
Retour en cours
Svetlana Tumnina couru en direction de l’un de ses meilleurs amis avec un grand sourire.
« Bonjour Neville, Madame Longdubas », salua la jeune métamorphomage.
« Bonjour Svetlana. »
« Salut Svet'. »
L’Héritier Longdubas salua sa grand-mère avant de suivre son amie dans le train. Leurs malles ayant été allégées et réduites, c’est avec facilité qu’ils slalomèrent entre les élèves dans le couloir bondé.
« Tes vacances étaient bien ? », demanda Neville.
« Oui. Grand-mère a secoué l’arbre généalogique et a réussi à réunir toute la famille. Il y avait même les cousins de Piran, que j’avais pas vu depuis au moins deux ans ! »
« C’est cool. »
« Oui. Et toi ? Tu as fait quoi pour Noël ? »
« Un petit réveillon en famille, puis j’ai accompagné Grand-mère au Bal du Ministère en tant qu’Héritier de la Famille Longdubas. C’était chiant à mourir. J’étais même heureux de voir Malfoy pour te montrer le niveau ! »
Svet ricana devant l’air d’absolu désespoir qu’abordait son ami. Ses piques et batailles avec Draconis étaient légendaires parmi les Troisièmes années de Poudlard.
« Et sinon, avec ton beau-père… »
« C’était bien. Et arrête de chercher Svet, je ne te dirais pas son nom ! »
La métamorphomage se renfrogna. Depuis que Neville lui avait dit que sa mère s’était remariée et qu’il était devenu grand-frère, Svetlana et Dennis tentaient désespérément de connaître l’identité du beau-père de Neville. Mais le cornichon refusait de leur dire.
Évidement, si Svetlana tentait absolument à connaître le nom de l’époux d’Alice anciennement Longdubas, une petite enquête au Ministère réglerait la chose. Mais c’était moins drôle que de faire suer Neville pour qu’il crache le morceau.
L’Héritier Longdubas ricana mentalement devant la mine dépitée de son amie. Svet et Dennis n’avaient strictement aucune chance de deviner que Severus Snape était son beau-père. Vraiment aucune chance.
Ils avaient déjà proposé plusieurs dizaines de noms, tous plus baroques les uns que les autres. Ils étaient même allés jusqu’à nommer Lucius Malfoy. Neville avait manqué de s’étouffer avec son thé ce matin-là.
« Salut Harry ! On peut squatter ? », demanda l’Héritier Longdubas en ouvrant la porte du compartiment dans lequel le plus jeune des Potter s’était installé.
« Ouais. Su devrait arriver d’ici un petit moment », déclara le jeune Fourchelangue avant de refermer les aventures du Comte de Monte-Cristo qu’il lisait jusqu’à présent.
La discussion reprit à nouveau sur les vacances. Harry et Svet discutèrent ski jusqu’à l’arrivée de Dennis puis Su. La discussion dériva sur Lockard qui avait été pétrifié. Les élèves firent plusieurs suppositions sur le remplaçant de l’incapable blond.
Dennis était persuadé que le Directeur n’avait pas trouvé de remplaçant et que ce seraient les autres profs qui prendraient la Défense en charge. Su au contraire pensait que Dumbledore avait trouvé quelqu’un, mais que ce ne serait pas un Anglais, car personne en Angleterre ne voulait du Poste Maudit.
Après cela, Su avait sorti de son devoir en potion afin de réécrire la conclusion qu’elle ne jugeait pas satisfaisante. Neville avait immédiatement embrayé sur les devoirs scolaires.
Harry gloussa en regardant Neville se plaindre. L’Héritier Longdubas râlait sur les profs qui lui avait donné beaucoup trop de travail, l’empêchant de profiter pleinement des fêtes et de sa famille et notamment de sa petite sœur.
« Deux putains de rouleaux sur les Animagus ! Macgo est complètement tarée ! »
« Arrête, c’est bien comme sujet ! », s’exclama Dennis. « Par exemple, savais-tu que si un Animagus mourrait sous sa forme animale, il redevenait immédiatement humain. »
« Nan, je savais pas », dit Harry. « Je sais qu’Hermione songe sérieusement à devenir Animagus après ses ASPICS. »
« Je pense qu’elle se transformera en louve », commenta Svetlana. « Ça ira bien avec son caractère. »
« Bof, moi je la vois plutôt en tigresse », dit Neville.
« Où en lionne », rajouta Harry. « T’en pense quoi Su ? »
« La forme Animagus est quelque chose de particulièrement intime qui en révèle beaucoup sur notre nature intrinsèque. Je ne connais pas assez ta sœur pour pouvoir dire quel serait son animal totem », déclara sagement la serdaigle.
Harry acquiesça. Il resta songeur un instant avant de ricaner.
« Imagine… tu te transformes en concombre de mer… Ça dit quoi sur ta nature profonde ? »
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Victoria Frobisher ne se considérait pas comme une personne exceptionnelle. Elle n’était pas très puissante, pas très intelligente, pas très jolie. Elle n’avait pas des notes brillantes, n’était pas particulièrement drôle et n’avait rien d’un leader.
Non, vraiment, à ses yeux, Victoria n’était pas particulièrement intéressante. Sa famille lui avait depuis longtemps fait comprendre qu’elle n’avait rien de particulier. Ce n’était pas comme son frère aîné qui était un Liseur de Runes naturel ou ses deux sœurs aînées qui étaient à la fois magnifiques et intelligentes.
Avec son teint trop pâle et ses cheveux d’un marron quelconque, Victoria ne s’était jamais sentie à sa place dans la famille Frobisher. Elle s’était même demandé plusieurs fois si elle n’avait pas été adoptée.
Et puis était venu Poudlard. Sa répartition à Griffondore plutôt qu’à Serdaigle comme ses autres frères et sœurs l’avait encore éloignée de sa fratrie. Déjà qu’avec leur dix ans d’écart, ils n’étaient pas proches…
Mais heureusement, il y avait eu Lavande, Parvati et Morag. Leur amitié s’était nouée doucement mais avec force. Victoria avait ressenti un véritable sentiment d’appartenance. Elle était heureuse à Poudlard. Elle y avait rencontré une multitude de personnes différentes et intéressantes.
Notamment les Potter. Léo l’avait sauvée de Sowelo. Victoria avait senti sa magie s’attacher à celle de Léo.
Une fois le choc et la peur surmontés et une fois rentrée chez ses parents, Victoria avait fait des recherches. Elle voulait savoir ce qui s’était passé dans ce couloir lorsque Léo Potter l’avait sauvée de la mort. Elle avait découvert qu’une dette de vie la liait désormais à son sauveur.
Le Serpentard pouvait lui demander sa vie, son âme, sa magie au nom de cette dette, Victoria la lui donnerait. Elle le ferait à la fois parce que la Magie le lui ordonnait mais aussi et surtout parce qu’elle voulait honorer cette dette de Vie.
En attendant, elle était juste heureuse d’être amie avec Léo et de partager, le temps d’un voyage son compartiment.
Milicent sourit en voyant le regard quelque peu rêveur de Victoria sur Léo. La Serpentard n’était pas aveugle. Elle avait compris depuis longtemps que Vicky en pinçait pour le beau brun.
Elle savait également que la Griffondore souffrait d’un profond complexe d’infériorité, elle connaissait l’image déformée qu’avait Victoria d’elle-même et surtout Milli savait qu’un rien pouvait la faire se replier sur elle-même. L’attaque de Sowelo l’année passée aurait pu entièrement détruire Victoria. Mais contrairement à ce qu’avait prédit Milli, la griffondore s’était relevée.
En septembre, Victoria été passée outre les couleurs des maisons pour partager un compartiment avec Léo, Milicent et Blaise. La Serpentard devait bien avouer qu’il était agréable de pouvoir discuter avec une autre fille de temps en temps.
Au cours du premier semestre de cours, il n’avait pas été rare que Victoria vienne travailler ou simplement discuter avec le trio vert et argent. Lorsque la rumeur sur l’Héritier de Serpentard avait couru, elle n’avait pas changé ses habitudes, continuant à venir partager discussions et séances de travail avec les serpents.
Milli lui avait demandé si elle n’avait pas peur. Victoria lui avait avoué que les autres lionnes de deuxième année la couvraient, lorsqu’elle venait passer du temps avec eux. Ainsi, les personnes de la Maison des Rouges et Ors à savoir que Victoria Frobisher fraternisait avec l’Ennemi se comptaient sur les doigts d’une main.
Milicent remit correctement sa veste à Blaise. Le métis dormait à poings fermés. La Serpentard avait, sans aucun complexe, glissé un somnifère dans une choco-grenouille qu’elle avait ensuite donné à Blaise. Elle ne tenait vraiment à devoir supporter l’hyperactivité de son ami pendant le long trajet.
Après s’être assurée que la veste qui couvrait Blaise ne glisserait plus, Milli roula son écharpe pour s’en faire un coussin et se cala contre la fenêtre pour faire un petit somme. Le train n’arriverait pas avant plusieurs heures, elle avait du temps.
Les pensées de Léo vagabondaient sur ses vacances au ski. Il avait été choqué de revoir Norberta. Et en même temps, il en avait été heureux. Il se sentait plus… complet. Comme s’il avait retrouvé une chose précieuse qu’il ne pensait pas avoir perdu. C’était quelque peu perturbant.
Léo avait passé beaucoup de temps avec sa fille. Norberta était une vraie pipelette. Et elle était assoiffée de reconnaissance et d’amour. Le Serpentard avait été impressionné par la force et la puissance de la dragonne. Celle-ci était loin d’être adulte, mais elle était tout de même extrêmement dangereuse.
Léo avait également découvert lors de cette expérience… unique, une magie très différente de la sienne. Il avait été l’un des rares témoins de magie dragonnique.
Les Dragons étaient des Créatures Magiques. Ils avaient une magie intrinsèque puissante et complètement étrangère à celle des sorciers. Il n’y avait ni sorts, ni enchantement en magie Dragonnique. Non, c’était plus comme des élans inconscients du cœur qui s’exprimaient dans la Magie.
L’exemple de Norberta illustrait parfaitement cela. Léo avait glissé dans la caisse de Norberta une plaquette de bois imbibée de sa magie et gravée de nombreuses runes. La jeune dragonne avait chéri ce cadeau de sa mère et l’avait gardé même lors de son installation dans la Réserve.
Malheureusement, la plaquette avait commencé à s’abîmer sérieusement. Dans un élan de Magie incontrôlé Norberta avait transféré les runes gravées dans le bois sur ses écailles. Léo avait été choqué de retrouver inscrites à l’intérieur même des écailles de la dragonne les runes protectrices qu’il avait gravées sur la plaquette.
Léo ne l’avait dit à personne. Même Harry ignorait pour les runes.
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Plusieurs compartiments plus loin, une autre personne pensait à une certaine dragonne noire. Hermione pensait à la fin de leurs vacances au ski. Les jumeaux avaient expliqué au reste de la famille qu’il y avait eut un dragon à Poudlard. Et qu’ils avaient assisté à l’éclosion. Les dragons, comme les oiseaux, subissait un phénomène d’empreinte. Les dragonneaux considéraient comme leur mère le premier objet en mouvement qu’elles aperçoivent lorsqu’elles sortent de l’œuf. Généralement, c’était leur mère génétique, car personne n’était suffisamment fou pour approcher du nid d’une dragonne couvante.
Sauf que dans les cas de Norberta… c’était Léo.
Hermione se mordit les lèvres en repensant à la réaction de sa mère.
« Donc, ma première petite fille est… une dragonne… Magie de Merde. »
Après cela, Léo leur avait annoncé que Norberta s’était échappée de la Réserve dans laquelle elle avait été placée et qu’elle était là. Dehors. Juste à l’extérieur du chalet.
Camouflée sous une épaisse couche de charmes et de sorts Ne-me-remarque-pas, la dragonne de un peu plus de huit mois attendait, roulée en boule à quelques mètres de la porte du chalet. Toute la famille était allée la voir.
Hermione avait été impressionnée par la puissance à la fois physique et magique que déployait Norberta. La dragonne ne faisait que cinq mètres de long, mais elle restait tout de même le plus dangereux prédateur terrestre actuellement vivant.
Pétunia avait punis ses enfants pour les risques qu’ils avaient pris pour faire s’échapper Norberta, pour avoir eut la stupidité de ne pas leur en avoir parlé avant et pour ne pas avoir mis Severus dans le coup. « Si tu veux faire des conneries, fais-les, mais fait les bien ! » avait dit la moldue avant de faire un petit cours à ses enfants sur les multiples façons d’assurer leurs arrières et notamment en ayant un prof avec eux.
Hermione se disait quelquefois que Pétunia n’était pas vraiment une adulte responsable ou conventionnelle. Mais elle leur donnait des armes pour survivre dans le monde Magique et la Serdaigle avait pu assister de leur efficacité. Sans les conseils de sa mère, vu l’ambiance à Poudlard, Hermione savait qu’elle n’aurait jamais réussi à atteindre les vacances sans être sévèrement blessée.
Pétunia avait ensuite demandé ce qui allait devenir de Norberta. La dragonne ne voulait pas quitter sa mère, mais elle pouvait difficilement aller à Poudlard. Il avait fallu plusieurs heures de négociation pour que Léo parvienne à convaincre sa fille qu’elle serait mieux à la Réserve.
Les jumeaux avaient fini par convaincre Norberta qu’elle serait plus en sécurité en Roumanie et que lorsqu’elle aurait fini sa croissance, Léo irait la chercher ainsi que son amie Melda qui avait détourné l’attention des dragonniers parti à la recherche ds deux fugueuses de façon à ce que Norberta puisse rejoindre sa mère.
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Jouant de manière absolument inconsciente avec une mèche des cheveux bouclés d’Hermione, Marcus était lui aussi plongé dans ses pensées. Il avait eu une discussion avec son père durant ces vacances. Lord Flint avait rappelé à son fils qu’il allait avoir dix-sept ans cette année, qu’il allait devenir adulte et qu’il prendrait de manière officielle le manteau d’Héritier de sa Maison.
Le père de Marcus lui avait rappelé qu’il avait un rang à tenir et des responsabilités envers sa Famille.
Les Flint faisaient partie des « Vingt-huit sacrés » soient les 28 familles de sorciers qui étaient d’authentiques sang-pur. Marcus se foutait pas mal du statut de sang. Il savait pertinemment que la puissance magique n’avait rien à voir avec le fait d’être ou non un sang pur. Hermione, une fille de moldus était plus puissante que bien d’autre sorciers. Dumbledore, le plus puissant sorcier du siècle était un sang-mêlé, pareil pour les Potter… Bon sang, même la fille Tonk prouvait que le statut du sang était un préjugé stupide.
L’ancienne Poufsouffle était une sang-mêlée et c’était chez elle que l’ancienne capacité de Métamorphomage des Black avait décidé de ressurgir. Pas chez Draconis ou Héméra les sang-purs, non, chez la Poufsouffle née d’une Bannie et d’un Né de Moldu.
Mais malheureusement, Alfred Flint ne pensait pas comme son fils. Non, le Patriarche Flint était un sorcier qui vivait dans le passé et qui refusait de voir son monde changer. Il était raciste et xénophobe et en était fier.
Marcus avait appris avec horreur que son père l’avait engagé dans un contrat de fiançailles et qu’il devrait épouser la fille Shafiq dès qu’elle aurait fini ses études. Pour Lord Flint, c’était une excellente chose. Les Shafiq étaient une autre Famille des Vingt-huit sacrées, ce qui permettait de préserver le statut pur de la famille et ils étaient riches, très riches.
Pour Marcus, c’était une chose horrible. Outre le fait qu’il aimait Hermione, qu’il ne voulait pas se marier sans choisir son épouse et qu’il ne comptait pas épouser une femme qui était une cousine issue-issue de germain, Hélène Shafiq n’avait que 10 ans ! Il ne voulait pas épouser une gamine de quasiment sept ans de moins que lui !
Après la nouvelle de Lord Flint, les choses étaient devenues tendues au Manoir. Marcus songeait de plus en plus à se faire la belle quelque part loin de la demeure familiale. Son père ne le bannirait pas. Marcus était le dernier descendant mâle des Flint. Alfred ne laisserait pas son nom disparaître.
Et puis il y avait ce que Marcus avait mentalement renommé « l’Affaire Malfoy ».
Lucius Malfoy était un requin, dangereux et avide de sang. Vers la fin des vacances, plusieurs scandales impliquant divers membres de la famille Towler avaient jailli, causant de nombreux dommages à la réputation et au compte en banque de cette famille.
Les Towler étaient une « petite » famille de sang-purs née il y avait moins de deux siècles. Cela en faisait une quantité négligeable aux yeux de la haute société magique anglaise. C’était pour cette raison que personne n’avait moufté lorsque Lucius Malfoy avait entrepris méthodiquement de détruire la famille.
Marcus trouvait qu’il y avait véritablement quelque chose de malsain dans le fonctionnement de son pays. Mais les faits étaient tels qu’ils étaient et personne n’avait voulu se dresser face à un Lucius Malfoy tout puissant et avide de sang.
Oui, les Malfoy étaient puissants. Et ils allaient le devenir encore plus. Des rumeurs courraient sur l’était de santé de Lady Walburga Black. La Régente de la Noble et Pure famille était apparemment mourante.
Son seul héritier connu était le jeune fils Malfoy. Les Black, bien que sur la pente déclinante avait du pouvoir. Et ce pouvoir allait s’ajouter à celui de Lucius Malfoy si Draconis obtenait le titre de Lord Malfoy. Les choses allaient devenir très compliquées pour les opposants des Malfoy au Magenmagot à la mort de Lady Black.
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Les élèves venaient d’envahir la Grande Salle dans un brouhaha sans limite. Les enfants restés au Château pour les vacances accueillaient leurs amis joyeusement tandis que chacun s’installait. Percy se décala pour laisser une place à Olivier qui entreprit de lui raconter avec de nombreux détail ses vacances dans la branche maternelle de sa famille.
Le Capitaine de Quidditch trouvait ses grands-parents étranges. Ils vivaient en autarcie au fin fond d’une forêt. Mais ils étaient cools quand même.
Percy écouta attentivement son ami tout en gardant un œil sur sa sœur. Il était inquiet. Ginny était pâle, trop pâle. Et il avait l’impression que cela empirait de jour en jour. Quelque chose était en train de bouffer sa sœur. Quelque chose de mauvais.
Il était persuadé que cela avait à voir avec le journal. Cette chose puait la magie corrompue. Il l’avait enveloppé dans une robe de soie étonnamment trouvé dans un dressing au septième étage devant la tapisserie des trolls en tutu. La soie avait la propriété d’absorber une partie des ondes magiques. Le journal ne pouvait donc pas étendre son influence malsaine dans le dortoir.
Percy se mordilla les lèvres. Il devait faire quelque chose. Mais quoi ? Le seul prof qui trempait de manière quasiment officielle dans la magie noire, c’était Snape…
« Ça ne s’est pas arrangé avec ta sœur ? », demanda Olivier à voix basse.
Percy secoua la tête négativement.
Les deux sixièmes années scrutèrent avec attention la jeune fille rousse. Ginny était avec ses camarades de dortoir, mais elle semblait comme éteinte. Ses yeux ne pétillaient pas et son sourire n’était que le fantôme de celui qu’il aurait dû être.
« Mec, faut que tu fasses un truc, ça devient grave. »
« Oui, mais quoi ? »
« Je sais pas… Je suppose que tu as déjà fouillé la Bibli… »
« Oui. »
« Eh bien, porte tes couilles et va voir Snape. Si y a un prof qui pourra te renseigner sur les maléfices bien sombres, c’est lui. »
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Sally regardait avec des yeux désolés son ami, ancien-ami, elle ne savait pas trop, isolé en bout de table.
Lorsque tous les étudiants avaient envahi la Grande-Salle, la jeune Née de Moldus avait espéré réussir à se placer à côté d’Harry afin de lui présenter ses excuses. Malheureusement, le Potter jaune et noir s’était installé seul en extrémité de table, le plus proche possible de la sortie et un large bouclier magique empêchait quiconque de l’approcher à moins de deux mètres.
Entre ça et les regards noirs que lançaient à la fois Harry et son serpent de compagnie, il y avait quatre places vides entre le Survivant et ses plus proches voisins.
Sally soupira. Ce n’était pas ce soir qu’elle pourrait parler avec Harry.
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Léo était intrigué. Il y avait deux nouvelles têtes à la table professorale. L’un des nouveaux venu était un homme chauve avec une grande moustache taillée à la Salvator Dali. L’autre avait plus un look de surfeur californien avec sa peau bronzée et ses cheveux clairs mi-longs et ondulés.
De manière assez étonnante, ils ne portaient pas les éternelles robes de sorciers. Non, c’était même le contraire. Le chauve avait un très chic costume gris perlé d’allure absolument moldue tandis que le surfeur était en blue-jean et chemise hawaïenne.
« MacGo à pas l’air ravie de ses nouveaux collègues », ricana Blaise qui s’était fort bien remis de sa cure au somnifère.
Léo sourit en lisant le commentaire de son ami. Effectivement, au vu de la bouche pincée de la Directrice des Rouges et Ors, elle ne devait que moyennement apprécier les nouveaux. À moins que ce ne soit leurs tenues pour le moins inhabituelles à Poudlard qui choque la vieille dame.
« Il doit y avoir le remplaçant de Lockard dans le lot », déclara Pansy Parkinson.
« C’est très probable… Mais dans ce cas, qui est l’autre ? », demanda Daphnée.
Interrompant les interrogations des jeunes serpents, le directeur de l’École se leva, attirant les derniers regards.
« Bienvenue à vous tous pour un second semestre à Poudlard », annonça Dumbledore. « Comme vous le savez tous, notre regretté Professeur Lockard a été pétrifié peu avant votre départ en vacances. Cependant, pour continuer sur une note plus joyeuse, je suis heureux d’accueillir parmi nous le professeur Brook qui a accepté de reprendre le poste d’enseignant en Défenses contre les Forces du Mal.
L’homme chauve se leva et salua rapidement les élèves d’un geste de tête tandis que des applaudissements polis s’élevaient.
C’était la première fois qu’un enseignant de Poudlard était remplacé de mémoire d’étudiants. Les élèves ne savaient pas vraiment comment ils devaient réagir. Certains disaient que le nouveau prof avait l’air compétent, d’autres regrettaient que ce ne soit pas le beau blond qui fasse cours, les Sang-purs commentaient dédaigneusement la tenue vestimentaire de l’homme.
Au milieu de tout ce brouhaha le directeur reprit la parole.
« Maître Brook est accompagné par Monsieur Ulysse Mètis, son assistant ainsi que de son Apprentie, Miss Harmony Mallard. »
Su vit du coin de l’œil Harry se tendre comme un arc. Mais la Serdaigle ne prit pas le temps d’analyser l’attitude de son ami. Son attention était accaparée par l’agitation qui avait pris les élèves à l’annonce du Directeur.
« Une Apprentie à Poudlard ! Ce n’est pas arrivé depuis 1847 ! » s’exclama un aigle de septième année.
« Mais c’est quoi un apprenti à la fin ? » questionna un petit première année.
« Un Apprenti est un élève particulier », déclara Hermione Granger en se tournant vers les plus jeunes. « Il ou elle apprend auprès d’un Maître pendant une période de temps donnée ou alors, jusqu’à ce qu’il ait assimilé ce que son Maître avait à lui apprendre. »
« Et en quoi c’est exceptionnel ? »
« Pour être Maître dans un domaine de la Magie, il faut être plus qu’un spécialiste dans ce domaine-là. Et il faut souvent être très puissant. Les personnes choisies comme Apprentis sont rares, car les Maîtres sont rares et qu’ils sélectionnent avec grand soin leurs élèves. Être Apprenti est un très grand honneur et apporte un grand prestige, surtout dans les sphères de la haute société. »
« Dans ce cas-là », réfléchi Su, « cela signifie que le Professeur Brook est Maître dans au moins une discipline de la Magie. »
« Oui. »
« Je me demande laquelle. »
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Harry se laissa tomber assez lourdement dans le lit que venait de lui faire apparaître la Salle sur demande. Le Poufsouffle avait quitté la grande Salle quelque peu hagard. Il avait laissé sa magie le guider et s’était retrouvé face à la Pièce Va et Vient.
Si ses camarades de maison avaient essayé de lui parler, Harry ne les avait pas entendus. Il n’avait même pas capté leur présence.
Il était trop plongé dans ses souvenirs pour cela.
C’était Harmony.
C’était l’enfant qui deviendrait la magnifique femme qui avait rempli sa vie de bonheur.
C’était Harmony.
La belle Mage Guerrière qui n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait.
Bordel de merde, c’était HARMONY !
La femme qu’il avait aimée et qu’il avait repoussé dans son propre bien. C’était celle avec qui il avait vécu les plus beaux moments de sa vie, avec qui il avait traqué de vieux parchemins expliquant comment rencontrer les Nornes. C’était la sorcière à la langue acérée qui lui avait collé une baffe lors de leur première rencontre.
Tout le Hall du Ministère de la Magie où avait lieu la réception avait été rendu muet de stupeur devant le culot de l’Américaine qui avait osé porter la main sur le Sauveur. Et Harry avait rit, rit à en pleurer. Elle n’avait jamais rien eut à faire de son statut. Et c’était bien la seule.
Harmony c’était des souvenirs merveilleux emplis de joie et de malice, mais également la souffrance horrible de la séparation. Murphy merci, le vieux rituel d’Héla effaçant les liens affectifs de ses souvenirs empêchait Harry de sombrer dans la douleur.
Au contraire, maintenant qu’il avait surmonté le choc initial de revoir son ancienne amante dans la peau d’une gamine de neuf ans, il était heureux de pouvoir réapprendre à la connaître. Surtout que cette Harmony là était différente de celle qu’il avait connu.
Jamais l’Autre n’avait fait d’apprentissage et elle n’était jamais venue à Poudlard.
Harry se retourna dans son lit et sourit. Il n’y avait quasiment aucune chance que lui et Harmony reforme un jour un couple. Et ce n’était pas son objectif. Par contre, il serait heureux de renouer une amitié sincère avec elle.
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Après deux journées de cours, Su avait enfin réussi à mettre le grappin sur Harry et à le traîner dans un coin désert de la bibliothèque. Là, elle avait sorti plusieurs livres de cours et des parchemins pour donner l’illusion qu’elle travaillait avant de se tourner vers son ami avec un grand sourire.
« Zǔmǔ m’a fait tout un cours sur les différents exorcismes, dans quel cas les utiliser et comment faire. C’était super intéressant. »
La sorcière d’origine chinoise expliqua longuement à Harry les différents types de possessions, entre les volontaires, involontaires, avec ou sans vecteurs extérieurs, les méthodes employées pour détecter une possession et surtout les manières de se débarrasser de l’esprit.
« Et donc, pour Ginny ? Il faut faire quoi ? », demanda Harry quelque peu perdu. De ces deux vies, c’était la première fois qu’il était confronté à ce domaine de la magie.
« On est face à une possession forcée par vecteur direct. Il faut faire un rituel… de type A ! » s’exclama Su en pointant une ligne dans son carnet.
« Su, je ne lis pas les sinogrammes. Tu peux m’expliquer ? »
« Si tu savais à quel point je me sens puissante de savoir quelque chose que tu ignores ! », ricana Su. « Je me charge de rassembler les ingrédients du rituel, toi, tu récupères Ginny et son journal. »
« On en a besoin ? »
« Oui. »
« Et merde… »
« Qu’est-ce qui a ? »
« Le journal a disparu. Elle ne l’a plus et j’ignore où il peut être. »
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Dans une petite ville perdue du nord-Ouest de la Russie, un étrange couple se tenait face à la porte d’une petite maison en périphérie de la ville.
La femme était vêtue d’un pantalon droit serré à la taille par une ceinture en satin, d’une chemise blanche à jabot, accompagnée d’un nœud lavallière et couverte par une veste longue féminisée par une coupe ajustée. Ses longs cheveux noirs étaient retenus dans un chignon haut. Elle était dépassée de quasiment deux têtes par son compagnon.
Celui-ci avait une impressionnante crinière oscillant entre l’or et le feu. Il portait un long manteau de cuir brun qui lui tombait jusqu’aux chevilles par-dessus un T-shirt ACDC et un jean troué aux genoux. Si la dame dégageait une forte aura de professionnalisme, l’homme lui sentait la puissance et la force à des mètres à la ronde.
La porte de la maison s’ouvrit, dévoilant une jeune femme enceinte jusqu’aux yeux.
« Bonjour madame. Êtes-vous Eudoxie Lopoukhine ? »
La femme, habillée qu’un pantalon de toile et d’un haut trop grand annonçant « Maman de l’année », se tenait dans l’embrasure de la porte et semblait sur ses gardes.
« Eudoxie Lopoukhine-Aléxeïévitch actuellement, pourquoi ? », demanda-t-elle en polonais.
« Je me nomme Adèle Feuerhart et voici mon collègue Karl Vogt. Nous sommes commissionnés par la CMJE pour enquêter sur une affaire de vol. Pourrions-nous parler à votre époux, Piotr Aléxeïévitch ? », annonça la femme brune en allemand, les enchantements de traduction inscrits dans le pendant de son collier traduisant immédiatement ses paroles.
« De quoi est-il accusé ? »
« De rien madame. Nous l’auditionnons en qualité de témoin dans cette affaire. Il est très important que nous le rencontrions, son témoignage pourrait-être d’une importante capitale. »
Les propos de l’agent Feuerhart rassurèrent Eudoxie qui se détendit visiblement.
« Il est encore au travail. Ils ont eu un cas grave à la clinique en début d’après-midi… Voulez-vous entrer pour l’attendre ? »
« Nous n’allons pas vous déranger plus encore madame. Pourriez-vous dire à votre conjoint de nous contacter au plus vite ? Si possible par cheminette ou par téléphone, voici ma carte avec mon adresse pyrique et le numéro de mon bureau. »
« Je le ferai », répondit Eudoxie en analysant la carte qu’on venait de lui remettre.
« Je vous en remercie madame, passez une bonne soirée. »