Le Pacte des Trois

Harry Potter - J. K. Rowling
Gen
G
Le Pacte des Trois
Summary
Suite de "Potter, menteur et Nécromanciens". Les jumeaux se préparent pour leur troisième rentrée à Poudlard. Mais avant cela l'été s'annonce chargé. Harry n'avait pas imaginé que Léo et lui changeraient tant de choses, volontairement ou non.
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Liseur, Hécate, Lynx

*blabla* : signe

~ blabla ~ : fourchelangue

Blabla : pensée

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Le Liseur d'Aura, Hécade et le Lynx

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Harry James Potter, frère du futur Lord Black et futur Lord de l'Ancienne et Noble Famille Potter, dit le Survivant n'était plus, et ce depuis longtemps, réellement humain. Après tout, jamais un simple mortel pouvait être le Maître des Morts.

Héla ne savait pas si son Chevalier avait conscience de ce qu'il était. Jouer avec le Destin et la Mort tel que Harry l'avait fait durant sa première Vie avait laissé des traces. Il n'était plus vraiment humain sans pour autant être vraiment autre chose.

Mais toutes ces considérations passaient largement au-dessus de la tête du plus jeune Potter qui venait de s'éveiller brutalement au milieu de la nuit.

Depuis son arrivée dans ce nouvel Univers, Harry avait conscience d'être plus sensible à la Magie. Ce n'était pas comme des Liseurs d'Aura ou les Shamans ou les Devins dont la magie propre s'alignait avec celle de la Terre ou des Autres.

Non, c'était plus terre à terre. Harry ressentait la Magie, comme une odeur ou un goût. Elle lui picotait la langue et lui chatouillait les narines. Cela avait été perturbant au début, mais il s'y était fait assez rapidement. Désormais pour que cette faculté le surprenne ou le dérange, il fallait vraiment que ce soit quelque chose d'exceptionnel.

(La maturation magique d'Harmony quelques années auparavant en était le plus bel exemple. Harry avait ressenti cet évènement alors qu'il était quelques milliers de kilomètres de la Fille de la Mort)

Or, ce qui venait de le réveiller était beaucoup plus proche et quasiment aussi puissant !

Harry !

« Léo ?! »

Zacharia grogna dans son sommeil et se retourna.

Harry se mordit les lèvres. Il était dans son dortoir. Sa montre indiquait qu'il était 2 heures du matin. Tous ses camarades dormaient à poings fermés et s'il les réveillait, ils allaient être furieux.

« Léo ? » répéta le Survivant d'une voix à peine plus élevée qu'un murmure.

Télépathie patate ! Lui répondit la voix de son frère.

Harry fronça les sourcils et ferma les yeux.

Il les rouvrit dans la pièce mentale qu'il partageait avec son jumeau.

Léo était déjà là, faisant les cents pas entre le canapé et la cheminée.

« C'est nouveau la télépathie. »

Léo agita la main, balayant les propos de son frère.

Harry ne s'en offusqua pas. Son frère aîné avait gardé certaines attitudes et habitudes de sa vie comme Draco Malfoy. Sa brusquerie lorsqu'il était plongé en pleine réflexion en faisait partie.

Le Survivant s'assit dans le canapé et regarda le Serpentard. La représentation mentale de Léo était amusante. Si Harry apparaissait sous sa forme adulte, Léo hésitait entre son apparence de Léo Potter, 13 ans et celle de Draco Malfoy, 40 ans. Le mélange, qui se stabilisait de plus en plus donnait un Léo de 20/25 ans, avec les yeux de Lily, le nez de Narcissa, les cheveux ébène en bataille de James méchés d'un blond platine qui ne pouvait être hérité que de Lucius.

« Oui, la télépathie est nouvelle. Mais je pense que c'est exceptionnel. »

« Quoi, on ne pourra pas tricher durant les tests de McGo ?! » se lamenta faussement Harry.

Léo le va les yeux au ciel.

« Toi aussi tu as été réveillé par la Magie ? »

« Oui. C'était… puissant. Sauvage. »

« Primaire et chaotique », compléta Léo en s'asseyant aux côtés de Harry. « L'air est tellement saturé d'énergie que je suis surpris d'avoir été le seul à me réveiller. »

Harry hocha la tête.

« Cela m'a fait pensé à la dernière maturation magique d'Harmony. La magie était sauvage et indisciplinée. »

Léo se mordilla la lèvre, pensif.

« Il y a des ressemblances, mais ce n'était pas la même magie. Harmony nage dans la magie mortuaire. Là, c'était quelque chose de plus… pure… non… compl… MERDE ! »

Le Serpentard bondit sur ses pieds.

« Léo ? »

« Je prie de me tromper. »

Les cents pas du vert et argent donnait le tournis à Harry.

« Léo ? »

« Parce que si j'ai raison… »

« LÉO ! »

Le cri du Survivant coupa l'élan de son frère.

« Explications s'il te plaît. »

Léo leva de grands yeux effrayés vers le Poufsouffle. Il claqua des doigts et plusieurs ouvrages très vieux et très fragiles apparurent devant Harry sur une table basse aux pieds en fer forgé.

« Tu sais que les Malfoy sont une famille dite noire. Cela signifie que j'ai eu une solide éducation en rituels. Certains sont utilisés par le Ministère, comme celui de la Passation de Pouvoir. D'autres sont devenus complètement illégaux car jugé trop puissants ou trop dangereux. »

« Quelqu'un a fait un de ces rituels. »

« C'est ce que je crains. La Magie est si puissante et pure… Ça me rappelle Halloween lorsque tu appelles Héla.

« Quelqu'un dans le Château a appelé la Mort ? » s'exclama Harry.

« Pas Héla… Mais une autre divinité… c'est probable. »

Harry jura.

Faire appel aux dieux… Fallait vraiment être désespéré et il savait de quoi il parlait. Il se souvenait de sa terreur primale lorsqu'il avait rencontré les Trois Sœurs. Il existait des choses que l'être humain ne pouvait appréhender. La Divinité, quelle que soit sa forme en faisait partie.

« Marchander avec un dieu… Si ce sont les Lestrange… »

Léo jura. Il n'avait pas pensé à cette possibilité. Après tout, nul besoin de baguette pour un rituel. Un couteau, les bonnes paroles et une sacrée dose de motivation suffisaient.

« Et maintenant ? »

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Terry Boot n'était pas une personne très populaire. Il était introverti et fuyait les rassemblements. C'était à la fois sa nature et une obligation.

Il était un Liseur d'Aura. Son don (ou plutôt sa malédiction) était puissante. Plus puissante que celle de sa grand-tante. Et il n'avait pas la maîtrise de Tatie Minerva.

Cela faisait qu'il était régulièrement assailli pas la vision des auras de ses camarades. Celles-ci, magnifiques et hypnotiques, lui révélaient tous les secrets de leurs sorciers. EN quelques mots Terry pouvait détruire des existences entières. Il était omniscient et tout puissant.

Merlin merci, le Traité Léon, écrit par l'un des premiers rois de ce qui était aujourd'hui le Royaume-Uni, protégeait les Liseurs d'Aura des magouilles du Ministère Magique. Quant aux autres individus souhaitant exploiter les talents d'un Liseur d'Auras… Disons que les différentes familles possédant cette capacité avaient régulièrement changé de noms et de régions, plongeant dans un anonymat bienfaisant au fils des ans.

Mis à part ses parents et sa grand-tante, personne n'était au courant du fait que Terry voyait les Auras.

Le silence était la meilleure des protections.

Au fils des années, il avait appris à aimer ce silence. C'était pour cela qu'il arrivait toujours très tôt dans la Grande Salle. Ils n'étaient généralement que trois ou quatre élèves à manger à cet horaire-là, sous la surveillance de la professeure de Runes.

Aussi Terry fut particulièrement surpris de voir DEUX fois PLUS d'étudiants lorsqu'il entra dans la Grande-Salle ce matin-là.

Outre les visages réguliers des jumelles Carrow et de leur amie de Serdaigle, il y avait les deux Potter ainsi que les Héritiers Malfoy, Nott et Longdubas.

Surprit, Terry s'arrêta un instant à l'entrée de la Grande Salle.

Les deux Potter, l'un drapé de sa terrifiante aura noir et émeraude, l'autre enveloppé d'une mer saphir parcouru de monstrueux éclats argent, signaient à toute vitesse, assis à la table des Poufsouffles.

Il y avait toujours eu quelque chose d'étrange avec leurs auras. Elles n'étaient pas humaines. D'autres étudiants ayant des créatures magiques dans leurs arbres généalogiques avaient aussi des auras inhumaines (Neville Longdubas étant l'un d'eux). Mais il y avait quelque chose de plus chez les Potter.

« Touché par la Magie » avait un jour dit Tatie Minerva.

Terry ignorait si c'était la Magie qui avait ainsi marqué les auras des Potter, si c'était le Destin, la Fatalité, la Chance ou quelque chose de bien plus dangereux.

Le fait était qu'ils avaient quelque chose en plus.

Les deux Potter jetaient des coups d'œil peu discrets à Neville, assis à la table des Gryffondors puis aux deux Serpentards qui se noyaient dans leurs cafés de l'autre côté de la Grande Salle.

Terry, curieux, analysa l'Héritier Longdubas et jura mentalement.

D'où ? D'OÙ ? D'OÙ NEVILLE LONGDUBAS AVAIT GAGNÉ LA MÊME MARQUE QUE LES DEUX POTTER ?

Terry tourna les yeux, craignant ce qu'il allait voir et… bingo !

Quoi qu'est fait les trois Héritiers, leurs auras pulsaient de cette chose inhumaine et autre qui marquait déjà les auras des Potter. Et en prime il y avait désormais un lien tenu mais tenace entre eux trois.

Touché par la magie, mon cul ! Touché par les catastrophes à venir plutôt !

Grommelant Terry se dirigea vers la table des Serdaigles et s'assit aux côtés des trois Premières Années.

Il les aimait bien. Elles étaient simples et paisibles. Leurs auras ne cachaient ni secrets, ni bizarreries. C'était apais…

PAR LES COUILLES DE MERLIN ! QUAND EST-CE QUE ANNA AVAIT FAIT UN SERMENT INVIOLABLE ?

Terry laissa tomber sa tête sur la table.

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Neville avait rendez-vous avec Svetlana et Dennis à la Bibliothèque. Ils devaient chercher des arguments pour sauver Buck. Le Gryffondor trottinait d'un pas vif dans le couloir, listant ce qu'il avait à faire.

Chercher des informations pour aider Hagrid, répondre à la dernière lettre de Abraao, envoyer une lettre à sa mère, finir le devoir de Sev' et celui de Chouraaaah

« Bordel ! »

Neville se frotta le poignet et l'épaule, fusillant du regard Léo. Le Potter l'avait tiré assez brutalement dans un passage secret. Enfermé dans une alcôve au cœur des murs avec l'aîné des Potter, Neville grimaça. C'était un foutu piège et vu le regard de son ami d'enfance, il était le chat et lui le rat.

« Harry, Léo… Une raison d'ainsi me kidnapper ? »

Léo suivi des yeux la danse de sa plume à papote. Il jeta ensuite un regard blasé au Gryffondor.

* C'est vite dit kidnapper. Je veux juste avoir une conversation tranquille. *

* Pourquoi ai-je l'impression que c'était un piège. *

* Parce que tu n'es pas complètement abruti.*

« Merci du vote de confiance », marmonna Neville.

~ Personnellement je pense que tu es un abruti. ~

Le sifflement fit bondir Neville. Il se retourna et vit Harry sortir des ombres.

Le poufsouffle avait le visage fermé et le regard dur.

~ Quelles sont les nouvelles. ~

~ Héla a répondu. J'ai un nom.~

« Vous savez à quel point je déteste quand vous faites ça », grinça Neville.

« Et moi je déteste qu'un de mes amis a passé un pacte avec HECATE ! » cria Harry.

Neville se figea.

« Comment ? »

« Ta magie est… différente. Plus sauvage, plus chaotique, plus complète », répondit Léo.

« Je le sens sur toi », compléta Harry.

« Vous êtes terrifiant », murmura Neville, sans chercher à démentir les propos des jumeaux. Il les connaissait depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'ils étaient des génies, que ce soit intellectuellement ou magicalement parlant. Ils se trompaient rarement jamais.

« Aie. »

Léo qui venait de claquer Neville derrière le crâne attrapa le Gryffondor et le secoua avec virulence.

« Hécate ! La Déesse Mère. La Magicienne aux trois visages. Celle qui erre la nuit, qui garde les carrefours et qui apporte la lumière. La foutue Reine Invincible ! Sais-tu au moins ce que tu lui as promis ?! »

Neville feula et repoussa Léo.

« Qu'importe ce que nous lui avons promis ! Du moment que j'obtiens la PAIX ! »

« Folie ! » cria Léo, le visage crispé par la fureur, ses yeux verts éclairés de l'intérieur d'une lumière argenté.

« Tu ne sais rien ! »

« STOP ! »

L'air s'épaissit figeant Neville sur place. Sa main était crispée sur sa baguette, des étincelles crépitant le long de celle-ci ainsi que le long de son bras. La magie pulsait dans ses veines, prête à se déchaîner comme un ouragan.

« Stop », répéta Harry.

Le Survivant s'était placé entre les deux jeunes sorciers, les mains tendues auréolées d'une magie sombre, épaisse comme du miel et froide comme la glace. Neville ne s'était jamais rendu compte à quel point la magie de Harry était douce, dangereuse, sauvage, mortelle.

Et puissante.

« Neville, tu es un crétin d'avoir passé un marché avec une Déesse, surtout une aussi lunatique que la Mère de la Magie. Mais je serais bien mal placé pour juger et ce qui est fait est fait. Maintenant je souhaite surtout savoir qui est ce nous. »

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Harry était, d'un point de vue magique, un véritable monstre. Aussi il était rare qu'il se lâche complètement. Cela lui était arrivé deux fois depuis son arrivée dans cette nouvelle vie. Lorsqu'il le faisait il devait se mettre dans un endroit protégé.

La salle sur demande était l'un des endroits le plus sûr de Poudlard avec la Chambre des Secrets. (Mais Luolès les engueulerait si ils mettaient le souk dans son nid.)

C'était donc dans la salle la plus magique de l'École que Harry tira son jumeau après leur confrontation avec Neville.

Si suite à leur conversation avec Neville, Harry était déçu et inquiet et en colère, Léo lui bouillait de rage et de terreur. Il était sur le point d'exploser.

(et vu que Léo avait la même puissance magique que Harry, les dégâts seraient aussi grands que si le maître de la Mort se lâchait).

La porte claqua derrière eux et Léo HURLA !

Le plancher de la salle se déchira, volant en milliers d'éclats et les murs se fissurèrent.

Harry dressa une barrière juste à temps pour ne pas être frappé par la magie de son frère.

Le hurlement du Serpentard n'était pas compréhensible, trop chargé en émotion. Harry se frotta les tempes. Il connaissait bien le Serpentard, que ce soit dans cette vie ou la précédente. Il fallait qu'il évacue avant qu'ils puissent échanger sur ce qui s'était déroulé quelques minutes auparavant.

~ Mais quel CON ! ~

La salle était dévastée. Léo était rouge et suant, les cheveux encore plus en bataille que d'habitude.

~ Léo ~

~ Un abruti ! DES abrutis ! Tous les TROIS ! ~

~ Léo ~

~ Théodore, je ne suis pas surpris. Les Notts sont complètement barges. Neville est naïf et ne sait pas dans quoi il s'embarque. Mais DRACONIS ?! BORDEL !~

Harry soupira. La rage première était peut-être passée, mais il n'était en encore complètement rationnel.

~ Lucius a ses failles, mais il a formé son fils ! Il m'a bassiné suffisamment souvent avec les rituels et leurs répercussions pour que Draconis sache que c'était une connerie ! Merde ! ~

Le Poufsouffle laissa son frère évacuer ce qu'il avait sur le cœur pendant encore quelques minutes avant de l'interpeller.

~ Léo.~

~ Quoi ?! ~ claqua le Serpentard.

~ Ça va aller. ~

Le futur Lord Black renifla avec dédain.

~ Mais bien sur. L'autre moi de cet Univers a pactisé avec Hécate, L'un de mes amis a pactisé avec Hécate et NEVILLE a pactisé avec Hécate ! La Mère de la MAGIE ! La Déesse Tricéphale ! Ses services ne sont pas gratuits, loin de là et très nombreux sont les sorciers y ayant laissé la vie !

~ On les protégera.~

Léo ricana, d'un rire glacé et hystérique.

Harry le comprenait. On ne s'opposait pas facilement à une déesse. Même lorsqu'on était ami avec la Mort en personne.

~ On est dans la merde ~souffla Léo. Entre le pacte des trois crétins avec Hécate et toi qui balances tes liens avec Héla à Neville ! Je suis entouré par les incapables. ~

Harry grimaça. En cuisinant Neville pour lui extirper les identités du « nous », il avait sous-entendu des connaissances plus poussées et plus profondes sur la question des Divinités. Neville avait happé l'appât, l'hameçon et la ligne. Les jumeaux avaient obtenu les noms et quelques explications supplémentaires sur le rituel effectué par Neville et ses deux comparses. En échange, Harry avait expliqué, de façon extrêmement édulcorée ses liens avec la Déesse de la Mort.

Si Neville pensait que c'était à cause de l'attaque de Voldemort que Harry connaissait Héla… disons que les jumeaux ne l'avaient pas corrigé.

~ Ton Serment empêche de Neville de parler de ma situation et le sien nous empêche de parler. Nous sommes dans une impasse, ~ commenta Harry.

~ Nous ne pouvons qu'attendre et je déteste ça,grommela Léo.

Harry sourit tristement. Lui aussi détestait lorsqu'il se prenait les pieds dans la tapisserie des Nornes. Être incapable de la moindre action et devoir attendre lui avait toujours déplu. Mais maintenant, avec son expérience et ses connaissances, c'était pire encore.

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Severus laissa tomber sa tête sur le bureau avec un soupire de fin du monde. Bathsheda tapota la tête de l'ancien directeur des Serpentards sans pour autant détourner son regard des copies qu'elle corrigeait.

« Tout va bien aller. »

Severus grogna, son front toujours collé sur le bois du bureau. Il sentait la sève et l'encre. C'était très agréable.

« Non. Albus est un crétin optimiste complètement déconnecté de la réalité. »

« C'est la première fois que je t'entends aussi critique envers notre cher Directeur », commenta Bathsheda en commentant la copie de Miss Li. Elle était douée et ses connaissances en magie runique orientale permettaient de beaux échanges en cours.

« Tu as entendu la dernière idée de Albus. »

« Pré-au-lard ? »

« Exactement ! Pré-au-lard ! Il y Albus veut autoriser une sortie à Pré-au-lard alors qu'il a trois tarés psychopathes en liberté et je suis bien placé pour savoir qu'ils sont vraiment, vraiiiiment instables. »

La professeure de Runes huma à voix basse. Elle connaissait le passé de son collègue. Il ne le lui avait jamais caché. En fait quiconque voulant jeter un coup d'œil aux Archives du Ministère pouvait trouver le procès verbal du jugement de Severus Snape.

« Minerva a soulevé exactement le même problème. »

« Toute personne dotée d'un cerveau aurait vu le problème ! » railla Severus

Bathsheda esquissa un sourire.

« Le Directeur veut que les étudiants puissent profiter d'une vie aussi normale que possible. Cela part d'un bon sentiment même si ce n'est pas le plus judicieux. Au moins il s'est arrangé avec le Ministère pour avoir des Aurors en renfort. »

« Encore heureux. Ce n'est l'équipe professorale qui va suffire à surveiller le château et le village ! », s'exclama Severus. « J'avais vraiment pas prévu de rester à Poudlard ce week-end… »

« Idem. Mais passons. Que penses-tu des jumeaux Potter ? »

Severus releva la tête et la posa sur ses bras croisés. Ses yeux aussi noirs que l'encre étaient songeurs.

« Ce sont des génies. Ils ont une compréhension de la Magie bien trop avancée pour leur âge et une puissance qui dépasse largement celles des sorciers adolescents. J'imagine leur puissance lorsqu'ils auront eut leur seconde et surtout troisième maturation magique. »

« Humm… Et d'un point de vue scolaire ? Purement académique. »

« Léo est un prodige en Potion. Harry est formidable en théorie, mais il est capable de faire exploser un chaudron plein d'eau juste en le regardant tant il est mauvais en pratique. »

Bathshelda gloussa.

« J'ai placé Harry avec les Cinquièmes Années. En soi je pourrai certainement le placer avec les sixièmes années, voire quasiment les septièmes années… mais… »

« Il n'a pas sa BUSE », coupa Severus. « Même chose avec Léo en Potion. Je l'ai positionné sur l'examen. Fais la même chose avec Harry en Runes. »

La Directrice des Serpentards mordilla le bout de son stylo plume. C'était un excellent conseil. Elle en parlerait avec son étudiant lors du prochain cours puis irait tanner le directeur pour qu'il accepte sa demande.

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« Pourquoi ? »

Théodore regarda sa camarade de classe et se posa la même question. Qu'est-ce qu'il lui était bien passé par la tête pour inviter la Née de Moldus à un rendez-vous à Pré-au-Lard ? Il ne l'aimait pas particulièrement. Ce n'était plus la haine brûlante des premiers jours. Leur été commun dans la vieille maison des Blacks leur avait permis de surmonter cela. Surtout l'épisode de l'Epouventard.

« Je ne sais pas. »

Et c'était vrai. Avec ses cheveux bleu vif, ses oreilles percées trois ou quatre fois et son méprit pour toutes les conventions sociales, Théodore ne comprenait pas pourquoi il avait invité Sally-Ann Perks. Il ne l'aimait pas, n'avait aucune affection pour elle. Alors pourquoi donc était-il assis à une table des 3 balais avec elle.

« Pourquoi as-tu accepté ? »

« Je ne sais pas non plus », répondit la Poufsouffle. « Par curiosité ? »

Bah, au moins elle avait l'air aussi perdue que lui. Mais pourquoi diable avait-elle accepté ? Et pourquoi diable avait-il demandé ? Sérieusement ?

« Tu veux une bierre-au-beurre ? »

« Euh… Ouais… »

Théodore se leva pour aller commander. Par Morgane, Mordred et Merlin réuni pourquoi avait-il invité cette fille ? Et le 13 février en plus. C'était absolument incompréhensible…

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Severus se laissa tomber sur le lit conjugal avec un soupire de fin du monde. Ce week-end avait été absolument horrible ! On avait un trio de sorciers psychopathes dans la région et le Directeur autorisait une sortie à Pré-au-Lard pour célébrer la saint-valentin ! C'était complètement irresponsable et stupide ! D'autant plus que le 14 était le lundi…

« Ça va ta journée ? »

« Je hais mon boulot… »

Alice ricana en s'allongeant auprès de son époux. Il avait passé la journée à Pré-au-Lard avec la moitié de ses collègues et trois dizaines d'Aurors à surveiller des gamins braillards. Elle laissa glisser ses mains dans les cheveux ébène de Severus et lui grattouilla paisiblement la tête.

Severus sourit et posa une main sur l'abdomen arrondit d'Alice. Leur petit bonhomme était prévu pour le 5 juin. Le Potioniste espérait vraiment que leur petit garçon aurait les cheveux de sa mère. Il adorait vraiment la chevelure dorée de la sorcière d'origine danoise.

Mais bon… il avait quelques notions de biologie. Il y avait de grande chance que leur fils ait sa chevelure corbeau. Quoi qu'avec la loterie génétique, rien été gagné ! Après tout, si Sarah avait les cheveux ébène de Severus et les yeux bleu-vert de sa mère, peut-être que mini-pousse éviterait les sombres traits des Snape.

« On pose Sarah chez Augusta ou Pétunia demain soir histoire d'avoir la soirée pour nous ? », demanda Severus avec un grand sourire plein de dents.

« Plutôt Augusta. Je pense que Marc et Pétunia voudront leur soirée tranquille sans gérer notre fille », répliqua Alice avant d'embrasser son époux.

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L'homme était mignon. Il avait une mâchoire carrée et des traits assez anguleux. Sa chevelure châtain clair était ébouriffée et un sourire en coin étirait ses lèvres. Tonks rougit en croisant le regard ambré du professeur de défense contre les Forces du Mal. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de l'inviter ?

Maudite Nikkie !

Certes Tonks bavait allègrement sur le corps mince et musclé du professeur depuis son arrivée à Poudlard, mais jamais, elle n'aurait dû accepter le défi de sa collègue. D'un côté cela lui aurait évité de se taper la honte de sa vie mais de l'autre… Elle n'aurait pas passé un après-midi avec cet apollon !

Bref… Tonks se maudit en sentant ses joues chaudes et ses cheveux virer lentement au rouge cramoisi. Merlin que ce jean mettait le cul du Professeur Lupin en valeur. Et sa veste en cuir lui faisait vraiment des épaules de nageur.

« Je nous ai récupéré deux cartes. »

Rholala, par Morgane, cette voix, mais cette voix. Rauque et douce à la fois. Par la magie ! C'était vraiment la première fois qu'un mec lui faisait un tel effet ! Même Charlie en sixième année faisait bien pâle à côté.

Remus sourit un peu plus alors que son invitée baissait les yeux sur sa carte. Il était tombé des nues lorsque la jeune Aurore avait bondi dans sa salle de classe, lui avait proposé un rendez-vous avant de se sauver quasiment en courant. Il avait réussi à la retrouver alors qu'elle s'entraînait au Krav-Maga.

Il l'avait entraînée dans le monde moldu dans un petit coin sympa en bordure de Londres. Elle était vraiment mignonne « Nymphadora Tonks appelez-moi Tonks ». Elle n'avait que 21 ans. Et lui avec ses 34 ans, il était quelque peu mal-à-l'aise.

Mais si son alpha était là, elle lui aurait déjà mis une claque derrière la tête pour avoir hésité face à l'invitation d'une jolie fille. Mais bon, il n'avait hésité qu'à cause de l'age et non pas parce qu'il était un loup-garou. Ça faisait longtemps qu'il ne se craignait plus. Il avait fait la paix avec Lunard.

« Vous avez choisi ? »

Elle était vraiment trop chou ! À voir s'il lui proposerait un deuxième rendez-vous. En attendant, il comptait bien passer un chouette repas avec une jolie femme intelligente et drôle.

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Lancelot avait trouvé le cœur magique de Paris depuis trois mois et des brouettes. Il s'y était faufilé en douce, suivant un vieux sorcier un peu tête en l'air. Cela avait été absolument magnifique. La magie était incroyable ! Partout dans les rues les gens l'utilisaient pour léviter leurs achats, envoyer des messages, regarder l'heure…

Lancelot s'était perdu dans les rues, avançant où ses pas le menaient, sans se préoccuper de rien. Il avait fini devant Gringott. Les lieux, gardés par de petits humanoïdes à la peau burinée, avec des oreilles pointues, de longues dents effilés et des armures très impressionnantes.

Gringott était une banque et les créatures des Gobelins. Lorsque Lancelot y était entré, plus par curiosité qu'autre chose, il avait été immédiatement emmené dans une petite salle, face à un vieux, très vieux gobelin.

Celui-ci avait souri de ses longues dents blanches mieux placées dans la gueule de ces poissons des abysses que dans la bouche d'un être humanoïde.

« Bon retour parmi nous, Sir Lancelot. Ou préférez-vous Monsieur René d'Herblay ou Aramis, mousquetaire du Roi. »

« Vous avez un avantage Mr… ? »

« Lord Ordo du Talion. Gestionnaire principal des comptes des héritiers de Anne d'Autriche, votre ancienne amante. »

« Y a-t-il une seule chose de moi que vous ignorez », demanda froidement Lancelot.

« Oh, beaucoup. Si vous souhaitez ouvrir un compte chez nous, si vous souhaitez vous installer à Paris ou si vous souhaitez revoir de vieux amis. »

Lancelot fronça les sourcils. Les connaissances trop prononcées de Lord Orlo mettaient tous ses sens en alerte. Lancelot avait plusieurs siècles dans la jungle à l'autre bout du monde et pourtant il était encore très frais dans les mémoires de certains individus.

« De vieux amis ? », finit-il par demander.

Le Gobelin sourit, à nouveau, envoyant de longs frissons dans le dos de Lancelot.

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"Alors rappelez vous, les zones à privilégier sont les points sensibles du corps humain, c'est à dire les yeux, la gorge et évidement les parties génitales."

Neville opina du chef. C'était extrêmement logique comme tactique.

De toute façon tout était remplis de bon sens dans ce cours. Le Gryffondor était extrêmement content de s’être inscrit. D'ailleurs tout le monde était extrêmement heureux de s’être inscrit. Ils n'étaient pas nombreux. Une vingtaine maximum. Principalement des Nés-de-moldus avec quelques Sangs-mélés et un Sang-Pur, lui.

Après tout, apprendre un truc typiquement moldu était d'un vulgaire ! Surtout quelque chose d'aussi sauvage que du combat à mains nues !

Neville avait halluciné en entendant Cormac McLaggen dans la salle commune. Son camarade de dortoir ne brillait pas par ses idées mais quand même ! L'Héritier Longdubas avait préféré ne rien dire et était allé s'inscrire aux cours de krav-maga dispensé par l'Auror Williamson tandis que la majorité des Gryffondors allaient s'inscrire aux cours de Duel dispensés par d'autres Aurors.

Bref, le cours se faisait en petit comité et avec des gens ni cons, ni hautains !

Tandis que l'auror Williamson mettait les étudiants par paires, Tonk se glissa dans la salle. Elle sourit à son collègue qui lui répondit d'un hochement de tête. Wilt Williamson faisait partie des trois Aurors ayant rejoint l'équipe stationnée à Poudlard.

Avec plus de personnels, les Aurors avaient pu souffler un peu et proposer, avec la bénédiction des enseignants et du Directeur, des formations de combats aux élèves. Ils avaient afflué en masse dans les cours de duels mais quelques-uns avaient préféré venir suivre une initiation au Krav Maga.

Tonk aimait beaucoup les cours de Wilt. L'ancien Poufsouffle était extrêmement doué en combat rapproché et connaissaient de nombreuses techniques pour maîtriser un homme sans magie. Les sorciers avaient la mauvaise manie de beaucoup trop compter sur la magie pour se battre. Alors qu'un grand coup de latte dans les cacahuètes, ça les pliait en deux et il suffisait de leur piquer leur baguette pour qu'ils soient hors d'état de nuire.

Les cours de Wilt étaient toujours déserts. Il y avait beaucoup de sang-purs parmi les Aurors et eux aussi ne voyaient pas l'intérêt du combat à mains nues. Tant pis pour eux. Tonks en profitait d'autant plus !

Alors que les étudiants s'exerçaient à répéter les mouvements de base, Tonk se rapprocha de son collègue. Pour une fois, Wilt ne portait pas la robe rouge de leur uniforme et ses longs cheveux bruns étaient noués en chignon plutôt qu'en catogan.

« Alors, ils s'en sortent bien ? »

« Bah, c'est seulement la troisième séance. Ils ont encore du chemin à faire avant de vraiment pouvoir se défendre ou pour être dangereux, mais au moins, ils sont motivés et mettent du cœur à l'action. »

« Tant mieux. »

Les deux aurors observèrent les enfants répéter leurs mouvements pendant quelques minutes. Wilt corrigeait un gamin de temps en temps puis revenait près de Tonk.

« Où as-tu appris tout cela ? », finit par demander la métamorphomage curieuse.

Wilt sourit et s'étira.

« Mon père, un moldu, militaire. Il a servi sur plusieurs théâtres d'opérations au Moyen-Orient, en même temps que Imi Lichtenfeld. Celui-ci lui a appris tout ce qu'il savait et mon père me l'a transmis lorsque j'ai eu l'age de comprendre et combattre. »

« Imi qui ? »

« Imi Lichtenfeld. Le créateur officiel du Krav-maga. C'est notamment lui qui en a fondé les sept principes de cet art-martial. Éviter les situations dangereuses, réflexes naturels… »

« La voie la plus courte, instaurer le dialogue, points sensibles, objets a portée puis armes naturelles et tous les coups sont permis », finit Tonk avec un sourire.

Ces sept principes elle les avait entendus un nombre incroyable de fois. Wilt aimait les répéter souvent pendant ses cours.

« Va t'échauffer Tonks, lorsque j'en aurais fini avec les nains, on ira sur le ring. Faudrait pas que tu t'encroûtes ! »

« Wilt ! »

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Mili était contente. Du moins assez contente.

Les cours se passaient bien. Elle avait des notes bonnes ou très bonnes et réussissait tous ses sorts en trois essais maximum. Il n'y avait qu'en botanique qu'elle galérait. Heureusement qu'il y avait Longdubas.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gryffondor passait pas mal de temps dans la salle commune des Serpentards. Cela en avait fait hurler quelques-uns notamment la préfète de septième année. Mais Genma était pénible de base donc bon…

Les beuglements concernant la présence d'un Rouge et Or dans la tanière des Serpents avait cessé suite à l'intervention de Léo, qui avait signalé que Neville était son ami et qu'il invitait qui il voulait. Certains avaient souhaité répliquer, mais les deux sombres présences de Draconis Malfoy et de Théodore Nott soutenant les propos du Potter avaient muselé les derniers grincheux.

Au final Neville Longdubas passait peu de temps avec Léo. À la place il s'installait avec Draconis et Théo, planchant sur un projet inconnu. C'était étrange les voir travaillant ensemble. Étrange et dérangeant. Une famille blanche et deux familles noires dont une fermement ancrée dans les arts sombres. C'était un mélange assez instable et explosif.

Mili attendait avec angoisse et crainte le moment où le gryffondor et les serpentards s'engueuleraient et se foutraient sur la tronche. Ce ne serait pas très joli à voir.

Mais bon, pour l'instant tous les trois passaient beaucoup de temps ensembles. Ils travaillaient sur un projet secret dont aucuns des trois ne voulaient parler. (Sauf Léo. Léo savait. Cela se voyait à la façon dont il les surveillait d'un œil inquiet.)

Quiconque avec un cerveau pouvait comprendre que cela avait un lien avec les Lestranges. D'accord, ceux avec un cerveau et une solide culture Sang-Pure. Après tout, si tout le monde savait que Narcissa Malfoy est la sœur de Bellatrix Lestrange, il était moins connu que le père de Neville Longdubas avait été torturé à mort par les Lestrange et Croupton Junior. Et il était encore moins connu que la mère de Théodore Nott était la sœur cadette des deux frères fugitifs.

D'accord, peu de monde pouvait comprendre le lien entre ces trois-là, Mili avait peut-être été un peu langue de vipère.

Heureusement les Lestrange avaient été vu assez proche de Londres en début de semaines. Ils avaient quitté la région. C'était étrange et illogique. Mais quelle pouvait être la logique de trois esprits bouffés par le fanatisme et par douze années de tête-à-tête avec des Détraqueurs ?

Avec un peu de chance les Aurors leur mettraient la main dessus d'ici peu. Et surtout les Aurors présents à Poudlard repartiraient chez eux. Cela allégerait grandement la tension présente à l'École. Oh, certes, les cours de duel étaient très bien mais les employés du Ministère étaient aussi expressifs et agréables que des portes de prisons.

Alors que Mili mettait le point final de son devoir de Sortilège, Blaise bondit dans son dos.

« Dit Mili, j'ai trouvé un passage dans la tour Sud au niveau du premier niveau souterrain. On va l'explorer ? Siiiiteplééé ! »

La sorcière leva les yeux au ciel. Elle était habituée aux âneries de son meilleur ami. Elle le connaissait depuis si longtemps… Plus de 10 ans déjà. Merlin que le temps passait vite !

« Tu as fini ton devoir de Sortilège ? »

« Oui ! Hier ! », chantonna Blaise. « On y va ? on y va ? on y va ? »

« Oui, on y va », finit par répondre Mili avec un soupire de fin du monde. « Laisse-moi 10 minutes pour aller poser mes affaires et me changer. »

Elle allait pas faire de l'exploration dans un coin paumé du château avec son uniforme. La dernière fois ils étaient passés par des coins absolument improbables et ils avaient dû marcher dans de l'eau plus puante que celle des égouts qui leur arrivait au niveau du genou !

« Nickel ! Je vais chercher Léo ! »

Blaise fila en courant, laissant Mili ranger ses affaires. Elle roula son devoir, nettoya sa plume et referma son encrier avant de jeter ses brouillons au feu. Dans son dortoir elle enfila un pantalon déjà bien abîmé, ses bottes renforcées et un haut qui avait déjà bien vécu. Elle n'aurait pas de regret si elle pourrissait ces fringues-là. Elle le profita aussi pour faire son sac pour demain.

À tous les coups, ils allaient rentrer à pas d'heure et le réveil de demain allait être horrible !

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Minerva était impressionnée. Vraiment impressionnée.

Devenir Animagus à 18 ans était une prouesse dont peu de sorciers pouvaient se vanter. Et pourtant l'une de ses étudiantes venait d'y arriver.

Le lynx était absolument magnifique. Sa face était ornée d'un collier de poils longs autour du cou et d'oreilles triangulaires surmontées d'une touffe de poils noirs. Sa queue courte se terminait par un manchon noir tandis que sa fourrure touffue sable était parcourue de multiples taches sombres.

Le félin marchait nerveusement de long en large dans le fond de la pièce. La première transformation était absolument primordiale. C'était là que le sorcier devait se battre pour conserver le contrôle et éviter que l'instinct animal ne prenne le dessus.

Hermione semblait y arriver de façon magistrale. Elle avait jugulé les instincts de fuite ou d'attaque du Lynx et semblait avoir retrouvé toute sa raison humaine.

« Très bien Miss Granger. Je suis impressionnée. Maintenant reprenez forme humaine. Souvenez-vous Vous devez visualiser une image mentale aussi précise que possible de votre corps humain. Cela devrait suffire à déclencher la transformation, mais ne paniquez pas si celle-ci n'intervient pas immédiatement. »

Le lynx arrêta ses allers-retours nerveux et s'assit face à la professeure. Quelques minutes s'écoulèrent avant que le lynx ne se redresse sur ses pattes arrières. Sa fourrure se transforma en l'uniforme réglementaire et les traits félins se modifièrent, redevenant humains.

« Mon Dieu… C'était… intense ! »

Minerva sourit. Elle se souvenait encore, toutes ces années après, de sa première transformation. Le cœur qui battait la chamade et la douleur si intense et vive alors que tous ses membres se transformaient, que ses organes se modifiaient et que sa vision du monde était chamboulée à jamais.

« N'est-ce pas. Avec le temps, vous parviendrez à passer de votre forme humaine à votre forme animale à volonté, et ce, en visualisant simplement votre forme animale. »

La professeure tendit à son élève une grande tasse de thé et sa boite de biscuit au gingembre. Hermione accepta la tasse avec reconnaissance et prit un biscuit par politesse. Très peu de ses étudiants appréciaient ses délicieux biscuits ! Bah, plus pour elle !

« Connaissez-vous les modalités pour vous déclarer au Ministère ? »

« Oui. J'ai déjà entamé la procédure d'inscription dans le registre international. Je vais leur envoyer un courrier pour finaliser l'inscription. »

Minerva haussa un sourcil. Elle était intriguée par la volonté de son élève de s'inscrire non pas au Ministère mais directement sur le Registre International. Mais elle ne commenterait pas ce point-là. Hermione respectait leur contrat. Elle serait une Animagus déclarée d'ici quelques jours.

« Parfait. Amenez-moi votre certificat dès que vous le recevrez. »

« Bien Professeure. Et encore merci. »

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Pétunia, vêtue de son tailleur gris détonnait quelque peu dans la pièce sombre aux murs couverts de lambris de bois et au plancher grinçant. La moldue s'en accommodait sans problème. Cela faisant un moment qu'elle n'accordait plus d'importance aux jugements des sorciers.

Non pas que ses interlocuteurs soient des sorciers. La première était une pure moldue tandis que le second… il était aussi humain que Mordred qui sirotait tranquillement un verre de sang.

La femme possédait de longs cheveux auburn noués en une tresse lâche et de grands yeux marron foncé. Elle était jolie et avec sa petite taille et son visage fin, elle faisait poupée de porcelaine.

Son époux possédait de courts cheveux roux ondulés et des yeux à la fois effrayants et fascinants. Ses iris étaient rouges sang et sa sclérotique au lieu d'être blanche était d'un noir intense. C'était… hypnotisant. Pétunia n'avait aucune honte à admettre qu'elle avait beaucoup de mal à lâcher le regard du barman.

Nishiki Nishio et Kimi Nishio née Nishino étaient les propriétaires du Café de la Goule, installés en plein cœur des Brumes. Cela faisait une quinzaine d'années qu'ils s'étaient installés en Grande-Bretagne. Leur café était ouvert à toute la population « honteuse » du monde magique anglais, que ce soit des Cracmols, des Nés de Moldus ou tous les êtres magiques. Ils avaient donc dû trouver des fournisseurs pour les demandes particulières de leurs clients.

C'était ces informations qui intéressaient Pétunia et Mordred. La moldue avait expliqué le projet du nouveau Black Bee. Kimi avait été très intéressée par le projet et avait immédiatement accroché avec Pétunia. Les deux femmes échangeaient astuces et recettes depuis une bonne demi-heure, laissant la Goule et le Vampire parler de leur côté.

La tante des Potter avait craint qu'ils rechignent à leur donner leurs contacts. Mais le couple Nishio avaient balayé ses craintes. Ils ne craignaient guère la concurrence. Après tout, un seul pub pour la totalité des êtres magiques de Londres, c'était peu.

Kimi avait expliqué à Pétunia l'origine des produits qu'ils vendaient. La chair humaine était importée du Japon. Elle était livrée par Port-au-loin chaque lundi et chaque jeudi. C'était de chair de culture, créée dans des cuves. C'était une technique inventée milieu des années 80 par une alliance de Sanguimages italiens, Nécromanciens américains et Technomages japonais. Cela permettait à partir d'un échantillon de chair de quelques grammes de faire pousser plusieurs kilogrammes de viande. C'était tout bonnement révolutionnaire. Et dégueulasse. Le seul problème était qu'il fallait renouveler régulièrement la chair mise à bourgeonner.

Pour le sang, c'était une société allemande qui fournissait le Café de la Goule. Pour les insectes, les plantes magiques et autres, cela provenait de différentes entreprises européennes, la majorité française.

Pétunia récupéra l'ensemble des adresses avec un grand sourire en félicitant Kimi pour la qualité de son café.

« C'est Nishiki qui le prépare. Il sélectionne différents types de graines et les mouds lui-même. Il a beaucoup d'expérience. Il a travaillé dans un café durant quelques années. »

« Ah. Avant d'ouvrir le Café de la Goule ? », demanda Pétunia en prenant une gorgée.

« C'était au Japon, durant mes études », expliqua Nishiki. « J'ai travaillé comme serveur dans un café tenu et fréquenté par des goules. On avait intérêt à faire de bon café. Avec la viande, c'est la seule chose qu'on peut digérer. »

Pétunia grimaça. Ne plus manger ni fruit ni légume… Dudley adorerait. Elle, elle trouvait cela extrêmement triste. C'était le paradis sur terre une salade de fruit fraîche et juteuse !

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