D'un Monde à l'Autre

Harry Potter - J. K. Rowling Anita Blake: Vampire Hunter - Laurell K. Hamilton
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D'un Monde à l'Autre
Summary
Hadrian "Harry" Potter a vécu une très longue vie, il a vu et apprit tellement de choses mais maintenant il s'ennuie. Il est temps pour lui de passer à autre chose.
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Chapitre 11

Chapitre 11

"Hadrian réfléchit... Devait-il réveiller le vampire maintenant ? Il en avait le pouvoir... De même qu'il pouvait le protéger du soleil... Mais il ne voulait pas encore montrer ce qu'il pouvait faire... Surtout pas avec Blake ici... Avait-il besoin de Jean Claude ? Pas vraiment puisque les vampires étaient tous endormi... Il pourrait se rendre à l'essaim sans lui mais cela lui compliquerait la tâche et chercher avec sa magie n'était pas idéal puisqu'alors qu'il pouvait savoir qui était un vampire il devait connaître, ou au moins avoir rencontrer personnellement l'être pour faire la différence entre différents êtres, c'était une forme de signature magique propre à chaque surnaturel. Il décida de ne rien faire et retourna se coucher, rien ne pouvait être fait avant la tombée de la nuit pour le moment, de plus il voulait être à son maximum et pour cela il devait vraiment se reposer. Il sentait que la nuit allait être longue..."

A son réveil, Hadrian apprit que Jeff Quinlan n'avait toujours pas été retrouvé et que Blake était rejetée de tous les côtés car le père du garçon menaçait de lancer un procès car il considérait que si elle avait embroché la fille, et oui il pensait honnêtement que ce n'était plus SA fille, comme il l'avait ordonné, son fils ne serait pas en danger. Hadrian se promit de récupérer la fille et de s'en occuper et si nécessaire le garçon mais il était clair qu'il ne la laisserait pas dans cette ville. De plus, Blake avait dit à Freemont que Magnus Bouvier, le Fairie et descendant de Llyn Bouvier, était un Faes qui utilisait sa magie sur les humains et maintenant il était recherché et considéré comme le coupable des meurtres avec une épée... Cela n'étonnerait pas le sorcier qu'il soit mêlé à tout ça mais il n'était pas le seul coupable. Un vampire était clairement le meurtrier principal, surtout si c'était vraiment le petit ami qui avait changé la gamine alors celui-ci avait un Maître car son propre changement devait être récent.

Hadrian sentit le soleil se coucher et la magie de la mort fit un bon en même temps que les vampires se réveillaient. Il était capable d'effectuer cette magie même lorsque le soleil était à son zénith mais c'était une magie d'obscurité, c'était pour cela que les réanimateurs ne fonctionnaient que la nuit. Il sentit plus particulièrement Jean Claude s'éveiller puisqu'il était si proche. Hadrian lâcha un peu de magie pour voir qui était avec lui. Il sentit Blake et son assistant, Jason et Jean Claude... Le Maître de la Mort jura lorsqu'il se rendit compte qu'il ne sentait pas d'autre présence... Le vampire n'avait pas apporté de garde ! Le sorcier ne pouvait rien y changer maintenant mais une forte envie de secouer le vampire s'installa en lui.

Il retira les barrières de silence qu'il avait installé avant de dormir, à cause de cela il n'avait pas entendu le retour de Jason puisqu'il n'aurait été prévenu que s'il y avait du danger et le louveteau était une de ses protections il avait accès à sa personne sans trop de difficulté. Il se demanda pendant un instant pourquoi il avait dormit aussi longtemps lorsque ses rêves lui revinrent en mémoire. Il avait enfin vue une de ses vie dans son intégralité... Cela faisait un moment qu'il n'avait que des morceaux éparses et enfin il avait la totalité. Maintenant il devait travailler quelque peu pour récupérer ses anciennes compétences car même si elle faisait parti de lui elles avaient été bloquées pendant un long moment. Il verrait cela à son retour, il avait autre chose à faire tout de suite.

Hadrian se leva et se dirigea vers la salle de bain pour une bonne douche puis enfila ses vêtements. Il se décida pour sa tenue de chasseur consistant à un pantalon en cuir de dragon, un débardeur en soie d'Acromentule, des boots en cuir de dragon et sa nouvelle veste. Les garçons lui avaient présenté un jeu vidéo du nom d'Assassin's Creed et il avait adoré la veste du personnage donc avec l'aide de Winky il avait décidé de s'en faire une pour lui, en fait il en avait plusieurs versions, certains longues d'autres courtes et même quelques-unes sans manches, de quoi satisfaire tous ses besoins, mais toutes en cuir de Basilic. Comme ce soir il devait aller rencontrer des vampires et faire de la politique il avait besoin de faire une certaine impression... Ainsi il se décida pour une veste longue sans manche avec une capuche profonde.

La veste descendait un peu plus bas que les genoux, et était fendue à l'avant et à l'arrière pour ne pas être gêné dans ses mouvements. Elle était fermée du cou à la ceinture avec des boutons en argent, chacun d'entre eux avait des runes différentes représentant la force, la guérison, la vitesse, la vie et la mort. Enfin il y avait une grande capuche cachant son visage, ne laissant voir que ses yeux verts et le bas de son menton dans les ténèbres. Il avait ajouté des charmes pour que seulement lui puisse retirer la capuche, que son visage soit obscurcit et enfin avoir sa visibilité à travers la capuche, il serait dommage de réduire sa vision.

Pour ses bras, il ajouta des brassards sur ses avant-bras où il rangea des lames et sur le haut des bras des bracelets, aussi en argent, le premier avait le symbole des Reliques, le deuxième un Sinistros hurlant à la lune. Il tressa ses cheveux en arrière et se mit une petite touche de crayon noir pour faire ressortir ses yeux lorsqu'il n'avait pas sa capuche. Enfin ses armes... Il ne prenait pas d'armes à feu pour cet rencontre, mais il avait les deux lames sur ses bras, il mit son bâton sur son dos et une autre lame sur sa cuisse. Cela devrait suffire...

Au moment où il finissait il entendit frapper à la porte, il ouvrit. Le couloir était pratiquement plongé dans le noir. La seule lumière venait des lampadaires de la rue et de l'enseigne de l'hôtel. Jean Claude se tenait devant lui dans cette douce phosphorescence. Le col de sa chemise blanche montait si haut qu'il masquait son cou. Une douzaine de boutons de nacre scintillaient entre les plus du tissu. Une veste courte, presque trop noire pour qu'on la voie dans l'obscurité, cachait ses manches, laissant seulement dépasser leurs extrémités empesées qui lui couvraient la moitié les mains. Le vampire leva un bras dans la lumière, et ses manchettes se rabattirent en arrière pour lui laisser une totale liberté de mouvement. Comme toujours, les jambes de son pantalon noir moulant étaient enfilées dans ses cuissardes de cuir noir tenues en place par des boucles métalliques.

- Ça te plaît ? demanda-t-il.

- Pas mal...

- Toi aussi mon ange... Très ... intimidant. Au moins je n'ai pas besoin de te demander de te changer...

- Changer ? ...

Il fallut quelques secondes à Hadrian pour comprendre pourquoi il disait ça.

- Je comprends... Et t'inquiète pas je sais encore m'habiller en fonction des circonstances. Alors tu voulais quelque chose ?

- Et bien... Je dois aller chercher mon cercueil...

- Ton cercueil ?

- Et bien la Maîtresse de cette ville a décidé de me faire une ... blague en le prenant.

- Sérieusement ?

- Oui... Mais malheureusement ce n'est pas aussi simple que d'y aller...

- Entre et explique !

Rapidement Jean Claude était dans un fauteuil devant le sorcier qui s'était lui même assis.

- Selon nos règles, Seraphina devrait me défier ce soir.

- C'est le nom de la maîtresse de Branson ?

- Effectivement...

- Tu l'as dit à ta petite ?

- Elle n'aura pas le temps de le dire à quiconque... Je vais vous conduire directement à eux, donc son impatience n'aura pas le temps de lui faire commettre une erreur...

- Au moins tu n'es plus autant aveugle à ses défauts. De toute façon on y va... donc qu'importe...

- Mon ange... Comprends-tu ce qu'un défi signifie ?

- Nous allons sûrement devoir nous battre, sans oublier une bonne dose de politique vampirique...

Il s'immobilisa dans la lumière et le fixa.

- Il n'y a aucune peur en toi, constata-t-il.

Hadrian le fixa à son tour et haussa les épaules.

- Avoir peur ne sert à rien. En revanche, être préparé est précieux. J'ai besoin de savoir... As-tu peur d'elle ?

Le sorcier le dévisagea pour voir son expression, il était sûrement un des rares à pouvoir voir à travers son masque de perfection.

- Je ne crains pas son pouvoir. Sur ce plan là, je pense que nous sommes presque égaux. Disons simplement que je me méfie. Je suis sur son territoire, avec pour toute escorte un de mes loups, ma servante humaine et M. Lawrence...

- Et moi !

- Tu viens ? Je ne voulais pas supposer...

- Et bien je serais là... Elle est toujours ta servante humaine... Sans marque ?

- En effet... Pour notre peuple elle l'est toujours... Mais enfin bref... Ce n'est pas comme ça que je l'impressionnerai...

- Je t'ai dit d'apporter plus de gens... Tu devais avoir un garde au minimum !

- Si j'avais eu le temps d'obtenir une escorte plus conséquente, je l'aurais fait. Mais dans la précipitation, je n'avais pas le loisir de discuter.

Hadrian comprit que Blake avait fait en sorte qu'il se dépêche, ce qui l'avait mit dans cette position...

- Tu es en danger ?

Il éclata d'un rire désagréable.

- Il demande si je suis en danger ! Quand le Conseil m'a dit de diviser mon territoire, il m'a promis d'installer à Branson une maîtresse égale ou inférieure à la mienne... Mais personne ne s'attendait que je vienne à la rencontrer aussi désarmé.

- Mince...

- Tu connais le Conseil ?

- Bien sûr... Avec mon métier je n'ai pas le choix... Il existe depuis longtemps et c'est un groupe de vampire puissant et ancien qui surveille les vampires et surtout fait en sorte que la règle soit respecté : Ne fais rien pour attirer l'attention ! Même si j'avoue qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas...

- Quoi ?

- Pourquoi un putain de vampire pédophile est toujours de ce monde ?

- Xavier... Tu sais...

- Je sais ! Et il sera mort très rapidement !

- Tu... Le Conseil...

- J'emmerde le Conseil sur ça ! J'ai peu de limite dans ma vie mais si tu touches à un enfant tu meurs... C'est simple !

Jean Claude fixa Hadrian, il sentit la magie tourbillonnait autour du jeune homme devant lui, il pouvait même voir apparaître une aura extrêmement sombre et la pièce se refroidissait à vive allure. Il ne pouvait nier que l'homme... pouvait-on vraiment l'appeler un homme lorsque l'on sentait une telle puissance venir de lui ? ... enfin bref l'homme était effrayant. Il avait déjà senti sa puissance mais alors c'était juste une petite touche pour se montrer... Ici il y avait de la colère... de la haine... C'était froid, sombre... mortelle... Il se demanda à quel point cet... être était puissant... pas pour la première fois.

Hadrian sentit sa magie s'échapper de lui, il prit une inspiration, ferma les yeux et remit son contrôle en place. Il ouvrit les yeux pour regarder Jean Claude.

- Désolé... Cela n'aurait pas dû arriver mais faire du mal à des enfants est quelque chose qui m'énerve... Sache juste que ce Xavier est mort... Et si le Conseil a quelque chose à dire qu'ils viennent me voir... de toute façon ils auraient dû s'occuper de ça depuis longtemps... Enfin bref... Reprenons là où nous en étions avant de digresser. Si Seraphina est votre égale, je vous laisserais vous en occuper et j'empêcherais les autres de s'en mêler.

- C'est mieux que la proposition d'Anita...

- Laissez moi deviner... Elle veut tirer sur tous les autres... J'ai remarqué qu'elle croit que son flingue est la réponse à tout ce qui se passe.

- Tu as bien compris.

- Comment va Jason ?

- Il se repose.

- Tu lui as eu à manger j'espère ?

- Il avait prévu un peu plus, il a dit que c'était froid mais en attendant un vrai repas c'est mieux que rien.

- Très bien. Je vais commander au service d'étage, assez pour tout le monde.

En disant cela, Hadrian se dirigea vers le téléphone et appela le room service pour le louveteau, les deux réanimateurs et lui-même avant de revenir vers le vampire.

- J'ai quelques sucettes dans mon sac, tu en veux une ?

- ... Par gourmandise alors...

Le sorcier lui en tendit une.

- Allons prévenir les autres. Je veux voir le louveteau.

Jean Claude se leva et quitta la chambre pour se diriger vers la porte d'à côté, il entra. Hadrian le suivit. La première pièce était vide, ils continuèrent à avancer pour entrer dans la chambre où se trouvait Jason. Ils stoppèrent devant la scène qui les accueillit. Jason était dans le lit son bras autour d'Anita en même temps que celle-ci enfonçait son arme dans sa poitrine nue et s'efforçait de maintenir une certaine distance entre leurs deux visages.

- Je n'hésiterais pas à tirer, le prévint-elle.

Il s'immobilisa alors qu'il avait commencé à approcher sa tête pour tenter de l'embrasser, il était à quelques centimètres des siennes.

- Je guérirai.

- Tu crois qu'un simple baiser vaut la peine de te faire trouer la peau ?

- Je ne sais pas encore. Mais beaucoup de gens semblent le penser.

Il s'approcha de son visage très lentement pour lui laisser le temps de prendre une décision.

- Jason ! dit Jean Claude.

- Louveteau ! Blake ! grogna Hadrian.

Le loup la lâcha tout de suite sous le ton du sorcier et les regarda avec des yeux innocents. Hadrian ne s'en occupa pas mais fixa plutôt la réanimatrice.

- Blake ! Si tu pointes encore une fois une arme sur une de mes protections tu auras intérêt à devenir subitement capable de me tuer et cela de façon définitive car moi je te raterais pas ! dit-il d'une voix polaire.

Elle le fixa à son tour, se redressant et gardant son arme à la main mais pointée vers le sol.

- Tu me menace ?

- Non... C'est une promesse ! Je ne fais pas de menace en l'air !

Il se détourna d'elle, se désintéressant d'elle et surtout lui fit comprendre qu'il ne la prenait pas pour une menace pour lui. Il se tourna vers le loup.

- Jason ! Si j'apprends que tu essayes de te forcer à quelqu'un tu seras puni ! Compris ?

Le loup le fixa dans les yeux et dû voir quelque chose puisqu'il baissa ses yeux et montra son cou en signe de soumission.

- Oui Alpha !

- Bien. Maintenant tout le monde va sortir de cette pièce comme les adultes que vous êtes et nous allons manger et discuter. J'ai commander le room service pour tous ceux qui peuvent manger.

Jean Claude n'avait rien dit et fixa la femme avant de parler.

- J'ai besoin de mon loup ce soir, Anita. Essaie de ne pas le descendre avant que nous soyons ressortis de l'antre de Seraphina. Jason, tu es un familier presque parfait, ne me provoque pas !

Le vampire quitta la chambre, Hadrian attendit que la fille passe devant lui avant de la suivre, laissant Jason se lever et se préparer. Une fois dans le salon, Jean Claude se tourna vers la femme et regarda sa tenue. Elle était vêtue d'un jean noir et d'un polo bleu marine.

- Ma petite, tu dois te changer.

- Pourquoi ? Je suis parfaitement décente.

- Justement. Ce soir, nous devons en mettre plein la vue à nos interlocuteurs. Je ne te le demanderais pas si ça n'était pas si important.

- Et lui ? Il est hors de question que je porte une robe !

- Il est Azraël et sa tenue est ce qu'il faut pour impressionner... Bien entendu... Je me contenterai de quelque chose d'un peu plus stylé. Si ton jeune ami n'a rien de convenable à se mettre, Jason lui prêtera ses vêtements. Ils doivent faire à peu près la même taille.

Hadrian voyait bien qu'elle voulait encore parlementer.

- Ce ne sont que des putains de vêtements alors Blake tu vas bouger ton cul et faire ce qu'il faut... On perd de l'obscurité à cause toi ! J'ai un putain de vampire à planter avant la fin de la nuit et si j'échoue de ta faute... grogna le sorcier tellement la femme l'exaspérait à parlementer sur tout et n'importe quoi.

Elle allait ouvrir sa bouche mais elle vit le regard qu'il lui lançait. Il était clair qu'il était énervé et qu'il n'attendait qu'un signe pour agir. Elle voulait se rebeller car elle n'aimait pas qu'on lui dise ce qu'elle devait porter mais finalement elle y renonça. Elle avait fréquenté assez de vampires pour savoir qu'ils admirent tout ce qui était spectaculaire et dangereux. Elle retourna à sa valise et fouilla dedans quelques instants puis passa par la salle de bain. Elle ressorti quelques minutes plus tard. Elle était maintenant vêtue d'un chemisier rouge vermillon avec un col haut, une lavallière en dentelle et des manches à volants : un truc assez victorien qui aurait pu paraître conservateur s'il n'avait été d'une couleur aussi criarde. Elle enfila une veste noire passe-partout sur le chemisier, ses deux flingues, ses deux couteaux, sa crois en pendentif... Elle était parée.

Jason sortit de la chambre, vêtu d'un pantalon de cuir noir assez moulant pour que tous sache qu'il ne portait rien en dessous, et d'une chemise vaguement orientale d'un bleu doux parfaitement assorti à ses yeux. Les manches bouffantes, le col relevé fermé par un bouton, l'ensemble était couvert de broderies bleu foncé et doré. Chaque fois que Jason remurait, les pans de tissu s'écartaient assez pour révéler son ventre plat. Il avait enfilé des bottes de cuir souple qui lui montaient jusqu'aux genoux. Larry accepta de se changer sans discuter et rapidement il fut prêt. Il portait un jean indigo avec une chemise de soie bleu vibrant qui faisait ressortir la couleur de ses yeux. Un blouson de cuir noir un tantinet trop large au niveau des épaules cachait son holster.

- On peut y aller maintenant ? questionna la seule femme du groupe.

- Oui, ma petite. Il sera intéressant de revoir Seraphina après deux siècles.

- Je sais que c'est la soirée des retrouvailles, pour vous, mais essayez de ne pas oublier la raison de votre présence ici. Xavier détient Jeff Quinlan. Qui sait ce qu'il lui fait subir ? Je veux ramener ce garçon chez lui sain et sauf. C'est sa deuxième nuit entre les mains de ce monstre. Nous devons le récupérer ce soir, ou trouver quelqu'un d'autre qui en soit capable.

Hadrian l'écouta mais n'arrivait pas vraiment à croire les bêtises qui sortaient de sa bouche. Elle croyait vraiment que Jean Claude voulait voir le vampire pour le plaisir ? Il l'avait mit en garde sur les dangers qui les attendaient, il avait tout lâcher pour elle, l'aider dans une tâche qui était le résultat direct de ses erreurs et elle osait parler... C'était aberrant. Il ne comprenait pas ce que les gens trouvaient à cette femme car plus il la côtoyait plus elle l'agaçait.

- Dans ce cas, mettons-nous en route, dit Jean Claude. Seraphina nous attend.

Jean Claude traversa le parking à grandes enjambées, suivit des autres. On ne pouvait nier qu'ils avaient une certaine présence, surtout le vampire et le sorcier.

- Vous conduisez, ou vous m'indiquez le chemin de la maison de Seraphina ? demanda Anita.

- Je te guiderai étape après étape.

- Vous croyez que je vais courir chez les flics pour leur donner l'adresse de la maîtresse de la ville ?

- Non, répondit-il.

Mais même Hadrian sentait le scepticisme dans ce simple mot, lui-même n'aurait pas donner l'adresse à la femme, ce n'était pas une mission pour des humains... Xavier était clairement un puissant vampire et s'il était de même avec celui qui avait réveillé le monstre emprisonné alors il était impossible que les flics fassent quoi que ce soit.

Ils prirent deux voitures, le maître de la mort n'allait pas laissé son véhicule sur place.. On ne savait jamais ce qui pouvait se passer. Hadrian prit son véhicule et suivit la voiture d'Anita pendant que Jean-Claude guidait la jeune femme sur les routes de campagne pour atteindre le lieu de rendez-vous.

Bientôt ils aperçurent une allée de gravier tout à fait anodine, à leur droite. Anita s'y engagea prudemment la première, Hadrian lui suivit. L'allée n'avait rien de spécial, mais elle était très étroite, et les arbres qui la flanquaient, donnaient une impression de rouler dans un tunnel. Leurs branches nues se refermaient au-dessus de leur tête, caressant le toit des véhicules de leurs doigts noueux. Le faisceau des phares glissaient sur les troncs sombres, rebondissant à chaque ornière. Les phares de la Jeep d'Anita éclairèrent un trou aussi large que la route. On eût dit, à cet endroit, que les écoulements d'eau de pluie avaient grignoté la chaussée au fil des ans. Hadrian regarda la chasseuse continuer à avancer doucement mais sûrement, il suivit. Les roues glissèrent sur le bord du trou, ils passèrent. Après, la toute montait sur une centaine de mètres.

Soudain, il aperçut une trouée entre les arbres sur le côté droit. Elle ne semblait pas assez large pour qu'il puisse passer sa voiture, pas sans abimer la peinture, et encore il fallait qu'Anita décide de passer elle-même puisqu'elle était devant lui et sa voiture non-plus ne passerait pas. Des herbes folles poussaient entre les graviers de ce qui, jadis, avait dû être une allée. Finalement il vit qu'Anita avait décidé de forcé le passage puisqu'il la vit braquer la voiture et avancé, il entendit le bruit distinct des branches qui griffaient les flancs de la Jeep. Hadrian suivit, heureux d'avoir placé des protections et des charmes sur sa voiture pour la rendre indestructible.

Ils émergèrent de l'autre côté des arbres. Une clarière baignée par la lumière argentée du clair de lune s'étendait devant nous. L'herbe était coupée à ras, comme si quelqu'un s'était excité avec une tondeuse, l'automne précédent. Le terrain montait doucement jusqu'au pied d'une montagne. Une maison délabrée se dressait devant nous, les écailles de peinture accrochées à sa façade évoquant les vêtements en lambeaux d'un accidenté de la route. Le grand porche de pierre engloutissait ses portes et ses fenêtres tel un puits d'ombre. Sur l'arrière du bâtiment, il vit un verger à l'abandon et, au-delà, une forêt touffue. Les phares furent éteints. Le clair de lune illuminait les véhicules et la clairière où ils s'étaient arrêtés mais le porche restait noir et immobile comme la surface d'une encrier.

Hadrian vit Jean Claude sortir, il suivit et s'approcha de lui. Les garçons les imitèrent, finalement Anita arrêta de traîner et les suivit.

Des pierres plates posées dans l'herbe formaient une allée incurvée qui menait au pied des marches du porche. Hadrian observa son environnement. Sur un côté de la porte d'entrée, il distingua une baie vitrée aux carreaux brisés. Quelqu'un avait cloué du contreplaqué à l'intérieur. La fenêtre, de l'autre coté de la porte, était intacte, mais tellement sale qu'on ne pouvait pas voit à travers. Les ombres semblaient épaisses qu'on aurait pu les toucher.

- C'est quoi ces ombres ? demanda la jeune femme.

- Un tour de magie, affirma Jean Claude. Rien de plus.

Sans hésitation, il gravit les marches de son pas léger. S'il était inquiet, il le cachait bien. Jason monta derrière lui, et Larry et Anita se contentèrent d'avancer normalement. Hadrian préféra rester à l'arrière, gardant un œil autour de lui, sentant des présences qui les surveillaient dans les ombres. Les ombres étaient plus froides qu'elles ne l'auraient dû.

La contre-porte avait été arrachée de ses gonds. Malgré la protection du porche, la porte intérieure était déformée par l'humidité. Des feuilles mortes que le vent avait poussées jusque-là s'amassaient au pied de la rambarde.

- Vous êtes sûr que c'est là ? demanda Larry.

- Certain, répondit Jean Claude.

- Ces ombres doivent décourager les visiteurs, avança Anita.

- Sûr que je ne viendrais pas chercher des bonbons ici le soir d'Halloween, grommela Larry.

Jean Claude regarda par-dessus son épaule.

- Notre hôtesse approche.

En effet, Hadrian pouvait sentir une présence s'avancer vers eux. La porte rongée par les intempéries s'ouvrit devant eux, sans aucun bruit.

Une femme apparut sur le seuil. Il n'y avait pas de lumière dans la pièce, derrière elle. Mais malgré l'obscurité, il était facile de comprendre deux choses : c'était une vampire, et elle n'était pas assez âgée pour être Seraphina.

Elle devait mesurer environ cinq centimètres de plus que Anita. Dans une main, elle tenait une bougie éteinte. Il y eut une poussée de pouvoir et la mèche de la bougie s'embrasa toute seule...

La vampire avait des cheveux bruns coupés très court sur le dessus et carrément rasés sur les côtés. Des clous en argent piquetaient les lobes de ses oreilles et une feuille d'émail vert suspendue à une chaînette d'argent pendait à sa la gauche. Elle portait une robe en cuir rouge dont seul le bustier archimoulant permettait de deviner son sexe dans le noir. La jupe évasée à partir des hanches lui tombait jusqu'aux chevilles. Une robe du soit en cuir.

Elle fit la grimace, dévoilant ses crocs.

- Je suis Ivy.

Sa voix avait un accent rieur. Contrairement au rire de Jean Claude, qui exprimait toujours quelque de sexuel, le sien était coupant comme du verre brisé. Pas conçu pour exciter ceux qui l'entendaient, mais pour leur faire du mal ou les terrifier.

- Entrez dans notre demeure, et soyez les bienvenus.

Une formulation un peu guindée, comme un discours préparé à l'avance... ou une incantation que je ne comprenais pas.

- Merci pour ta généreuse invitation, Ivy, dit Jean Claude.

Soudain, Jean Claude tendit sa main et prit la sienne, cela avait été si rapide que seulement Hadrian avait vu le geste d'après les regards de choc venant d'Anita ou d'Ivy qui avait l'air très irritée. Lentement, Jean Claude porta sa main à ses lèvres sans la quitter du regard, histoire d'anticiper une éventuelle attaque.

Quelques gouttes de cire coulèrent le long de la bougie blanche qu'Ivy tenait dans son poing nu, beaucoup plus vite qu'elles ne l'auraient dû. Jean Claude posa les lèvres sur le dos de son autre main, et la lâcha juste à temps pour qu'elle puisse changer sa prise. Mais la vampire resta plantée là sans broncher, laissant la substance brûlante lui dégouliner sur la peau. Seule une lueur, dans son regard, indiqua que ça lui faisait mal. La cire durcit sur sa main légèrement rougie.

Ivy l'ignora.

La cire cessa aussitôt de couler. D'habitude, quand une bougie commence à fondre aussi vite, elle continue. Mais la cira forma une petite flaque dorée autour de la mèche comme une goutte d'eau sous tension. Hadrian passa son regard d'un vampire à l'autre et secoua la tête avec un petit sourire narquois. Le mot "infantile" lui vint à l'esprit... Les vampires et leurs jeux de pouvoir...

- Vos compagnons ne désirent-ils pas entrer ?

Ivy s'écarta et leva la bougie au-dessus de sa tête pour éclairer leur chemin. Jean Claude se campa de l'autre côté de la porte, les obligeant à passer entre Ivy et lui pour entrer dans la maison. Il avait l'air de s'amuser, ce qui clairement déplaisait à Anita en voyant l'expression de son visage. Jason passa entre les deux vampires. Larry regarda, Anita haussa les épaules et avança à son tour. Il la suivit, de près, persuadé que tout se passerait bien s'il restait près d'elle. Hadrian fixa les deux vampires avant de passer à son tour.

La porte se referma derrière eux.

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