Rohan Jones

Harry Potter - J. K. Rowling
G
Rohan Jones
Summary
Harry Potter a disparu ! Quelle tragédie, vraiment. En même temps qui est l'abruti qui a déposé un nourrisson devant une porte sans s'assurer qu'on vienne le chercher ? Ce n'est pourtant pas compliqué d'appuyer sur une sonnette. OoOoOu comment Rohana Jones décide de bouleverser le canon en éduquant Harry Potter elle-même !
Note
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Le Survivant et la lettre calcinée

Chapitre 1

Le Survivant et la lettre calcinée

 

La nuit était tombée depuis plusieurs heures, tandis qu’une brise agitait doucement les haies bien taillées de Privet Drive. Jamais encore, même durant les nuits d’Halloween, le paisible quartier résidentiel n’avait vu tant d’étrangeté. Une curieuse réunion s’était en effet tenue entre trois individus, tout aussi inhabituels les uns que les autres. Et tandis que deux d’entre eux disparaissaient sous le manteau de la nuit, comme par enchantements, la troisième personne, non sans verser une larme, remontait sur son véhicule pour finalement s’envoler dans un grondement sourd. 

Il ne restait à présent qu’un curieux paquet de linge devant la porte du 4, Privet Drive. Paisiblement endormi, le poing crispé sur une enveloppe, un petit garçon attendait sans le savoir que quelqu’un vienne le chercher pour le guider vers son destin. 

Oui, sans aucun doute était-ce là, la volonté de la personne qui l’avait déposé ici. 

Elle ne se doutait pas encore qu’un petit grain de sable avait bien l’intention de se glisser dans cet engrenage bien orchestré. 

Sous le velours sombre de cette nuit d’encre, une ombre s’approcha doucement de la demeure. Elle avait patiemment attendu ce jour, non sans une certaine nervosité. Les dernières heures avaient été une véritable agonie. Tout au long de la journée, elle avait douté. D’elle-même, du bien-fondé de son plan. De tout. Elle doutait encore. Il y avait de quoi… 

Elle allait, après tout, faire disparaître Harry Potter de ce monde. 

Ce n’était pas rien, de subtiliser le “Survivant” au nez aquilin et à la barbe argentée de Dumbledore. 

Elle en avait l’estomac serré de trac et avait attendu plusieurs heures, pour être certaine de ne pas tomber sur eux. C’était d’ailleurs incroyablement négligeant de la part du grand Manitou Suprême de la Confédération internationale des mages et sorciers d’avoir laissé son agneau sacrificiel à la merci du premier venu. 

Quant-à parler de négligence, elle préférait ne pas penser au fait qu’il ait laissé un enfant de bas-âge dehors, une nuit de Samhain, alors que les températures étaient en chute libre ces derniers jours. Même elle, qui était plutôt maladroite avec les enfants, savait que c’était tout bonnement irresponsable. Ce sorcier de pacotille n’avait même pas pris la peine de jeter un sort sur les couvertures pour garder le pauvre enfant au chaud. 

La respiration saccadée par la nervosité, elle se pencha vers le petit garçon. Il semblait paisible, inconscient du drame qui venait de se produire et qui foutrait en l’air toute son existence. Ses doutes la submergèrent de plein fouet, avec la violence d’un tsunami, tandis qu’elle contemplait cet être innocent et fragile. 

Prenait-elle la bonne décision ? Il était encore temps de changer d’avis. Elle pouvait attendre quelques années de plus, qu’il grandisse et soit capable de faire ses propres choix. Oui, ne serait-ce pas mieux de lui offrir le luxe du libre-arbitre et le choix de son destin ? Si elle l’enlevait, ce soir, ne tombait-elle pas au même niveau que Dumbledore ? 

Son regard se posa sur la lettre que tenait le bambin. Cette minable petite lettre d’explication. Ses poings se crispèrent de colère. 

Non. 

Non, ce n’était pas mieux de le laisser ici. Elle allait le soustraire cette nuit à des années d’abus, de maltraitance et de négligence. Et rien de ce qu’elle pourrait faire n’équivaudrait jamais ce qu’il vivrait si, par malheur, elle le laissait ici. 

C’était la bonne décision. 

Alors, doucement, pour ne pas réveiller sa charge, elle prit délicatement l’enfant dans ses bras. Le mouvement entraîna la chute de l’enveloppe sur le perron. Tandis qu’elle serrait le jeune Potter contre elle, son regard dédaigneux se posa sur la lettre qui s’enflamma aussitôt. 

Sans crainte ni regrets, à présent résolue, elle disparut à son tour dans la nuit noire. 

Les cendres du parchemin furent la seule trace du passage d’Harry James Potter sur le perron du 4, Privet Drive et les Dursley qui vivaient là continuèrent leur vie comme ils l’avaient toujours vécue, de la manière la plus tristement normale qu’ils connaissent. 

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