
La find des Vacances
Fin des vacances
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Fred Weasley n'était pas quelqu'un de facilement apeuré. Après tout, il avait subi les foudres de la Grand-tante Muriel sans broncher lorsqu'il était plus petit. Mais là, il devait être honnête avec lui-même, il n'était clairement pas serein en ce moment.
Le cinquième fils Weasley avait peur pour l'un de ses aînés. Pas George. Évidemment. Ils étaient toujours ensemble. Non, aussi étonnant que cela paraisse, c'était pour ce casse-pied de Percy qu'il s'inquiétait.
Fred savait que lui et son double n'étaient pas toujours tendres avec le Préfet en Chef. Mais celui-ci était si ennuyeux et ses réactions si amusantes !
(De temps en temps Fred se demandait s'ils ne poussaient pas leur frère un peu trop fort. Mais il enfouissait rapidement ces pensées tout au fond de son esprit.)
Cependant depuis quelque temps Percy était… ailleurs. Irritable, fatigué, en colère aussi. Fred et George étaient persuadés que c'était que leur aîné stressait à cause de ses ASPICS. Alors ils avaient décidé de lui changer les idées ! (Et aussi de tester leur dernière invention, mais cela n'avait strictement aucun rapport !)
Poudlard étant vaste, George avait immédiatement sorti la Carte du Maraudeur. Ensemble les jumeaux avaient traqué Percy. Ils avaient bugué bien cinq minutes lorsqu'ils avaient vu une étiquette au nom de « Lunard » dans le bureau de Dumbledore.
Le temps qu'ils reprennent leurs esprits, l'étiquette avait disparu. Se demandant s'ils n'avaient pas rêvé, les jumeaux avaient continué de chercher leur frère aîné.
Ils avaient vu Ron dans la salle commune, Ginny dans celle des Poufsouffles avec plusieurs autres filles, les deux Diggory sur le terrain de Quidditch, deux individus qui semblaient avoir plusieurs noms écrits sur leurs étiquettes, (ce qui rendait leurs identités impossibles à connaître), dans les cachots.
Mais Percy n'était absolument nulle part !
Et c'était inquiétant.
(Les jumeaux n'avaient retrouvé Percy que le sur-lendemain, dans la salle commune, endormi dans un des canapés, Dubois dormant dans un des fauteuils)
Depuis lors Fred et George essayaient de garder un œil sur leur frère. Il avait beau être un casse-pied de première, Percy restait un Weasley et les Weasley veillaient les uns sur les autres.
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« Salut les filles ! »
Pénélope releva le nez de sa lettre et offrit un grand sourire à Hermione. La frisée avait les yeux pétillant de bonheur et la mine bronzée avec une belle trace de lunettes.
« Toi, tu reviens du ski », commenta Katherine.
« Yep ! C'est ma grand-mère qui a invité toute la famille à passer deux semaines en France. On était près du Mont Blanc ! La neige était excellente et on a eu un temps magnifique. C'était génial ! »
« Veinarde. J'ai dû me coltiner la réunion de Clan », grommela la MacDougal.
La Serdaigle aux cheveux presque rouges avait le malheur d'être l'héritière de son père. Elle devait donc le suivre à chacune des réunions de Clan, lorsque toutes les branches des MacDougal se réunissaient.
« J'ai encore dû supporter mes crétins de cousins. Pipa a beau dire, je suis persuadée qu'ils ont été bercés trop près du mur… », continua Katherine.
« Et sinon Penny, tes vacances étaient comment ? », demanda Hermione qui se vautra aux côtés de la blonde aux yeux bleus.
« Tranquille. Mais j'ai enfin eu LA réponse ! », couina la préfète en chef avec un sourire qui lui fendait le visage jusqu'aux oreilles.
« Vraiment !? »
« Raconte ! »
Katherine et Hermione s'étaient penchées vers leur amie et camarade de dortoir, dévorées par la curiosité.
« Je suis prise ! »
« Félicitations ! », s'écria Hermione.
« Je le savais ! C'est génial ! », renchérit Katherine.
« Oui ! La Tour a accepté ma candidature. Évidement, il faut que je valide mes ASPICS… »
« Comme s'il y avait le moindre doute », ricana la rouquine.
« Je commencerai le 23 août », continua Pénélope sans tenir compte de l'intervention de son amie. « Par contre, ça veut dire qu'il faut que je me trouve un logement à Lyon. »
« Je vais demander à Nick. Il bosse à la Tour lui aussi. Il devrait pouvoir te filer des tuyaux pour trouver où dormir », déclara Hermione.
La frisée était vraiment heureuse pour son amie. La Tour était le plus gros centre de recherches en Arithmancie de France et très certainement d'Europe. Il était particulièrement ardu d'y entrer et c'était le rêve de Pénélope depuis qu'elle était gamine.
« Et toi Hermione, tu as eu des réponses ? », demanda Katherine, curieuse.
La Née-de-Moldus soupira. Elle secoua négativement la tête.
« Non. Et je pense que je n'en aurais pas. Je suis Née de Moldus et ça a tendance à refroidir la majorité des Maîtres d'Apprentissage. Déjà qu'ils sont peu nombreux, il faut qu'en plus la majorité soit des crétins de Puristes ! », grogna Hermione.
Elle était vraiment ulcérée par l'injustice du monde sorcier. Elle avait envoyé un nombre incalculable de candidature pour devenir Apprentie en Sortilèges, Runes ou Métamorphose mais à chaque fois c'était silence radio ou bien des excuses vaseuses comme quoi elle ne correspondait pas au profil recherché. Bref, ça commençait vraiment à lui casser les noix.
« Bah, tu sais ce qu'on fait », déclara Katherine en s'étirant avant de s'allonger sur la banquette et à moitié sur Hermione. « On passe nos ASPICS et après on se casse faire un tour du monde. »
« Tu as pas des impératifs toi ? », demanda Pénélope en haussant un sourcil.
« Nan. Je vais reprendre le commerce familial. J'ai envie de profiter un peu avant d'être coincée avec ma mère toute la sainte journée à surveiller les enchantements de tissus ! »
« Un point pour le mammouth », commenta Hermione avec un sourire en coin.
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« Tu devrais faire plus attention à tes cheveux Vicky ! », sermonna Lavande.
« Mais ils sont moches ! », souffla la jeune Frobisher.
« Non. Ils sont très beaux. Ils ont une belle teinte chocolat avec des reflets dorés. Par contre ils sont secs et ont les pointes dans un état lamentable », corrigea Lavande en continuant de tresser la chevelure de sa camarade de dortoir.
Parvati ricana en voyant la mine absolument non convaincue de son amie, tandis que Morag, plongée dans l'écriture de son essai de potion n'écoutait absolument pas la conversation.
Les quatre filles de gryffondor s'étaient installées ensembles dans un compartiment. Le pauvre Wayne qui accompagnait Victoria et Morag comme à son habitude avait fui lorsqu'elles avaient commencé à parler cosmétique.
« Et voilà ! Finis ! », s'exclama Lavande.
Elle avait réussi à piéger Victoria pour que cette dernière accepte que Lavande s'occupe de ses cheveux. Du coup la gryffondor aux grandes anglaises blondes avait brossé avec patience la tignasse de son amie avant d'en faire une belle couronne tressée qu'elle avait agrémenté de perles blanches et de petites fleurs de givre.
Cela transformait Victoria.
« Ça te va très bien Vicky », déclara Parvati. « Si tu veux j'ai une potion spéciale que j'utilise après mon shampoing. C'est ma grand-mère qui la prépare. C'est radical pour nourrir les cheveux ! »
La conversation dériva sur les différentes techniques utilisées pour prendre soin de soi. Même Morag, après avoir fini son devoir de potion, s'était jointe à la discussion. Venant de la part du garçon manqué du groupe, c'était impressionnant.
Morag était justement en train de parler des différentes crèmes utilisées par ses sœurs aînées lorsque la porte du compartiment s'ouvrit. Deux têtes brunes coiffées en épis émergèrent dans l'entrebâillement de la porte.
« Salut les filles ! » s'exclama Harry. « On cherche une petite amie pour Léo, intéressées ? »
La main de Léo fusa, sèche et précise.
« Aie ! »
« Je sais pas ce que tu as dit comme connerie Harry mais c'est certainement plus gros que toi », déclara sèchement le jumeau du Survivant pas du tout impressionné.
Lavande se mordit l'intérieur des joues pour ne pas commenter. Elle avait tendance à oublier que Léo Potter était sourd. Et vu qu'il n'avait pas sa Plume à Papote et qu'il ne faisait pas face à son jumeau, il ne savait vraiment pas ce que Harry venait de dire. Dommage, la réaction du Serpentard aurait certainement été drôle à voir.
« Tiens, Victoria, joyeux noël un peu en retard. Je te l'aurai bien envoyé mais la poste française… disons que c'est quelque chose de sympathique », annonça Léo en tendant un petit paquet coloré à la jeune Frobisher dont les joues prirent un halo rose.
« Merci Léo », répondit-elle faiblement tout en prenant soin de bien articuler.
« De rien. J'ai beaucoup apprécié les Contes de Baddle le Barde. Bonne fin de voyage. »
« Tchao ! », déclara Harry avant de disparaître dans le couloir.
Léo s'apprêtait à refermer la porte du compartiment lorsqu'il se retourna vers les filles.
« Très jolie coiffure d'ailleurs Victoria », dit-il avant de fermer définitivement la porte.
Trois paires d'yeux se tournèrent vers Victoria qui était rouge écrevisse et qui fixait dans ses mains le petit paquet coloré. Kyyya ! Elle était vraiment trop mignonne avec son crush pour le Potter vert et argent ! Et puis l'avantage était que le moindre compliment de Léo Potter boostait à deux cents pourcents la confiance de Vicky qui en manquait cruellement.
Tandis que Lavande élaborait plans sur plans pour consolider la confiance en soi de son amie afin qu'elle puisse déclarer sa flamme au beau ténébreux, Parvati et Morag poussaient la plus jeune des Frobisher à ouvrir son cadeau.
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Assise avec Sally-Ann, Bruce et Zacharia, Megan rêvassait. Elle avait du mal à se remettre du décalage horaire. Et du voyage en Porte-au-loin internationaux. C'était de vraie saloperie ces trucs !
Elle revenait de cinq jours en Bulgarie. Là-bas elle avait présenté ses condoléances aux parents de Dimitri avant de se recueillir sur sa tombe. Cela faisait dix mois désormais qu'il était mort, tué par des Vampires des Carpates.
Elle ne savait pas comment elle avait réussi à ne pas s'écrouler devant la sépulture. Avec la mort de Dimitri, c'était une constante de sa vie qui avait disparu.
D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours été fiancée au bulgare. Avec ses douze ans de plus, il était le grand-frère qu'elle n'avait jamais eu, son meilleur ami, son plus grand soutient, celui à qui elle racontait ses rêves, ses peurs, ses espoirs.
S'il avait vécu, ils auraient été mariés dès qu'elle aurait eu 17 ans. Elle aurait fini sa scolarité à Poudlard avant de déménager en Bulgarie. Là, elle aurait appris à connaître Dimitri comme un homme et non pas comme un frère. Lui aussi aurait dû apprendre à la voir comme une femme, comme SA femme et non pas comme une gamine.
Cela aurait été difficile. Voire même impossible.
Ils étaient amis, frère et sœurs. Ils n'auraient pas pu être amants. Ils se connaissaient trop, d'une façon trop familiale. Ils avaient été fiancés trop tôt avec une différence d'age trop grande.
Peut-être que cette horrible tragédie apporterait quelque chose de bon. Megan avait rencontré le cousin de Dimitri. Il n'avait que trois ans de plus qu'elle et était tout aussi perdu qu'elle. De simple fils de la branche cadette, il devenait Héritier de la Famille. Il n'avait pas été dressé à cela toute sa vie contrairement à Dimitri.
Il vivait comme il l'entendait et voilà que soudainement, il devenait le futur Patriarche de sa Famille et gagnait en prime une fiancée.
Leur première rencontre avait été tendue. Le fantôme de Dimitri pesait lourd entre eux. Mais ils avaient réussi malgré tout à tisser quelques liens, justement à travers leurs souvenirs de Dimitri. Ils ne se connaissaient pas. Ils étaient deux étrangers. Et pourtant Megan était persuadée qu'ils arriveraient à construire quelque chose de beau ensemble.
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Dennis était profondément plongé dans ses pensées. Il songeait à son futur parcourt professionnel. Il était un Né-de-Moldu. C'était une tare impardonnable ici en Angleterre et de façon plus générale en Europe, même si c'était moins violent. Aussi triste que ce soit, Dennis ne se voyait pas travailler ou vivre au Royaume-Unis ou alors uniquement dans le monde moldu. Mais là, la magie lui manquerait beaucoup trop.
Il n'avait finalement pas tellement le choix. S'il voulait vivre comme il le voulait, il lui faudrait quitter sa terre de naissance. Il en avait discuté l'année dernière avec la petite Harmony. La gamine venait régulièrement squatter la salle commune des Lions et n'était pas avare en détails lorsqu'on la questionnait sur ses voyages.
Si elle ne pipait mot de ses études, elle détaillait à qui voulait l'entendre les paysages, les cultures, les gens qu'elle avait rencontrés. Ses discours l'avaient enchanté. Il avait envie de voir le monde et de goutter cette liberté qu'on lui avait dépeinte.
Dennis en avait ensuite parlé avec Mr Brook, le professeur de Défense. Il avait été plus cru dans ses descriptions, plus réaliste, plus mature. Et même avec ce nouveau tableau, Dennis savait qu'il avait plus de chance de vivre et non pas survivre hors de sa terre maternelle.
Il se renseignait sur ce qu'il pouvait faire et où. Mr Brook était d'une grande aide en acceptant de répondre à ses questions et en le mettant en relation avec d'autres personnes plus à même de le renseigner.
Dennis voulait travailler dans la recherche pour marier magie et technologie.
Les Sang-Purs disaient que cela était impossible et pourtant… le gryffondor avait des souvenirs d'un anniversaire de Hermione où une grosse sono avait été installé dans les donjons. C'était possible. Magie et électricité pouvaient cohabiter. Maintenant, il fallait les faire travailler ensemble, les faire se magnifier ensemble…
Cela faisait rêver Dennis. Et il savait qu'il ne verrait pas la réalisation de son rêve ici, sur son île natale ou même en Europe.
Non.
Pour travailler sur son projet, il lui faudrait partir. Il avait pensé aux USA ou au Canada, mais Mr Brook l'avait redirigé vers l'Asie.
Le Japon ou la Corée du Sud avaient des unités de recherches travaillant sur la fusion entre électricité et magie. Y rentrer ne serait pas une sinécure, mais c'était possible. Pour que son dossier dépasse le bureau des secrétaires, il fallait que Dennis ait au minimum des Optimals en Runes, Arithmancie et en Sortilège, qu'il ait des bases très solides en Alchimie, qu'il parle couramment la langue du pays et qu'il ait suffisamment de chance pour gagner trois fois de suite au Loto en remportant le gros lot.
Autant dire que c'était mort d'avance, mais Dennis comptait quand même bien tenter l'aventure !
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Hermione jouait pensivement avec les mèches sombres de Marcus.
Son petit-ami était venu la voir juste après le passage de la Dame aux Friandises (Hermione devait vraiment apprendre son nom !). Il était hagard, ses yeux voilés soulignés par de sombres cernes violacées. Pénélope et Katherine, en le voyant ouvrir la porte de leur compartiment s'étaient soudainement souvenues qu'elles avaient des choses à faire.
Dans les faits la blonde avait sa ronde de Préfète et la rouquine avait décidé de lui tenir compagnie.
Une fois la porte du compartiment refermé derrière les deux amies d'Hermione, Marcus s'était assis face à sa petite-amie. Il avait pris une large inspiration… et vida son sac.
Cela faisait déjà quelques mois que Hermione trouvait Marcus distant, pensif, tendu… Elle avait imaginé plein de scenarii différents, menant quasiment systématiquement à leur séparation pour sa plus grande détresse. La réalité était à la fois beaucoup plus simple et complexe.
Marcus était un Sang-Pur. Il était l'Héritier de la Famille Flint. Il était lié par des liens magiques complexes au Patriarche de sa Famille, c'est-à-dire son père, Alfred Flint. Il ne pouvait lui désobéir sans subir des conséquences terribles.
Or, Alfred Flint avait fiancé Marcus à Hélène Shafiq, une enfant de pas encore 11 ans. Un Contrat de Mariage avec un grand « C » et un grand « M ». Le genre de saloperie engageant la magie et la vie même des personnes engagées.
C'était l'enfer.
Hermione s'était renseignée lorsqu'elle était plus jeune sur les 28 Familles Sacrées et sur ce qui faisait leurs particularités. Ce n'était pas juste leur « sang ». C'était leurs magies. Des magies anciennes et puissantes, liées à la Terre, la Mer et la Lune. C'était très isotérique, voire carrément mystique sans logique. C'était juste… juste comme ça.
Évidement il y avait eu des études et des tentatives d'explications sur tout ce bordel, mais les thèses et articles n'étaient pas disponibles en Angleterre !
Bref !
Tout cela pour dire que Hermione comprenait la détresse de son petit-ami. Elle était folle furieuse et pleine de colère. Pas contre Marcus. Mais contre son père, ce sale con xénophobe et raciste !
Et contre le père de la pauvre Hélène qui se retrouvait fiancée, certainement sans son consentement, alors qu'elle n'était même pas encore entrée à Poudlard !
Hermione avait essayé de rassurer Marcus et de se rassurer, disant qu'ils trouveraient une solution pour sortir de cette merde.
Marcus avait secoué la tête, dépité. Lord Flint voulait conserver la « Pureté » du sang des Flint en mariant son fils à une de ses parentes éloignées et surtout il en avait après la dot de Hélène et l'immense fortune des Shafiq. Alfred Flint n'allait, en aucun cas, briser ces fiançailles.
« Je continuerais à chercher une solution jusqu'à mon dernier souffle. Ou jusqu'à ce que tu me demandes d'arrêter », souffla Hermione en regardant Marcus qui s'était endormi, épuisé par la charge émotionnelle de leur discussion.
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Minerva McGonagall souriait. Le chaos des élèves se retrouvant après quelques semaines de vacances était aussi agréable qu'énervant. Ils étaient bruyants ces petits monstres, mais ils étaient aussi tellement plein de vie. Ils étaient l'avenir, le futur du monde sorcier. Ils étaient tout cela et bien plus à la fois.
C'était dans ce genre de cas, devant ces épanchements de joie, de chaos et de bonheur insouciant que la vieille sorcière ressentait un pincement de regrets au fait de ne pas avoir d'enfants. Le seul sorcier qui aurait pu la convaincre de fonder une famille lui avait été arraché trop tôt et leurs projets étaient morts avec lui.
Le regard de Minerva balaya la table des Gryffondors. Sa dernière migraine en date, ce cher Olivier Dubois, s'était estompée. L'aura du Capitaine s'était enfin stabilisée après les 17 ans de l'enfant. Sa couleur, intense et magnifique, se paraît aléatoirement d'éclats semblables aux reflets du soleil sur un lac de montagne. C'était beau et paisible. L'Animagus espérait que l'état de l'aura reflétait l'état de son porteur.
Olivier avait bien besoin de calme pour réviser ses ASPICs !
Quant à son compagnon de toujours, le jeune Percy dont l'aura variait du saphir à l'or sans rythme ou raison compréhensible, lui aussi semblait avoir atteint un équilibre.
Avant les vacances l'aura de Mr Weasley basculait entre lac saphir aux reflets d'or et mer dorée traversée de vague saphir. Aujourd'hui bleu et or tourbillonnaient ensemble en une danse hypnotique, comme si la guerre que se livraient les deux teintes était résolue.
C'était très étonnant. D'autant plus qu'aucune des recherches de Minerva dans la bibliothèque familiale n'avaient porté de fruits. Nuls ouvrages ne mentionnaient des changements comme ceux dont elle avait été témoin chez Percy et Ginny Weasley. Et jamais, au grand jamais, un tourbillon comme celui du troisième fils Weasley n'avait été décrit par un ancêtre Ross.
Minerva décrocha son regard de la table des Rouges et Ors. Du coin de l'œil elle vit les auras du reste des élèves et de quelqu'uns de ses collègues. Les couleurs étaient si belles, si féeriques, si hypnotiques… il était si aisé de s'y perdre. Minerva désactiva sa Vision. Elle était suffisamment âgée et cynique pour savoir éviter les pièges de ces lueurs.
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Remus était content. La pleine lune avait eu lieu il y a cinq jours, il était alors en France, à courir sous la Lune avec sa Meute. Cela lui avait permis de rassembler son courage avant d'affronter l'une de ses pires épreuves. Il était allé voir Sirius.
Leurs retrouvailles avaient été rudes. Ils avaient parlé, ils avaient pleuré, ils avaient crié. La colère, la douleur, les regrets qui les bouffaient de l'intérieur… ils avaient vidé leurs sacs. Ils s'étaient retrouvé et pardonné. Rien ne serait oublié. Mais ils construiraient ensemble, reconstruiraient ensemble leur amitié brisée.
Cela lui avait fait un bien fou de revoir Sirius. À peu près autant que de parler à Severus. Parce que oui, Remus avait enfin réussi à mettre la main sur son collègue suffisamment longtemps pour avoir une discussion sérieuse avec lui.
Severus, voyant qu'il n'y couperait pas, avait traîné Remus chez lui. Le Lycan avait eu l'impression de se prendre une enclume sur la tête temps le choc avait été violent. Severus marié ! Et père de famille !
Il ne savait pas ce qui l'avait le plus choqué. Que Severus ait épousé Alice Longdubas née Grimwalis ou qu'il soit père d'une gamine aussi adorable que la petite Sarah.
Bref. Severus et lui avaient parlé. Longtemps. Remus avait présenté ses excuses pour son attitude, et celles de ses amis. Le Potionniste avait accepté les premières (ils étaient jeunes et cons et lui aussi avait été un vrai salop) et refusé les secondes (Que ses amis, pour ceux encore vivants s'excusent eux-mêmes et il y réfléchirait). Ils avaient également parlé de l'attaque de Lunard sur Severus. C'était des souvenirs traumatisants aussi bien pour le Potionniste que pour le Lycanthrope. Ils devaient en parler. Pour avancer et guérir.
Et maintenant, ils pouvaient laisser cette vieille affaire derrière eux et avancer. Et pour cela, rien de tel que de créer l'avenir en éduquant les sorciers de demain !
Remus sourit à sa collègue et récupéra le plat de patates sautés. Les vacances étaient finies mais le Lycan de les regretter pas vraiment. Il commençait à s'ennuyer à ne rien faire de sa journée et avait hâte que les cours reprennent !
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Les ventres étaient pleins, les esprits apaisés et heureux.
Percy flottait lui aussi dans cet étrange état d'insouciance. Pour la première fois depuis longtemps, depuis cet été en Égypte en fait, le troisième fils Weasley était tranquille, en paix.
Pour être parfaitement honnête, le problème n'était absolument pas réglé. Le souvenir, la conscience même peut-être, de ce savant moldu continuait de grandir dans son esprit. Percy ne savait plus qui il était ou ce qui allait devenir de lui. Mais étrangement, depuis cette soirée dans le monde moldu avec Olivier, sa magie s'était apaisée.
Et avec sa magie, c'était son esprit qui s'était tranquillisé. Ce qui lui permettait de voir venir les prochains mois plus sereinement.
(Même avec les Lestrange en liberté et les Détraqueurs autour de Poudlard).
Au signal du Directeur les étudiants se levèrent et prirent la direction de la sortie. Le préfet en chef suivit par Olivier et le reste des Septièmes Années prit la tête de la colonne. Guidant la masse rouge et or ils échangèrent quelques dernières informations à propos du devoir de Métamorphose.
Les élèves riaient et chahutaient gentiment autour de Percy comme une bande de canetons chaotiques. Le festin de retour de vacances de Yule s'était très bien déroulé. Les élèves étaient déçus de devoir reprendre les cours mais heureux de se retrouver, de parler de ce qu'ils avaient fait, des cadeaux qu'ils reçurent, des devoirs qu'ils avaient dû faire. L'ambiance était détendue et bon enfant.
Percy discutait avec Circé Faucett, la préfète des Lions de septième années. Ils bavassaient du devoir infernal de leur directrice de Maison. Circé éclata de rire. C'était un beau rire. Si Percy n'était pas aussi foutu, bouffé par des éléments qu'il ne comprenait pas, si son esprit n'était pas aussi obnubilé par l'éclat de cheveux blonds dans cette boite de nuit moldue, peut-être qu'il aurait tenté quelque chose avec Circé.
Peut-être.
Lorsque le rire se transforma en hurlement de terreur, Percy détourna son regard du visage horrifié de sa camarade et se tourna vers la porte de leur salle commune. Tout semblait normal et pourtant…
Un détail dérangeait cette scène parfaitement normale.
Un simple détail.
Juste les grands lambeaux de toiles du tableau de la Grosse Dame.
De grands lambeaux déchiquetés qui pendaient depuis les bords du cadre jusqu'au sol.
« Damned ! »