
Chapitre 08
Chapitre 08
"Hadrian quitta le Lunatic Café et se dirigea vers sa voiture où il vit que Stephen attendait. Bien, le louveteau était patient. Il monta rapidement et conduisit direction la maison. La soirée avait été longue et il voulait rentrer chez lui. Il avait encore besoin de jeter un coup d'œil à ce qui se trouvait dans la chemise cartonnée, qu'il sache au moins pourquoi Alfred était mort autre que l'idiotie de ses Alpha."
Lorsqu'il fut rentré, Hadrian fit visiter la maison à Stephen, lui montra sa chambre qui était celle à côté de la sienne, lui disant qu'il était le bienvenue à tout moment, puis lui montra la sienne car il savait que les métamorphes étaient des êtres tactiles et plus du genre à dormir en groupe qu'en solo. Ensuite, il l'emmena dans la cuisine et prépara quelques sandwich au rôti de bœuf qui trainait dans le réfrigérateur. S'il devait avoir des loups à la maison, il devrait peut-être pensé à avoir des bestiaux qui fournissaient de la viande comme des bœufs et/ou des cochons. Il se fit une note pour en discuter avec Dobby puisque c'était lui qui gérait l'extérieur. A ce rythme, il allait acheter une ferme.
Il était temps d'aller dormir. Cela devait faire deux heures qu'il était dans son lit lorsqu'il sentit Stephen s'installer près de lui. Il s'y était attendu. Le lendemain matin, Hadrian commença sa routine, alors qu'il revenait de son footing, il vit le louveteau le fixer l'air hagard se demandant ce qui se passait. Il lui expliqua avant de reprendre rapidement. Une bonne douche et il était dans la cuisine. Ce matin, il sortit le pain frais qu'avait préparé Winky, avec de la confiture de mure maison et ajouta beurre, charcuterie et fromage en plus du café et de smoothie. Stephen le rejoignit pour manger. Hadrian lui présenta la bibliothèque et l'écran de télévision pendant que lui-même allait dans son bureau. Il avait un dossier à lire.
La chemise contenant des documents tapés à la machine. Le premier étai tune liste de huit noms, chacun accompagné d'une désignation animale. Le suivant était un rapport sur le disparition de ces gens. Aucun cadavre n'avait été retrouvé, leurs familles ne savaient rien et la communauté des métamorphes non plus. Le dernier document était une liste de suggestions émanant de Marcus : personnes à contacter, pistes à explorer, ect... Assez arrogant le bonhomme !
Il avait ajouté un petit paragraphe expliquant pourquoi il demandait l'aide d'Hadrian. Il pensait que les autres métamorphes se confieraient plus facilement à lui plutôt qu'à Marcus ou à un des loups. Ils ne faisaient pas confiance à la police, donc Hadrian était un compromis surtout qu'ils avaient le doute que Anita Blake aille voir la police s'ils l'avaient choisit vu comment elle aimait suivre la loi. Le seul souci était qu'Hadrian n'était pas flic, même s'il avait des contacts cela n'était pas suffisant surtout lorsque huit lycanthropes avaient disparut dans un laps de temps aussi court. En vérité, le plus gros problème des métamorphes étaient qu'ils n'avaient pas confiance aux lois humaines. On ne pouvait pas leur en vouloir : jusqu'à la fin des années soixante, on brûlait encore les garous au pilori.
Hadrian rangea la chemise dans son tiroir de son bureau et prit son téléphone. Il appela Edward sur le numéro qu'il lui avait donné. C'était celui d'une messagerie vocale.
- Laissez un message après le bip.
- Edward, c'est Hadrian. Je peux savoir ce que tu fichais au Lunatic Café ? Rappelle-moi au plus vite !
Il ne servait à rien d'être poli, ils se connaissaient trop bien pour avoir besoin de politesse entre eux. Il savait qu'il n'aurait pas trop à attendre donc il mit le nez dans son ordinateur.
- Tu voulais que je te rappelles le plus vite possible.
- Salut, Edward.
- Salut.
- Que fais-tu en ville ? Et plus précisément au Lunatic Café ?
- Je te retourne la question.
- J'habite ici et je suis médecin pour surnaturels.
- Qu'y avait-il dans cette chemise ?
- J'ai posé les questions en premier. Et je ne peux pas répondre pour le moment car cela peut mettre des gens en danger.
- Je ne chasse jamais de gens, tu le sais.
- Donc tu es en chasse.
- Oui.
- De quoi s'agit-il, cette fois ?
- Métamorphes.
- Evidemment.
- Lesquels ?
- Je n'ai pas encore de noms.
- Dans ce cas, comment sais-tu qui tu dois descendre ?
- J'ai une cassette vidéo.
- Une cassette... vidéo ?
- Viens me voir voir à mon hôtel ce soir et je te la montrerai. Je te raconterai tout ce que je sais.
- Tu n'es pas si obligeant d'habitude. Que se passe-t-il ?
- J'espère que tu pourra m'aider à les identifier.
- Ok. Quel hôtel ?
- L'Adams Mark.
- Quelle heure ?
- 20h ?
- Ok. Quel chambre ?
- 212. Tu n'auras qu'à monter directement.
- A ce soir.
Hadrian raccrocha puis quitta le bureau, il trouva Stephen devant un film.
- Hey louveteau... Tu veux visiter l'extérieur ?
- Extérieur ?
- Bois, ferme, animaux, ... C'est grand ici. Tu as vu l'intérieur hier soir.
Rapidement Stephen accepta et ils partirent faire le tour de la propriété. Il fut étonné par tout ce qu'il vit : ce n'était pas un bois mais une forêt immense, ce n'était pas juste une clinique mais une véritable ferme. En effet, il vit des animaux par dizaine entre des chèvres, des poules, des canards, des furets, des dindes, ... Stephen aimait vraiment l'endroit. Il rencontra aussi Dobby, un autre elfe de maison, qui gérait l'extérieur. Il visita la forge, puis la terrasse avec la cuisine extérieure, la zone pour le sport... La visite complète dura presque deux heures mais le loup était au paradis.
Avec Noël qui approchait, Hadrian désirait offrir des cadeaux aux quelques personnes qu'il appréciait vraiment. Cela faisait un moment qu'il y pensait, il y avait trouvé pour Lilian, Jean Claude et Edward, maintenant il ajouta Stephen. Après un bon déjeuner, le loup quitta la propriété, il devait rentrer chez lui. Hadrian se dirigea vers sa forge, il avait des choses à finir. La journée passa tranquillement, il fut temps de se préparer, il avait quelqu'un à voir.
Il se trouva pile à l'heure devant l'hôtel d'Edward. Rapidement, il était à sa porte en train de frapper. Il ouvrit la porte et s'effaça pour le laisser entrer. La chambre était confortable mais ordinaire. Un grand lit, une table de nuit, une lape, un bureau et deux chaises contre le mur du fond. Les rideaux étaient tirés sur la baie vitrée. De la lumière filtrait de la salle de bain. Par la porte entrouvert de la penderie, il vit qu'Edward avait accroché ses vêtements, donc il allait être là pour un moment. La télévision était allumé, le son coupé. Ce qui était étonnant car Edward n'était pas un fan de télé. Un magnétoscope reposait en équilibre au-dessus du poste.
- Tu veux que je nous fasse monter quelque chose à boire ou à grignoter avant de commencer ?
- Café s'il te plait. Tu sais que tu as une chambre chez moi, n'est-ce-pas ?
Edward sourit.
- Je sais mais cela m'arrangeait d'être ici.
Il décrocha le téléphone et commanda deux steaks, une bouteille de bourgogne et un café. Hadrian enleva son manteau et le posa sur le dossier de la chaise. Il portait un pull en cachemire noir avec un jean gris foncé pour ce soir. Il emprunta les toilettes quelques instants, lorsqu'il revint on frappait à la porte, le roomservice était rapide dans cet hôtel.
- Le dîner est servit.
Une bonne odeur de steak planait dans la chambre. Il avait été tellement accaparé par son travail à la forge qu'il n'avait pas eu le temps de manger pour être à l'heure ce soir, surtout qu'il venait en voiture.
- Ça à l'air délicieux, dit Hadrian.
- Il y en a un pour toi, déclara Edward.
- Comment savais-tu que j'aurais faim ?
- Je ne le savais pas mais j'avais rien à perdre à t'en prendre un. Le moins que je puisse faire, c'est de te nourrir.
Ce n'était pas normal.
- Que se passe-t-il Edward ? Je ne t'ai jamais vu aussi prévenant.
- Je te connais assez bien pour savoir que ce que j'ai à te montrer ne va pas te plaire. Considère ce steak comme un calumet de la paix.
- A ce point ?
- Mangeons d'abord. Puis nous regardons la cassette et tu comprendras.
Il paraissait mal à l'aise. Ça ne lui ressemblait pas du tout. Edward n'était pas du genre à prendre des gants.
- J'aimerais savoir ce que tu mijotes.
- Attends la fin du film.
- Pourquoi ?
- Tu auras de meilleures questions d'ici là.
Sur ces paroles mystérieuses, il s'assit au bord du lit et se versa un verre de vin rouge. Puis il coupa son steak, encore cru à cœur. Un peu de sang coula sur son couteau. Hadrian tira une chaise et s'assit en face de lui. Son steak était tout aussi saignant, et accompagné de grosses frites salées. Des brocolis vapeur occupaient le reste de l'assiette. Son café était dans une belle tasse, avec tout le nécessaire à côté. Il le voulait noir ce soir.
- Je t'épargne le début du film, puisque le plus intéressant est à la fin. Je doute que tu aies des problèmes pour comprendre l'intrigue.
Edward appuya sur un bouton de la télécommande. L'écran s'alluma et le plateau d'un jeu télévisé céda presque aussitôt la place à un lit rond. Une femme aux longs cheveux bruns était allongé dessus. De ce qui était visible, elle était nue. Le reste disparaissait sous les fesses d'un homme qui l'éperonnait vigoureusement.
- C'est de la pornographie ? demanda Hadrian.
- Sans aucun doute.
Il regarda Edward qui coupait son steak avec des mouvements nets et précis. Il mâcha un morceau de viande, sirota une gorgée de vin et leva les yeux vers l'écran. Hadrian se concentra sur le film. Un second homme venait de rejoindre le couple sur le lit. Il était plus grand que le premier, avec des cheveux plus courts. Il ne vit pas grand chose d'autre.
Le sorcier se demanda s'il devait se sentir étrange, dérangé, mal... dans cette situation. Il n'y avait pas de tension sexuelle entre eux, mais même si on pourrait les considérer comme ami, il n'avait jamais eu l'idée de regarder un porno avec lui dans une chambre d'hôtel.
- Tu m'expliques ?
Edward fit un arrêt sur image.
- Là, on voit son visage.
Hadrian le reconnut tout de suite. C'était Alfred.
- Tu le connais ? demanda Edward.
- Oui.
Aucune raison de le nier.
- Son nom ?
- De ce que je sais : Alfred.
Edward appuya sur le bouton de lecture accélérée. Les images défilèrent plus vite, semblant soudain plus ridicules qu'obscènes. Et aussi un peu dégradantes. Edward fit un nouvel arrêt sur image. Le visage de la femme occupait tout l'écran. Elle avait la bouche ouverte et les paupières lourdes de langueur. Ses cheveux étaient étalés artistiquement sur la taie d'oreiller satinée.
- Et elle, tu la connais ?
- Non.
Edward réappuya sur le bouton de lecture.
- Presque la fin.
- Et l'autre homme ?
- On ne peut pas voir son visage. Il porte un masque.
L'homme masqué fit mettre la femme à quatre pattes. Il la recouvrit de son corps en lui agrippant les poignets. Il n'avait pas l'air d'utiliser son pénis. La femme soutenait tout son poids sur ses mains et ses genoux. Elle haletait.
Soudain, un grondement sourd retentit. La caméra zooma sur le dos de l'homme. Sa peau ondulait et se soulevait comme si quelque chose la poussait de l'intérieur, cherchant à s'extraire de lui. Tout son corps était en proie au phénomène qu'il avait pu observer à Halloween. Cette partie était assez fascinante : pouvoir observe un lycanthrope se transformer avec autant de détails, à travers la précision minutieuse d'un objectif.
La peau e son dos se fendit. Il se redressa en serrant la taille de la femme et hurla. Un liquide transparent coula de la plaie, dégoulinant sur les draps et sur sa partenaire qui remua les fesses pour l'encourager et se cambra.
De la fourrure noire jaillit du dos de l'homme. Agité de spasme, il se laissa retomber sur la femme ses mains agrippant les draps. Puis des griffes poussèrent à la place de ses doigts et percèrent le rembourrage du matelas. L'homme sembla rétrécir. La fourrure se répandait sur son corps comme une vague. Son masque tomba : son visage n'avait plus la forme qui convenait pour le soutenir. La caméra zooma sur le masque abandonné sur les draps lacérés.
L'homme avait disparu. A sa place, une panthère noire montait la femme, que cette substitution ne semblait pas déranger le moins du monde. Bien au contraire. La félin se pencha sur elle, et ses lèvres révélèrent des crocs luisants. Il lui mordilla le cou. Un peu de sang coula sur sa clavicule. La femme gémit de plaisir et frissonna.
Alfred réapparu sur l'écran, toujours sous sa forme humaine. Il grimpa sur le lit et embrassa la femme. Longuement, avec la langue. Puis sa chair ondula, et il s'arracha à elle en arquant le dos. Sa métamorphose parut plus rapide que celle de la panthère. La caméra zooma sur une de ses mains. Des os fendirent la peau avec un bruit mouillé ; du liquide transparent coula pendant que ses muscles et ses ligaments se reconfiguraient. Sa main devint une patte nue juste avant que la fourrure sombre la recouvre. Alfred se redressa sur les genoux, à mi-chemin entre l'homme et le loup, mais cent pour cent mâle. Il inclina la tête en arrière et hurla.
La femme leva des yeux écarquillés vers lui. La panthère se détacha d'elle et se laissa tomber sur le lit, découvrant son ventre duveteux de monstrueux chaton. Elle s'enroula dans les draps de satin jusqu'à ce que son museau seul soit encore visible.
La femme s'allongea sur le dos, les jambes grandes ouvertes, et tendit les mains vers l'homme-loup. Sa langue darda entre ses lèvres comme si elle y prenait vraiment beaucoup de plaisir. Ce qui était peut-être le cas. Alfred la pénétra ave brutalité. Elle gémit d'extase. A l'entendre, elle n'avait jamais rien connu d'aussi jouissif. Ou c'était une excellente actrice, ou elle était au bord de l'orgasme. Sa respiration s'accéléra. Un hurlement de plaisir monta de sa gorge alors qu'elle jouissait. Quand ce fut fini, elle demeura immobile sur le lit, haletante et liquéfiée. Le loup-garou fit un dernier va-et-vient et laissa courir ses griffes sur toute la longueur de son corps nu. La femme poussa un nouveau hurlement, bien différent du premier.
Du sang jaillit des sillons écarlates.
La panthère noire tressaillit et sauta du lit. La femme leva les bras pour se protéger le visage, mais des griffes écartèrent sans ménagement. Il aperçut un éclat blanc à l'endroit où la chair en lambeaux dénudait ses os. Ses cris se succédèrent sans interruption, déchirants et assourdissants. Le museau du loup-garou s'inclina vers son visage. Il lui arracha la gorge d'un coup de dents.
Les yeux de la femme fixaient la caméra, écarquillés et déjà ternis par la mort. Le loup-garou se redressa, du sang dégoulinant de sa gueule. Une goutte écarlate tomba sur le visage de sa victime et coula le long de son nez. La panthère noire bondit sur le lit. D'un coup de langue précis, elle nettoya le visage de la femme tandis que le loup-garou se concentrait sur le reste de son corps. Quand il arriva à l'estomac, ses yeux jaunes se levèrent brièvement vers la caméra.
Puis il mangea.
La panthère noire l'imita.
- Eteins ça.
Edward stoppa et mit la vidéo à se rembobiner. Puis, il se coupa un morceau de viande. Hadrian savait que des personnes normales n'auraient pas envie de manger après cela, mais Edward était un sociopathe et donc n'éprouvait pas d'émotions et lui était trop vieux, avait trop vu, pour qu'il arrive à être dégouté. Des fois, il se demandait comme il réussissait à éprouver quoi que ce soit. De plus il n'était pas idiot, il savait qu'Edward mangeait plus pour le tester que par réelle faim.
- Bon... Tu as fini de jouer ? Je te le dis tout de suite, cela me fait ni chaud ni froid... Si tu voulais une réaction tu aurais dû appeler Anita.
Il sourit et posa ses couverts. Son expression était neutre, comme la plupart du temps. Impossible de dire si le film l'avait dégouté ou laissé froid.
- Maintenant, tu peux me poser des questions.
Sa voix était toujours aussi plaisante, et détachée que d'habitude.
- Où as-tu eu ça ?
- Mon nouveau client.
- Pourquoi ?
- Il était le père de la fille.
- Il l'a vu n'est-ce-pas ?
- Il ne m'aurait pas appelé sinon.
- Donc, tu dois tuer les deux hommes ?
- Au moins. Si possible, trouver tous ceux qui sont derrière ça.
- Ok. Que veux-tu de moi ? Et pourquoi me montrer cette cassette ?
- Je savais que tu m'aiderais après l'avoir vu. Aide-moi à les identifier.
- Ok.
- Où puis-je trouver cet Alfred ?
- Nulle part.
Edward posa le verre qu'il venait de prendre.
- Tu me déçois Had...
Hadrian leva sa main pour le couper.
- Laisse moi finir avant de continuer. Je ne refuse pas de t'aider. Je te dis juste qu'Alfred n'est plus trouvable car il est mort ! Il n'y a même pas de corps puisque je l'ai réduis en cendre. Donc tu es trop tard.
- Quand ça ?
- Hier soir.
- Bien. Le résultat est le même. Tu veux la moitié de la prime ? Vu que tu as fait la moitié du travail...
- Ce n'était pas pour l'argent...
- Je m'en doute.
- Fais un don... A la clinique ou même de la nourriture pour l'aide alimentaire.
- Ok. Raconte-moi ce qui s'est passé.
- Non.
- Pourquoi ?
- Tu chasses les lycanthropes et je ne veux pas te donner un innocent.
- La panthère-garou mérite de mourir.
- Je sais. C'est pour cela que je veux le revoir... Je pourrais peut-être reconnaître ses yeux.
- Ok.
Edward reprit la télécommande pour accélérer jusqu'à l'endroit où l'homme avec le masque se tournait vers la caméra. Hadrian fixa l'image. Il était maintenant sûr de qui était devant lui. Les yeux mercure de l'homme, plus le fait qu'il était une panthère noire, ne laissaient que peu de choix.
- Je pense savoir qui il est mais il est déjà sur une liste.
- Une liste ?
- Je possède une liste de... monstres à tuer ! La panthère est l'un des noms... Il vient de passer dans le top 3, je pense même avoir une idée des complices.
- Son père veut sa peau. Peux-tu l'en blâmer ?
- Métaphorique ou réellement ? demanda curieusement Hadrian.
- De... Je ne m'attendais pas à cette question venant de toi.
- Edward... Tu sais que ce que j'accepte de te montrer. Je suis un chasseur comme toi et même si je suis assez... miséricordieux avec beaucoup de mes cibles... Il y a certains actes que je ne peux pardonner et ce que l'on vient de voir...
- Quels actes ?
- Viol, pédophilies, maltraitance, ... J'ai peu de limite et beaucoup de patience...
- Donc ... Tu es sérieux lorsque tu dis que tu fournira la peau ?
- Une jolie peau de panthère noire devrait aider cet homme dans son deuil.
- Je le crois aussi.
- Tant qu'on y est. J'ai une question pour toi. Depuis quand es-tu en ville ?
Edward dévisagea longuement Hadrian.
- Pourquoi as-tu besoin de savoir ?
- Dis-le moi.
- Cela fera une semaine demain.
Son regard était devenu froid et distant.
- Evidemment, tu es obligé de me croire sur parole. Tu peux appeler la réception de l'Adam Mark pour te faire confirmer, mais j'airais pu changer d'hôtel.
- Pourquoi me mentirais-u ?
- Parce que j'aime ça... que cela m'amuse... si j'y pense je devrais avoir d'autres réponses pour toi.
- Ce n'est pas mentir qui t'excite.
- Qu'est-ce que c'est, alors ?
- Savoir quelque chose que tu crois que j'ignore.
Il haussa légèrement les épaules.
- C'est très narcissique de ta part, taquina-t-il.
- Oh, je sais très bien que ce n'est pas seulement par rapport à moi, le détrompa Hadrian. Tu aimes avoir des secrets dans l'absolu.
- N'est-ce pas ton cas aussi ?
Un sourire lent et paresseux s'afficha sur les lèvres du sorcier.
- Bien sûr ... Sinon cela ne serait pas aussi drôle...
Edward étudia Hadrian. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela. A halloween, après le combat, l'homme avait longuement regardé Hadrian, comme s'il avait besoin de temps pour remettre certaines vérités de l'univers en place.
- A quoi penses-tu Edward ?
- Que tu es un adversaire à ma hauteur.
- Qu'est-ce que cela signifie ?
- Tu sais que j'aime les défis.
Hadrian le dévisagea.
- Tu voudrais qu'on s'affronte pour voir lequel de nous deux est le meilleur ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Je ne le ferai pas. Tu me connais, Hadrian : pas de prime, pas de victime ! Mais ce serait intéressant.
- Essais-tu de me faire flipper ?
- C'est juste que ... C'est la première fois que je rencontre quelqu'un et que je me dis que je perdrais.
- C'est vrai. Mais je te demande de ne pas faire ça.
Il se redressa. Par réflexe, Hadrian fit de même. Ils se tenaient l'un devant l'autre et se fixaient.
- Ne joue pas à ça, Edward, ou tu finira à l'hôpital. Dans le meilleur des cas !
Il écarta les mains.
- Promis, je ne joue pas. J'aimerais savoir lequel de nous deux est le meilleur, Hadrian, mais pas au point de te tuer pour le découvrir.
- Je ne fais pas de surenchère mais sache que tu réussira peut-être à me blesser mais tu ne me tuera pas.
- Es-tu si puissant ?
- Halloween était le soir où j'ai utilisé le plus de pouvoir depuis que je suis ici... Et là encore ce n'était presque rien. Peut-être qu'un jour tu le saura mais ce n'est pas ici et maintenant. Je vais me renseigner sur cette vidéo. Je suis sûr que ce n'est pas la seule... En fait cela m'étonnerait pas que ce soit un nouveau style de porno. J'aimerais croire que le snuff movie soit unique, si c'est bien qui je pense pour le second homme alors il y en avoir beaucoup plus...
- Tu me tiens au courant ?
- Bien sûr. Si j'ai besoin de toi, je te le dirais aussi.
- D'accord.
Après cela, Hadrian quitta l'hôtel. Il avait vu beaucoup de choses horribles dans sa longue vie mais cela avait quand même un certain niveau d'horreur. Il s'assit dans sa voiture, pensant à ce qu'il voulait faire ensuite. Il avait plusieurs choix... Finalement il se dirigea vers le Plaisirs Coupable. Il décida de parler à Jean Claude. Il vérifia l'heure, il n'avait pas passé autant de temps qu'il le pensait avec Edward, il était même pas encore minuit. Il trouva rapidement une place et se gara.
Le Plaisirs Coupable se dresse au cœur du quartier vampirique. Son enseigne au néon saigne dans le ciel nocturne, colorant l'obscurité d'écarlate comme un incendie lointain. Il se dirigea directement vers l'entrée. Trois larges marches le conduisit aux portes du club, où Buzz le videur montait la garde. Hadrian lui fit un signe et passa devant lui. Un panneau était fixé sur la porte : "Croix et autres objets saints interdits à l'intérieur". Il poussa le battant et entra. Une blonde l'intercepta à l'entrée.
- Avez-vous des objets saints à déclarer ? demanda-t-elle en souriant.
- Non.
Elle n'insista pas et le laissa passer. Il entra et le brouhaha le frappa de plein fouet : ce murmure excité qui produisent une grande quantité d'humains entassés au même endroit et bien décidés à se payer du bon temps. La salle était éclairée, et il n'y avait personne sur la scène. Il arrivait entre deux spectacles.
Un grand vampire s'approcha de lui, il était très agréable à regarder. Il avait des pommettes hautes et de courts cheveux blonds impeccablement coiffés. "Trop masculin pour être beau, trop parfait pour être réel" penserait sûrement certains mais il avait, de l'avis d'Hadrian, un certain charme.
- Bonsoir Robert.
- Docteur Black. Maître Jean Claude vous attendait ?
- Non mais j'ai besoin de lui parler.
- Il est occupé.
- Ce n'est rien. Il ne sera pas dérangé par ma venue. Qui est avec lui ?
- Miss Blake et Gretchen.
- Gretchen ? Vampire de son état ?
- En effet.
- Bien, je suis curieux maintenant.
- Il ne voudrait pas que je vous laisse le déranger.
- Penses-tu être capable de m'empêcher d'y aller Robert ?
- N... Non Docteur Black.
- Bien. Au moins tu connais ta force. Ne t'inquiète pas. S'il dit quelque chose je vais lui dire que tu as tenté de me garder ici.
En disant cela, Hadrian lui donna une petite tape sur la joue, presque une caresse, avant de continuer son chemin direction le bureau de Jean Claude. Il arriva à temps pour entendre quelque chose d'étonnant.
- Richard m'a demandé de l'épouser, et j'ai accepté.
C'était la voix d'Anita. Ainsi donc elle refusait un monstre pour un autre. Elle aimait vraiment les faux-semblants puisque Richard, comme elle, aimait se cacher. Bon maintenant il était curieux. Il s'enveloppa de magie, devint invisible et ajouta un remarque-moi-pas avant d'entrer dans le bureau. La magie fit son travail et il se dirigea facilement derrière le bureau de Jean Claude, se mettant confortablement dans la chaise vide et observa la scène. Il y avait le vampire installé sur le canapé, tout de noir vêtu. Le col haut et amidonné de sa chemise encadrait son visage. Difficile de dire où finissaient ses cheveux et où commençait la soie. Une broche ornée d'un rubis gros comme le pouce brillait sur sa gorge. Elle retenait les pans de sa chemise, qu'il n'avait pas boutonnée, dévoilant un triangle de peau pâle jusqu'à son estomac. Les manchettes aussi larges et aussi empesées que le col dissimulaient presque ses mains. Un jean noir et des bottes de velours noir complétaient sa tenue. Hadrian se dit qu'il en ferait bien son quatre heures, Jean Claude était vraiment délicieux à regarder.
Anita était en face de lui, surveillant la vampire femelle, donc Gretchen par déduction, elle était en piteux états avec plusieurs bleus, des vêtements sales et ce qui ressemblait à une jolie bosse.
Enfin, Gretchen était une jolie vampire, d'environ 200 ans s'il écoutait sa magie, elle était blonde, à peu près la même taille qu'Anita et pâle comme tout membre de son espèce.
Un silence lourd s'était installé après les mots de la réanimatrice. Jean Claude ne régissait pas. Il restait parfaitement immobile. Le chauffage se déclencha avec un cliquetis qui fit sursauter Anita. La bouche d'aération était juste au-dessus du canapé. Un courant d'air agita les cheveux du vampire et fit onduler le tissu de sa chemise. Mais c'était comme observer un mannequin. Tout son corps semblait de pierre.
Gretchen prit la parole.
- Tu l'as entendue, Jean Claude ? Elle va en épouser un autre. Elle en aime un autre.
Il cligna des yeux une fois : un battement paresseux de ses longs cils.
- Maintenant, demande-lui si elle m'aime aussi, Gretchen.
La vampire fit un pas en avant et se campa entre eux.
- Quelle importance, puisqu'elle va se marier ?
- Demande-lui.
C'était un ordre. Gretchen fit volte-face, furieuse. Les os de son visage saillaient sous sa peau, et elle pinçait les lèvres de rage.
- Tu ne l'aimes pas.
La voix de Jean Claude résonnèrent, indolente et pleine de sous-entendus.
- M'aimes-tu ma petite ?
- Je suppose que si je disais non, vous ne croiriez pas ?
- Ne peux-tu pas te contenter de dire oui ?
- Dans un coin obscur et pervers de mon âme...
Hadrian écoutait tout ce qui se passait et surtout observait. Elle n'était pas amoureuse de Jean Claude mais elle le voulait, elle avait envie de lui, mais comme beaucoup d'autres choses elle s'obstinait à le nier.
- Alors ... comment peux-tu épouser Richard ?
- Je l'aime.
- De la même manière ?
- Non.
- Quelle est la différence ?
- Je ... Je ne suis pas simplement amoureuse de lui. Je l'apprécie en tant que personne. J'adore sa compagnie. Je peux facilement m'imaginer passer ma vie avec lui. Pas avec vous.
- Je sens ... une pointe de mensonge... Que caches-tu ?
Le silence se réinstalla.
- Je ne suis pas certaine que ce mariage soit une bonne idée, avoua finalement la femme.
- Pourquoi ? demanda-t-il.
- Parce que j'ai vu Richard se mettre dans tous ses états... J'ai senti son pouvoir.
- Et.. ?
- Et maintenant, j'ai des doutes.
- Lui non plus n'est pas assez humain pour toi.
Jean Claude éclata de rire. Sa joie se déversa dans la pièce comme un torrent de chocolat. Lourds, douceâtre et écœurant... pour ceux qui n'aimaient pas le chocolat.
- Elle en aime un autre, dit Gretchen. Quelle importance qu'elle ait des doutes sur sa relation avec lui ? Elle en a encore davantage sur ses rapports avec toi. Elle t'a rejeté. Ça ne te suffit pas ?
- C'est toi qui lui a fais ça ? demanda Jean Claude en désignant le visage d'Anita.
Gretchen décrivit un cercle autour d'Anita, comme un tigre qui accule sa proie.
- Elle ne t'aime pas comme moi.
Elle s'agenouilla devant Jean Claude, posa ses mains sur ses genoux et leva un visage implorant vers lui.
- Je t'en prie... Je t'ai toujours aimé. Tue-la ou laisse-la épouser cet homme. Elle ne mérite pas ton adoration.
Hadrian choisit ce moment pour se mêler. Il s'était permit d'effectuer un peu de Légimencie sur la vampire et il pouvait dire qu'il n'y avait rien à faire pour elle, elle souffrait clairement d'Erotomanie en lien avec Jean Claude, elle était dangereuse pour tous, il ne pouvait pas permettre cela. Il retira la magie le cachant. Il frappa dans ses mains de façon sarcastiquement, on entendit juste un Tap... Tap... Tap... lentement. Les trois se retournèrent d'un coup vers lui, prenant la scène devant eux. Hadrian était assis dans la chaise de Jean Claude derrière le bureau, il était penché en arrière et ses pieds étaient sur le bureau. Anita tira son arme et visa le sorcier. Le pouvoir du Maître de la Ville se déversa dans la pièce cherchant la menace.
- Mon ange... est-ce toi ?
- J'avais besoin de te parler mais tu étais... occupé donc je me suis dit que j'allais patienter mais cela devenait un peu trop... (Il fit un signe de la main) enfin tu vois.
- Et comment es-tu arrivé là sans que je le sache ? Pourrais-tu s'il te plait retirer tes pieds de mon bureau ? Je voudrais éviter de l'abimer.
- Pas envie de te le dire ! Pour mes pieds... ne t'inquiète pas cela ne risque rien. Je réparerais tout dégâts que je pourrais faire.
- D'accord... Il faudra qu'on parle.
A ce moment là, les deux femmes en eurent marre d'être ignorées.
- Black ? Comment as-tu fait ça ?
- Blake ! répondit Hadrian avec un ton sarcastique. Cela ne te concerne pas ! Bon tu as donné ta nouvelle, tu peux partir ! On a comprit que tu es une femme hypocrite !
- Moi ? Hypocrite ?
- En effet... Tu étais bien contente d'avoir le Richard humain ... jusqu'à ce que tu découvre la part de lui qui es un monstre et maintenant il n'est plus assez bien pour toi n'est-ce-pas ? C'est pour cela que tu hésite. Mais tu es aussi un des monstre que tu déteste tant. Donc ouais... Hypocrite ! Maintenant pars !
Hadrian fit un geste de la main et la femme rangea son arme avant de quitter la pièce.
- Qui es-tu ? Comment es-tu entré dans le bureau de mon Maître ?
Le sorcier la fixa ne disant mot, il savait ce qu'elle allait faire, il était curieux de connaître les résultats. Elle fonça vers lui et l'attaqua tout crocs dehors. Aussi vite qu'un vampire le pouvait, elle était à sa gorge le mordant pour son sang, tout en essayant de l'égorger avec ses ongles. Il bloqua sa main mais ne l'empêcha pas de lui prendre un peu de sang. Les résultats furent rapide.
Jean Claude fit un bond en avant pour arracher Gretchen de son ange, ayant peur d'y arriver trop tard, il ne pensa même pas à utiliser son pouvoir tellement il était étonné qu'elle ose faire une telle chose dans son propre bureau. Et alors qu'il allait l'attraper, la vampire fit un pas en arrière, les yeux exorbités, le sang coulant de sa bouche ouverte... On pouvait voir de la frayeur dans ses yeux emplis de folie. Hadrian se redressa, il était maintenant debout, il glissa un doigt sur ses plaies et elles guérirent par magie, il fixa la femme avec sourire narquois.
- Alors mon enfant... Tu as mordu plus fort que toi ? Alala... On ne t'a pas apprit à ne pas mettre n'importe quoi dans ta bouche ? Dommage... C'est une leçon qui arrive trop tard pour toi.
- Qu'...qu'as-tu fait mon ange ?
Jean Claude fixait celle qu'il avait transformé il y a si longtemps. Sa peau avait blanchi encore plus, alors qu'un vampire était déjà pâle, maintenant elle semblait avoir la couleur d'un cadavre, et surtout la peau où le sang gouttait, au niveau de sa bouche et de son menton, était abimée, comme si un acide avait été versée au lieu d'hémoglobine. Gretchen se mit à tousser et cracher du sang, sa main autour de sa gorge. La folie avait laissé place à la panique.
- Moi ? demanda le sorcier d'un ton innocent.
- Oui ! Toi ! J'ai entendu une rumeur sur ce qui s'est passé hier soir mais je croyais que ce n'était que cela... Une rumeur... Comment quelqu'un pourrait réduire en cendre un être vivant avec seulement un toucher ? Mais maintenant... Ton sang ... On dirait ...
- De l'acide ?
- Exactement !
Jean Claude était fasciné par ce qui arrivait à la vampire. On voyait des tâches noires apparaître sur sa peau blafarde, cela venait de l'intérieur du corps.
- Je n'ai rien fait... Elle s'est fait cela toute seule en voulant me tuer en me mordant. J'ai fait une rencontre particulière lorsque j'était un enfant.
- Une rencontre particulière ?
- Un Basilic.
- Un Basilic ? Je connais des légendes mais c'est tout.
- Le Roi des Serpents. Un regard pouvant tuer si vu directement et le poison le plus nocif du monde. Un regard indirect, à travers de l'eau ou même un miroir, fait de vous une statue... Comme la légende de Méduse.
- Il existe vraiment ?
- J'en ai rencontré un. Il avait mille ans et mesurait plus de vingt mètres. Je l'ai combattu, je l'ai tué mais il a réussi à me mordre. J'ai réussi à survivre grâce à beaucoup de chance mais maintenant j'ai ce poison dans mon sang... C'est comme si elle avait avalé de l'acide et cela va la brûler de l'intérieur.
- On ne peut rien faire ?
- Même si je pouvais elle ne le mérite. J'ai vu ce qu'elle avait prévu de faire... J'ai promis de protéger cette ville.
- Pourquoi cela ? Tu n'es pas arrivé depuis si longtemps et tu ne connais pas grand monde...
- Peut-être est-ce mon héritage qui ressort... ou que c'est mon syndrome du sauveur ... Une amie disait que je ne pouvais pas m'empêcher de protéger la veuve et l'orphelin, elle n'avait pas tord. J'aime ce que tu essaye de faire dans cette ville et si je peux aider je le ferais.
- Que veux-tu dire par "Elle le mérite" ?
- J'ai vu... Elle est malade. Sais-tu ce qu'est l'Erotomanie ?
- Humm... réfléchit Jean Claude pendant quelques instants, je dois t'avouer que non...
- La définition exacte serait que c'est un trouble psychologique délirant qui se caractérise par la conviction chez un individu qu'il est aimé par un autre, cela prend une forme obsédante qui se fixe généralement sur un individu. Ici c'est toi. Les personnes souffrant de ce trouble peuvent devenir dangereuses et c'est son cas. Qui est Jason ?
- Un loup-garou... Ma pomme de sang... C'est aussi un de mes danseurs. Pourquoi ?
- Pomme de sang ? Ton donneur principal, si je comprends bien ?
- Effectivement.
- Ha... Elle avait prévu de le tuer car elle te trouve trop proche de lui... Elle avait pour cible Anita, ainsi que plusieurs hommes dont ce Jason mais ce n'est pas tout... Elle avait mon louveteau comme prochaine victime. Il est sous ma protection !
- Louveteau ?
- Stephen. Depuis, hier il est à moi ! grogna Hadrian.
- A toi ?
- Il a demandé ma protection et je l'ai accordé. Je suis quelqu'un de généreux mais j'avoue ne pas être partageur et à partir du moment où je considère que quelqu'un est sous ma protection. Je suis possessif et je l'assume. Je suis maintenant trop âgé pour changer cela. A voir si cela est un défaut ou non... Je sais que tu comprends !
- En effet.
Gretchen était maintenant à terre, sa peau plus noire que blanche, ses yeux entièrement rouge sang, et son corps tressaillant doucement.
- Tu as vraiment transformé Alfred en cendre ?
- Memento, lupus, quia pulvis es, et in pulverem reverteris, cita Hadrian
- Souviens-toi, loup, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière, traduisit Jean Claude. Très ... approprié, même si je vois que tu as modifié quelque peu la citation d'origine, si je ne m'abuse c'est homo et non lupus.
- Je le pensais aussi, c'était un loup je me suis dit que cela serait mieux ainsi. J'ai prévenu qu'il allait mourir. Ils n'ont pas voulu me croire. J'espère qu'ils n'oublieront pas... Je suis sûr que j'aurais la possibilité de leur rappeler les dangers de s'en prendre à moi une prochaine fois.
- Tu es dangereux mon ange...
- Penses-tu à me faire du mal ?
- Non... Je devrais mais ... J'en viens à t'apprécier de plus en plus... Le jour où tu es venu dans ce bureau pour la première fois fut le jour où ma vie a gagné beaucoup de surprise... Tu ne cesse de m'étonner ce que je ne pensais pas cela encore possible... Je me sentais blasé et grâce à toi je comprends que la vie peut me réserver encore de nouvelles choses.
- Je t'en remercie.
- De rien. Alors que faisons-nous d'elle ? Cela va durer encore longtemps ?
- Elle est morte depuis longtemps maintenant... L'acide continue juste à faire effet. Tu veux garder quelque chose d'elle ?
- Non... Elle a fait l'erreur de trop.
- Bien.
Hadrian envoya un peu de magie sur le corps de Gretchen et elle disparu.
- Voilà. Maintenant, je n'étais pas venu pour elle. J'ai quelques questions.
- Installons-nous.
Hadrian laissa Jean Claude reprendre sa place à son bureau, pendant que lui-même s'installait sur une chaise juste devant. Ils parlèrent de la réunion avec les métamorphes, de la mort d'Alfred et des nombreuses disparitions puis le sorcier commença à se renseigner sur les activités de Gabriel, en particulier son rôle d'acteur dans des "snuff movie". Jean Claude répondit autant qu'il pouvait. Il expliqua qu'il avait dû faire certaines choses sous les ordres de Nicholaos et que lui-même était d'avis que Gabriel et Raina devaient mourir car ils faisaient plus de mal que de bien, surtout la femelle loup-garou car depuis son arrivée, et sa prise de position en tant que Lupa, Marcus était devenu un homme sombre. L'Ulfric avait toujours été un homme dur et difficile de caractère mais jamais il n'avait fait de mal, c'était un médecin : sauver des gens était sa vie ... maintenant il laissait sa femme détruire des vies par dizaine... Cela confirmait certaines choses que le sorcier avait vu. Il devait se pencher un peu plus là-dessus.
- Que vas-tu faire avec ta petite et le loup ?
- Honnêtement je ne sais pas ... Je pourrais tuer Richard sans difficulté... Mais cela ne résoudrait aucun de mes problèmes. Je...je dois y penser.
- Ne fais rien d'irréfléchi.
Jean Claude appréciait vraiment l'homme devant lui. Il le surprenait toujours et en tant que vampire, ayant vécu si longtemps, c'était très rare d'y parvenir. Il avait parfois l'impression que Hadrian était venu dans sa vie pour la retourner et en finir avec le calme. En effet à chaque fois qu'il se passait quelque chose il était là et faisait preuve d'un pouvoir incroyable, mais alors qu'il était puissant, le vampire savait qu'il n'était pas capable de commander à cette puissance, il pouvait être un allié mais jamais un servant. Il se demandait comment le conseil allait réagir lorsqu'il le découvrirait, surtout que c'était Hadrian qui avait mit fin à Oliver. Le Trembleterre était un membre du conseil et ils voudront faire payer à celui qui avait tué un des leurs, surtout que ce n'était pas un vampire. Jean Claude ne savait pas s'il devait avoir peur pour Hadrian ou avoir hâte que la rencontre arrive. Il se demandait encore quel pouvoir le médecin cachait, il était déjà si puissant.
En plus de toutes ces pensées sur Hadrian Black, il réfléchissait à ce qu'il devait faire avec Anita Blake, avant l'arrivée du médecin, il était sûr de lui. Il aimait la jeune femme et voulait faire de son pouvoir le sien et grâce à cela protéger d'autant mieux Saint Louis mais maintenant ... On lui avait montré les défauts de la réanimatrice et plus il les voyait moins il appréciait ce qu'il découvrait... Il avait toujours été fasciné par la jeune femme, elle était belle et son pouvoir était enivrant qu'elle le sache ou non. Il se posait beaucoup de questions maintenant et tout cela à cause d'Hadrian : était-il vraiment amoureux ou était-ce le frisson car elle ne tombait pas en son pouvoir ? L'aimait-il parce qu'elle lui offrait la possibilité de croire qu'il était aimé pour lui-même et non à cause de son pouvoir ou sa magie ?
Il avait vu en Anita une belle femme forte et tenace, qui se battait en ce quoi elle croyait ... Hadrian lui avait montré une femme hypocrite qui ne se pensait meilleure que les surnaturels, quelqu'un qui s'emportait facilement et surtout elle pensait qu'un bon vampire était un vampire mort... Et maintenant elle le rejetait pour Richard, le loup-garou lâche qui se haïssait autant qu'elle se cachait qui elle était vraiment. Que devait-il faire ?
On frappa subitement à la porte, qui s'ouvrit sans que Jean Claude ait donné sa permission. Un visiteur mal élevé, apparemment. Raina entra d'un pas glissant. Mal élevée était une bonne façon de la décrire. Elle portait un trench couleur rouille dont elle avait noué la ceinture, de sorte que la boucle pendant sur son bas-ventre. Elle défit un foulard multicolore et secoua son abondante chevelure auburn, qui scintillait dans la lumière. Gabriel la suivait, enveloppé dans un trench noir. Comme ceux de Raina, ses vêtements faisaient ressortir la couleur de ses cheveux et de ses étranges yeux gris. Il avait les oreilles percées du lobe jusqu'en haut du cartilage, et tous les clous qu'il portait étaient en argent. Kaspar Gunderson entra à son tour, vêtu d'un manteau de tweed et coiffé d'un feutre. Il n'avait pas l'air heureux d'être là.
Derrière lui, Robert s'immobilisa sur le seuil.
- Je leur ai dit que vous étiez occupé, Jean Claude. Que vous ne vouliez pas être dérangé.
Il se tordait les mains d'anxiété.
- Entre Robert, et ferme la porte derrière toi.
- Il faut que j'aille présenter le prochain numéro, balbutia Robert nerveux.
- Entre et ferme la porte derrière toi, répéta Jean Claude calmement mais sur un ton qui n'admettait aucune réplique.
Robert obéit. Il s'adossa au battant, une main sur la poignée, prêt à fuir où les choses tourneraient mal. La manche droite de sa chemise blanche était déchirée ; du sang coulait d'estafilades toutes fraiches, le long de son avant-bras. Et aussi des deux côtés de son cou, comme si une patte d'animal l'avait saisi à la gorge pour le soulever.
- Je t'avais dit ce qui se passerait si tu me décevais de nouveau, Robert, même un peu.
La voix de Jean Claude était un murmure qui emplit la pièce comme une rafale de vente. Robert se laissa tomber à genoux.
- Pitié, maître. Pitié.
Il tendit les mains vers Jean Claude. Une goutte de sang tomba de son bras et s'écrasa sur la moquette blanche. Raina sourit. Hadrian était sûr que c'était elle qui avait malmené Robert. Kaspar s'assit sur le canapé, comme pour prendre ses distances avec les évènements. Robert gémit.
- Approche, Robert, ordonna Jean Claude d'une voix assez brûlante pour ébouillanter ceux qui l'entendaient.
Robert s'aplatit sur le sol en tremblant.
- Pitié, maître. Ne faites pas ça.
Jean Claude le rejoignit en trois pas si rapide que sa chemise se tendit derrière lui à l'horizontale, telle une cape miniature. Sa peau pâle se détachait sur le tissu sombre. Il s'immobilisa près du vampire prosterné et sa chemise retomba mollement. Elle semblait plus vivante que lui.
Hadrian choisit d'intervenir car autant Robert n'était pas un de ses favoris, il n'appréciait guère de voir quelqu'un si terrorisé.
- Jean Claude... Laisse le... Il a essayé mais tu sais comme moi qu'il ne pouvait rien faire contre ... ça, dit Hadrian dédaigneusement.
Le vampire tourna son visage vers le jeune homme assit et lui fit un petit sourire discrètement en entendant le ton qui était utilisé.
- Je ne pensais pas que tu l'appréciais guère mon ange...
- Je pense qu'il n'a pas besoin d'être punit alors qu'il a essayé de faire ce qu'il pouvait... Peu aurait pu les empêcher de passer et lui n'en fait pas partit. Tu devrais t'en prendre à eux.
Raina s'approcha de Jean Claude. Les talons aiguilles de ses escarpins couleur rouille creusaient des petits trous dans la moquette. Comme des traces de poignard. Jean Claude la regarda venir. Son expression neutre, mais quelque chose dans son attitude chiffonna le sorcier. Avait-il peur ? En tout cas, il paraissait ses sur ses gardes.
- Nous avions rendez-vous avec Jean Claude. J'aurais été vexée qu'on nous refoule à l'entrée.
Elle enjamba Robert, un mouvement qui dévoila une bonne longueur de jambes fines. Robert ne tenta pas de regarder. Il frémit quand l'ourlet du vêtement lui effleura le dos. Mais au lieu de s'écarter, il se pétrifia pour ne pas se faire remarquer. Comme s'il espérait qu'en se faisant tout petit, les autres finiraient par l'oublier.
Raina se tenait si près de Jean Claude que leurs corps se touchaient presque. Elle était plus ou moins coincée entre les deux vampires. Hadrian s'attendait à ce que Jean Claude se recule pour lui laisser un peu de place, mais il ne fit pas. Raina passa les mains sous sa chemise noire et les posa de chaque côté de sa taille nue. Ses lèvres s'entrouvrirent. Elle se pencha vers lui et l'embrassa alors qu'il demeurait immobile comme une statue. Pourtant, il ne lui cria pas d'aller se faire voir.
Raina releva la tête.
- Jean Claude ne souhaite pas offenser Marcus. Il a besoin du soutien de la meute pour tenir cette ville. N'est-ce pas, chéri ?
Jean Claude recula. Les mains de Raina glissèrent sur sa peau, et ses bras retombèrent le long de ses flancs. Elle l'observa en plissant les yeux ; la façon dont les serpents regardent les petits oiseaux. Affamée. On pouvait sentir son désir qui se diffusait d'elle dans la pièce.
- Marcus et moi avons passé un accord, dit Jean Claude.
- Quel genre d'accord ? demanda le sorcier intrigué.
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire, mon ange ? Je fais ce que je dois faire !
- Je peux comprendre cela.
Raina le contourna. Elle lui passa les bras autour de la poitrine et fourra la tête dans le creux dans son épaule. Cette fois, il se détendit dans son étreinte. Il se laissa aller contre elle, et ses mains pâles caressèrent les bras de la métamorphe.
- Mais je me demande seulement jusqu'où vous iriez pour vous assurez les faveurs de la meute.
- Jusqu'au bout, assura Raina.
Elle revint se planter devant lui. Avec ses escarpins à talons hauts, elle le surplombait de cinq ou six centimètres. Elle lui donna un baiser rapide, puis se laissa tomber à genoux devant lui. Jean Claude lui caressa les cheveux. De ses mains pâles et gracieuses, il lui fit lever la tête et se pencha comme pour l'embrasser.
Il l'embrassa longuement. Quand il se détacha d'elle, il avait la bouche et le menton barbouillés de son rouge à lèvres.
- A quoi penses-tu, mon ange ?
- Coucher avec Raina tu fais baisser d'un cran dans min estime.
Gabriel éclata de rire.
- Oh ! Il n'a pas couché avec elle. Pas encore.
Il s'approcha d'Hadrian à longues enjambées, celui-ci se redressa pour se tenir debout. Le léopard dénoua la ceinture de son trench et leva les mains. Dessous, il ne portait pas de chemise. Mais il avait un anneau d'argent dans le mamelon gauche et un autre dans le nombril.
- Humm... Alors comme ça tu es un masochiste...
D'un haussement d'épaules, Gabriel fit glisser son trench le long de ses bras et se retourna lentement. A l'instant où le vêtement allait se détacher de son corps pour tomber au sol, il revint face à Hadrian et le lui lança dessus. Le sorcier fit un pas sur le côté juste au moment où il allait se jeter sur lui et le plaquer à terre.
- Tu devrais pas jouer à ça... Dire que j'espérais avoir été clair hier soir... Veux-tu aussi servir d'exemple ?
Hadrian tendit sa main doucement vers son dos et une fois celle-ci hors de vu, fit apparaître un couteau et le garda caché attendant le prochain geste du métamorphe. Et cela ne tarda pas car il se jeta à nouveau sur le sorcier le plaqua contre le mur et se colla à lui. Il posa la pointe de sa langue sur son cou et lécha doucement.
- Débats-toi un peu plus fort. Sinon, ce n'est pas amusant.
- Tu aimes souffrir, hein ?
- Oui.
- Alors tu vas aimer cela.
Hadrian sortit sa main et enfonça la lame de son couteau dans l'estomac. Il émit un son à mi-chemin entre un grognement et un soupire de plaisir. Un frisson parcourut son corps. Il cambra le dos, le torse en appui sur celui du sorcier. Hadrian suivit le mouvement et enfonça le poignard en tirant vers le haut comme pour l'éventrer. Gabriel arracha son trench, qui était en eux, et baissa les yeux sur la main ensanglantée. Mais il n'essaya pas de le désarmer. Il le sentit s'affaisser sur lui et crus qu'il allait perdre connaissance. Le visage enfoui dans le creux de son coup, il chuchota :
- Plus fort !
La lame avait presque atteint son sternum. Si Hadrian insistait un peu, elle lui transpercerait le cœur.
- Ne le tue pas, dit Raina. Nous avons besoin de lui.
"Nous" ?
Hadrian n'avait pas encore prévu de le tuer, surtout qu'il avait une promesse à tenir. Gabriel fit un pas en arrière, laissant la lame sortir de son corps. Il tomba sur le canapé. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait au rythme de sa respiration haletante. Du sang ruisselait sur sa peau nu. Il avait les yeux fermés, le coin des lèvres relevé sur un demi-sourire.
S'il avait été humain, il aurait été en train d'agoniser. Au lieu de ça, il tourna la tête vers moi et ouvrit les paupières. Ses étranges yeux gris le fixèrent, rêveurs.
- C'était délicieux.
Hadrian avait essayé beaucoup de choses dans sa vie, mais la douleur dans le sexe, surtout en tant que receveur, n'était pas son plaisir... Surtout ici... Il n'y avait que de la douleur... Il secoua sa main tenant le couteau et tout le sang disparu ainsi que l'arme disparurent.
Kaspar avait reculé pour se pelotonner dans le coin le plus éloigné du canapé. Raina s'agenouilla près de Gabriel. Elle se pencha sur le plaie béante de son estomac et la lécha à longs coups de langue voluptueux. Il vit sa gorge se contracter quand elle déglutit. Hadrian tourna la tête vers Jean Claude.
- Tu crois vraiment que tu peux leur faire confiance ? Regarde les... commença Hadrian en faisant un geste vers le couple. Ce sont des monstres... Ce sont eux qu'Azraël chasse... Un conseil, mon ami, éloigne toi d'eux rapidement... La Mort vient pour eux !
- Et que feras-tu, mon ange ?
- Je serais celui que je suis... Je ferais mon rôle.
- Et qui es-tu ?
- L'Ange de la Mort !
Les deux hommes regardèrent le duo qui continuait son amusement sans faire attention à eux. Hadrian secoua la tête avec fatalisme.
- Je vais y aller. Je ne sais pas exactement ce qui se passe ici... même si j'en ai une petite idée... Sache que tu n'a pas besoin de Marcus pour tenir la ville. Je suis là et ce n'est pas en acceptant cette folie que tu y arrivera.
- Je fais ce que je peux avec les cartes que je possède.
- Alors considère que je suis le Joker ! Celui qui est capable de renverser la partie juste par sa présence !
Hadrian baissa les yeux et regarda le vampire toujours au sol.
- Robert ! Viens avec moi ! ordonna le sorcier.
- Que fais-tu Hadrian ?
- Je te laisserais pas le donner à ces ... Il est déjà bien terrorisé et tu sais très bien qu'il ne pouvait rien faire ! Laisse le retourner à son boulot ! Bon courage avec eux !
Hadrian avança vers la sortie avec Robert le suivant, il lui ordonna de reprendre son boulot et de se rendre invisible des deux métamorphes pour le moment. Il quitta rapidement les lieux et rentra chez lui. Il n'était pas d'humeur à voir qui que ce soit. Une fois dans son garage, il réfléchit à ses options... Il pouvait aller dormir ou trouver une occupation.
Il se dirigea vers sa moto. La nuit était encore jeune.