L'amour d'une soeur

Harry Potter - J. K. Rowling
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L'amour d'une soeur
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2 Novembre 1981

Lilas avait depuis longtemps pris l'habitude d'avoir le sommeil léger. Les années à Poudlard avaient rendu cela nécessaire, surtout lorsque la guerre avait commencé à causer de plus en plus de victimes. Les filles avec qui elle partageait un dortoir, ses amies, avaient souvent fait des cauchemars. Elle aussi d'ailleurs. Elles craignaient toutes ce qui se passait dehors, ce que risquait leurs familles...

Après avoir quitté Poudlard, cela avait été encore plus nécessaire. Pour guetter les attaques éventuelles des mangemorts. Même si elle était neutre, Lilas n'en était pas moins une cible potentielle vu qu'elle était une née-moldue. Le fait que sa sœur fasse partie de l'Ordre du Phénix, et que c'était aussi le cas d'un certain nombre de ses amis n'arrangeait pas non plus son cas. Lilas avait donc adopté une vue assez paranoïaque sur le monde, prête à une attaque à chaque instant. Un fait qui avait été renforcé par l'entraînement des gobelins.

Les gobelins étaient des patrons et enseignants, exigeants, demandant beaucoup d'effort et d'implication de la part de leurs employés et de leurs apprentis. Cela avait été par moment pénible, mais Lilas s'était accrochée, elle n'avait pas été envoyé à Poufsouffle totalement par hasard après tout, elle était une bosseuse. Elle aimait travailler dur et puis elle ne s'était pas engagée dans cette voie sans avoir une idée sur la difficulté de l'entraînement. Un entraînement magique et physique d'ailleurs.

La femme aux cheveux rouges avait donc l'habitude d'avoir le sommeil léger et de se réveiller rapidement. Certes elle appréciait une bonne douche pour commencer sa journée, mais ça ne la réveillait pas d'avantage. Ça lui remettait juste les idées d'aplomb et lui donnait un coup de pouce pour commencer la journée, avec un bon petit-déjeuner et du thé, c'était encore mieux. 

Entendant un bruit, elle se retrouva donc debout, une baguette à la main et une dague dans l'autre avant d'analyser la situation. Particulièrement se concentrer pour comprendre le bruit qu'elle venait d'entendre. Ses protections magiques étaient toujours en place tout autour de l'appartement, il n'y avait aucune menace apparente dans les environs, et le son était un pleur. 

Un pleur de bébé.

Harry. 

Son neveu.

 

Les événements des derniers jours lui revinrent brusquement en mémoire, chassant toutes traces de sommeil de son esprit. Un réveil plutôt brutal, surtout avec le vide qu'elle pouvait sentir dans son cœur et dans sa magie, la rupture du lien avec sa jumelle. Une blessure dans sa magie, mais aussi dans tout son être, une plaie béante. Serrant les dents, Lilas replaça sa dague dans l'étui qu'elle portait au poignet gauche, tandis que sa baguette reprenait sa place dans l'étui situé sur son autre poignet. Elle ne se séparait jamais des deux, et ça lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises.

Une fois les mains libres, elle fit un geste rageur pour essuyer les larmes qui s'étaient formées, malgré elle, dans ses yeux. Ce n'était pas le moment, et elle se refusait à craquer. Elle devait avancer, et s'occuper d'Harry, son neveu avait besoin d'elle donc elle ne pouvait pas s'effondrer, il y avait trop à faire pour qu'elle se laisse aller à son chagrin. Donc Harry. Il était sa priorité absolue.

Lilas attrapa une pince pour retenir ses cheveux, faisant une grimace, elle pouvait sentir tout les nœuds qu'elle allait devoir enlever plus tard. Quelle galère. Elle avait toujours adoré avoir les cheveux longs, un point commun avec Lily, mais ça pouvait être pénible, surtout pour les démêler. Mais là elle n'avait pas le temps de se coiffer et de démêler tout, mieux valait les attacher pour gérer ce désastre là plus tard.

Elle sortit donc de sa chambre pour aller dans la pièce voisine, une chambre d'enfant qu'elle avait installé dès son aménagement dans l'appartement. Après tout même si elle n'avait pas prévu d'avoir des enfants, ou que sa jumelle et Alice, son amie, n'avaient pas eu leurs fils encore. Lilas avait été amie avec pas mal de monde, des femmes qui s'étaient mariées rapidement après Poudlard, dont une qui était plus âgée qu'elle de trois ans. Et elle était la marraine de sa fille. Elle avait donc voulu être préparé pour les éventuelles soirées de baby-sitting.

Elle avait eu raison de préparer cette chambre vu le nombre d'heure de baby-sitting qu'elle avait fait depuis sa sortie de Poudlard. Et cela bien qu'elle était souvent à l'étranger... Elle avait donc eu une excellente idée, c'était certain. Surtout vu qu'elle ne s'était pas contentée d'avoir un lit et quelques jeux. Non elle avait tout le nécessaire pour s'occuper d'un enfant pendant plusieurs jours. Y compris une table à langer, des petits pots... 

Quoique là elle n'allait pas rendre l'enfant après une soirée où elle l'avait gardé afin de permettre au couple de respirer un peu. De se retrouver. Ou simplement de passer du temps pour eux même. Ou même pour faire des missions pour l'Ordre du Phénix... Elle n'avait certes pas été d'accord avec les actions de Dumbledore et de son organisation, c'était n'importe quoi. Ses principes de seconde chances.... 

Certes Lilas ne pensait pas que les mangemorts et Voldemort étaient le mal incarné, et des fous désirant dominer tout les moldus et massacrer tout ceux qui se trouvaient sur leur chemin... Quoiqu'ils restaient extrêmement dangereux, c'était certain. Elle savait que certaines des informations détenues par le camp de Dumbledore étaient correctes, elle n'était pas idiote après tout, il y avait de la propagande oui, mais pas uniquement. Et justement, parce qu'elle savait qu'il y avait de la propagande, elle savait très bien que les choses n'étaient pas aussi blanches et noires que Dumbledore voudrait le faire croire. 

Lilas avait été en contact avec un grand nombre de sorciers qui venaient d'ancienne famille et qui pratiquaient les rites anciens. Une habitude qu'elle avait prise également, elle était ainsi plus en tune avec sa magie, plus à l'aise avec soi même... Des rites qui selon des lois passées depuis la défaite de Grindelwald, étaient pour la majorité illégaux. Certes les rituels et les coutumes ancestrales n'étaient pas les seules raisons derrière la guerre, mais ça jouait un rôle important. 

La guerre était bien plus compliquée et ce des deux côtés. Voldemort était un monstre de bien des manières, mais il n'était pas aussi ... inconscient qu'il n'y paraissait, quoiqu'il semblait être fou ce qui était étrange. Tandis que Dumbledore n'était pas le grand-père bienveillant pour qui il se faisait passer. Cela faisait des années qu'elle pensait de la sorte, avoir été envoyé à Poufsouffle avait été une libération pour elle. Ça lui avait permis d'en apprendre beaucoup sur le monde magique et les traditions déjà, mais aussi ça lui avait permis d'adopter un point de vue assez neutre concernant les enseignants, Dumbledore, les punitions et les récompenses. 

Et c'était tout sauf normal ou équitable. Les choses n'étaient pas différentes hors de Poudlard, les favoris de Dumbledore avaient la vie nettement plus facile, en échange de quoi. C'était ce que Lilas s'était demandée bien souvent, qu'elle avait demandé à sa sœur et maintenant elle savait. En échange de leurs vies....

Lilas n'avait donc pas été d'accord avec les idées derrière la guerre, ou plutôt vis à vis de toute la propagande, mais elle n'était pas non plus stupide. Elle savait que les mangemorts étaient dangereux, et que certains avaient été totalement corrompu par un déséquilibre dans leur magie, crée dû à toute la magie destructrice et sombre qu'ils utilisaient. Sans moyen de balancer les choses. 

La magie comme la majorité des choses, ou plutôt comme la majorité de ce qui était crée dans la nature, nécessitait un équilibre. Magie blanche, magie noire. Magie de guérison, magie de destruction. Un seul type de magie pouvait avoir des conséquences graves pour un sorcier. Surtout un sorcier lié à un puissant mage noir, comme ceux qui avaient la marque des ténèbres sur les bras. 

Ils pouvaient causer mort et destruction et ce sans le moindre remords. Grisé par la magie et par le pouvoir, ils étaient comme drogués. Et le problème c'était qu'il était extrêmement difficile de se débarrasser de ce genre... d'addiction. Ce n'était pas avec un coup sur les doigts et une remise en liberté que ça allait les aider, ou protéger le reste de la société d'ailleurs. 

Néanmoins Dumbledore croyait aux secondes chances et au fait qu'il fallait se faire confiance. Tout en jugeant et se mettant à dos une majorité des élèves de Poudlard, en conduisant un grand nombre dans le camp adverse.

Et à présent Lilas avait un vide immense en elle, dû au désir de faire confiance de Dumbledore, qui n'avait même pas fait prendre aux membres de son ordre, le moindre serment. Enfin Dumbledore et James, parce qu'elle savait que son beau-frère avait choisi le gardien du secret et qu'il avait lui aussi été déterminer à faire confiance à ses proches. Même lorsqu'il était évident qu'il y avait un traître... 

Réprimant la rage qui montait en elle, parce que sa sœur et James étaient morts. Parce qu'ils avaient été trahi. Parce que Dumbledore avait été incompétent. Parce qu'il avait été sur le point de laisser Harry sur le perron de Pétunia, sans sonner, sans d'explication véritable...

Elle avait beaucoup de raisons d'être furieuse, et c'était bien, parce que ça lui permettait de se concentrer sur autre chose que le vide immense qu'elle ressentait. Néanmoins sa rage, son désir de vengeance, ce n'était pas sa priorité. Non, la priorité absolue c'était Harry. Lilas entra dans la chambre où était Harry. Elle ne pouvait pas se concentrer sur sa rage meurtrière, ou sur son chagrin. Sa priorité était Harry. Lily le lui avait demandé, elle avait promis... Elle avait failli sa jumelle et elle l'avait perdu, elle ne perdrait pas Harry, c'était hors de question.

Qu'importe les marchés qu'elle devrait faire, qu'importe avec qui elle devrait travailler, Harry vivrait et c'était le plus important. 

 

Donc oui, la chambre d'enfant avait été une bonne idée, elle servirait pour le moment. Elle ne pouvait pas rester ici si elle s'occupait de son neveu à plein temps, l'appartement était confortable mais la localisation n'était pas idéale pour un enfant. Elle y penserait plus tard, avec Sirius. 

Sirius qui lui avait souvent donné un coup de main pour garder les enfants de leurs proches, particulièrement Harry et Neville, mais ils n'avaient pas été les seuls. Quoique c'était eux qu'ils avaient le plus gardé, surtout ces derniers mois pour permettre à James et Lily, ainsi qu'à Frank et Alice de souffler quelques heures dans leurs planques sans les enfants.

Où était Sirius ? 

Il était un de ses meilleurs amis, le parrain d'Harry et elle allait vraiment avoir besoin de lui pour élever le bonhomme, surtout vu qu'il y allait avoir pas mal de monde pour contester cet état de fait. Et puis il était parfait pour la distraire, elle avait besoin de distraction, de ne plus penser à Lily.. Et lui il devait aussi en avoir, James et lui avaient eu un lien similaire à celui qu'elle avait partagé avec sa jumelle. 

Où était-il ? 

Comment allait-il ? 

"Tatie." appela son neveu, qui se tenait debout dans son lit, s'accrochant aux barreaux.

"Hey bonhomme. Comment ça va ?" elle demanda en le soulevant. 

Cherchant à éviter le regard de son neveu, les mêmes yeux que les siens, les mêmes yeux que Lily... Son regard à elle tomba sur ce qui avait déjà attiré son attention il y a plusieurs heures, la marque qu'il avait sur le front. Une sorte d'éclair, le mouvement qu'il fallait faire pour lancer le sortilège de mort ainsi qu'une rune de protection. Était-ce dû au rituel de Lily ou à autre chose ?  

Passant sa main dans les cheveux de son neveu, elle fit attention à ne pas directement toucher la marque, une des premières leçons qu'elle avait reçu chez les gobelins. On ne savait jamais ce que ce genre de marque pouvait faire, comme aspirer l'énergie de quelqu'un ou le maudire ou autre chose du même genre.. C'était déjà arrivé. Et au vu de la magie sacrificielle et noire qu'elle avait pu sentir dans la nursery de son neveu à Godrics Hollow, elle n'allait pas prendre de risque.

Surtout vu que l'énergie autour de la marque de son neveu, semblait être un concentré des deux. Qu'est-ce que ça voulait dire ?  

Enfin outre un voyage à Gringotts dans la journée pour qu'Harry puisse être examiné, ainsi que soigné. Lilas ne savait pas ce que c'était, ou ce que ça voulait dire, mais elle sentait que c'était important et qu'il valait mieux faire au moins un rituel de purification. Au minimum, il devait être examiné pour en savoir plus. 

Le personnel de Gringotts était sans aucun doute le meilleur à ce sujet, et non elle n'était pas du tout biaisée vu qu'elle travaillait là bas depuis sa sortie de Poudlard. Elle n'avait pas non plus la moindre intention de démissionner pour le moment, quoique avec Harry, et bien elle allait devoir procéder à quelques ajustements, c'était certain. Mais ce n'était pas le sujet, pas encore en tout cas.

Elle devait se concentrer sur la magie noire et la manière de la guérir, et sur ce sujet, les gobelins étaient soit les meilleurs, soit ils avaient les meilleurs sorciers formés pour ça. C'était obligatoire avec toutes les fouilles archéologiques qu'ils organisaient. Les gens avaient l'habitude placer toutes sortes de maléfices afin d'assurer la protection de leurs tombes et de leurs sépultures. 

Le nombre de chose qui étaient faisables dû à des restes humains... c'était franchement effrayant, et dégoûtant aussi... Donc ils avaient eu des raisons pour prévoir ce genre de protections, les gobelins étaient donc devenus douer pour les démanteler. Ainsi que pour les soigner ensuite. 

Ils étaient donc bien plus compétents, que la grande majorité des guérisseurs sorciers, et ils étaient aussi bien plus discrets. Ceux travaillant pour Gringotts ne catégorisaient pas la magie comme les sorciers liés au gouvernement britannique. Ils n'avaient pas peur d'utiliser de la magie même dite noire, si ça pouvait être utile. Particulièrement pour soigner un des leurs. Elle faisait d'ailleurs la même chose, ça avait sauvé la vie de James une fois. 

C'était important aussi pour elle que Gringotts assure une discrétion totale à ses clients, elle n'avait aucune envie que des gens puissent apprendre que son neveu était entouré de magie noire. Pour le moment le monde sorcier adorait Harry, ces imbéciles le considéraient comme un héros, alors qu'il était un orphelin, qu'il avait simplement survécu grâce à un rituel utilisé par Lily. 

Un rituel sans aucun doute interdit dans le pays, donc pour le moment elle était plutôt satisfaite de savoir qu'ils n'essayaient pas de comprendre comment sa sœur avait fait. Seul le temps pourrait dire si ça allait continuer de la sorte. Elle allait garder l’œil ouvert, ainsi que l'ouïe, hors de question que quiconque ne salisse le nom de Lily, ou celui d'Harry, et même celui de James. Néanmoins ce n'était pas la priorité, protéger Harry en revanche, ça l'était. 

 

"Tu as faim peut-être." continua Lilas, voyant qu'il était agité et faisant de son mieux pour sourire. "Et il faut que je te change. J'ai hâte que tu en sois au stade d'aller au pot jusque l'on soit clair."

Les enfants étaient très sensibles aux émotions et au ton qu'on utilisait autour d'eux. Il sentait peut-être qu'il y avait un problème, elle l'ignorait, mais elle allait faire de son mieux pour qu'il soit le moins bouleversé possible. La sorcière aux cheveux rouges sang allait protéger le dernier lien qui lui restait avec sa jumelle de toute ses forces. Les choses n'allaient pas être évidentes, c'était certain. Vivre sans Lily... 

La simple idée était impensable, mais elle n'allait pas avoir le choix. Elle devait aussi informer ses parents de ce qui c'était passé, ainsi que Pétunia. Il fallait organiser les funérailles, hors de question que les gens salissent l'enterrement de sa sœur et de James par leur présence. Ce serait limité aux amis proches, et à personne d'autre. Le public pouvait aller se faire voir, elle se moquait de savoir si les meurtres de sa famille étaient célébrés, elle n'allait pas l'accepter. 

Enfin non, elle ne s'en moquait pas, mais ce n'était pas la priorité. Elle se vengerait de ceux qui acclamaient la mort de sa famille plus tard, même chose pour ceux qui chercheraient à s'en servir. Comme Dumbledore. Elle devait agir vite pour que l'homme ne puisse rien faire de plus concernant son neveu. Il était très puissant, surtout politiquement, et elle ne devait pas l'oublier. Ce qui accentuait l'importance de Sirius, elle allait devoir le trouver. 

En attendant elle avait des amis sur qui elle pouvait compter, des amis qui étaient restés à l'écart de la guerre et donc qui n'étaient, probablement, pas des espions d'un camp ou de l'autre. Ils allaient quand même devoir faire des serments avant de pouvoir approcher Harry. La paranoïa était sa meilleure tactique pour le moment.

Une née-moldue, ou sang-de-bourbe, prête à s'opposer aux deux camps, (ou était-ce trois avec le Ministère ?) c'était surement une bonne blague quelque part. Mais ça n'avait guère d'importance pour la sorcière aux cheveux rouges, les gens pensaient qu'elle était une blague depuis qu'elle avait été envoyé à Poufsouffle, la maison la plus sous-estimée. Elle se faisait d'ailleurs un grand plaisir de leur prouver à quoi point ils avaient tort. Elle ne comptait pas échouer à présent qu'elle devait assurer la sécurité de son neveu.


Les sorciers étaient des abrutis, inconscients en plus. Pourquoi faisaient-ils la fête comme ça ? Ce n'était pas parce que Voldemort était ... mort, que la guerre était finie. Mais ils buvaient comme des trous, célébraient comme des imbéciles, oubliant les problèmes qui avaient permis à la guerre de prendre une telle ampleur. Non que Lilas comptait s'engager dans la politique, elle n'avait pas la patience ou les qualifications pour ça. Elle espérait néanmoins que ses amis montrent plus de jugeotes et restent prudent, la magie entourant les marques des ténèbres... Et bien elle n'aimerait pas en avoir une c'était certain, la perte du lien central allait avoir des conséquences sur la magie et donc l'esprit des mangemorts. Au moins en partie. Cela les rendraient instables, plus sensibles à leurs émotions, pendant un temps. A part s'ils étaient de puissants occlumens, et qu'ils pratiquaient l'occlumencie. Qu'ils se rendaient compte de ce qui se passait au lieu de suivre aveuglément leur magie... 

Autant dire qu'il y avait peu de chance. 

Lilas n'avait néanmoins aucune envie d'expliquer cela, et encore moins envie de dire comment elle était au courant d'une telle chose. De plus elle était d'avis que le gouvernement anglais méritait un bon coup de pied aux fesses, et elle avait d'autres priorités. Elle avait prévenu ses amis, et égoïstement, elle n'avait aucune envie de faire d'avantage. 

Surtout après avoir vu les célébrations pour la mort de sa jumelle. 

Alors elle avançait vers Gringotts, prenant des chemins moins visibles que l'allée principale, hors de question de se faire remarquer, tout en observant autour d'elle, prête à réagir au moindre signe de danger. Elle avait beau être neutre, elle savait aussi qu'il y avait un certain nombre de sorciers dans le camp de Voldemort, qui voulaient la tuer, ou la torturer, pour une raison ou une autre. Elle n'allait pas leur donner une chance d'essayer, surtout pas lorsqu'elle avait Harry avec elle.

Elle desserra légèrement sa prise une fois en sécurité dans la banque. Bien sûr il y avait toujours un risque d'attaque, certains sorciers pouvaient être particulièrement stupide, mais elle avait confiance dans les capacités des gobelins. Ils étaient un peuple guerrier pour une excellente raison. Il allait de leur honneur d'assurer la sécurité de ceux dans l'enceinte de la banque, et il prenait ce genre de chose très sérieusement. 

"Evans, pars ici." ordonna Gryphook. 

Elle avait bien évidemment envoyé un message à la banque afin de leur demander un entretien. Il y avait des dates plus propices aux rituels, et il y avait certaines personnes au courant de ce genre de chose, comme ceux des anciennes familles. Les rituels de purification effectués juste après le sabbat de Samhain faisaient parti des plus puissants et des plus efficaces. Il y avait d'autres dates bien sûr, mais aussi proche de la nuit des morts, cela permettait d'utiliser la magie ancestrale du sorcier qui était purifié. 

Vu le genre de magie qui entourait son neveu, et le fait que Samhain avait été choisi par Voldemort comme le jour de l'exécution des Potter, Lilas était assez heureuse de la puissance des rituels de purification. Elle ne voulait prendre aucune chance. Qui savait au juste ce que le Mage Noir avait pu faire pour se défigurer à ce point et perdre la raison. Il n'y avait que les rituels de magie sombres qui causaient ce genre d'effet.

"Tout est prêt pour le rituel. Tu sais comment ça fonctionne ?" demanda Gryphook tout en marchant. 

"Il sera posé au centre du cercle de rune, dans des linges blancs cousus de runes protectrices. Je serais en dehors du cercle et je ne dois y entrer sous aucune raison tant que le rituel est en cours." répondit Lilas. 

Les gobelins n'aimaient pas les politesses, ils préféraient aller droit au but et être direct, enfin à part quand on ne les traitait pas avec respect. Là ils pouvaient être retors, comme un grand nombre de sorciers en avaient fait l'expérience au fil des ans. Ils l'avaient bien cherché à regarder de haut un autre peuple, surtout un peuple en charge de leurs finances.

 

Du fait de son travail pour Gringotts, Lilas n'avait pas assisté à un grand nombre de rituel. Elle étudiait des sites archéologiques magiques, travaillant sur les protections et les enchantements en évitant de se faire tuer au passage, elle ou le reste de l'équipe avec qui elle était d'ailleurs. Elle était la guérisseuse en formation du groupe en plus, elle pouvait aller à l'avant des fouilles pour assurer les premiers soins si nécessaire. Et ça l'était souvent, entrer dans des tombes pouvait être extrêmement dangereux. Les égyptiens étaient les plus connus pour être paranoïaques et pour ensorceler leurs tombeaux, mais ils étaient très loin d'être les seuls. Ou les pires d'ailleurs... 

Lilas avait assisté à un ou deux rituels de ce genre lors de sa formation, mais elle n'avait eu aucun lien avec les gens concernés. Être là en spectateur était très différent d'être là en tant que famille. C'était certain. Le second cas était bien plus difficile à gérer, surtout en voyant un véritable nuage de noirceur sortir du front ensanglanté de son neveu... 

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