
Un moldu à Poudlard
Blablabla : paroles télépathiques entre les jumeaux et/ou pensées
*/* Blablabla*/* langue des signes
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Un moldu à Poudlard
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« On doit faire quelque chose ! »
Harry regarda son frère avec lassitude. Ils avaient décidé de faire une réunion d’urgence après la pétrification de Miss Teigne. Non pas que la chatte du concierge leur manque mais le fait d’avoir un serpent géant contrôlé par un taré dans les couloirs n’était pas du tout une bonne chose.
« Je suis d’accords. Mais quoi ? Tom maîtrise le Basilik à travers Ginny. On est allé voir Luolé hier. Et tu sais très bien qu’elle ne peut pas aller à l’encontre d’un ordre de l’héritier de Serpentard, même si celui-ci est un putain de journal intime ! »
« On doit récupérer ce foutu journal de merde alors ! Neville sera Ok pour nous faire entrer dans sa Salle Commune. »
« Et puis quoi ? Les mecs ne peuvent pas aller dans les dortoirs des filles. Et je ne me vois pas agresser Ginny dans un couloir pour lui voler son journal. », grinça Harry.
Léo soupira avant de se vautrer sur leur canapé mental. Il n’avait pas non plus envie d’agresser une gamine pour la voler, même si c’était une belette junior.
« Une fois qu’on aura mis la main sur le journal, on aura deux Horcruxes en notre possession », déclara le Serpentard.
« Trois. Je sais où le diadème de Serdaigle. »
« Sérieux ? Ok. Le Week-end, c’est le match d’ouverture de la saison de Quidditch… Donc, dans deux semaines, on va chercher ce foutu diadème et on le planque avec la bague ! », annonça Léo avec un grand sourire. « Le plan « Purée » va faire un bond gigantesque en avant. »
Harry ricana devant ce nom de plan pourri. Léo avait vraiment une imagination de merde ! Mais sinon il avait raison. Le plan Purée qui concernait la récupération et la destruction des Horcruxes allait faire un saut de géant !
Une fois la bague, le journal et le Diadème en leur possession, il ne resterait plus que le médaillon et la coupe à trouver. Nagini n’était devenue un Horcruxe qu’en 1996 et eux-mêmes n’en étaient plus depuis longtemps !
Si la Coupe de Poufsouffle était complètement hors d’atteinte, (Harry ne tenait pas particulièrement à cambrioler à nouveau Gringotts) le médaillon serait très rapidement entre leurs mains. Aussi terrible que ce soit à dire, il leur suffisait d’attendre que Walburga Black passe l’arme à gauche pour pouvoir récupérer le médaillon.
« Au fait, tu as eu la réponse de Black ? », demanda Harry.
« Oui. Elle possède bon nombre d’injures très imagées. Je ne pensais pas qu’elle le prendrait si mal. »
Harry ricana. Les jumeaux avaient envoyé une revue moldue concernant les traitements contre le cancer à la vieille dame. Dire que cela l’avait énervée était, de loin, un euphémisme ! Elle préférait mourir que d’avoir affaire à des moldus. Elle était peut-être contre le Seigneur des Ténèbres, ce n’était pas pour autant qu’elle accepterait de côtoyer de la vermine !
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Héméra était assise, silencieuse, travaillant sur son devoir de sortilège. À ses côtés Luna étudiait sa métamorphose. La plus jeune Malfoy était tendue. Les disparitions des affaires de son amie n’avaient pas cessé. Héméra avait donc pris son courage à deux mains et était allée voir Hermione Granger.
La Sixième année intimidait particulièrement la petite blonde. Mais elle avait réussi à lui expliquer le problème sans trop bafouiller, ni même devenir rouge comme un coquelicot. Mère aurait été fière.
Et depuis Héméra attendait. Elle avait parlé au Dragon de Serdaigle trois jours auparavant et celle-ci n’avait toujours rien fait. Cet état de fait ennuyait vraiment la cadette Malfoy.
« Hum, hum, votre attention s’il vous plaît. »
Le duo de demoiselles blond platine relevèrent la tête de leur devoir. Hermione Granger, en jean et tunique rubis venait de grimper sur une table et venait d’attirer l’attention de tous ceux présents dans la salle commune.
« Qu’est-ce que tu fous Granger ? »
« J’attire l’attention de tous car j’ai un message de la plus haute importance à faire passer. Donc maintenant, vous allez m’écouter ! »
Le silence tomba dans la salle commune et chacun leva la tête vers la Sixième année qui jouait négligemment avec la baguette.
« Nous ne sommes pas de Poufsouffle », commença Hermione. « La Loyauté ne fait pas partie du descriptif de notre Maison… Cependant, ce qui se passe dans nos dortoirs est INTOLÉRABLE ! »
Héméra sursauta au cri de la jeune femme frisée.
« Il n’est pas normal que les affaires de nos aiglons disparaissent dans leur dortoir, dans notre salle commune, dans notre Tour ! Il est évident que seuls des Serdaigles ont pu faire cela. »
« Et pourquoi ? Il y a bien tes frères ou ton copain, qui viennent. Ceux peuvent être eux les coupables ! »
Hermione fusilla du regard l’imprudent qui avait ouvert la bouche.
« Oui. Ce pourrait être le cas. Dit Hermione. Sauf que je vois mal Harry ou Léo voler les affaires de leur amie d’enfance… Et je doute que Marcus veille me mettre en colère… D’ailleurs, personne ne souhaite me mettre en colère.
Héméra frissonna en entendant le ton absolument glacial de la sixième année. Puis elle enregistra les paroles de son aînée. »
« Luna ? Tu… »
Cependant, un ricanement coupa la cadette Malfoy avant qu’elle ne finisse sa question. Eddie Carmichael, un troisième année qui n’avait pas sa langue dans sa poche ne semblait pas vraiment impressionné par la menace.
« Tu sais Carmichael », commenta Hermione avec un ton doucereux, « mon surnom n’a pas été volé. Questionnez vos aînés si vous doutez de ma colère… Tu ne m’as jamais vu énervée, mais cela peut s’arranger. »
Jason Samuels, le parrain de Eddie, bâillonna rapidement son filleul avant qu’il ne fasse une connerie. Très grosse connerie. Serdaigle n’avait pas vu une des fameuses colères du dragon depuis trois ans et personne ne voulait revivre ça.
« Le fait est que si les affaires volées ne reviennent pas à leur propriétaire d’origine, je ne serais pas ravie et que cette affaire remontera à notre Directeur de Maison, voire au Directeur Dumbledore. »
« Le vol n’est pas admis à Poudlard, pas plus que les tentatives d’intimidations, de harcèlements ou de racket », rajouta Margaret Julia, la Préfète de Septième année.
Héméra sourit. Le Dragon avait agi. Les choses allaient s’arranger. Elle le sentait. Ou sinon, cela serait la guerre !
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Su était perplexe. Elle venait de finir de lire la légende de la Chambre des Secrets dans l’Histoire de Poudlard.
Cette pièce, supposément construite par Salazard Serpentard était censée accueillir un monstre doit le devoir était d’accomplir la « noble tâche » de tuer tous les enfants de moldus du château. Seuls devaient rester les Sang-Purs.
Cela avait fait tiquer la Serdaigle. Quels sorciers aujourd’hui pouvaient se vanter de ne pas avoir du sang de moldus dans les veines ? Par le caleçon de Merlin, même les Malfoy devaient avoir un moldu ou deux dans leur arbre généalogique !
S’il y avait bel et bien un monstre dont la mission était d’éliminer tous ceux n’étant pas des Sang-Purs, alors le château allait très vite être dépeuplé… Et très vite !
« Dit, Harry, tu y crois, toi à cette histoire de Chambre des Secrets ? »
Le Poufsouffle releva la tête de son ouvrage de rune. Le Survivant avait la manie de lire des dictionnaires de runes lorsqu’il s’ennuyait. Il était étrange.
« Bien sur ! D’ailleurs, l’entrée est dans les toilettes des filles, au deuxième étage. »
Su cligna des yeux stupidement tandis que Sally-Ann éclatait d’un rire moqueur.
« Si elle était vraiment là, tu ne penses pas que quelqu’un l’aurait trouvée petit génie ? »
« Non. Il faut donner un mot de passe en Fourchelangue pour entrer. »
Su secoua la tête avant de se lever pour aller ranger l’Histoire de Poudlard. Elle entendit vaguement Sally déclarer que Harry avait un grain et celui-ci répondre qu’il était parfaitement sain d’esprit et qu’il voudrait bien avoir la paix pour traduire ce foutu poème épique !
La Serdaigle d’origine chinoise se faufila entre les rayonnages en silence. Elle aimait bien Sally, mais il fallait avouer que la Poufsouffle était bruyante ! Il était d’ailleurs étonnant que Madame Pince ne lui en ait pas fait la remarque… Sauf si Harry avait dressé une bulle de silence autour de leur table… Mouis, c’était définitivement quelque chose que le Survivant pouvait faire, même si le sort était appris seulement en quatrième année.
Quel dommage qu’Harry ne soit pas à Serdaigle ! Avec lui et Léo, les Aigles auraient eu la Coupe de manière certaine !
« Weasley ! », interpella Su en voyant la petite Griffondore s’éloigner.
La Serdaigle, son exemplaire de l’Histoire de Poudlard sous le bras, attrapa le parchemin qui traînait sur la table et rejoignit la Première année qui s’apprêtait à quitter la Bibliothèque.
« Ginny, c’est ça ? »
La petite rouquine hocha la tête de manière affirmative.
« Tiens, tu avais oublié ton devoir sur ta table », déclara gentiment la Serdaigle en lui tendant le parchemin oublié.
La Griffondore balbutia un petit merci en rougissant. Su remarqua alors le teint quasi cadavérique de la plus jeune ainsi que les immenses et très sombres cernes qu’elle avait sous les yeux.
« Tu as l’air malade. Tu devrais aller voir Madame Pomfresh, elle pourra te donner des potions si tu te sens pas bien ou si tu as du mal à dormir », conseilla Su.
La Griffondore hocha de nouveau la tête de façon affirmative avant de tourner les talons. Elle avait vraiment l’air malade et épuisée. Même sa démarche était lasse et traînante !
Su pinça les lèvres. Pourquoi donc les préfets de Griffondores ne s’étaient-ils pas occupé du cas de la petite Weasley ? Il était commun, aussi bien chez les Aigles, chez les Serpents et chez les Blaireaux que les préfets surveillent du coin de l’œil la santé de leurs compatriotes afin de les envoyer, parfois manus militari, chez l’Infirmière si la situation le nécessitait !
La Serdaigle posa son livre sur son étagère avant de rejoindre Harry et Sally-Ann qui étaient toujours en train de se chamailler.
C’était décidé, elle allait demander à Padma de demander à Parvati de garder un œil sur la petite Weasley. Il ne faudrait pas que la petiote fasse un burn-out ou une dépression !
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L’ambiance était totalement survoltée dans les gradins. Héméra, les joues peintes en vert, un haut de forme argenté visé sur le crane, hurlait et sautait en rythme avec les autres. Elle ne connaissait absolument pas le chant crié par les supporters, mais il n’était pas très compliqué, ni à apprendre, ni à chanter.
« Pooo ! PoPo ! Po ! PoPo ! Pooo ! »
La marée verte et argent sautait en cœur le poing levé faisant trembler avec force les gradins, faisant vibrer toutes les tribunes.
Luna, les cheveux intégralement verts, agitait une écharpe verte et argent et sautillait sur place. Les deux Serdaigles supportaient l’une son frère, l’autre son ami. Elles avaient rejoint le coin des serpentards dans les tribunes lorsque Harry Potter les avaient rejointes.
Héméra avait à peine eut le temps de saluer son référent d’escalade avant que celui-ci, complément survolté ne traîne les deux premières années vers le coin « maquillage » de la tribune. C’était là que Héméra s’était fait peinturlurée aux couleurs de la maison de son frère.
Un gigantesque drapeau vert sur lequel serpentait un serpent d’argent avait été tendu entre deux tribunes. A chaque but marqué par les verts et argents le serpent peint s’agitait en sifflant tandis que la tribune explosait en un « Oléééé ! » phénoménal.
« Luna, on va faire une ola, tiens-toi prête », cria Hermione Granger.
La Serdaigle, aux couleurs de Serpentard faisait partie des gens qui lançaient les sortilèges de couleurs sur les supporters volontaires.
« C’est quoi une ola ? », demanda Héméra en criant à son amie.
« C’est une grande vague ! Regarde, elle arrive ! »
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Lucius ne savait pas comment réagir devant cette débauche de sentiments…
Son regard oscillait entre le jeu et les tribunes des Serpentards. Les verts argents avaient la réputation d’êtres froids et fourbes et les beuglements de joie montant des gradins cassaient cette image traditionnelle.
« Ils sont toujours ainsi ? », demanda finalement Lord Malfoy à son ami.
Severus Snape ricana.
« Non, là, ils sont calmes. »
Et effectivement les supporters étaient calmes. Comparativement à la finale de l’an dernier que Serpentard avait remporté, ils étaient vraiment calmes.
Lucius cacha comme il put son trouble et se félicita mentalement de l’absence de sa femme. Les parents des joueurs étaient toujours invités aux matchs de leurs enfants. Narcissa avait dû décliner l’invitation à cause d’une sortie prévue depuis longtemps avec Lady Zabini.
Si elle avait été ici, Lucius était persuadé qu’il aurait dû aller la chercher au milieu de la masse grouillante d’élèves barbouillés de peinture. Son épouse était une véritable fanatique de Quidditch durant ses années à Poudlard et même si elle s’était calmée, ce trait-là de son caractère ne s’était, malheureusement, pas effacé.
Le score était de 50 à 10 en faveur de Serpentard lorsque Draconis marqua un nouveau but. Les gradins explosèrent de joie tandis que certains supportèrent bondissaient sur leurs pieds en levant les bras avant de se rasseoir lorsque leur voisin immédiat reproduisait leurs mouvements
Sous les yeux effarés de Lucius le phénomène, telle une onde monstrueuse, se déplaça à travers la tribune verte et argent avant de revenir tandis que le stade résonnait d’un puissant « Oohlaaa ! ».
« Ils sont fous. »
« Non, juste impliqués dans le match. »
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Marc éclata d’un rire heureux lorsque l’équipe de son fils marqua un nouveau but.
La présence du moldu avait fait tourné quelques têtes, mais avisant la présence du Dragon de Serdaigle aux côtés de l’étrange adulte, aucuns élèves n’avaient fait de commentaires. Les Granger avaient reçu une invitation à voir le match de leur fils quelques jours plus tôt. Le dentiste avait immédiatement déplacé ses rendez-vous afin d’avoir sa journée de libre.
Pétunia avait décliné l’invitation. Elle ne voulait pas aller à Poudlard. L’école était bien trop associée aux souvenirs de Lily et de ses erreurs avec sa sœur pour qu’elle soit à l’aise avec l’idée d’y mettre les pieds.
Severus était venu chercher Marc en début de matinée avant de le laisser avec sa fille. Normalement le dentiste aurait dû être dans la tribune des professeurs avec les autres parents, mais il avait préféré suivre sa fille dans les gradins étudiants. Et il ne regrettait absolument pas sa décision.
Il était d’ailleurs très fier d’avoir eut l’idée d’amener plusieurs de cornes de brumes à air comprimé. Au début les gamins à qui il les avait passé avaient été perdus. Mais après une petite explication sur leur fonctionnement, le stade n’avait plus arrêté de résonner du bruit des klaxons.
Mais le meilleur restait quand même l’idée lumineuse de Colin de faire chanter « Seven Nation Army » à l’ensemble des supporters. Lorsque le groupe The White Stripes avait sorti cette chanson, ils ne devaient certainement pas s’attendre à ce qu’elle soit réutilisée comme chanson de stade.
« Pooo ! PoPo ! Po ! PoPo ! Pooo ! »
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« Potter a attrapé le Vif d’Or, Serpentard gagne. »
Harry sourit narquoisement en entendant le ton parfaitement dépité de Lee Jordan. Le Griffondore ami des Jumeaux Weasley ne devait que moyennement apprécier la défaite des Lions. Harry n’était pas parfaitement partial, mais Léo avait joué vraiment très bien. L’Attrapeur adverse n’avait aucune chance !
Le Survivant, accoudé contre la rambarde des tribunes se mit sur la pointe des pieds pour tenter d’apercevoir son père et sa sœur dans la foule. La venue de Marc avait été une surprise agréable. Il avait hâte de le retrouver et de lui faire visiter l’École.
« Attention ! »
Le cri fit se retourner Harry au moment même où un choc brutal l’expulsait hors de la tribune. Le Poufsouffle se sentit tomber. Il remarqua avec une effroyable précision les regards horrifiés de ses condisciples. Il voyait Su et Sally tendre leurs mains vers lui en criant. Du moins, il supposait qu’elles criaient d’après leurs bouches grandes ouvertes. Dommage que le sifflement de l’air dans ses oreilles l’empêche d’ente…
POM !
Le choc avec le sable lui coupa le souffle avec une extrême violence. Harry gémit sous la douleur avant d’écarquiller les yeux et rouler sur le côté. Une gerbe de sable explosa lorsque le cognard s’écrasa avec force à l’endroit précis où s’était tenue la tête du Survivant une fraction de seconde avant.
« Reducto ! »
Harry soupira de soulagement en voyant la balle de Quidditch imploser sous le sort d’Hermione. Heureusement que sa sœur était là…
« Merde ! », jura Harry lorsqu’une douleur fulgurante fusa dans sa jambe lorsqu’il tenta de se relever.
À tous les coups, c’est cassé, songea le Poufsouffle.
« Ça va Harry ? », demanda Léo en sautant de son balai.
*/* Pas vraiment, mais on peut difficilement faire pire. */* signa Harry toujours allongé sur le dos.
« Ne t’en fais pas Harry, je vais arranger ce bras en un instant ! »
En fait si, les choses peuvent empirer !, paniqua le Survivant
« Non, pas vous », dit Harry avec effroi en voyant son professeur honni s’agenouiller à ses côtés un grand sourire aux lèvres.
« Oh, pauvre garçon, il ne sait plus ce qu’il dit ! », déclara Lockard en sortant sa baguette.
« Professeur éloignez-vous de mon frère ! », ordonna Léo d’une voix froide.
« Tu ne sentiras absolument rien », continua le professeur à la chevelure dorée en ignorant de façon magistrale l’intervention du Serpentard.
« Professeur », commença Marcus.
« Brackium Emendo ! »
Harry hoqueta de stupeur et de douleur mêlées lorsqu’il sentit tous les os, TOUS les putains d’os de sa jambe, l’intégralité de tous ses trente putains d’os ! Disparaître ! D’un coup !
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« Il a gagné en souplesse ! IL A GAGNE EN SOUPLESSE ! CE… CE… CE TYPE A AGRESSE MON FILS ET TOUT CE QU’IL TROUVE À DIRE C’EST IL A GAGNE EN SOUPLESSE ! »
Harry grimaça en entendant la « douce » voix de son père. Le Survivant n’avait jamais vu Marc véritablement énervé. Dans le couple, c’était Pétunia qui était la plus énervée et la plus susceptible de crier. Pour que Marc se mette à hurler, il était vraiment, vraiment poussé à bout.
« Monsieur, calmez-vous. »
« NON ! MON FILS A ÉTÉ MIS EN DANGER DANS CETTE ÉCOLE ET PIRE QUE CELA ! AGRESSÉ PAR UN DE SES PROFESSEURS ! »
Oh, qu’il était bon d’avoir une famille pour prendre soins de soi, pensa furtivement Harry en souriant.
« Je vais vous attaquer en justice pour cela ! » déclara Marc à son interlocuteur d’une voix qui charriait des glaçons.
« Vous ne pouvez pas, vous… »
« Ah Monsieur Potter ! Vous voilà réveillé ! »
Harry maudit l’infirmière qui le coupait dans son écoute.
Madame Pomfresh le gava de diverses potions toutes plus immondes les unes que les autres. Elle repartit ensuite d’un pas vif vers son bureau.
« Ça va gamin ? »
Le Survivant sourit doucement à Marc. Le dentiste avait encore des bandes vertes et argents peintes sur les joues et plusieurs klaxons dépassaient des poches de son manteau brun.
« Ça peut aller. »
« Je te jure que cette histoire n’en restera pas là. Ta mère va en entendre parler. Et nous allons porter plainte », déclara le moldu avec un sourire carnassier.
Harry frissonna. Lockard allait s’en prendre tellement plein les dents !
« Mais… Mais… Vous allez pouvoir le faire ? Je veux dire… avec la magie et tout ça… »
« Tu connais Pétunia. Elle ne lâchera pas l’affaire. Elle serait capable de mettre le monde sorcier à feu et à sang, juste pour avoir la tête de ton prof… Et je suis certain que Severus et Alice aideront avec plaisir. Je pensais que Sev allait finir par percer la tête de Lockard avec la force de son regard ! »
Harry serra la main de l’homme qui était devenu sa référence paternelle. Marc sourit en voyant son plus jeune fils s’endormir avec un sourire apaisé. L’Infirmière qui semblait très compétente l’avait prévenu qu’elle avait donné du somnifère au garçon afin qu’il dorme lorsque ses os se reconstruiraient.
Le dentiste sortit de l’infirmerie et trouva, juste derrière la porte, Hermione, Léo et d’autres élèves jouant eux aussi au Quidditch d’après leurs vêtements.
« Comment il va ? »
« Il dort. Madame Pomfresh a dit que vous pourriez le voir demain. »
Les élèves hochèrent la tête avant de laisser la famille ensemble.
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La très désagréable sensation d’être observé vint titiller Harry. Le Survivant ouvrit brusquement les yeux et se redressa sur son lit raide comme un piquet, sa baguette en main une malédiction pas vraiment blanche sur le bout de la langue.
« Coucou. »
Deux gros yeux verts globuleux luisaient faiblement dans la lueur des rares chandelles-veilleuses de l’Infirmerie. Harry retint in-extrémiste son sort en voyant l’Elfe de Maison debout sur son lit. Le Survivant maugréa dans sa barbe. Il avait manqué de décapiter l’esclave des Malfoy à l’aide de l’un des sorts favoris d’Harmony. La Mage Guerrière avait vraiment eu une très mauvaise influence sur lui !
« Dobby ! Mais qu’est-ce que tu fais là ?! »
« Harry Potter aurait dû écouter Dobby ! Harry Potter aurait dû retourner chez lui après avoir raté le train ! »
Le Survivant grimaça.
« Des élèves ont failli être renvoyés à cause de toi Dobby ! », s’exclama Harry en songeant aux frères Weasley et à la très fameuse beuglante de leur mère. Molly avait vraiment une sacrée voix !
« Je sais ! Mais Harry Potter doit retourner chez lui ! Dobby pensait que son cognard suffirait pour que Harry Potter comprendrait… »
« Parlons en de ton cognard ! J’ai été blessé ! Et si d’autres élèves aient eux aussi été blessés !? »
« Dobby est plus qu’affligé », gémit l’Elfe de Maison. « Dobby a dû se repasser les mains », déclara-t-il en agitant ses longs doigts couverts de bandages.
Harry grogna avant d’attraper l’Elfe par le col de sa taie d’oreiller. Le Poufsouffle secoua quelque peu Dobby en lui intimant de ne plus jamais essayer de lui sauver la vie tandis que de son côté la créature expliquait qu’il était impératif que Harry soit sauf car il était un symbole et un espoir pour les créatures magiques. Que depuis la disparition de « Vous-savez-qui », les conditions de vie des Elfes de Maison mais aussi d’autres espèces magiques s’étaient améliorée et que…
Un bruit dans le couloir interrompit brusquement le débat houleux. Une lumière s’alluma dans le couloir. On venait !
« Écoutez-moi. Des choses épouvantables vont bientôt se produire à Poudlard maintenant que l’histoire est sur le point de se répéter ! », murmura Dobby avant de s’effacer comme un mirage.
Harry jura en Fourchelangue. Encore une mauvaise habitude. Mais cette fois, il l’avait prise avec Léo. Il se rallongea dans son lit, glissant rapidement sa baguette dans la manche de son pyjama.
Il écouta la discussion entre les Professeurs Dumbledore, McGonagall et Madame Pomfresh. Deux élèves avaient été pétrifiés ! Et les professeurs étaient extrêmement inquiets. Lorsque l’infirmerie retrouva sa tranquillité, Harry se redressa sur son lit et lança un lumos modifié.
Une petite sphère de lumière dorée se forma au bout de la baguette de houx avant de s’en détacher. Elle flotta doucement jusqu’aux lits où avaient été allongés les deux élèves. Louis Stebbins, un Poufsouffle de cinquième année qui jouait souvent aux échecs dans la Salle Commune et Patricia Stimpson, en quatrième année, à Griffondore avec qui Harry faisait de l’escalade.
C’était McGonagall, lors de sa ronde qui avait trouvé les deux élèves, mains dans la main, pétrifiés en face du Miroir Trouble du quatrième étage.
Harry se rallongea en silence après avoir éteint la sphère de lumière. Maintenant, il savait avec qui sortait Louis. Le pari numéro 73 allait prendre fin. Dommage que cela aille de pair avec deux pétrifications.
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« Est-ce vraiment sérieux ? Je veux dire… Avec le monstre qui rode… »
Pénélope Deauclaire se tourna vers Justin avec un air contrit.
« Si la peur nous empêche de vivre alors ceux qui sont à l’origine de cela auront gagné ! Et puis c’est ce que Louis aurait voulu. Le Projet lui tenait tellement à cœur ! »
Justin acquiesça à ces sages paroles avant d’aller, d’un pas décidé vers le buffet. Il était peut-être un Poufsouffle, ce n’était pas pour autant qu’il laisserait la peur le statufier !
La préfète de Serdaigle observa le couloir avec un rien de tristesse.
Le couloir englouti de l’aile Ouest était enfin terminé !
Depuis huit ans plusieurs dizaines d’élèves s’étaient relayés afin de transformer ce qui était un simple couloir inondé suite à un effondrement en véritable piscine !
Ils avaient lutté contre le froid, les algues, les Strangulos, les effondrements et le désespoir. Et ils avaient triomphé !
Le couloir joliment carrelé de mosaïques bleues et blanche s’élargissait en une large salle au centre de laquelle se tenait la piscine. Cette dernière qui avait été creusée naturellement par l’effondrement de terrain avait une forme de patatoïde écrasé.
Ses bords et son fond avaient été intégralement couverts de carreaux blanc. Une frise représentant diverses créatures marines, aussi bien magiques que moldues en cintrait le pourtour à mi-profondeur.
Les constructeurs n’avaient voulu favoriser aucune maison. Le choix des couleurs avaient donc été particulièrement ardus. Mais finalement, ils avaient opté pour un violet pastel très clair qui satisfaisait tout le monde.
Au plafond pendait une large bannière sur laquelle avaient été représentés les animaux de chaque Maison. Le Lion, le Serpent, le Blaireau et l’Aigle entouraient un grand dragon blanc endormi ainsi que la devise de l’École : Draco dormiens nunquam titillandus.
« Et elle est chaude ? », demanda une petite Serpentard de Première année avec curiosité.
Pénélope pouffa de rire. La question du chauffage avait été particulièrement complexe à régler. Les Bâtisseurs avaient fait appel aux Elfes de Maison pour cela. Les petites créatures avaient été ravies de les aider.
Les Elfes avaient relié la piscine au réseau de canalisation de l’École et avaient contribué à la construction du système d’assainissement et de renouvellement de l’eau du bassin. Ils avaient également permis la création de douches et de vestiaires, un petit détail oublié par la première génération de Bâtisseurs.
Il y avait également plusieurs runes, gravées dans une partie des carreaux, qui servaient à maintenir la propreté et la température de l’eau.
Ce foutu couloir avait nécessité une quantité de travail colossal et Pénélope était émue de le voir terminé. Elle regrettait seulement que Louis, qui avait fait partie des travailleurs les plus acharnés, ne puisse par célébrer cette victoire avec eux.