
Les Fêtes de fin d'année
~ blablabla ~ : Fourchelangue
blablabla : Lettre
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Les Fêtes de fin d’année
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Pernelle haussa un sourcil en voyant l’enveloppe rouge sur laquelle gambadaient des petits cerfs verts fluorescents. Elle sourit en lisant les noms des expéditeurs.
La sorcière plusieurs fois centenaire rejoignit le salon où son époux lisait le journal.
« Une lettre pour toi Nicolas. »
« Merci chérie. »
L’Alchimiste ouvrit proprement la lettre avec un beau coupe-papier en argent avant de lire la lettre.
Salut Nick !
Comment vas-tu ? Et comment va Peppa ? J’espère que ce semestre à Beauxbaton s’est bien passé. Je n’ai pas trop de doute vu comme ta copine est brillante. J’espère aussi que tu as réussi à mettre le feu aux toilettes de la Tour. Moi, j’ai bien suivi ton conseil et j’ai tellement cassé les pieds des profs qu’ils m’ont viré pendant deux semaines !
Plus sérieusement, c’est cool de bosser dans le plus gros centre de recherches en Arithmancie de France et très certainement d’Europe ?
Salut Nick, c’est Léo. Je viens de bâillonner Harry, sinon, il allait te remplir quatre pages de ses exploits.
Mais c’est important !
Non, on s’en fout ! La prophétie, ça, c’est vraiment important !
Nicolas ricana en lisant ce qu’avait rapporté la plume à papote des deux enfants. Comme à leur habitude ils s’étaient chamaillés sans surveiller ce qu’écrivait l’outil enchanté.
Résultat, toute leur discussion apparaissait sur le papier.
Bref. J’ai décrypté une nouvelle partie des prophéties de Dudley et ce que j’ai trouvé est relativement flippant. Toi qui bosses à la Tour, est-ce que vous avez des infos sur une personne qui serait appelée « Héraut de la Mort » ?
On a rien sur cette personne et a priori elle devrait jouer un rôle important dans la vie de mon parrain. Un rôle… vital.
Ou mortel.
Tais-toi Harry.
Désolé.
L’autre andouille a raison. Le Héraut va sceller le destin de mon parrain et on ignore si cela veut dire qu’elle va le sauver ou le tuer. Du coup c’est franchement inquiétant.
Sinon, de ton côté, est-ce que tu as plus d’info sur ta propre prophétie ?
Voilà, voilà, passe de bonnes fêtes de fin d’années et embrasse Peppa de notre part !
Nicolas replia la lettre et se gratta le menton. Les questions des jeunes Potter étaient intéressantes. Lorsque les Flamel avaient décidé de passer quelques jours incognitos en vacances, ils ne s’attendaient pas à rencontrer le Survivant et sa famille.
L’Alchimiste savait pertinemment que les gens attendaient un vieil homme aux cheveux blancs lorsqu’ils le rencontraient. Mais Nicolas n’était pas vieux ! Il avait à peine trente-sept ans par l’amour de Merlin ! Bon, certes, trente-sept ans depuis… plusieurs siècles. Mais il n’était pas grabataire pour autant !
Afin d’être pris au sérieux lui et Pernelle endossaient l’illusion de personnes âgées lorsqu’ils agissaient sur la scène publique. Il n’y avait que leurs amis proches qui connaissaient leurs véritables apparences.
Lorsqu’il avait rencontré les Potter, Nicolas avait endossé son identité de Nick, un gamin de 18 ans, né de moldus aux cheveux vert vif. Et Pernelle était Peppa, sa petite amie étudiante à Beauxbaton.
Depuis lors, c’était sous ces identités que le couple Flamel communiquaient avec les deux petits poisons. Cela gênait un peu l’Alchimiste de leur mentir ainsi. Mais bon… Disons qu’il n’était pas le seul à ne pas jouer cartes sur table. Après tout, les jumeaux étaient ceux ayant récupéré la Pierre Philosophale cachée à Poudlard.
(Lorsque Nick avait percuté de plein fouet Harry et son frère Dudley, l’éclat de Pierre Philosophale qu’il avait autour du cou avait chauffé, réagissant à la magie du Survivant. Nicolas en avait rapidement déduit l’identité des deux enfants qui leur avaient renvoyé l’une de leurs pierres à Pernelle et lui.)
En parlant de franchise, le problème de la fausse identité de Nick était que l’Alchimiste ne pouvait pas expliquer la première partie de la prophétie.
Agissant dans l’ombre de la Mort,
Ils sont guides et alliés, vecteurs de l’union des peuples,
Gardiens de Celle qui fut Brisée, ils servent le Chevalier,
Leur combat avec la Mère détruira Lerne lorsque brillera le Rat.
Pernelle et lui étaient immortels. En un sens, ils vivaient dans l’ombre de la Mort. Les vers suivants restaient cependant incompréhensibles. Il manquait beaucoup de données à Nicolas pour les analyser. Et il était quasiment certains que les Jumeaux possédaient une partie des clés.
« Que vas-tu leur répondre ? »
Nicolas, sorti de ses pensées par la question de sa femme, sourit à Pernelle. Elle était toujours aussi magnifique.
« Je vais être aussi honnête que possible avec eux. Le Héraut de la Mort est comme les Reliques ou le Maître de la Mort. Une vielle légende à moitié oubliée. »
« Pourtant, tu sais ce que pense G-A. »
Nicolas grimaça.
« Je sais… Je sais qu’il pense que le Hérault a véritablement existé. Plusieurs siècles avant la naissance du Christ. Ce qui n’aidera pas vraiment les Potter. »
Pernelle le fixa en silence. Nicolas soutint son regard de très longues secondes avant de soupirer. Il rajouterait ce détail dans sa réponse aux deux morpions. Même s’il était persuadé que c’était de grosses conneries.
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« Arrgh ! Gamine ! Je vais te tuer ! »
La petite sorcière, cachée dans l’un des placards de la maison, derrière les vêtements suspendus, plaqua ses mains contre sa bouche pour retenir un gloussement amusé. Lulu était encore tombé dans son piège !
Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle plaçait un seau d’eau glacée en équilibre sur sa porte. Son protecteur était si facile à piéger !
La farceuse tendit l’oreille, cherchant à savoir où était Lulu. Il devait très certainement la chercher partout, laissant plein d’eau derrière lui. Le Maître allait encore râler parce que Lulu salissait tout.
La petite fille se déplaça dans le placard. Elle poussa les chemises suspendues afin de jeter un coup d’œil dans l’entrebâillement des portes. Alors qu’elle vérifiait que le chemin était vide, la porte du placard s’ouvrit brutalement, faisant glapir l’enfant.
« Je te tiens chipie ! »
La petite sorcière hurla tandis que deux grandes mains saisirent ses chevilles et la suspendirent par les pieds.
Un homme d’une trentaine d’années au visage buriné par le soleil, les cheveux clairs dégoulinants d’eau regarda l’enfant qui gigotait.
« Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi ! »
« Oh non, canaille ! Le Patron te cherche. Et puis je dois me venger », déclara l’homme avec un grand sourire moqueur avant de jeter la petite fille sur son épaule mouillée.
L’enfant glapit en sentant l’eau froide s’infiltrer à travers son T-shirt rouge sang. Elle gigota de plus belle, tentant de se dégager de la poigne de son porteur.
Mais rien n’y fit et rapidement l’homme et sa charge furent dans la cuisine.
Un second homme au crâne entièrement chauve les regarda entrer avec une lueur amusée dans ses prunelles bleue-vertes. L’enfant fut reposée au sol. Elle tira la langue à son protecteur avant de grimper sur une chaise.
L’homme chauve lissa sa longue moustache noire pensivement. La gamine était entrée dans sa vie quelques six ans auparavant avec la violence d’un boulet de canon. Depuis, il ne s’ennuyait jamais. L’enfant aux cheveux châtain clair attachés en deux couettes hautes et aux grands yeux verts tachetés de chocolat était devenue son apprentie par nécessité et non pas par envie.
Son pouvoir particulier était en train de la bouffer et ses capacités exceptionnelles l’avait fait mûrir bien trop vite. Elle rattrapait sa part d’enfance perdue en enquiquinant le monde et en particulier son protecteur.
Le Maître prit la parole, coupant la bataille verbale entre l’apprentie et le protecteur.
« Il est 9h30 ici, donc il est… 19h30 à Washington », calcula rapidement le Maître. « Appelle ton père gamine et dit lui que nous quittons Canberra dans deux jours. »
« D’accord. Et on va où Maître ? » demanda la petite en souriant moqueusement à son Protecteur qui lui tira la langue en échange.
« En Europe, Harmony, en Europe », déclara l’homme chauve en se demandant comment il allait faire pour supporter ces deux-là pendant encore au moins 5 ans.
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Lucius Malfoy n’était pas un sorcier connu pour son expansivité. Non. C’était même plutôt le contraire. Les gens murmuraient dans son dos qu’il n’avait pas de cœur et que seul le pouvoir et l’argent l’intéressait.
Lucius le savait, mais il n’avait cure de ce que disaient les petites gens. Et puis ils n’avaient pas entièrement tort. Lord Malfoy reconnaissait bien volontiers qu’il aimait l’argent et qu’il adorait tirer des ficelles dans l’ombre. Il était même particulièrement habile à cela. Il aimait manigancer pour faire couler ses adversaires. Sa dernière action en date était le piège tendu à la petite Weasley. Habituellement Lucius ne mêlait pas d’enfant à ses plans, mais la Belette Père devenait gênant. Il devait le stopper.
Il y avait cependant plusieurs choses que Lord Malfoy plaçait avant l’argent et le pouvoir. La première de ces choses était sa famille. Sa femme, magnifique, aimante et prévoyante, son fils, intelligent, manipulateur et rusé et sa fille, précieuse, pure et avide de liberté.
Lucius Malfoy savait tout à fait que sa fille ne se plierait jamais à sa volonté. Héméra était comme le vent, puissante et libre. On ne pouvait emprisonner le vent sans le faire disparaître. La fille de Lucius était exactement pareil. Tenter d’emprisonner Héméra serait comme la tuer à petit feu. Donc, même si Lucius n’était pas particulièrement ravi que sa fille soit amie avec l’Héritière Lovegood, il ne disait rien. Car il aimait sa fille et il voulait qu’elle soit heureuse.
C’était également pour cela qu’il n’avait signé aucun contrat de mariage pour ses enfants. Son mariage avec Narcissa avait été arrangé. Heureusement, Lucius était bien tombé et lui et son épouse avaient développé de véritables sentiments amoureux et ils étaient devenus un couple soudé. Mais ce n’était pas le cas de tous les amis de Lucius.
Bon nombre des Sang-Purs faisaient des mariages d’intérêt sans sentiments. Cela donnait des couples malheureux où aussi bien la femme que l’époux allait voir ailleurs. Cela était la triste réalité des Familles Sang-Purs. Tout le monde le savait, mais temps que rien n’éclatait au grand jour, les apparences étaient sauves.
Lucius fit tourner son vin dans le verre de manière songeuse. Il savait tout à fait que la petite Pansy n’était pas la fille de son père. Il savait également que Perseus Parkinson avait tué sa femme à la naissance de la bâtarde. Ces connaissances donnaient à Lord Malfoy des moyens de pressions au cas où il devrait avoir à faire avec la Famille Parkinson.
De la même manière, il savait que Lord Dubois avait semé quelques bâtards après la naissance de son héritier. Lucius ricana. Les choses allaient devenir sympathiques lorsque Lady Dubois déballait ce qu’elle avait sur le cœur. D’après les rumeurs que dont les époux Malfoy avaient discuté l’autre soir, la femme de Lord Dubois attendait la majorité de son fils pour annoncer à son époux qu’elle était parfaitement au courant qu’il la trompait depuis des années et qu’elle demandait le divorce. Lady Dubois comptait également annoncer à son seul enfant qu’il n’était pas aussi enfant unique qu’il le pensait.
En songeant aux enfants uniques non uniques, les pensées de Lucius revinrent sur sa petite famille. Depuis plusieurs générations, les Malfoy avaient appliqué la règle de l’enfant unique. Un seul enfant, un mâle, l’héritier.
À la mort de son père, Abraxas Malfoy, Lucius avait appris de la bouche même de sa mère, qu’il aurait dû avoir six sœurs aînées.
Mais, à chaque fois, Abraxas avait fait disparaître l’enfant à sa naissance lorsqu’il avait appris que sa femme ne lui avait pas donné l’Héritier béni. Étant donné qu’Angela Malfoy accouchait au Manoir, surveillée par une médicomage complètement dévouée à Abraxa, il avait été facile de déclarer l’enfant morte-née. Abraxas avait-il tué ses filles ou non, Lucius l’ignorait.
Les actions de son époux avaient détruit Angela Malfoy. La mort d’Abraxas avait libéré la vieille dame. Elle et son fils avaient longuement parlé de ses filles qui n’avaient pas vécu. Cela l’avait apaisée. Mais finalement elle n’avait trouvé la paix que lorsque Lucius avait posé dans ses bras sa petite fille, première fille Malfoy à naître et vivre depuis 257 ans.
Héméra était la petite princesse. Elle représentait l’espoir du changement pour les Malfoy.
C’était pour toutes ces raisons qu’Héméra était secrètement l’enfant favorite de Lucius. Et c’était à cause de cela que le Patriarche Malfoy était absolument furieux. Le professeur Flitwick, en tant que Directeur de Maison d’Héméra avait envoyé une lettre au Manoir Malfoy afin d’informer les époux Malfoy que leur fille cadette avait été agressée dans un couloir et qu’elle était à l’Infirmerie.
Évidement les sanctions avait été prise envers l’enfant qui avait attaqué sa fille, mais cela ne calmait pas Lucius. Sa soif de sang s’était réveillé. Il voulait agir. Draconis lui avait donné le nom de l’agresseur d’Héméra. Demain c’était Yule. La famille serait réunie à cette occasion. Ils festoieraient tous ensemble dans une ambiance détendue et joyeuse.
Mais après-demain, Lucius se mettrait en chasse. Et il détruirait, lentement, systématiquement la famille Towler. Lorsqu’il en aurait fini avec eux, il ne leur resterait que leurs yeux pour pleurer, il se le promettait. On ne touchait pas à un Malfoy sans en payer le prix.
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Saint Mangouste tournait au ralenti. Walburga n’avait croisé qu’une seule infirmière dans les couloirs en plus du jeune homme qui était à l’accueil. La sorcière vêtue de noir songea rapidement que c’était normal. Qui voudrait passer le soir de Noël dans un Hôpital ?
De manière exceptionnelle, les visiteurs étaient acceptés jusqu’à deux heures du matin ce jour-là. Mais peu de personne en profitait.
Depuis la dizaine d’années que Walburga venait rendre visite à son fils, elle n’avait croisé qu’une petite vingtaine de visiteurs. Dont l’une était morte l’année précédente.
Sirius, toujours dans son pyjama d’hôpital ne réagit pas lorsque sa mère s’assit à côté de lui. Il était plongé dans son activité favorite, le noircissement systématique de parchemin. Walburga lui attrapa les mains. Elle lui enleva son crayon des mains et le posa sur la table de chevet.
Sirius se laissa faire sans réagir. Il se laissait toujours faire. La Matriarche de la Famille Black sentit son vieux cœur saigner un peu plus devant cette scène. Le souvenir de son fils aîné plein de vie, plein de fougue était encore vivace dans son esprit.
Walburga détestait venir à Saint Mangouste. Elle détestait voir à quel point son fils avait été détruit. Elle détestait les Mangemorts pour ce qu’ils avaient fait à sa famille. Chaque visite à l’Hôpital la rendait un peu plus malade. Mais elle devait venir. Son fils avait besoin d’elle. Et si elle restait au 12 Square Grimmaurd, elle allait se noyer dans son chagrin et ses regrets et elle allait ordonner à Kreattur d’aller lui acheter des bouteilles d’alcool.
Walburga ne voulait pas replonger dans cette spirale infernale qui l’avait happé à la mort de Régulus et à l’annonce de la folie de Sirius. Son dernier fils comptait sur elle. Il n’était guère plus qu’un bébé dans un corps d’adulte. On devait veiller sur lui.
La vieille sorcière raconta les dernières nouvelles du monde sorcier à son fils. Elle doutait franchement que Sirius comprenne ce qu’elle lui disait. Elle doutait même qu’il soit en état de comprendre. Mais elle le faisait quand même. C’était devenu son rituel quotidien depuis plus de dix ans.
Elle ne voulait plus jamais échouer avec son fils. Elle l’avait déjà fait une fois.
Walburga ne comprenait pas pourquoi Sirius avait claqué la porte de la Maison Familiale l’été entre sa cinquième et sa sixième années. Pour être honnête, elle avait cessé de comprendre son fils avant même les dix ans de ce dernier. Mais elle l’aimait.
Et c’était parce qu’elle aimait profondément son fils que sa fuite l’avait autant blessée. Elle l’avait renié et avait brûlé son nom sur la tapisserie familiale. Elle avait été furieuse et terriblement angoissée. Lorsqu’elle avait appris que les Potter avait pris Sirius sous leur aile, elle avait été profondément soulagée.
Walburga n’avait jamais apprécié Fleamont Potter ni même son épouse Euphemia. Mais elle avait été heureuse que son petit ait des gens pour l’aider après qu’il eut fui sa famille de sang.
« Ton filleul viendra te voir cet été. Il me l’a promis. Léo est un bon garçon. Tu peux être fier de lui et de son frère », dit doucement Walburga.
Oui, Sirius pouvait être fier des jumeaux Potter. Les deux gamins étaient bien partis pour révolutionner le Monde Magique.
La Matriarche Black avait été embêtée de devoir remettre le titre de Patriarche à Léo Potter. L’enfant était un Sang-mêlé. Mais c’était soit lui, soit Draconis. Hors Walburga refusait tout net que sa famille tombe entre les mains de personnes affiliés au Seigneur des Ténèbres. Elle préférait le sang impur.
Les Potter n’avaient pas de sang Black dans les veines. Doréa, une tante de Walburga, avait bien épousé Charlus Potter. Mais l’homme était d’une branche secondaire de la Famille Potter.
Le Titre de Patriarche allait donc passer par le lien de parrainage magique de Sirius partageait avec Léo. Lorsque le fils de Walburga avait accepté d’être le parrain magique de l’aîné Potter, il avait fait de lui son héritier.
À la mort de la Matriarche Black, Léo serait intronisé Héritier Black, voire directement Lord Black, si sa mère l’acceptait. Tout dépendrait de Pétunia Granger.
Songer à cette femme fit grimacer Walburga. Elle n’aimait vraiment pas les moldus. Mais elle devait reconnaître que la tutrice légale des Potter était… acceptable. La Moldue avait de solides connaissances en gestion. Elle pourrait guider correctement Léo dans ce domaine.
Et la Famille Black renaîtrait de ses cendres.
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Pétunia ne suivait le programme TV que d’un œil. Elle se foutait pas mal de savoir si les Dragons Noirs allaient enfin réussir à mettre la main sur Raven. Mais il n’y avait que ça sur les chaînes françaises ce soir-là.
Délaissant la télé devant laquelle ses quatre enfants faisaient des prognostiques sur la fin de l’épisode, la femme blonde tourna son regard vers la fenêtre. Dehors de gros flocons tombaient doucement.
Ils auraient de la poudreuse pour le lendemain.
Cette année, les Granger-Evans-Potter étaient partis skier pour les vacances de Noël. Le ski était un loisir que Marc et Pétunia avaient découvert ensemble au début de leur relation. Depuis, ils essayaient de venir profiter des pentes neigeuses une fois tous les deux ans, à chaque fois dans une station française différente. Cette fois-ci Marc leur avait dégotté un sympathique petit chalet, légèrement en surplomb du village.
« Ça va chérie ? », demanda Marc en attrapant la main de sa femme.
Pétunia lui sourit avec douceur.
« Oui. Je pensais juste à Mr Tonk. Il a l’air efficace. »
Marc hocha la tête. Maître Tonk avait effectivement l’air très efficace. L’homme, un sorcier né-de-moldu avait été le seul à accepter de regarder le dossier des Granger. Tous les autres avocats sorciers avaient rit au nez de Marc lorsqu’il leur avait dit qu’il souhaitait attaquer en justice le professeur de son fils.
C’était désespéré que Marc avait poussé la porte du petit cabinet de Maître Tonk.
Le sorcier, au lieu de rire du moldu avait très sérieusement étudié le dossier, demandant également à visionner les souvenirs de l’incident. Il avait été révolté par l’acte du Professeur Lockard qui avait clairement agis alors qu’il n’avait aucune capacité médicale.
Maître Tonk avait envoyé son associé récolter les témoignages de Madame Pomfresh mais également des différents élèves témoins du sort dont avait été victime Harry. Étant donné le racisme latent de tous les sorciers envers les moldus, il fallait que le dossier soit en béton armé pour qu’il soit pris au sérieux par la Cour.
L’avocat, lorsqu’il avait rencontré Pétunia lui avait dit que cette affaire était l’un des plus gros challenges de sa carrière, car les plaidants étaient des moldus et l’attaqué un sorcier. Mais il restait confiant. Le fait que la victime soit Harry Potter, le Survivant, irait à l’encontre de Lockard.
Et même si la Cour refusait de déclarer le sorcier coupable, le brassage médiatique autour de l’affaire allait quand même détruire la réputation de l’homme aux cheveux dorés et il ne pourrait plus jamais enseigner à cause de la mauvaise image qu’il aurait.
« Je suis heureuse d’avoir rencontré un homme comme lui. Je pensais que cela n’existait pas dans le monde magique. »
« J’avais aussi de gros doutes », commenta Marc. « Mais je… Léo ? Léo, ça va ? »
Sous les yeux surprit de sa famille, l’aîné des Potter s’était levé et avait commencé à se diriger vers la porte d’entrée comme un somnambule. Il avait d’ailleurs allègrement piétiné Hermione au passage, sans même sourciller lorsque sa sœur avait couiné.
Marc, rendu inquiet par l’attitude de son fils se leva de son fauteuil et alla se placer face à Léo. Le garçon dont les yeux étaient entièrement blanc-argenté contourna son père avant d’ouvrir la porte et sortir dehors, en pyjama et chaussons dans la neige et dans la nuit.
« Léo ! »
« Papa ! Attends ! Ne le réveille pas ! » S’exclama Dudley alors que Marc allait attraper Léo pour stopper son avancée.
« Quoi ?! »
« Léo DOIT y aller ! » S’exclama le grand blond, le visage blême.
« Qu’est-ce qui se passe ici ? » S’écria Pétunia, apeurée.
« Je ne sais pas ! C’est flou ! Mais il DOIT y aller ! »
La mère de famille jura avant de sauter dans ses boots et de partir à la poursuite de son fils, enroulée dans le plaid du canapé.
Pétunia jura à nouveau lorsque des flocons s’écrasèrent sur son visage. Elle poursuivit cependant sa course sur les traces de son fils.
Au fils des ans, la moldue avait appris à vivre avec la magie. Ses enfants étaient magiques, ses amis étaient magiques, son banquier était magique, bon sang, même son cuisinier, en tant que Cracmol renié par sa famille, avait un pied dans le monde magique !
Pétunia connaissait les pouvoirs de voyant de Dudley. S’il disait que Léo devait aller quelque part, c’était qu’il y avait une très bonne raison. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle laisserait son fils seul dans la nuit, dans la neige, dans le froid. Par les couilles molles de Merlin, il était seulement en pyjama !
Les bruits de respirations essoufflées informèrent Pétunia que Marc et les trois autres enfants l’avait rejointe. Le quatuor mené par la barmaid retrouva finalement Léo.
Le petit sorcier était debout, sur le front de neige, à la lisière des sapins et il regardait, de ses yeux toujours argentés de magie le ciel éclairé d’une grosse lune ronde.
Marc, prenant garde à ne pas bousculer son fils, l’enroula dans une couverture. Cela le protégerait un peu de la neige et du froid.
« Et maintenant ? », demanda le dentiste.
Un sifflement rauque gronda dans la gorge de Léo, comme en réponse à la question de son père.
« Elle arrive… », gémit Dudley, les yeux levés vers le ciel.
« Dudley ? »
« La mort volante… La reine des Flammes et des Airs… La fille du Dragon réincarné », chuchota le boxeur blond les yeux révulsés.
Hermione posa sa main sur l’épaule de son cadet. Dudley était un médium particulièrement puissant. Il voyait l’avenir de façon très régulière. Souvent ses visions étaient à très courts termes, lorsque la probabilité qu’elles se réalisent tendait vers un. Parfois il voyait le passé et quelques fois le présent mais à des dizaines de milliers de kilomètres de l’endroit où il se tenait.
Au fils des ans, la serdaigle avait appris à reconnaître les signes que son frère voyait autre chose que ce qui se déroulait sous ses yeux. Et c’était visiblement le cas actuellement.
Un bruit sourd, un peu comme un battement de grosse caisse mais en mille fois plus puissant et grave se fit entendre. C’était un battement qui résonnait jusque dans les os. À travers le fin rideau de neige qui tombait toujours, Hermione cru voir passer une grande forme sombre.
Un rugissement résonna dans la vallée, faisant trembler Dudley de plus belle tandis que les battements augmentaient en intensité.
Puis soudain tout s’arrêta. Plus de bruit. Seulement le crépitement doux des flocons s’ajoutant à la couche déjà épaisse de poudreuse. Et…
La terre trembla sous les pieds d’Hermione qui manqua de chuter. Dudley la rattrapa avant de la coller contre lui. Un fort courant d’air chargé de neige fouetta les Granger. Harry fut renversé par le souffle et se retrouva allongé dans la neige, les quatre fers en l’air.
Hermione se tourna vers l’origine du courant d’air avant de hoqueter de peur.
Au centre d’un grand cercle dépourvu de neige, se tenait un dragon noir dont l’épine dorsal était protégée par de grandes plaques légèrement plus claires. Les ailes de la créature étaient structurées de la même manière que celles des chauves-souris nota distraitement le cerveau de la sorcière. Son pouce et son index formaient deux doigts griffus tandis que le majeur, l’annuaire et l’auriculaire avaient été déformés afin de former la structure de l’aile.
Et devant le dragon, à moins de deux mètres, se tenait Léo.
La Serdaigle était pétrifiée par la peur. Elle ressentait dans tout son être, cette peur primaire et animale que les proies ressentaient face à un prédateur. Elle savait qu’elle tremblait de manière incontrôlable et elle savait aussi qu’elle était en train d’analyser tous les détails stupides de la scène de façon à ne pas avoir à gérer la seule information utile, la présence de la plus dangereuse créature du monde magique à quelques mètres de sa famille.
Et soudainement, le dragon bougea, brisant le tableau immobile qu’ils formaient depuis l’arrivée fracassante de l’animal. Le prédateur magique tendit son long cou vers Léo qui ne broncha pas.
Hermione entendit quelqu’un crier de terreur. Maman ? Papa ? Elle ? Elle l’ignorait. Elle ne voyait que le dragon qui approchait l’un de ses pattes vers son frère. Et soudain Léo disparut sous les lourdes voiles de cuir, happé par les pattes de la créature.
~ Maman ! ~
Norberta, Léo plaquée contre son poitrail était en train de ronronner de joie tout frottant ses joues sur la tête du jeune sorcier.
Harry, lorsque son cerveau eut enregistré la scène se mit glousser de rire. D’abord faible, son ricanement prit de l’ampleur avant de finir complètement hystérique.
Le Survivant savait ses parents et sa sœur étaient dans les choux. Marc n’avait pas supporté la pression de la magie dégagée par Norberta, Pétunia n’avait pas supporté la peur de voir Léo si proche de la dragonne et Hermione avait tourné de l’œil très certainement à cause de sa crise de panique.
« Harry. C’est le dragon que vous avez sauvé. »
« Oui, Dud'. C’est bien Norberta. »
Le Boxeur blond jeta un drôle de regard à son cadet avant de pointer leurs parents.
« On doit les mettre au chaud. »
« Tu n’as pas… peur ? » Demanda Harry curieux.
« Je suis actuellement terrifié. Mais je sais qu’on ne risque rien. Maintenant aide-moi Harry et après on va parler en posant les cartes sur tables. »
Le Survivant haussa un sourcil et plissa sa bouche dans une mine soucieuse. Dudley était le plus dangereux pour leur secret à cause de ses dons de médium. Le Poufsouffle ne savait pas vraiment comment il devrait réagir si son frère avait découvert la vérité.
Il conjura deux brancards dans lesquels Dudley mis leurs parents. Étant donné qu’ils étaient en France, la Trace n’était pas active. Où plutôt, elle sonnait au Ministère de la Magie français qui ne réagissait que si des personnes extérieurs au Secret Magique étaient témoins des actions du sorcier. C’était Fleur qui avait expliqué le fonctionnement du Monde Sorcier français à Harry, plusieurs années après la bataille de Poudlard.
Le médium prit Hermione dans ses bras avant de rejoindre le chalet.
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« Je leur ai donné de la pimentine, une potion de sommeil sans rêves et une potion d’oubli. Leurs souvenirs de la soirée seront brouillés », dit Dudley en s’asseyant face à Harry. « On a toute la nuit pour discuter. »
Le médium fixa de son regard bleu son jeune frère qui se tortilla, mal à l’aise.
Dudley Evans-Granger savait que Harry était en réalité son cousin. Mais il considérait celui-ci comme son frère. Et c’était le rôle des aînés de protéger et de guider les plus jeunes. Et de gronder ceux-ci lorsqu’ils faisaient des bêtises.
« Pourquoi avoir drogué Papa, Maman et Mione ? »
« Pour vous éviter des ennuis. Mais Léo et toi devriez expliquer la situation aux parents rapidement afin d’éviter une autre surprise de quasiment une tonne et pleines d’écailles. »
« Pourquoi es-tu si zen ? », demanda Harry, curieux.
Dudley laissa échapper un rire quelque peu hystérique.
« Je ne suis pas zen Harry, je suis terrifié. Je ressens une peur irrationnelle qui pulse dans mes veines. C’est l’adrénaline et le fait que je sache ni Léo, ni toi, ni même notre famille n’a à craindre de ce dragon qui m’empêche de me rouler en boule dans un coin en hurlant. »
Harry regarda son frère choqué.
« Pardon ? »
« Toi et Léo parlez Fourchelangue. Cela vous met à l’abri de la plupart des reptiles, volants ou rampants. Et surtout cette dragonne prend Léo pour sa mère. »
« Comment… »
« Je ne sais pas Harry. C’est comme le reste des visions. Parfois je rêve de certains événements, parfois je fais des stupides prophéties, parfois je rentre en transe en regardant une flamme, en faisant un calcul de maths ou en regardant les nuages… Je sais. Et c’est tout. J’ai assisté à la naissance de ce dragon à travers tes yeux. Et tes oreilles. J’ai donc entendu la bestiole appeler Léo Maman ! »
« Tu savais depuis tout ce temps… »
« Oui Harry. Je savais. »
Dudley soupira longuement en se frottant les tempes. Il détestait souvent son don. Voir l’avenir n’était pas une bénédiction, loin de là. Outre le fait que la majorité des surprises de la vie n’en était pas pour lui, le jeune moldu avait aussi l’impression d’avoir grandi trop vite à force de savoir des choses qu’un enfant n’aurait pas dû connaître.
Il avait parfois l’impression d’être une vieille âme dans un corps d’enfant.
« Je sais aussi que vous cachez un truc énorme. Encore plus gros que le fait que tu fasses de la nécromancie à chaque Halloween. »
« Quoi ?! »
« Ne me prends pas pour la moitié d’une andouille Harry James Potter. C’est insultant pour tous les deux. »
« Mais… »
« Chut, tu vas dire un mensonge. Je ne sais pas ce que tu caches Harry et je ne suis pas certain de vouloir le savoir. Sache juste que lorsque vous serez prêt à en parler, je serais là. »
Dudley se leva en baillant.
« Léo en a pour la nuit à papouiller sa « fille ». Moi je vais me coucher. Bonne nuit Harry. »
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Sally s’ennuyait. Elle avait déjà écrit huit versions de sa lettre d’excuses envers Harry et elle ne voulait pas en écrire encore une aujourd’hui. Demain, elle reprendrait ses essais pour enfin obtenir la lettre parfaite. Mais ce soir, elle laissait tomber. Sans quoi, elle allait encore fondre en larmes en ressassant à quel point elle avait été une amie indigne.
La Née de Moldus aux cheveux bleus se leva de sa table d’étude, laissant ses feuilles en plan. De toute façon, personne ne risquait de les lui prendre. Elles n’étaient plus que deux Poufsouffles dans tout le Château. Elle rejoignit Megan qui lisait près de la cheminée, allongée de tout son long sur l’épais tapis noir et jaune.
« Tu lis quoi ? »
« Le dernier exemplaire du Vestnik mag'osnik »(*), répondit la camarade de Sally en tournant la page d’un journal écrit dans un alphabet que la Née de Moldus ne parvenait pas à lire.
« Ah… Et ça parle de quoi ? »
« Des vampires », déclara calmement Megan
« Ça existe ? » S’exclama Sally-Ann surprise.
« Bien sur. C’est au programme des troisièmes ou quatrièmes années en Défense. »
« Ah bah merde… je pensais que c’était des légendes », murmura la Née de Moldus en s’asseyant en tailleur.
Megan haussa un sourcil surprit avant de replier son journal et de s’asseoir elle aussi en tailleur.
« Bon. Tu sais quoi des vampires ? »
« Pas grand choses. Que ce sont des morts-vivants qui sucent le sang des vivants pour vivre. Qu’ils craignent l’ail et l’eau bénite, qu’il faut leur enfoncer un pieu dans la poitrine pour les tuer et que poser une pierre sur leur cercueil lorsqu’ils sont dedans les empêchent de sortir. »
« Ok. Donc, tu ne sais vraiment rien », ricana Megan.
« Hey ! Mes seules sources d’information sont les légendes moldues ! », s’exclama Sally en croisant les bras et en prenant une mine boudeuse.
« On va donc commencer par le commencement. Oublie les trucs, moldus, c’est de la daube. La seule chose que craignent vraiment les Vampires, c’est le soleil. Et encore, ils peuvent s’en protéger grâce à la magie. Il existe plusieurs sorts spéciaux pour les tuer, sinon, la manière barbare, les découper en morceau et les brûler. La première chose à savoir est que l’on distingue les vampires moldu et les vampires sorciers. Les premiers sont appelés Nosferatus et les seconds… Vampires. »
« Pourquoi les différencie-t-on ? »
« Je t’explique après. Donc. Les Vampires ou Nosferatus sont des humains et uniquement des humains qui sont touchés par une « malédiction ». Tu ne verras jamais un troll, un gobelin ou une harpie vampire. Au départ, c’était une malédiction, mais au fur et à mesure des « générations », c’est devenu, comme pour les lycanthropes, une espèce à part entière. »
« Tu veux dire qu’il y a des enfants… »
« Non. Non, heureusement. Mais l’espèce ne dépend plus d’un rituel magique pour augmenter. Seulement de la morsure. Bref, les Vampires, ou Nosfératus sont des morts-vivants. Des cadavres figés dans le temps et animés. Ils ne peuvent donc pas se reproduire de la même manière que les vivants. Ils doivent boire régulièrement du sang pour être actifs, mais ils peuvent également jeûner pendant très longtemps. »
« Jusque-là, je suis. Mais s’ils sont identiques, pourquoi faire une distinction ? »
« Leur comportement sont différents. Un sorcier, qu’il soit mordu par un Vampire ou un Nosfératu, deviendra un Vampire et suivra le schéma comportemental des Vampires. C’est la même chose en miroir pour un moldu. »
« Et tu connais ces schémas ? »
« Je connais bien ceux des Vampires, mais je suis moins au courant pour les Nosferatus. Donc, première chose à savoir, les Vampires et les Nosfératus ne se mélangent pas. À vrai dire, les moldus transformés ne savent même pas que le monde magique existe. »
« Ah bon ? Mais pourquoi ? Et comment ? »
« C’est lié aux premières guerres vampiriques remontant à plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Aucuns Vampires ne souhaitent parler de cette époque, du coup, les historiens ne peuvent que faire des spéculations. Le fait est que depuis cette époque, un puissant enchantement basé sur la magie du sang et la nécromancie sépare les Nosfératus des Vampires et empêche les moldus transformés de songer un seul instant à la possibilité qu’il y ait un monde sorcier. »
« Balèze. Mais pourquoi les sorciers n’ont pas utilisé un truc comme ça pour se cacher des moldus, se serait plus simple que la technique actuelle consistant à relancer les enchantements de camouflage tous les deux ans », nota Sally-Ann
« C’est un rituel qui ne marche pas avec les vivants. »
« Ah… »
« Bref, deuxième chose à connaître, les Vampires vivent en clan. Plus un clan est vieux et puissant, plus il est gros de manière générale. Un clan est dirigé par une matriarche, ou plus rarement par un patriarche. »
« Pourquoi plus souvent des femmes que des hommes ? »
« C’est une bonne question. Personne n’a d’explications. On a juste des statistiques. Ce vampire va ensuite se créer une cours en mordant d’autres personnes. Les Xénomagicologues ont remarqué qu’un Vampire seul va… déprimer et devenir faible à défaut d’autres termes. Ils ont besoin de vivre en communauté. Plus un clan est gros, plus ses membres sont forts. Et plus ils sont forts, plus ils veulent être nombreux. C’est un cercle sans fin. »
« Mais c’est super dangereux ! »
« Oui. C’est pour cela que les sorciers ont si peur des Vampires. Et des créatures magiques en générales… »
« Pardon ? »
« Rien. Le Vampire mord des gens pour agrandir son clan. Ils se forment de véritable famille comme ça. Ensuite, il faut savoir, qu’un vampire ne va jamais mordre un sorcier faible, ou un enfant. »
« Pourquoi ? »
« Lorsque l’un de ses descendants est tué, le vampire originel souffre. Du coup, ils ne veulent pas avoir d' « enfants » faibles. »
« Logique. Et concernant leur nourriture. Ils doivent boire du sang tous les combien de temps ? »
« C’est très variable. Mais on sait qu’un Vampire peut jeûner pendant plusieurs siècles. »
« Hein ? »
« Un Vampire, s’il ne boit pas de sang pendant un temps donné, généralement très long, va tomber dans une sorte de coma. Il va devenir tout sec, un peu comme une momie. Il est comme « mort ». Mais si tu vas arroser l’une de ces momies avec du sang, alors le vampire va s’imbiber d’hémoglobine, comme une éponge avant de « revenir » à la vie. »
« Gore. »
« Je ne t le fais pas dire. Et le pire c’est qu’après une période de jeûne, parfois très longue, le vampire a sacrément les crocs. C’est ce qui s’est passé avec la momie de Mérytrê-Hatchepsout »
« Oulà ! Qui ? »
« Mérytrê-Hatchepsout, traduisible par L’Aimée de Rê, Première parmi les Nobles Dames, est la grande épouse royale du pharaon Thoutmôsis III et la mère du pharaon Amenhotep II. Elle a vécu aux alentours de 1425 avant JC. Des archéologues moldus ont découverts un tombeau anonyme en effectuant des fouilles dans le désert. Ils l’ont ouvert et l’ont visité. C’était au début du siècle lorsque les gents faisaient ce qu’ils voulaient. Sauf que l’un des membres de l’expédition s’est blessé lors de l’ouverture du sarcophage. Et du sang est tombé sur la momie. »
« Laisse-moi deviner. La momie s’est relevée », déclara Sally en frissonnant.
« Ouaip. Et elle a vidé de son sang la dizaine de membres de l’expédition. Elle n’a laissé qu’un seul survivant, un Égyptien d’une dizaine d’années en lui ordonnant de prévenir le monde entier du retour de la Reine Mérytrê-Hatchepsout. »
« Ça va son égo ? »
« Le mioche a erré dans le désert deux jours avant d’être trouvé par des Touaregs, plus mort que vivant. Les autorités magiques égyptiennes se sont occupées du gamin, qui a subit un « oubliette » après avoir donné son témoignage. C’est uniquement grâce à ça qu’on sait ce qui s’est passé. »
« Et la Reine Mérytrê-truc ? Elle est devenue quoi ? »
« Elle s’est installée au Caire et a reconstruit un clan d’une petite huitaine de vampires et elle continue de troller les autorités sorcières égyptiennes en leur échappant à chaque fois. Sinon, il y a les Vampires français. Une sacrée bande d’allumés, si tu veux mon avis. Le Patriarche du plus gros clan est un ancien sorcier italien qui a émigré en France à la fin du XV ème siècle. Il est complètement taré, mais il tient ses descendants d’une main de fer. Les Français n’ont plus eu de problème avec les Vampires depuis que Léonard s’est installé chez eux. »
« Et en Angleterre ? »
« Quoi ? »
« Il y a des Vampires ? »
« Ça dépend. Tu veux la version ministérielle ou la vérité ? », répondit distraitement Megan.
« Les deux », répondit Sally – Ann, peu rassurée par les dires de sa camarade.
« Selon le Ministère de la Magie, il n’y a aucun clan Vampire sur le territoire. En réalité, il y a au moins trois clans dont le plus grand réside dans le métro londonien. »
« Ok, c’est flippant… Et c’est quoi le problème en… Il vient d’où ton journal ? »
« C’est un journal bulgare. En fait, le problème c’est que la Ruche des Carpates est de nouveau en activité. »
« C’est pas en Roumanie les Carpates ? »
« Pas que. La chaîne de montagne se déploie sur huit pays : l’Autriche, la Slovaquie, la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque, l’Ukraine, la Serbie et la Roumanie, mais la renaissance de ce clan déstabilise toute la région, y comprit la Bulgarie qui reste relativement proche », expliqua Megan.
« Mais pourquoi, cela inquiète tellement ? »
« La Ruche des Carpates fut l’un des clans vampires les plus puissants, si ce n’est le plus puissant. Il a été fondé par le voïvode Vlad III Basarab, prince de Valachie. »
« Valachie ? »
« La principauté de Valachie est un État européen historique. La Valachie est, avec la Moldavie et la Transylvanie, l’une des trois principautés médiévales à population roumanophone avec la Moldavie elle est l’une des deux principautés danubiennes et, par son union avec la Moldavie en 1859, elle est à l’origine de la Roumanie. »
« Ah… »
« Bref. Vlad III Basarab est surnommé l’Empaleur ou bien Drăculea, que tu peux traduire par fils du diable ou fils du dragon. »
« Ya un rapport avec Dracula ? »
« Oui. L’écrivain Bram Stoker, un sorcier né de moldu versé dans la nécromancie, a rencontré le Patriarche de la Ruche des Carpates et s’en est servi comme inspiration pour son roman épistolaire Dracula. »
« Stoker ne s’est pas fait bouffer ?
« Les Vampires ont souvent un extrêmement bon contrôle de leur soif de sang. Ce sont les Nosferatus qui ont des problèmes de contrôle. »
« D’accord… Mais tu peux reprendre du début, je suis pas certaine d’avoir récupéré tous les éléments importants. »
Megan sourit devant l’air piteux de sa camarade. La jeune Jones était passionnée d’histoire et de cultures étrangères. Elle avait quelque peu tendance à se laisser emporter lorsqu’elle parlait de choses qu’elle aimait.
« Ok. La Ruche des Carpates a été fondée par Vlad III. »
« Dracula. »
« Dracula, si tu veux. Le Patriarche s’est créé l’un des clans les plus puissants de la planète. On comptait notamment dans ses rangs Alžbeta Bátoriová-Nádasdiová, Élisabeth Báthory en anglais, dit la Comtesse Sanglante, le Chevalier Azzo de Klatka ou Mircalla, la comtesse de Karnstein. La Ruche faisait régner un régime de terreur dans la région jusqu’à sa disparition. »
« Mais s’ils étaient si puissants, comment ils ont pu disparaître ? »
« C’est là qu’on va parler un peu des Nosfératus. Vlad a mordu des sorciers, mais également des moldus. Ces moldus ont créé, parallèlement à la Ruche des Carpates une royauté. Les Nosfératus ont été gouvernés pendant très longtemps par un clan roumain. Un jour, un clan italien s’est rebellé contre le clan roumain. Les affrontements ont été particulièrement violents et ont déstabilisé toute la Transylvanie. »
« Je suppose que les Italiens ont gagné.
« Oui. Les Volatris, Volutés, Votrulés… Vo-quelque choses ont gagné et exterminé la branche moldue de la Ruche des Carpates. Cela a affaibli le clan sorcier, car même si les Vampires sont séparés des Nosfératus, la Ruche des Carpates était très proche de son alter-ego moldue. Les Sorciers en ont profité et ils sont tombés sur les vampires. »
« C’est plutôt une bonne chose non ? »
« Je ne sais pas. Les Vampires font partie de ce monde et je ne pense pas que ce soit à nous, simple humains de décider qui doit vivre, qui doit mourir. »
« Mmm, on parle de suceurs de sang, de prédateurs du genre humain. »
« Mouais… » marmonna Megan, guère convaincue par les arguments de Sally. « Le truc, c’est que l’ancien château de la Ruche est de nouveau grouillant d’activité. Cela inquiète énormément les différents gouvernements sorciers des régions limitrophes. »
« Pas cool. Et sinon, tu sais quoi d’autre sur les Nosfératus, mis à part le fait qu’ils ont une royauté ? »
Megan sourit et repartit dans ses explications. Elles passèrent une grande partie de la nuit, assises sur le tapis, devant la cheminée à parler.
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Percy était assis en tailleur sur son lit. Son dortoir était désert. Edward passait ses vacances avec sa sœur aînée en Thaïlande, Grant avait rejoint ses parents au Manoir Familial et Olivier allait fêter Yule avec la branche maternelle de sa famille.
Mais actuellement la solitude ne dérangeait pas Percy. Il était même heureux d’être seul.
Face à lui, posé sur l’oreiller, comme pour le narguer, se tenait un journal intime. Celui de Ginny.
Percy avait récupéré le journal de sa sœur, profitant que les Jumeaux jouent à la bataille explosive avec Ginny. Le préfet avait vu sa sœur noircir pages sur pages au cours de l’année. Il avait donc songé qu’il trouverait une explication à la détresse de Ginny dans les pages. Son emprunt était dont basé sur de très bonnes intentions.
Sauf que le journal n’avait que des pages vierges.
Le préfet avait songé initialement que Ginny avait arraché les pages. Le problème était qu’il n’y avait aucune trace de déchirure.
Percy avait fini par écrire dans le journal. Une simple phrase bidon. Le titre de son exemplaire de potion pour être précis. Et le journal avait absorbé l’encre avant de répondre que de son temps ce n’était pas ce manuel qui était utilisé.
Le Préfet avait bondi sous la surprise, manquant de tomber de son lit. Et depuis il réfléchissait. Son père lui avait toujours dit de ne pas faire confiance à quelque chose dont il ne savait pas situer le cerveau.
Ce journal tombait définitivement dans cette catégorie.
Le problème était que faire. Le plus sage serait d’aller voir un professeur. Mais Percy ne voulait pas placer sa sœur dans une situation difficile.
Du coup, Percy était dans une impasse. La seule chose dont il était certain, était qu’il ne rendrait pas le journal à Ginny.
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Terry faisait partie des rares élèves à être resté à Poudlard pour les vacances de Noël. Sur tous les dortoirs, ils étaient à peine une vingtaine à être là, dont un quart de Weasley.
Le Serdaigle n’était pas agoraphobe, il était juste guère à l’aise dans les milieux très peuplés tels le chemin de traverse, les concerts des Bizarr' Sisters ou encore le stade lors des matchs de Quidditch.
Du coup, il appréciait énormément de pouvoir se balader dans l’École vide.
Sa Grand-Tante avait également profité des vacances pour lui réexpliquer le dernier chapitre de métamorphose, mais surtout pour lui donner quelques cours sur la lecture d’aura.
Il y avait deux grandes catégories d’auras. Celles des êtres non magiques et celle des êtres magiques. La première catégorie regroupait entre autres les auras des moldus et des Cracmols, tandis que la seconde regroupait les auras des sorciers et des créatures magiques, centaures, sirènes, nymphes, etc.
La différence n’était pas toujours visuelle. La couleur, mis à part le noir qui était synonyme de mort, n’avaient aucune signification. Lorsque l’aura de Terry entrait en contact avec l’aura d’une autre personne, une flopée d’information surgissait dans la tête du jeune Serdaigle. Des informations qu’il aurait d’ailleurs parfois préféré ignorer.
Le fait était que Terry savait certainement connaître tout de ses camarades. Leurs points faibles, leurs points forts, leur filiation, les contrats magiques qu’ils avaient passé… tout.
Parfois c’était extrêmement gênant, parfois c’était vraiment utile.
Par exemple, Terry savait de manière certaine que quelque chose clochait avec la petite Weasley. Son aura était… brouillée à défaut d’un meilleur terme. Et très régulièrement, elle changeait de couleur violemment, passant d’un joli vert tendre à un orange malsain. De la même manière, lorsque Terry lisait l’aura de la Griffondore de première année, une profonde sensation de malaise le prenait, le poussant à fuir au maximum la jeune fille.
Il en avait parlé avec sa grand-tante. Minerva lui avait avoué ne pas s’être aperçue de ce problème. Entre les différents problèmes qu’elle devait gérer en tant que Professeur, directrice de Maison et Directrice Adjointe, elle n’avait malheureusement pas toujours le temps pour s’occuper correctement de ses griffondores. C’était d’ailleurs un problème qu’elle allait soumettre au Directeur lors de la prochaine réunion du Conseil d’Administration.
La professeure de Métamorphose promit cependant à son petit-neveux qu’elle allait se renseigner sur ce que Terry lui avait décrit. Peut-être que les parchemins de Lyam Ross, un trisaïeul de Minerva, contiendrait un élément de réponse…
Terry referma son livre et regarda par la fenêtre de l’alcôve dans laquelle il s’était installé. Dehors dans le parc, près du lac, il pouvait voir un petit groupe d’élèves engagés dans une féroce bataille de boules de neige. Et près des grilles de l’École, il y avait Hagrid escortant trois personnes.