
-Chapitre 39-
Le réveil matinal était difficile pour tout le monde. Le soleil n’était toujours pas levé dehors que Mrs. Weasley s’évertuait à mettre debout les plus retardataires pour qu’ils puissent tous manger avant de partir. Hope était la seule debout depuis un moment. Elle avait proposé son aide à Molly mais celle-ci avait refusé et insisté pour que la sorcière prenne son petit-déjeuner. Le café était la ligne de survie de la sorcière aujourd’hui. Le sommeil perdu depuis quelque temps demandait à la rattraper mais elle n’arrivait pas à fermer l’œil, et encore moins dormir sur ses deux oreilles. Mr. Weasley était bien plus frais que ses enfants qui descendaient en traînant des pieds un par un, à l’exception de Bill, Charlie et Percy qui devaient venir par transplanage. Fred trouvait ça injuste mais sa mère le contredit en expliquant qu’il n’avait pas son permis pour avoir le même privilège.
"Charlie a dû repasser son permis. Il l’a raté la première fois. Il a transplané huit kilomètres plus au sud que l’endroit prévu, sur la tête d’une pauvre femme qui faisait ses courses, vous vous souvenez ?" Raconta Fred avec un sourire espiègle.
"Oui et alors ? Il l’a réussi la deuxième fois," répliqua Molly alors que l’anecdote avait fait rire tout le monde.
Hope restait un peu plus en retrait, son attention dérivant toutes les minutes sur son téléphone, qu’elle avait depuis récupérer et réussi à ensorceler en espérant qu’il marche dans l’enceinte de Poudlard, mais l’écran restait vide de notification.
"Hope, ma chérie tu devrais manger, vous devez marcher un petit bout de chemin. Je ne sais même pas quand est-ce que vous allez vraiment arriver !" S’exclama Mrs. Weasley en voyant l’assiette en face de la jeune fille toujours vide alors que le départ approchait.
"C’est gentil mais je n’arriverais à rien avaler. Le café suffira jusqu’au camp." La rassura Hope.
Molly ne voulait rien entendre mais le temps de partir approchait, l’empêchant de retenir Hope à table indéfiniment. Discrètement, Ron glissa une tartine de marmelade pliée dans la poche avant de son sac -qui était heureusement vide de toute cochonnerie empilée-. Tous s’apprêtaient à partir mais Mrs. Weasley les interrompit en appelant George.
"Quoi ?" Répondit-il avec un ton faussement innocent.
"Qu’est-ce que tu as dans ta poche ?"
"Rien !" Se défendait-il.
"Ne me mens pas !" S’écria sa mère en sortant sa baguette et prononçant plusieurs fois le sortilège d’attraction.
Les pralines Longues Langues que les garçons avaient passé du temps à développer et produire s’envolèrent dans la poubelle à côté de leur mère. La scène était dure à voir, principalement parce que les deux garçons étaient attachés à leurs créations et leurs visages dépités de s’en faire priver attristaient Hope. Les bonbons sortaient de toutes les cachettes possibles qu’ils avaient pu trouver, jusqu’aux ourlets de Fred. N’aimant pas la tournure des choses, et aussi parce qu’elle se sentait coupable de sa réaction d’hier soir, Hope attira discrètement le plus de bonbons possibles dans ses poches étant donné qu’elle était placée derrière Mrs. Weasley. Elle continua de les disputer jusqu’à ce que Fred et George ne passe la porte, étant les seul à ne pas dire au revoir à leur mère par colère.
Même si Hope adorait Molly pour son côté affectueux et accueillant, elle n’arrivait pas à trouver un raisonnement sensé à son attitude envers les ambitions des jumeaux, quand bien même ce n’était pas l’avenir qu’elle prévoyait pour eux. Fred et George dans les bureaux gris du ministère était une vision que personne qui les connaissait ne pouvait s’imaginer. L’ambiance sur le trajet de la coupe était pesant malgré la légèreté qu’essayait d’apporter Arthur. Des petits groupes se formèrent naturellement pendant leur progression et Hope en profita pour rejoindre les jumeaux au centre de leur formation.
"Hey," tenta-t-elle faiblement.
Même si aucun des garçons n’étaient vraiment d’humeur joyeuse, ils se forcèrent à lui renvoyer l’appareil avec un léger sourire. N’aimant pas les voir comme ça, Hope ne tourna pas autour du pot et sortie une poignée des friandises logées dans son pantalon. Les yeux des deux garçons s’écarquillèrent de surprise.
"Comment tu as réussi à les avoir ?" S’enquit George.
"Votre mère n’est pas la seule à connaître quelques sorts d’attractions," répondit simplement Hope en haussant les épaules.
Elle vida le contenu de ses poches pour leur tendre et ils ne perdirent pas une minute pour récupérer le maximum de leurs produits qu’ils pensaient disparus.
"Tu es géniale, Marshall," la remercia pour une énième fois Fred.
"Alors je suis pardonnée pour hier soir ?"
"Tu pensais sérieusement qu’on t’en voulait ?" Demanda Fred en s’arrêtant presque.
Hope ne trouvait pas vraiment quoi dire. Elle n’avait pas voulu être aussi dure avec eux la veille. La tribride avait sûrement sous-estimé sa sensibilité sur le sujet brûlant qu’était Landon. La fatigue ne l’aidait pas plus à gérer ses émotions qui étaient déjà secouées dans tous les sens, presque prêtes à exploser sous ses doigts.
En voyant l’expression peinée et perdue de la jeune fille, Fred voulut passer un bras autour d’elle pour la placer entre lui et son frère et la bousculer comme à son habitude pour tenter de la réconforter mais il se ravisa en se rappelant sa réaction la dernière fois.
"Tu étais pardonnée au moment même où tu as passé la porte de notre chambre. On ne va quand même pas te reprocher de passer une épreuve difficile, c’est à ça que servent les amis hein ?" Dit George en lui donnant une bourrade dans l’épaule.
"Qu’est-ce qu’on ferait si notre Hope manquait soudainement de caractère ?" Renchérit Fred.
"Tu parles de caractère," répliqua Hope en évitant une branche, un léger sourire se dessinant sur ces lèvres.
"Comment on pouvait passer à côté de ça, on a encore tous nos membres en étant resté dans la même pièce qu’elle Georgie !"
Les jumeaux s’efforcèrent de remonter le moral de la sorcière, maintenant qu’elle avait déjà remonté le leur. Ron les interrompit à un moment, une bonne demi-heure s’étant écoulée depuis leur départ.
"Hé Hope ! J’ai gardé ça pour toi," dit-il en sortant le toast intact. "Maman n’aime pas qu’on mange dehors comme ça mais ce qu’elle ne sait pas ne pourra pas nous attirer des problèmes. En plus je ne voudrais pas avoir à te traîner sur la route si tu t’évanouis, le trajet est assez épuisant comme ça."
Malgré sa désinvolture feinte, le rouge monta rapidement aux joues du garçon de quatorze ans, d’autant plus quand Hope frotta ses cheveux ayant autant poussé que ceux de ces frères.
"Fred et George commencent à avoir sérieusement une mauvaise influence sur toi. Mais merci, Ron."
Ron contesta faiblement en bougonnant jusqu’à Harry qui l’attendait. Le brun échangea un regard complice avec la sorcière avant de retenir un rire devant son ami embarrassé. Le trajet avait eu raison de Hope qui mangea finalement un peu même après que le noueux d’anxiété dans son ventre se soit un tant soit peu détendu. Arthur leur annonça qu’ils étaient enfin arrivés au lieu de rendez-vous, au sommet d’une colline qui surplombait le village de Loutry Ste Chaspoule. La plupart des adolescents étaient essoufflés par cette randonnée matinale, peu appréciée.
"Par ici Arthur ! On l’a trouvé !" S’écria une voix plus loin.
"Amos !" S’exclama Mr. Weasley en le rejoignant.
Les deux collègues se saluèrent. Amos Diggory était un homme grand et quelque peu rond, avec une barbe en broussaille imposante. A ses côtés se trouvait son fils, Cedric Diggory, l’attrapeur de Poufsouffle. Il les salua et tous lui rendirent l’appareil, à part Fred et George qui avaient encore mal digéré la défaite injuste contre son équipe l’année dernière.
"Ils sont tous à toi ?" Demanda Amos à Arthur.
"Oh non seulement les rouquins. Voici Hope, une amie des jumeaux, et Hermione et Harry sont les amis de Ron." Répondit Mr. Weasley en montrant les adolescents derrière lui.
"Pars la barbe de Merlin ! Hope Marshall et Harry, Harry Potter !" S’exclama Mr. Diggory.
Les deux concernés se figèrent devant l’enthousiasme de l’homme. Harry comprenait encore en partie l’entrain que pouvait avoir les gens en entendant son nom mais Hope ne savait pas trop où se mettre.
"Ced m’a parlé de vous," expliqua-t-il en leur serrant la main tour à tour. "D’après lui tu es une excellente poursuiveuse, il n’a pas arrêté de parler de ta performance contre Serpentard !" Dit-il à la jeune fille.
Hope lui sourit poliment en se tournant vers le garçon plus âgé qui n’avait pas l’air de savoir où se mettre devant l’embarras que lui faisait subir son père.
"Merci… j’imagine," répondit la sorcière.
Aussi vite, Amos se tourna vers Harry et lui rappela douloureusement sa défaite contre Poufsouffle par la faute des détraqueurs. Fred et George se renfrognèrent d’autant plus du rappel humiliant. Le premier ne sa gênait pas du regard mauvais qu’il adressa Cedric en s’avançant à côté de Hope. Heureusement Mr. Weasley les sauva tous de cette situation en signifiant l’heure qui tournait et qu’ils devaient vite se rassembler autour d’un Portoloin, qui était en l’occurrence une vieille chaussure abîmée.
Hope et Harry regardèrent tout le monde se tenir par un doigt à l’objet, les obligeant à s’allonger par terre pour tous loger.
"Allez-y les enfants avant qu’on ne parte sans vous !" Les incita Amos.
Dubitatif, les deux sorciers finirent par les imiter. Après un décompte jusqu’à trois, ils eurent l’impression désagréable d’être entraîné à toute vitesse dans un tourbillon. Tous se bousculèrent dans leur ascension avant de regagner brutalement le sol. La tribride regrettait d’avoir mangé juste avant car le voyage exprès lui retourna l’estomac. A l’exception de Mr. Weasley, Mr. Diggory et Cedric, tous les jeunes se retrouvaient allongés au sol, parfois les uns sur les autres. Harry repoussa Ron qui roula à côté de lui en grognant. Hope avait, elle, atterris à moitié sur les jumeaux qui étaient côte à côte.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, se fut la main tendue de Cedric qui l’accueillit. Elle l’a pris rapidement pour ne plus écraser ses amis et les aida à se lever à son tour après avoir remercié le garçon de Poufsouffle. Une fois que les organisateurs donnèrent leurs emplacements à chacun, les Diggory et les Weasley se séparèrent. Hope était impressionnée par le nombre de personnes présentes et la place prise par les toiles de camping sur des hectares de terrain. L’ambiance était folle alors que la finale ne commençait que ce soir. Plusieurs personnes volaient au-dessus du camp pendant que tout le monde s’amusait et dansait en affichant fièrement le drapeau de l’équipe qu’ils soutenaient. Mr. Weasley les guida à travers ce dédale sans fin jusqu’à une petite tente toute simple.
"Voici notre palace !" Déclara-t-il en ouvrant l’un des pans pour faire passer tout le monde.
"Ce n’est pas un peu petit pour, quoi 11 personnes ?" Chuchota Harry à Hope.
La jeune fille haussa les épaules, elle aussi étonnée mais suivit les autres à l’intérieur. A leur surprise, l’intérieur était aussi spacieux, si ce n’était pas plus, que la maison des Weasley. La tente avait un salon, une cuisine et une salle à manger, sans compter les deux dortoirs de part et d’autre pour séparer les garçons et les filles.
"J’adore la magie," s’émerveilla Harry.
"Ça arrivera toujours à m’impressionner ici," confirma Hope en allant poser son sac avec les filles.
"Sors de la cuisine Ron, on a tous faim !" S’exclama son père en passant, les jumeaux lui faisant écho. "Pas de pieds sur la table !" Dit-il à leur intention.
"Pas de pieds sur la table !" Répétèrent-t-ils en cœurs, reposant immédiatement leurs pieds une fois que leur père fut hors de vu.
La tribride les rejoignit et ne put s’empêcher de donner une pichenette derrière l’oreille de George en passant derrière lui.
"Aïe ! Pourquoi ?" S’exclama-t-il sur un ton accusateur.
Hope fit une tête innocente et repartit dehors à la demande de Mr. Weasley qui voulait préparer à manger comme les moldus en camping, c’est à dire un barbecue fait maison, sans magie. L’aide des personnes ayant vécu avec les moldus, au du moins en suivant leur coutume dans le cas de Hope, était apprécier pour éviter un carnage malgré la bonne foi d’Arthur. Fred se moqua de son frère qui se frottait encore l’oreille.
"Au moins elle est de meilleure humeur qu’hier," rationalisa-t-il en grommelant encore de la douleur.
"La coupe sera une bonne distraction mais on est loin d’en avoir fini. Je n’aime pas Landon mais je ne le souhaite pas non plus mort, tout comme Hope. Alors elle va sûrement passer son temps à chercher et à être en général d’humeur massacrante tant qu’elle n’aura pas trouvé un moyen de ramener ces fesses dans le monde des vivants…" Soupira son frère.
"Et encore, ça reste dans l’hypothèse qu’ils puissent le ramener, mais s’il est vraiment mort ?"
Fred ferma les yeux et grogna de fatigue d’y penser.
"Je ne veux vraiment pas imaginer cette option, sûrement pas pour elle. Elle a déjà assez à gérer comme ça." Déclara-t-il en se levant.
Lorsqu’ils sortirent rejoindre tout le monde dehors, Hope était seule avec Ginny et leur père. Celui-ci avait envoyé les trois jeunes, qui rentraient en quatrième année, chercher de l’eau. Hope tentait d’aider patiemment Arthur à allumer le feu sans utiliser la magie. Un tas d’allumette était déjà à leurs pieds et Hope se retenait de pouffer à chaque fois qu’il laissait une autre tomber par peur une fois allumée. Finalement, ils réussirent enfin à démarrer un feu après que Hermione fut venu aider avec le retour des deux autres garçons. Les trois aînés des Weasley arrivèrent par transplanage peu après. Leur position en dehors de la tante faisait que plusieurs membres du ministère s’arrêtaient pour parler avec Arthur qui se faisait une joie d’expliquer les coulisses du ministère à Harry, Hermione et Hope, ses enfants en connaissant déjà la majorité.
Le groupe de la veille, constitué des jumeaux, Hope, Bill et Charlie s’était vite reformé autour du feu pour parler ensemble. La nourriture cuisait et chacun passait un bon moment. Comme les autres sorciers, Hope n’avait jamais fait de camping à proprement parler, à part les week-ends chez Mary pour faire de la pêche à l’écrevisse avec sa mère. Elle appréciait le côté simple de la réunion.
"La Nouvelle Orléans doit être géniale," dit Bill à l’intention de la sorcière. "Depuis qu’il y a la paix, vivre avec autant de cultures et d’espèces différentes doit être géant."
Fred et George lui firent les grands yeux, ne voulant pas lancer une conversation taboue, mais l’enthousiasme de Bill sur le sujet ne dérangeait pas Hope. Il avait plus au moins connaissance de l’histoire de la ville, la privant de faire un rappel douloureux, et Hope devait avouez que la paix, même fragile, avait vraiment de bons avantages sur ces plans.
"Il y a toujours de la méfiance mais en général ça se passe plutôt bien. Je me rappelle que les soirées dans le Bayou étaient les meilleures : sorcières, loups et quelques vampires sur le volet pouvaient aussi venir. Mardi Gras est aussi cool avec le défilé de chaque faction, ça fait un moment que je n’y suis pas allé," avoua-t-elle avec un sourire nostalgique.
"En tout cas l’alcool doit être dément," renchérit Charlie.
"Demanda ça à tes frères," répondit la sorcière.
"On n’a jamais fini bourré." Se défendit immédiatement Fred.
"Par contre je n’arrive pas à imaginer comment Hope peut boire aussi facilement du bourdon, ce truc est encore plus fort que du Whisky Pur Feu !" Compléta son jumeau avec indignation et une grimace de dégoût en se rappelant du goût.
Hope roula des yeux à ce débat qu’ils avaient déjà eux la semaine qu’ils avaient passé chez eux.
"Vos alcools de sorciers sont juste beaucoup plus doux ou sucré, vous ne connaissez même pas les bons crus."
"Excuse nous de ne pas avoir un mini bar chez nous," dit Fred sarcastiquement.
"Tu es excusé," répliqua Hope avec un air espiègle.
Bill et Charlie ne purent retenir leur rire de surprise. L’aîné des jumeaux les poussa avec agacement pour les faire taire en essayant de garder un visage impassible alors qu’un sourire se dessinait malgré lui sur ses lèvres. L’arrivée bruyante d’un dénommé Ludo Verpey coupa court à leur chamaillerie. L’homme était pour le moins habillé étrangement, ayant mélangé des habits moldus n’ayant pas grand sens entre eux et ce qui ressemblait une vieille combinaison de Quidditch. Cela collait néanmoins avec sa personnalité extravagante dès le premier abord.
"Tu veux faire un petit pari sur le résultat du match, Arthur ?" Demanda celui-ci.
Il agita ses poches qui tintèrent avec le bruit des pièces qu’il avait déjà dû empocher en faisant le tour du camp. Arthur paria un Gallion sur la victoire de l’Irlande. Le montant semblait décevoir Ludo mais se contenta de demander si d’autre voulait prendre des paris. Arthur tentait de préserver ses enfants et leurs amis mais les jumeaux sautèrent sur l’occasion.
"On parie trente-sept Gallions, quinze Mornilles et trois Noises que l’Irlande va gagner, mais que ce sera Viktor Krum qui attrapera le Vif d’or. Et on ajoute même une baguette farceuse," affirma Fred en rejoignant ses économies avec celle de George.
Ludo accepta gracieusement et rajouta même cinq Gallions pour la baguette. Arthur tenta de contester mais les garçons étaient décidés, et Verpey bien trop content de son pactole empoché. Hope n’avait pas à leur dire comment gérer leur argent mais le pari paraissait vraiment risqué voir même impossible pour une finale de Coupe. Sans compter que l’attitude avaricieuse de Ludo Verpey ne la laissait pas à l’aise à l’idée qu’ils leur confient leur argent.
Les deux adultes continuèrent leur discussion sur les affaires du ministère, Mr. Croupton, le boss de Percy, les rejoignant. Les plus jeunes ne prêtait que vaguement attention au contenue de leur discussion, si ce n’était pas pour Percy essayant de s’imposer pour avoir la reconnaissance de Croupton alors que celui-ci ne prononçait même pas correctement son nom. Fred ne ratait pas une occasion pour railler son frère.
Finalement, ils allèrent chercher des souvenirs avant le début du match, à l’exception de Fred et George qui avaient dépensé toutes leurs économies. Hope leur proposa de leur prendre quelque chose mais ils refusèrent. Hope n’aimait pas vraiment être seule dans la foule autour des stands alors elle ne prit que des tubes de peintures aux couleurs de l’Irlande avant de retourner à la tente.
La plupart se préparaient pour le match et n’étaient donc déjà plus dans la tente quand elle arriva, à pars les jumeaux. Elle gagna leur attention en entrant, si bien que Fred faillit se prendre le coussin que son frère venait de lui envoyer en pleine tête.
"Tu n’as rien pris ?" Demanda George en voyant l’absence de chapeau ou de rosettes sur elle.
La sorcière montra fièrement sa peinture et tandis l’un de ses bras vers la où son sac était posé. Un pinceau en sortie rapidement pour se loger entre ses doigts.
"Je ne pense pas m’habituer à te voir faire de la magie sans baguette," dit Fred qui trouvait ça fascinant à chaque fois.
"Je devrais le faire plus souvent alors mais j’ai bien peur qu’on prendrait ça comme de la triche à Poudlard."
"Est-ce que c’est de la triche si personne ne le sait ?" Répliqua-t-il.
Hope sourit à son attitude en leur faisant signe de venir s’asseoir.
"On pourra reparler de ça là-bas, en attendant ramenez-vous. Quitte à devoir soutenir l’Irlande pour vous, autant que ça se voit."
George fut plus rapide que son frère, et surtout le bouscula sur son passage pour être le premier.
"Tu n’étais pas obligé pour nous," dit-il même s’il était content.
Hope feint en haussant les épaule. "J’avais oublié ces couleurs-là chez moi de toute manière." Mentit-elle.
George ne lui demanda que deux bandes sur sa joue ce qu’elle fit rapidement. Fred le poussa presque pour prendre sa place. Les trois adolescents rirent entre eux jusqu’à ce que George ne décide sortir.
"Je vous attend dehors, papa devrait venir voir qui il reste avant de partir s’installer !"
Les deux restants acquiescèrent et Hope se retourna vers Fred. Même assis en face d’elle, Fred paraissait toujours aussi grand. Probablement parce qu’il devait allonger ses jambes et les écarter pour que Hope puisse se mettre entre pour le maquiller sans être en difficulté.
"Alors qu’est-ce que tu veux ?" Demanda-t-elle en essayant de rester composée.
C’était la première fois qu’ils se retrouvaient seuls depuis ce fameux matin dans son salon. Elle pourrait jurer que l’air était devenu plus lourd si elle ne savait pas mieux que c’était le garçon en face d’elle qui la rendait anxieuse. Fred leva les yeux vers là, croisant les siens et ne les lâchant pas une seconde.
"Une moitié du visage en verte et l’autre en blanc." se décida-t-il enfin.
Il était surtout preneur pour passer le plus de temps possible avec Hope comme ça. La jeune fille ne put empêcher un rire malgré sa nervosité. C’était juste Fred dans toute sa splendeur, rarement dans la retenu. Elle se mit aussitôt au boulot et elle réussit à se perdre dans sa concentration même si la tâche était simple. De ce fait, elle arrivait au moins à ne pas penser au reste.
C’était une autre histoire pour Fred qui gardait son regard sur elle. Hope mordait inconsciemment sa lèvre inférieure et il devait presque serrer ses mains sur son jean pour être sûr de ne pas les mettre ailleurs. Leur proximité l’affolait, son souffle atterrissait sur son visage, parfois sur ses lèvres sans qu’elle ne s’en rende compte. Il y a un mois, Fred aurait juste dissipé la tension dans ses épaules avec une blague et se serait sûrement permis de l’embêter en la secouant avant de laisser ses mains respectueusement sur ses genoux -probablement après qu’elle l’eut sermonné pour avoir ruiné le maquillage-. Ça aurait été naturel, mais pas maintenant. Pas quand elle l’avait rejeté dans sa chambre il y a moins de vingt-quatre heures et qu’elle ne pensait qu’à ramener son ex petit-ami à la vie.
C’était une douce torture. Qu’elle l’attire ou non, Hope restait jusqu’à preuve du contraire sa meilleure amie, au même titre qu’avec son frère, il se devait d’au moins respecter son espace si elle n’était pas à l’aise avec lui. Il regrettait presque que le temps ne passe pas plus vite en fin de compte.
"Vous êtes sûr de vous avec George ? Ce pari avec Verpey est risqué," le coupa Hope dans ses pensées après un long moment de silence.
Elle était toujours aussi concentrée mais elle sentait néanmoins le regard de Fred peser sur elle.
"Quel est l’intérêt de faire un pari si c’est pour jouer la sécurité ? Tout le monde fait ça et ça ne rapporte pas plus," répliqua Fred en haussant les épaule.
"C’est pratiquement impossible que ça se réalise," contre-attaqua la sorcière.
"Pas dans les règles du Quidditch."
Hope finit le maquillage complet du sorcier et posa son pinceau sur la table à côté de lui avant d’enfin croiser ses yeux. Elle prit elle-même conscience de leur proximité et se figea en voyant l’air malicieux de Fred. Elle l’avait vu plus d’une fois, si ce n’était pas pratiquement tous les jours à Poudlard lorsqu’il prévoyait une farce avec son frère ou simplement qu’il s’amusait à taquiner quelqu’un pour quelconque raison. Pourtant, ses yeux marrons lui coupèrent instantanément le souffle pendant une fraction de seconde, comme s’ils portaient une tout autre signification.
George rentra dans la tente pour prévenir son frère et Hope qu’ils allaient partir se placer dans les gradins. La scène devant lui le surpris mais il se maudit presque d’avoir été aussi bruyant en arrivant car Hope prit directement deux pas en arrière avant de récupérer son pinceau pour aller le ranger prestement. Fred se leva aussi rapidement pour rejoindre George qui avait encore les yeux écarquillés.
"Aucun commentaire," lui murmura le plus vieux en passant, la voix roque.