Le Pacte des Trois

Harry Potter - J. K. Rowling
Gen
G
Le Pacte des Trois
Summary
Suite de "Potter, menteur et Nécromanciens". Les jumeaux se préparent pour leur troisième rentrée à Poudlard. Mais avant cela l'été s'annonce chargé. Harry n'avait pas imaginé que Léo et lui changeraient tant de choses, volontairement ou non.
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Le début des ennuis

blablabla = pensée

Blablabla = lettre

Blablabla = français

Le début des ennuis

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« Welcome au CSIR, Natasha ! »

La jeune femme blonde sursauta alors qu'un membre de l'assemblée des blouses blanches sabrait une bouteille de champagne. Un tonnerre d'applaudissement résonna aux oreilles de Percy. Celui-ci échangea un sourire complice avec l'homme blond ayant guidé Natasha jusqu'au laboratoire transformé en salle de réception pour l'occasion.

Étonnamment Percy était incapable de distinguer les traits de cet homme. Il savait qu'il était important pour lui, mais n'avait pas la moindre idée de son aspect à l'exception de cheveux blonds.

Avant qu'il ne puisse s'éterniser sur ce problème (avait-il besoin de lunettes ?) Natasha pris la parole, bafouillant quelques propos surpris.

« Que… Vous… vous voulez dire que vous me proposer de… ? »

Percy sourit, sa pipe coincée entre les dents, serrant la main de la jeune russe. Évidemment qu'il était certain. Jusqu'à preuve du contraire, il n'était pas stupide et il n'allait pas rater une occasion aussi incroyable de récupérer un cerveau si brillant et si charmant dans son équipe !

Avant que la jeune Natasha ne puisse répondre, un cri l'interpella. Alfred, l'un des assistants laborantin interpella l'assemblée en montant le son de la radio. Du petit poste bleu une voix masculine confirma une fantastique nouvelle. Pour la première fois de son histoire l'humanité avait quitté son berceau. Un satellite artificiel russe gravitait autour de la planète bleue. SPOUTNIK venait de franchir le premier échelon de la course à l'Espace !

Percy secoua la tête et cligna des yeux. L'aurore pointait à peine et la luminosité de ce début de septembre était très faible. Le Préfet en Chef ne voyait que la tenture dressée au-dessus de son lit à baldaquin.

Mais qu'est-ce que c'était que ce rêve ?!

Comment, par Morgane, Percy en était venu à imaginer cette scène. Tous ces visages étaient complètement inconnus et pourtant il pouvait mettre un nom sur chacun d'entre eux. Sauf l'homme sans visage… Et puis qu'était donc ce CSIR ? Le Center of Scientific and Industrial Research à Londres songea Percy alors même qu'il se posait la question.

L'étudiant se figea. Comment ? Comment savait-il cela ? C'était très perturbant.

Encore plus que d'imaginer que des moldus avaient envoyé un satellite artificiel, une boule de métal non naturelle dans l'espace ! Complètement absurde.

« Tu as l'imagination bien fertile aujourd'hui, mon pauvre vieux », grommela Percy à voix basse avant de se retourner sous sa couverture. Avec un peu de chance il allait pouvoir grappiller quelques précieuses minutes de sommeil supplémentaire avant d'avoir cours de Potions.

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« Professeur ? »

« Oui Miss Granger ? »

Hermione, nerveuse, triturait inconsciemment le bout de la manche de son pull. Cela faisait longtemps qu'elle mûrissait son projet, elle était certaine d'elle et pourtant, au moment de sauter, elle bloquait.

« Je… J'aimerais devenir animagus. Pourriez-vous m'apprendre ? » demanda-t-elle à toute vitesse.

La Professeure McGonagall haussa un sourcil, apparemment surprise par la question de son élève.

« Avez-vous cours Miss ? »

« Non Professeure. »

« Bien. Suivez-moi. »

Hermione hocha la tête avant d'emboîter le pas à la professeure. Celle-ci ouvrit une porte à l'arrière de la salle de classe et invita la serdaigle à entrer. C'était une pièce carrée aux couleurs chaleureuses. Un large bureau occupé par plusieurs tas de copies y trônait. Hermione s'assit dans l'un des deux fauteuils présents tandis que la professeure s'installait de l'autre côté du bureau.

Minerva McGonagall croisa ses mains sous son menton et observa la jeune femme qui lui faisait face.

« Devenir Animagus est un processus long, complexe et dangereux. Tout le monde ne parvient pas jusqu'au bout du rituel. »

« Je sais Professeure. J'ai fait des recherches et… Je sais que c'est long et compliqué. Mais je suis très motivée ! »

Minerva sourit en voyant les yeux de son élève qui pétillaient. Miss Granger était une très bonne élève. Très scolaire et respectueuse des livres, elle n'avait jamais hésité à remettre en question l'ordre établit lorsqu'elle pensait qu'il était mauvais. L'un des meilleurs exemples était la fondation du club de basket lors de sa première année.

L'enseignante savait que la jeune femme était particulièrement têtue et qu'elle ne se laisserait pas abattre par les difficultés qu'elle allait rencontrer.

« Vos résultats scolaires sont très bons et votre niveau en métamorphose largement suffisant pour que vous parveniez à devenir animagus. J'accepte de vous aider à trois conditions. Premièrement, je dois déclarer au Ministère de la Magie que je vous enseigne la transformation animagus. Deuxièmement, je veux un Serment Inviolable que vous irez vous déclarer lorsque vous aurez réussi la transformation. Troisièmement, si vos résultats scolaires doivent pâtir de cette entreprise, on arrête tout. »

Hermione hocha la tête. Le contrat lui semblait honnête.

« Bien. Revenez me voir le premier octobre. Nous ferons le serment à ce moment-là puis vous commencerez la première étape du processus. »

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M'an, P'pa, Dudley,

Voici quelques nouvelles de la rentrée comme promis.

Tout c'est très bien passé, le festin de rentrée était délicieux, comme d'habitude. D'ailleurs, les Elfes cuisiniers ont essayé une recette sympathique. Tu la trouveras sur l'autre feuille maman.

Les profs ont commencé à nous assommer de travail dès les premiers jours. Ils nous mettent déjà la pression pour les ASPICS, c'est fou !

J'ai parlé avec le Professeur McGonagall. Elle est d'accord pour me faire devenir Animagus ! C'est génial ! Ses conditions sont juste que mes résultats ne souffrent pas cet apprentissage et que je fasse un Serment Inviolable de m'inscrire dans le registre des Animagus.

Sinon, plusieurs bonnes nouvelles pour les jumeaux. Je fais passer le message, car je sais qu'ils n'ont pas envoyé de lettres.

Harry a rejoint les Cinquièmes années en Runes ! Si tout ce passe bien, il sera présenté à l'épreuve de BUSE en juin ! Cela a fait jaser au Château. Et Roger a beaucoup râlé sur l'injustice du monde. Cela m'a beaucoup fait rire.

Par ailleurs Léo garde son poste d'Attrapeur à Serpentard. Marcus en est ravi et passe son temps à planifier les prochains matchs dans l'optique de remporter la coupe.

Harry lui n'a pas repris le Quidditch au plus grand malheur de ses équipiers. Par contre je crois qu'il s'est motivé pour aller nager chaque vendredi soir avec Luna et ses amies Ginny Weasley et Héméra Malfoy. Un sacré trio qui va faire des étincelles et qui fera tourner les têtes dans quelques années.

Notre nouveau prof de Défense est quelqu'un de vachement compétent. Ça cache quelque chose. Mais bon, temps qu'il ne fait d'élevage de Manticore dans son bureau et qu'il nous prépare bien aux ASPICs, ça me va.

Bisous à tous les trois ! Et prenez soins de vous !

Hermione.

PS : Marcus trouve tes biscuits très bons maman.

Pétunia sourit en repliant la lettre de sa fille. Cela lui faisait plaisir d'avoir des nouvelles de ses enfants. C'était le problème de l'internat. Elle ne pouvait les voir que pendant les vacances. Heureusement que Dudley restait avec Marc et elle. Sans quoi le choc entre les deux mois d'été où ils vivaient à six et le reste de l'année serait VRAIMENT brutal !

La gérante du Black Bee se décolla du comptoir pour aller se faire un café.

Il n'y avait vraiment pas foule en ce mois de septembre. De toute sa carrière, c'était la première fois que Pétunia voyait la salle aussi vide à cette période de l'année. Et la tendance n'allait définitivement pas en s'améliorant.

C'était… très inquiétant.

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Dudley Steven Evans-Granger était assis en tailleur au centre d'une large étoile à sept branches tracée à la craie. Au bout de chaque pointe brûlait une bougie rouge sang. Une forte odeur d'encens emplissait la pièce.

Aujourd'hui, pour la première fois, le jeune voyant allait tenter de soulever, volontairement les voiles du passé. Gemna lui avait indiqué comment faire pour avoir des rétrovisions. Mais elle ne garantissait pas le résultat. Ce n'était pas franchement une branche de la Divination qu'elle maîtrisait.

Dudley voulait savoir qui il était et d'où il venait. Il avait donc décidé de mettre ne pratique le rituel de Gemna. Si ça marchait tant mieux, si cela échouait, il trouverait autre-chose.

Les respirations de l'adolescent se firent de plus en plus profondes et lentes. Il entrait doucement en transe. Sa vision s'emplit de milliers fils luisants interconnecté, comme un immense réseau de neurones. C'était le futur. Ou plutôt, les futurS possibles et imaginables en fonction de chacun. De temps à autre, Dudley voyait tous ces fils, toutes ses possibilités se regrouper en un seul et unique nœud, les instants clés, les passages obligatoires de la trame du temps.

C'était maintenant que tout se jouait. Dudley ne devait pas se laisser aspirer par le futur. Il ne devait pas se projeter en avant. Non. Il devait se retourner, revenir sur ses pas, découvrir le Passé.

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« Draconis, je pourrais te parler 5 minutes ? », demanda Léo.

Le quatrième année aux cheveux platines opina du chef. Ils étaient seuls dans les vestiaires. Les autres étaient déjà repartis au château sans se changer ou étaient déjà sous la douche.

« Évidemment. Que puis-je faire pour toi ? », répondit l'héritier Malfoy en pliant son uniforme de Quidditch.

Léo, épuisé par l'entraînement, ne chercha pas à lire sur les lèvres de Draconis et se contenta de lire ce qu'écrivait sa plume à papote. Il trouvait absolument épatant que son condisciple ait encore suffisamment d'énergie et de motivation pour plier son uniforme boueux.

« Peux-tu me dire pourquoi il y a autant de tension à propos des jumelles Carrow ? », questionna Léo, vautré sur le banc.

« C'est seulement maintenant que tu t'en rends compte ? », se moqua Draconis.

« Silence Malfoy, j'étais un peu occupé jusqu'à présent », grogna Léo en enlevant son uniforme trempé. Marcus était un tyran ! Les faire jouer alors que toutes les divinités du monde leur jetaient des seaux et des seaux d'eau à la gueule, fallait être malade !

« Mais bien sur… Mais revenons à nos hippogriffes. Que sais-tu de la famille Carrow ? », demanda Draconis en se vautrant sur le banc, face à Léo.

« Les Carrow font partie des 28 familles sacrées, qui sont les « plus pures des familles pures ». Alecto et Amycus furent des Mangemorts durant les années 70. Ils ont plaidé non coupables des crimes qui leur été imputés et ont été innocenté sous prétexte d'Impérium. »

« C'est juste. Par contre, tu peux spécifier que le père d'Alecto et Amycus a eu trois enfants. Le benjamin de la fratrie est Anthime Carrow. Il est passé par Serpentard, en a été Préfet, puis Préfet en chef ainsi que Batteur de l'Équipe de Quidditch. Il a eu le meilleur résultat aux ASPICS de Métamorphose depuis Dumbledore. Tandis que ses frère et sœur soutenaient la suprématie du sang et participaient aux activités Mangemort, Anthime disparaissait de la circulation. Il est réapparu il y a six mois sur le Chemin de Traverse avec ses filles, Flora et Hestia. »

« Ta capacité à toujours tout savoir m'étonnera toujours », commenta Léo. « Cependant, cela ne m'explique pas l'hostilité latente de notre salle commune. »

« J'y viens. Le plus dur a été de retracer le chemin du jeune Carrow après Poudlard. Il est parti visiter le monde. Le monde MOLDU », grimaça Draconis. « Il a fait des petits boulots à droite à gauche. Il a fini aux USA. Il y a épousé une moldue. Une médecin de l'esprit. »

« Donc les jumelles sont des demie-sang… Comme moi. »

« Non. Ta mère, Lily Potter était une sorcière. Née de moldus, certes, mais sorcière quand même. Alors que Julia Carrow, née Jackson n'a pas de magie. »

Léo haussa un sourcil. C'était certainement la raison la plus débile qu'il ait jamais entendue… Mais d'un autre côté, cela expliquait pas mal de chose. Les sorciers « lumineux » en voulaient aux jumelles à cause de leur oncle et tante tandis que les sorciers « noirs » leur reprochaient leurs origines.

Ça allait encore être simple cette histoire.

« Merci des renseignements Draconis. »

« À charge de revanche Léo. Maintenant, tu m'excuseras j'ai une douche à prendre », répondit l'Héritier Malfoy en boxer en entrant dans les douches, sa serviette autour du cou, une bouteille de savon dans la main.

Léo, toujours vêtu de son uniforme crasseux soupira de découragement. Il avait les infos qu'il voulait. Mais maintenant, il devait trouver le courage de se lever de ce banc inconfortable, de virer ses fringues trempées et boueuses et de se traîner jusqu'aux douches…

Et bah, c'était pas gagné…

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Remus était accoudé au parapet d'une cursive de la Grande Cour. Il profitait des derniers rayons de soleil et du chant des oiseaux. Le vent ramenait les effluves de la Forêt Interdite et il pouvait sentir Lunard s'éveiller dans son esprit.

La lune était quasi pleine et le grand loup gris voulait se dégourdir les pattes et continuer d'explorer ce nouveau territoire.

« Remus. »

Le Lycanthrope rouvrit les yeux et sourit au minuscule professeur de sortilèges.

« Professeur », répondit-il.

« Filius ! Combien de fois t'ai-je dit de m'appeler Filius ? »

« Une fois de plus apparemment. »

« Ah ! Moi qui pensais que le Gryffondor insolent avait disparu ! »

Remus gloussa. De tous ses anciens enseignants il n'imaginait pas que ce soit Filius Flitwick qui s'ouvrirait en premier. Non pas qu'il s'en plaigne. Le semi-gobelin avait un humour très piquant et des connaissances incroyables.

« Je doute qu'il disparaisse complètement un jour. »

Le Directeur de Serdaigle grogna son assentiment avant de bondir sur le parapet.

Remus était systématiquement surpris lorsque Filius faisait des choses de ce genre. Pourtant c'était un héritage direct de son sang non-humain.

« J'ai une question personnelle à te poser. »

Remus se mordit la langue pour ne pas sortir une connerie monumentale. S'il avait été avec la Meute, il ne s'en serait pas privé, mais pas ici, à Poudlard. (Pas encore du moins.)

« Pourquoi avoir accepté le poste de Défenses ? Tu avais pourtant coupé tout liens avec l'Angleterre il y a des années. »

« Comment savez-vous… Gingotts ? » demanda Remus.

Filius sourit, dévoilant une dentition trop aiguisée pour être totalement humaine.

« Gringotts », confirma-t-il. « Mes cousins n'ont laissé fuité aucunes informations, mais entre les archives publiques et ma grande sagesse je pense avoir peint un tableau assez fidèle de la situation. »

Remus hocha la tête, lui faisant signe de poursuivre.

« Tu as brusquement quitté le Royaume-Uni, vidant l'intégralité de tes comptes en mai 1981. Connaissant le contexte historique et politique, je pense, dis-moi si je me trompe, que tu faisais partie de la petite organisation de Albus. Un évènement suffisamment violent t'a poussé à rompre tout liens avec l'Ordre, mais aussi le reste des Maraudeurs et aussi avec ce pays. »

« Je… Quoi ? Comment ? Oui, mais comment ? » bafouilla Remus.

Filius ricana.

« Albus n'est pas aussi discret qu'il le pense. Si je n'étais pas lié à la neutralité de Gringotts, je pense que j'aurais demandé à rejoindre l'Ordre du Phénix. »

« Un duelliste tel que vous aurait été le bienvenu. »

« Flatteur. Il était évident que toi, James Potter et Sirius Black aviez rejoint cette organisation. J'ai encore des doutes pour Peter Pettigrow. »

« Il en était membre. »

Filius hocha la tête.

« Quant à ton départ, seul un problème impliquant les Maraudeurs aurait pu te faire réagir ainsi. J'ai quelques suppositions sur le pourquoi du comment, mais ce n'est pas un sujet qui me regarde. »

Remus grimaça. Le regard compatissant du professeur le mettait mal à l'aise et en colère. Qu'avait-il à faire de la pitié ou la compassion quand ses amis l'avaient ainsi trahi ?!

Remus ferma les yeux et expira lentement. Lunard était pleinement éveillé dans son esprit désormais et réclamait du sang. Le sorcier s'obligea à se calmer avant de calmer le loup. Autour de la pleine Lune leurs sentiments entraient en résonance et la moindre étincelle devenait un bûcher gigantesque en un claquement de doigt.

« Vous souhaitez savoir pourquoi j'ai choisi de revenir ? »

« Oui. »

« Je n'en sais rien. Je voulais brûler la lettre du Directeur. Tant de colère m'a submergé en voyant le sceau de Poudlard. Elle est restée des jours sur un meuble avant que je la lise. Je suis partagé entre amour et haire Filius. Amour pour cette École où j'ai passé certaines des meilleures années de ma vie. Haine pour certaines personnes y résidant, pour leurs actions ou au contraire leurs inactions. C'est terrible comme sensation. »

« J'imagine. »

Remus croyait sans problème son ancien enseignant. Cela se voyait dans ses yeux.

« La présence des jumeaux Potter n'a rien à voir avec ta décision ? »

Un petit sourire étira les lèvres du Lycanthrope. Les enfants de James et Lily. Un Poufsouffle et un Serpentard. Deux génies capables des pires conneries, comme leur père, mais ayant l'incroyable capacité de Lily à ne pas se faire attraper. Remus ne s'attendait pas du tout à cela. La surprise était agréable.

« Ils ont peut-être pesé dans la balance », répondit Remus.

« Et concernant Sirius Black ? »

« Ce crépuscule est absolument magnifique. »

Filius haussa un sourcil avant d'éclater de rire. Il salua Remus, lui tirant son chapeau avant de sauter du parapet et retourner vers l'intérieur du château.

Certains sujets étaient encore trop sensibles pour en parler.

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La Capitaine de police Adeline Briard installée dernière son bureau observait l'adolescent assis sur la chaise en plastique gris. Il était vêtu d'un sweat bleu nuit dont la capuche lui tombait sur les yeux, d'un baggy foncé et ses pieds étaient enfermés dans une paire de baskets kakis.

Le gamin de 16 ans avait beau être très grand et large d'épaule, avec ses vêtements mouillés par la pluie et ses grandes mains triturant la pauvre serviette éponge, il avait tout du chaton abandonné.

C'était sa mère qui avait appelé la police, affolée, après que l'école l'a prévenue de l'absence de son fils. La femme avait vérifié chez tous les amis connus de son fils ainsi que les différents coins qu'il affectionnait avant d'appeler la police. Le message était passé dans tous les postes aux alentours et finalement, c'était la patrouille du Lieutenant Solomon qui avait récupéré le gamin fugueur. Cela n'avait pas été difficile. Le petit n'avait absolument pas cherché à fuir les forces de l'ordre. Il était plutôt dans un état catatonique et n'avait ouvert la bouche que pour donner son nom depuis son arrivée au poste.

« Cap'taine, la mère du p'ti est là », déclara le caporal Tchaïkowsky en passant la tête dans le bureau.

« Bien, fais-la entrer. »

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Pétunia, très lasse, était blottie dans son fauteuil favori, un vieux truc jaune délavé mais terriblement confortable. Elle resserra son plaid autour de ses épaules et pris une gorgée de thé brûlant. Elle était si fatiguée…

Tout allait de travers en ce moment. La fugue de Dudley n'avait été que la cerise sur le gâteau. D'abords, il y avait son fichu genou. Elle s'était faite les ligaments croisés au handball et devait se faire opérer. Cependant, l'obtention de rendez-vous à l'hôpital était très compliqué et long à obtenir et elle se traînait avec sa béquille depuis la mi-septembre.

Après, il y avait le problème du Black Bee. Le pub n'était plus rentable depuis l'installation du Subway quelques rues à côté. Pétunia parvenait encore à compenser les dépenses grâce aux derniers clients, mais cela ne durerait pas et elle allait devoir licencier ses deux employés très prochainement. En toute honnêteté, elle ne pensait pas rouvrir le Black Bee après les vacances de Noël.

Pour finir il y avait eut la fugue de son poussin. Pétunia ne comprenait pas pourquoi il avait fait cela. Dudley ne semblait pas malheureux pourtant ! Il était même épanoui entre les parties de Jeu de Rôle avec ses amis, le club de boxe et ses études… À moins qu'elle n'ait raté quelque chose ! Oui, c'était certainement cela, elle avait raté quelque chose dans la vie de son petit. Quelque chose le poussant à s'enfuir. Elle était une mauvaise mère ! Comment pouvait-elle avoir loupé quelque chose de si énorme ? Surtout qu'elle n'avait, même maintenant, aucune idée de l'origine de la fuite de son fils…

À moins que… Pétunia attrapa son téléphone et composa un numéro espagnol. Jouant avec le fil, elle attendit qu'on décroche. Elle devait parler avec Marge. Si sa théorie était juste, elle devait en parler avec la sœur de Vernon.

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L'homme avait un visage fatigué, qui commençait à rider au coin des yeux et sur le front et ses cheveux bruns séparés par une raie bien nette étaient parsemés de mèches grises. Il avait la peau flasque d'une personne ayant trop vite maigri. Avec sa grande taille, cela lui donnait un air grotesque.

Dudley l'avait observé de loin pendant toute une journée. Ce reflet déformé de l'homme qui partageait la moitié de son patrimoine génétique ne collait pas avec le monstre battant sa mère qu'il avait Vu.

L'homme travaillait au centre des Archives Régionales, classant des documents dans un petit bureau sans fenêtre. Après quoi, il passait chez l'épicier du coin avant de rentrer chez lui. Là il embrassait sa compagne, une femme aux yeux bleus délavés et aux cheveux raides et ternes. Son visage au teint pâle et aux traits lourds était en somme très passe partout. Tous deux orbitaient l'un autour de l'autre de façon très détachée, comme si malgré le fait de vivre et d'avoir des enfants ensemble, ils n'avaient aucun lien.

Les seuls rayons de lumière dans ce tableau terne était justement les enfants du couple, les demi-frères et sœurs de Dudley. L'aîné était le gamin que le Boxeur avait déjà croisé plusieurs fois dans le métro. Il avait ensuite deux petites sœurs de sept et quatre ans, deux gamines pétillantes de vie qui mettait de l'animation dans le train-train routinier de leurs parents. Le Voyant les avait observés et Observés.

Vernon semblait être mort de l'intérieur. Son passage en prison l'avait transformé et Dudley Savait que plus jamais il ne porterait la main sur quiconque de sa famille. Son frère et ses sœurs étaient en sécurité.

C'était le lendemain de son départ qu'une patrouille de police avait récupéré Dudley et cela faisait quelques heures que sa mère l'avait ramené à la maison. Maintenant, qu'il était propre et avait dormi un peu, il devait descendre et aller rassurer sa mère qui devait culpabiliser même si ce n'était pas sa faute. Dudley avait voulu connaître la vérité sur son géniteur. Pétunia la lui avait caché pour son bien et lui avait triché, utilisant la magie pour dépasser les restrictions de sa mère. Il devait descendre et présenter ses excuses pour la peur terrible qu'il leur avait faite, Marc avait beau être en Écosse pour un congrès avec des collègues, Pétunia l'avait évidemment tenu au courant, et pour avoir fouillé dans le passé de sa mère.

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Minerva McGonagall attrapa un biscuit au gingembre et le trempa rapidement dans son thé avant de le croquer. Enfin, la sorcière avait un peu de temps pour elle. Depuis le retour des élèves, elle n'avait cessé de courir. C'était toujours la même chose en septembre et octobre. Outre ses devoirs de Directrices des Gryffondors, elle devait gérer aussi ses devoirs de Directrice Adjointe de Poudlard. Et malheureusement les taches de son second poste empiétait beaucoup trop sur celles du premier et c'était ses petits griffons en souffraient.

Minerva se laissa fondre dans son fauteuil. Elle était fatiguée. Et pourtant son esprit ne cessait de tourner en rond.

Tel son ancêtre Ross, Minerva pouvait voir les auras. Elle était beaucoup moins puissante que son petit-neveu et sa vision était moins large et détaillée. Et même la finesse de son talent lui permettait pas toujours de compenser cette difficulté.

Minerva aimait penser que c'était à cause de cela qu'elle n'avait pas vu les problèmes de la jeune Weasley l'an passé. (Dans les faits, elle savait que c'était qu'elle était overbookée avec les attaques de pétrification et qu'elle n'avait pas assez de temps pour surveiller ses étudiants).

C'était Terry qui l'avait alertée. Il lui avait décrit des variations d'aura rapides, brutales et violentes, chose absolument anormale. Minerva n'avait été témoin que d'un seul de ces changements, vers la fin de l'hiver. D'un beau vert pomme, l'aura de Ginevra Weasley était devenue orange malsain. Minerva s'apprêtait à intervenir pour questionner subtilement la jeune fille lorsque l'aura de celle-ci avait à nouveau muté.

Elle n'était plus unie, verte ou orange. A la place, elle était d'une base d'un vert profond avec quelques éclats d'un bel orange couleur couché de soleil et d'autres d'un bleu nuit comme Minerva en avait rarement vu. EN fait, la seule personne à avoir une aura de ce bleu-là était Miss Li de Serdaigle.

C'était très étrange.

La Directrice des Gryffondors n'avait trouvé aucune explication concernant ce phénomène dans la bibliothèque familiale.

Son enquête auprès des préfets rouges et ors lui avait appris que Miss Weasley allait bien mieux depuis quelques semaines (correspondantes à l'évolution de son aura), Minerva avait choisi de laisser tomber.

Elle avait d'autres problèmes à gérer à l'époque (notamment une jeune Nécromancienne Naturelle pitoyablement mauvaise en métamorphe et bien trop apte à mettre le chaos en cours…)

Cet épisode avait été une véritable sirène d'alarme. Cela avait montré à Minerva ses limites.

Depuis lors elle discutait avec Albus de la possibilité de se retirer de l'un de ses postes. Le Directeur n'était pas contre, mais ils ne savaient pas qui ni sur quel poste…

Minerva croqua un autre biscuit au gingembre.

Pour l'instant elle n'avait pas passé le relais et devait gérer à la fois Poudlard et les Gryffondors. Et des deux, les seconds étaient les plus problématiques. Les rivalités adolescentes étaient véritablement la pire plaie de l'humanité !

Outre les tracas et bêtises ordinaires, une demi-dizaine de cas inquiétait Minerva. Parmi eux, deux élèves de dernière année. Tout d'alors le Capitaine de son équipe de Quidditch.

Olivier était sur les nerfs et son aura passait par des phases de suractivités étranges. C'était les signes communs d'une proche maturation magique. Olivier allait avoir 17 ans et c'était toujours une étape importante dans la vie d'un sorcier.

Minerva avait juste hâte que cela se termine afin de ne plus attraper une migraine à chaque fois qu'elle activait sa Vision à proximité de son étudiant.

Le second était Perceval Weasley. ET oui, encore un Weasley. Son problème était similaire à celui de sa sœur.

Perceval avait naturellement une aura d'une couleur saphir assez intense, régulièrement parcourut de veines dorées. Or depuis son retour à Poudlard depuis début septembre son aura avait basculé quelques fois, inversant ses teintes. Elle était alors un lac d'or traversé de vague saphir.

C'était très étrange. Peut-être était-ce un trait génétique ? Mais Minerva en doutait.

Elle devait faire plus de recherches.

Lorsqu'elle aurait plus temps.

Là elle devait finir plusieurs dossiers administratifs et surveiller les retenues de Frederick et George Weasley. Merlin, cette famille la poursuivait !

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La lame, aiguisée, tranchante, glissait sur la peau rose, suivie d'une rigole de sang qui débordait et coulait, traçant des lignes rouges sur le bras d'enfant avant de goutter silencieusement sur le sol. De nombreux sorciers auraient été choqués de voir ainsi une enfant si jeune se scarifier ainsi sans sourciller. Mais pas à l'Institut d'Enseignement Magique de Louisiane. Ici de nombreuses magies dites noires étaient à l'honneur. Vaudou, Sanguimagie, Arts de l'Esprit, Magie Sacrificielle, Nécromancie, les élèves avaient le choix.

Harmony maîtrisait déjà la Nécromancie. Elle était née de la Mort elle-même après tout. Elle avait largement le niveau pour enseigner cette magie-là. Mais ce n'était pas le cas en Sanguimagie ou Magie Sacrificielle. Elle appuya le plat de la lame gravée de runes mayas sur sa plaie ouverte, la couvrant de sang. Elle fit de même de l'autre côté avant de graver quelques symboles sur le sol à ses pieds. Les signes imbibés de sang se mirent à luire de plus en plus fort au fur et à mesure qu'Harmony avançait dans le schéma global. Un flash de lumière illumina la salle lorsque l'enfant eut fini puis plus rien.

« Bien Harmony », déclara une grande femme à la peau basanée et aux cheveux couleur cuivre. « Je ne détecte aucune erreur… on va pouvoir faire un test », annonça-t-elle après s'être penchée sur le travail de son élève.

Harmony sourit, fière d'elle. Freya Cooper était sévère et stricte. Ses compliments étaient rares. La professeure attrapa le bras sanglant de son élève et posa la paume de sa main sur la plaie. Lorsqu'elle lâcha Harmony, la plaie était réduite à une mince cicatrice blanche bien nette.

« Les enfants, venez voir. On va voir si la barrière de Miss Mallard est efficace. »

La dizaine d'étudiants se rassembla près de la barrière gravée de sang.

« Tu t'améliores Harmony », chuchota un étudiant de deux ans plus âgés que la petite Mallard.

« Merci Sebastian », répondit la Nécromancienne tandis que leur professeur sortait un gros rat noir d'une petite cage.

Madame Cooper posa le rongeur sur le sol. Celui-ci renifla l'air ambiant avant de se mettre à courir droit sur la barrière. Il la franchit et s'effondra. Mort.

« Bien, bien, bien. Il semble que ta barrière soit efficace Harmony. Mais pour l'instant le sang est encore frais, il faudra refaire des tests plus tard, lorsqu'il sera sec, puis lorsqu'il sera parti. Si tu as correctement monté ton sort, la magie du sang aura imprégné le support même de ton sang et ta barrière sera aussi efficace qu'au premier jour. »

« Bien Madame ! »

« Retournez à vos exercices les enfants. Sebastian, je passe te voir dès que le travail de ta camarade est isolé », annonça la professeure.

La volée d'enfant s'éparpilla dans la vaste salle au sol couvert de terre battue. Freya Cooper fit apparaître un bouclier autour de la zone de travail d'Harmony afin d'éviter que quiconque ne traverse la barrière mortelle par hasard. C'était un accident idiot qui était déjà arrivé quelques décennies auparavant.

« Harmony, ton Maître d'Apprentissage m'a dit que vous allez aller à MC dans quelques jours. »

« Oui. Maître Brook a été convoqué par le Haut Conseil Magique et moi-même ait rendez-vous avec le Juge Magique Warren pour témoigner dans l'affaire de la 22e Apocalypse Zombie de 1993. »

L'adulte ne commenta pas le nombre absurde d' « Apocalypse Zombies » qu'il y avait eut au cours de cette année. Elle savait très bien que la bêtise humaine n'avait pas de limite et qu'il y aurait toujours un con pour créer des zombies sans avoir la formation ou le pouvoir nécessaire. À chaque fois le créateur finissait bouffer par ses créations et c'était les Maîtres Nécromanciens, dont Miss Mallard qui étaient envoyés pour nettoyer le carnage.

« Très bien. Je veux que tu profites de ton passage là-bas pour visiter le Musée Magique ainsi que la grande Bibliothèque. Tu y trouveras de multiples références sur la Sanguimagie. Avec un peu de chance, lorsque tu seras de retour tu me feras des sorts qui ne sont PAS en rapport avec la mort », se moqua gentiment le professeur.

Harmony marmonna dans sa barbe contre son enseignante. Ce n'était pourtant pas de sa faute si elle était si douée avec la magie mortuaire !

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Après quasiment trois siècles en vadrouille, Lancelot était de retour en France.

Quitter le Pacifique n'avait pas été très difficile. Malgré ses années d'ermite perdu au fond de la jungle, il avait encore des contacts parmi les criminels. Il avait été aisé d'obtenir une nouvelle (fausse) identité suffisamment solide pour ouvrir un compte bancaire et surtout pour pouvoir retourner en Europe.

Malgré son âge (et sa dépression l'ayant poussé à fuir la civilisation), Lancelot était relativement bien informé des évolutions du monde. Il avait su naviguer parmi les mortels sans se faire remarquer ou causer de scènes. Il était même content de pouvoir dire qu'il n'avait pas été malade en avion alors que c'était son baptême de l'air !

Remontant son sac sur son épaule Lancelot prit la direction du métro.

Il avait désormais une mission.

Trouver un moyen de mourir.

Trouver le monde magique.

Cette enfant pouvant relever les morts lui avait bien prouvé que la Magie n'avait pas disparu contrairement à ce qu'il pensait. Les sorciers devaient faire exactement comme l'avait fait Merlin. Ils devaient se cacher et Lancelot était prêt à mettre sa main à couper que leurs communautés étaient cachées au plus prêt des centres de pouvoirs. Donc dans les capitales. (Après tout Merlin s'était bien caché à Camelot !)

Paris avait changé en trois siècles, mais certains lieux restaient identiques. La Cathédrale Notre-Dame ou les fort et bastide Saint-Anthoine lez Paris. Cela lui servirait de repères pour naviguer dans cette cité devenue tentaculaire.

Et une fois qu'il aurait repris ses repères, il se mettrait en chasse. Il était patient. Il avait tout le temps du monde devant lui. Alors il pouvait bien attendre qu'un sorcier fasse une erreur et lui ouvre ainsi les portes de son monde.

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Remus se frotta le visage avec lassitude. À revenir à Poudlard, c'étaient de nombreux souvenirs qui remontaient. Les bons. Et les mauvais.

Dernièrement, c'était le pire moment de sa vie qui tournait en boucle sous ses paupières, lorsqu'il avait failli mourir sous les crocs de Greyback. Ce monstre avait forcé la fenêtre de sa chambre et attaqué sauvagement, avant d'être arrêté de justesse par Lyall, juste à temps pour le sauver.

Si désormais Remus avait fait la paix avec Lunard et s'il acceptait complètement son statut, étant même à l'aise avec celui-ci, sa morsure faisait partie de ses pires souvenirs.

Et en parlant de souvenirs affreux, Remus n'avait toujours pas pu parler à Severus. Son collègue était vraiment plus fuyant qu'une anguille !

Et puis il y avait également le problème de Sirius. Albus lui avait parlé du cas de son ancien ami et des années qu'il avait passé enfermé dans son propre esprit ainsi que son réveil pour le moins surprenant. Le lycanthrope ne savait pas trop comment agir vis-à-vis de son ami d'enfance. Le contexte entourant le départ de Remus pour la France et leur passé commun et leurs expériences individuelles les avaient changés. Aujourd'hui, le professeur doutait de pouvoir retrouver la proximité qu'il avait avec l'animagus. Il ne savait même pas s'il souhaitait la retrouver tout en s'en languissant…

Quel bordel !

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Percy volait.

Il était enfermé dans un étrange piège d'acier et de verre et était incapable de sentir le vent sur son visage. Sous ses paumes, au lieu du contact rugueux du bois, il sentait la surface lisse du plastique. Il n'était définitivement pas sur un balai et pourtant, il volait.

Un avion, lui souffla son esprit.

L'espadon.

Il pilotait un avion et jouissait de chaque seconde.

Autour de lui les formes et les couleurs défilaient à une vitesse que même l'Éclair de Feu ne devait pas atteindre ! C'était tellement excitant !

Était-ce donc cela que ressentaient ses frères lorsqu'ils volaient après ces stupides balais ? Si oui, il comprenait mieux leur amour pour le quidditch !

Percy n'avait pas un grand amour pour le vol. Il avait le mal de l'air, héritage malheureux de sa grand-mère paternelle Cedrella Weasley, née Black. (Ce n'était pas les seules choses qu'il avait hérité de la femme aux yeux argent. Après tout il y avait une raison pour laquelle le Choixpeau avait évoqué la possibilité de l'envoyer à Serpentard.)

Cependant, malgré la joie de fendre les airs à toutes allures et la fierté d'avoir conçu un engin capable d'une telle prouesse, une angoisse sourde lui nouait les tripes. Percy n'était pas un pilote. Il n'aurait pas dû se trouver aux commandes de SX-2.

Il devait protéger quelque chose ou quelqu'un. Protéger la base du Makran. Non. Protéger le dernier espoir du monde libre… Non, enfin… oui, mais pas que…

Alors que Percy criblait de balles les engins ennemis, un point blanc traversa son champ de vision. Et il se souvint. Il était sorti pour arrêter les avions de l'Empereur, mais aussi et surtout pour protéger l'homme sans visage. Celui-ci avait dû s'éjecter de SX-1 et descendait désormais vers la mer, suspendu à une frêle toile de soie alors que l'ennemi faisait de son mieux pour l'abattre.

Percy raffermi sa prise sur le manche. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Il pilotait l'avion le plus puissant et le plus rapide du monde. La moindre erreur était fatale. Et s'il y passait, c'est la mort assurée pour son ami et la chute de la résistance sous la coupe de l'Empereur.

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Les élèves de quatrième année attendaient patiemment a coté d'un large enclos vide. Hagrid était parti chercher le sujet d'étude du jour après leur avoir dit d'ouvrir leur livre. Personne n'avait moufté. Tout le monde savait comment faire pour ne pas se faire bouffer la main par le monstrueux livre des monstres. Le vendeur de Fleury et Boot leur avait expliqué qu'il suffisait de caresser la tranche du livre pour qu'il devienne aussi doux qu'un agneau et qu'il s'ouvre sans problème.

Neville discutait à voix basse avec Dennis sur le devoir de métamorphose que leur Directrice de Maison leur avait collé dès le deuxième jour lorsque Marietta Edgecombe, l'une des quelques Serdaigles présentes laissa échapper un « Oooooooooooooh ! » très strident.

Une douzaine de créatures franchement étranges trottinaient vers eux. Elles avaient le corps, les pattes arrières et la queue d'un cheval mais leurs pattes avants, leurs ailes et leur tête étaient celles d'un aigle monstrueusement grand. Les longs becs crochus et leurs griffes acérées étaient d'une couleur gris acier. Neville écarquilla les yeux en comprenant ce qu'étaient les créatures.

« Ce sont des Hippogriffes ! », annonça Hagrid d'un ton heureux. « Magnifiques, n'est-ce pas ? »

Neville comprenait ce que Hagrid voulait dire. Les créatures étaient effectivement magnifiques. Leurs plumages chatoyants aux couleurs très diverses miroitaient sous le soleil. Ils étaient puissants et dangereux.

« Alors qui peut m'en dire un peu plus sur les hippogriffes ? »

Une armée de mains se levèrent du côté des Serdaigles, contrairement aux trois autres maisons où seuls quelques mains se dressèrent.

« Oui, Miss Midgen. »

« L'Hippogriffe fait partie de la même famille que le griffon et l'opinicus. La majorité des théories avancent que le premier hippogriffe serait né de l'accouplement d'un griffon et d'une jument. »

« Très bien Miss. Cinq point pour Poufsouffle. Quelqu'un veut ajouter quelque chose ? Oui Mr Malfoy ? »

« L'hippogriffe est une créature très fière. Et susceptible. Il ne faut jamais les insulter. Rares sont ceux qu'ils l'ont fait et qui s'en sont sortis vivants. »

« Bien, bien. Cinq point pour Serpentard. Comme l'a souligné votre camarade, les hippogriffes sont très fiers et sont très attachés à la politesse. Il faut s'avancer vers lui, le saluer en s'inclinant et attendre. S'il vous salue à son tour, vous avez le droit de le toucher. Sinon, il faut reculer très vite. Alors, qui veut essayer ? »

Pour toute réponse, la plupart des élèves reculèrent de quelques pas, faisant ricaner Neville. Lui-même n'était pas très serein devant les majestueuses créatures qui secouaient la tête d'un air féroce en remuant leurs ailes puissantes.

« Je veux bien essayer », dit Neville en tendant ses affaires à Dennis avant de s'avancer vers la barrière.

« Bravo Neville. Bon, alors… Tu vas essayer avec Buck », déclara Hagrid avant de s'avancer vers l'hippogriffe au plumage gris argent.

Il l'attrapa et le tira un peu à l'écart de ses congénères avant de lui enlever son collier de cuir. Neville suivit les indications du professeur et s'inclina en tentant de ne pas cligner des yeux. L'hippogriffe le toisa de son regard hautain quelques instants avant de s'incliner profondément devant le quatrième année.

« Bravo ! », s'exclama Hagrid enchanté. « Vas-y, tu peux aller le caresser maintenant. »

Neville aurait préféré retourner à l'abri derrière la barrière avec ses camarades de promotion, mais il s'avança malgré tout vers l'animal. Il lui caressa le bec et le grattouilla sous le menton tandis que Buck fermait paresseusement les paupières. Derrière lui, le rouge et or entendait les autres applaudirent à tout rompre.

« Parfait Neville. Je crois qu'il va te laisser monter sur son dos maintenant. »

« Heu… Je préférerais pas Professeur. La dernière fois que j'ai quitté le plancher des vaches, je me suis brisé le poignet. Je ne souhaite pas renouveler l'expérience. »

Hagrid paru extrêmement déçut mais n'insista pas.

« Quelqu'un d'autre veut essayer ? »

Les autres élèves, voyant que Neville était toujours vivant s'approchèrent prudemment. Ils se répartirent par duo ou trio, chacun devant un hippogriffe et s'inclinèrent avec une certaine tension. Neville avait rejoint Dennis devant l'hippogriffe couleur vert-bronze du nom de WildWind. Ils le caressaient en discutant à voix basse.

« Tu sais ce que c'est un opinicus ? », demanda Dennis.

« Ouais. C'est une chimère de la même famille que le griffon. Il a un corps de lion avec une tête et des ailes d'aigle tandis que le griffon est comme un hippogriffe, mais tu remplaces le cheval par un lion. »

« Je connais notre blason, merci », commenta narquoisement Dennis. « Comment des bestioles pareilles ont pu voir le jour ? »

« Par magie », répondit Neville. « L'histoire des créatures magiques est véritablement fascinante. Ainsi le griffon était le résultat étrange d'un sort entropique. Les Mages Elamiens*, à la fin du IVe millénaire avant J.-C., en guerre contre les mages mésopotamiens avaient prévus une grande offensive contre leurs ennemis avec un rituel en chaîne nécessitant l'intervention de dizaines de mages. Mais leur sort a… complètement merdé. Le griffon fait partie, tout comme les arbres anti-gravité ou les moutons électriques, des résultats de ce rituel échoué. »

Dennis leva un sourcil.

« Des moutons électriques… Sérieusement ?

« Je te jure ! Mais l'espèce a disparu avant le IIe millénaire avant JC. Revenons à nos griffons. Ils se sont installés dans tout le pourtour du golfe persique et c'est dans ce qui est l'actuelle Arabie Saoudite que les premiers hippogriffes sont nés de l'accouplement d'une jument et d'un griffon tandis que les opinicus ont été créés par le croisement d'un griffon et d'un sphinx par des mages Égyptiens. »

« Et les Shinx sont nés comment ? »

« Il y a plusieurs théories. La principale est que… »

Un hurlement perçant coupa Neville qui se retourna immédiatement vers l'origine du bruit. Hagrid s'efforçait à grand-peine de remettre son collier à Buck, tandis que Urquhart gisait sur le dos et que Draconis était recroquevillé dans l'herbe, une tache de sang s'élargissant sous sa robe de sorcier.

Et merde ! songea Neville.

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