nuit des Rois... une imposture.

Elle observait cette femme depuis longtemps , sa madone des dancings, sa dancing queen elle sut que c’était plus que ça... sans vraiment en être amoureuse... ce fut une révélation.

Bordel pourquoi tombait elle toujours amoureuse des hétéros???

parce qu’elles étaient plus féminines? Probablement .

Parce qu’elles connaissaient tous les codes de la séduction? assurément

Pourquoi alors que Thérèse plaisait aux lesbiennes... non il lui fallait l’impossible comme d’habitude.

Ça n’était pas un choix mais une fatalité assumée mais pas payante du tout.

Elle redémarra le cœur lourd... connaître l’endroit où elle habitait représentait une possibilité de l’entrevoir. La souffrance irait de pair ; c’était inévitable. Mais elle s’arrêta un peu plus loin ; elle suffoquait sous son casque été elle devait reprendre son souffle... pas question de rouler dans cet état de faiblesse. Elle savait qu’elle roderait dans le village dès que le cafard serait là... ce qui ne ferait qu’accroître sa douleur.

 

Elle roula bien plus vite que ce qui était permis...

 

 

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