
-Chapitre 40-
Le terrain de quidditch accueillant la coupe du monde était si grand que Hope n’arrivait à trouver aucune comparaison architecturale moldue. Arthur Weasley guidait tous les enfants vers l’une des grandes entrées où ils commencèrent à monter les escaliers en essayant de ne pas être séparés par la foule de sorciers autour d’eux. Le stade abritait environ cent mille sorciers et sorcières d’après Mr. Weasley, assez pour facilement se perdre entre les corps en mouvement de tous les côtés. Le dédale de marches semblait sans fin malgré les multiples étages qu’ils montaient.
Ron commençait à s’en plaindre et demanda à son père encore combien de temps il devrait passer à monter. Arthur s’apprêtait à lui répondre mais il fut pris de court par une voix désagréable provenant d’un cran plus bas.
"Disons que s’il pleut, tu seras le premier à le savoir," répondit un homme au long cheveux blond à côté de Draco Malfoy.
Il ne fallut pas plus d’indice pour comprendre qu’il était son père, Lucius, dont la personnalité aussi exécrable que son fils était contée par Harry dans les anecdotes de sa deuxième année avec la chambre des secrets, ou lorsque Draco passait son temps à jacasser sur l’influence de son géniteur.
"Père et moi sommes dans la loge du ministre, sur invitation personnelle de Mr. Cornelius Fudge." Renchérit Malfoy avec son air hautain.
"Ne te vante pas Draco, avec ces gens ce n’est pas la peine," l’arrêta son père avec le même dédain.
Hermione roula des yeux à leur attitude et Harry prit son bras pour l’entraîner loin de ces deux anarchistes de sang pur. La cane de Lucius Malfoy attrapa la main posée sur la rambarde d’Harry, l’empêchant d’aller plus loin.
"Amuse-toi bien, veux-tu ? Tant que tu le peux," déclara cruellement Mr. Malfoy en appuyant son regard sur Hermione.
Énervée par son comportement, Hope n’hésita pas à s’interposer en empoignant la tête de serpent ornant la cane pour l’éloigner d’Harry. Lucius tenta de la tirer vers lui mais la force d’Hope la retint fermement. Les yeux du sorcier se firent plus curieux, bien qu’ils brûlaient d’une rage mal contenue d’être ainsi défié.
"Une nouvelle tête, tient dont. Tu dois être la fameuse Hope Marshall dont m’a parlé Draco. Nouvelle Orléans ?"
"Tout juste, les sorcières de chez nous n’ont pas pour habitude de se laisser marcher dessus en silence." Déclara-t-elle avec un sourire narquois.
"Les créatures provenant de cette ville sont des brutes, et vous n’avez pas dérogé à la règle d’après les plaintes qui ont été porté à votre encontre par les parents de certains Serpentards."
"Je n’aime pas l’injustice que voulez-vous, quitte à faire ma propre loi. C’est triste d’être aussi fermé d’esprit sur les talents d’autres sorciers que vous, Mr. Malfoy. Certaines sorcières, même sans être de sang pur, ont des connaissances qui vous dépassent. Je me ferais un plaisir d’en faire l’apprentissage à ce chère Draco, les grimoires d’Esther sont une source sans limite de savoir à qui sait l’utiliser," ajouta-elle à voix basse, son ton empreint d’une menace à peine dissimulée.
La tribride lâcha enfin la cane de Lucius qui fit quelques pas maladroits en arrière, son visage s’étant décomposé drastiquement en entendant cette dernière phrase. Il pressa son fils à continuer d’avancer en essayant de regagner une apparence nonchalante à leur échange. Hope sourit sombrement de satisfaction, sachant pertinemment par leur réputation que Lucius Malfoy n’était pas étranger à la magie noire. Il reconnaissait sans mal l’importance que portait le nom de la sorcière originelle dans ce domaine, qui était la grand-mère paternelle d’Hope à son insu.
George posa une main sur l’épaule d’Hope pour qu’elle les suive jusqu’à leur place. Il ne restait plus que quelques escaliers à monter et tout le monde semblait vouloir oublier les Malfoy pour se concentrer sur le match sur le point de commencer. Ils se retrouvaient tout en haut du stade, sur le dernier étage des gradins. Une telle hauteur aurait pu être problématique pour suivre le jeu mais le quidditch étant un sport se jouant dans les airs, ils pouvaient tous voir les arbitres préparer l’entrée des joueurs.
La vision était tout bonnement incroyable. Hope eut à peine le temps d’ingérer toutes les informations dans son champ de vision qu’elle fut tirée au sol par Charlie alors que les joueurs irlandais passèrent au-dessus d’eux pour se séparer plus loin dans un feu d’artifice prenant la forme d’un lutin.
"Fait attention," la prévint-il en l’aidant à se relever. "C’est les places les plus dangereuses alors il vaut mieux rester attentif. Bien joué pour Malfoy d’ailleurs, ce mec est un enfoiré."
"Charlie," le reprit légèrement son père qui passait à côté d’eux pour aller saluer d’autre employés du ministère.
Malgré son ton de reproche, Arthur n’avait pas vraiment l’air dans penser moins. Fred et George étaient eux de vraies piles électriques, plus que d’habitude en tout cas. Ils s’extasiaient sur tous les joueurs qui passaient et tentaient de les présenter à Hope qui peinait elle à suivre quoi que ce soit tant tout allait vite. Des farfadets arrivèrent comme des comètes et distribuèrent de l’or sur leur passage pour représenter l’Irlande. Vint ensuite le tour des Vélanes, pour représenter la Bulgarie. Tous les garçons semblèrent soudain hypnotisés par ces créatures à l’apparence humaine. Elles étaient les plus belles femmes que Hope eut jamais vu avec leur peau translucide et leur long cheveux blond. Inconsciemment, Hope commençait à se pencher un peu trop sur la rambarde devant elle, comme pour se rapprocher plus d’elles. Avant de tomber accidentellement dans le vide, une main attrapa l’arrière de sa veste.
Le contact brusque de ses pieds sur le sol la ramena à la raison. La sorcière cligna plusieurs fois les yeux d’hébétements pour essayer de comprendre ce qu’il venait de se passer alors que les Vélanes quittaient le terrain. George à côté d’elle avait la même expression surprise.
"Tu comptes encore te jeter ou je peux te lâcher ?" Demanda la voix de Fred derrière elle.
Hope fit volte-face de surprise, pensant qu’il était encore de l’autre côté de son frère.
"C’était quoi ça ?" S’exclama-t-elle en frottant sa nuque.
"Des Vélanes, leur charme marche comme une sorte d’aimant qui attire tous les hommes. Je pense que maintenant on a la confirmation que c’est plutôt toutes les personnes qui aiment les filles." Se moqua-t-il devant la mine déconfite de son amie.
Hermine rattrapait elle Harry de son côté qui était dans le même état pendant que Ron avait l’air de vouloir faire un plongeon. Hope reporta ses yeux sur Fred et fronça les sourcils en voyant qu’il était parfaitement composé comparé à tous les autres qui avait été touché par le charme des créatures.
"Pourquoi ça ne t’a rien fais ? Tu as besoin de faire ton coming out ?" Se moqua-t-elle à son tour en espérant virer l’expression fière de son visage en touchant son égo.
Fred haussa les épaules en ne perdant pas de sa nonchalance.
"Merci de t’en inquiéter mais je préfère de loin les filles, j’étais juste en train de regarder ailleurs quand elles sont arrivées." Se justifia-t-il. "Le match va commencer maintenant, tu ferais mieux de te retourner, sauf si tu préfères ce que tu as devant toi."
Bill qui avait pris la place de Fred à côté de George rit de son frère en secouant la tête.
"Des quatre frères tu penses sérieusement être le premier choix ?"
"On est dix fois mieux," renchérit Charlie en faisant un clin d’œil exagéré à Hope qui ne pouvait s’empêcher de rire avec eux.
La louve leva les yeux au ciel et se tourna vers le terrain en ignorant Fred qui s’énervait contre ces frères aînés. George passa un bras par-dessus ses épaules en soupirant même si ces yeux ne quittaient pas les joueurs. Il se pencha vers elle pour pouvoir lui chuchoter dans l’oreille.
"Avoue-le, tu me préfères à Fred," plaisanta-t-il.
"Tu m’as eu, tu remontes en deuxième place après lui."
"Attend, c’est qui le premier ?"
"Ginny. Maintenant que je vous vois tous ensemble, je l’apprécie d’autant plus qu’elle vous supporte depuis des années," répondit-elle avec un sourire en coin.
George la lâche et renifla en faisant mine d’être vexé mais il garda le même sourire complice avec elle, surtout quand Fred chercha à savoir de quoi ils parlaient et que aucun ne lui répondit. Le plus vieux des jumeaux resta finalement à côté de Hope une fois que Bill et Charlie le laissèrent tranquille.
Les Irlandais et les Bulgares se disputaient violemment la coupe depuis plusieurs minutes. Ron passait son temps à s’extasier sur Krum, l’attrapeur de la Bulgarie qui menait à la baguette Lynch, celui des Irlandais. Ces derniers avaient d’ailleurs une avance confortable sur l’équipe adverse, ce qui n’empêchait pas la tension d’être à son comble à travers le stade.
Le vif d’or se détacha enfin entre les joueurs, provoquant les hurlements des spectateurs l’ayant aperçu. L’attrapeur bulgare sembla lui aussi l’avoir vu car il se précipita vers le sol. Cependant le Vif d’or était plus haut mais cela n’empêcha pas Lynch de le suivre pour l’attraper avant. Krum piqua une pointe vers le bas mais se redressa au dernier moment, presque miraculeusement, alors que Lynch s’écrasa durement au sol dans une effusion de sang et de cries. Cette dernière partie était tellement intense que tous étaient penché sur la rambarde pour suivre l’action.
Finalement, Krum remonta dans les airs et ouvrit sa main pour exposer le vif d’or qu’il venait d’attraper, terminant la partie. Des exclamations de joies déferlèrent de partout, y compris des jumeaux qui ne remarquaient presque plus Hope entre eux pendant qu’ils célébraient. Ludo Verpey qui présentait le match prit la parole :
"L’IRLANDE A GAGNE ! KRUM A ATTRAPE LE VIF D’OR MAIS C’EST L’IRLANDE QUI GAGNE ! Seigneur, qui pouvait s’attendre à ça ?" S’écria-t-il, aussi surpris que tout le monde.
L’information mit un peu de temps à être complètement comprise par Hope. Elle attrapa le gilet de Fred ce qui le fit enfin s’arrêter dans sa célébration pour la regarder.
"Qu’est-ce qu’il y a ?" Lui demanda-t-il, légèrement à bout de souffle à cause du temps qu’il avait passé à crier avec George.
"Verpey vient de dire que l’Irlande avait gagné même avec Krum qui attrape le vif d’or…" Répéta Hope, abasourdis.
George la dévisagea sans comprendre. "Oui, c’est ce qu’il vient de dire."
"Ça veut dire que vous avez gagné le pari !" S’exclama-t-elle avec stupeur.
Les jumeaux se figèrent pendant quelques secondes avant de se ruer vers la loge du ministère où Verpey présentait le match pour récupérer leur or. Hope se décida à ne pas les suivre, préférant descendre calmement avec les autres. Leur carrure leur permettait peut-être de s’imposer dans le flot de sorciers quittant le stade mais pas la sienne. L’euphorie de la soirée n’en était pas moins présente pour autant. Harry et Ron passèrent leur temps jusqu’au retour à la tente à décortiquer chaque action sous l’œil heureux mais désintéressé de Hermione qui ne connaissait pas grand-chose aux tactiques particulières employées. Fred et George étaient revenus avec un sac rempli d’or, le sourire jusqu’aux oreilles.
Le camping entier était bruyamment animé. Les cris et musiques des supporteurs ne diminuaient pas malgré le temps qui passait. Deux heures passèrent dans cette même ambiance légère et festive avant que Arthur ne coupe court à la soirée en envoyant ses enfants au lit, surtout quand Ginny s’endormit sur la table et renversa son chocolat chaud. Les garçons s’apprêtaient à aller se coucher quand une nouvelle vague de cries explosa.
"Les Irlandais ne sont pas près de s’arrêter eux," remarqua Fred avec amusement.
Son père qui s’était absenté rapidement pour aller chercher un dernier bidon d’eau, rentra en furie dans la tente à ce moment précis.
"Ce ne sont pas les Irlandais, il faut partir d’ici, tout de suite !" S’exclama-t-il en rassemblant tous les adolescents pour leur faire quitter la tente.
A l’extérieur, le décor avait drastiquement changé. Plus aucun balais ou drapeaux ne pouvaient être aperçu dans les airs. A la place, des hurlements de terreur secouaient tout le camp, accompagnés d’une foule de sorciers qui traversaient les habitacles qui partaient en fumé pour s’enfuir. Le contraste était affligeant, comme si l’espace de quelques minutes avaient suffis à déchaîner les feux de l’enfer là où seulement la gaieté régnait.
Le plus horrible fut sûrement pour Hermione, Harry et Hope qui une fois leurs têtes levées un peu plus haut que le chaos devant eux, purent voir la famille Robert, les moldus qui possédaient le terrain, flotter dans les airs. Ils étaient tenus à l’envers par des sorciers masqués qui rigolaient aux éclats de leur cruauté. La chemise de nuit de Mrs. Roberts remontait jusqu’à son visage pendant qu’elle se débattait en vain pour couvrir son intimité.
Le spectacle macabre retourna l’estomac de la louve qui dû se faire violence pour quitter l’horreur devant elle des yeux.
"Bill, Charlie et Percy avec moi pour aider le ministère," ordonna Arthur Weasley d’un ton ferme en agrippant fermement sa baguette. "Vous vous allez vous réfugier et vous restez ensemble. Fred, George, vous avez la responsabilité de Ginny."
Ce dernier ne perdit pas une seconde pour prendre la main de sa sœur qui semblait terrifiée sous son grand manteau qu’elle serrait maladroitement contre elle. Les trois quatrièmes années commencèrent à partir mais Hope n’arrivait pas à se résoudre à les suivre. Avant que Bill ne puisse partir avec son père, elle retint son bras.
"Je peux aider, j’ai mes pouvoirs-" tenta de plaider l’adolescente mais il la coupa immédiatement.
"Aucun doute que tu peux te défendre mais c’est hors de question que tu nous accompagnes en plein milieu de ça. Crois-moi quand je te dis que ça, tu ne veux pas y être mêlée. Va avec les autres et protèges-les, ok ?"
Hope hocha seulement la tête rapidement avant de faire demi-tour et de suivre ses amis. La densité et l’agitation de la foule l’empêchait d’avancer assez pour rattraper tout le monde. Dans le halo de flammes s’étendant partout, même la couleur de cheveux pourtant distinct des jumeaux étaient introuvable. Hope se résigna à simplement aller dans la forêt pour ensuite les retrouver à l’intérieur. Elle l’atteint difficilement, mais une fois arrivée à l’orée du bois, le bruit assourdissant -surtout pour son audition sensible- était comme étouffé.
La louve s’autorisa enfin à respirer calmement et tenta de trouver les autres dans la vaste étendue d’arbre. Ses recherches étaient infructueuses pendant plusieurs minutes, à pars les quelques personnes courant pour trouver un porteloin ou tout simplement un abri.
Une chose attira enfin l’attention de la sorcière. C’était tout d’abords très léger, sûrement impossible à entendre pour l’oreille humaine. Des reniflements irréguliers, rythmés par des pleurs étranglés, d’où parvenait parfois des mots hachés qui devenaient un peu plus compréhensibles au fur et à mesure que Hope se rapprochait doucement.
"No-non… Ma-man…"
Derrière la cime d’un arbre imposant, se tenait recroquevillé un petit garçon qui n’avait d’apparence pas plus de 5 ans. Ses habits étaient tachés de terre mais aucunes blessures n’avaient l’air à déplorer. Avec précaution, Hope se rapprochait du garçon pour s’agenouiller devant lui. Malgré sa douceur, le mouvement surprit l’enfant qui recula jusqu’à ce que son dos touche l’arbre avec un halètement de surprise.
"Tout va bien," essaya-t-elle de le rassurer tout de suite. "Je ne te ferais pas de mal. Tu as perdu tes parents ? Moi, j’ai perdu mes amis donc on peut rester ensemble pour les chercher si tu veux ?"
Les yeux verts du garçon s’écarquillèrent et il secoua sa tête de manière frénétique. La peur dévisageait ses traits alors qu’il essayait de parler même si son état ne lui permettait pas. Hope commençait à s’inquiéter de sa réaction mais restait calme pour qu’il en fasse de même.
"Mon cœur, tu dois respirer, ok ? Je te promets que-" La fin de sa phrase fut interrompu par son propre crie.
Une douleur lascive transperça son bras gauche avant de gagner son coude d’un coup sec. La lame l’ayant blessé fut retirée violemment, sous les rires gras de ses assaillants. Hope haletait sous l’agonie qui traversait la plaie. Contrairement à son habitude, les cellules de son corps ne commençaient pas à cicatriser, du moins, son processus de guérison était bien plus lent. N’ayant aucune sensation de brûlure particulière, Hope excluait l’usage de veine de vénus ou d’aconit tue-loup. Elle ne voyait alors qu’un objet rempli magie noire pouvant être la solution. Lentement, la louve se releva, en faisant attention de cacher la vue du garçon. La peur extrême qu’il eût manifestée prenait d’autant plus son sens quand Hope trouva devant elle trois sorciers aux visages couverts par des masques de fer, les mêmes types que ceux s’étant attaqués aux Robert.
"Trois contre un et en plus vous m’attaquez dans le dos ? Ce ne sont pas des manières," remarqua-t-elle en les jaugeant.
Malgré la douleur intense, Hope tentait de garder la face devant eux autant qu’elle le pouvait. Un d’eux fit un pas en avant, le poignard taché de son sang dans l’une de ses mains.
"Nous voulons les grimoires d’Esther, au nom du seigneur des ténèbres." Déclara-t-il d’une voix sombre.
A cette mention, la sorcière se figea en comprenant son erreur. Que son arrogance lui retombe dessus était une chose, mais qu’elle entraîne la vie d’un enfant innocent et possiblement celles de ses amis avec la rendait nauséeuse. Mais ce qui piqua l’attention de Hope doublement fut à quel nom ces sorciers revendiquaient leurs actes. Elle n’était pas assez renseignée sur l’histoire de la première guerre des sorciers mais partout où il en était fait mention, jamais son nom n’était cité. Il était désigné sous Vous-Savez-Qui, ou encore Celui-Dont-On-Ne-doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Seul Harry avait eu le courage de lui dire en racontant la mort de ces parents : Voldemort.
Les pièces s’assemblant à une vitesse folle dans l’esprit de Hope, elle comprit qu’elle avait en face d’elle non pas des sorciers lambda, mais bien des mangemorts au service de l’homme qui avait fait de la vie des née moldus un enfer, ainsi qu’à tous ceux osant s’opposer à lui.
"J’ai bien peur qu’on va affronter un problème vous et moi… Lucius, si vous voulez vous montrez, on pourrait régler ça entre adulte, vous avez passé l’âge de vous déguiser, non ?"
La silhouette au centre des deux autres amorça inconsciemment un mouvement dans sa direction avant de se stopper. Alors qu’il venait de se trahir, Malfoy leva finalement sa baguette vers elle. Hope sentait la rage bouillir sous ses veines. Ils étaient de la même trempe que les hommes qui avaient participé à la mort des oncles de Fred et George, de ceux qui avait conduit à l’emprisonnement injuste de Sirius pendant douze ans et à la mort de James et Lily Potter.
"Les besoins du seigneur des ténèbres passent avant tout, donne-les-nous et ta vie sera épargnée."
La sorcière leva lentement les mains en signe d’innocence et espérait que son visage gardait une expression neutre. Toutes les façons imaginables pour torturer les mangemorts devant elle ne demandait qu’à être exécuter mais elle ne pouvait en aucun cas oublier que le petit garçon était toujours derrière elle, sûrement utilisé par ces lâches comme appâts. Elle devait être efficace et préserver ce qu’elle pouvait de l’innocence qu’il lui restait.
"Laissé moi juste quelques secondes, il est terrifié," lentement Hope s’agenouilla pour attraper sa baguette dans sa chaussure. "Je vous la donne, ok ? Je veux juste m’assurer qu’il va bien, il pourrait s’évanouir en hyperventilant."
Sous le joug des maintenant trois baguettes dirigées vers elle, Hope lança la sienne à leur pied avant de se tourner vers le garçon toujours autant terrorisé.
"Tu peux faire quelque chose pour moi, mon cœur ?" Demanda-t-elle en chuchotant.
Sa respiration hachée et ses pleurs étaient moins incontrôlables qu’auparavant, même si son corps fragile tremblait encore.
"Tu vas fermer les yeux et ne les ouvres pas tant que je ne te l’aurais pas dit. Si tu as peur, chantes-toi une chanson, ok ? Je te promets que je vais te ramener à tes parents mais j’ai besoin que tu fasses ça pour moi avant." Continua-t-elle à mi-voix pour que seul lui l’entende clairement.
Il déglutit difficilement avant d’acquiescer et de cacher sa tête entre ses jambes repliées contre lui. Faiblement, sa voix débuta une comptine célèbre chez les enfants anglais, que même Hope avait entendu plusieurs fois sa mère lui chantonner avec l’un des livres que Rebekah utilisait pour l’endormir pendant les premiers mois de sa vie avec elle.
"Trois souris aveugles,
Voyez comme elles courent,"
Hope se releva pour faire face à ses trois bourreaux et avança vers eux. Les mangemorts se tendirent en ne voyant aucune trace d’intimidation chez l’adolescente. Au contraire, celle-ci tendis une main vers eux, comme une invitation. Un sourire cruel étira ses lèvres, alertant le sorcier étant entre ces deux compères. Il tenta de les prévenir mais elle le devança.
"Ossox," murmura Hope en crispant sa main dans sa direction.
Le bruit d’un ossement se fracturant s’en suivit. Lucius Malfoy cria de douleur alors que son fémur poussait contre sa peau, à un angle douteux. L’un des mangemorts se jeta à son soutient pendant que le dernier s’interposa entre eux et la louve, baguette dressée.
"Crusio !" Hurla-t-il.
"Bulla." Le sort tomba net contre un mur invisible protégeant Hope et le garçon qui continuait en ignorant tout autour de lui.
"Elles couraient toutes après la femme du fermier,
Qui leur a coupé la queue au couteau à rôti,"
Le sorcier maléfique continua inlassablement à lancer des sorts contre la défense de Hope qui commençait à faiblir. Celui au chevet de Lucius se préparait à se relever et elle sut qu’elle devait intervenir maintenant. Son bouclier ne résisterait pas plus et elle ne pouvait mettre le garçon en danger. Alors qu’il s’arrêta une fraction de seconde pour reprendre son souffle, la sorcière en profita pour laisser tomber la barrière et contre-attaquer immédiatement.
Elle envoya les trois mangemorts valser à quelques mètres en un sort. D’après le son sourd que fit le crâne de son assaillait en touchant le tronc de l’arbre derrière avec force, et la façon dont son corps tomba inerte au sol sans se relever, elle en déduit qu’il était inconscient. Les deux autres étaient juste à côté, imbriqué dans un enchevêtrement de corps. Hope s’approcha d’eux, aux aguets, pour trouver leurs baguettes hors de leur porté dans la pelouse. Elle les prit puis les agita devant eux en s’abaissant à leur niveau. L’un d’eux n’avait plus que la moitié de son masque, Hope finit par l’enlever mais découvrit que ce n’était pas celui Malfoy. Il avait au contraire des cheveux bruns rasés presque à blanc et des yeux noir enfoncés dans leur orbite. Le regard qu’il vouait à la sorcière était emplit de haine à peine dissimulée alors qu’elle se tenait victorieusement au-dessus de lui.
"Pour conclure cet échange riche en émotion, je vous propose un dernier cadeau de ma part." Déclara Hope en passant une main sur le visage du mangemort démasqué. "Caecus."
Celui-ci se tordit en vain alors qu’il était encore retenu par le poids de son camarade blessé. Hope maintint fermement sa main au-dessus des yeux de ce dernier en regardant Malfoy qui ne tentait rien contre elle alors que sa baguette était entre les mains de la sorcière.
"Ça sera mon dernier avertissement : osez toucher ou faire du mal à quelqu’un devant moi et votre sort sera bien pire que la mort." Conclut-elle en retirant sa main avant de s’éloigner d’eux.
Elle brisa la une des baguettes et lança la deuxième au mangemort encore complètement éveillé.
"Je vous laisse une chance de partir, ne la loupez pas."
Dans un sombre écho, le garçon qui était complètement tenu hors de ce qu’il venait de se passer termina sa chanson maintenant que le calme était revenu, autant dans la forêt que sur le camps semblait-il.
"Avez-vous déjà vu, au cours de votre vie,
Trois souris aveugles ?"
Fière du dramatisme digne de son père dont elle avait fait preuve, Hope vit le dernier mangemort qu’elle venait d’ensorceler ouvrir ses yeux maintenant d’un bleu translucide. Ce dernier commença à crier et à s’agiter d’autant plus lorsqu’il s’aperçue que le monde autour de lui n’était plus qu’un vide sombre et éternel. Malfoy ne demanda pas son dû et prit par le bras son troisième camarade inconscient avant de transplaner loin.
Toute menace directe étant enfin disparue, Hope grimaça et s’autorisa enfin à porter sa main à la grande plaie s’étirant au milieu de son biceps jusqu’à son coude. Un grognement lui échappa quand elle rentra en contact avec la chaire à vif. Elle sentait les cellules de son corps s’activer lentement mais elle était persuadée qu’elle en garderait une cicatrice à cause de la magie noir imbibée dedans.
"Hey, c’est fini, tu peux ouvrir les yeux." Dit-elle au garçon recroquevillé.
Il redressa sa tête et ouvrit les yeux avec peine. Son apparence était pittoresque mais il était déjà bien plus calme que lorsqu’elle l’avait trouvé.
"C’est quoi ton petit nom ?" Continua-t-elle en s’asseyant en face de lui.
"Finéas…" Murmura-t-il en reniflant.
"Ok, Finéas, les méchants sont partis et je pense qu’on peut sortir de la forêt. Tu connais le nom de tes parents ?"
Il hocha la tête. "Ilona et Melvin Abbott."
Hope acquiesça et lui tendis son bras intact pour l’inviter à venir avec elle. Finéas se leva mais faillit retomber aussitôt tellement ses jambes étaient flageolantes. Hope ne tint pas compte de sa blessure et souleva le garçon avec difficulté en essayant d’oublier la douleur que lança son bras en le faisant. Elle le plaça sur l’une de ses hanches, comme elle le faisait avec Nik, et le soutient avec son bras intact. Sur le chemin, elle essayait de le distraire en demandant notamment s’il était relié à Hannah Abbott, une quatrième année de Poufsouffle dont elle avait eu écho, qui se révélait être sa sœur, malade et donc absente de l’évènement.
Le garçon tremblant contre elle lui rappelait que trop bien son petit cousin et elle les maudissait tous d’oser infliger ça à un enfant. Le sentiment était encore trop frais pour elle, même si elle était maintenant une adolescente en voie à devenir une vraie jeune femme. Inconsciemment, elle resserra Finéas contre elle, comme si elle pouvait recoller tous les morceaux. De qui ? Elle n’en avait aucune idée, son esprit était trop chamboulé pour répondre à ce genre de question.