Le Pacte des Trois

Harry Potter - J. K. Rowling
Gen
G
Le Pacte des Trois
Summary
Suite de "Potter, menteur et Nécromanciens". Les jumeaux se préparent pour leur troisième rentrée à Poudlard. Mais avant cela l'été s'annonce chargé. Harry n'avait pas imaginé que Léo et lui changeraient tant de choses, volontairement ou non.
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Blabla : lettre

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Su était une apprentie exorciste, une future Exorciste.

Avec sa Grand-Ma, elle avait étudié les créatures magiques et les esprits. Elle avait visité des demeures hantées, bu le thé avec des créatures exceptionnelles.

À Poudlard elle s'était fait des amis tout aussi étranges et exceptionnels. Harry Potter était certainement celui avec qui elle s'entendait le mieux, suivi de très près par Milicent Bulstrode.

Mais elle partageait autre chose avec Harry. Et avec Léo, Percy Weasley et le Professeur Snape. Un secret et un serment inviolable. Par amitié pour Harry elle avait pratiqué un exorcisme. Un véritable exorcisme sur un être humain. Elle avait chassé l'âme du Mage Noir du corps de Ginny Weasley. Et après Harry et Léo leur avaient parlé des Horcruxes. Cela avait été un choc pour Su. Et le début de la création d'un lien étrange entre elle, Percy et le professeur. Ils n'en avaient jamais reparlé, mais cette soirée restait gravée dans leurs mémoires et ils savaient qu'ils pouvaient compter les uns sur les autres malgré leurs différences.

C'est pour cette raison que lorsque le Préfet en Chef lui avait envoyé une lettre lui annonçant qu'il devait lui parler, elle avait immédiatement accepté. Ils s'étaient retrouvé devant la salle de Métamorphose, à mi-chemin entre les Tours de Serdaigle et Gryffondor. De là ils étaient partis dans des couloirs qu'elle ne connaissait absolument pas. Ils étaient arrivés au sommet de la Tour Est dans une salle de musique dont elle n'avait jamais entendu parler. Là Percy s'était assis sur un tabouret de pianiste et avait parlé, parlé, parlé.

Il lui avait tout raconté, décrit ses absences et le diagnostic du Professeur Snape. Elle avait effectué un rituel basique pour observer son âme. Ce qu'elle avait vu l'avait grandement perturbée. Elle avait immédiatement envoyé un hibou international à sa Grand'Ma en Chine.

En attendant la réponse de sa Nai-Nai, Su faisait des recherches sur des cas semblables à ce que Percy lui avait décrit. Ce n'était pas une possession démoniaque ou même une possession comme celle subie par Ginny. C'était complètement autre chose. Malheureusement la bibliothèque de Poudlard n'était pas fournie en livre concernant la magie de l'esprit. Il y avait vaguement quelques textes sur la Legimancie et l'Occulmantie, mais rien de plus. Rien de plus poussé et surtout absolument rien sur la Magie de l'Âme.

Elle avait vérifié partout, y comprit dans la Réserve. Elle y était allée de nuit avec Harry. Grace à la Cape d'Invisibilité, ils avaient évité les Préfets en patrouille ainsi que le Professeur Lupin. Celui-ci les avait fixés, comme s'il les voyait avant de poursuivre son chemin avec un petit sourire en coin.

Su referma le bouquin de Botanique qu'elle utilisait et reboucha son stylo-Plume. Les Potter l'avaient définitivement convertie à l'utilisation de ce merveilleux instrument, tellement plus pratique que les plumes. Elle avait fini le devoir pour Chourave, celui pour McGonagall et même celui pour Snape.

Su se leva et partit fouiller parmi les rayonnages. Puisse qu'elle ne trouvait rien pour Percy, elle allait faire des recherches pour elle-même.

L'influence des Détraqueurs la mettait mal à l'aise même à l'intérieur du château. Sa grand-même l'avait prévenue que sa sensibilité à la magie, notamment les magies « démoniques » allait grandir durant ses études d'Exorciste. La jeune serdaigle n'avait pas imaginé que cela puisse se produire aussi rapidement ou que les Détraqueurs rentrent dans cette catégorie.

Su frissonna. Tout était plus sombre, plus silencieux. Les gens étaient moins souriants, plus déprimés. C'était… pesant. Si elle parvenait à produire un patronus, elle se promènerait constamment avec. Mais bon… mis à part une fois où elle avait réussi à produire un peu de brume grisâtre sous la tutelle de Harry, elle faisait choux blanc.

Rah ! Il devait forcément y avoir un moyen, sortilège, rituels, amulettes, pour éloigner ces créatures, pour réduire leur influence, pour redonner le sourire aux gens.

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Svetlana referma son livre d'un geste sec. Elle en avait raz-le-bol des révisions de Métamorphose. Elle devait faire autre chose avant de devenir tarée !

« Hey ! Neville, si on allait vois Hagrid ? Il y a une éternité qu'on ne l'a pas vu ! »

« Bonne idée ! Allons-y », déclara Neville en se levant.

Dennis en apprenant qu'ils allaient rendre visite au Garde-Chasse, décida de les accompagner. Les trois Gryffondors s'emmitouflèrent dans leurs capes et traversèrent le château désert. On était dimanche après-midi et les étudiants étaient dans leurs salles communes.

Au-dehors, la Forêt Interdite paraissait enchantée avec ses arbres couverts de neige aux reflets d'argent et la cabane d'Hagrid ressemblait à un gâteau couvert de sucre glace.

Neville frappa à la porte mais personne ne répondit.

« Il n'est pas sorti pourtant ? », demanda Dennis en frissonnant sous sa cape fourrée. « La neige est vierge de toute trace… »

Neville colla son oreille contre le panneau de bois.

« Il y a un drôle de bruit », dit-il. « Écoute… tu crois que c'est Crockdur ? »

Les deux autres collèrent à leur tour l'oreille contre la porte. À l'intérieur de la cabane, on entendait de faibles gémissements saccadés.

« Tu crois qu'on devrait prévenir quelqu'un ? », demanda Svetlana, mal à l'aise.

« Hagrid ! », appela Neville en cognant à la porte. « Hagrid ! Vous êtes là ? »

Il y eut des bruits de pas pesants puis la porte s'ouvrit en grinçant. Hagrid se tenait dans l'encadrement, les yeux rouges et gonflés. Des larmes avaient coulé sur son gilet de cuir.

« Vous êtes au courant ? », cria-t-il en se jetant dans les bras de Neville.

Hagrid étant un demi-géant, il faisait à peu près le double de la taille d'un homme normal, ce qui rendait la situation quelque peu… complexe. Neville, sur le point de s'effondrer sous son poids, fut secouru par Svetlana et Dennis qui prirent chacun Hagrid par un bras et le ramenèrent à l'intérieur de la cabane avec l'aide du Botaniste.

Hagrid se laissa conduire jusqu'à une chaise sur laquelle il s'assit en s'effondrant sur la table, secoué de sanglot, sa barbe hirsute ruisselante de larmes.

« Hagrid, que se passe-t-il ? », demanda Dennis, effaré.

Depuis leur première année les trois Gryffondors avaient pris l'habitude de venir voir le demi-géant pour prendre le thé et discuter botanique et créatures magiques. C'était la première fois qu'ils le voyaient dans un tel état !

Neville remarqua une lettre d'aspect officiel qui était posée sur la table.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? »

Hagrid sanglota de plus belle en poussant la lettre vers Neville qui la prit et la lut à haute voix.

« Cher Mr Hagrid, suite de notre enquête concernant l'attaque d'un élève de votre classe par un hippogriffe, nous nous sommes rangés à l'avis de Mr Dumbledore qui nous a assurés que vous ne portiez aucune responsabilité dans ce regrettable incident. »

« Eh bien, c'est parfait Hagrid ! », annonça Svetlana en lui donnant une tape amicale sur l'épaule.

Hagrid continua cependant de sangloter en faisant signe à Neville, d'un geste de sa gigantesque main, de poursuivre sa lecture.

« Nous devons cependant vous faire part de nos préoccupations relatives à l'hippogriffe en question. Nous avons en effet décidé de retenir la plaine de Mr Urquhart et de porter l'affaire devant la Commission d'Examen des Créatures dangereuses. L'audience se tiendra le 20 avril et nous vous demandons de vous présenter à cette date avec votre hippogriffe au bureau londonien de la Commission. Dans l'intervalle l'hippogriffe devra être isolé dans un enclos et soigneusement attaché. Avec nos salutations confraternelles.»

La lettre était signée par les membres du conseil d'administration de Poudlard.

Dennis jura à voix basse tandis que Svetlana devenait affreusement pâle. Tous connaissaient les vieux décrépis de la Commission. Ils étaient plus bornés qu'un troupeau de mules et aussi faciles à acheter d'une pute sur les quais de la Tamise. Un très mauvais mélange de très mauvais augure pour Hagrid et Buck. Il y avait en effet fort à parier que Malfoy avait déjà rempli les poches des vieux schnocks de gallions sonnants et trébuchants.

« Il va falloir préparer de solides arguments pour votre défense Hagrid », dit Svetlana en posant sur son énorme épaule une main compatissante. « J'ai lu quelque chose à propos d'un hippogriffe qui avait été insulté et qui avait été innocenté… Avec quelques recherches, on doit pouvoir monter une défense suffisante pour démontrer que Buck est inoffensif tant que l'on respecte. »

Hagrid recommença à sangloter de façon déchirante. Mal à l'aise et paniqué Dennis alla faire du thé tandis que Neville et Svet tentaient de réconforter le demi-géant.

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S'installer à Paris n'était pas compliqué lorsque l'on avait des contacts dans la pègre et beaucoup d'or. Éviter que la pègre ne dévalise tout son or l'était un peu plus, mais les marauds avaient rapidement déguerpi lorsque Lancelot avait dégainé son mousquet.

Lancelot s'était donc installé dans une petite chambre de bonne, sous les toits dans un des immeubles du centre parisien. Il payait l'endroit une somme folle, mais il en avait les moyens et de toute façon ne comptait pas s'éterniser.

Au fil des siècles Lancelot avait acquis divers talents. L'un d'eux était la peinture. Il était suffisamment pas mauvais pour réussir à se faire passer pour un de ces multiples peintres de rues installés dans la capitale française.

Cette couverture lui permettait de se poster plusieurs heures au même endroit sans que personne ne tique. Pour l'instant sa seule interaction avait été avec une petite vielle qui voulait absolument lui acheter sa peinture de Montmartre. L'ancien chevalier la lui avait cédé pour pas grand-chose, étonné que quelqu'un veille de ses toiles.

Lancelot savait être patient quand il le voulait. Il pouvait passer des jours sur le même lieu, scrutant chaque mètre carré à la recherche du moindre indice d'un monde magique.

Et ce fut justement à Montmartre qu'il fit mouche.

Cela faisait plusieurs jours que Lancelot était placé au abord d'une petite place sur la butte Montmartre. Deux petites rues piétonnes permettaient d'y entrer. Et seulement deux.

Or, de son poste Lancelot pouvait voir les deux entrées (sans voir le centre de celle-ci à cause de ces foutus arbres). Et il y avait beaucoup plus de personnes qui sortaient de la place que de personne y entrant.

Pas normal.

Sauf s'il y avait de la magie là-dessous.

Alors oui, Lancelot pouvait être patient quand il le voulait. Mais là, il sentait qu'il touchait au but.

Voyant une grande femme rousse habillée d'une chatoyante robe vert émeraude se diriger d'un pas vif vers la place, Lancelot se leva et lui emboîta discrètement le pas.

La rouquine s'approcha d'une statue de femme et… DISPARU ?!

Lancelot gloussa. Il avait trouvé ! IL AVAIT TROUVÉ !

Hahahaha ! Ouais ! Il avait retrouvé ces foutus magiciens ! Il allait enfin pouvoir avancer dans sa quête ! (et arrêter de marcher dans Paris sur les traces d'Aramis).

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Hermione était en train de manger son poulet d'un air absent. Elle avait bien avancé dans le processus pour devenir Animagus. Elle avait fait sa potion sa feuille de mandragore, un cheveu, une cuillère en argent de rosée recueillie en un lieu qui n'a été ni exposé au soleil ni foulé par l'homme pendant sept jours entiers et une chrysalide d'un Sphinx tête-de-mort, le tout placé dans un endroit sombre et calme, aka une boite à chaussure sous son lit.

Maintenant, elle attendait l'orage. Et en attendant, au lever et au coucher du soleil elle plaçait l'extrémité de sa baguette magique sur son cœur et prononçait l'incantation suivante : Amato Animo Animato Animagus.

Cela faisait une dizaine de jours. Dans deux semaines c'était Noël. Et dans dix jours, c'était les vacances. Hermione croisait les doigts pour qu'un orage frappe Poudlard avant qu'elle parte. Comme ca, elle pourrait avancer dans sa transformation. Hermione ne pouvait pas déplacer la potion et si un orage frappait Poudlard pendant qu'elle était en France avec ses parents, alors tout serait foutu et il faudrait recommencer tout depuis le début.

Hermione avait envoyé une lettre a Nick pour lui demander les formalités d'inscription au registre Animagus français. Elle avait reçu sa réponse ce matin. Elle l'avait fait rire. Nick était complètement dérangé. Pippa avait bien du mérite de supporter un énergumène pareil. Mais bon, au moins Nick utilisait une chouette pour envoyer ses lettres. Pas un PUTAIN de ARA BLEU !

Un sacré silence était tombé dans la Grande Salle quand l'oiseau exotique s'était posé devant Harry. Son frère lui avait dit après coup que c'était Harmony qui l'avait contacté. Apparemment la gamine était en expédition dans la jungle amazonienne avec son Maître d'Apprentissage et un Seigneur Liche. Et ils avaient manqué de déclencher une Apocalypse Zombie quand ils avaient ouvert un très vieux temple Aztèque grouillant de cadavres animés. Cela avait fait hurler Léo, défaillir Hermione et ricaner Harry.

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« Potter ! »

Harry sursauta, surprit par l'injonction puissante qui venait de le surprendre dans le couloir où il rêvassait. Il se retourna et tomba nez à nez avec Percy Weasley.

Le préfet en chef avait son visage sévère et pincé annonçant généralement une mauvaise nouvelle. La plupart des gens se seraient arrêté là, mais Harry avait depuis longtemps apprit à voir au-delà des apparences. Percy était… fatigué, usé. Des cernes sombres et profondes soulignaient son regard, à moitié cachées derrière les bords de ses lunettes écailles de tortue et son teint, habituellement pale tendait vers le cadavérique.

C'était pas bon du tout. Et le pire était que personne ne semblait le remarquer. L'autre jour encore Neville lui avait raconté comment les jumeaux Weasley s'étaient amusés à ridiculiser leur aîné dans la salle commune des Gryffondors. Tout le monde en avait rit.

Percy était malheureux et au bout du rouleau. Harry sentait que si rien n'était fait rapidement, le Préfet en Chef allait craquer. Et cela ne serait vraiment pas beau à voir.

Lorsqu'il parcourrait le monde d'Avant avec Harmony à la recherche de textes anciens sur les Nornes, Harry avait été confronté à des sorciers atteignant leurs limites. Ils étaient victimes d'une fatigue profonde, un désinvestissement de tout, et un sentiment d'échec et d'incompétence généralisé. Sous la tension produite par la vie dans ce monde complexe, leurs ressources internes en étaient venues à se consumer comme sous l'action des flammes, ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même si l'enveloppe externe semblait plus ou moins intacte.

Et lorsque le sorcier atteignait réellement le fond du trou, il faisait une « supernova ». Sa magie faiblissait jusqu'à devenir quasiment imperceptible avant d'exploser. Harry en avait été témoin aux USA. L'énergie dégagée par le pauvre type avait produit une onde de choc qui avait soufflé tout ce qui existait dans un rayon de 5 kilomètres. Samuel Winchester en était mort, laissant derrière lui un cercle parfait de destruction systématique. Plus une seule construction, pas un seul arbre ou être vivant n'avait survécu et la terre elle-même avait brûlé.

Aujourd'hui, en voyant le visage cireux de Percy et la lassitude dans ses mouvements, Harry ne pouvait s'empêcher de penser à Samuel.

« Que puis-je pour toi Percy ? »

« Pas ici, suis-moi. »

Percy le mena vers une petite salle de musique perdue dans les étages. Là, il lui posa plusieurs questions sur Voldemort et les horcruxes. Harry fut honnête avec le Gryffondor. Ils étaient au point mort. Le seul Horcruxe connu restant était à Gringotts, complètement hors de leur portée. Désormais ils ne pouvaient qu'attendre.

« Percy », interpella Harry alors que le grand roux allait quitter la pièce.

« Oui. »

« Prends soin de toi et dors un peu. »

Percy lui accorda un sourire sans joie et partit sans un mot. Resté seul, Harry jura abondamment en Fourchelangue. Il ne savait pas si la situation de Percy avait été aussi horrible dans sa première réalité. Il n'avait jamais été très proche du troisième fils Weasley. Ici, il était devenu un allié, contraint et forcé par une situation catastrophique, mais allié tout de même. Harry était loyal. C'était une composante essentielle de son ADN. Il ne laissait pas tomber ses proches et contraint et forcé par une situation catastrophique, Percy était entré dans cette catégorie.

Le Poufsouffle prendrait soin du Gryffondor borné, dût-il le droguer pour qu'il ait quelques heures de sommeil.

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Quelque peu émerveillé Terence observait dans la pénombre de l'hiver du grand nord, le solide bâtiment trapu qui se tenait en contrebas dans la vallée. Il ne lâcha pas des yeux le bâtiment aux murs blancs et ocre surplombé de coupoles aux tuiles bleues et argent, jusqu'à ce que le carrosse n'entre dans l'épaisse forêt de sapins et que les arbres ne lui bloquent la vue. Il se tourna alors vers sa compagne.

« Je ne pensais pas voir un jour Durmstrang de mes propres yeux ! »

« Moi non plus », répondit Amanda.

La jeune Langue-de-Plombs était emmitouflée dans un grand manteau de fourrure et une épaisse chapka lui couvrait la tête et lui tombait à moitié dans les yeux.

« J'ai peur Terence, je suis terrifiée », annonça-t-elle d'une voix faible.

Le tout nouveau Médicomage se rapproche de sa petite-amie et la serra contre lui. Tous les Langue-de-Plomb, lorsqu'ils commençaient leur formation, recevaient le sceau qui les empêchait de révéler les secrets du Département des Mystères. Mais avant cela, ils subissaient également plusieurs rituels visant à déterminer si le sceau de blocage ne représentait pas un risque pour eux. Sachant que certaines créatures magiques et leurs descendants réagissaient très mal à ce type de magie, un bilan complet du statut de sang des nouveaux était effectué.

Amanda avait eu le choc de sa vie en découvrant qu'elle n'était pas une Née-de-Moldus comme elle l'avait toujours cru, mais une Sang-Mélée… Son père était un sorcier. L'ancienne Serdaigle avait été adoptée. Elle le savait depuis toujours, Ma' ne le lui avait jamais caché. D'ailleurs tous ses cinq frères et sœurs étaient adoptés. Mais elle était la seule à avoir de la magie.

Il leur avait fallu deux ans, à Terence, Tonks, Mei et elle pour trouver plus d'indication sur ce père mystère. C'était Mei qui avait eu l'idée de partir de l'orphelinat où Ma' l'avait adoptée. Là Amanda avait découvert qu'elle avait eu une autre famille avant. C'était à la mort de la dame qui la gardait qu'elle s'était retrouvée à l'orphelinat.

La question avait été comment Amanda s'était retrouvée sous la garde de cette femme. Tonks était entrée en jeu. Avec ses techniques d'interrogation apprise dans sa formation d'Auror, elle avait questionné le voisinage de la vieille dame. Mais quasiment 20 ans après les faits, les enquêteurs avaient fait choux blanc.

C'était Terence qui finalement avait trouvé l'information, complètement par hasard. Le médicomage avait décidé d'aller sur la tombe de la première gardienne de sa petite-amie. Il y était resté plusieurs heures, perdu dans ses pensées. Il ne s'était même pas aperçut que la pluie tombait drue sur sa veste de costume. Un homme d'une soixantaine d'années avait placé un parapluie au-dessus de sa tête avant de lui demander la raison de sa présence sur la tombe de son ex-femme.

Le jeune sorcier avait tout raconté et l'homme lui avait raconté sa version des faits après l'avoir traîné au café du coin. Terence se souvenait très bien de l'aspect cosy et chaleureux de l'endroit, ainsi que de son nom, le Black Bee, qui l'avait fait sourire. Installés devant un chocolat chaud pour Terence et un café serré pour l'homme, ils avaient longuement discuté.

Le soixantenaire lui avait raconté qu'il avait divorcé depuis quelques mois de son épouse lorsqu'elle s'était retrouvée, du jour au lendemain avec un bébé dans les bras. Il ne lui avait rien demandé. Ce qui se passait dans sa vie ne le concernait plus en rien.

« C'était exactement ce que j'ai dit aux enquêteurs après la mort de Laura lorsqu'ils se sont aperçus que l'enfant n'apparaissait sur aucun registre et était a priori une enfant volée. »

« Votre ex-femme aurait volé une enfant ?! »

« Elle non. Elle n'en aurait jamais eu le cran… Par contre sa connasse d'amie, Sylvia Cole, elle, elle l'a fait sans aucun doute. »

Après ces révélations, Amanda avait une nouvelle piste. Avec Mei et Tonk, sur leurs heures libres, elles avaient traqué cette Sylvia Cole. La dame était allemande de l'Est qui avait apparemment disparu en Roumanie. Cela avait à la fois réduit et augmenté le champ des recherches. Après tout l'URSS était un territoire très vaste.

À ce moment-là, Amanda savait qu'elle devait avoir des racines roumaines et que son père était très certainement un sorcier d'Europe de l'Est également. Il fallait donc faire des demandes de test de paternités aux différents gouvernements magiques.

L'équipe de chercheurs avaient contacté les ministères des Pays d'Europe de l'Est en commençant par la Roumanie. La dissolution de l'URSS avait impacté le monde moldu, mais également celui magique. Même deux ans après, c'était encore un bordel monstre. Les milliers de dossiers avaient disparu dans la pagaille et les employés des différents ministères galéraient pour parvenir à y voir clair dans ce chaos. Finalement, c'était un vieux sorcier biélorusse qui leur avait conseillé de contacter Durmstrang. L'École de magie Généraliste avait des dossiers sur tous les élèves ayant traversé ses murs. Peut-être y trouveraient-ils leur bonheur.

Il avait fallu trois mois pour réussir à obtenir une réponse de Durmstrang et encore deux mois pour avoir un rendez-vous. Et maintenant, en ce début de mois de décembre, ils y étaient. Durmstrang.

D'après le cocher, ils arriveraient à l'École d'ici une dizaine de minutes. Au total il leur aura fallu quasiment une heure pour aller de la bordure du domaine aux portes des bâtiments. Le Parc de l'école du Nord était bien plus vaste que celui de Poudlard.

Une grande femme au délicat visage encadré d'une cascade de cheveux platine et aux doux yeux parme les attendait dans la cour centrale de l'École. Derrière elle se dressait la statue de Nérida Vulchanova, grande sorcière bulgare et fondatrice de l'institut Durmstrang.

« Bonjour Héritier Higgs, Miss Callen et bienvenu à Durmstrang. Je suis Lady Targaryen, Directrice Adjointe de l'Institut. Le Directeur Karkaroff est en communication avec le Ministère de la Magie russe, il ne pourra donc pas vous recevoir. »

« Merci de nous recevoir aujourd'hui Lady Targaryen. Vous avez toute ma gratitude pour votre aide. »

« Ce n'est rien Héritier Higgs. Je suis heureuse de pouvoir aider une jeune âme perdue à retrouver le chemin de sa maison. Imaginer d'une horrible moldue a osé voler l'enfant d'un noble sorcier… Quelle infamie ! »

Amanda se mordit la langue pour ne pas réagir au dire de la sorcière. Terence l'avait briefée avant de venir. Drumstrang n'acceptait aucun Né-de-Moldus et était très… méprisant à l'encontre de ceux-ci et des Moldus en général. Si la requête d'Amanda avait été acceptée, c'était uniquement parce que Terence, héritier de la Noble et Pure Famille Higgs l'avait appuyée et co-signée.

« L'Infirmerie est par ici, veuillez me suivre s'il vous plaît. »

L'étrange trio croisa de nombreux étudiants. Ils étaient faciles à reconnaître avec leurs robes rouge sang et leurs épaisses capes de fourrure. Ils avaient tous l'air grognon sous leurs fourrures. Mais bon, Amanda les comprenait, vivre dans un endroit où il faisait encore nuit à presque midi n'encourageait pas à sourire.

L'infirmier, un homme rondouillard étrangement jovial pour ce lieu austère et froid, piqua l'index de la Langue-de-Plombs et en fit perler une goutte de sang. Il s'essuya sur un parchemin qu'il mit ensuite à tremper dans un plat en argent pur remplit d'une potion violette.

« Il faut heurrres à potion pourrr agirrr. Tous sorrrciers entrrrés ici entrrre 1900 et 1974 ont emprrreinte magique dans potion pourrr corrrrespondance. Si elle existe », annonça l'infirmier en butant sur les mots anglais.

Terence le remercia et s'installa avec Amanda sur l'un des bancs de pierre à l'extérieur des bâtiments. Ensemble ils regardèrent la paix sauvage du grand nord. La neige recouvrait tout comme un épais édredon poudreux sur la nature endormie. C'était magnifique et apaisant.

Tandis qu'ils retournaient vers l'infirmerie, Terence et Amanda croisèrent un groupe d'élèves ayant des balais dans la main. L'un d'entre eux avait visiblement le poignet cassé et trois autres avaient le nez en sang.

« Ça, ça sent l'entraînement intensif », ricana Terence avant de s'étouffer dans son rire.

« Terence ? »

« C'est Krum ! C'est putain de brutasse d'Attrapeur de Krum ! C'est l'étoile montante du Quidditch européen ! C'est le plus jeune joueur à avoir intégré une équipe Nationale ! Je n'avais pas percuté qu'il n'avait pas fini ses études ! »

« On dirait une pucelle de treize ans fantasmant sur son prince charmant », se moqua Amanda.

« Ragh !, tu peux pas comprendre, t'aimes pas le Quidditch… Y me faut un autographe pour faire enrager Marcus ! Il sera tellement jaloux ! »

Amanda éclata de rire face à l'excitation de son petit-ami.

Un gamin de six ans, il avait la mentalité d'un gamin de six ans ! Mais bon, au moins, cela lui permis d'évacuer une partie de son stress.

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Marlène, assise dans un large fauteuil rouge observait d'un œil intéressé les personnes autours de la table. Des sorcières, des veelas, des gobelins, des vampires et même les Sirènes participaient à la discussion à travers un large miroir. Créatures magiques et humains, assis, ensembles autour d'une large table ronde.

C'était le couple Flamel qui avait proposé cette réunion exceptionnelle. Pernelle, en dirigeante de la réunion était assise dans un fauteuil avec un dossier haut. Elle était majestueuse dans sa robe de velours saphir. Remus, absent à cause de ses obligations en Angleterre, lui avait parlé de la Dame Alchimiste. Pernelle Flamel avait plus de six siècles. Mais son apparence physique était celle d'une dame d'une cinquantaine d'années aux cheveux d'un brun chaleureux et ses yeux d'une envoûtante couleur dorée. Elle dégageait une bienveillance, une douceur mais aussi un pouvoir faramineux.

Si la puissante sorcière avait demandé cette réunion, c'était pour parler du FUCM, le Front Uni des Créatures Magiques. Au début simple rassemblement d'êtres fatigués de voir leurs droits ignorés et bafoués, c'était devenu un parti politique puissant qui avait de bonne chance de gagner plusieurs sièges aux Législatives Magiques.

Et cela en grande partie grâce à Mélusine et ses coéquipières. Les sorcières avaient passé de nombreuses heures à travailler sur le dossier des loups-garous sans magie. Ça avait été une course à la paperasse, longue et difficile. Mais les moldus atteints de malédictions magiques avaient désormais une place dans le monde sorcier. Petite place dans l'ombre, mais place quand même. Et cela avait violemment secoué les sorciers français ainsi que leurs voisins directs.

Dans la vieille Europe, il n'y avait pas une seule Grande Maison sans sang de Créatures Magiques dans les veines. Avec l'arrivée de Grinderwals et son règne de terreur, les gens avaient tu leurs héritages particuliers et les avaient cachés, dissimulés tels de honteux squelettes au fond de leurs placards. Et malgré la victoire de Dumbledore les habitudes avaient été prises.

Et là, quasiment cinq décennies après la défaite du Mage Noir, les enfants et petits-enfants des survivants de l'ère de Grinderwals avaient redécouverts leurs racines et les avaient embrassés avec fierté. Ils étaient des descendants de créatures et le revendiquaient haut et fort. Et avec ces revendications étaient venues une volonté d'égalité et de respect entre tous les êtres magiques.

Le FUCM avait pris de l'ampleur, écrasant les petits partis pour finalement réussir à faire concurrence au parti au pouvoir, le plus puissant parti français. Avec les élections approchantes, ce réveil des foules avait fait extrêmement plaisir aux Êtres Magiques et aux sorciers pro-créatures. Ils avaient une chance de gagner des sièges aux Législatives de juin voire même dans le meilleur des cas pourquoi pas rêver et gagner les Présidentielles Magiques en avril-mai.

Mais bon… On n'y était pas encore.

Marlène s'étira et fit craquer ses articulations, s'attirant un regard noir de la part de son voisin direct, un vampire aux airs de hibou qui s'appelait Léonard.

« Arrête ça, Moldue », grogna-t-il.

« Sinon quoi ? », répondit Marlène, les yeux jaunes et la bouche pleine de crocs.

C'était bientôt la pleine lune. Entre cela et ses pouvoirs d'Alpha la gentille secrétaire pouvait se transformer partiellement, prenant une forme hybride assez monstrueuse et terrifiante.

Vampire et Loup furent interrompus dans leur concourt de regards noirs par une taloche violente sur le crane. Marlène se retourna et tomba nez à poitrine avec Apolline Delacour. La grande femme aux longs cheveux blonds et au teint de porcelaine était une demie-veela et une candidate du FUCM pour les élections à venir.

« On arrête là les enfants. On a autre chose à faire que de se prendre la tête. »

« Oui maman ! »

« LÉONARD ! »

Le vampire adressa un sourire goguenard à la métisse avant de blêmir brusquement. Derrière Apolline, Pernelle s'était redressée dans son fauteuil et fixait la scène avec autorité et un rien de menace. Marlène ricana. La grande Dame savait même tenir en laisse des sales mômes vampiriques de plusieurs siècles.

« Puisse que tout le monde est prêt, n'est-ce pas Léonard, Apolline, la réunion peut commencer. »

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« Un vampire. »

« Oui. »

« Un vampire millénaire. »

« Oui. »

« Un vampire millénaire qui est le roi des vampires de Londres. »

« Oui. »

« HOLY SHIT ! »

« SEVERUS ! »

« QUOI ! »

« Ne jure pas devant les enfants ! »

« C'est un têtard de moins quatre mois ! Il n'entend rien du tout ! »

Mordred regardait, absolument fasciné le couple s'engueuler sous ses yeux tandis que l'autre femme, une blonde au long cou faisait bouillir de l'eau et que son époux, le dentiste observait ses amis avec une profonde lassitude dans les yeux.

Le vieux vampire était vraiment émerveillé devant toute cette débauche de sentiments. Cela faisait si longtemps qu'il avait été transformé qu'il avait oublié ce que c'était de vivre. Même ses descendants les plus récents avaient oubliés comment ressentir des sentiments humains. Ils ne leur restaient que la Faim. Tout le reste était amoindri, étouffé.

Derrière lui Jack était tout aussi ébahi. Bon, pour être honnête, il avait l'air perdu depuis le réveil de Mordred.

« Bon. On peut revenir à la conversation initiale, Mortels ? », finit par demander le vieux vampire.

« Ce n'est guère poli de nous appeler ainsi. Nous ne vous appelons pas Sangsue », répliqua Alice sèchement avant de retourner foudroyer son époux du regard.

Severus grommela en détournant les yeux. Il allait galérer a se faire pardonner. Alice était enceinte de 5 mois et commençait à être légèrement pénible… Marc leva les yeux au ciel, se demandant encore une fois pourquoi Pétunia et lui avait invité les deux sorciers.

« Alice, Sev, Mordred. Silence ! Mes amis je vous ai demandé de venir pour me conseiller quant à l'offre que m'a faite Mordred ici présent. Du coup vous allez tranquillement écouter ce qu'il va dire, sans l'interrompre. Un peu de thé ? »

Mordred accepta la tasse fumante avec un sourire crispé. Cette mortelle était absolument terrifiante. Elle aurait même pu faire flipper Arthur… Bon, Merlin aussi pouvait faire flipper Arthur… Mauvaise comparaison. Elle aurait pu faire flipper Léon ou Perceval !

« Bien. Comme l'a si bien dit Laby Bee, je suis venu faire une offre. Je souhaite racheter le pub pour l'ouvrir aux exclus de la société magique. Lycan, Vampire, Gobelins et la liste est longue. »

« Pardon ? », demanda Severus, estomaqué

« Les finances sont dans le rouge. J'aurai même dû fermer y a plusieurs mois si Mordred n'avait pas décidé de venir manger avec ses conquêtes tous les trois jours. Mais ça ne suffit plus. J'ai besoin d'un racheteur. »

« Je ne pensais pas que c'était aussi grave », murmura Alice.

« La clientèle se fait rare. Les Fast-foods ont beaucoup plus la cote en ce moment… », déclara Marc.

« Pourquoi ne pas ouvrir le bar aux sorciers ? », demanda Sev, curieux.

« Ils ne viendraient pas ici. Même les sorciers « blancs et gentils » ont un certains mépris pour les non magiques », déclara Mordred. « Excellent ce thé. »

Pétunia sourit.

« Des créatures magiques… Ce sera plus compliqué à gérer que de simples batailles entre deux ivrognes », commenta Alice.

« Je serai le propriétaire du Bar. Il sera sous ma protection. Personne ne va me chercher de noise. »

« Et puis je suis certaine que vous allez penser à quelque chose pour m'aider à éviter des problèmes de clientèle », déclara Pétunia avec un sourire trop grand pour être honnête en regardant les deux sorciers.

« Même si on blinde le pub de protections, ça ne règle pas les autres problèmes. À savoir les besoins particuliers de tes nouveaux clients. Parce que ça ne va pas être bonbon de trouver du sang pour les vampires. »

« De la chaire pour les Goules, »

« Des insectes pour les Nymphes ou les Satyres, »

« Des… »

« Oh ! Ça va les Snape ! », coupa Marc. « Vous me fatiguez tous là ! »

Alice et Severus échangèrent un sourire complice. C'était drôle d'embêter les Granger. Et assez facile aussi !

« Plus sérieusement, comment allez-vous faire ? »

Pétunia soupira. Lorsque Mordred lui avait parlé de ce projet, elle avait immédiatement vu le problème pour le sang. Où trouver de l'hémoglobine facilement en restant dans la légalité ? C'était absolument impossible. Dans le meilleur des cas, cela signifiait piller la banque de sang des hôpitaux régionaux. Dans le pire… mieux valait ne pas en parler.

« Ce sont des détails qui n'ont pas encore été réglés car Mme Granger souhaite faire ses courses de façon la plus honnête et légale possible », déclara Mordred.

Cela l'ennuyait légèrement. Il aurait été très facile de simplement attraper quelques humains, de les accrocher dans la cave pour aller les saigner de temps en temps. Et puis de les découper pour les servir aux Goules après coups. Mais l'humaine était pas d'accord. Cela compliquait singulièrement les choses.

« Y a une auberge dans l'allée des Embrumes qui est tenue par une Goule. Peut-être le propriétaire pourra vous aider… », commenta Alice.

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Percy était bloqué. Incapable de bouger. Ligoté à une chaise. Son souffle était court dans sa poitrine. A force il commençait à vraiment reconnaître les symptômes de ses crises de paniques. Et là il était franchement sur la pente glissante et risquait de plonger en pleine panique.

L'air était froid et humide. L'odeur de poussière et de cambouis et de vieux charbon le prenait à la gorge et lui faisait tourner la tête.

Mon dieu, mais comment en était-il arrivé là ?

Mais si ! Il courrait dans la neige. Derrière… un vélo ? Ou une moto… Et il y avait eu quelqu'un habillé tout en blanc… Et… le Fantôme lui avait… parlé… C'était flou. Si flou…

Sa tête pulsait douloureusement. Et son col était poisseux.

Ha ha ! Si ! Il se souvenait ! Enfin presque. Il s'était pris un sale coup à l'arrière de la tête. Il devait avoir une bonne commotion cérébrale.

Ça expliquait pourquoi il n'avait les yeux en face des trous et pourquoi il ne comprenait qu'un mot sur deux du taré en blanc qui le regardait depuis la cursive.

« Je vais appuyer sur ce bouton et vous allez pouvoir constater que ce marteau pilon est encore en état de marche »

Tiens… Effectivement. La faible lueur de la lampe à pétrole posée à ses pieds éclairait le pilon placé au-dessus de sa tête. Cette foutue presse allait le transformer en pancakes.

« NON ! »

Ah. Cette voix ! Il connaissait cette voix !

La lampe n'éclairait pas grand-chose. Percy distinguait à peine une silhouette en imperméable qui jeta un paquet au taré sur la cursive. Le mégalomane parlait mais la tête du sorcier tapait beaucoup trop pour qu'il distingue l'ensemble des mots.

« C'est le moment de dire adieu à votre dernier ami ! »

Un sifflement aigu fit lever les yeux de Percy. MERDE !

« Good Lord ! PHILIP ! »

Percy se réveilla en sursaut et se redressa dans son lit.

Le geste brusque lui donna envie de vomir. D'une main il attrapa sa baguette sur la table de chevet tandis que de l'autre il se tâtait délicatement l'arrière du crâne. Une douleur vive, nette et exacerbée le fit gémir.

Percy remercia Merlin qu'il ait eut la bonne idée de dormir dans sa chambre de Préfet en Chef et non pas dans le dortoir des Gryffondors où il aurait réveillé ses camarades par maladresse. Et où il aurait dû alors rassurer Olivier qui était plus inquiet qu'une poule lors d'un orage. Le Capitaine de Quidditch n'arrivait pas à comprendre que Percy allait BIEN.

(Percy était surpris de sa capacité à se mentir à lui-même.)

« Lumos » souffla le jeune sorcier.

Sur ses doigts, le sang d'un rouge très vif était frais et brillait à la lueur de sa baguette.

« By Jove », souffla Percy.

COMMENT ?! Comment par Merlin pouvait-il avoir une plaie au crâne ? À l'endroit exact où il avait rêvé être frappé ?!

Percy se leva précipitamment et se jeta dans la petite salle d'eau. Il eut à peine atteint les toilettes qu'il y vomit son dîner.

Il s'assit ensuite sur le carrelage froid. Un sanglot était coincé au fond de sa gorge et il s'essuya les yeux d'un revers de manche, épongeant les larmes menaçant de couler.

« Je deviens complètement taré », murmura-t-il.

Qui était-il ? Perceval ou Philip ? Un jeune sorcier quasiment sans histoire ou bien un savant moldu ayant une vie bien trop mouvementée ? Est-ce que ces rêves étaient réels ? Vivait-il la vie de quelqu'un d'autre chaque nuit ?

D'un côté Percy pensait qu'il hallucinait. Après avoir fait ses recherches (notamment en demandant à Granger un livre d'Histoire moldu) il savait qu'il n'y avait pas eu de 3ᵉ guerre mondiale, qu'aucun dictateur n'avait menacé l'ensemble du globe et qu'aucun avion révolutionnaire du nom d'Espadon n'avait été construit.

Pourtant cela avait semblé sur réel ! L'adrénaline courant dans son corps alors qu'il se cachait pour échapper à ses poursuivants, le bruit des coups de feu, la torture, l'ivresse de pouvoir voler et la félicité hystérique de la victoire !

Aujourd'hui Percy était moins certain. Il avait vécu vu tellement de choses anodines l'ancrant dans la réalité. Aller acheter du pain, converser avec ses collègues, dîner au club avec cet homme sans visage…

Il était en train de dérailler complètement. Son esprit ne savait plus où, quand et qui il était ! Sa magie en était même à le blesser pour que son état correspond à celui du savant moldu !

Percy remonta ses genoux contre sa poitrine. Un gloussement sans joie franchit ses lèvres.

Su lui avait assuré qu'il n'était pas possédé, le professeur Snape avait vérifié qu'il n'était pas soumis à une quelconque malédiction. Alors il n'y avait qu'une seule explication possible.

Il était complètement fêlé et sa magie allait le tuer !

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