
Souhait
Liana Potter se recroquevilla un peu plus sur elle même, elle allait mourir. C'était une certitude pour l'enfant de cinq ans qui était bien plus intelligente et mature que la plupart des enfants de son âge. Ce qui était compréhensible vu qu'elle devait se débrouiller toute seule, son oncle et sa tante la détestaient et n'avaient aucun désir de prendre soin d'elle, tout le contraire en fait. Pour avoir le droit à un petit peu de nourriture, Liana devait faire les tâches ménagères comme lui demandait tante Pétunia, en silence et sans se plaindre, même si Dudley lui ne devait rien faire, même si elle avait mal à cause des coups qu'elle avait reçu à cause des raclées, chaque fois pour des raisons idiotes, enfin à ses yeux à elle. Quoique vu le visage d'oncle Vernon, il pensait clairement que ses raisons étaient justifiées et vu que tante Pétunia n'intervenait pas, elle devait penser la même chose.
Elle essayait de bien faire, d'être une bonne fille comme le demandait son oncle et sa tante, mais c'était difficile, ils changeaient en permanence les règles. En plus elle ne savait même pas comment elle faisait les actions étranges qui se produisaient toujours autour d'elle, et qui étaient la principale raison pour la plupart de ses raclées, la seconde était Dudley et ses mensonges. Elle ne voulait pas que les choses étranges se produisent, ça faisait toujours mal après, mais elle ne savait pas comment les stopper, ce n'était pas sa faute, elle en était sûre, mais ni Pétunia, ni Vernon ne voulaient la croire.
C'était pour ça qu'elle était dehors présentement, recroquevillée sous un toboggan du parc, grelottant parce que c'était l'hiver et qu'il avait neigé, et qu'elle était vêtue que d'un vieux t-shirt de Dudley et d'un de ses pantalons, le tout était bien trop grand pour elle. Offrant une très faible protection face au froid. C'était pas sa faute, elle ne savait pas comment ses cheveux avaient repoussé durant la nuit après que Pétunia ait décidé de tout couper sauf une mèche pour dissimuler son étrange cicatrice sur le front. Ca avait été horrible, encore pire que la coupe au bol habituelle, et elle avait pleuré avant de s'endormir parce que les autres allaient encore plus se moquer d'elle que d'habitude, elle en était sûre. Pourtant lorsqu'elle était sortie de son placard ce matin, ses cheveux avaient repoussé, un fait qui lui avait valu un coup sur la tête de sa tante avec la poêle, mais en rentrant Vernon avait certainement décidé de lui donner une leçon. La frappant avec ses pieds ainsi qu'avec sa ceinture, Liana s'était retrouvée saignante sur le sol de la cuisine où il l'avait coincé. Estimant que la leçon n'avait pas été suffisante, il avait choisi de la mettre dehors, lui disant qu'elle pourrait rentrer le lendemain matin. Ce n'était pas la première fois qu'ils utilisaient cette punition, mais c'était la première fois qu'il le faisait en plein hiver.
Liana s'était plus ou moins traînée jusqu'au parc, où elle s'était mis à l'abris sous ce toboggan, elle bougea de sorte qu'elle puisse voir les étoiles. Elle était gelée et elle continuait à saigner, elle était aussi terriblement fatiguée ainsi qu'affamée, elle ne pensait pas tenir jusqu'au matin et elle n'avait nul part où aller. Si elle devait mourir alors elle voulait le faire en regardant les étoiles dans le ciel.
Elle avait toujours été fasciné par le ciel, rêvant d'être un oiseau pour pouvoir voler, aller où elle le souhaitait et alors qu'elle était coincée dehors, elle ne put réprimer un sourire en voyant cette magnifique voûte étoilée. Un hululement lui fit tourner la tête, un petit peu en tout cas, afin de mieux voir ce dont il s'agissait et son sourire s'agrandit un peu, elle s'était pris une gifle de la part de son oncle et c'était douloureux, en voyant Hedwige.
Hedwige était une magnifique chouette blanche qu'elle avait trouvé durant l'été alors qu'elle avait été coincé dehors, elle ne savait pas pourquoi cette chouette s'était approchée d'elle, ou pourquoi elle s'était laissée caresser mais elle avait été heureuse. C'était vrai qu'Hedwige, comme elle l'avait nommé après avoir essayé un grand nombre de nom sans succès, celui là avait semblé lui plaire vu qu'elle lui avait mordillé affectueusement le doigt, donc oui Hedwige était un animal, mais c'était aussi sa seule amie.
"Désolée Hedwige, suis fatiguée." murmura avec difficulté Liana, serrant la chouette contre elle, doucement parce que Vernon avait saisi violemment son bras droit, lui tournant et elle ne pouvait pas le bouger, pas trop en tout cas, mais son bras gauche n'avait pas été trop épargné non plus. Elle était tombée dessus déjà et en plus elle avait bloqué, en tout cas tenté de le faire, quelques coups, autant dire qu'elle était en sale état et qu'elle faisait très attention à ses mouvements. Ce n'était pas parce qu'elle avait cinq ans qu'elle était idiote, elle savait faire attention à ses gestes afin de ne pas avoir mal, ou en tout cas afin d'avoir moins mal, parce qu'elle avait quand même mal partout.
La chouette poussa un hululement triste, frottant sa tête contre le menton de la fillette, dans un geste de réconfort ou de deuil, Liana l'ignorait, elle était juste reconnaissante pour la compagnie. Si elle devait mourir comme ça, alors ça lui allait, elle n'était pas seule et elle voyait le ciel. En plus elle n'était pas près de Vernon et Pétunia, ce qui était un bonus vu qu'elle n'avait aucun désir de les voir.
C'était vrai qu'il n'y avait rien qui la retenait ici, pourquoi continuer à se battre quand ça voulait simplement dire plus de souffrance, plus de douleur, plus de critiques, sans aucun espoir à l'horizon... Liana ne pouvait pas nier qu'elle n'avait pas non plus envie de mourir, elle avait toujours souhaité voir l'océan depuis qu'elle en avait entendu parler, elle rêvait de voler...C'était injuste, pourquoi n'avait-elle pas le droit d'être heureuse ? De rire comme les autres enfants ? De lire autant qu'elle le voulait ?
Elle n'avait pas l'impression de demander l'impossible, elle voulait simplement être heureuse et être aimée. Pourquoi lui était-ce interdit ?
Ajustant sa prise sur Hedwige, elle baissa la tête pour se cacher dans le plumage de sa chouette adorée, des larmes lui échappant, était-elle une si mauvaise fille qu'elle n'avait pas le droit à ça ? Vernon et Pétunia en semblaient convaincu, eux ainsi que leurs voisins, tous disant à quel point elle était méchante, ne voulant pas qu'elle soit proche de leurs enfants, leurs enfants qui la chassaient, qui la frappaient... Elle en avait assez.
Elle ne voulait pas mourir, mais elle ne voulait pas non plus continuer à vivre comme ça.
Elle pleurait, les yeux clos, et ne vit donc pas l'énergie qui s'échappait d'elle, une énergie qu'elle avait depuis sa naissance, sa magie, mais ce n'était pas que ça. Si elle avait survécu au sortilège de mort lancé par Tom E. Jedusor, plus connu sous le nom de Lord Voldemort, ce n'était pas parce que ses parents s'étaient sacrifiés pour elle, ils n'avaient pas été les seuls à le faire après tout. Non, cependant ils étaient allés plus loin, James et Lily Potter avaient été deux sorciers brillants et doués, en plus de ça ils avaient vu qu'un danger planait sur leur famille, sur leur fille adorée. James avait certes toute confiance en ses amis mais ses parents avaient été du genre à placer leur famille avant tout, à être même paranoïaque si nécessaire. Il avait donc étudié un grand nombre de grimoire avec son épouse, afin de parer à toutes les éventualités.
C'était ainsi que le couple avait trouvé un rituel ancien, un rituel de protection, ils en avaient trouvé un grand nombre certes, bien plus que celui là, mais c'était un des plus puissants, quoique le coût était grand. C'était dans le cas où ils étaient morts tout les deux. Ils n'avaient pas aimer penser à une telle chose, mais ils ne pouvaient pas l'oublier pour autant, c'était une possibilité, après tout si leur fille était une cible éventuelle, c'était parce qu'ils avaient réussi à s'opposer à trois reprises au mage noir, l'homme avait donc envie de les tuer. Ils avaient donc fini par réaliser ce rituel, entre autre, et c'était ça qui avait sauvé leur fille au final. Une protection basé sur leurs sangs à tout les deux, et pas simplement celui de Lily, contrairement à ce qu'avait cru Dumbledore, le directeur de Poudlard, l'homme responsable d'avoir ignoré leurs testaments et d'avoir placé leur fille adorée chez les Dursley.
Si Liana avait vécu aussi longtemps, qu'elle avait pu survivre sans devoir aller voir un docteur toute les semaines ou presque, c'était grâce à sa magie et aussi grâce à ce rituel. La magie d'un sorcier, ou d'une sorcière, était liée en grande partie à ses émotions, surtout lorsque ce sorcier était encore jeune, qu'il n'avait pas appris à la contrôler, ou à la contenir selon certains points de vues. Le souhait de Liana, d'être heureuse et aimer, d'être loin des Dursley était clair, si clair et si en tune avec ses émotions, aucun doute ne traversait l'enfant, c'était pour cela que cette énergie se manifesta, enveloppant Liana dans une sorte de cocon. Elle ainsi que la chouette qu'elle tenait contre elle.
Liana n'avait pas vu l'énergie c'était un fait, mais elle sentait quand même que quelque chose se passait, elle avait du mal à respirer, encore plus qu'un peu plus tôt, et elle se sentait vidée de toute énergie. Le plus étrange peut être était le fait qu'alors qu'elle avait du se recroqueviller sur elle même pour avoir au moins un peu de chaleur, soudainement il faisait chaud, elle n'était plus appuyé contre un toboggan mais contre un arme, il ne faisait plus nuit au contraire le soleil était haut dans le ciel.
Chaque seconde qui passait lui faisait perdre un peu plus le combat contre le soleil, non qu'elle luttait très fort, elle fut tentée de le faire en entendant une voix de garçon qui parlait fort et qui était proche, cependant elle était bien trop fatiguée. Et puis parfois lorsqu'elle dormait elle n'avait pas mal. Qui que ce soit, il ne pouvait pas lui faire plus mal que Vernon et Pétunia après tout non ?
"Makino, viens voir." appelait Monkey D. Luffy tandis que Liana Potter dormait, une chouette serrée contre elle, sans la moindre idée de ce qui venait de se passer ou de ce que son futur lui réservait.