Saint Seiya : La Terre d'Yggdrasil

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Saint Seiya : La Terre d'Yggdrasil
Summary
3 ans ont passés depuis la défaite du dieu Hadès aux mains d'Athéna et de ses chevaliers.Mais les braises qui avaient étés refroidies par cette victoire recommencent doucement à s'enflammer. Les dieux de l'Olympe n'ont pas dit leur dernier mot et l'armée d'Athéna a pris de nombreux coups au cours de la dernière décennie. Une décision s'impose à la déesse, mais elle ne pourra pas s'en sortir seule.Il est temps pour Athéna de reformer d'anciennes alliances, et d'en créer de nouvelles pour faire face à la guerre totale qui s'annonce.Et loin, très loin, au pied de l'arbre monde, une voix se fait entendre, très peu, puis de plus en plus fort.
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Prologue

ATHÉNA

 

J'avançais péniblement sur le sol rocailleux de la montagne. Au fur et à mesure que mes pas me portaient, je sentais la sueur perler sur mon front et le rythme de ma respiration s'accélérer.

Seiya aurait été furieux de me voir ainsi, mais je n'avais pas le choix. Moi seule pouvait accomplir cette mission. Il le fallait, pour le bien de l'humanité. Le bien de la Terre.

J'étais sûre de le trouver ici. C'était le dernier endroit possible. Je l'avais gardé en dernier parce qu'il est bien trop proche de l'Olympe. Si un éclaireur me voyait, ce serait ma fin.

Malgré cela, j'avançais, tâchant tant bien que mal de refouler la peur qui secouait violement mes entrailles. J'avais décidé par moi même d'adopter un corps mortel, il n'était pas question de me laisser aller de la sorte.

Plus je montais en altitude, plus le paysage se transformait. Les habitations devenaient de plus en plus anciennes, et l'on reconnaissait davantage l'influence des Olympiens. Il ne manquait que des êtres humains pour peupler les habitations anciennes. À la place, je voyait des chèvres brouter sur les toits des maisons. C'était logique. Après tout, beaucoup de divinités avaient décidé de rejeter les Hommes pour de bon, comme de vieux jouets qui ne les amusaient plus. J'étais l'une des seule Olympiennes qui avaient conservé de l'espoir à leur sujet.

"Toujours pas...Je dois monter encore un peu." Pensais-je, le regard dans le vague. Si mon intuition était la bonne, alors il se trouvait dans un temple sanctifié. Il n'y avait que dans un endroit de ce genre qu'il serait en sûreté, loin des regards et de l'emprise de ceux qui cherchaient à l'utiliser. Au fond, je n'étais pas mieux que toutes ces personnes, mais je n'avais plus le choix. La situation risquait de bientôt devenir plus que critique.

Il y a trois, j'avais, avec l'aide de mon armée, finalement réussi à détruire l'enveloppe d'Hadès, le dieu des enfers avec qui j'avais mené depuis les temps mythologiques d'innombrables guerres violentes et insensée. Il voulait faire de la Terre une planète dépourvue de vie pour étendre son royaume, et je refusais de le laisser faire.

Au début, nous étions plusieurs à nous battre. Certains plus férocement que moi, sans doute. Mais au fil du temps, je perdis mes alliés, soit par ce qu'ils se désintéressaient des humains, soit parce qu'ils avaient peur de faire face à l'alliance grandissante des Olympiens face à nous. Le conflit ne concernait à présent que les Olympiens, qui avaient la mainmise sur cette planète Terre. À travers les millions d'années, l'Univers infini ne cessait de s'étendre et des galaxies jumelles à la notre avaient vu le jour, motivant les divinités d'autres Panthéons à se les approprier.

De nos jours, les communications avec ces Dieux étaient rares. Le seul portail dont j'avais connaissance se trouvait en Russie et nous amenait sur la Terre d'Asgard, qui faisait partie du territoire des Nordiques.

Quoi qu'il en fut, je menais à bien ce combat, mais provoquait de ce fait l'ire de ma famille. Au début, il ne se passa pas grand chose, et nous crûmes la menace enfin éloignée. Mais depuis le début de cette année, les attaques s'étaient faites de plus en plus fréquentes.

Les Berserkers d'Arès, les Amazones d'Artémis, les Chérubins d'Aphrodite, et même les Messagers d'Hermès...

Jusqu'à maintenant, nous avions parvenus à nous défendre tant bien que mal. Mais ils étaient plus nombreux, et aussi douloureux fût-il de l'admettre, plus puissants. J'étais la seule dont l'armée était composée d'humains, et les pertes commençaient à se faire ressentir. Depuis le combat contre l'ancien traître Saga, nos effectifs chutaient encore et encore, et cela ne pouvait plus durer. Je devais prendre les choses en mains. C'est pour cela que je le cherchait désespérément.

Asclépios.

Le fils de mon demi-frère Apollon, et le dieu de la médecine.

Selon le mythe, il avait été foudroyé par Zeus, qui avait pris peur en découvrant le pouvoir dont l'Univers l'avait doté. Mais comme souvent, la réalité diffère de la fiction. On ne pouvait entièrement tuer un Dieu. Et il était tabou de le faire. Au lieu de cela, il avait été banni du monde divin, et formellement interdit d'utiliser ses pouvoirs, sous peine de connaitre un sort similaire à celui de Prométhée.

Il était le seul être, dans cette galaxie, capable de ressusciter les morts. Plus exactement, il avait la capacité de créer un corps viable, mais dépourvu d'âme. Il fallait alors invoquer l'âme du défunt afin qu'il puisse intégrer le corps et revenir. Et bien sûr, son pouvoir avait un prix, qui changeait selon la difficulté de la tâche. Plus le corps originel était décomposé, et l'âme de son propriétaire ancré dans le monde des morts depuis longtemps, plus il en coûtait. Il pouvait demander à ceux qui invoquaient son pouvoir de lui donner l'entièreté de leur fortune, leur prendre un sentiment qui les animait, par exemple l'amour qu'il portaient à quelqu'un, ou même un besoin, comme celui de manger ou de dormir. Cela ne n'amenait pas la mort, mais il choisissait toujours ce qui coûterait le plus à la personne. C'était un marché extrêmement sévère, mais juste dans la mesure ou il ramenait la vie d'un être vivant.

J'étais prête à le faire. Je devais l'être.

J'avais continuer à grimper jusqu'à ce que mes sens m'indiquent que je m'approchais dangereusement des frontières du monde divin. Pas un temple en vue. Je sentis mon coeur lentement sombrer au fond de ma poitrine.

-"Non non non...!" Je tâchais de rester le plus calme possible, consciente que le plus petit débordement de mon Cosmos alerterait les Sentinelles.

Avant que je ne perde le contrôle, j'entendis une voix m'interpeller dans mon dos.

-"Qui va la ?"

Je me retournai vivement. Cette voix...

Je le l'avait pas remarqué avant, mais je me trouvais juste à côté de l'entrée d'une grotte. Elle était assez bien dissimulée, je ne l'avais remarqué que parce que la voix en sortait. Je pénétrais fébrilement à l'intérieur, sûre de ce qui m'y attendait.

Il n'y avait presque rien à l'intérieur, à l'exception d'une paillasse jaunâtre et d'une vieille amphore aux bords fissuré. Un abri de fortune ma foi médiocre, mais qui semblait convenir à l'homme qui m'avait appelée.

Je reconnus son visage. Sa peau bronzée sur laquelle tombait une cascade de boucles blondes, et ses yeux dont l'éclat imitait celui du soleil. Aucun doute, il s'agissait du fils de son père. Mais un détail avait changé depuis la dernière fois que je l'avais vu.

Le côté droit de son visage n'était en rien semblable à celui de gauche. La peau n'était pas cuivrée mais brûlée, et une multitude de cicatrices blanches le barraient. Ses cheveux étaient blancs et filandreux, comme si ils pouvaient tomber sur ses genoux à chaque instants. Et pire que tout, l'éclat solaire de son oeil gauche était complètement absent. Il n'y avait à la place qu'un trou béant et sombre.

Je compris immédiatement que le mythe n'était peut être pas complètement faux.

Je gardais mon calme en le saluant.

-"Bonjour, sire Asclépios. Vous souvenez vous de moi ?"

-"Athéna...Que vous faites vous ici ?" Sa voix était rauque et basse. Il n'avait sans doute pas parler depuis des siècles, voir plus encore.

-"Vous devez le savoir, au fond de vous...J'ai besoin de votre aide, et j'aimerais si possible m'allier avec vous."

-"Une alliance ? Pour ? Vous pensez que j'ai envie que Zeus me grille l'autre moitié du visage, Athéna ? Hors de question." Répliqua-t-il, sèchement, comme je m'y attendais.

-"Vous avez raison, je vous en demande trop sans contrepartie. Mais, pour un marché..."

-"Une résurrection ?"

-"Plusieurs." Dis-je en fermant les yeux, craignant sa réaction.

-"Désirez-vous à ce point jouer avec la balance de la vie, Athéna ?"

-"Si je puis me permettre, Hadès s'est, pendant de longs siècles, largement amusé avec cette balance sans qu'on ne lui dise rien. Je souhaite reformer mon armée. C'est égoïste, certes, mais il en va de l'avenir de la Terre. Et..." Je me tus un instant, pour rassembler mes pensées. "C'est une utopie, certes, et qu'il se peut qu'il reviennent pour mourir encore par la suite, mais...si il est possible, je voudrais donner une seconde chance à ceux qui sont morts par ma faute, au cours des 16 dernières années."

Pendant un moment qui me parut une éternité, nous ne nous dîmes rien, nous contentant de nous regarder en chien de faïence.

Il finit par briser le silence de sa voix cassée.

-"Si je fais ce que vous me demandez, les Olympiens me tomberont dessus à la première occasion. Je veux l'asile dans votre Sanctuaire."

Je le regardais, envahie par l'espoir.

-"Oui ! Oui, bien sûr. Nous ferons tout pour vous garder en sécurité."

-"Mais, Athéna. Vous n'êtes pas sans savoir que beaucoup de chevaliers sont tombés dans vos rangs. C'est une lourde tâche que vous me confiez, et le sacrifice que vous m'offrirez sera à sa hauteur."

Je pris un moment pour pondérer mon enthousiaste et prendre la mesure de ce qu'il venait de me dire.

-"...Que me demandez vous de sacrifier ? En d'autres circonstances, je vous offrirais ma vie, mais dans l'immédiat, l'armée aura besoin de moi."

-"Je le sais, et ce n'est pas ce que vous me donnerez."

-"Quoi, dans ce cas ? Je vous écoutes."

-"Votre Cosmos."

Je le regardai, les mots figés dans ma gorge. Il continua.

-"L'entièreté de votre Cosmos. Vous vivrez, mais sans aucun pouvoir. Vous n'aurez plus de Déesse que le nom. Si vous êtes prête à accomplir ce sacrifice, alors nous avons un marché." Il me tendit sa bonne, attendant ma réponse.

Lentement je saisis la main qu'il me tendait, effrayée mais déterminée. Il n'était plus question de reculer, à présent.

-"Je compte sur vous, dans ce cas."

Ainsi, l'engrenage se mit en marche.

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