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Xenophilius fit se poser le gâteau avec délicatesse sur la table. C’était un gros gâteau recouvert de crème fouettée et de violettes en sucre. On aurait pu le prendre pour un gâteau normal, si les décorations ne clignotaient pas et si les bougies n’étaient pas en train de danser.
Lorcan et Lysander ouvrirent de grands yeux émerveillés tandis que Pandora, Luna, Léo et Harry chantaient un « Joyeux anniversaire » entraînant.
Aujourd’hui les jumeaux Lovegood fêtaient leur trois ans. La petite famille et leurs invités avaient, pour l’occasion, décidés de manger dehors. La table avait été installée à l’ombre d’un pommier sauvages courbé par le vent, tout prêt de buisson étranges couverts de fruits ressemblant à de gros radis orange et loin des prunes dirigeables.
Les petits frères de Luna soufflèrent leurs bougies puis se jetèrent sur leurs cadeaux.
Lorcan et Lysander avaient été les fils de Luna dans la dimension précédente et les voir ici comme frère de son amie avait surpris Harry. Finalement, du peu qu’il les avait côtoyés, les jumeaux étaient assez semblables des deux cotés.
Deux visages encore ronds, des yeux d’un bleu très pâle et des cheveux blond dorés plus foncés que la chevelure platine de Luna.
Les deux enfants grimpèrent sur le fauteuil de leur mère pour lui faire un câlin, tandis que Xenophilius s’attaquait à l’opération délicate qu’était le découpage du gâteau. Pandora Lovegood avait été victime d’un accident de potion à peine un an après la naissance de ses fils.
Son laboratoire avait explosé violemment. Elle aurait pu en mourir. Elle avait d’ailleurs failli en mourir. Mais elle avait eu de la chance. Au lieu de perdre la vie, elle n’avait perdu « que » l’usage de ses jambes. Un vieil avertissement délivré par un garçonnet blond lors d’un voyage du couple en Espagne avait sauvé la vie de la mère de famille.
Harry planta sa cuillère dans sa part de gâteau. Il avait vraiment l’air bon…
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La chambre aux murs vert d’eau était toute ronde. D’un côté il y avait un lit recouvert d’un pardessus représentant le Falcon Millénium et un bureau bien ordonné, de l’autre un moelleux tapis bleu et une bibliothèque remplie aussi bien d’ouvrages sorciers que moldus.
Accrochés aux murs, divers photos accueillaient les visiteurs. La plus grande représentait les cinq membres de la famille Lovegood. Ils transpiraient le bonheur sous un grand ciel d’été. Cette photographie était entourée de plusieurs autres clichés un peu plus petits.
Harry retrouva des portraits de Léo, de Hermione, de Dudley et de lui, mais aussi de Neville et Ginny Weasley. Écrit d’une très belle écriture calligraphiée en peinture dorée, il y avait noté « Les gens que j’aime ».
Le Survivant fut sorti de sa contemplation par un bruit d’explosion. Assis en tailleur sur le lit, Léo venait de voir ses cartes lui exploser au visage ce qui fit rire Luna.
La scène remplit le cœur d’Harry d’un grand élan d’affection. La Serdaigle était différente de celle qu’il connaissait de sa première réalité. Elle était plus ouverte, moins lunatique. Ici sa mère n’était pas morte. Ici elle avait deux petits frères aussi espiègles qu’adorables. Ici elle avait été heureuse avant Poudlard.
Harry sauta sur le lit et attrapa les cartes pour les mélanger et les redistribuer.
« C’est comment Poudlard ? », demanda Luna en attrapant son paquet.
« Magnifique. Le Château est rempli de secrets et de magie, on y vit une aventure perpétuelle », répondit Harry faisant pouffer Léo qui suivait la conversation sur son parchemin.
« Et les élèves, les professeurs, les cours ? », questionna son amie, des étoiles dans les yeux.
Les jumeaux lui parlèrent du Plafond enchanté de la Grande Salle, du Professeur McGonagall qui pouvait se transformer en chat, de Severus Rogue qui traumatisait les Griffondores. Ils lui racontèrent les Grandes Batailles de la promotion d’Hermione, de l’ambiance survoltée des matchs de Quidditch et de la vue magnifique que l’on avait depuis le haut de la Tour de Serdaigle.
Léo lui parla de son projet de club de théâtre, Harry de l’escalade. Ils évoquèrent le club de musique avec le Professeur Flitwick, les fous furieux qui essayaient encore et toujours de transformer le couloir inondé en piscine ou les basketteurs qui seraient bientôt suffisamment nombreux pour organiser un tournoi InterMaison.
Luna les écoutait, happée par leur récit. Elle avait tellement hâte d’être le premier septembre et d’aller à Poudlard. Elle voulait découvrir dans quelle maison elle allait être répartie, elle voulait explorer le château, nager dans le Lac, visiter la Forêt Interdite en cachette, assister à l’une des fameuses Bataille des 76, voir s’énerver le Dragon de Serdaigle. Elle voulait rencontrer de nouvelles personnes et se faire de nouveaux amis.
Elle voulait déjà être là-bas !
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« Et si on continue par là, on arrive à un ruisseau où l’on peut pécher des bullbabilles », expliqua Luna en pointant du doigt le petit sentier qui descendait la colline.
La jeune fille avait pris soin de bien articuler et de se mettre face à Léo afin que celui-ci puisse correctement lire sur ses lèvres. Le Serpentard acquiesça d’un signe de tête. Luna tourna sur elle-même, faisant virevolter sa robe légère en coton rouge.
Elle pointa deux autres directions en déclarant que en les suivant on tombait respectivement sur les maisons des Diggory et des Faucett.
« Et par là, c’est chez Ginny ! », s’exclama Luna avec un grand sourire avant d’attraper les mains de Léo et Harry et les tirer derrière elle en sautillant.
Le Survivant sourit grandement. Il allait revoir les Weasley et le Terrier ! La famille de rouquins lui avait manqué. Vraiment manqué. Ils avaient été une famille d’adoption pour lui, et même lorsqu’il avait rompu avec Ginny, il avait toujours été accueilli avec chaleur dans cette maison.
Harry se jura qu’il allait tout faire pour recréer des liens avec la famille Weasley. Il ne l’avait pas fait avant pour plusieurs raisons bonnes et moins bonnes. La première et principale était qu’il ne savait tout simplement pas comment aborder Ron.
Ronald Weasley n’était pas son ami, ils n’avaient pas volé dans une voiture jusqu’à Poudlard ensemble, il ne l’avait pas accompagné dans une tentative de sauvetage suicide au Ministère de la Magie, il n’avait pas passé un an à chasser les Horcruxes avec lui, il n’avait pas vu sa famille se faire déchirer par la Guerre, il n’avait pas épousé Hermione, il n’était pas devenu papa d’une magnifique petite Rose… Non, ce jeune Ron n’était pas SON Ron et Harry n’avait pas su comment agir avec lui.
La seconde raison était toujours liée à Ron. Harry était parfaitement lucide sur le caractère de son ami d’enfance. Le sixième fils Weasley n’était pas très… ouvert d’esprit dans sa jeunesse. À cause de cela, Harry doutait fortement que Ron devienne facilement l’ami d’un élève d’une autre Maison, même s’il était le Survivant.
La troisième et dernière raison avait été le manque d’interaction entre les Poufsouffles et les Griffondores. Ils n’avaient qu’Astronomie en commun !
Mais cette année, Harry comptait se rapprocher de son ancien meilleur ami !
Le trio arriva bientôt à proximité d’un champ bordé d’une haie sauvage. Luna se faufila entre deux arbustes après avoir fait signe à ses amis de la suivre. Léo esquissa un sourire en sentant la barrière anti-moldu glisser sur sa peau. Il y avait des sorciers derrière cette haie !
« Coucou ! », chantonna Luna en s’approchant en sautillant d’un trio de sorciers roux.
« Bonjour Luna. Comment vas-tu depuis la dernière fois ? »
« Très bien Charlie ! Voici Léo et Harry, mes amis », expliqua la petite sorcière blonde au jeune adulte.
Les jumeaux serrèrent les mains de Charlie, Fred et Percy avant de lever leurs yeux vers le ciel. Juchés sur des balais, Ron et George volaient à la poursuite des pommes rabougries que leur lançait Ginny.
Voyant leurs yeux remplis d’étoiles, Charlie proposa aux Jumeaux d’essayer après. Ils acceptèrent avec joie tandis que Luna s’asseyait dans l’herbe aux côtés de Percy qui avait été traîné hors de sa chambre par son aîné.
L’après-midi passa rapidement entre les vols en balais, les éclats de rire, les blagues de Forge et Greg, les commentaires de Luna et une grande partie de bataille explosive à neuf.
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Allongé dans son lit, Léo observait le plafond en silence. Il était à peu près deux heures du matin et il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Harry n’avait pas eut le même problème et le mouvement lent et profond de sa cage thoracique prouvait qu’il était profondément endormi.
Le Serpentard se retourna une énième fois sur son matelas en soupirant. Il pensait à bien trop de chose pour réussir à dormir ! Leur après midi avec les Weasley avait été riche en découvertes.
Déjà, Léo avait pu voler ! Cette activité, dont Madame Bibine l’avait injustement privé l’an dernier, lui avait affreusement manqué. Il aimait toujours autant sentir le vent fouetter son visage, sentir l’accélération nerveuse du balai et filer à grande vitesse à la poursuite des balles.
Avec Harry, ils s’étaient amusés à faire quelques figures sur les balais des frères Weasley. C’étaient des balais de batteurs et non pas d’attrapeurs, ils étaient moins nerveux et beaucoup trop stable au goût de Léo, mais ils s’étaient tout de même bien amusés.
Et puis les Potter avaient fait la rencontre de Charlie. Le deuxième fils Weasley, parti étudié les dragons en Roumanie, les avait aidés à faire sortir Norberta de Poudlard quelques mois auparavant.
Les autres enfants Weasley avaient été choqués d’apprendre qu’il y avait eu un dragon à Poudlard et que Harry et Léo étaient au courant. Lorsque le Poufsouffle expliqua que c’était Hagrid qui l’avait amené, Fred et George avaient hoché la tête d’un air entendu. C’était une action typique du Garde-Chasse.
Léo avait demandé des nouvelles du dragon. Le dresseur lui avait parlé des difficultés d’adaptation de Norbert à la Réserve. Léo avait pâli en lisant sur son parchemin que sa « fille » avait manqué de mourir en refusant de s’alimenter. Heureusement elle allait mieux maintenant. Léo s’était également demandé à quel moment les dresseurs allaient comprendre que Norbert était en réalité Norberta… Certainement lorsqu’elle serait plus âgée…
Le dresseur leur avait ensuite demandé comment ils avaient réussi à faire passer la caisse du dragonnau de la Maison d’Hagrid à la plus haute tour du Château.
Percy avait fait discrètement signe à Harry de taire son implication mais le Survivant n’avait pas tenu compte de son avis et avait raconté tous les détails de l’Opération « Évasion » avec la libération d’un cerbère, un piège de Runes et deux Préfets fraudeurs. Il prit notamment un malin plaisir à parler de la participation de Percy dans tout cela.
Le préfet était resté stoïque tandis que les mâchoires de sa famille se décrochaient à l’idée qu’il est volontairement bafoué le règlement et qu’il ait participé à un truc aussi fou. Charlie fut le premier à se reprendre et éclata de rire avant de frapper de grands coups dans le dos de son petit frère en le félicitant.
Léo sourit en repensant à la scène. Les yeux des jumeaux Weasley avaient brillé d’un nouveau respect lorsqu’ils avaient pris conscience que leur frère aîné n’était pas qu’un préfet mais qu’il était aussi un être humain capable de faire de grosses conneries !
Cette révélation allait très certainement mettre de l’ambiance dans la famille Weasley !
Léo se retourna à nouveau. Norberta lui manquait. Étant donné qu’il n’avait côtoyé le dragonnau que deux-trois semaines et que c’était justement un dragon, ce manque était étrange. Et pourtant… Il aimerait bien revoir la petite dragonne qui ne devait plus être si petite que cela.
Cette fois, il prendrait le temps de la connaître, de lui parler… Léo se demanda si Norberta avait encore la petite plaquette d’écorce gravée de runes protectrices qu’il avait glissé dans sa caisse avant qu’elle ne soit emmenée par les amis de Charlie…
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Gornuk regarda avec un grand sourire le quintet quitter la banque Sorcière. La Famille Granger et assimilés venait encore une fois de lui vendre un rêve. Le gobelin ricana en repensant à la tirade assassine de Madame Granger à l’encontre de Lord Avery. Le Sang-Pur qui avait voulu passer avant la vieille dame car celle-ci était « inférieure » à cause de son absence de pouvoirs magiques avait été envoyé sur les roses de façon magistrale par la Moldue.
L’altercation avait beaucoup fait rire les banquiers. Heureusement que les sorciers ne les comprenaient pas lorsqu’ils s’exclamaient en langue gobeline, sans quoi ils auraient perdu beaucoup de leur crédibilité.
Gornuk ne regrettait absolument pas son transfert au Bureau des Nouveaux Sorciers. Il s’amusait énormément. Les Nés de Moldus et leur famille étaient si non conformistes ! Il y avait par exemple cette jeune sorcière qui avait débarqué à la Banque avec les cheveux bleus, choquant les trois quarts des clients présents, ou ce gamin qui se promenait toujours avec son « walkman » sur la tête ou encore le jeune Evans-Granger qui promettait de traumatiser l’Angleterre Sorcière d’ici deux trois ans en devenant le plus jeune Maître de Potion anglais et surtout le premier Maître de Potion MOLDU !
Oh, oui, Gornuk adorait les moldus et nés-de-moldus !
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L’allée des Embrumes n’avait d’allée que le nom.
En réalité, c’était une sombre ruelle miteuse et tortueuse où les honnêtes sorciers anglais ne s’aventuraient pas. On murmurait que c’était un repère de mages adeptes de magie noir, un étalage de mauvaises mœurs et de magasins d’objets maléfiques. On disait que seul les fous ou ceux ayant… mal tournés, ou ayant des choses à cacher allaient dans ce coupe-gorge.
La zone la plus visible et la plus « touristique » de l’Allée des Embrumes était remplie de magasins de magie noire tel que Barjow et Beurk. On pouvait y acheter et y vendre toutes sortes de produits plus ou moins légaux tel des têtes réduites, des araignées vivantes et géantes, des chandelles empoisonnées ou d’autres objets ensorcelés.
Mais si le visiteur curieux dépassait les premiers 500 mètres de l’Allée des Embrumes, il avait alors l’occasion de découvrir le Quartier des Embrumes. Véritable dédale de rues étroites et sombres, une large zone mêlant habitations et commerces avait poussé de manière aléatoire dans l’ombre, cachée des yeux du Ministère par la mauvaise réputation de l’Allée des Embrumes. Officiellement le cadastre à cet endroit était vide. Cela faisait bien rire les habitants du Quartier.
Quartier des Embrume, aussi nommé les Brumes par ses habitants, n’était pas le coupe-gorge décrit par la bonne société. Certes l’endroit n’était pas aussi lumineux et agité que le Chemin de Traverse, certes, il y avait quelques trafics un peu louche le soir, mais rien de terrible !
Si l’Allée des Embrumes avait si mauvaise réputation aux yeux des sorciers anglais, c’était qu’elle habitait des « créatures inhumaines ». Il n’était pas rare de voir déambuler dans l’Allée ou dans les Brumes des Vampires, des Banshees, des Gobelins venus boire un coup après leur travail, ou des Nékos de passages.
Dans les Brumes, tous le monde se foutaient de qui vous étiez, du moment que vous ne faisiez pas de grabuges. Il y avait même une Goule qui tenait un café !
Il fallait dire que les habitants du Quartier étaient majoritairement des Nés-de-Moldus et des Cracmols. Les premiers parvenaient rarement à ce faire une place dans le monde sorcier anglais à cause de leur origine moldue tandis que les seconds étaient repoussés à cause de leur absence de magie. Face à ce rejet, affiché ou non, ils n’avaient pas d’autres choix que de disparaître dans les Brumes, faute d’éducation suffisante du Monde moldu pour y vivre ou y trouver un travail.
Assez profond dans les Brumes, il y avait une boutique d’Apothicaire. Elle était tenue par l’ancien patron de Severus, un vieux sorcier, aussi ridé qu’un pruneau sec et aussi chiant et cynique qu’un spectre mal luné, et par Alice Snape. La Sorcière aimait beaucoup son travail et n’avait plus du tout peur de traverser, matin et soir, le Quartier et l’Allée des Embrumes.
La porte d’entrée s’ouvrit, faisant sonner les petits grelots qui y étaient attachés. Le Patron avait râlé lorsque Alice avait installé cette alarme, mais il avait été obligé d’avouer, au bout de quelques jours que c’était tout de même rudement pratique pour signaler la présence de clients.
La sorcière se redressa sur son siège et afficha son sourire commercial. En voyant qui venait d’entrer dans la boutique, son sourire atteignit ses yeux et devint nettement plus honnête et chaleureux.
« Salut Alice ! », s’exclama Dudley.
« Comment allez-vous les enfants ? Rose, c’est un plaisir de vous revoir. »
Laissant sa grand-mère et sa marraine discuter, Harry s’enfonça dans les rayonnages à la recherche de ses ingrédients de potion. Il n’avait plus un gramme d’yeux de scarabée et il devait reremplir sa réserve de plantes séchées, sans parler des mues de serpents ou de la poudre de lune.
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« C’est moche. »
« Dudley, tais-toi. »
« Nan, vraiment, c’est hideux ! Franchement qui porte encore des horreurs pareils ! Même Mamie ne voudrait pas d’une robe pareil ! »
Léo fusilla son frère aîné du regard ce qui laissa le boxeur absolument de marbre. Il maugréa dans sa barbe toute en levant les bras pour que Louis, l’assistant de Madame Guipure puisse faire les dernières retouches sur ses nouveaux uniformes d’école.
Autant, ayant vécu dans le monde sorcier toute sa première vie, le fait de porter des robes sorcières dans son ancienne dimension ne l’avait jamais gêné, autant maintenant, après avoir connu le monde moldu, Il avait vraiment du mal avec ce… « déguisement ».
Confortablement assis sur un tabouret, Dudley continuait de glousser. L’adolescent venait de finir le collège et allait entrer au Lycée Picasso afin de préparer un BAC professionnel « Maintenance de véhicules automobiles option motocycles ».
Il n’était pas intéressé par des études longues et la mécanique le passionnait. Et ce Lycée avait également l’énorme avantage de proposer, en parallèle du cursus de Bac pro, une préparation aux épreuves du CAP associé, le CAP « Maintenance des véhicules automobiles option motocycles ».
Pétunia avait été un peu déçue que son fils ne souhaite pas faire d’études plus poussées, mais voyant que Dudley avait un vrai projet d’avenir et qu’il était bien renseigné, elle l’avait encouragé. La mère et le fils avait déposé les papiers d’inscription au début de l’été.
Le Boxeur blond avait déjà acheté son nouvel uniforme et il ne finissait pas de rire en le comparant à celui des sorciers.
« Ça y est, les mesures sont prises », annonça Louis l’assistant. « La commande sera prête vers dix-sept heures. »
« Parfait », s’exclama Léo en sautant de son tabouret.
Il frappa le bras de son frère qui rigolait encore avant de sortir de la boutique. Maintenant ils devaient rejoindre Mami, Mione et Harry à Fleury et Botts.
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En voyant la librairie bondée, Hermione haussa un sourcil. En lisant le panneau dans la vitrine, elle soupira de découragement. Aujourd’hui, il y avait le fameux Gilderoy Lockard qui dédicaçait son dernier bouquin.
En recevant sa liste de fourniture alors que les Jumeaux étaient chez les Lovegood, Hermione avait vu qu’ils allaient devoir acheter TOUS les livres de l’écrivain. Curieuse, elle s’en était procuré un grâce à Pénélope dont la mère avait toute la collection.
Dudley et elle avait lu « Truc avec les Yétis » et s’étaient pris des fous rires tous le long de leur lecture. Lockard racontait énormément de bêtises mélangées à des anecdotes inintéressantes et noyée sous une grosse dose de vantardise. Heureusement qu’il y avait quelques informations intéressantes au milieu de ce ramassis de conneries. Mais il fallait bien chercher.
Le problème de l’écrivain était qu’il était adulé par bon nombres de sorcières grâce à son physique et ses manières charmeuses. Et donc la librairie était bondée.
Hermione inspira un grand coup et fonça. Elle écrasa une dizaine de pieds, bouscula autant de sorcières s’attirant des cris outrés et des plaintes. Mais elle s’en poquait. Elle avait réussi à atteindre l’intérieur de la librairie ! Elle sautilla joyeusement vers le fond de la boutique, vers les rayonnages d’Arithmancie et de médicomagie tandis que derrière elle, profitant du chemin ouvert, Rose, Dudley, Harry et Léo entraient dans la boutique.
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Avisant la foule devant Fleury et Botts et l’écriteau indiquant les horaires de dédicace de Lockard, Harry gémit. Il fouilla dans son sac à dos et s’enfonça sur le crâne une casquette rouge flashy dont la visière lui cachait la moitié du visage.
Il ne voulait pas que le bellâtre sur son estrade lui refasse le cirque de la dernière fois !
Le Survivant ricana lorsqu’il vit sa sœur foncer tel un taureau furieux dans la foule afin d’atteindre l’intérieur de la boutique. Hermione voulait ses livres et n’en avait strictement rien à paner de l’écrivain. Elle ne supportait donc pas qu’une foule bêlante lui bloque l’accès au saint Graal.
Arrivé dans le magasin, en profitant du chemin ouvert par sa sœur, Harry vit Hermione disparaître dans les rayonnages en ricanant de manière assez psychopathe. Quelquefois elle lui faisait peur.
Délaissant ce problème, Harry poursuivit son chemin dans la boutique qui était bien vide si on exceptait les pignoufs attendant un autographe du baratineur. Le Survivant avait été chargé d’acheter les manuels scolaires tandis que Léo récupérait de nouveaux ouvrages pouvant aider à en savoir plus sur leur futur rôle au Magenmagot et sur la scène politique anglaise. Léo était déjà calé, mais il voulait en savoir plus et surtout Harry, qui suivait ça de loin jusque-là, allait devoir y plonger sérieusement.
Plus loin Dudley feuilletait un vieux et poussiéreux ouvrage de potion tandis que Rose cherchait les nouvelles aventures de Martin Miggs, le Moldu Fou. Cette série, destinée aux jeunes sorciers faisait hurler de rire la vieille moldue. C’était pour elle le meilleur ouvrage comique qu’elle eut jamais lu et elle ne se lassait pas de les relire.
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Dudley était en train de feuilleter un vieux livre de potion lorsqu’un « Vous êtes une moldue ! » enjoué vint lui titiller les oreilles. Le boxeur blond reposa l’ouvrage sur les rayonnages et rejoignit sa grand-mère qui observait, effarée un sorcier roux au front dégarni qui lui posait questions sur questions.
Derrière l’homme, il y avait ses enfants qui semblaient quelque peu gênés de l’enthousiasme débordant de leur père. Dudley esquissa un sourire avant de s’approcher.
« Salut, moi c’est Dudley », se présenta-t-il aux rouquins.
Les deux jumeaux se regardèrent suspicieusement avant de lui serrer la main.
« Je suis Fred. »
« Et moi George. »
« Et voilà Ronny notre petit frère »
« et Ginny notre seule sœur. »
« Enchanté ! Hermione m’a parlé des Terreurs de Poudlard… Vous pensez quoi des Pétards Mouillés du docteur Flibuste ? »
Le voyant entama une discussion passionnée sur les Farces et Attrapes et l’importance des potions dans ce domaine avec les frères Weasley tandis que Ron et Ginny rejoignaient leur mère et leur frère aîné dans la file d’attente des dédicaces.
C’était la première fois que Dudley rencontrait les Weasley, mais il aimait déjà cette famille. Il les avait tellement Vu. Il avait l’impression de tout savoir d’eux.
La passion d’Arthur pour le monde moldu, l’amour inconditionnel de Molly pour ses enfants, l’esprit aventureux de Bill, les rêves de Charlie, les espoirs de Percy, les espiègleries des jumeaux, la crainte de Ron de ne pas être à la hauteur des attentes imaginaires de ses parents, le béguin de Ginny pour le Survivant.
Le Futur n’était pas fixé et le moindre battement d’ailes d’un papillon suffisait à provoquer un ouragan. Dudley avait vu la famille Weasley être déchiré par la guerre et les morts. Il avait vu l’éloignement de Percy, la mutilation de Fred, la mort de George, le suicide de Molly, la transformation de Bill.
Dudley avait vu beaucoup de choses. Et surtout il les avait vu se transformer, apparaître et disparaître au fur et à mesure que les gens agissaient. Par exemple il avait suffi Harry aille à Poufsouffle pour que le futur où George mourrait disparaisse. Avait-il cédé sa place à un avenir meilleur ou pire, Dudley ne pouvait le dire, rien n’était joué d’avance.
Rien sauf… ça !
Mr Weasley qui avait fini de poser toutes ses questions à Rose rejoignit le trio. Il salua Dudley avant de dire à ses fils de le suivre. Le boxeur blond ricana en songeant à la suite des évènements avant d’emboîter le pas au trio de rouquins.
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Harry renifla avec mépris en observant le sorcier blond souriant au troupeau bêlant. C’était pitoyable ! Pourquoi donc Dumbledore avait-il accepté que ce… truc devienne professeur à Poudlard ? Était-il si désespéré ?
Le Survivant fut rejoint par une Ginny rougissante et un Ron silencieux. La jeune Weasley avait à nouveau le béguin pour Harry et celui-ci trouvait cela assez étrange.
« Impatiente d’être à Poudlard ? », demanda le Poufsouffle en se tournant vers la sœur de son ancien et, Harry l’espérait, futur meilleur ami.
Ginny sourit largement avant de hocher la tête vigoureusement. Harry voulu lui poser une autre question mais un étrange duo détourna son attention.
« Depuis quand Malfoy a une sœur ? », marmonna le Survivant entre ses dents.
Sa question, qu’il pensait discrète fut entendue par Draconis qui s’arrêta et se tourna vers Harry. L’adolescent aux cheveux blonds-blancs et aux yeux argent était accompagnée par sa parfaite copie féminine. Les deux enfants avaient le même visage fin, le même nez pointu, les mêmes cheveux clairs, la même couleur d’yeux. Si Draconis ne mesurait pas une tête de plus que sa sœur et si les angles de sa mâchoire n’avaient pas commencé à se durcir, on aurait pu les prendre pour des faux jumeaux.
« Lorsqu’on est poli, Potter, on dit bonjour », commenta Draconis de sa voix traînante en se rapprochant du petit groupe.
« Bonjour Draconis. Comment vas-tu ? As-tu passé de bonnes vacances ? Tu nous présentes ta sœur ? », demanda Harry avec un sourire de sale gosse.
« Bien. Oui. Héméra voici Harry Potter, le seul Poufsouffle qui n’est pas complètement inutile de Poudlard. Potter, voici ma sœur cadette, Héméra qui rentre à Poudlard en septembre. »
« C’est un honneur de vous rencontrer Mademoiselle Malfoy », déclara Harry en faisant un baisemain à la jeune fille.
Draconis fit un sourire appréciateur en voyant la parfaite maîtrise de l’Étiquette du Survivant avant de le saluer d’un signe de tête et de partir avec sa sœur à la recherche de leurs manuels.
« C’était quoi ça ?! », s’exclama Ron avec une mine dégoûtée.
« Draconis et Héméra Malfoy. »
« Mais tu peux pas fraterniser avec eux ! Malfoy est à Serpentard ! »
Harry se tourna vers Ron en haussant un sourcil.
« Léo est à Serpentard. »
Ron rougit et bafouilla dans sa barbe. L’arrivée de Mr Weasley avec les jumeaux interrompit le jeune Griffondore qui ne savait pas quoi dire.
« Ah, Ron, Ginny, je vous ai trouvé ! Venez, on sort. C’est la folie ici », déclara le père de famille en posant une main sur l’épaule de son plus jeune fils.
« Tiens tiens, Weasley père », déclara une voix traînante que Harry reconnue immédiatement.
Face à eux, abordant un sourire méprisant se tenait Lord Malfoy. Le Survivant se décala de façon à se glisser derrière Fred… ou George. Il ne tenait pas à être reconnu par le probable mangemort.
« Lucius », dit Monsieur Weasley en le saluant froidement d’un signe de tête.
« Vous êtes très occupé au Ministère Arthur avec toutes ces perquisitions. On vous paye vos heures supplémentaires au moins ? »
Il plongea sa main dans le chaudron de Ginny avant d’en tirer un exemplaire usé du manuel de Métamorphose pour les premières années. Lord Malfoy haussa un sourcil moqueur avant de reprendre la parole.
« Si j’en juge par l’état de ceci, je dirais que non. À quoi bon déshonorer la fonction de sorciers, si on ne vous paye même pas bien pour cela ? »
Harry se mordit les lèvres pour ne pas répliquer sèchement. Il n’avait jamais pu supporter le père de Draco. Il était particulièrement odieux dans ses manières. D’après le visage cramoisi d’Arthur, il partageait la colère de Harry.
« Nous n’avons pas la même conception de ce que doit être l’honneur d’un sorcier Malfoy. »
« C’est certain. Fréquenter des moldus », commenta le Lord avec une moue dégoûtée en regardant la grand-mère de Harry qui se dirigeait en jouant des coudes vers son petit fils. « Et moi qui pensais que votre famille ne pouvait tomber plus bas. »
Il y eut un grand bruit métallique lorsque le chaudron de Ginny se renversa. Arthur venait de se jeter sur Mr Malfoy, le projetant contre des étagères remplies de livres. Les épais grimoires dégringolèrent sur les deux sorciers qui se battaient de manière typiquement moldue à grands renforts de coups de poings.
« Vas-y Papa ! », s’écrièrent Fred et George.
Harry, jusque-là témoin silencieux de la scène se joignit aux cris d’encouragements des enfants Weasley. Autour des deux sorciers qui tentaient mutuellement de s’étrangler, la foule avait reculé en désordre, renversant d’autres étagères au passage.
« Arthur ! », cria Madame Weasley en rejoignant l’attroupement, une grande pile de livre dans les bras.
« Messieurs ! S’il vous plaît, Messieurs ! » s’exclamait inutilement le vendeur aussi affolé qu’une poule à qui on aurait pris ses œufs.
Harry, plongé dans ses encouragements, aperçut du coin de l’œil Léo rejoindre le groupe de spectateurs, trois quatre livres dans les bras.
« Stop ! Ça suffit ! », déclara une voix grave suffisamment puissante pour couvrir les cris de la foule.
Hagrid s’avança, brisant le cercle des spectateurs et sépara les deux belligérants. Arthur Weasley avait la lèvre fendue et son arcade sourcilière avait triplé de volume tandis que Lucius Malfoy abordait un magnifique coquard causé par la rencontre entre son visage et une Encyclopédie des champignons vénéneux.
L’homme avait toujours en main le vieux manuel de Ginny. Les yeux brillant de rage, il jeta violemment le volume dans le chaudron de l’enfant qui recula, apeurée par la hargne de l’adulte.
« Tiens ! De toute façon, ton père ne pourra rien t’acheter de mieux ! », dit-il avant de repousser Hagrid.
Il sortit d’un pas furibond du magasin, rejoignant ses enfants hors de la boutique.
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Léo fronça les sourcils en voyant que le père de son double n’avait pas remis un livre dans le chaudron de Ginevra, mais deux. Ce n’était pas normal. Les Malfoy ne faisaient pas dans la charité et encore moins avec des Weasley.
Puis brutalement une ancienne conversation avec Harry lui revint en mémoire. Un Horcruxe ! C’était un putain d’Horcruxe ! Et accessoirement la saloperie de journal qui ouvrait la Chambre des Secrets !
Avant que Léo puisse s’approcher du chaudron et tenter de récupérer subtilement le calepin contenant un fragment de l’âme de Voldemort, Madame Weasley avait attrapé le Chaudron et prenait la direction de la sortie tout en sermonnant son époux sur son comportement.
Le Serpentard se mordit le joues pour ne pas jurer à voix haute. Jetant un regard à Harry, il se rendit compte que son frère avait lui aussi reconnu le journal et qu’il était tout aussi énervé que lui d’avoir laissé échapper cette occasion en or de récupérer un horcruxe.
Le Serpentard expira longuement, pour évacuer sa frustration.
*/* Tout le monde a ce qui lui faut ? */* signa Rose.
Léo répondit de façon positive d’un hochement de tête. Il avait trouvé la nouvelle version du Code Pénal Sorcier ainsi qu’un bouquin de Rune que Harry n’avait pas encore. Cela ferait un bon cadeau de Noël pour l’autre asticot.
*/* Parfait. On passe en caisse puis je vous paye une glace ! */* dit Rose en se dirigeant vers le vendeur.
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