Square 1

Déjà trois jours s’étaient écoulés depuis l’arrivée de Hope et des jumeaux à la Nouvelle Orléans. Rayan, Abel et Marcus passaient beaucoup de temps à leurs occupations pour la faction des vampires, d’autant plus que Marcel comptait leur laisser les rennes prochainement. Vanessa était donc souvent chez Hope pour rattraper le temps perdu et s’entendait relativement bien avec Fred et George ; malgré son excentricité, elle restait du genre à toujours apprécier une bonne blague. C’est comme ça que Marcus s’était retrouvé avec les cheveux rose fluo pendant vingt-quatre heures, il cherchait d’ailleurs toujours activement le coupable.

En se concertant dans son dos, ils avaient sûrement tous décidé que Hope méritait du repos et l’y forçait sans cesse. Étrangement, Nessa qui était une pile électrique avait soudainement envie de rester à l’intérieur ; les trois vampires ne pouvaient pas rester tard ces jours-ci et Fred et George n’avaient pas autant d’idées foireuses à lui faire partager, ni de plans délirants. Bien sûr que la tribride avait remarqué tout ça, mais les heures de sommeils plus ou moins paisibles qu’elle avait passé ces derniers jours, à l’exception des habituels cauchemars, l’empêchaient de s’en plaindre dans l’immédiat. Son habitude de se lever tôt ne s’était pas pour autant amélioré et c’est donc vers six heure et demi du matin que Hope descendit les marches de l’Abattoir vers le salon d’intérieur. Le soleil traversait à peine les grandes fenêtres, éclairant les murs de la maison dans un halo orange agréable.

A cette heure-ci, Hope ne trouvait généralement pas grand monde de lever, à l’exception quelques fois de Keelin qui se préparait pour son service à l’hôpital. Elle ne s’attendait alors pas à entendre les voix familières de son cousin Nik et Fred de sitôt. En descendant les escaliers sans bruit, Hope pu apercevoir les deux garçons sur l’un des canapés bordeaux du salon, Fred avec un livre d’images entre les mains, les cheveux attachés rapidement en une demi-queue pour les dégager de son visage, et Nik s’accrochant pratiquement à son bras pour pouvoir voire le contenu du livre. Hope s’arrêta quelques instants, captivée par le moment inattendu qu’elle risquait d’interrompre.

Fred continuait de raconter l’histoire sans se douter être observé.

"Et le dragon s’envola, vaincu par le prince… Il en faudrait beaucoup plus pour faire fuir un dragon qu’une pauvre épée…" Remarqua-t-il en fronçant les sourcils.

La Belle au Bois Dormant, en conclut Hope à sa remarque et à la couverture coloré de l’ouvrage. Nik releva son visage encore un peu voilé par le sommeil vers le rouquin, semblant perplexe.

"Maman Keelin m’a dit que les dragons n’existaient pas la dernière fois, alors on peut les battre comme on veut !" Rétorqua le petit garçon du haut de ses trois ans.

Fred secoua la tête et posa le livre sur la table pour pouvoir faire face au cousin de Hope.

"Tu dois me promettre ce que je vais te dire va rester secret entre nous, ok Nik ?" Nik hocha la tête avec exagération pour que l’aîné des jumeaux continue. "Les dragons existent vraiment chez moi, mon grand frère Charlie travaille avec eux." Lui avoua-t-il sur le ton de la confidence.

Les yeux bleus de Nik s’écarquillèrent de stupeur avant qu’il ne lâche un petit cri de joie. Le bambin attrapa d’autant plus le bras de Fred en le secouant inlassablement, semblant avoir perdu toute fatigue par l’excitation d’une telle nouvelle.

"Ils sont comment ? C’est vrai qu’ils peuvent cracher du feu ? Ils doivent être énormes !" Radotait Nik à une vitesse impressionnante pour son âge pendant que le plus vieux se retenait de rire à sa réaction.

"Tu pourras même en voir un jour si tu veux, on devra juste convaincre tes mamans et Hope. Ou juste les perdre en route, mais je m’en chargerai."

Hope ne put contenir le gloussement offensé qui lui échappa en entendant le rouquin conspirer contre elle pour potentiellement enlever son cousin voir des dragons. Elle n’en était pas étonnée pour autant. Le bruit attira l’attention des deux garçons qui trouvèrent Hope descendant les dernières marches pour les rejoindre avec un sourire en coin.

"Trois jours que tu es ici et tu deviens déjà une menace pour détourner mon cousin du droit chemin Wealsey ?" Se moqua la sorcière en accueillant à bras ouvert Nik qui se rua vers elle à sa vue.

Elle souleva son cousin et le cala contre sa hanche pour le porter aisément mais celui-ci eu d’autre projet lorsqu’il prit en sandwich les deux joues d’Hope entre ses petites mains pour avoir son attention.

"Ne dit rien à maman et maman, Hopey s’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît !" La supplia-t-il.

Son regard suppliant n’aidait pas la sorcière à être impartiale et comme à chaque fois qu’elle voyait, elle lui cédait trop facilement. Hope soupira et le reposa pour dégager son visage de sa grippe, puis resta accroupisse devant lui.

"Je ne dirai rien mais tu passeras par moi avant de voir un dragon, et ça pourra attendre quelques années, compris ?" Le petit garçon métissé acquiesça en boudant légèrement mais n’objecta pas. "Va dont chercher les crayons que je t’ai ramené, tu vas pouvoir me montrer comment tu dessines encore mieux qu’avant," ajouta-t-elle et Nik ne perdit pas une seconde de plus pour s’élancer vers sa salle de jeu.

Hope se releva et croisa les bras en trouvant le regard coupable de Fred qui n’avait pas bougé de sa place. Quelque mèche tombait sur son front, provenant de sa coiffure négligée. La jeune fille ne pouvait s’empêcher de perdre ses yeux dessus quand bien même elle voulait être sérieuse, et qu’elle préférait au fond le garçon avec les cheveux complètement détachés, même si le changement était apprécié.

"Tu comptes me regarder en silence longtemps ou me dire à quel point je suis irresponsable et bla, bla, bla ?" Demanda finalement Fred en la faisant sortir de sa brève torpeur.

Hope détourna furtivement les yeux pour se répondre et blâmait la fatigue pour laisser son esprit divaguer sur ce genre de terrain, bien que cela arrivait malgré elle de plus en plus.

"J’allais surtout te demander ce que tu faisais levé à cette heure-là, en train de lire des contes à mon cousin ?"

"Keelin devait partir pour son travail et Freya ne savait pas quoi faire avec Nik parce que Vincent l’a appelé pour une urgence. J’étais réveillé alors j’ai proposé de le garder en attendant. George ronflait horriblement alors c’était l’option la plus supportable." Se justifia-t-il en levant les mains en l’air en signe d’innocence.

Lui aussi prit le temps de détailler la jeune fille en face de lui. Fred ne pensait jamais être lassé de la beauté de la sorcière. Comme l’avait fait remarquer plus au moins brutalement sa tante Rebekah, Hope avait changé rapidement physiquement en l’espace de quelques semaines, entre autres à cause de la pression qu’elle s’était infligée durant cette période. Néanmoins, maintenant que ses joues étaient moins creuses et ses cernes moins proéminentes, Fred ne pouvait nier que Hope avait plus des allures de jeunes femmes que d’adolescentes à cet instant. Elle était définitivement au-dessus de sa catégorie, rumina-t-il pour lui-même.

"Étonnant que Vincent l’appel sitôt… Prions pour qu’on n’est pas à gérer une seconde apocalypse ici sinon je vais définitivement finir par penser que l’univers me martyrise," Souffla Hope en venant s’asseoir à la place précédemment occupée par Nik.

Celui-ci revint dans la foulé et s’installa sur la table en face des deux adolescents sans un mot. Il prit seulement le livre abandonné par Fred pour l’ouvrir à la page du fameux dragon et commença à rigoureusement essayer de le reproduire. Fred et Hope échangèrent des regards amusés à l’attitude du petit garçon mais aucun ne le dérangea.

"Martyrisée ? A ce point ?" La taquina le rouquin avec un coup de coude pour continuer la conversation.

La sorcière replia ses jambes sous elle-même et tourna son corps vers lui. Ses yeux bleus, à l’image de son cousin, portaient un air faussement agacé mais aussi une fatigue plus mentale que physique qu’elle tentait de cacher à tous.

"Tu as besoin d’un récapitulatif de ces trois dernières années ? Parce que je pense toucher le jackpot," répliqua Hope.

Fred grimaça à sa tentative d’humour mal venue. Il savait que pas mal de chose lui était encore inconnues à propos Hope, il ne s’en plaignait plus, mais celle-ci restait quand même l’une des personnes avec le parcours de vie les plus difficiles qu’il connaissait. Il rivalisait presque avec les bribes d’histoires de la guerre contre Voldemort qu’il avait brièvement entendu venant de ses parents. Un bras réconfortant passa autour d’elle pour l’attirer vers l’épaule du sorcier, où elle reposa sa joue en observant Nik dessiner.

"Tu nous as raconté comment tu étais arrivée à Poudlard et pourquoi mais tu n’as jamais dit comment tu l’avais vécu. J’arrive à peine à imaginer être séparer de George ou de perdre le moindre contact avec lui alors… Ça devait vraiment être horrible d’être seule," conclut-il en soupirant à cette pensée.

Contre toute attente, c’était la première fois qu’on demandait cela à Hope. Sa famille et ses amis proches savaient sûrement qu’elle préférait tout garder pour elle et qu’elle viendrait vers eux le moment venu si le besoin d’en parler la prenait. Il allait sans dire qu’avec le chaos de ces derniers mois à l’école Salvatore, ce n’était pas le sujet de discussion sur toutes les lèvres alors que tous se battaient continuellement pour leur survie. Elle-même ne s’était pas permise de s’interroger sur cela. Allait-elle réellement bien ? Hope avait découvert de superbes personnes à Poudlard et elle ne regrettait à aucun moment d’avoir rencontré les jumeaux, Lee, Hermione, Harry, Ron, Ginny, Angelina et Alicia. Pourtant cette question la laissait perplexe. Contrairement à ses habitudes, elle n’avait pas de réponse directe, d’éventement factuel qui pouvait tout expliquer sans l’obliger à exposer ses sentiments.  

Alors qu’elle cherchait en vain une réponse appropriée, le regard d’Hope se perdit sur les cheveux bouclés, presque crépus de Nik, et ses yeux bleus lui rappelant ceux de son père. Il lui avait tellement manqué.

"Avant que tout le monde ne perde ces souvenirs de moi et que je ne me jette dans le puits du Malivore, la dernière fois que je l’avais vu, Nik n’avait même pas un an. Je me rappel être partie de la pension pour rentrer ici lorsque Keelin était sur le point d’accoucher. Il était si petit, vraiment adorable, et je m’étais promis que si je pouvais l’empêcher, il ne grandirait pas en voyant les personnes qui lui sont chère partir. Pendant des années, les membres de ma famille ont été obligé d’être éparpillé aux quatre coins du globe pour me protéger, y compris mon père. Et j’ai à peine eu le temps de le récupérer, qu’il a dû se sacrifier pour moi… Je ne veux pas ça pour Nik. Tout le monde à tout fait pour me protéger depuis que je suis née et ils ont fait de leur mieux… Mais je ne veux pas qu’il est à connaître ça.

"Un peu avant la mort de mon père et de mon oncle Elijah avec lui, je lui ai dit qu’on était tous les deux nés avec des responsabilités trop lourdes à porter. J’imagine que je ne fais que reprendre le flambeau ; il avait toujours fait en sorte de protéger mon père depuis leur enfance, et je dois en faire de même pour Nik.  

"Quand je suis revenue du Malivore, le plus dur avait été de retrouvé Landon et Josie ensemble en train de s’embrasser au vieux moulin de l’école. Le temps est passé et c’était toujours en revenant à Mystic Falls que le fait d’être oublié me faisait le plus mal. A Poudlard, je partais de zéro alors d’une certaine manière, c’était plus facile d’en faire abstraction. Et Lizzie est venue à Noël avec cette photo de Nik qui entrait sur ses 3 ans. J’ai réalisé à quel point j’avais loupé de sa vie, ses premiers mots, ses premiers pas… Même avec ces souvenirs, il n’aurait probablement aucun souvenir de moi si ce n’était pas pour les appels, les photos ou les vidéos que Freya et Keelin lui montraient, Fred." La voix de Hope craqua en réalisant à quel point tout cette absence l’avait affecté, mais elle ne s’était jamais donné l’autorisation de l’admettre. "Il est trop jeune pour se rendre compte de tout ça, mais j’ai l’impression de l’avoir laissé tomber alors que c’est le plus innocent d’entre nous."

Elle ravala ses larmes tant bien que mal pour ne pas alerter le petit garçon qui lui jetait parfois des regards en entendant son prénom être prononcé. Pas qu’il s’intéresse pour autant aux conversations des adultes, Nik n’y comprenait jamais rien la plupart du temps.

Fred ne savait pas quoi répondre, il ne s’attendait sûrement pas à une réponse aussi honnête de la sorcière. Bien que s’ouvrir à lui montrait que Hope lui faisait confiance, ce qu’il appréciait vraiment, un goût amer persistait en écoutant ce qui pesait sur le cœur de la fille dans ses bras. Le pire était probablement de n’avoir aucune idée de comment remédier à ses yeux vitreux. Le domaine du rouquin était les farces, George s’occupait habituellement du relationnel entre les deux, mais il savait que c’était simplement une excuse pour ne pas avoir à s’ouvrir lui-même à quelqu’un d’autre que son jumeau.

"Tu as 16 ans Hope, j’ai l’impression d’avoir l’âge de Nik quand je t’entends dire ça…" Tenta-t-il avec un rire nerveux. "Mais on a que 16 ans. Je suis vraiment désolé que tu ais à passer par tout ça mais tu ne peux pas laisser le passé te hanter déjà maintenant. Je pense que tu ne te rends même pas compte toi-même de toute la pression qu’il y a vraiment sur toi. Tu fais de ton mieux, et c’est ce qui compte. Fais des erreurs, et fais-en encore, tu pourras toujours te rattraper, comme tu le fais maintenant avec Nik."

"Sauf que mes erreurs ont potentiellement pour répercussion la mort des gens que j’aime." Trancha-t-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. Hope soupira en se laissant aller un peu plus dans l’embrasse du rouquin. "Je l’ai appris à la dure, et ça, ça me hantera toujours. Fred, je sais que tu penses à bien en me disant tout ça mais… Je pense que j’ai arrêté d’être une enfant le jour où j’ai vu le corps de Henry pendu. Même si ce n’est pas moi qui l’ait exécuté, ce sont mes erreurs qui l’ont livré sur un plateau à ces tarés. C’est la même chose pour mes parents. J’ai beau avoir grandis, j’ai juste l’impression que l’univers attend que je sois finalement en paix pour me recouper l’herbe sous le pied."

"Alors tu vas continuer à garder tes distances avec tout le monde en espérant que ce soi-disant ‘univers’ nous épargne ? C’est stupide, Hope. Ce n’est pas vivre, c’est survivre égoïstement." Répliqua Fred en cherchant les yeux de la brunette qui restait fixé sur Nik.

Un rire en demi-teinte échappa à la sorcière en se remémorant les paroles qu’elle s’était elle-même dis il y a quelques mois. "Tu te rappels quand je suis partie avec le directeur après la première leçon de vol que vous m’avez donné ?"

Hope tourna son visage vers lui et Fred acquiesça quand leurs regards se croisèrent.

"J’étais retourné à Mystic Falls et Dumbledore m’a donné un ultimatum, je devais choisir entre rester là-bas définitivement et ne plus jamais vous revoir, ou rester à Poudlard jusqu’à mes BUSES et avoir le droit de revenir à l’école en cas de besoins. Présenté comme ça, le choix à l’air simple mais les monstres venaient de revenir, j’étais paniqué à l’idée qu’il arrive du mal à quelqu’un alors qu’ils pensaient tous que tout ça était terminé. J’ai vaincu le monstre, révéler à Alaric qui j’étais et il m’a dit de penser à ma sécurité et de revenir avec vous.

"J’ai aussi croisé Landon et… Inconsciemment, il avait des bribes de moi, comme mon milk-shake préféré qu’il me servait quand il était serveur, mais il me parlait de comment il faisait son possible pour rendre Josie heureuse. J’étais anéanti, plutôt pitoyable même." Renifla-t-elle en riant amèrement. "Il y avait aussi la lettre de ta mère. Je sais que c’est égoïste mais… Ça faisait longtemps que quelqu’un ne s’était pas soucié de moi comme une mère, et je ne voulais pas perdre ça…"

"On commence vraiment à penser qu’elle vous préfère avec Harry à nous. Avoue le si tu veux nous la voler pendant que tu y es," plaisanta Fred, ce qui la fis rouler des yeux en décrochant enfin un léger sourire.

Il s’en félicita intérieurement. Les longs doigts du rouquin commencèrent d’eux même à caresser le long du bras de la jeune fille. Le mouvement léger la déconcentra momentanément mais l’incita à continuer.

"En tout cas, après ça j’ai accepté de revenir à Poudlard. George et toi étiez complètement endormi sur les canapés de la salle commune à m’attendre, Harry était aussi là. Disons qu’il m’a ouvert les yeux sur le fait que Poudlard pouvait être ma maison à moi aussi si je ne tenais pas tout le monde à l’écart, et il avait raison. C’est pour ça d’ailleurs que vous êtes ici avec George. Même si cette année a été sacrément pourri pour rester polie, je suis contente de vous avoir. Sans oublier Lee et les autres bien sûr." Ajouta-t-elle rapidement en sentant le garçon en face d’elle prêt à prendre sa confession pour gonfler son égo. "Je me suis promis à moi-même de vivre un peu et ça a payé. Même si le fait de devoir vous mentir ou de cacher certaine partie de ma vie craint vraiment, je suis encore désolé pour ça."

Fred secoua la tête et la serra un plus contre lui.

"Tu es déjà excusé depuis un bout de temps. Il n’y aucune raison de t’en vouloir quand on connaît la situation dans laquelle tu étais, et Dumbledore et le docteur Saltzman sont assez flippant ensemble alors je peux comprendre le besoin de respecter leur ordre." Continua-t-il. "Alors si tu dois encore nous mentir pour sauver le monde ou parce qu’ils te le demandent, fais-le. Si on ne te lâche pas, ils devront bien admettre à un moment que ça ne sert à rien de tout nous cacher."

Cela n’excluait pourtant pas que Hope redoutait le jour où la vérité sur sa nature et celle de sa famille exploserait. Que Fred et George savent qu’elle leur cachait encore des choses et qu’ils l’acceptent étaient déjà un pas en avant, qu’elle devait au conseil de Rayan, mais jusqu’à où seraient-ils prêts à accepter la vérité ? La jeune fille décida de ne pas se torturer avec ce genre de question tout de suite, ce qu’elle faisait déjà bien souvent de toute manière, et ils retombèrent dans un silence agréable. 

Elle ne s’en était pas rendue compte mais certaines de ses paroles avaient laissé entrevoir des détails de son histoire encore inconnus aux jumeaux. Bien sûr, cela attisait inlassablement la curiosité de Fred mais il avait trop de respect pour elle pour se servir d’un moment de faiblesse dans le but d’en savoir plus. A la place, une seule question lui trottait dans la tête.

"Maintenant que ton deal avec Dumbledore est terminé, ça veut dire que tu retournes à l’école Salvatore à la rentrée ?" Il essayait tant bien que mal de ne pas apporter de jugement hâtif pour ne pas la braquer mais il était difficile de faire abstraction de la boule qui s’était formée au creux de son ventre à l’idée que la brunette parte définitivement.

"Je n’en sais rien," répondit-elle honnêtement avec un soupire. Les yeux de Hope s’ancrèrent une nouvelle fois dans ceux brun du rouquin mais elle y décelait cette fois la déception qu’il essayait de cacher. Même si elle détestait voir ça dans le regard d’ordinaire si espiègle de Fred, elle ne pouvait se permettre de lui mentir à ce propos. "Avec tout ce qui s’est passé dernièrement, je n’ai pas pu aborder le sujet avec le docteur Saltzman. Les choses non pas l’air d’aller en s’améliorant pour l’instant et… J’adore Poudlard mais la pension était ma maison pendant des années, Fred. Je ne peux pas complètement abandonner ça, surtout s’ils ont besoin de mon aide. Je ne sais même pas si Dumbledore serait encore d’accord pour continuer l’arrangement de cette année…" Expliqua-t-elle en priant que ce ne serait pas le début d’une nouvelle dispute entre eux.

Après ces derniers jours, l’avoir contre elle était la dernière chose qu’elle souhaitait. Celui-ci comprenait le dilemme dans lequel était placé Hope. Il lui était au moins reconnaissant d’être sincère, lui permettant de ne pas répéter ses erreurs en s’emportant sans même prendre en compte sa vision de la situation. Tout paraissait si compliqué pour la sorcière et il avait déjà vu là où cela les avait menés la dernière fois qu’il avait compliqué les choses pour elle. Fred se demandait si au moins le nounours était encore utile, il espérait que non mais continuait de porter religieusement son collier relié au cristal incrusté dans la peluche.

Le soleil était maintenant plus haut dans le ciel, éclairant complètement la pièce même si la lumière restait douce, leur rappelant l’heure matinal. L’horloge sur le mur indiquait que huit heure approchait. Presque machinalement, la porte, de ce qui devait être la chambre où logeait les jumeaux selon les pas traînant, se referma plus ou moins doucement. Alors que George passait une tête en haut de l’escalier, trop groggy pour se rendre compte qu’il n’était pas seul, Fred desserra son étreinte et Hope se redressa proprement. La seule marque restante de leur moment étant le bras du rouquin lâchement posé sur le bord du canapé, frôlant à peine Hope devant.

A la déception des deux, pour différentes raisons, rien n’avait changé.

Mais Nik était ravi de présenter aux trois adolescents son dragon approximatif renommé Charlie.