Les aventures d'une Shôdaime à la retraite

Naruto (Anime & Manga)
Gen
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Les aventures d'une Shôdaime à la retraite
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Summary
Keiko Umino, fondatrice d'Oto et Shodaime Otokage était à la retraite ! Et elle comptait bien en profiter. Dommage que son successeur de fils n'ai pas reçu le message.
Note
L'histoire débute en octobre 289, lors du dernier chapitre de "Bienvenue à Oto", entre le moment où Naruto apprend qui est son père et le moment où Zabuza previent Iruka que Mei Terumi veut le voir.
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Je suis Grand-Mère !

Shibi dérapa, ses pieds soulevant des gerbes d’eau. Il ferma les yeux. Ce n’était pas comme s’ils lui servaient à grand-chose en pleine nuit.

Là !

Le tanto s’écrasa sur le bâton bô avec violence. Shibi amorti le coup avant de faire dévier la lame. Le frottement du tanto sur l’acier du bô fit jaillir des étincelles.

Le sourire sauvage de Keiko, aperçu un instant à la lueur d’une lumière fugace était terrifiant et exaltant.

Shibi lança sa jambe. Keiko avait déjà disparut dans une vrille agile. Usant le momentum de son attaque Shibi sauta en tournoyant, lançant kunais et shuriken dans la zone où il pensait que son adversaire était.

oOo

« Inari-sama, ils vont s’entre-tuer » murmura Shizuka, son cœur palpitant à toute allure dans sa poitrine.

La kunoichi et ses deux collègues avaient traqué leur Kage jusqu’à au bar du Shuriken Affûté. Là, les deux serveurs après leur avoir annoncé la quantité astronomique d’alcool ingéré par Keiko-sama et le dirigeant du Clan Aburame, les avaient dirigé vers un terrain d’entraînement.

Les Oto-nin avaient trouvé les lieux vides et pensaient s’être trompés d’endroit. Le claquement de l’acier les avaient détrompés.

Ils étaient arrivés à temps pour voir leur Kage bloquer un coup de pieds ravageur de la part de Shibi Aburame. La violence de l’impact avait fait déraper Keiko-sama sur plusieurs mètres.

Seul son sourire maniaque avait empêché les Oto-nin de se joindre à l’assaut. Keiko Umino s’amusait. Elle s’amusait comme une dingue.

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Les règles avaient été fixés dès le départ. Pas de Ninjutsu et pas de techniques claniques. Pas de genjutsu ou de fuinjustu. Et parce qu’il n’était pas marrant, Shibi avait également interdit les poisons.

Les deux équipiers s’étaient serré la main puis le combat avait débuté.

Keiko s’était lâchée. Elle avait attaqué en Taijutsu. Coups et parades s’étaient enchaînés. Poings et pieds avaient volés. Ils ne s’étaient fait aucun cadeau. Après tout, tous deux avaient été formés avec un Hyuga. Ils s’étaient pris de sacrées mandales dans leurs jeunesses.

Puis Shibi avait laissé tombé son long manteau et avait dégainé un long bâton bô fait d’acier renforcé. Il n’avait eu aucune pitié, prouvant son talent au bojutsu. Il se s’était fixé aucune limite. Keiko pouvait encaisser.

oOo

« Kami-sama, mais que font ces deux crétins ! » jura Shibuki en arrivant sur le terrain d’entraînement avec une équipe d’ANBU.

Sous ses yeux incrédules la Shôdaime Otokage et Aburame-sama étaient en train de se foutre sur la gueule avec une violence impressionnante.

« La délégation d’Oto n’a pas l’air inquiète », indiqua un ANBU en montrant les trois Oto-nin qui observaient le combat depuis un surplomb rocheux.

Shibuki jura à nouveau. Il était trop jeune pour ces conneries !

« Ils ne cherchent pas à se blesser », commenta Fuu.

Le dirigeant de Taki se tourna vers sa femme. La jinchuriki était une très bonne Senseur et savait dire les émotions principales d’un individu en analysant son chakra.

« C’est pourtant l’impression qu’ils donnent », grinça Shibuki en regardant la Shôdaime balancer une patate tellement puissante qu’elle envoya son adversaire voler à travers la zone de combat.

« Non… Ils sont… heureux. Ils s’amusent. » déclara Fuu

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Keiko feula en sentant l’un des os de son avant-bras se briser net. Le coup de Bô avait été puissant. Si elle ne l’avait pas bloqué, elle aurait pu y passer.

Changeant son tanto de mains, elle laissa échapper un ricanement mauvais. Shibi voulait jouer ? Elle pouvait jouer !

Le combat avait déjà monté en violence lorsque Shibi avait sorti son bô et qu’elle même avait dégainé son tantô. C’était une arme qu’elle utilisait rarement. Mais elle n’était pas l’Apprentie du Croc Blanc pour des prunes !

Shibi fonça, Keiko bondit. Il prit appuie sur un arbre pour la suivre. Elle vrilla, parant le coup. Un coup de pied dans le sternum repoussa Shibi qui roula dans la poussière. Inversant la garde de son arme, Keiko plongea. Son adversaire esquiva la lame d’un cheveu et se mangea un coup de pied dans le visage pour la peine.

Shibi cracha du sang. Ses lunettes avaient été l’une des premières victimes du combat. Il darda son regard trop pale sur Keiko. Il sourit, dévoilant ses dents teintées de rouge. C’était un sourire fou. C’était ce sourire qui hantait les pays des Oiseaux et des Crocs encore aujourd’hui.

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« Attendez ! » cria Gai, stoppant ses équipiers qui s'apprêtaient à bondir pour secourir leur Capitaine.

« Attendez… Il y a un rythme. »

« Quoi ? »

« Leurs coups sont rythmés. Ce n’est pas un combat. »

« Ça y ressemble pourtant vachement ! » s’exclama Susumu alors qu’un coup de Bô faisait exploser le sol.

« Ils combattent, mais ce n’est pas un combat. C’est un entraînement, voire un jeu. »

Susumu jura. Hochu n’était pas convaincu. Gai lui était certain de lui. Shibi-sama jouait avec son adversaire tout comme Lee et Neji pouvaient jouer. C’était violent et sauvage, mais il n’y avait pas d’intention meurtrière.

« Amateratsu-sama, tu as raison », souffla finalement Hochu. « Ils jouent. »

Alors que Shibi-sama échangeait des coups avec une Oto-nin, Gai observa leurs interactions. Ils agissaient en confiance. Confiance dans leurs capacités, mais aussi dans celles de leur adversaire.

« Ça me rappelle les entraînements de Minato et de la Folle. » commenta Hochu.

Gai fonça les sourcils avant d’être frappé par une révélation. Hochu Akadô avait été un équipier genin du Yondaime Hokage. Par contre il n’avait pas la moindre idée de qui était la folle.

« Ils se connaissent », déclara Susumu, annonçant à voix haute la conclusion à laquelle tous les Konoha-nin étaient arrivés.

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« Tu as perdu » siffla Keiko, son sourire gigantesque dévoilant ses canines trop aiguisées.

La lame de son tanto était plongé dans l’épaule de Shibi, le punaisant contre l’arbre.

« Tu es sûre ? » demanda Shibi avec le même sourire fou.

Les deux shinobis baissèrent le regard. La lame du kunai de l’Aburame était prête à se glisser entre deux cotes et perforer le cœur de la Dosu-hime.

Celle-ci, avec un bras cassé en deux endroits, était absolument incapable de se défendre si Shibi passait à l’acte. Tout comme Shibi ne pouvait se défendre, si Keiko continuait de trancher sa chaire jusqu’à l’artère carotidienne.

« Un partout, balle au centre », annonça Shibi.

Keiko éclata de rire.

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Tia Hashi se souvenait s’être demandée, lorsqu’elle était encore petite, ce que donnerait un combat de taijutsu entre des shinobis de rang S.

Elle avait désormais la réponse sous les yeux.

Destructeur.

C’était foutrement destructeur.

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Iruka poussa un long, très long soupir.

Sa mère, teinte en brune, avec le bras dans le plâtre le regardait avec un sourire satisfait. Sôjun et Takashi, tous deux habitués aux excentricités de sa mère, étaient mi-blasés, mi-dépités. Shizuka quant à elle semblait partagée entre la honte d’avoir foiré sa mission officieuse et sa peur de la réaction d’Iruka.

« Est-ce que je veux savoir pourquoi Chiba-sama m’a informé de la destruction d’un de ses terrains d’entraînement ? »

Le sourire satisfait de Keiko était une réponse en soi. Iruka soupira à nouveau. Bordel, pourquoi personne ne lui avait dit que la la réputation sérieuse de sa mère n’était qu’une façade et qu’en réalité elle était un gobelin chaotique ?

« Takashi-san, Sôjun-san, vous pouvez y aller. »

Les deux junins saluèrent le Dirigeant de leur Village et disparurent d’un shunshin. Iruka se tourna vers la chunin aux cheveux bleus.

« Shizuka-san, tout va bien, la mission est une réussite, ne vous inquiétez pas. Ma mère est incontrôlable et je n’aurais pas du faire peser cette pression sur vos épaules. Vous pouvez y aller. »

La femme salua bien bas son Kage, adressa un hochement de tête à Keiko puis fila sans demander son compte.

« Sérieusement Mam’ ? » demanda Iruka en faisant signe à sa mère de s’asseoir.

« On s’est un peu lâché, c’est vrai. Le prix des réparations a été inclus dans le traité signé par Shibuki. Je m’engage à rembourser Oto pour les frais avancés. »

« Tu me dois trois missions de rang S. » déclara Iruka.

Keiko accepta d’un hochement de tête.

« Tu as conscience qu’en te foutant sur la gueule avec Shibi, tu vas cramer ta couverture. »

« Je suis morte depuis quatorze ans pour Konoha. Personne n’imagine que je puisse avoir survécu. Shibi devra dire la vérité à Tsunade. Mais celle-ci ne fera rien de cette nouvelle. Rien de néfaste pour Oto. Au pire, elle va chercher à prendre contact. » expliqua Keiko en acceptant la tasse de thé tendue par son fils.

Dans la lumière tamisée du crépuscule, les ressemblances entre la mère et l’enfant étaient frappantes. Surtout maintenant que Keiko avait des cheveux noirs. Iruka secoua la tête avec une petite moue grimaçante.

« Nan. Tsunade a trop peur de Tou-san pour prendre contact. Et vu le chaos que la Racine continue de semer à Konoha, elle a clairement d’autres chats à fouetter. »

« J’aurai bien aimé te voir négocier cette alliance sans réléver ton identité », ricana Keiko.

Iruka lui jeta un stylo a la tête.

« En parlant d’alliance, Zabuza est revenu de mission avec une information intrigante. »

« Il a trouvé un autre Uzumaki lors de ses pérégrinations ? »

« Il a trouvé la Rébellion de Kiri. »

Keiko jura.

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Lors qu’en août dernier Kabuto était devenu père, il n’avait pas prit pleinement conscience de l’impact qu’aurait les jumeaux dans sa vie. Sur le papier tout était très clair. Il savait comment s’occuper d’un enfant, comment le nourrir, l’endormir, stimuler son activité. Il avait un prévisionnel détaillé des coûts que cela allait générer. Il avait même prévu tous les cas de figures que ce soit une mission longue durée, une maladie voire son décès. L’avenir des jumeaux était clair et précis. Puis la réalité était venue mettre un taquet à la théorie.

Kabuto était père.

C’était une erreur.

Non, il n’avait pas fait de galipette avec la mère. Ses enfants n’avaient même pas de mère.

Kabuto avait fait une connerie en tentant de cloner Hashirama Senju. Il était obnubilé par le challenge que cela représentait et par les gains pour le village.

Puis Arashi et Haku étaient nés. Leur mère porteuse avait foutu le camps. Et ces deux gosses s’étaient retrouvés sans personne.

Kabuto avait assumé ses conneries et les avaient adoptés. Et il s’était attaché. Ces deux petites larves inutiles qui ne faisaient que crier, manger, chier et dormir s’étaient creusé un trou dans son cœur. C’était inadmissible ! Kabuto passait son temps à s’inquiéter pour les petiots, alors qu’ils étaient à la Crèche du Nid, autant dire l’un des endroits le plus sûr de tout Oto ! Il n’était pas rationnel lorsque ça concernait Haku et Arashi ! C’était horrible.

Profitant que sa mère soit revenue de Taki, il lui posa la question.

Keiko Umino, kunoichi extraordinaire ayant cinq enfants biologiques et un adopté, sourit. Elle attira Kabuto vers elle et le serra dans ses bras. Le médic-nin lâcha un discret soupir de contentement en se bouinant dans l’étreinte de sa mère.

« Aucun parent normalement constitué n’est rationnel lorsque ça concerne ses enfants. »

« Mais. »

« J’ai menacé le Sandaime Hokage de lui coller mon pieds dans les parties s’il s’obstinait à vouloir qu’Iruka passe genin à 6 ans. Ton frère a arraché la tête d’un homme a main nue lorsque Log a été enlevé. Tu penses que ce sont des réactions rationnelles et mesurées ? »

Kabuto fit une mine boudeuse. Il voulait que sa maman lui donne une recette miracle pour arrêter de s’inquiéter, pas qu’elle lui dise que cette angoisse constante pour les deux têtards était normale !

« Tu t’inquiètes toujours autant pour nous ? » demanda le médic-nin.

Keiko hocha la tête.

« Je m’inquiète toujours, mais d’une autre façon. Je sais que vous pouvez vous défendre seuls, mais vous restez mes bébés. Même maintenant qu’Iruka est Nidaime, que Raidô est enfin à Oto, que Mitsuki est dans l’ANBU, que Tenten est une Epéiste du Son et que tu sois l’un des plus brillants médic-nin d’Oto, je m’inquiète pour vous. Je veux que vous soyez en bonne santé, heureux avec une vie accomplie. C’est le lot de tous bon parents. On s’inquiète pour notre progéniture. »

« Donc selon toi, je suis un bon parent. »

« Pour l’instant, oui. Tu veilles au bien-être et à la sécurité des jumeaux. Lorsqu’ils seront plus grands ils te fournirons d’autres sources d’inquiétudes et tu auras d’autres défis à relever. Mais tout ira bien, ne t’inquiète pas. »

« Ça me terrifie Kaa-chan. »

« Je trouverai étrange que ce ne soit pas le cas. Si tu as le moindre problème ou si tu a besoin d’une pause, viens nous voir ton père et moi. On est pas loin. »

Kabuto gloussa.

« Vous êtes même la porte à coté. »

Keiko sourit. La maison de Kabuto était terminée et il s’y était installé avec ses enfants depuis une quinzaine de jours. Une vingtaine de mètres séparaient le pavillon de Kabuto de la maison principale où vivaient le reste de la famille Umino. Ils étaient vraiment à coté.

« Kaa-chan ? » demanda Kabuto d’une petite voix.

« Oui chaton ? »

« Tu peux surveiller Arashi-chan et Haku-chan ? J’ai sommeil. »

« Dors Chaton, je m’occupe de tout. »

Kabuto replia ses jambes contre sa poitrine et s’appuya de tout son poids sur sa mère. Il ferma les yeux et en moins de deux minutes, il avait sombré dans l’inconscience. Keiko lui retira ses lunettes et dénoua son hitai qu’il portait habituellement autour du cou. Elle posa les deux objets sur la table puis commença à dénouer les nœuds de la chevelure argenté de son cadet.

La Dosu-Hime fit apparaître un Kage-Bushin. Elle avait apprit la technique de sa mère qui la tenait de sa mère qui la tenait de son amant qui… l’avait créée. Le clone prit une photo des deux Umino roulés en boules sur le canapé avant de quitter la demeure. Il était temps d’aller chercher Kobura, Arashi et Haku à la crèche.

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L’hiver était une saison terriblement froide à Otokagure. Les vents glaciaux venant du Nord balayaient le village. L’eau du Lac gelait et les maisons se couvraient de neige. Les enfants et même certains adultes patinaient sur la glace et faisaient des batailles de boules de neige endiablées.

Keiko avait vu ses genins se bombarder de neige fraîche tout en courant sur les toits. Ils s’étaient arrêtés lorsque Arisa avait dérapé et s’était tordue la cheville en tombant d’un troisième étage.

La Dosu-Hime, enveloppée dans une épaisse veste en cuir au col en fourrure, traversait son village d’un pas tranquille. Elle en profitait pour discuter avec ceux qu’elle croisait, prenant des nouvelles et écoutant les anecdotes. Elle n’était pas pressée.

Ses pérégrinations la menèrent jusqu’à l’Hôpital d’Oto. Elle salua Karin et Aramu, les deux cousines Uzumaki qui y travaillaient comme médic-nin avant de grimper dans les étages.

La maternité d’Oto était un service que Keiko avait eu le loisir d’expérimenter quelques six mois auparavant lorsqu’elle avait accouché de Kobura. Orochimaru l’y avait traîné dès que les contractions avaient débuté. Elle avait perdu les eaux dans le hall et avait vu le chaos descendre dans l’Hôpital. La Shôdaime Otokage allait accouché !

Au milieu de cette panique, Isshin et Keiko étaient les deux seuls à être restés zen. Et encore, même eux avaient fini par perdre leur impassibilité. Keiko l’avait perdu en hurlant de douleur, maudissant son époux et lui broyant la main. Isshin l’avait perdu lorsqu’il avait éclaté de rire avant de recoudre, hilare, la main d’Orochimaru.

Aujourd’hui Keiko revenait à la maternité non pas pour un check-up pour sa fille, mais pour accueillir sa nouvelle petite-fille.

Guren avait accouché l’avant-veille. La gamine avait été une genin d’Orochimaru avec Mitsuki et Isshin. Autant dire qu’elle avait été (et restait) une figure familière de la demeure Umino. Aujourd’hui encore, malgré ses pupilles, son équipe et ses missions, elle tentait de participer à un repas d’équipe tous les deux mois.

La Manipulatrice des Cristaux savait que son kekkai-genkai était un véritable atout. On ne lui avait jamais caché qu’il serait très intéressant qu’elle ait une descendance possédant le même talent. Guren n’était pas contre. Keiko, lorsqu’elle était encore Otokage, avait évoqué la possibilité de don d’ovules et l’utilisation de mères porteuses, mais la jeune femme avait décliné. Elle voulait avoir des enfants. Mais ce serait ELLE qui les porterait.

Guren avait choisi Raido Namiashi comme géniteur parce qu’il avait signé un contrat ARC de type B, qu’il était très bien foutu et aussi parce qu’il avait la confiance de Keiko Umino. Guren avait avoué ce dernier point à Keiko quelques mois auparavant, lorsque Raido était en mission.

Keiko frappa à la porte et ouvrit doucement lorsqu’une voix fatiguée lui répondit.

« Bonjour Guren-chan. »

La jeune maman avait une mine épouvantable. Elle semblait épuisée. Ses longs cheveux bleus formaient une corolle terne sur son oreiller.

« Keiko. Merci d’être venue. »

« Il n’y a pas de soucis. De toute façon, je comptais bien rendre visite à ma petite-fille. » répondit la Dosu-Hime en s’approchant du berceau.

Le grognement interrogateur de Guren attira l’attention de Keiko. La junin semblait perdue.

« J’ai élevé Raido. J’ai été le seul modèle parental qu’il n’ai jamais eu. Et malgré notre séparation, je le considère comme mon fils. »

« Oh. »

« Du coup me voilà grand-mère pour la quatrième fois. Bienvenue dans le monde, ma toute petite », murmura Keiko en caressant du bout des doigts le duvet bleuâtre couvrant le crane du bébé.

« Je l’ai appelée Eri, » déclara Guren. « Tati, as-tu déjà dit à Raido-kun qu’il est un fils pour toi ? »

Keiko fronça les sourcils. Avait-elle déjà… C’était une excellente question. Ses actes et ses gestes étaient très clairs, mais avait-elle déjà vocalisé son attachement familial pour son première Apprenti ?

« Je lui dirai dès que possible », dit Keiko avec fermeté.

Guren gloussa.

« Bien que j’apprécie le père de ma fille, ce n’est pas pour cela que je t’ai demandé de passer ».

Keiko s’assit au bord du lit et prit la main de Guren entre ses siennes.

« Quel sujet souhaites-tu aborder ? »

« Le futur. »

Keiko haussa un sourcil.

« Je veux parler du futur », répéta Guren. « Du futur de mes enfants pour être exacte. »

La Dosu-hime hocha la tête. Elle comprenait la position de Guren. Elle aussi lorsqu’Iruka était né, avait prit des dispositions.

« Je suis une kunoichi. Mon kekkai me prédispose aux missions d’attaques. C’est un métier risqué. Je ne veux pas que ma fille soit placée à l’Orphelinat s’il m’arrivait quelque chose. »

« De part le contrat qu’il a signé, Raido s’engage à récupérer sa responsabilité. »

« Je sais. Mais Raido est un Assassin. Lui aussi risque sa vie lorsqu’il quitte Oto. S’il lui arrivait aussi quelque chose, Eri serait seule. »

« Qu’attends-tu de moi Guren-chan ? »

« Si je dois être tuée en mission ou mourir de n’importe quelle autre manière, je souhaite que le Clan Umino récupère la tutelle de Eri, des autres enfants que je compte avoir, mais aussi celle de Log et Ranmaru, s’ils ne sont pas encore adultes. »

Keiko observa la Manipulatrice des Cristaux. Ses yeux étaient déterminés. Son avis était fait. Guren avait imaginé les pires scénarii et décidé de ce qu’elle voulait pour ses enfants. Une telle requête cependant n’était pas sans conséquences. Cela expliquait pourquoi elle demandait ce service à Keiko au lieu de s’adresser à son ancien junin-sensei.

« Le Clan Umino accède à ta demande Guren No Shôton. S’ils devait t’arriver malheur, tes enfants de sang ou de cœur seront sous la tutelle des Umino. Les contrats ARC resteront le premier facteur de placement, mais je garderai un droit de regard. » annonça la Matriarche Umino.

« Merci Umino-sama. »

Keiko tapota la jambe de Guren.

« Repose toi Guren-chan. Nous signerons le contrat dès que tu seras sortie de l’hôpital.

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Orochimaru, son attention fixée sur le miroir, faillit mettre son dentifrice à coté de sa brosse à dents. En même temps, le reflet qu’il y observait était nettement plus intéressant.

Keiko était assise dans la baignoire et tentait de retirer la teinture noire qui colorait sa chevelure. Le Sannin suivit du regard une goutte d’eau couler le long du cou de sa compagne, rouler sur sa clavicule et poursuivre son chemin sur le sein parfait de la Dosu-Hime.

Orochimaru se retourna pour profiter du spectacle en direct.

« Magnifique », lança-t-il malgré la brosse à dent qu’il avait en bouche.

« Tu me vois régulièrement nue », répliqua Keiko en roulant des yeux.

« Je vois le soleil se lever tous les jours, ce n’est pas pour autant que je cesse de m’émerveiller. » déclara Orochimaru avant de cracher dans l’évier et se rincer la bouche.

Gardant un œil sur le miroir, il vit sa femme rougir et un sourire timide apparaître sur son visage. La réaction de Keiko a ses compliments était quelque chose que le Sannin chérissait. Sa femme était une kunoichi de rang S, une combattante de première ligne et une Empoisonneuse de haut vol. Elle en gardait des traces indélébiles. Brûlures et cicatrices s’étalaient sur son corps formant des dessins qu’Orochimaru adorait suivre des doigts ou de la langue. La plus impressionnante cicatrice de Keiko cheminait de son épaule à sa hanche, traversant l’un de ses seins. La blessure datait du début de la Seconde Guerre Shinobie et Orochimaru avait toujours connu sa compagne avec.

Keiko acceptait ses blessures sans honte, c’était les traces de la vie qu’elle avait choisi. Elle acceptait d’avoir des mains calleuses et une silhouette dure et musclée, loin des canons de beautés féminins promu par les civils. Mais étrangement, lorsqu’Orochimaru lui disait qu’elle était belle, elle réagissait comme une jeune midinette, ses joues virant au rose (ce qui était un sacré exploit avec sa carnation foncée.)

« Tu as besoin d’aide ? » demanda Orochimaru en s’approchant de la baignoire.

« S’il te plaît », répondit Keiko en lui tendant un flacon plein.

Le Sannin tira un tabouret à coté de la baignoire et s’y installa. Il récupéra le flacon et un peigne. Délicatement il commença à masser le crane de son épouse avec la préparation des Infiltrés. Keiko se laissa glisser dans l’eau, ne laissant que sa tête posée sur le rebord de la baignoire hors de l’eau. Orochimaru continua de savonner la chevelure de sa femme, chevelure qui virait lentement du noir au gris de plus en plus clair sous ses doigts.

Keiko, les yeux fermés, se mit à ronronner doucement et Orochimaru sourit.

Ce genre d’instant domestique et simple n’auraient jamais pu avoir lieu s’ils étaient restés à Konoha.

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