
Ils sont cuits...
Chapitre 2 : Ils sont cuits...
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Senji Uchida avait été un des Conseillers de Hisen. Il avait été un membre haut placé de la Rébellion. Il était désormais un des Conseillers de Shibuki. Durant toutes ces années de politiques, il avait rencontré bien des gens. Il avait vu de tout, des gens honnetes, des gens malhonnêtes, des menteurs, des négociateurs, des requins qui marchandaient comme des marchands de chameaux.
L’ambassadrice d’Oto était une sacrée femme. Elle se démarquait tout d’abord par son physique. Elle était très grande avec des muscles secs et puissants. De part sa carnation elle aurait pu venir du pays des Nuages, mais les marques claniques qu’elle portait… C’était les marques d’Orochimaru, le Serpent Blanc, déserteur de Konoha de rang S. Kiomi, si tant était que ce soit son véritable nom, était du Clan du Sannin.
Cela lui apportait déjà un poids important dans ces négociations.
Puis Senji avait remarqué la chevalière frappée du sceau d'Otokagure que Kiomi portait au doigt. Cette femme au sourire trop aiguisé était la Shodaime Otokage, envoyée par son successeur pour négocier.
Le Village du Son ne plaisantait pas !
Cette révélation avait lancé un petit blanc sur la table des négociation. Shibuki avait rapidement rebondi avec adresse, rendant son mentor et conseiller très fier.
Puisque la Shodaime Otokage était présente, il serait aisé de repartir des ébauches de traités qu’elle et Hisen avaient commencé à rédiger avant le décès du dirigeant de Taki.
Sauf que si à l’époque Oto était un bébé village encore non testé, il était aujourd’hui bien implanté avec des faits d’armes incroyables à son actif. Tout le monde avait entendu parlé de la destruction de Kusa ! (Le fait que Oto ait fait ployé Konoha était moins connu, mais Senji possédait un bon réseau d’informateurs.)
Kiomi était plus qu’une bonne négociatrice. C’était un foutu requin ! Elle était diabolique ! Et pour ne rien arranger, ses accompagnateurs étaient aussi terribles qu’elle ! Les deux hommes venaient d’importants Clans du Village du Son et étaient incroyablement à l’aise autour de la table de discussions. Ces deux là étaient pénibles, mais la pire était sans conteste Miki-san.
La kunoichi n’apparaissait dans aucun Bingo Book, ne venait pas d’un Clan et ne semblait pas très puissante. Mais elle possédait des connaissances encyclopédiques sur absolument tout ! Et elle pouvait calculer n’importe quoi en quelques secondes. Toutes les informations avancées par Taki étaient revérifiées par Miki-san et si elle trouvait une erreur elle en informait l’ambassadrice qui tombait alors que les Taki-nin à bras raccourcis.
Il n’y avait pas à dire, le Nidaime Otokage avait très bien choisi son équipe pour venir négocier.
« Bien. Il me semble que nous sommes arrivés à un compromis sur le prix et la quantité de papier de chakra que Oto achètera à Taki. » annonça joyeusement Kiomi en rassemblant ses notes.
« Je le pense également Shodaime-sama. » répondit Shibuki. « Il nous restera donc à voir la question des examens chunins à traiter. »
« C’est exact. Je pense qu’avec cela nous aurons fait le tour des sujets que le Nidaime Otokage souhait aborder. »
« Parfait. » Shibuki croisa ses doigts puis posa ses mains sur sa pile de dossiers. « Shodaime-sama, je souhaite vous prévenir qu’une délégation de Konoha arrivera à Taki dans la soirée. Je vous prierai de garder un comportement respectueux envers ces émissaires du pays du Feu et de respecter la neutralité de Taki dans le conflit vous opposant à Konoha. »
L’ambassadrice pencha la tête sur le coté avec un rien d’incompréhension. Autour d’elle ses accompagnateurs s’étaient tendus.
« Mon village n’est en guerre contre personne. Le grief que nous avions envers le Village Caché des Feuilles concernait la spirale du Clan Uzumaki. La Godaime Hokage a respecté les exigences du Clan Uzumaki et toutes les pénalités demandées ont été payées. Aujourd’hui Oto considère Konoha exactement comme Ame ou Kiri, à savoir un Village avec lequel nous n’avons pas le moindre lien. »
L’ambassadrice salua Shibuki et ses conseillers avant de quitter la salle avec ses accompagnateurs.
« Elle ment » déclara Tia Hashi avec certitude.
« C’est fort probable. Cette femme est de la famille d’Orochimaru. Et celui-ci est un déserteur de Konoha. Même si le village caché de la feuille l’a retiré de sa liste d’individus recherchés, la tension persiste. » commenta Senji.
« Est-ce qu’ils risquent de se battre au milieu de Taki ? » soupira Shibuki avec lassitude.
« Je vais doubler le nombre de patrouilles d’ANBU », répondit Kotaro Kaneki avant de filer prévenir les gardiens des ombres de leurs nouveaux ordres.
« Kami-sama, pourquoi est-ce que je dois avoir des représentants de ces deux Villages en même temps ? » marmonna le chef de Taki.
« Les échanges avec Oto ont prit du retard et Konoha est en avance. C’est juste pas de chance », répondit Tia en tapotant l’épaule de son époux.
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Lorsque Shibuki-san avait annoncé la venue des Konoha-nin, Keiko avait ressenti une inquiétude fugace. Elle connaissait très bien la situation à Konoha. Ses infiltrés, pardon, les Infiltrés de son fils, faisaient des rapports réguliers et détaillés. Le règne de Tsunade était encore fragile. Elle devait s’imposer face à Taki qui avait été un allié et qui avait trahi. Hors pour ce faire, elle n’avait pas le choix. Elle devait venir en personne ou envoyer des équivalents.
Hors l’équivalent politique était à minima un chef de Clan et plusieurs shinobis de rang A voire S.
Le problème était la grande majorité des Chefs de Clan de Konoha la reconnaîtraient même avec son « déguisement ». Shikaku, Inoichi et Chozâ avaient été ses subordonnés sur plusieurs missions (et ils étaient loin d’être cons). Hiashi l’avait côtoyé toute son enfance (et Keiko se demandait encore comment il ne l’avait pas reconnue lorsqu’elle était allée à Konoha pour ce foutu examen chunin puis ce bras de fer avec le Conseil). A la limite, Tsume Inuzuka pouvait ne pas la reconnaître… Elles n’avaient pas fait de missions ensembles et ne gravitaient pas dans les mêmes cercles…
Keiko avait fait ses prognostiques, balayant les options que la Godaime Hokage avait.
Clan Senju : hors course. Tsunade était la seule représentante et il était improbable qu’elle quitte Konoha.
Clan Uchiha : Décimé avec l’unique morpion officiel en stage hors de Konoha.
Clan Akimichi : Probable
Clan Aburame : Possible.
Clan Hyuga : Possible. Sauf si Hiashi avait un énième feu à éteindre au Campus. Keiko lui disait depuis qu’ils étaient mômes qu’il devait se débarrasser des Anciens. Ils étaient toxiques !
Clan Sarutobi : peu probable. Hiruzen était grillé politiquement. Asuma assurait la régence actuellement mais Tsunade n’allait pas envoyer autre chose qu’un Chef(fe) de Clan.
Clan Kurama : Régence également. Donc non.
Clan Shimura : Ha ha ha. Ils étaient grillés jusqu’à l’an 400.
Clan Hatake : quel débile enverrait Kakashi négocier quoi que ce soit ? A la limite en support d’un autre chef de Clan. Mais très probable vu l’état psychologique du louveteau.
Clan Nara : Très probable, sauf si Shikaku était encore au Pays des Sources Chaudes avec sa femme…
Clan Yamanaka : Possible, mais Keiko ne pariait pas dessus. Inoichi n’allait pas vouloir s’éloigner du Village alors que sa fille commençait à faire de véritables progrès.
Clan Inuzuka : Tsume était devenue la junin-sensei de 3 gosses de la Racine, dont le fils de Shibi. Improbable qu’elle quitte Konoha.
Ce qui laissait de façon réaliste Shikaku, Hiashi, Chozâ et Shibi. Cette dernière option était de loin la plus sympathique pour Keiko. Son équipier genin était au courant de sa survie et du fait qu’elle soit la Shodaime Otokage.
« Une chance sur quatre », annonça Keiko.
« Vous dites Keiko-sama ? » demanda Shizuka en relevant le nez de ses notes.
Keiko appréciait Shizuka. Elle travaillait depuis le début de la mission à la faire abandonner les marques honorifiques à son encontre. Le succès était mitigé. Shizuka était passée de Shodaime-sama à Umino-sama et désormais à Keiko-sama. Avec un peu de temps et beaucoup d’effort, Keiko espérait la faire passer à Keiko-san.
La cryptographe n’avait que quelques années de moins que Keiko et pourtant elle traitait la Matriarche Umino comme si celle-ci était une pseudo-divinité. C’était dérangeant. Mise à part cela, elle pouvait faire preuve d’un humour pince-sans-rire que Keiko adorait. Shizuka était également brillante avec une mémoire parfaite. Son aide avait été précieuse durant les négociations.
Maintenant il fallait juste qu’elle se détende un peu. Keiko n’allait pas la manger !
« Je calculais la probabilité que je ne me fasse pas griller par la délégation de Konoha. » répondit finalement Keiko.
Shizuka fronça les sourcils.
« 25 %, c’est peu… Comment avez-vous fait votre estimation ? »
Keiko lui expliqua son résonnement. Shizuka approuva la majorité des points avant d’apporter une précision.
« Je ne pense pas que Shikaku Nara soit l’envoyé de Konoha. Les rapports des Infiltrés du mois passé indiquaient qu’il se rendait au Pays des Sources Chaudes dans le cadre de congés. En comptant une semaine de trajet aller, et sachant que les clients des cures thermales restent en moyenne entre deux et trois semaines sur place… Nara-sama est soit à peine revenu à Konoha, soit encore sur la route. »
« 1 chance sur 3… Ça reste peu, mais c’est mieux. »
« Qu’allez-vous faire Keiko-sama ? »
« Je vais éviter au maximum nos collègues du pays du Feu. Les négociations avec Shibuki devraient être conclues demain. J’éviterai de traîner entre la salle de réunion et l’hôtel. » dit Keiko avec fatalité.
Elle n’appréciait pas particulièrement de devoir se cacher, mais si Hiashi ou Chozâ la reconnaissait, cela allait encore faire des histoires sans fin. Et potentiellement déclencher une guerre entre Konoha et Oto…
Un flash de chakra avertit Keiko du déverrouillage des sceaux de confinement. Takashi et Sôjun qui avaient été missionnés pour chercher le repas du soir entrèrent dans la suite des deux kunoichis.
« Nous avons rencontré la délégation Konoha-nin », déclara le Directeur de l’Académie en posant ses sacs sur la table.
« Qui donc a envoyé Tsunade ? » demanda Keiko, curieuse de savoir si ses prognostiques seraient bons.
« Quatre junins. Deux parfaits inconnus, une tête d’affiche et un chef de Clan pour la politique. » répondit Takashi en s’asseyant.
Sôjun, déjà installé autour du kotatsu, ouvrait les boites, les tendant à qui les avaient commandées.
« Vous avez des noms ? » demanda Shizuka en acceptant une boite de canard laqué, « Je sais peut-être qui ils sont. »
« Je n’ai pas retenu le nom du plus jeune. Le plus âgé était Akadô Hochu », répondit Sôjun en tendant son porcs au caramel à Keiko.
Shizuka se tapota les lèvres avec le bout de ses baguettes, le regard dans le vague. Keiko sourit en la voyant faire. La Cryptographe feuilletait son catalogue mental.
« Hochu de la famille Akadô. Junin. Rang A. Médic-nin de renom. Il a été le genin de Jiraya, le Sage des Crapauds. Il a été l’équipier genin de Minato Namikaze, le Yondaime Hokage. Iwa avait placé une prime non négligeable sur sa tête lors de la dernière guerre. » déclara Shizuka.
« Hochu connaît les techniques de Jiraya. Il peut être un excellent attaquant et en plus il peut soigner son équipe si jamais ils se font attaquer. Ajoutez la réputation que lui confère le fait qu’il soit l’élève d’un Sannin et vous avez un bon élément à mettre dans une délégation. » ajouta Keiko. « Qui sont les autres ? »
« La tête d’affiche est la Panthère de Jade. » annonça Takashi.
« Vraiment ? Est-ce qu’il a vraiment cette horrible combinaison ? » demanda Shizuka.
« Malheureusement », répondirent ses trois collègues en cœur.
« Je ne comprends pas que l’Hokage ait envoyé quelqu’un comme lui », déclara Shizuka « Il ne fait pas… sérieux. »
« Gai est certes excentrique, mais il est très observateur. Il prête une grande attention aux détails et il est capable d’être étonnamment discret lorsqu’il le veut » déclara Keiko qui avait eu droit au compte-rendu de Iruka sur les junin-sensei de Konoha.
« Et sa réputation internationale lui offre un poids non négligeable. » ajouta Sôjun.
Shizuka hocha la tête. Keiko posa sa boite vide sur la table avant de s’emparer d’un mochi.
« Laissez des desserts pour les autres ! » claqua Takashi avant que la Shodaime ne prenne un deuxième mochi.
Keiko lui tira la langue avant de demander qui était le chef de Clan.
« Il s’agit de Aburame-sama. » déclara Sôjun.
Keiko avala de travers et se mit à tousser éperdument. Shizuka lui tendit un verre d’eau qu’elle siffla dès qu’elle eu finit de cracher ses poumons.
« Tsunade a envoyé Shibi ? »
Les deux junins hochèrent la tête. La Shodaime Otokage se mit à sourire. C’était un sourire légèrement dément et carrément flippant.
« Parfait ! Je sors, ne m’attendez pas ! » annonça Keiko en se levant.
« Vous avez dit que vous ne deviez pas sortir ! » s’exclama Shizuka.
« Changement de plans ! » chantonna Keiko avant de voler un deuxième mochi et quitter la pièce qu’un Shunshin.
Shizuka échangea un regard paniqué avec ses deux collègues.
« On fait quoi ? »
« Nidaime-sama m’avait prévenu que Keiko-sama ferait quelque chose d’idiot », soupira le junin du Clan Fûma.
« Il vous a demandé de garder un œil sur sa mère ? » demanda Shizuka.
Sôjun et Takashi hochèrent la tête.
« Je doute qu’on y parvienne. » commenta Sôjun en sortant une bouteille de saké du sac.
« Tu n’es pas inquiet ? »
« Je refuse de m’inquiéter. Keiko-san est grande et suffisamment puissante pour prendre soin d’elle. On est absolument incapable de l’empêcher de faire quelque chose si elle décide de le faire. Au mieux on limitera la casse demain. », expliqua l’Héritier Kuchiki avant de tendre la bouteille à Shizuka.
La Cryptographe cligna des yeux. Cela ne lui plaisait pas. Mais c’était très juste et très logique.
Elle prit la bouteille.
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Un an auparavant, au tout début du mois d’octobre de l’année 288 de l’Ère des Daïmios, Konoha, qui abritait alors la finale de l’Examen, fut attaqué par une coalition composée des armées de Kusagakure, Takigakure et d’un important rassemblement de nuke-nin.
Les conséquences pour Konoha avaient été terribles et sans fin. Aujourd’hui encore le Village Cachée des Feuilles souffrait des répercutions de cette agression.
Mais ils s’en sortaient mieux que Kusagakure qui avait été rasé jusqu’aux fondations par les soldats d'Otokagure. Les rares informations rassemblées par le réseau de Jiraya indiquaient un historique important entre Kusa et Oto. Malheureusement le Village Caché du Son avait fini par remporter la victoire en noyant Kusa dans le sang.
Kusa mis hors de course, l’attention de Konoha s’était reporté sur Taki.
Hors, il s’est avéré que l’homme ayant attaqué Konoha s’était emparé du pouvoir par la force, assassinant le dirigeant légitime. Le successeur légitime avait mis les voiles avec la moitié du village avant de se faire lui aussi trancher la gorge. Une guerre civile officieuse se déroulait au Pays de l’Herbe.
La mort de Suien, l’idiot ayant attaqué Konoha, avait permis au jeune Shibuki Chiba de reprendre l’avantage et au début du printemps 289, la Godaime Hokage, Tsunade Senju avait reçu une missive officielle annonçant que Takigakure était à nouveau sous la gouvernance de son dirigeant légitime.
Konoha avait patienté quelques mois, laissant le jeune homme prendre ses marques. L’automne tirait à sa fin lorsque finalement Shibuki Chiba avait envoyé à Tsunade une invitation à venir renégocier l’alliance entre leurs deux villages.
Les Conseillers de l’Hokage n’avaient pas réussi à se mettre d’accord entre le fait de savoir si c’était un piège ou une invitation en toute bonne foi. Dans le doute Tsunade avait réuni une équipe rassemblant pouvoir politique et force de frappe.
C’était pour cela que Shibi Aburame, accompagné par Gai Maito, Hochu Akadô et Susumu Fukumatsu se retrouva à Taki en ce début de mois de novembre.
La délégation du Feu fut accueilli par le Leader de Taki et son Conseil. On leur présenta leur logement, leur indiqua les zones accessibles et leur expliqua qu’ils seraient suivi par des ANBU durant leur séjour.
« Je souhaite que cette rencontre soit placé sous le signe du respect, de la transparence et de la confiance. C’est pourquoi je vous informe de la présence d’une délégation Oto-nin à Taki », déclara Chiba-sama avec fermeté.
Shibi fronça les sourcils derrière ses lunettes aux verres fumés. Ses kikaichû lui indiquèrent la tension croissante de ses camarades de Konoha.
« Konoha n’a pas de conflit avec Oto. La neutralité de Takigaki ne sera pas remise en cause. » répondit Shibi.
« Bien », déclara Shibuki, son soulagement évident pour Shibi garce aux phéromones que lui rapportaient ses insectes.
Les Konoha-nin étaient guidés vers leur résidence temporaire lorsqu’ils croisèrent deux Oto-nin. Les deux hommes avaient l’age de Shibi a quelques années prêts. Le plus petit des deux avait la peau halée, de courts cheveux roux sombres et des yeux très pales qui semblaient sonder votre âme. Il était habillé de l’uniforme standard d’Oto et portait son bandeau protecteur en brassard autour du bras droit. Le plus grand avait un visage fin percé de deux orbes dont la couleur oscillait entre le pourpre et le bleu. Sa peau pale tranchait vivement avec ses cheveux ébènes qui descendaient sous ses épaules. Il était vêtu d’un kimono noir et portait son bandeau protecteur autour du cou. Lorsqu’il tourna la tête vers les Konoha-nin, Shibi vit que le coté gauche de sa chevelure était retenue par trois perles allongées.
Shibi le connaissait. Cet homme était un junin-sensei d’Oto et il avait été présent à Konoha l’année passée.
Les deux groupes s’analysèrent en silence.
« Kuchiki-san », salua Gai avec un sourire crispé.
« Maito-san », répondit l’Oto-nin.
Il semblait étonnamment détendu, comme s’’il était persuadé que son village avait l’avantage… Shibi avait peur de deviner pourquoi.
Les Oto-nin prirent congés et les Konoha-nin et leurs guides poursuivirent jusqu’à l’hôtel.
Susumu et Hochu étaient sortis chercher à manger lorsqu’un chat roux et blanc vint gratter à la fenêtre. Shibi fit signe à Gai de ne pas bouger tout en s’approchant de la fenêtre. Le félin le regardait de son regard bien trop intelligent et semblait même se foutre de la gueule de Shibi.
« Biruberī… Je déteste avoir raison » murmura le Chef Aburame.
« Que ce passe-t-il Shibi-san ? » demanda Gai en s’approchant.
« Rien d’important. Je dois sortir. »
« Chiba-sama... » commença la Panthère de Jade.
« Non, ce n’est pas notre hôte. Ne m’attendez pas », coupa Shibi avant de disparaître d’un shunshin.
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Keiko releva le nez de la carte en entendant les pieds de la chaise racler sur le parquet du bar. Elle sourit en découvrant son équipier genin.
« Tu as bonne mine », sourit-elle.
Shibi pencha la tête sur le coté, retira ses lunettes fumées et adressa un regard plein de jugement à Keiko.
« J’ai enlevé mes lunettes pour que tu puisse voir à quel point je suis blasé par tes conneries Keiko. »
« Tes efforts sont appréciés à leur juste valeur » répondit l’Umino.
Shibi secoua la tête, un sourire franc apparaissant sur son visage. Il se pencha par dessus la table et serra Keiko contre lui.
L’Otokage le serra à son tour, le bourdonnement familier de la ruche de Shibi la ramenant des années en arrière. Après qu’ils se furent lâcher, Shibi mit une taloche à Keiko avant de s’asseoir.
« Hey ! »
« Ça, tête de pioche, c’est pour me pas m’avoir contacté depuis plus d’un an !
La serveuse arriva et posa un plateau de saké sur la table, empêchant Keiko de répondre. La Matriarche Umino servit deux coupelles et en tendit une au Patriarche Aburame.
« L’année a été plus remplis que prévue » déclara Keiko.
« Pourtant, tu as bien filé ton poste de Kage à ton fils. Tu a du avoir plus de temps libre. Et donc tu aurai pu envoyer une lettre. N’essaye pas de me faire croire que tes invocations ne peuvent pas entrer dans Konoha sans se faire prendre. »
« J’étais enceinte. »
Shibi recracha son saké.
« Pardon ? » s’exclama-t-il en toussant.
« Regarde, c’est Kobura ! » s’exclama Keiko en sortant une photo de son porte-feuille.
« Elle te ressemble énormément. Sauf les marques claniques, évidemment », commenta Shibi en regardant le poupon souriant sur l’image de papier glacé. « Torune a prit le nom de Takeo. » poursuivit le Konoha-nin en rendant la photo.
Keiko avala de travers et toussa à en pleurer.
« T’as fait exprès » siffla-t-elle entre deux quintes de toux.
Shibi sourit et se resservit. Keiko lui adressa un geste injurieux en essuyant les larmes qui perlaient sur ses cils.
« OK, je l’avais mérité. » admis l’Otokage. « Parle moi donc de tes petiots. »
« Parle moi donc des tiens et on a un accord. »
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« Hana, tu peux ramener une autre bouteille de saké pour la table 7 ? »
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« J’arrive pas à croire que tu sois grand-mère. »
« J’ai failli tuer Iruka lorsqu’il est arrivé avec Log. Ça n’a pas été simple vu que mon fils était la plus part du temps à Konoha… Mais il est un bon père. »
« Vu la réputation en tant que Chunin-sensei et pour l’avoir vu à l’œuvre avec les enfants, je veux bien te croire. »
« Tu sais que vu l’age de Takeo, tu peux être grand-père dans peu de temps. »
Shibi grimaça.
« Vu son état, je ne lui souhaite pas. »
Son fils aîné faisait des progrès tous les jours. Mais il n’était clairement pas prêt à vivre en société sans guide. Alors élever un gosse...
« Bah, Shino est mature sinon. »
« TROP JEUNE ! »
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« Ken, fait passer une autre bouteille pour la 7 s’il te plaît. »
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« J’aurai aimé voir les combats de Shino lors de son examen Chunin. Je suis certaine que cela a du être brillant. »
« Il est doué. Il tient ça de sa mère. »
« Tu n’es pas mauvais non plus. »
« On ne combat pas pareil. Il a hérité de Mosura sa patience et sa capacité à disparaître pour surgir lorsqu’on s’y attend le moins. »
« Maintenant qu’il est chunin, tu vas le présenter aux Shirogane ? »
« C’est l’action la plus logique à faire. »
« Passe le bonjour à Fadi de ma part. »
« Elle va vouloir te tuer lorsqu’elle apprendra que tu es toujours en vie.
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« Ça fait quand même un moment que Keiko-sama est partie. On devrait peut-être se mettre à sa recherche. »
« On lui laisse encore 30 minutes et on y va. »
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« Encore du saké pour la table 7 ? »
« Nan, ils sont passés à l’alcool de prune. »
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« Je vais ouvrir un restaurant ! »
« Non. »
« Mais ! »
« Keiko, je te rappelle que nous avons torturé des Iwa-nin durant la Deuxième Guerre Shinobi avec un de tes plats. »
« Je te déteste ! »
« Je rends service à l’humanité. N’ouvre pas de restaurant. »
« Alors ! Premièrement j’ai fait des progrès ! Ne fais pas cette tête, j’ai vraiment fait des progrès. Et deuxièmement, j’ai jamais dis que je serai derrière les fourneaux ! »
« C’est quand même non. »
« Tu penses vraiment que tu peux m’interdire quoi que ce soit ? »
« Keiko, non. »
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« Je pars à la recherche de Shibi-san. »
« Il ne risque rien. »
« Je n’ai que moyennement confiance dans nos hôtes et je n’ai absolument pas confiance dans cette délégation d’Oto-nin. »
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« Ils vont nous faire un coma à ce rythme. »
« Ils vont surtout nous faire notre chiffre du mois. Apporte leur leur commande. »
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« Tu sais quoi ? Si jamais tu arrives à avoir des clients, j’accepte un défi. »
« N’importe lequel ? » demanda Keiko, des étoiles dans les yeux
« N’importe lequel. » confirma Shibi, confiant dans l’incapacité notable de son équipière à cuisiner autre chose que des poisons.
« On a un accord » s’exclama Keiko en tendant sa main que Shibi serra, scellant leur accord.
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« Cela fait une heure, Takashi-san. Je pars chercher Keiko-sama ! »
« Keiko-san est capable de se débrouiller seule. » déclara le junin roux
« J’ai eu la fille de Keiko comme genin pendant plus de deux ans. Tenten était un démon qui cachait bien son jeu. Elle tient cela de sa mère. Je suis d’accord avec Shizuka-san, on doit retrouver notre Shodaime avant qu’elle ne foute le feu à Taki. »
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« Ils en sont à combien de bouteille à la table 7 ? »
« Trop. »
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« Oro sera ravi d’apprendre que Susumu est passé junin. »
« Le gamin le mérite. Les missions qu’il a fait durant ces dernières années étaient particulièrement ardues. Il est anormal qu’il n’ai pas été promu avant. »
« C’est un bon exemple de tout ce qui déconne à Konoha. » annonça Keiko d’une voix pâteuse. Même avec sa résistance aux poisons, elle commençait à être salement intoxiquée.
« T’es dure. »
« Plutôt réaliste. J’en veux toujours au vieux Singe pour avoir tenté de tuer ton époux. »
« Le Sandaime a fait une connerie même s’il avait des ciconp…cir-cons-tan-ces atténuantes », articula Shibi avec un rien de difficulté. Ses insectes ne filtraient plus l'alccol et lui aussi commençait à être bien gris. « Il a été jugé et condamné. C’est pour ça aussi qu’il est plus au Conseil des Clans. »
« J’imagine que Tati Tsun a du bien galéré. Être Kage c’est un piège à cons. »
Shibi leva son verre à cela. Être chef de Clan était déjà chiant, alors chef de village… Yeark !
« D’ailleurs, en parlant de Tante Tsunade, Va falloir que j’lui dise que t’es toujours en vie. »
« Quoi ? Nan ! Fais pas ça ! » couina Keiko
« Kei-chan, mes équipiers ne sont pas idiots. Même s’ils ne m’ont pas suivi ce soir, ils vont comprendre que je te connais. Et même s’ils ne devinent pas que tu es Kei-chan, ils se demanderont comment je connais l’Otokage. Ils en parleront à Tsunade qui me posera la question. »
« Argh, fais chier. »
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« Je ne sais pas du tout comment ils font pour être encore conscients avec tous ce qu’ils se sont enfilés… »
« On doit prévenir les patrouilles ? »
« Ils sont cuits, mais ils sont sages… Pas besoin. »
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« Hey ! Puisque Tsunade va savoir qu’j’suis toujours en vie, on n’a pas besoin de garder le secret ! »
« C’est toi qui te caches. »
« On se fait un combat ! »
« Oh ! Oui ! Ça rappellera des souvenirs ! »
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« COMMENT CA, VOUS AVEZ PERDU LA SHODAIME OTOKAGE ET L’AMBASSADEUR DE KONOHA ? »