
HARRY, PAPA ET MAMAN
Cela faisait presque 12 mois qu'il était revenu dans son corps d'enfant, il voyait désormais bien, tout du moins autant qu'un enfant atteint de myopie le pouvait, et il était bel et bien pris au piège à la résidence de Godric Hollow. Ses parents et lui écoulaient des jours paisibles, malgré l'épée de Damoclès qui se trouvait au-dessus de leur tête.
Harry avait eu l'occasion d'apercevoir les amis de ses parents Remus, Sirius et à son grand damne, Peter. Dans un premier temps les trois hommes étaient ensembles mais rapidement, il n'y eut plus que Peter pour venir les voir alors qu'ils continuaient de déménager chaque jour pour se cacher. Il arrivait au plus petit de la bande de leur rendre des petites visites et la seule chose qu'Harry pouvait faire contre ça, était de montrer son désagrément en hurlant à plein poumon, se débattant dans ses bras ou mordant ses doigts dodus. Certes ce n'était pas bien mature mais Harry n'avait pas vraiment moyen de s'exprimer autrement, il savait qu'il ferait un jour payer à l'homme et qu'il devrait se montrer patient, néanmoins rien ne l'obligeait à rester dans ses bras. Harry se sentait relativement inutile, et Peter passait son temps à dire qu'il ne s'en souciait pas. En même temps, quelqu'un habitué à se soumettre plus bas que terre devant toute personne un temps soit peu plus forte que lui, ne pouvait rien face au bébé en pleurs de James Potter.
Chaque soir, quand venait l'heure de dormir, Harry faisait mine d'obéir. Comme il était sage et peu bruyant, à part lors des visites de Peter, ses parents ne s'inquiétaient pas plus. Il avait alors tout le loisir de réfléchir à la situation et à pratiquer. Que pratiquait-il ? C'est simple, parler, se mouvoir. Il n'avait que ça à faire. Un corps de bébé, même avec un esprit d'adulte dedans ne peut forcer la prononciation de mots et de phrases intelligibles et son corps ne répondait jamais, il n'était bon qu'a chouiner, marmonner des coassements bizarres et se tortiller. Il savait que chaque jour l'échéance approchait et qu'il n'y pouvait rien.
Le reste de la journée comme il ne pouvait rien faire, rien dire, et surtout lorsqu'il ne dormait pas ce qu'il faisait environ dix-neuf heures par jour, il observait ses parents vivre. Il voulait conserver au plus profond de lui les souvenirs qui deviendraient les plus chers de sa vie. James Potter était exactement l'image du peu que Sirius et Remus, les amis de son père, lui avaient raconté dans sa précédente vie. Joueur et attentif. Il était drôle, faisait voler Harry avec lui dans toute la maison malgré les menaces de Lily, lui parlait en boucle de ses divers exploits à Poudlard en disant à quel point il avait hâte qu'il y aille aussi et qu'il lui raconte tout. Il taquinait souvent Lily et montait des petites farces contre elle en prenant leur fils comme acolyte. Courant à travers toute la maison à toute vitesse, poursuivi par Lily et tenant Harry contre lui. Chaque jour était sujet à de nouvelles blagues et chamailleries entre ses deux parents mais il suffisait d'un rire de Harry, ou d'une larme, pour qu'ils s'arrêtent, cessent leurs enfantillages et viennent le dorloter.
Sa plus grande découverte restait cependant Lily, tout ceux l'ayant rencontré disaient à quel point elle était brillante et forte. Mais aucun ne lui avait parlé de sa tendresse. Il lui arrivait de passer devant Harry, installé sagement dans le grand canapé avec le vif d'or voletant autour de lui, pour qu'elle lâche tout ce qu'elle faisait pour venir le prendre dans ses bras et l'embrasser. Si chaque jour son père était le bavard lui disant qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait, c'était sa mère lui montrait à quel point elle l'aimait. Harry devait souvent ravaler les larmes de joie qui perlaient dans ses yeux et essayait toujours de rendre à sa mère tous les baisers, étreintes et gazouillements qu'elle lui offrait. Il était adulte dans son esprit, mais il se sentait redevenir bambin entre les bras protecteurs de ses parents.
Il y avait cependant des moments où l'ambiance était plus sombre. Après quelques mois, James revenait du travail et leur ramenait le journal et des nouvelles de l'extérieur qui rappelaient la violence du monde en dehors du cocon protecteur de leur maison. Des airs sombres et soucieux remplaçaient alors l'insouciance de ses parents. La peur pour leurs amis, pour l'époque dangereuse qu'ils vivaient, mais aussi pour leur enfant, de le voir grandir dans une époque si sombre. Bien entendu, ses parents ne lui expliquaient pas, mais Harry savait ce qu'il s'était passé durant ces années où Voldemort avait pris le pouvoir. Et ce qu'il savait par-dessus tout était qu'il était celui qui y mettrait un terme, et donc qu'il devait laisser les événements suivre leur cours, laisser ses parents mourir pour qu'ainsi le monde des sorciers ait droit à treize années de paix. Il le savait.
Il aimerait tellement pouvoir choisir ses parents s'il en avait la possibilité. Le monde des sorciers n'était que le fruit de sa propre haine, de cette construction hiérarchique, de cette ostracisation de ce qui est différent. Ce monde n'était pas aussi innocent dans ses torts et ses tares et pourtant se faisait passer pour la victime sans même chercher à changer ou évoluer. Ses parents étaient des gens bien, et personne ne devrait avoir à être sacrifié pour une cause. Alors pourquoi la vie de ses parents devrait valoir moins que celle des autres sorciers. Pourtant il ne disait rien. Chaque jour l'échéance approchait, tout comme Voldemort. Harry n'était pas encore prêt, pas à y faire face. Et même s'il le pouvait, que ferait-il ? Il ne parvenait même pas à se débarrasser de Peter lorsqu'il venait les voir.
Harry comptait les jours depuis bien longtemps maintenant, alors il sut immédiatement ce que signifiait celui d'aujourd'hui, lorsque ce matin-là, Lily est entrée avec un sourire et l'a prise dans ses bras comme à son habitude. Il sentait que quelque chose était différent. Il savait que Sirius était venu chercher James durant la nuit car il avait entendu des éclats de voix au rez-de-chaussée qui l'avait tiré de ses rêveries.
"Bon anniversaire mon bébé, déjà un an."
Voilà maintenant un an depuis qu'il est revenu. Les jours avançaient trop vite, il n'avait déjà plus le temps de profiter. Halloween aurait lieu dans trois mois. Il n'y pouvait rien, le temps s'écoulait trop rapidement pour que même lui puisse suivre.
Sa mère s'habilla rapidement et c'est alors qu'elle lui enfilait des chaussons que son père entra pour le prendre à son tour dans ses bras et l'embrasser. Harry accepta l'étreinte de bon cœur.
"Merlin, mais t'es presque un homme Harry."
Harry ricana, ce qui ressemblait certainement plus à un gazouillement avec ses bruits de bébé. Son père n'avait jamais été aussi proche de la vérité.
"Pet' vient d'arriver. On va pouvoir petit-déjeuner tous ensemble." Annonce t-il à sa femme.
Ce qui fait définitivement moins rire Harry, qui s'empresse de montrer son désagrément. Il ne voulait pas de ce sale rat le jour de son anniversaire.
"Il y a quelque chose qui te gène Harry ?" demande Lily en le reprenant dans ses bras.
Harry hoche la tête vivement en continuant de gonfler ses joues pour montrer son désagrément.
Elle l'attira cependant seulement dans une nouvelle étreinte.
"Je sais que tu n'aimes pas trop voir Peter, mais il est le seul à pouvoir venir nous voir, Sirius est occupé avec le travail et nous ne sommes pas supposés sortir, c'est trop dangereux dehors pour toi."
Harry regarde sa mère tristement, voilà quelques semaines que son père avait cessé de travailler et restait à la maison, Harry ignorait s'ils avaient déjà entendu parlé de la prophétie et ses parents ne parlaient quasiment jamais du monde extérieur, tout du moins jamais devant Harry. On ne lui disait rien mais il se doutait qu'encore une fois, le ministère avait dû tomber, ou tout du moins, les quelques traces restantes des aurors, dont son père faisait partie, avaient dû être détruites. James, Lily et leurs amis travaillaient à plein temps pour l'Ordre. James qui allait avant autrefois combattre de nuit n'était plus autorisé à sortir, notamment par Lily qui se retrouvait à l'attendre à la maison avec Harry.
Comme chaque fois, Harry ne pouvait rien faire et dû donc regarder Peter manger face à lui durant deux repas complets. Peter semblait incapable de ne serait-ce que croiser son regard, de la culpabilité peut-être ? Il fournissait déjà des informations à Voldemort actuellement du peu qu'Harry en savait. Peut-être qu'il se sentait incapable de faire face aux yeux accusateurs d'un bébé. Tout ce qu'espérait Harry était que cela le faisait souffrir. Il ferait même mieux d'en mourir avant que Harry maîtrise tous ses pouvoirs et ne le tue lui-même.
Son anniversaire ne fut pas particulièrement triste si l'on excepte le rat. Son parrain Sirius Black lui fit envoyer un balai, tout comme la lettre de sa mère à Sirius l'avait laissé entendre dans son autre vie. Il eut donc l'immense plaisir de redécouvrir la sensation de voler. Certes, le balai ne s'élevait pas au-delà d'un petit mètre et il ne tenterait pas la feinte de Wronski avec, mais au moins il avait pu quitter le sol. Evidemment, son corps avait, encore une fois, ses limites. Harry ne commençait qu'à peine à marcher, il pouvait donc faire quelques pas sans tomber, mais ses mouvements se limitaient à 'ne pas s'effondrer dès la première seconde', ce n'était clairement pas suffisant pour dire qu'il marchait. Il pouvait à peine se déplacer seul, ses jambes de bébé étaient décidément trop courtes, il ne sentait capable de rien du tout avec elles. Mais ses mains étaient pires, ses doigts n'étaient pas capables d'attraper quoi que ce soit ou de les garder en place sans trembler. Il se sentait misérable.
La vie depuis son anniversaire était à la fois plus drôle et plus tendue. Son père semblait de plus en plus détester être enfermé et passait de longues heures à se morfondre sur le canapé ou dans le petit bureau, seul Harry le sortait de sa torpeur en lui proposant de voler et ce fut le début de longues après-midi de vol au travers de la maison. Lily semblait également s'inquiéter de plus en plus, mais à la différence de son père, ne laissait rien paraître à l'extérieur. Harry la voyait regarder par la fenêtre parfois, avant d'immédiatement se tourner vers lui et de lui offrir un sourire éclatant. Elle acceptait également bien plus les blagues de son père et lui rendit parfois la pareille.
Et la nuit tragique arrive trop tôt.
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C'est le soir du 31 octobre 1981.
Il fait déjà nuit dehors et James et Lily Potter sont morts d'inquiétude car Harry semble pris d'une soudaine crise de panique. Il pleure, refuse de les laisser faire ou aller où que ce soit. Comme s'il se sentait menacé.
Harry sait qu'ils ne comprennent pas. Il est désespéré. Voldemort sera là d'une seconde à l'autre, alors il essaye tout ce qu'il peut pour les alarmer. Peut-être que s'ils le croient malade ils l’emmèneront à St Mangouste. Harry sait qu'il ne peut et ne doit rien y faire. Ce soir-là, il va débarrasser le monde des sorciers de Voldemort, et il deviendra orphelin de nouveau. Il sait que ses parents ne méritent pas cela, il sait aussi que les années qui vont suivre ne seront pas de tout repos mais au moins, ils n'auront pas à voir leur fils combattre des forces qui les dépassent. Ils n'auront pas à le voir mourir non plus.
Pourtant. Malgré tout. Il veut les prévenir. Il ne peut pas se retenir de chercher à les prévenir. Il ne peut pas non plus faire taire ses larmes ou ses cris. Au point où lorsqu'un vacarme assourdissant retentit en bas, il ne l'entend pas de suite. Il remarque seulement que ses parents ont tourné la tête vers la porte de la chambre, surpris. Il les voit trembler et c'est ce qui le fait s'arrêter de trembler. Il voit son père qui se tenait près de sa mère jusqu'alors commencer à se diriger vers la porte.
"Reste !" parvient-il à dire.
C'était encore un pleurnichement, mais il ne pouvait pas dire autre chose.
Il voit James Potter se figer, hésiter puis regarder successivement Lily qui tient Harry dans ses bras et la porte où une nouvelle explosion fait trembler toute la maison et qu'une voix lugubre retentit. Il voit son père serrer son poing.
Il fait quelques pas en arrière et embrasse Harry sur le front.
"Papa va te protéger, tu n'as rien à craindre."
Harry secoue la tête vainement.
James se redresse vers Lily, et l'embrasse chastement.
"Prend Harry avec toi et pars le plus loin possible, transplane auprès de Sirius."
"James." dit-elle, les larmes assombrissant ses yeux verts.
La voix lugubre leur intimant de sortir de leur cachette retentit de plus bel.
James les sert une dernière fois dans ses bras avant de se précipiter et de sortir de la pièce. La petite main d'Harry n'avait pas pu la retenir. Un long silence s'ensuit alors que Lily sèche ses larmes d'un revers de main et sort sa baguette, elle ouvre la fenêtre de la chambre d'un coup de baguette et regarde en dessous, se demandant comment sortir sans se blesser ou blesser Harry.
Cette seconde d'hésitation est de trop, la porte de la chambre explose avec fracas dans son dos.
Lily se retourne et Harry le voit, l'être qu'il hait plus que tout. Voldemort. Il n'a pas encore sa face de serpent blafarde, néanmoins, Harry ne l'avait jamais vu ainsi. Élancé, le teint pâle et les yeux injectés de sang. Ses cheveux sont ternes et des mèches sont manquantes à quelques endroits. Tout est là pour parfaire l'apparence du dégénéré qu'il est. Son regard et celui d'Harry se croisent et Harry n'a plus envie de pleurer. Il a seulement envie de prendre sa baguette et de le tuer avant qu'il ne commette l'irréparable. Mais Lily est celle qui intervient, elle pose Harry dans son berceau et l'embrasse.
"Maman t'aime Harry." elle dit
Et, c'est au milieu de ses larmes que Harry sent cette magie ancienne et puissante s'écouler sur son front que ses deux parents ont embrassé.
Lily n'attend plus et se place devant lui tenant fermement sa baguette.
"Tu comptes donc m'affronter comme ton idiot de mari ?"
Harry voit Lily serrer un peu plus son poing autour de sa baguette qu'elle maintient tendue vers Voldemort.
"Si tu t'écartes je te laisserais la vie sauve, je suis clément, alors disparaît de ma vue." ajoute-t-il sur un ton impérieux.
Harry voit alors les doigts de sa mère trembler
"Tuez-moi ! Mais laissez lui la vie."
Un rire sardonique et mauvais retentit alors, Voldemort lève à son tour sa baguette, dévoilant ses doigts fin squelettiques.
"Tu as fait ton choix. Avada Kedavra !"
Le sortilège de la mort éclaire la pièce alors qu'une lumière émeraude jaillit et atteint Lily en plein cœur. Harry voit sa mère tomber devant lui. Il a échoué à les sauver, il sait que cela devait arriver, mais pourquoi doit-il encore le vivre ? Il lève les yeux vers Voldemort qui sourit satisfait et fait quelques pas dans sa direction.
Il ne prend pas le temps de discuter avec Harry cette fois et pointe sa baguette sur lui. Répandant de nouveau la mort comme si ce n'était rien de plus qu'une bagatelle.
"Avada Kedavra."
Harry n'a pas hurlé, le sort l'a atteint à la tête mais, les larmes d'amour versées par Lily sur ce front que James avait embrassé ne pouvaient laisser gagner un sortilège aussi faible. Lorsque le sort le frappa Harry sentit une intense douleur entrer dans son crâne mais ce ne fut rien par rapport à la vision face à lui, le corps de Voldemort se réduisant à néant sous ses yeux. Après un hurlement douloureux, il ne reste plus que la cape noire et la baguette qui tombent au sol, inertes. Harry finit seul, de nouveau.
La pièce est sombre, plongée dans les ténèbres à nouveau. L'horcruxe dans son crâne s'installe confortablement mais Harry ne ressent rien, il se sent vide, aussi vide que le regard de Lily inerte devant son berceau. Il ne peut ni pleurer, ni hurler, ni cracher sa haine à personne. Il n'a plus rien.
Un temps infini plus tard, il voit Severus Rogue entrer en tremblant et contempler le corps de Lily, manquer de chuter à cette vue. Harry est vide, éteint, ne ressent rien. Pas plus lorsque Severus Rogue vient prendre Lily dans ses bras et pleure en ignorant le nourrisson à moins d'un mètre de lui, que lorsqu'il s'enfuit rapidement en entendant un vrombissement s'arrêter devant la maison. Quelques secondes plus tard Hagrid arrive à son tour, avec d'autres sorciers, certainement des aurors, venus vérifier ce qu'il se passait à la maison Potter. Il voit le géant se briser devant lui et pleurer à chaude larme en le sortant du berceau, il l'entend lui répéter que tout irait bien, que Dumbledore saurait veiller sur lui. Laissant derrière les aurors récupérer ses parents et étudier l'endroit, le demi-géant descendit le long de l'escalier avec Harry dans ses bras. La seule chose que Harry garda sur lui fut le collier vif d'or que son père s'amusait à faire voler au-dessus de lui durant cette année. Lui aussi se trouve refermé sur lui-même, inerte, tout comme le père de Harry. Hagrid le sort finalement de la maison, en reniflant bruyamment.
Harry le vit alors : Sirius Black.
Le regard éteint fixait sur la maison où accouraient des aurors.
"James." l'entendu t-il murmurer.
Harry aurait voulu tendre les bras, dire à Sirius de rester avec lui. Mais cette main qui n'avait pas réussi à retenir son père, n'eut pas la force de se lever ni de l'atteindre.
"Sirius..." renifla Hagrid.
Sirius regardait la maison, l'air vide. Il fut ramené à lui par Hagrid qui le tourna vers eux, Harry n'arrivait pas encore à réagir, son corps était comme paralysé. Lentement, Sirius tendit la main et lui ébouriffe les cheveux d'une main le regard, toujours absent, se posant alors sur lui. Hagrid avait gardé sa main posée sur l'épaule de Sirius et continuait de renifler bruyamment. Harry vit alors le regard éteint de son parrain face à lui se raviver faiblement alors qu'il pinçait la joue du bambin qu'il était.
"Donne-moi Harry, Hagrid, je suis son parrain, je m'occuperai de lui."
Hagrid garde cependant Harry dans ses bras.
"Non, Dumbledore a dit que Harry devait être confié à sa tante et à son oncle."
Sirius releva la tête.
"Sa tante ? Elle déteste la magie, elle ne prendra pas soin de lui ! Donne-le moi."
"Je suis désolé Sirius, mais Dumbledore-."
"Je suis la seule personne qu'il ait maintenant, et il est-."
"Sirius, tu ne peux pas." trancha Hagrid. "Je sais que Harry compte pour toi mais Dumbledore m'a dit qu'il ne serait en sécurité que là-bas."
L'air de Sirius se fait sombre alors qu'il s'écarte d'un pas au grand désarroi de Harry.
"En sécurité ?" il semble penser à quelque chose, certainement Peter et regarde sa moto. "Prend ma moto pour l'amener, tu peux la garder ensuite. Je n'en aurai plus besoin maintenant."
"Merci Sirius." soupire Hagrid.
Harry sentit Hagrid se détendre légèrement, sûrement avait-il peur que Sirius fasse un scandale alors que Hagrid n'avait que des instructions à suivre. Sirius tend les clefs à Hagrid et ébouriffe une dernière fois les cheveux d'Harry avant de disparaître devant lui. De nouveau, il a disparu sans attendre Harry, cette fois dans un craquement sonore, et Harry sentit qu'il avait tout perdu. Mais il n'en était plus au point où il pouvait réellement ressentir la déception.
Hagrid monte sur la moto et pose Harry dans le sidecar, toujours emmitouflé dans ses couvertures. Là, bercé par le vrombissement de la moto et le vent qui sifflait autour de lui, Harry s'endormit. Son cerveau commençant déjà à préparer le futur, pour ne plus jamais avoir à revivre une telle situation.
Sa première action fut de sceller au plus profond de lui-même les souvenirs de cette dernière année passée et de cette nuit fatidique. Il était de retour au point de départ, mais cette fois, il avait aussi les clefs pour bien faire les choses.