HARRY ET NOEL
La fin de décembre approche à grands pas. Les vacances étaient pour le lendemain. Harry avait annoncé qu'il resterait à Poudlard pour les fêtes et lorsque les autres lui demandèrent pourquoi et s'il n'était pas triste de ne pas voir sa famille Harry s'était rendu compte qu'il n'avait pas pensé à ce point là. Il était tellement focalisé sur le lendemain de noël et son acquisition de la cape d'invisibilité qu'il n'avait pas tellement pensé au reste. Notamment il avait complètement oublié qu'il ne resterait pas seul à Poudlard pour les fêtes comme Ron et ses frères y seraient également avec lui.
"A ta place je serai plus que content de ne pas devoir passer les fêtes chez ces moldus." lui dit Pansy alors qu'ils discutaient devant la salle de potion. Il ne leur restait plus que les trois heures de potion du vendredi matin et deux heures de botanique l'après-midi avant d'être définitivement libres.
"Je ne sais pas si c'est si différent de Noël chez les sorciers … je suis pas trop mal chez mon oncle et ma tante même s'ils aiment pas trop la magie, on y mange bien." dit-il en haussant les épaules.
Devant l'effervescence des vacances et comme Harry parlait en général à tout le monde, les deux maisons discutaient calmement de leurs futures vacances qui commenceront dès le lendemain étant donné qu'une grande partie d'entre eux repartiraient par Poudlard Express le matin.
"Ils aiment pas la magie comment c'est possible ?"
"Aussi simplement que vous n'aimez pas les moldus." répond t-il à Crabb à côté de lui avec un petit sourire. Il aimait leur lancer des petites piques comme ça.
Tout le monde semblait trouver des raisons pour détester les autres, comme Harry était cordial avec tout le monde, il ne manquait pas les occasions de leur montrer qu'ils trouvaient leur haine des autres risibles.
"Mon oncle n'aime pas ce qui est différent, honnêtement si Hagrid n'était pas venu ce jour là pour tout leur expliquer et si je n'avais pas fait un peu de magie accidentelle avant je ne serai pas ici aujourd'hui." raconte t-il avec un petit sourire. "Et vous, y'a personne qui reste pour les vacances à Poudlard ?"
Tous dirent non, tous les serpentards rentraient chez eux.
"Si je comprends bien, le seul qui reste sera Rogue." soupire t-il excessivement.
Tous connaissaient le grand amour de Harry pour le professeur de Potion qui lui rendait bien, ils sourirent donc amusés par sa moue exagérée. Harry était presque sûr que même le regard que Théodore posa sur lui était moins dur que d'habitude.
"Désolé de partir Harry …" lui dit Neville gêné mais Harry lui offrit un large sourire.
Honnêtement s'il le pouvait il ferait rester Neville, la dernière chose dont il avait besoin était de se retrouver de nouveau sous le joug de sa grand-mère mais qu'y pouvait-il, elle restait sa grand-mère, sa seule famille ? Et qui sait, Neville trouvera peut-être le courage de réclamer une nouvelle baguette comme Harry insiste qu'il le fasse depuis la rentrée.
"C'est pas grave, je serai pas complètement seul après tout. Ron et ses frères seront avec moi à Gryffondor et de ce que j'ai entendu y aura aussi deux autres quatrième années de serdaigle que je connais. On aura tout Poudlard pour nous ce sera amusant aussi." le rassure-t-il, ce qui semble un peu fonctionner.
Rogue entra au même moment et leur dit d'entrer. Amenant instantanément le silence parmis les premières années. Tous se positionnèrent devant leur chaudron et sortirent leurs ouvrages et ustensiles. Rogue avait déclaré qu'il leur ferait un test rappel ce jour-là et leur ferait donc retenter la première potion, contre les furoncles, qu'ils avaient fait à leur arrivée pour voir si leur technique avait progressé. Discrètement, en commençant à trier leurs ingrédients, Harry se pencha vers Neville.
"Offrons-lui un cadeau de noël. Réussissons cette potion." dit-il avec un clin d'œil.
Neville lui sourit et hocha la tête, se redressant en voyant qu'il se tournait vers eux, les yeux plissés.
Comme convenu, leur potion fut très bien. Mais Rogue refusa de ne serait-ce que l'approcher, trop habitué à ce qu'elle lui explose dessus chaque fois qu'il venait vérifier leur duo. Mais ce fut celle de Crabb et Goyle qui eut l'effet dramatique d'accélérer la propagation des furoncles. En s'avançant vers eux, il ne commenta pas une seule seconde et leur fit tester chacun leur tour la dite potion. Jetant un sort sur leur bras tour à tour et testant les potions. Rogue fut tellement surpris de ne serait-ce que pouvoir faire tester la potion à ses deux cancres de gryffondor attitrés qu'il ne commenta même pas leur réussite. Il ne leur retira cependant aucun point de la journée. Tous avaient visiblement le cœur à la fête pour que même lui laisse passer.
En sortant Hermione et lui comparèrent les effets de la potion sur leurs peaux respectives. Hermione faisait équipe avec Ron qui se révélait être un assistant potable pour elle, leur potion n'était jamais récompensée par Rogue mais il leur avait valu un ou deux compliments lors de moment d'inattention de ce dernier. Celle de Hermione semblait plus parfaite et cette dernière lui parla des différentes façons de couper la racine basique qui permettait d'améliorer les effets. Harry prit en note le conseil.
Il s'apprêtait à réaliser une potion particulièrement complexe et il aurait réellement eu besoin de la brillante Hermione pour la faire. Mais il n'avait pas le choix de se débrouiller seul.
"Oh, tu n'es pas encore au repas, Harry ?"
Harry en train de caresser Hedwidge, qui grignotait une souris devant lui, tourna la tête vers l'ouverture de la volière.
"J'allais pas tarder ? Et toi, Daphnée ? Un courrier de dernière minute avant de rentrer chez toi ?"
Daphnée était une des serpentardes à qui Harry ne parlait que rarement. Surtout car elle se montrait relativement discrète lorsqu'ils étaient en groupe. Mais elle s'exprimait toujours de façon cordiale et étaient une de ceux n'ayant jamais le mot de trop.
"Oui." elle tendit la main pour qu'un hibou majestueux vienne se poser sur son poignet. "Je dois envoyer la commande pour le cadeau que j'ai fait préparer pour ma petite soeur."
Harry qui l'avait rejoint, laissant Hedwidge retourner se percher vers les hauteurs, attrapa l'oiseau pour aider Daphnée à y attacher le mot.
"Ta petite soeur ? Quel âge a-t-elle ?"
"Trois ans de moins que nous. Elle s'appelle Astoria." dit-elle en anticipant la question suivante.
Harry avait déjà entendu parler de Astoria dans sa précédente vie mais il était bien incapable de ne serait-ce que mettre un visage sur son prénom. Il la connaissait seulement qu'en tant que fiancée de Drago Malefoy à la fin de leurs études et l'entrée dans la vie adulte.
"Qu'est-ce que tu lui as trouvé comme cadeau ?"
"Une poupée coiffeuse."
"Coiffeuse ?"
"Elles sont magiquement enchantées pour faire des tresses sur commande."
Harry hocha la tête, sans pouvoir cacher sa surprise. Dans les faits ça ne le surprenait pas que ce genre d'objets existe, la magie n'avait pas vraiment de limites, c'était seulement qu'elle ne cesserait jamais de l'épater avec ses inventions.
"C'est la belle-soeur de Pansy qui les crée, elles viennent juste d'être mises sur le marché." ajouta-t-elle devant son air.
Harry sourit. Content qu'elle soit plus à l'aise qu'elle n'avait l'air.
"Et toi ? Tu as envoyé des cadeaux à ta famille ?"
Harry haussa un sourcil. Ca ne lui serait même pas venu à l'esprit de le faire, tout comme eux ne le feront jamais.
"Heu … pas vraiment." dit-il, incertain.
"Ah bon ? Ça ne se fait pas chez les moldus ?"
Harry s'ébouriffe les cheveux en arrière, gêné.
"Si si, c'est juste. Je sais pas trop comment l'expliquer. Disons que je ne suis pas très proche d'eux."
Daphnée fronce les sourcils.
"Parce que … tu es un sorcier."
Harry hoche la tête. Elle en fit de même signe qu'elle comprenait.
"Est-ce que tout les moldus détestent les sorciers ?" demande-t-elle soudain alors qu'elle regardait l'oiseau grand duc s'envoler par la fenêtre avec sa lettre.
Harry l'observa un peu pris de court. La question était posée tellement naïvement qu'il se trouvait incapable de répondre immédiatement. Daphnée semblait réellement curieuse. Elle avait dû être élevée enfermée dans son manoir entourée de ses parents sorciers et de sa sœur. Devant son silence, Daphnée haussa un sourcil. Il se reprit.
"Non, enfin, ça dépend. Des moldus, il y en a de toutes sortes comme chez les sorciers."
"Oui, mais comment pourraient-ils comprendre ?"
Harry qui la suivait hors de la volière prit le temps de réfléchir.
"Certains le font, au même titre que les nés-moldus apprennent à vivre avec le secret magique les coupant du monde dans lequel ils ont grandi." Harry secoue la tête. "Tu n'as jamais rencontré de moldu, n'est-ce pas ?"
Daphnée secoue la tête.
"Et bien, un jour, tu auras l'occasion d'en croiser un, et tu comprendras qu'ils nous ressemblent en tout point. Ils n'ont juste pas de magie en eux et donc tout ce que nous nous faisons grâce à la magie, ils ont développé d'autres solutions pour faire la même chose. Ils ne sont absolument pas en retard par rapport à nous, je dirai même qu'ils ont beaucoup d'avance, tout particulièrement sur le plan social et considération des autres humains." ajoute-t-il légèrement blasé.
"En avance ? Pansy m'a dit que leurs photos ne bougent pas."
Harry rit.
"C'est vrai. Mais ils ont quelque chose qu'ils appellent vidéo et qui fait beaucoup plus que juste faire bouger quelques images sur un papier. Ils peuvent faire parler les images et raconter des histoires avec. Leurs moyens de communications sont bien plus avancés. Crois moi, les sorciers auraient beaucoup à apprendre d'eux."
Daphnée fit une petite moue.
"Je ne connais pas de moldus alors je ne peux que te croire sur parole."
Harry rit de nouveau, plus doucement.
"Tu devrais juste te faire ta propre opinion. Ne te limite pas à ce que je dis ou ce que Pansy dit."
Daphnée hocha cette fois la tête, lentement.
Elle était surprenament mature pour son âge. Harry ne s'attendait pas à croiser un serpentard aussi prompt à l'écouter aussi tôt. Il pensait qu'il aurait à batailler avec eux plus longtemps. Souriant à Daphnée en ouvrant la porte de la Grande Salle, Harry se sentit étrangement satisfait de la nouvelle.
Les journées de Harry étaient particulièrement occupées depuis le départ des autres élèves de Poudlard. Ron et lui passaient leur temps à jouer dans la neige, aux échecs version sorcier ou encore à grignoter toutes sortes de choses bien au chaud dans la tour. Ils avaient également eu l'occasion de travailler leurs devoirs de maison comme Harry le traîna à la bibliothèque pour rejoindre Bally et Isabelle. Deux amies de Cédric avec qui il avait pris l'habitude de discuter de temps en temps. Comme elles restaient toutes les deux à Serdaigles et qu'elles étaient les seules à le faire de leur maison elles passèrent beaucoup de temps à la bibliothèque proposant à Harry de les y rejoindre. Percy fut plus que ravie de se joindre à eux et Ron le fit aussi mais davantage en traînant des pieds. Harry savait cependant qu'il serait bien content de profiter de la fin de ses vacances après avoir fini tous ses devoirs.
"Je te jure Harry, c'est le dernier jour que je passe enfermé à la bibliothèque avec Percy." lui avait dit son ami alors qu'ils remontaient à la tour après le repas du soir la veille de noël. Harry ne lui offrit qu'un rire pour seule réponse.
En passant, la veille de Noël à la bibliothèque, Harry jeta un regard vers la réserve qu'il avait bien l'intention de rejoindre le lendemain sitôt qu'il aurait sa cape en possession. Une fois que ce sera fait, il aura la recette et il n'aura plus qu'à trouver les ingrédients puis se mettre au travail.
Le lendemain matin. Harry fut bien évidemment traîné du lit par Ron qui lui montrait les cadeaux laissés aux pieds de son lit. Après avoir renfilé le bas noir qu'il portait sous la robe d'habitude, se contentant de garder son tee-shirt blanc à manches un peu trop longues par-dessus pour se couvrir, et après avoir souhaité joyeux noël à Ron, il se retrouva devant le petit tas de paquets devant son lit. Il jeta un rapide coup d'œil à Ron qui était concentré sur ses propres paquets, et laissa celui contenant la cape d'invisibilité pour la fin. Il était particulièrement heureux de la retrouver. Harry avait hésité à cacher l'existence de la cape à ses amis mais au final, il jugea que c'était moins risqué de leur dire qu'elle existait et prétendre ne pas s'en servir. Il s'assit ensuite pour ouvrir ses autres cadeaux. Le premier était une flûte taillée à la main par Hagrid, Harry l'essaya et retrouva avec plaisir le petit bruit de hululement qui en sortit, faisant tourner la tête de Ron vers lui.
"Ça vient d'Hagrid."
"Elle est plutôt cool." lui répond son ami.
Ron s'était approché, ayant visiblement fini d'ouvrir les siens. Harry se tourna ensuite vers les autres paquets.
Un autre paquet, tout petit, contenait un simple mot : «Nous avons reçu ton message. Voici ton cadeau de Noël, de la part de l'oncle Vernon et de la tante Pétunia.»
Une pièce de cinquante pence était collée au papier à l'aide d'un morceau de ruban adhésif.
"Quelle charmante attention." dit Harry sur un ton désabusé.
Ron, lui, était fasciné par la pièce de monnaie.
"C'est bizarre," dit-il. "Quelle drôle de forme ! C'est vraiment de l'argent ?"
"Prends-la, si tu veux," dit Harry avec un rire.
"Et ça c'est … oh ça vient de ma mère." dit Ron en rougissant.
Harry le regarde surpris. Il n'avait pas rencontré Molly à l'heure actuelle.
"Je lui ai dit que tu pensais pas recevoir de cadeaux alors … ça va surement être un pull, elle en fait tous les ans pour noël. Le mien est tout le temps violet."
Harry déballe le paquet amusé. Comme la première fois, il était composé d'un pull et de fondants au chocolat. Harry en prit un immédiatement et contempla le pull vert émeraude, assortit à ses yeux il supposait. Il fit un large sourire à Ron.
"Il est trop cool." Il l'enfila par-dessus sa tenue immédiatement. Le pull était chaud et confortable. Autant qu'un des gros pulls de Dudley qu'il avait récupéré et emmené en prévision de l'hiver écossais. Cela lui en faisait un deuxième ainsi. "Tu pourras remercier ta mère pour moi ? J'ai jamais reçu de pull fait main."
Molly Weasley était décidément aussi attentive que dans sa première vie. Prenant soin des amis de son fils. Elle était la seule dont il sentait qu'elle ne faisait pas ça parce qu'il était Harry Potter mais parce qu'il était Harry tout court. La seule ayant cherché à lui donner un peu d'amour maternel dans son ancienne vie. Il ferait en sorte qu'elle n'ait pas à vivre autant d'épreuves dans cette vie. Harry sentit son cœur se serrer en pensant à Fred.
Et comme si les étoiles avaient entendu sa supplique, Fred et Georges débarquèrent au même moment et Harry fit de son mieux pour faire disparaître les larmes pointant au coin de ses yeux de voir Fred arriver devant lui. Un large sourire plaqué sur son visage et avançant bras dessus bras dessous avec son frère. Repoussant au loin ses sombres pensées Harry secoua la tête et les salua.
"Joyeux Noël à vous deux."
"Joyeux Noël" lui répondirent en cœur les jumeaux.
"Encore en train de déballer les cadeaux ?" commence Fred
"Hé, regarde ! Harry aussi a eu un pull Weasley !" le coupe cependant Georges
Fred et George étaient vêtus chacun d'un pull-over bleu dont l'un portait un grand « F » sur la poitrine et l'autre un « G ». Harry pouvait voir d'ici qu'ils avaient inversé leurs lettres respectives.
"Celui de Harry est plus beau que les nôtres." dit Fred en examinant le pull qu'il avait reçu. "Apparemment, elle fait davantage d'efforts quand on n'est pas de la famille."
"Pourquoi n'as-tu pas mis le tien, Ron ?" demanda George. "Vas-y, mets-le, tu verras, c'est très agréable,
"J'ai horreur du violet" marmonna Ron en le mettant tout de même sous le regard amusé de Harry.
"Au moins, il n'y a pas de lettre sur le tien" fait remarquer George. "Elle doit penser que tu n'oublies pas ton nom. Mais nous non plus, on n'est pas idiots, on sait très bien qu'on s'appelle Gred et Forge."
"Qu'est-ce que c'est que tout ce bruit ?"
Percy Weasley passa la tête par l'entrebâillement de la porte, l'air réprobateur. Lui aussi avait dû déballer ses cadeaux, car il avait sous le bras un gros pull-over dont Fred s'empara.
"P comme Préfet ! Mets-le, Percy, nous, on les a déjà mis. Même Harry en a reçu un."
"Je-ne-veux-pas-le mettre." protesta Percy tandis que les jumeaux l'obligeaient à enfiler le pull en faisant à moitié tomber ses lunettes. Le travail était bien réparti, Georges tenait les bras, Fred tirait sur le pull. Harry et Ron échangèrent des regards amusés.
"Tu n'es pas avec les préfets, aujourd'hui" dit George. "Noël, c'est une fête de famille."
Ils traînèrent alors Percy hors de la pièce, les bras immobilisés par le pull. Harry rit un peu avec Ron avant de prendre l'un des deux paquets qui restait. Le premier était une boîte de chocogrenouilles de la part de Hermione. L'autre était de Neville, c'était une boîte de fondue du chaudron.
"Les deux veulent clairement que j'ai des caries." lui montre Harry en ouvrant la boîte de chocogrenouille et proposant à Ron d'en prendre. Ce que son ami s'empressa de faire en riant.
"Comme les parents de Hermione sont dentistes, je suppose que ça va."
Ils s'amusèrent à ouvrir les chocogrenouilles une à une après ça pour essayer de compléter la collection de Ron. En ouvrant l'une d'elle, Harry tomba sur celle de Dumbledore. Harry relut la description qui avait été le premier indice sur l'origine de Nicolas Flamel et leur enquête sur la pierre philosophale. Il était bien content de ne pas avoir à se prendre la tête. Il délaissa la carte avant que Ron ne le trouve bizarre.
Les deux derniers cadeaux qui n'étaient pas des paquets étaient deux lettres. Drago avait visiblement répondu à la sienne dans laquelle il lui souhaitait joyeux noël et lui offrait une astuce en métamorphose comme cadeau. Drago lui avait surprenament répondu avec humour qu'il suffisait de lire les instructions du professeur Rogue pour ne pas faire exploser son chaudron, le faisant beaucoup rire. L'autre lettre le toucha beaucoup plus. Il s'agissait de Daphnée. Elle lui avait écrit un petit mot pour lui souhaiter un joyeux noël et de profiter des vacances. Harry s'empressa d'aller chercher du papier.
"De qui c'est ?"
"De Daphnée."
Ron regarda la lettre dubitatif.
"Eh t'as oublié celui-là." dit son ami, le faisant relever la tête pour découvrir le paquet contenant la cape entre les mains de Ron. Il haussa les épaules.
"Ouvre le pour moi, s'il te plaît. Je ne sais pas de qui c'est, il n'y a pas de mot."
Ron déchira le papier et un morceau de tissu très léger, d'une teinte argentée, glissa sur le sol où il forma un petit tas aux reflets luisants. Ron en resta bouche bée. Harry l'ignora alors qu'il griffonnait toujours une réponse à la jeune fille pour lui souhaiter de bonnes fêtes en retour.
"J'ai entendu parler de ça," dit Ron dans son dos, le faisant relever la tête vers lui. "Si c'est ce que je crois ... Il n'en existe pas beaucoup et c'est vraiment précieux…"
"Et donc ? Qu'est-ce que c'est ?"
Harry prit en main le morceau de tissu brillant. En laissant glisser le tissu entre ses doigts, il eut l'impression de toucher de l'eau qu'on aurait transformée en étoffe. Une nouvelle sensation familière.
"C'est une cape d'invisibilité," dit Ron, impressionné. "J'en suis sûr, maintenant. Essaye-la."
Harry jeta la cape sur ses épaules et Ron poussa un cri.
"C'est bien ça ! Regarde !"
Il traina Harry jusqu'au miroir, son visage qui semblait flotter dans l'air. Son corps, lui, était devenu invisible. Il remonta la cape sur sa tête et son reflet s'effaça complètement.
"Il y a un mot !" s'exclama soudain Ron. "Un mot dans le paquet !"
Harry enleva la cape et lut ce qui était écrit d'une écriture arrondie qu'il pouvait reconnaître entre mille.
"« Ton père m'a laissé ceci avant de mourir. Il est temps que tu en hérites. Fais-en bon usage. Très joyeux Noël. »" lut-il à voix haute. Harry leva les yeux du mot pour trouver Ron contemplant la cape d'un air admiratif.
"Je serais prêt à donner n'importe quoi pour en avoir une," dit-il.
"Tu pourras me l'emprunter quand tu en auras besoin." dit-il d'une voix amicale.
"T'es sur ? C'était à ton père en plus."
Harry regarda la cape.
"Bien sûr, dis moi juste si un jour tu en as besoin." dit-il avec un sourire en allant la ranger dans sa malle sous les yeux emplis d'admiration de son ami.
Après ça, ils descendirent rejoindre les trois autres frères Weasley dans la salle commune et allèrent ensemble manger le repas de noël après avoir accompagné Harry portait sa lettre à Hedwidge. A table, ils retrouvèrent tous les autres élèves et professeurs. Ils reçurent des compliments pour leurs pulls assortis et aucun ne fit de commentaires sur le fait qu'Harry en avait également reçu un.
Le repas fut à l'image du premier. Dindes rôties, saucisses grillées, sauces onctueuses, confiture d'airelles et partout sur les tables, des pochettes-surprises avec des pétards qui explosaient en faisant jaillir des cadeaux, puis au dessert, des bûches de Noël et des puddings de toutes les couleurs et tailles pour parfaitement conclure le repas. Percy faillit même se casser une dent en trouvant une Mornille en argent dans sa part et Harry était persuadé qu'il avait vu Fred l'y glisser discrètement. Dumbledore avait troqué son chapeau pointu de sorcier pour un bonnet à fleurs qu'il avait trouvé dans une des pochettes surprises et il riait en écoutant Flitwick lui raconter une histoire. Hagrid avait le teint de plus en plus rouge. Il réclama une nouvelle bouteille de vin, puis embrassa sur la joue de McGonagall qui gloussa de contentement, les joues soudain écarlates, le chapeau de travers. Harry qui avait déjà vécu tout ça une fois, profita seulement du moment et de l'enthousiasme général. Observant la paix et l'harmonie qui s'en dégageaient. Il évitait au maximum de prêter attention au vieux professeur à quelques mètres de lui bien que cela soit la première fois qu'il se trouvait aussi proche depuis bien des années, et fit de son mieux pour avoir l'air aussi enjoué que chaque participant de ce repas. Il était après tout supposé fêter son tout premier réel noël. Les gens autour de lui allaient finir par croire qu'il était amorphe s'il se contentait d'observer silencieusement. Il profita ainsi de la célébration entouré de Bally et Isabelle qui étaient toutes deux d'humeur festive avec des chapeaux pointu fleuris d'immense tournesol assortis.
Lorsqu'ils quittèrent la table, Harry avait les bras encombrés de cadeaux découverts dans les pétards surprises, notamment des ballons lumineux increvables, un kit pour faire pousser des verrues et un jeu d'échecs version sorcier, tout comme Ron qui était toujours affublé d'un couvre chef de marin qui était sortit d'une des pochettes surprise que Fred et Harry avaient ouvert ensemble. Harry passa le reste de l'après-midi avec les Weasley, Bally et Isabelle à faire des batailles de boules de neige dans le parc. Puis, frigorifiés, mouillés et essoufflés, ils se sont posés près du feu, devant la cheminée de la salle commune de Gryffondor où Harry essaya son nouveau jeu d'échecs en se faisant battre à plate couture par Ron sous l'oeil attentif de Percy qui trouvait bon de commenter chacun de leurs coups. Ils allèrent ensuite prendre un thé accompagné de sandwiches à la dinde, de petits pains, de gâteaux à la confiture et de pudding de Noël dans la Grande Salle. Somnolents et le ventre plein, ils regardèrent Percy se lancer à la poursuite de Fred et de George dans toute la tour de Gryffondor pour récupérer son insigne de préfet qu'ils lui avaient volé. Une longue et belle journée de rire et de fête en somme.
Mais la véritable surprise commençait pour Harry le soir venu. Une fois Ron endormis, Harry se pencha vers sa malle après s'être assuré que les rideaux de ce dernier étaient bien tirés et jeta un assurdentio sur lui pour qu'il ne l'entende pas puis sortit sa bonne vieille cape d'invisibilité.
Il s'habilla rapidement d'une robe uniquement noire recouvrant tout son corps, s'arma de papier et de sa baguette et se recouvrit de la cape d'invisibilité. Impatient d'aller enfin récupérer ce dont il avait tant besoin et ce pourquoi il avait si sagement attendu.
Les couloirs étaient silencieux mais Harry était des plus à l'aise sous cette cape. C'était enfin une sensation familière, sensation qu'il n'avait pas vécu depuis un moment. Il traversa les couloirs silencieusement, s'éclairant seulement à la lumière de sa baguette, tranquillement dissimulé sous la cape, en direction de la bibliothèque.
Cette dernière était aussi silencieuse que d'habitude. Les étagères semblaient gigantesques dans le noir et seulement éclairées par la lueur de la baguette d'Harry. Il se rendit calmement à la réserve et garda la cape sur lui, ne s'éclairant que de sa baguette qu'il faisait voler d'une main à côté de lui alors que de l'autre il longeait les étagères, lisant un à un les titres à la recherche de l'ouvrage. Le titre lui était revenu, Potion des grands pouvoirs. Après avoir étudié les titres des sections, Harry trouva l'étagère consacrée à l'art des potions et finit par enfin dénicher l'ouvrage.
Tout sourire, il eut tout juste le temps de le sortir qu'un léger miaulement rauque retentit à côté de lui. Miss Teigne l'avait visiblement sentit. Harry jura en la voyant repartir et la pétrifia sans baguette. Au moins elle ne l'embêtera pas pendant ses recherches.
Une fois le risque écarté, Harry sortit un papier qu'il posa près de lui et ouvrit le livre à la page des matières. Il fouilla un temps avant de dénicher la recette du polynectar. Il lui suffit alors de claquer des doigts pour recopier les lignes d'un papier à l'autre. Le livre décrivait toutes les étapes une à une pour la réalisation et après l'avoir survolé, Harry constata qu'elle était faisable, même avec ses capacités. Il put ensuite ranger le livre dans l'étagère. Ranger ses feuilles et récupérer sa baguette. Il fit voler Miss Teigne d'une main pour la sortir de la réserve et une fois sortie de la bibliothèque il l'endormi d'un coup de baguette, la dépétrifiant au passage. Il repartit ensuite tranquillement. Ravi de son programme bien réalisé. En avançant, Harry laissa son esprit dériver sur sa première vie. Il avait également été à la réserve cette nuit-là dans cette dernière mais cette fois pour chercher des informations sur Nicolas Flamel, il avait fini sa nuit dans la salle sur demande contenant le miroir de Rised. Elle lui était apparue cette nuit-là car Harry avait besoin de se réfugier quelque part alors qu'il était coursé par Rusard et Rogue et certainement car il était encore remué de son tout premier noël, plongé dans le souvenir de ses parents. Harry se demanda un temps où était la salle. Ses pensées allèrent plus loin, il se demanda ce qu'il verrait dans le miroir s'il décidait de se regarder dedans. Est-ce que ses parents seraient encore là ? Le miroir avait été emmené très loin après l'affaire de la pierre philosophale lorsqu'Harry était encore en première année, il ne l'avait plus revue depuis. Il ne pouvait s'empêcher de se demander, ce qu'il souhaitait le plus au monde ? Venger ses parents ? Juste les voir ? Ou alors est-ce que tout ce manque d'amour s'était finalement transformé en haine et il ne rêvait plus que de tuer Voldemort ? Mais Harry ignorait où trouver le Miroir, et il ne voulait pas risquer de tomber sur Dumbledore. Il décida donc de retourner au dortoir et d'y finir sa nuit.
Au coin de sa tête cependant, restait en tête cet instant, ce reflet d'un futur qu'il n'aurait jamais, une brève image de ses parents l'entourent. Cela ne fit que renforcer ses convictions. La prochaine étape était de réunir les ingrédients.