
Chapitre 07
Chapitre 07
"Hadrian apprit que la Lamia se nommait Mélanie, elle était immortelle, pas comme le sorcier, mais plutôt comme les vampires. Jean Claude lui avait offert une place au Cirque avec une carte verte un emploi. Elle était la nouvelle charmeuse de serpent. Adapté pour elle ! Il était allé la voir une fois depuis cette nuit, ils avaient discuté. Elle était étonnée qu'il ne soit pas au moins en partie de son peuple mais heureuse d'avoir quelqu'un a qui parler dans la langue des serpents. Cela la rendait moins seule.
Edward rentra chez lui, il avait eu besoin de quelques soins mais il s'en était remarquablement bien sorti pour un humain dans une fête de monstres. Il avait regardé Hadrian de façon spéculative pendant un moment, le connaissant il devait sûrement se demander s'il serait capable de survivre dans un combat entre les deux. Heureusement, il dût se dire que cela n'en valait pas la peine puisqu'il passa à autre chose et partit, faisant juste promettre à Hadrian l'appeler s'il avait encore quelque chose du genre.
Jean Claude ne parla pas de ce qu'avait fait Hadrian lors d'Halloween. En vérité, personne n'en parla avec le sorcier mais il sentait que le comportement des surnaturels étaient plus prudent autour de lui pendant quelques jours. Ils étaient inquiets, c'était compréhensible.
Le bon docteur n'était pas si bon..."
C'était deux semaines avant Noël. Cela avait été une période plutôt calme pour Hadrian. Son projet arrivait enfin à la fin. Les gros travaux avaient été terminés mi-Novembre, et après cela il avait fait les petites choses comme aménager les cuisines avec de l'électroménager et des placards, installer la cour avec une terrasse, une cuisine extérieure (comptoir, grill, évier, ...) salon et table extérieur, jeux pour enfants, finaliser la serre (planter quelques produits de base), ... Et maintenant il avait commencé à chercher des locataires, et employés pour certains, il avait trois concierges, deux de jours vivants dans les appartements du rez-de-chaussée et un de nuit vivant dans un des nouveaux appartements souterrain. La crèche accueillaient huit employés en service continue, après quelques recherches, il avait été décidé qu'elle serait ouverte 24h/24 du lundi au samedi car dans le District beaucoup travaillaient de nuit. La Laverie avait deux employés pour qu'il y est quelqu'un à tout moment. Hadrian avait fait aucune discrimination pour qui travaillait pour lui, en effet, la moitié était des vampires, ce qui facilitait les choses pour la nuit.
Il avait aussi commencé à remplir les appartements, les premiers aménageaient aujourd'hui. Il y avait pour le moment dix familles avec en totalité huit enfants, six métamorphes et sept vampires. Hadrian avait découvert que c'était sa réputation, forgée d'autant plus lors de la nuit d'Halloween, qui avait assez rassuré les surnaturels pour vivre à l'extérieur de leur meute ou essaim. Il en était fière qu'ils se sentent rassuré d'être sous sa protection. Lorsque les rumeurs sur les logements acceptant les surnaturels avaient commencé des membres des deux groupes contre eux avaient débarqué : le premier, HCV, avait tenté de passer par les journaux et les avocats pour empêcher cela ; le second, Humains d'Abord, avait essayé d'être plus persuasif en tentant d'entrer et de jeter des collectes Molotov, ou tirant sur les bâtiments. Bien sûr, rien de cela n'avait fonctionné.
Les protections avaient empêché les blessures, et dégâts, et ils avaient reçu divers chocs, allant jusqu'à assommer certains des plus tenaces. Pour les journaux, Hadrian avait la réputation d'un médecin qui même s'ils s'occupaient des surnaturels, aidait quiconque en avait besoin sans discrimination, sans oublier le fait qu'il était un chasseur avec un taux de réussite presque parfaite qui faisait de son mieux pour protéger les innocents. Bien sûr Hadrian ne pouvait pas plaire à tout le monde mais la plupart avait été rapidement de son côté. Pour les avocats, il n'avait rien fait contre les lois, même protéger les propriétés étaient autorisés surtout qu'il ne faisait rien de mortel alors qu'il aurait pu, sans oublier qu'il avait plusieurs personnes haut placé dans le gouvernement américain de son côté. Enfin bref, tout se passait bien de ce côté là.
La clinique allait aussi très bien. Il réfléchissait à ouvrir une annexe directement dans le District pour les humains, cela ne pourrait pas faire d'opération ou accueillir des patients de longue durée, mais quelques soins de bases pourraient être une idée. Et avec son projet arrivant à son terme, il allait de nouveaux s'ennuyer.
Il avait fait quelques autres rêves, mais c'était toujours bref, il pouvait dire qu'il avait vécu à l'ère des samouraï au Japon pendant un temps, il avait une famille, une femme et des enfants... Il avait servi son empereur et le peuple... Il était mort... C'était l'après qui était plus difficile à comprendre. Il se voyait vêtue de noir et de blanc la plupart du temps. Il se voyait souffrir et avoir faim...
Il voyait régulièrement Jean Claude, il se rapprochait mais simplement en tant qu'ami. Il courrait toujours après la réanimatrice mais celle-ci sortait actuellement avec le loup-garou... Hypocrite de l'avis d'Hadrian, mais bon d'après elle il avait une âme ce qu'avait perdu les vampires, ce qui était plus que faux. Mais il fallait dire que Richard était aussi un hypocrite. Après quelques recherches, le sorcier avait découvert que le loup était un professeur qui se cachait dans le placard, c'était un alpha qui ne s'assumait pas. Ce qui avait vraiment fait rire le médecin était que l'homme avait obtenu le V-Lync en voulant se faire vacciner contre. C'était risible ! Sur beaucoup de point, il lui faisait penser à Remus Lupin, un homme ayant peur de l'animal en lui, le refusant et faisant de son mieux pour le combattre mais au moins Remus avait des raisons de se craindre. Les loups-garous du monde originel d'Hadrian étaient de véritable monstre lors de la pleine lune, ils étaient sanguinaire pendant ce moment et ne pouvaient faire de différence entre ami et ennemi. Ici, les loups-garous étaient juste une partie plus animal... toujours sauvage mais ils n'étaient pas difformes, ils gagnaient plus qu'ils ne perdaient avec le changement et il fallait juste faire attention à son humeur.
Richard faisait tout pour rejeter ce qu'il était, se considérant comme un monstre, enfin sa partie animale... Il ne s'acceptait pas. Peut-être était-ce ce qui faisait qu'il s'entendait aussi bien avec Anita. Jean Claude était jaloux de ce qui se passait entre eux. C'était ridicule.
Hadrian avait apprit que Anita avait été appelé sur une scène de crime au milieu de nulle part et que cela avait faillit très mal finir. En effet, le shérif qui gérait la zone n'était pas content d'avoir la BRIS sur ses terres mais voir débarquer une femme, une exécutrice, mais surtout une civile, avait été un peu trop... Problème de territoire, sexisme, ... Il ne savait pas les raisons mais il était presque sûr qu'elle n'allait pas être recontactée pour éviter que cela recommencer.
Il sentit une présence à sa porte. Il alla voir et trouva Stephen.
- Que fais-tu là Louveteau ?
- J'ai besoin de te parler.
- Entre. J'ai du café frais, tu en veux ?
Stephen le suivit à l'intérieur, regardant tout autour de lui avec curiosité. Ils marchèrent jusqu'à la cuisine où Hadrian prépara deux tasses et s'installa.
- Je t'écoute. Que se passe-t-il ?
- Je... Tu connais Richard et Marcus ?
- Ouais... J'ai rencontré les deux.
- Et tu sais autre chose ?
- Marcus est votre Ulfric, et Richard et lui sont en guerre de succession pourrait-on dire.
- A peu près... Ils se sont déjà battu mais à chaque fois, Richard a des scrupules et ne finit pas.
- Tu voudrais que Richard réussisse ?
- Je... je ne sais pas, dit-il en baissant la tête.
- Je ne juge pas. J'écoute. Parle.
- Marcus était bon, il était un bon Alpha ... avant ... bien sûr il a toujours été dur, mais il protégeait et prenait soin de nous... Tu sais c'est un médecin donc ..
- Ouais il se cache sinon il va perdre son emploi.
- Mais ... depuis quelques années ... C'est l'enfer... Alors peut-être que si Richard... gagnait...
- Tu espère que les choses vont s'améliorer si Richard devient votre Alpha. Je comprends. Et donc ?
- Marcus veut te voir.
- Il a mon numéro. Il peut appeler de lui-même. Pourquoi t'envoyer ?
- Il espérait que tu n'allais pas dire non comme ça... Richard a rapporté que tu m'aimais bien.
- Pourquoi veut-il me voir ?
- Je ne sais pas.
- Vraiment ?
- Je te jure que j'ignore ce qui se passe. Mais je devais venir... Tu sais que Richard a interdit à tous de te contacter toi ou Anita.
- Vraiment ? Pourquoi cela ?
- Je ne sais pas pour toi... Je pense que cela a un rapport avec Halloween.
- Haaa... Anita est sa copine que je sache... Et que va-t-il advenir de toi vu que tu es là ? Et qu'a-t-il dit ?
- Tout membre de la meute, moins haut placé que lui dans la hiérarchie enfreindra ses ordres à ses risques et périls.
- Et je me doute que tu veux pas prendre sa place.
Stephen pâlit.
- Moi ? Combattre Richard ? Jamais !
- Tu pense qu'il va faire quelque chose pour me parler ? Je ne suis pas Anita.
- Oh, il m'en voudra, c'est certain.
- Marcus va-t-il te protéger ?
- Richard a donné un ordre spécifique. Marcus ne peut pas intervenir.
- Mais il t'a demandé de venir me voir... Donc qu'est-ce qui empêche Richard de te faire du mal ?
- Heu... J'espérais...
- Que je l'empêche ? Tu sais que cela va sûrement devenir violent ? Il ne m'écoutera jamais comme il essayerait d'écouter Anita.
- Je... Tu as besoin de l'entendre de ma bouche n'est-ce pas ?
- Oui
- Bien. Moi, Hadrian Black, je t'accorde ma protection. Ainsi soit-il.
Ils sentirent un lien se former entre eux. La magie vola dans la pièce quelques instants.
- Que... qu'est-ce que c'était ?
- La magie. Elle m'aidera à te protéger. A partir de maintenant, tu es a moi avant d'être à Richard... ou même à Marcus.
- Mais ... Je suis un loup... Je...
- Tu continue à être un loup, et Marcus ton Ulfric mais je saurais si tu souffres. De plus, tu aura une maison ici à partir de maintenant. Tu gardera mes secrets et je garde les tiens. Winky !
Il y eut un pop.
- Maître Hadrian a demandé Winky ?
- Oui, prépara une chambre pour Stephen, à partir de maintenant il est sous ma protection. Mais avant va me chercher un des bracelet de mon coffre.
- Bien, Maître Hadrian.
Elle disparut pour revenir rapidement déposant un objet à côté d'Hadrian.
- Qu... qu'est-ce que c'était ?
- Winky ? Un elfe de maison... Un être de chez moi. Elle est liée à moi vivant de ma magie et en échange s'occupe de moi. Bien, tu vas mettre ceci.
C'était un bracelet en cuir tressé d'environ cinq centimètre de largeur avec une pièce de métal au centre sur laquelle était gravé l'emblème des reliques.
- Ce n'est pas de l'argent mais du rhodium. Plus solide et un très bon récepteur de magie. Si tu es gravement blessé, tu sera automatiquement ramené dans ma clinique. Il annoncera à tous que tu es sous ma protection. Ceux qui me connaissent seront comment agir. Pour les autres... Ils apprendront.
Stephen fixa l'homme devant lui. Il avait rencontré le docteur il y a quelques mois maintenant, il avait ressenti une certaine attraction. C'était bon et chaud d'être près de lui, on se sentait en sécurité, cela lui arrivait si peu maintenant qu'il ne pouvait s'empêcher de le coller lorsqu'il était en sa présence, son loup était calme, s'il pouvait il ronronnerait il en était sûr. Puis il y avait eu Halloween. Hadrian était arrivé, il était terrifiant, les deux ... chiens ? n'avaient fait que renforcer l'effet. On sentait la magie autour de lui, et il avait été plus effrayant que les Alphas ou les vampires qu'il avait l'habitude de côtoyer. Il se souvenait des ailes et de la mort ... Il se souvenait de la faciliter avec laquelle il avait tuer l'ennemi et protéger ceux de Saint Louis. Stephen n'avait pas eu peur de lui. Ce soir, Marcus lui avait ordonné de venir et de le ramener. Il avait hésité même s'il savait qu'il ne pouvait pas désobéir, il était bloqué entre le marteau et l'enclume qu'étaient les deux Alphas de sa meute. Il avait accepté. Il voulait être protéger mais cela était tellement plus... Il fut coupé dans ses pensées.
- Bien... Je suis sûr qu'il veut me rencontrer ce soir donc allons-y !
Stephen avait appelé Marcus de la maison, il ne savait pas pourquoi, mais son chef de meute lui avait ordonné de le faire avant de se mettre en route. Hadrian en profita pour se changer et attraper un poignard mais c'était tout. Il avait une arme dans sa voiture mais il savait que si cela dégénérait avec les métamorphes, il ne devait pas combattre avec... Une lame était autorisée mais c'était le maximum. Il choisit de mettre des vêtements confortables, il n'avait pas besoin de donner l'impression qu'il venait pour se battre. Un jean gris foncé, des boots noirs et un gros pull en laine, vu que c'était la saison, il en prit un vert avec des touches de rouge et blanc, très ... Noël.
Stephen était sagement assis sur le canapé. Il ressemblait à un petit garçon que sa maîtresse aurait envoyé au piquet.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Marcus voulait que je t'indique le lieu du rendez-vous. Il ne souhaite pas que je sois présent. Je... J'ai dit que tu avais demandé ma présence. Il n'était pas content.
- Tu as tenu bon ?
- Oui... Mais... Ce n'est jamais une bonne idée de mettre Marcus en rogne.
- Je conduis. Tu vas m'indiquer le chemin.
- Marcus m'a demandé de prendre ma voiture. Il a dit qu'il faudrait que je reste un peu après ton départ, pour que nous ayons une petite... conversation.
- Tu viens avec moi et tu repas avec moi !
- J'apprécie ton offre, mais je t'en supplie, ne va pas énerver Marcus.
- Ma protection n'était pas seulement contre Richard mais aussi contre Marcus, ou tout autre Alpha qui voudrait s'en prendre à toi... Cela ne veut pas dire que tu dois t'en prendre à quiconque car à ce moment-là c'est moi qui te punirais si je me rends compte que tu es coupable mais sinon je te défendrais.
- Je...
- Allez... Allons-y !
Le Lunatic Café n'était pas loin du District, juste à la frontière en fait. Son enseigne représentait un croissant de lune zébré par le nom de l'établissement, en lettres de néon bleues. A ce détail près, il ne se distinguait pas de tous les autres restaurants du quartier. Il eut du mal à trouver une place, c'était vendredi soir, mais heureusement une Impala lie-de-vin quitta les deux places qu'elle occupait à elle seule. Hadrian se gara et descendit avec Stephen. Il poussa la porte sans un mot. Stephen était muet ! Hadrian n'aimait pas le sentir aussi abattu comme un chien à qui son maître vient de flanquer un coup de pied. Cela mettait le sorcier de mauvaises dispositions à l'égard de Marcus, Richard, ... de beaucoup de métamorphes en fait.
Le bruit nous assaillit dès que nous franchîmes le seuil du restaurant. Un brouhaha de voix si épais qu'il ressemblait au grondement de l'Océan. Des couverts cliquetaient. Un éclat de rire aigu monta au-dessus du vacarme, retomba et fut de nouveau englouti.
Un comptoir de bois sombre amoureusement poli longeait un mur. Le reste de la salle était occupé par de petites tables rondes pour quatre personnes. Tous les sièges étaient pris. Il repéra trois portes : une à côté du comptoir, une sur sa droite et une dans le fond. Ces deux dernières donnaient sur des pièces plus petites, mais également encombrées de clients.
AU départ, le Lunatic Café était un appartement. Ils se trouvaient dans l'ancienne salle à manger. Un lieu à devenir claustrophobe. Les gens faisaient la queue au bar, attendant qu'une table se libère. Partout, ce n'étaient que visages souriants et joyeux bavardages. Une serveuse s'approcha d'eux en se frottant les mains sur un torchon glissé dans la ceinture de son tablier. Elle leur souhaita la bienvenue et leur tendit deux cartes.
Elle était grande et mince, avec de longs cheveux auburn qui luisaient doucement sous la lumière artificielle. Des yeux couleur d'ambre. Un visage triangulaire, au menton un chouia trop pointu. Dans l'ensemble, elle était ravissante. Elle tentait de faire comme Richard, se cacher et se faire passer pour une humaine, avec n'importe qui cela aurait fonctionné mais pour Hadrian... un échec total... surtout qu'il avait vu quelques photos d'elle, elle avait un don de métamorphose car elle ne possédait pas toujours le même visage. Raina, Lupa de la Meute Thronnos Rokke à Saint Louis et compagne de Marcus Fletcher, l'Alpha, ou Ulfric. Elle était sur sa liste !
En entrant il savait que les clients étaient pour la plupart des métamorphes, il fallait être un total zéro en magie pour ne pas sentir leur énergie qui crépitait dans l'air comme l'électricité avant un orage. Çà et là, des visage se tournèrent vers lui. Des yeux humains lui jetèrent des regards qui ne l'étaient pas. Il était jaugé. S'il désirait savoir quel goût il avait, il allait être étonné du résultat.
- Monsieur Black, je suis Raina Wallis, la propriétaire de ce restaurant, se présenta la femme. Si vous voulez bien me suivre... On vous attend.
Ses yeux brillaient, Stephen attrapa le bras d'Hadrian, le sorcier sentait la peur s'échapper du loup. Lorsque Raina se rapprocha de lui, il frémit.
- Je ne sais pas te mordre, Stephen, promit-elle. Enfin, pas encore.
Elle éclata d'un rire de gorge, le genre qu'on réserve habituellement à l'intimité de sa chambre à coucher. Soudain, elle parut beaucoup plus sensuelle que quelques secondes auparavant.
- Il ne faut pas faire attendre Marcus.
Elle se détourna et se faufila entre les tables. Raina les lorgna par-dessus son épaule. Elle vit que nous la suivions pas et s'arrêta pour nous attendre. Rembrunie, elle semblait beaucoup moins ravissante.
Hadrian tapota le dos de Stephen.
- Elle te fera aucun mal.
- Tu ne peux pas le promettre. Tu ne pourras pas l'en empêcher.
- Nous verrons bien.
Il n'avait pas l'air de le croire. A leur tour, ils se faufilèrent entre les tables. Une femme tendit la main vers Stephen alors qu'il passait près d'elle et lui fit un sourire. Elle était petite et menue, de courts cheveux noirs et raides encadrant son visage comme de la dentelle. Stephen lui pressa brièvement les doigts et poursuivit son chemin. Hadrian continua à avancer, il sentait les regards dans son dos mais il savait qu'il ne courrait aucun risque pour le moment.
Raina les conduisit jusqu'à une porte fermée, au fond de la dernière grande salle. Elle l'ouvrit et, d'un geste théâtral, les invita à entrer. Stephen obtempéra. Hadrian mais sans la quitter des yeux. Ils entrèrent dans un couloir étroit. Il y avait une porte de chaque côté. Celle de gauche était vitrée, et il perçut le ciel nocturne à travers. Raina referma derrière eux, s'adossa au battant et parut s'affaisser sur elle-même. Sa tête tomba mollement sur sa poitrine et ses cheveux se déployèrent devant son visage. Elle prit une inspiration tremblante et releva la tête.
Hadrian ne pouvait pas nier qu'elle était magnifique : des pommettes hautes, comme sculptées dans du marbre ; des yeux encore plus grands ; des lèvres plus pleines, ... mais comme Bellatrix était magnifique, elle était tout aussi dangereuse... et folle, à sa façon. En vérité, de ce qu'il avait découvert, cette femme était intelligente et sa folie était plus ... insidieuse. Si elle le désirait, elle pourrait se passer pour innocente, mais elle était une véritable perverse et sadique qui se complaisait dans la douleur, des autres de préférences. Elle n'eut pas l'air d'apprécier qu'Hadrian ne fut pas étonné de son changement.
- Vous n'avez pas l'air surpris, dit-elle avec un air boudeur.
- Et alors ? Vous êtes capable de changer votre structure osseuse pour changer de visage... Vous n'êtes pas la première personne que je vois faire cela... Même si je suis sûr qu'elle était plus douée que vous. Bon on avance ?
- Vous insistez toujours pour qu'il assiste à la réunion ?
Ses yeux d'ambre se posèrent sur Stephen.
- Oui.
- Marcus a exigé que vous confirmiez avant d'être conduit à lui.
Haussant les épaules, elle s'écarta de la porte. Elle avait grandi de sept ou huit centimètres. Raina gagna la porte fermée. Elle avait une démarche athlétique et glissante, comme celle d'un gros félin, ou d'un loup. Elle frappa au battant. Elle ouvrit la porte. Puis elle croisa les bras et se tourna vers eux en souriant.
La pièce était une salle de banquet. Dedans, de grandes tables couvertes de nappes étaient disposées en fer à cheval. Une estrade munie d'un pupitre et de quatre chaises fermait l'extrémité de ce I.
Deux hommes étaient juchés dessus. Le premier mesurait un bon mètre quatre-vingts. Mince et musclé comme un joueur de basket, il avait de courts cheveux noirs, une fine moustache et un bouc assortis. Il se tenait les pieds écartés, sa main droite serrant son poignet gauche, au niveau de son bas-ventre. Une position de garde du corps. Il portait un jean noir hypermoulant et un pull de la même couleur. Une touffe de poils dépassait de l'encolure ronde. Des santiags noires et une grosse montre compétaient sa tenue de dur à cuire.
L'autre homme ne devait pas mesurer plus d'un mètre soixante-huit. Des cheveux courts moitié châtains, moitié blonds, soigneusement coiffés... Un visage rasé de près avec une mâchoire carrée, des lèvres minces et une fossette au menton. Il portait une veste en lin bleu pâle sur un pantalon noir, un pull à col roulé de la même couleur que sa veste et des chaussures tellement bien cirées qu'elles étincelaient. C'était Marcus.
- Alfred, dit-il.
Un seul mot, mais c'était un ordre.
Le garde du corps sauta à terre d'un mouvement gracieux, comme enveloppé par l'aura de sa propre vitalité. Alfred avança vers Hadrian, l'air déterminé. Le sorcier se campa sur ses deux pieds, faisant en sorte de garder Stephen derrière lui, le protégeant de son corps.
- N'avance pas plus ! dit Hadrian en lâchant quelques vrilles de magie juste assez pour se faire sentir des métamorphes.
- Alfred, répéta Marcus.
Le même mot, le même ton, mais cette fois, Alfred s'arrêta net. Ses yeux le fixaient, et ils n'étaient pas neutres mais hostiles.
- Nous ne vous avons pas encore menacé, Monsieur Black, dit Marcus.
- Votre ami Alfie ici présent est la violence incarnée. Contenue pour le moment mais bien présente. Il avance vers moi et je ne connais pas ses intentions.
Marcus le dévisagea comme s'il venait de faire quelque chose d'intéressant.
- Une description très pertinente, monsieur Black. J'en déduis que vous percevez notre aura.
- Je suis sûr que vous préférez que l'on vous appelle Docteur Fletcher plutôt que Monsieur alors faîte de même pour moi si vous ne désirez pas m'appeler Hadrian. Je pensais que cela était connu... comme beaucoup d'autres choses sur ma personne.
- Les intentions d'Alfred ne sont pas hostiles. Il se contentera de vous fouiller et de vous délester de vos armes. C'est la procédure standard pour les non-métamorphes. Je vous assure que ça n'a rien de personnel.
- Je suis venu sans arme à feu... Je n'ai sur moi que mon poignard que je sais avoir droit d'avoir sur moi même en votre présence. De plus... Comment allez vous me retirer ma magie qui est la plus grande menace ? De plus pourquoi je me laisserais fouiller alors que je ne sais toujours pas pourquoi je suis ici. Marcus je suis venu à toi en paix... Je t'ai prévenu... Je pense que j'ai prouvé plus d'une fois que j'étais autant humain que toi... Alors à quoi joue-tu ?
- Nous ne parlerons pas business devant un faible, monsieur Black.
Bon maintenant, il allait manquer de respect...
- Et moi, je garde Stephen.
Marcus se tenait toujours sur l'estrade, tel un général passant ses troupes en revue.
- Je suis venue parce que j'apprécie Stephen. L'insulter ne vous mettra pas dans mes bonnes grâces.
- Je me moque de vos bonnes grâces, monsieur Black. Tout ce que je veux, c'est votre aide.
- M'insulter ou l'insulter n'apportera rien ! Continue ainsi et je ferais demi-tour. Quel genre d'aide ?
- Il doit partir.
- Non !
Raina se planta devant eux.
- Sa punition pourrait prendre effet maintenant, susurra-t-elle.
Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit d'autre. Marcus s'avança jusqu'au bout de l'estrade. Il semblait mécontent.
- Raina, ça suffit !
Elle lui fit un sourire paresseux. Elle le provoquait, et elle en tirait du plaisir.
- Stephen soit partir et Alfred doit vous fouiller. Ces deux points ne sont pas négociables.
- Je vais vous faire une proposition. Stephen s'en va. Il rentre et vous renoncer à le punir.
Marcus secoua la tête.
- J'ai décidé qu'il serait puni. Ma parole fait loi.
- Vous voulez mon aide ? Laissez Stephen tranquille !
- Ne fais pas ça, Hadrian, dit Stephen. Tu réussiras seulement à aggraver la situation.
- Il a raison, approuva Raina. Pour l'instant, c'est moi qui suis chargée de sa punition. Mais si vous mettez Marcus en colère, il le donnera à Alfred. Je me contenterai de torturez son corps et son esprit. Alfred le brisera.
- Stephen rentre chez lui et nous parlerons.
- Non. Vous êtes libre de partir, monsieur Black, mais Stephen m'appartient. Il restera et, avec ou sans vous, il recevra une bonne leçon.
- Qu'a-t-il fait de mal ?
- Ce sont nos affaires, pas les vôtres.
- Vous le prenez ainsi ? Je refuse de vous aider.
- Dans ce cas, allez-vous en ! (Marcus sauta gracieusement de son perchoir et avança vers nous.) Mais Stephen reste. Vous êtes parmi nous pour une nuit. Lui, il doit vivre avec nous. Le courage est un luxe qu'il ne peut pas s'offrir.
Il s'immobilisa un peu en retrait d'Alfred.
- Je ne partirais pas sans Stephen, surtout en sachant ce que vous allez lui faire.
- Vous n'avez aucune idée de ce que nous comptons lui faire, ronronna Raina. Nos facultés de récupération sont si développées... (Elle s'écarta du mur et s'approcha lentement d'Irving.) Le plus faible d'entre nous peut subit des dommages incroyables sans mourir.
- Tu ne sais pas qui je suis ou ce que j'ai vécu, répondit Hadrian d'un ton froid.
Il en avait marre. Il était énervé et cela commençait à se ressentir avec le froid s'échappant de lui. Marcus le fixa avec une expression indéchiffrable.
- Aidez nous et laissez Alfred vous fouiller. C'est mon garde du corps. Il doit faire son travail.
- Je dois savoir ce qu'il en est avec de promettre quoi que ce soit.
- Dans ce cas, Stephen sera puni.
- Hadrian, ne t'inquiète pas pour moi. Je le supporterai. Cela ne sera pas la première fois.
- Tu as demandé ma protection, même si ce n'était que Richard. J'ai choisi d'accepter.
- Tu as demandé sa protection ?
Visiblement surprise, Raina recula d'un pas.
- Juste contre Richard, précisa Stephen.
- Pas bête... Mais cela implique un certain nombre de choses...
- Il ne fait pas parti de la meute...
- Quel genre de choses ? demanda Hadrian.
Marcus répondit.
- Demander sa protection à un membre de la meute, c'est reconnaître qu'il a un rang plus élevé sans même l'avoir affronté. S'il accepte, on s'engage à l'aider dans ses propres combats. Quand quelqu'un le défit, on est tenu sur l'honneur de le soutenir...
- Ouais, je vois le genre...
- Tu n'as pas l'air surpris.
- Je suis plus que tu ne le sais... J'ai vu plus que tu ne peux imaginer.
- Mais... Il n'est pas l'un d'entre nous... bégaya Stephen.
- C'est la loi de la Meute, dit Marcus.
- Je...
- Stephen ! Fais moi confiance !
- Vous nous placez face à un dilemme, monsieur Black. Un membre de la meute vous a reconnu une supériorité sur lui. D'après nos lois, nous sommes obligés de l'accepter.
- Je n'ai aucun intérêt à faire parti de votre meute.
- Ça ne vous empêche pas d'être un male dominant. Vous êtes donc autorisé à défendre Stephen contre tous ses adversaires.
- Non ! s'exclama Stephen.
Il bouscula Raina et se campa devant Marcus. Se redressant de toute sa hauteur, il le fixa dans les yeux, une attitude qui n'avait rien de soumis.
- Je ne vous laisserai pas m'utiliser ainsi. C'était votre intention depuis le débit. Vous saviez que je lui demanderais sa protection. Vous comptiez là-dessus, espèce de salaud !
Un grondement sourd monta de la gorge de Marcus.
- A ta place, je surveillerais mes propos, jeune insolent.
- S'il vous a offensé, je peux le tailler en pièces.
Les premiers mots d'Alfred, et ils n'étaient pas réconfortant.
- Pour le toucher, vous allez devoir passer par moi puisque j'ai accepter de le protéger.
Alfred tourna vers lui son regard froid et fit oui de la tête.
- Et il est fort possible que je m'énerve définitivement... sachant que je suis une personne peu patiente... Comment pourriez vous me forcer à vous aider ?
- Nous pouvons allez voir l'exécutrice...
- Si vous m'avez choisi, c'est qu'il y avait une raison... Oui, elle vous aidera mais est-ce que vous souhaitez vraiment ? De plus alors que tu peux imaginer à quel point elle est dangereuse... Que sais-tu de moi ?
Hadrian était définitivement énervé ! Ses vois devenaient de plus en plus froide et son visage se fermait. Son masque s'installait.
- Tu m'a fait venir ! Tu me manque de respect ! Tu es impoli ! Tu ne tiens pas ta chienne en laisse ! Tu me menace mais aussi celui que je protège ! Je t'ai prévenu Marcus ! Je t'ai dit que je ne cherchais pas la guerre ! Je t'ai dit que je ne serais pas celui qui commencerait mais je me ferais un plaisir d'y mettre fin ! Et là ... Tu me forces ... Tu as commencé ! Dois-je terminé ?
Marcus était silencieux. Il ne savait que penser. Avant Halloween, il aurait considéré ces propos comme seulement des mots mais maintenant... Il avait entendu ce qui s'était passé cette nuit-là. Il avait entendu d'Azraël... Des chiens... Des ailes... De la faux... Il avait joué et maintenant il perdait...
- Si vous avez vraiment l'intention de défendre Stephen conformément à nos lois, vous mourriez. Aucun mortel ne peut vaincre l'un de nous. Même le plus faible vous massacrerait.
- Qui a dit que j'étais un mortel ? Qui a dit que je perdrais ? Je ne suis pas aussi fragile comme tu le crois. Et maintenant ?
- Stephen peut s'en aller. Il ne lui sera fait aucun mal. Vous resterez pour écouter notre requête. Quoi que vous décidiez, je vous garantis que Stephen n'aura pas à en souffrir.
- Bien. Stephen voici les clefs de ma voiture, vas-y.
- Mais...
- Stephen ! Obéis ! grogna Hadrian.
Stephen pencha la tête sur le côté, montrant sa soumission.
- Vas-y. Je te rejoins dès que j'en ai fini.
Le loup le regarda un instant avant de faire un signe de tête. La porte se referma derrière lui. Hadrian était seul avec trois loups-garous au lieu de quatre.
- Maintenant, Alfred va vous fouille.
- D'accord mais je n'ai que mon poignard.
Hadrian resta immobile. Alfred tâta les bras, les jambes et même la nuque. Il trouva le poignard mais comme prévu c'était la seule arme.
Marcus s'installa sur une des chaises de l'estrade. En bon garde du corps, Alfred se planta derrière lui.
- Approchez Monsieur Black. La réunion risque d'être longue. Vous n'allez pas rester debout...
N'ayant pas envie d'avoir Alfred dans son dos, Hadrian prit la chaise la plus éloignée de lui. La posture de Marcus exprimait la rigidité qu'il semblait considérer comme sa maque de fabrique. Il se tenait parfaitement droit. Raina s'assit à sa droite et lui posa une main sur le genou. Il posa la sienne dessus.
Une femme entra dans la pièce. De courts cheveux blonds maintenus par du gel, un tailleur d'un rouge tirant sur le rose et un chemisier blanc orné d'une sorte de cravate sans doute destinée à le féminiser.
- Christine, très aimable à toi d'être venue, la salua Marcus.
La femme hocha la tête et s'installa à une extrémité du fer à cheval, près de l'estrade.
- Tu ne m'as pas laissé le choix. Tu ne l'as laissé à aucun d'autre nous...
- Nous devons présenter un front uni, Christine.
- Tant que c'est toi qui commandes, pas vrai ?
Marcus allait lui répondre mais il fut interrompu par l'arrivée d'autres invités. Christine et lui pourraient continuer leur dispute plus tard. Parmi la douzaine de personnes qui s'installèrent autour de la table, Hadrian reconnu Rafaël, le roi des rats, et Gabriel, l'Alpha des léopards. Il n'avait pas vraiment fait attention aux autres dirigeants depuis qu'il était arrivé, le premier parce qu'il l'avait rencontré à plusieurs reprises et le second car il était sur sa liste, comme Raina.
Rafaël était grand, mat de peau, plutôt séduisant avec ses courts cheveux noirs, ses traits mexicains et son expression arrogante. Il aurait eu l'air aussi sévère que Marcus sans ses lèvres douces et sensuelles, qui gâchaient un peu l'effet d'ensemble.
Quand tout le monde eut pris place, Marcus se leva et s'approcha du pupitre.
- Mes amis, je vous ai invités à venir ce soir pour rencontrer Hadrian Black, que les surnaturels appellent Azraël, l'Ange de la Mort. Je crois qu'il peut nous aider.
- Que peut faire pour nous un chasseur ? demanda une voix masculine.
Les deux chaises qui entouraient son propriétaire étaient restées vide. L'homme était grand avec des cheveux blancs coupés comme ceux de Mia Farrow dans les années soixante. Il portait une chemise blanche assez chic, une cravate rose pâle, une veste de sport blanche et un pantalon crème.
- Nous n'avons pas besoin de l'aide d'un humain.
Cette remarque venait de Gabriel qui avait posé ses pieds sur la table - une attitude assez cavalière. Ses cheveux lui tombaient dans le cou, tellement bouclés qu'on aurait dit de la fourrure ou des poils pubiens. Il avait d'épais sourcils, des yeux sombres et des traits lourds d'une sensualité exagérée. Les lèvres de Rafaël appelaient un baiser, mais cet homme-là semblait du genre à faire des trucs infâmes dans les coins sombres.
Ses vêtements ne démentaient pas cette impression. Les bottes posées sur la table étaient en cuir souple, son pantalon en cuir noir et luisant. Un maillot de corps ne masquait pas grand-chose de son torse poilu. Son bras droit était couvert de bandelettes de cuir du coude jusqu'aux doigts, et des pointes métalliques saillaient sur les jointures de sa main. Un cache-poussière noir gisait sur la table près de lui.
La femme assiste à sa droite frottait sa joue contre son épaule comme une chatte soucieuse de marquer son territoire. Ses longs cheveux noirs ondulaient dans son dos. Ce que je voyais de sa tenue semblait noir et minimaliste. Il fallut quelques secondes pour qu'Hadrian la replace. C'était Elizabeth, elle se prenait pour la femelle alpha des léopards, et était amoureuse de Gabriel, elle était aussi folle que lui.
- Nous sommes humains ici, Gabriel, répliqua Marcus.
Gabriel ricana.
- Crois ce que tu veux, Marcus. Mais nous savons ce que nous sommes, et ce qu'il n'est, dit-il en désignant Hadrian d'un geste qui n'avait rien d'amical.
Rafaël se leva, coupant court à la controverse. Malgré ses vêtements anodins, il y avait en lui quelque chose qui imposait le respect mieux qu'une couronne, ou que des kilomètres de cuir noir. Marcus grogna.
- Marcus, s'exprime-t-il au nom d'Hadrian Black comme il s'exprime au nom des loups ?
- Oui
Hadrian se leva.
- Je ne crois pas que je t'ai donné à un quelconque moment un pouvoir sur moi !
Marcus se tourna vers lui.
- Je suis le chef de la meute. Je suis la loi !
Alfred lui fit face en fléchissant les doigts.
- Du calme, boule de poils. Vous n'êtes pas mon chef et je ne suis pas membre de la meute !
Alfred s'avança vers lui. Il sauta de l'estrade. Le loup bondit et s'éleva aussi haut que s'il avait été propulsé par un trampoline. Hadrian fit un pas en arrière. Déjà, il était sur lui. Plus rapide qu'une balle. Sa main se referma sur son cou et serra. Ses lèvre se retroussèrent et un grognement de rottweiler s'en échappa. Hadrian posa sa main sur la sienne.
- Lâche moi !
Alfred enfonça ses doigts, juste assez pour faire sentir leur puissance. Il n'avait qu'à refermer la main et le devant de sa gorge viendrait avec.
- Ne me dis pas que c'est Alfred qui se bat à ta place, maintenant ? s'exclama Christine. Les chefs de meute doivent relever personnellement les défis lancés à leur autorité, ou renoncer à leur place. C'est une de tes propres lois, Marcus.
- Et je t'interdis de les retourner contre moi !
- C'est ta domination qu'il a contestée, pas celle d'Alfred, dit Christine. S'il la tue, deviendra-t-il le nouveau chef de la meute ?
- Alfred, lâche-le !
Les yeux d'Alfred se tournèrent brièvement vers Marcus. Ce fut suffisant. Hadrian laissa sa magie protectrice couler dans son corps. Même dans la mort, en vieillissant, en changeant de monde, il n'avait pas perdu la protection de sa mère, il avait juste apprit à la gérer. Il décida de laisser faire ce pourquoi elle avait été créée : le protéger ! La main d'Alfred commença à brûler. Il essaya de tenir le coup.
- J'ai dit : lâche-le !
Il le laissa tomber. Hadrian fit un pas en arrière et regarda le loup s'écrouler au sol tenant sa main, elle était brûlée, la peau était noircie et un doigt était déjà tombé au sol en cendre. Il ne guérissait pas.
- Que se passe-t-il ? Qu'avez-vous fait Monsieur Black ?
- Je vous avais dit que je n'avais pas besoin d'un arme. Je vous ai prévenu de ne pas m'attaquer et maintenant à cause vous, Alfie, ici présent, à perdu sa main.
- Cela va guérir une fois qu'il aura changer de forme.
- Trop facile ... J'ai dit qu'il avait perdu une main... Il a donc aussi perdu une patte. Jamais il ne la retrouvera et rien n'y fera ! C'est le prix qu'il paye pour avoir levé la main sur moi ! C'était sa seule chance ! La prochaine fois je prendrais sa vie ! Compris ?
Il regarda Marcus, on voyait un air choqué sur son visage. Raina avec un regard amusé, elle n'avait pas bougé.
- Dis-lui de lui faire payer cet insulte ! intervint Raina, souriante, les jambes croisées et les deux mains posées sur son genou. Il nous a insulté ! Il t'a insulté ! Il doit payer pour cela.
Marcus acquiesça. Alfred se redressa et se tourna vers lui.
- Il va mourir. J'ai prévenu ! Je ne donne qu'un seul avertissement !
- Ce n'était qu'un coup de chance ! Et bientôt je guérirais !
- Alors tu mourra. Cela ne sera pas sur ma conscience !
Alfred hésita.
- Toutes mes blessures guérissent, même celles provoquées par l'argent.
- Mais ce n'est pas de l'argent !
Alfred regarda Marcus par-dessus son épaule. Le visage de son chef était contracté par la fureur.
- Il nous a insulté ! Il doit payer !
- Vous m'avez menacer depuis que j'ai posé le pied dans cette pièce ! Et vous osez dire que je vous ai insulté ? J'ai été patient... trop sûrement pour que tu puisse penser que tu peux agir ainsi avec moi !
Hadrian se redressa de toute sa hauteur.
- Il est peut-être temps Marcus que tu comprennes à qui tu as vraiment affaire...
Il laissa sa magie l'entourer... Il la désira sauvage et chaude, et non mortelle et froide comme il en avait l'habitude.
- Je ne suis pas un de tes petits larbins ou même un mortel ! Je suis tout autant un surnaturel que moi Marcus Fletcher ! Je le suis peut-être même plus !
On voyait ses cheveux bouger comme si un vent passait dans ses cheveux et ses yeux brillaient comme si une flamme émeraude venait d'être allumée en eux.
- Vous me défiez, monsieur Black. Je ne peux laisser personne contester mon autorité.
Il s'était approché du bord de l'estrade.
- Je n'ai tout simplement pas accepté que vous soyez mon supérieur. Je n'ai aucun supérieur dans ce monde !
Il ne le dit pas mais il n'avait pas non plus d'égaux.
- Alfred.
De nouveau, ce simple mot. Mais cela suffit.
- Maître ?
Marcus fit un signe de tête et Alfred s'avança d'un pas vers Hadrian. Son regard était neutre, son expression indéchiffrable.
- C'est une raison vraiment stupide pour mourir.
- Il donne les ordres. J'obéis. Ainsi vont les choses.
- Ainsi soit-il !
Alfred continua à avancer vers Hadrian. Il se tendit et se prépara à sauter. Il pensait sûrement qu'il allait pouvoir sauter sur Hadrian assez rapidement pour le blesser plus ou moins gravement, il se croyait plus rapide que la magie, enfin la magie d'Hadrian. Mais aucune créature au monde n'aurait pu être aussi rapide. Alfred bondit très haut dans les airs. La magie d'Hadrian se déchaîna et attrapa Alfred en plein vol et l'attira immobile vers le sorcier.
- Je t'avais prévenu Alfred. Je t'avais prévenu Marcus ! J'avais espéré qu'Halloween aurait fait comprendre une partie de ce dont j'étais capable mais non... Vous avez dû oublier ou ne pas y croire... Je ne sais pas ce qui est le pire.
Hadrian leva doucement sa main et caressa le visage d'Alfred.
- J'ai tué ma première personne de cette façon... J'avais seulement onze ans et je me défendais mais cela n'empêche que je l'ai tué. Il a brûlé pour devenir cendre et poussière.
On voyait la douleur dans les yeux du loup alors qu'il ne pouvait émettre le moindre son ou tout simplement bouger.
- "Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris"
Hadrian le lâcha et le laissa tomber au sol devant lui. La brûlure qui avait commencé là où le sorcier l'avait touché se déplaçait sur le reste de son corps, descendant de sa joue vers son cou et continua con chemin à poitrine et s'étendant.
- "Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière" J'aurais peut-être dû dire lupus en vérité... Ha je suis désolé mon cher... Mais ce n'est rien... Tu sera cendre et poussière d'ici peu. Sache que la Mort t'attends et elle décidera de ton sort, mais malheureusement je ne crois pas qu'elle soit heureuse avec toi en ce moment. Au revoir mon enfant.
Les métamorphes dans la pièce n'osaient faire un mouvement de peur que cela se retourne contre eux. Là, quelqu'un qui croyait être un mortel, un homme avec un peu plus de pouvoir que la moyenne peut-être mais un mortel, venait de tuer un loup alpha d'une simple caresse ... Il brûlait, devenait cendre sans qu'une seule flamme soit visible. Ils ne pouvaient détourner le regard de l'agonie évidente, visible dans les yeux d'Alfred.
- Je t'avais prévenu Marcus de ce qui arriverait. Tu aurais dû me croire !
- J'aurais dû !
- Bien ... Que ce soit une leçon qui ne soit jamais oublié.
Bientôt il ne resta qu'une statut sombre, Hadrian s'approcha et chuchota : "Memento, lupus, quia pulvis es, et in pulverem reverteris" avant de souffler doucement, les cendres s'éparpillèrent. Alfred avait disparu.
- Vous n'aviez pas besoin de le tuer, dit Marcus doucement.
- Vous ne m'avez pas laisser le choix... Je tiens ma parole et tu as voulu que je la trahisse.
Il baissa les yeux sur les cendres qui avaient été une fois Alfred, puis les releva vers Hadrian.
- Non... Je suppose que non. Nous l'avons tué ensemble vous et moi.
- A l'avenir, j'espère que vous vous le tiendrez pour acquis. Marcus : Je ne bluffe jamais !
- Vous m'aviez prévenu !
- Mais vous ne m'avez pas cru ! Comme je suis sûr que vous n'avez pas cru ceux qui vous ont prévenu !
Il regarda les cendres qui se continuaient à se disperser.
- Maintenant, je vous crois.
- Bien. Maintenant, pouvons-nous reprendre où nous en étions ?
- Vous n'avez l'air de ne pas vous sentir le moins du monde coupable, dit Rafaël.
- Pourquoi le serais-je ? J'ai prévenu à de nombreuses reprises. J'ai mis en garde ! Je ne suis pas fautif.
- C'est vrai que vous avez eu un peu d'aide, sur ce coup-là.
Raina surgit derrière Marcus. Elle lui passa les bras autour du cou et appuya son visage dans le creux de son épaule, comme si elle voulait lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Ses lèvres ne remuèrent pas, mais c'était sa remarque qui avait provoqué ce désastre. Marcus lui caressa l'avant-bras et inclina la tête pour embrasser son poignet. Rafaël et Christine s'étaient approchés pour regarder les cendres de plus près.
Les deux métamorphes habillés de cuir contournèrent les tables comme pour le prendre à revers. Hadrian fit un pas en arrière pour le garder en vue. Le mâle le fixa, et un sourire releva les coins de sa bouche. Il avait des yeux gros, d'une couleur presque liquide. Ses boucles noires lui tombaient sur le front, mais il n'esquissa pas un geste pour les écarter. Il s'approcha du tas de cendre. Son sourire était large et le bout de sa langue caressait l'intérieur de ses lèvres pleines. Son regard était brûlant. Pas d'une chaleur magique : de la chaleur que n'importe quel homme peut mettre dans ses yeux quand il se demande à quoi vous ressemblez entièrement nu, et si vous taillez des pipes convenables. Direct et vulgaire. Ce n'était pas le regard de quelqu'un qui désire faire l'amour, mais de quelqu'un qui veut baise. "Coucher" était une expression encore trop timorée.
Bien sûr, Hadrian avait eu sa part de sexe dans sa longue vie que l'on nomme cela faire l'amour, coucher ou encore baiser... Mais ici, Gabriel donnait l'impression que pour lui le sexe c'était du sang, de la douleur, des larmes, ... Pas vraiment ce qui plaisait au sorcier.
Gabriel fit un pas en avant. Comme beaucoup de surnaturels, surtout vampires et métamorphes en fait, il n'avait pas de préférence de sexe, non sa préférence à lui allait plutôt sur la souffrance... a ce stade ce n'était plus des jeux de domination et soumission.
- On ne va pas recommencer...
Il était sur la liste mais ce n'était ni le lieu ni le moment.
- Gabriel, fiche-lui la paix ! ordonna Christine.
Il la regarda et déclama !
- Tigre ! Tigre ! Feu brillant ! Dans la forêt de la nuit ! Quelles mains ou quels yeux immortels ! Peuvent embrasser la terrifiante symétrie ?
- Arrête Gabriel.
Gabriel se tourna vers lui. Hadrian vit dans son regard une perversité qui le pousserait sans doute à faire le dernier pas.
- Insistez encore un peu, et vous allez devenir de la poussière.
Il rit à gorge déployée, sa bouche ouverte révélant des canines pointues. Ce n'étaient pas tout à fait des crocs, mais pas non plus des dents humaines.
- Monsieur Black est sous ma protection, dit Marcus. Je t'interdis de le toucher.
- Je vais m'en passer Marcus. Je me débrouille assez bien par moi-même.
- Sans ta magie, vous n'êtes rien.
C'était la compagne de Gabriel qui venait de parler. Elle le provoquait, mais il remarqua qu'elle tenait à une distance prudente, abritée derrière les autres.
- Sans le matou en toi, tu n'es rien ... Personnellement je suis toujours capable de me débarrasser de toi sans magie, je suis à peu près sûr que ce ne sera pas le cas pour toi. Alors chut le chat.
- Vous refusez ma protection ? lança Marcus.
- Oui.
- Vous êtes un imbécile, dit Raina.
- Humm... Sûrement plus intelligent que vous puisque pour le moment c'est moi qui est vaincu !
Gabriel éclata de nouveau de rire.
- Il ne croit pas que tu puisses le protéger, Marcus, et il a bien raison.
- Tu contestes ma domination ?
Gabriel fit face à Marcus et tourna le dos à Hadrian.
"Et c'est lui qu'on traitait d'idiot ?" se demanda le sorcier.
- Toujours.
Marcus fit un pas en avant, mais Raina resserra son étreinte sur lui.
- Nous avons déjà suffisamment déballé notre linge sale devant Mr Black pour cette nuit, tu ne crois pas ?
Marcus hésita. Gabriel le fixait sans ciller. Enfin Marcus hocha la tête. Gabriel s'accroupit près des cendres et passa un doigt dedans.
- Quel dommage... Il n'y a pas une trace de sang...
- Approche et je te promet qu'il y en aura mais tu ne pourra malheureusement pas en profiter. Marcus... Je crois qu'il est temps que je parte. Je ne sais toujours pas ce que tu veux et à ce rythme je vais devoir tuer quelqu'un d'autre... Pas que je n'apprécierais pas mais j'ai des choses plus importantes à faire. Je vais y aller. Tu ne me retiendra pas. N'oublie pas Stephen est hors limite à partir de maintenant. Si j'apprends que tu l'a touché, ou même un autre... Ce que j'ai fait à Alfred sera un jeu d'enfants.
Hadrian reçut un signe de tête et le sorcier quitta la salle, il remonta la couloir et revint dans la partie restaurant. Il y avait beaucoup moins de monde. Avant qu'il ne puisse partir, l'homme au cheveux blancs s'approcha avec une chemise cartonnée.
- Marcus m'envoie vous donner ceci. Je suis Kaspar Gunderson.
- Sommes-nous censés nous asseoir pour tenir une petite réunion ?
- Connaissant Marcus, les informations qu'il vous a remises doivent être exhaustives. C'est un excellent organisateur.
Ils traversèrent la salle à manger du restaurant en longeant le bar. La sortie en vue quand soudain Hadrian repéra quelqu'un assis au comptoir. Edward sirotait un jus de fruit. Il ne prêtait aucune attention mais le sorcier savait qu'il avait été vu. Kaspar inclina la tête.
- Quelque chose ne va pas ?
- Non pas de soucis. Séparons-nous ici.
Hadrian quitta le Lunatic Café et se dirigea vers sa voiture où il vit que Stephen attendait. Bien, le louveteau était patient. Il monta rapidement et conduisit direction la maison. La soirée avait été longue et il voulait rentrer chez lui. Il avait encore besoin de jeter un coup d'œil à ce qui se trouvait dans la chemise cartonnée, qu'il sache au moins pourquoi Alfred était mort autre que l'idiotie de ses Alpha.