
Début
Fille savait travailler, le ventre vide, et survivre sur les morceaux de pain. Elle se souvenait à peine de l’effet du soleil sur la verdure des arbres et de la végétation. (Disparu en fumée, parmi les cris et les flammes). Il n’y a pas de verdure à la Tour, et elle ne voit pas souvent le soleil. Elle est située dans les cages souterraines, celle des niveaux inférieurs. Des fois elle voit d’autre enfant de son âge. Il disparaisse vite. Il y en a un qui est constant, travaillant sur les niveaux supérieurs. Le travail est dure, la nuit encore pire, les cris et les cauchemars résonnant entre les murs. Les salles de tortures sont trop proches de sa cage. Fille endure. Fille endure car elle ne sait faire que ça. Elle courbe l’échine et garde un sourire, un assez simple pour paraître sincère, une assez petit pour ne pas énerver les gardes, un assez grand pour activer un vieux réflexe, un tressaillement chez les adultes l’entourant. Fille sourit, et continue de s’échiner. (Les fouets sont douloureux, tout comme les décharges).
Dans le coin d’une cellule, un petit blob d’obscurité, encore informe, encore indéterminé, la faim au ventre, la peur à l’esprit, le vide à l’âme. Et il observe, regarde au travers des deux points blancs qui lui font office de yeux. Regarde les cages remplit d’humains à moitié mort, leur esprit vide et brisé, et ceux dont le corps dépérit de faim, de travail forcé.
Fille trouva le blob dans le coin d’une cellule. Agitant les filaments qui lui servaient de bras pour attraper un insecte, qui lui échappa. Elle sourit, brisa son morceau de pain. Lui offrant. Il le prit. Le blob n’avait pas de nom comme elle, et comme elle, était seul.
Le blob regarda l’humaine aux cheveux noirs qui l’avait nourri, partageant ses maigres rations. Une jeune humaine, une enfant, comme lui. Une qui murmurait rêves et histoire à voix basse. Et même lorsqu’il ne répondait pas, elle continuait. Il n’était plus aussi seul.
Le blob était un compagnon, un qui répondait à ses mots, un qui ne la fusillait pas du regard, un qui ne la frappait pas. ( Parfois, elle se souvenait de visage à moitié effacé (Elle n’avait pas de nom pour cette douceur)).
Le blob ne pouvait pas suivre l’humaine partout, mais il observait de l’ombre, glissant de l’une à l’autre, grandissant, jour après jour.
On l’attrapa, tirais ses cheveux, la traînant au sol, les larmes jaillissant de douleur, par reflexe, les deux hommes riants. Elle se débattait tant bien que mal. Elle savait ce qui arrivait à ceux emmené dans cette salle. Elle en écoutait les cris tous les jours.
Petit blob observait. Observait depuis le début ce que ces humains faisaient, ce que ces humains subissaient. Et petit blob regardait le sang couler et l’électricité parcourir le corps de son humaine. Et pour la première fois, la peur omniprésente, gravé et lacé dans son être, reste des milliers de cris des morts, laissa place à autre chose. Quelque chose de fierce, quelque chose de protecteur, alors que les hommes laissaient tomber leur ceinture. Quelque chose de violent. Il sortit de l’ombre, morphant, changeant. Une bête d’ombre, au bras aussi large que le torse d’un homme, à la fourrure dense, le blanc virant à l’écarlate, alors qu’un rugissement sortit de sa gueule, armé de crocs acérés, ébranlant la tour et résonnant dans ses couloirs. IL ignora les faibles efforts des mages de l’attaquer, écrasant les hommes qui osait blesser son humaine, et réunissant le frêle corps dans sa main, le berçant contre son torse. Le sang tachait sa fourrure sombre.
- Nu-e… créature de l’ombre…. Au… mille formes…. Au rugissement…. Dévastateur… vint le murmure faible, au travers de dents taché de sang et yeux mi-clos.
Nue gronda, sentant le vide appeler la petite humaine, alors que ces yeux se fermaient. Il ne pouvait pas la laisser disparaître, comme les autres humains. Et elle disparaîtrait ici. Alors il s’éleva de toute sa hauteur, dévoila les dents aux cadavres bougeant, et humains les animant et rugit, se jetant sur ses o̴̱̪̝̠͙̞͂̄̈̈́̍̄̒̄͊̚͘͝b̶̢̺̫̠̞̜̪̗̹͖͐̐̏̍̎̄͐͑̈́͘͜͝s̵̖̗̳̘̝̫͇̖̆̄͂̉͛t̶̰̖͒̑̍͝ǎ̷̬̺̻̝̔̇̓̍͒̑̉̀̚c̷̛̪͎͓̭̜̲̞̼̮̽̏̒̀͌̀́̈̓̒̋̚͘̕ͅļ̷̡̠͈̼̱̼̼̼̬̖̹̅̅͒̓̑͊͜e̴̡̢̟̫͖̰̗̗̟̼̭̣͓̮̊̊͊͐̈͂͌̕͝͝s̴̡̛͓̺̮̻̃̍̂̏̈̈́,̵̢̦̠̣̻̲̙̘̝̗͆͑͘̕ ̶̼̣͍̒͗͋̐͘p̷̘̹͔̝̝͈̹̫̗͈͕̳̈̽̈́̍̚͜r̸̛͔̩̙̬̈́̄o̸̹̹̘̺͓̯̤̝͔̼̮͂̽̔̓̓͒̀̀̉̋̑̐̚̚i̶̮͇̰̹̪̅͗͘̕̚e̵̡̡̛͉͓͓͉͂̃̒͌͂̀͠s̶̳̓̒̃.̷̨̧͖̪͙͍̦͓͇͚̫̭̏̊͜.
Porlyusca baissa les yeux sur l’enfant émacié sur son porche. Les haillons qui la couvrait était couvert de sang, ne cachant en rien les cicatrices qui la recouvrait, en addition des plaies encore à moitié ouverte. Elle soupira, la prenant dans ses bras.
Nue sourit dans l’ombre, étirant ses babines sur des crocs acérés, ses yeux luisant un instant de leur couleur blanc-doré.