
Halloween
blablabla = lettre
Blablabla = titre de journaux
Halloween
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Ron soupira. Longuement. Pour la troisième fois depuis le début du cours. Et le cours n'avait commencé que depuis 10 minutes.
Il allait mourir.
Par les couilles de Merlin, mais qu'est-ce que c'était chiant ! Pourquoi, par les tétons de Morgane avait-il choisi de faire divination déjà ? Ah oui. Les points faciles. Mais c'était chiant ! Il allait mourir d'ennuis si ça continuait !
Le jeune Weasley laissa tomber sa tête sur sa table dans un BONK sonore qui sembla résonner dans l'ambiance enfumé de la salle.
« J'ai cru entendre un bruit ! »
Et en plus la prof était complètement folle. À croire qu'elle avait fumé… comment disait Harry déjà ? Ah oui ! Fumé la moquette.
« Mais comment font les filles pour apprécier ce cours ? »
« Qu'est-ce t'as dit Ron ? »
Ron tourna la tête vers Seamus sans la soulever de la table.
« J'me demandais comment font les filles pour apprécier ce cours ? »
« Je sais pas. Suis pas voyant. »
Le commentaire vraiment mauvais leur tira un ricanement. C'était seulement la troisième semaine de cours et ils s'emmerdaient déjà.
« Une partie de Tafferan ? », demanda Dean avec un sourire en coin.
« J'préfère le Kems », intervint Seamus
« Ça me va aussi », annonça Ron, la tête toujours collée à la table.
« Ça marche. Par contre il faut être quatre. »
Ron déchira un bout de son parchemin, griffonna rapidement un mot dessus avant d'en faire une boulette et la jeter à travers la salle.
Une partie de Kems ?
La réponse lui revint rapidement après avoir rebondi sur le crâne de Dean.
Je ne connais pas les règles, il faudra me les expliquer. Je finis de recopier mon devoir d'Histoire, il me reste uniquement la conclusion et je vous rejoins. Faites-moi une place.
« On a un dernier lascar. »
« Cool. Qui ? », demanda Seamus en sortant les cartes de son sac.
« Crabbe. »
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« Que le diable vous emporte ! »
Percy, terrifié par le regard fou du scientifique, se réveilla en sursaut. Il était couvert de sueur et pourtant un long frisson lui traversa l'échine.
Retenant un sanglot, le sorcier enfouit son visage dans ses mains. Il serra les mâchoires pour ne pas hurler de peur, de colère, d'incompréhension.
Ces cauchemars remplissaient ses nuits depuis plus d'un mois. Des éclats de couleurs, des tourbillons de noms, des myriades de lieux et au milieu de tout cela, cet homme. Sans visage, sans nom, mais d'une importance capitale.
Il était quasiment toujours présent, à proximité, mais hors de sa portée. Percy enrageait de ne pas savoir qui il était, de ne pas savoir pourquoi il était le seul être trouble dans ce monde chimérique qu'il voyait à travers ses rêves, d'ignorer pourquoi sa présence le troublait autant.
Cela rendait Percy complètement fou ! (Et le terrifiait complètement.)
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Hermione arrêta son réveil d'une main et grimaça. Les feuilles de Mandragores avaient vraiment un goût dégueulasse. La septième année ne regrettait pas d'avoir demandé au Professeur McGonagall de lui apprendre à devenir Animagus, mais elle n'avait pas vraiment anticipé le temps que cela pendrait ou le drainage magique que cela produirait.
Devenir Animagus était le fruit d'un processus complexe, constitué de dix étapes. La première, consistait à conserver une feuille de mandragore dans la bouche pendant un mois entier, soit entre deux pleines lunes. Cela faisait donc une semaine que la Serdaigle avait cette fichue plante dans la bouche. Tout le temps ! Car elle ne devait en aucun cas être avalée ou retirée de la bouche sinon le processus devait être repris à zéro !
Joie.
Normalement, dans trois semaines, Hermione pourrait passer à la deuxième étape, à savoir, une fois la Lune pleine, mettre la feuille couverte de bave dans une fiole en cristal et l'exposée au rayon lunaire. Et si jamais le ciel était nuageux, on reprenait tout depuis le début… C'était ce qui s'était passé lors de la précédente pleine lune qui avait eut lieu peu après Halloween.
Mettant son livre de Défense dans son sac, la serdaigle eut une pensée pour le professeur Lupin. Avec la semaine dernière, sa théorie prenait des allures de certitudes. Hermione était convaincue que l'homme était un lycanthrope. Après tout, il n'avait pas pu assurer ses cours les jours des pleines Lunes depuis la rentrée, d'ailleurs les cours avec Sev avaient beaucoup fait jaser, et puis il s'appelait REMUS LUPIN ! Remus, comme le frère du fondateur de Rome, qui selon la légende aurait été, avec son jumeau, allaité par une louve et Lupin, quasiment comme canis LUPUS, nom latin du loup. Franchement si avec ça, le sorcier n'était pas lycanthrope, Hermione voulait bien manger sa chaussure gauche.
Pénélope, elle, pensait cette théorie fausse. Elle trouvait que le professeur était en trop bonne forme et trop bon état pour subir une transformation violente et traumatisante tous les mois.
Les deux amies avaient parié deux galions sur la lycanthropie du professeur. La question maintenant était de connaître la vérité. Ni Pénélope, ni Hermione ne se voyait aller le voir et lui poser la question de but en blanc. C'était très impoli !
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« Albus, puis-je vous poser quelques questions à propos du jeune Remus ? »
Le vieux directeur releva la tête de son parchemin et regarda son adjointe. Il hocha la tête.
« Pourquoi lui avoir proposé le poste ? » demanda l'animagus chat de façon très directe.
Albus remonta ses lunettes en demi-lune sur son nez avant de répondre.
« Pourquoi cette question ? Vous songez qu'il y a un problème ? Remus me semble très compétent. »
Minerva le fusilla du regard. Avec les années elle connaissait les manœuvres de son supérieur pour esquiver une question.
« Oui. Il l'est. Là n'est pas la question », répondit-elle sèchement. Elle attrapa un bonbon du citron dans le bocal tendu par Albus avant de poursuivre. « Je songeais à sa lettre. Je ne pensais pas que vous réussiriez à le retrouver et surtout à le convaincre. »
Albus lissa sa barbe d'un geste inconscient.
« Je suis aussi surpris que vous sur ce point Minerva. Le retrouver n'a pas été une sinécure. En fait, c'est complètement par hasard que j'ai entendu de ses nouvelles. »
Minerva haussa un sourcil.
« C'est mon vieil ami Nicolas qui m'a parlé de lui », poursuivit le Directeur. « Il semble que Remus Lupin soit devenu une figure importante de la politique magique française. »
« Vraiment ?! Étonnant. Je ne l'imaginais pas prendre ce chemin. »
Albus gloussa. Tout comme son adjointe, jamais il n'aurait imaginé un des Maraudeurs entrer sur la scène politique. Surtout pas Remus qui était si timide à l'époque.
« Il n'est pas une figure de proue, plus une main agissant dans l'ombre d'après Nicolas. »
L'Alchimiste français n'était pas avare de détails dans ses descriptions de la politique de son pays. Il pouvait en parler des heures et des heures et pourtant il parvenait toujours à en cacher le plus important. Albus savait que de nombreux pions étaient en mouvement de l'autre coté de la Manche et que le parti traditionnel avait toutes les chances de tomber aux prochaines élections. Mais le Directeur de Poudlard était bien incapable de dire qui était les nouveaux acteurs importants. Même sur Remus il ne savait presque rien, ni son poste, ni ses ambitions. Tout juste qu'il était l'un des membres fondateurs du FUCM.
(Ce qui était déjà pas mal !)
« Je trouve qu'il s'est épanoui depuis toutes ces années », commenta Minerva.
« Oui. Il est… apaisé. »
Albus se souvenait très bien de Remus Lupin. C'était lui qui avait convaincu ses parents de le laisser venir à Poudlard malgré sa lycanthropie. Il se souvenait des cernes immenses et du teint maladif du jeune Gryffondor les lendemains de pleine lune. Il se souvenait de la façon dont il se repliait sur lui-même et esquivait les regards.
Aujourd'hui Remus avançait droit et fier sans se cacher. Il s'assumait. Les lendemains de pleine lune il n'avait pas l'air d'être sur le point de mourir. Il avait juste l'air de s'être couché trop tard (comme cela arrivait à bien des enseignants) et assumait ses cours sans problèmes.
« Pourquoi lui, Albus ? » demanda doucement Minerva.
Le Directeur pesa ses options. Noyer le poisson avec le risque que la formidable directrice des Gryffondors l'apprenne un jour et se venge, ou être complètement honnête. Le choix était vite fait.
« Vous connaissez mes craintes concernant Lord Voldemort. »
« Oui. »
« Je sais que vous ne les partageaient pas et j'espère de tout cœur me tromper. Mais ! Si j'ai raison nous aurons besoin d'alliés. Outre le fait que Remus est un excellent enseignant et un bon combattant, il a surtout des liens forts avec la communauté magique française. Sa présence nous permet de renouer des liens qui pourraient être salvateurs dans quelques années. »
Albus pécha un autre bonbon au citron au fond de son bocal. Il devait vraiment en racheter. La directrice des Gryffondors rassembla ses affaires et se prépara à quitter la pièce.
« Le réveil de Sirius Black n'a rien a voir avec votre choix ? » demanda-t-elle, un pied hors du bureau directorial.
« Bonne nuit Minerva. »
« Un jour vos plans vous perdront Albus. »
Le Directeur de Poudlard et fondateur de l'Ordre du Phénix regarda la porte de son bureau se fermer lentement.
« Je sais », murmura-t-il avec résignation.
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« Alors Tobias, des choses de prévus pour Thankgiving ? »
« J'ai ma filleule qui vient avec son père, on passera la journée ensemble. Et toi ? »
« Avec famille et ma belle-mère », se lamenta moqueusement le collègue de Tobias.
« Bon courage dans ce cas Logan. Et bon week-end. »
« Merci, toi aussi. »
Tobias salua son collègue et rejoignit l'ascenseur. Il desserra sa cravate et défit le premier bouton de sa chemise. Il n'était pas mécontent d'être enfin en sur le chemin de la maison.
Ducky, Harmony et Victoria arrivaient le lendemain. Tobias avait hâte de les voir. Il adorait sa filleule et sa famille.
Harmony était si pleine de vie et de joie. Elle avait toujours des anecdotes amusantes à raconter sur ses études et ses voyages. Elle était unique cette gamine qui était capable de relever les morts, qui aimait les bonbons, les chansons stupides et les dessins animés.
Tobias appréciait aussi grandement son père. Donald était un cracmol qui travaillait pour la branche magique d'une agence fédérale. Il était médecin légiste. Peut-être était-ce à cause de cela que sa fille aimait autant jouer avec les morts… Tobias avait rencontré le cracmol lors de son arrivée aux États-Unis. Ils ne s'étaient jamais perdus de vue et une amitié solide avait vu le jour.
La troisième personne, Victoria était aussi atypique que sa petite-fille. La vieille sorcière possédait un humour piquant et n'avait pas la langue dans sa poche. Elle aussi avait toujours des anecdotes amusantes à raconter. Ce devait être un trait familial.
Arrivé chez lui, Tobias laissa tomber sa veste sur le canapé et alla ouvrir son frigo. Il devait préparer le repas de Thanksgiving… au menu, dinde farcie, purée de patates douces, haricots verts en daube et sauce de cranberries. En dessert, il hésitait encore entre tarte aux pommes dont Harmony raffolait et une tarte au potiron dont lui-même était fan. Bah, au pire, il ferait les deux. Vu qu'il faisait tout lui-même, il partait pour plusieurs heures de cuisine.
Tobias aimait cuisiner, laisser ses mains travailler et son esprit s'échapper. C'était un peu comme les potions. Il avait toujours aimé les potions. Couper les ingrédients, les mélanger, les brasser suivant des protocoles précis pour pouvoir les transformer en quelque chose de complètement différent. À l'école, il était resté dans l'ombre, avec les autres oubliés de Slughorn. C'était après, bien après l'école et l'Angleterre qu'il s'était épanoui physiquement, mentalement, magiquement.
La cuisine avait été une échappatoire, puis c'était devenu une passion. Tobias alluma la radio. La dernière chanson à la mode passait une énième fois. Même dans les bureaux on n'entendait que ça…
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Allongé sur la pierre dorée, Abraao laissait son regard plonger dans l'infinité du ciel sans nuage. L'air était chaud et humide, comme chaque jour et était rempli des entêtants parfums de la jungle. Le jeune homme pouvait entendre les singes se battre dans les arbres et les ricanements des caipora au-delà des barrières protectrices.
Normalement, il pouvait rêver encore une heure pépère avant que les autres commencent à le chercher pour aller manger. Et après cela, il y aurait le couvre-feu.
Pas question de faire les cons et sortir ce soir. Un Lethifold avait été aperçu à une cinquantaine de kilomètres de l'école par une patrouille de Forestiers. Vu la vitesse de déplacement de ces monstres, la créature pouvait être juste à 2 mètres des barrières de l'École…
Tous les Forestiers de la région ainsi que plusieurs équipes de Shamans, Magizoologistes et Mage-Guerriers étaient sur le pied de guerre et organisaient des battues près des zones habitées de la forêt.
Un long hurlement aux échos sinistres s'échappa de la jungle, faisant frissonner Abraao. A force de penser aux pires créatures habitants à côté de l'École, il avait réussi à se faire flipper tout seul… Les Lethifolds ne sortaient pas en plein soleil, tout le monde le savait, il n'y avait donc aucun risque… normalement.
Mis mal à l'aise par une bouffée de paranoïa, Abraao se releva, attrapant sa sacoche, il lissa les quelques plis de son uniforme et époussiéra les quelques gravillons qui s'accrochaient au tissu. Il prit ensuite un instant pour admirer la végétation luxuriante qui encadrant l'imposant ensemble de bâtiments pyramidaux qu'était son École avant de rejoindre ses amis.
« Encore en train de rêver beau gosse ? », demanda une plantureuse brune à la peau caramel.
« Évidement, que voulais-tu donc qu'il fasse d'autre ? », ricana une rouquine aux longues jambes musclées.
« Je t'emmerde Samantha », répliqua Abraao en se laissant tomber sur le banc. « João, passe-moi le plat s'teuplait. »
L'adolescente rousse lui tira la langue tandis que son ami, un sorcier faisant partie du peuple Sushioto lui passait le plat de maïs.
« Tu as changé de labret », commenta Abraao en se servant.
« Oui. J'ai augmenté la taille. »
Abraao opina du chef. Son ami, comme le voulait la tradition de sa tribu avait commencé depuis ses quinze ans à installer un disque de bois peint de façon cérémonielle sous sa lèvre inférieure. Avec le temps la taille du disque augmenterait pour finalement atteindre environs une dizaine de centimètres de diamètre si les souvenirs d'Abraao étaient bons.
De l'autre côté de João, Dimitri, un étudiant dont les parents russes s'étaient installés au Brésil depuis cinq ans attrapa le plat pour se servir lui aussi en maïs.
« Vous pensez faire un échange vous ? », demanda finalement Abraao après avoir fini son épi de maïs.
« Je pense pas », répondit Samantha. « Les meilleurs magizoologistes viennent d'ici. On a le programme le plus complet. Je ne pense pas qu'un échange ait une véritable utilité pour mon projet d'avenir. »
« Et puis Maria te manquerait trop », sourit João.
« Exactement ! » s'exclama la rouquine avant d'embrasser sa plantureuse brune de petite-amie.
Maria lui rendit son baiser avec enthousiasme.
« Trouvez-vous une chambre les filles ! » s'exclama Dimitri en sortant la tête de son assiette.
« Jaloux ! », ricana Maria.
« Mais oui ! Qui ne rêve pas d'avoir deux déesses avec lui au lit ! », gémit théâtralement le russe, faisant rire le groupe d'amis et leurs voisins directs. « Plus sérieusement », reprit le slave, « Je me tâte à faire un échange avec Durmstrang, pour voir l'école de ma mère ou bien, aller faire un tour dans l'école d'Islande. »
« Ce sont les spécialistes en Magie Élémentaire ? »
« Ouais. Et en tant que pyromage, je pense que j'en profiterai à fond. Et toi Abraao ? »
« Je pense que je vais négocier avec ma mère pour aller à Poudlard. Neville est un super pote, et aussi bien d'après mes recherches que d'après ses histoires, l'école anglaise à l'air bien, généraliste comme ici mais avec une prof de botanique qui maîtrise son sujet et surtout avec une putain de forêt magique dans le parc ! »
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Les Brumes étaient en ébullition. Toute la population « honteuse » de la Grande-Bretagne frémissait et chuchotait, brassant rumeurs et véritables infos. Gobelins, Garous, Petit-Peuple et autres créatures magiques s'agitaient dans l'ombre des sorciers aveugles. Les Nés de Moldus et Cracmols exilés dans le Quartier des Brumes n'échappaient évidemment pas à la règle même s'ils ne comprenaient pas l'ampleur de la Nouvelle.
Le café de la Goule n'échappait pas à la règle. Dans la salle bondée, on parlait, excité, de la Grande Nouvelle. Le patron, un homme d'une petite quarantaine d'année, aux cheveux roux et ondulés rasés vers la nuque écoutait d'une oreille distraite le bavardage d'une Née de Moldue, d'une banshee et de deux kitsunes. Plus loin sa femme et copropriétaire du café, courrait entre les tables, servant les très nombreux clients.
Depuis son installation en Angleterre, jamais Nishiki Nishio n'avait vu un tel bazar. Pas même la nuit ou Voldemort s'était fait latté la tronche par les jumeaux Potter. Et pourtant cela avait fait du bruit.
« Hey la goule, resserre-nous une girafe ! », appela l'un des clients.
« Ça marche vieille chèvre. »
Le Satyr et ses comparses éclatèrent d'un rire enivré aux échos de bêlements. Nishiki appréciait les descendants du Dieu Pan même s'ils avaient souvent un humour très lourd et un respect pour à peu près tout frôlant le néant.
« Je m'en occupe chéri », proposa Kimi à son époux.
La goule accepta. Il avait eu une chance incroyable avec sa merveilleuse Kimi. Ils s'étaient rencontrés au lycée et elle ne l'avait jamais lâché. Pas en apprenant qu'il était une goule et donc se nourrissait exclusivement de chair humaine, pas lorsqu'il lui avait mordu l'épaule jusqu'au sang lorsque la faim le faisait délirer, pas même lorsqu'il l'avait repoussée pour la mettre à l'abri…
Dieu qu'il l'aimait.
Elle avait choisi de le suivre en Angleterre, abandonnant ses études de médecine au passage et l'avait accepté comme époux malgré tout ce qui les séparait. Elle lui avait même donné deux merveilleux enfants. Ken, d'après un vieil ami dont il n'avait plus de nouvelles depuis quasiment 15 ans et Shizuka, d'après sa sœur aînée partie trop tôt.
Normalement les enfants d'humains et de goules étaient très, très rares. Mais avec la magie… Kimi s'était gavée de compléments alimentaires et de potions immondes tout le long de ses grossesses pour que leurs enfants puissent avoir les nutriments nécessaires que son corps d'humaine ne fournissait pas.
À cette heure-là, les deux goules borgnes leur servant de progénitures étaient à l'école. Dans deux ans Ken entrerait au lycée. Tout du moins si leur monde existait encore… Parce que si la nouvelle était véridique… la Guerre était proche et la société magique s'écroulerait dans des tempêtes de sang et de feu, il lui faudrait mettre sa famille à l'abri, le plus loin possible d'ici…
« Nishiki, ça va ? »
Le barman se tourna vers son épouse et la serra contre lui. Elle était si petite, si fragile comparée à lui et pourtant elle était de loin la plus courageuse des deux. Quand lui fuyait dans le cynisme et le sarcasme, elle affrontait ses ennemis et ses peurs avec bravoure et courage.
« Je réfléchissais aux impacts du réveil de Mordred s'il s'avère réel », répondit Nishiki avant de poser un baiser sur le sommet du crâne de son épouse.
Kimi releva la tête et se hissa sur la pointe des pieds pour pouvoir quémander un véritable baiser que la goule lui donna avec plaisir.
« Pourquoi son réveil cause-t-il un tel raffut dans les communautés magiques ? Ce n'est qu'un vampire non ? », demanda l'humaine en glissant ses mains derrière la nuque de son mari.
« Si seulement », soupira le barman. « Tu connais les légendes sur le roi Arthur et les Chevaliers de la table Ronde. »
« Oui. Mordred était un chevalier et le fils incestueux de Arthur et sa sœur Morgane la Fay. Il aurait tué son père avant de succomber à ses blessures », répondit Kimi sans dénouer ses bras.
« C'est effectivement ce qui se dit… Quant à savoir si c'est la vérité… Il faudrait demander à Mordred directement… Le fait est qu'il était également un druide et qu'il a été transformé en vampire. Nul ne sait qui est son créateur ou sa créatrice. Mordred est puissant. Terriblement puissant. Aussi bien en tant que vampire qu'en tant que druide. Il a été le Patriarche des vampires de Grande-Bretagne depuis le 5e siècle et sa transformation. Il a alterné les périodes de sommeil et celle de règne… À chacun de ses réveils d'importants évènements ont bousculé la société anglaise, à la fois magique et moldue… La dernière fois qu'il s'est réveillé, c'était en novembre 1641. Et le 4 janvier de l'année suivante, il soulevait Londres contre le Roi Charles 1er et déclenchait ainsi la première guerre civile anglaise qui se finit le 30 janvier 1649 par la décapitation du Roi. »
« Effectivement, je commence à comprendre pourquoi on craint les réveils de Mordred », déclara Kimi.
Cet homme… vampire était une étincelle de chaos qui mettait feu aux poudres de la société, le papillon dont le battement d'aile provoquait des ouragans.
« Mordred dort depuis 1752. Et si les sorciers l'ont oublié, ce n'est pas le cas des créatures magiques. C'est pour cela que tout le monde est si excité. Les réveils de Mordred apportent du changement… bon ou mauvais… »
Kimi posa un autre baiser léger sur les lèvres de sa goule d'époux avant de reporter son attention sur la salle et leurs clients. Elle avait confiance en Nishiki pour faire au mieux pour leur petite famille. Il avait toujours fait ce qui était le mieux pour leurs survies.
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La période d'Halloween avait toujours été complexe pour Remus.
Tout petit, c'était la joie de sortir avec sa mère dans les rues du monde moldu pour chercher des bonbons. Un peu plus grand, c'était le jour où il avait vu son grand-père maternel se faire poignarder lors d'un cambriolage ayant vraiment très mal tourné. Le traumatisme était profond et il avait mis extrêmement longtemps à s'en remettre. Des années après, le 31 octobre devint le jour des festins et des rires à Poudlard avec ses meilleurs amis et le reste de ses camarades.
Puis vint l'assassinat de son père, le départ de sa mère, les disparitions et attaques à tout-va… La guerre, tout simplement. Terrible chose la guerre. Mais peut-être pas aussi douloureux que la trahison de ses amis.
Même aujourd'hui le fait de savoir que le reste des Maraudeurs le pensaient dans le camp du Seigneur des Ténèbres… L'amertume le prenait à la gorge et il avait envie de frapper quelque chose.
Pourtant, malgré cette colère, la peur et le désespoir lui nouaient les tripes lorsqu'il songeait à cette terrible nuit du 31 octobre 1981.
Remus se souviendrait toute sa vie de cette nuit. Il était dans un bar avec d'autres étudiants de sa promotion. Et soudainement il avait senti quelque chose lâcher dans son esprit, comme un fil qui se rompait sous la tension. Le Felidas du Cottage des Étoiles était brisé. Son Gardien était mort.
Il avait filé prestement, abandonnant le reste des élèves de cours d'Histoire du Moyen Âge. Il avait transplané à peine sorti du bar, direction Paris.
Il avait passé les 48 heures suivantes dans la capitale française, écoutant les murmures de la pègre et les réseaux plus officiels. Il avait finalement appris la sinistre vérité. James et Lily Potter avaient été tués par Lord Voldemort.
Et ils laissaient derrière eux deux orphelins.
Remus s'était sérieusement posé la question de retourner en Angleterre à ce moment-là. Mais cela n'avait pas duré. Il était un être maudit. Un loup-garou. (À cette époque, Remus était encore en guerre contre Lunard.) Jamais la bonne société anglaise ne l'aurait laissé élever le « Sauveur du Monde Sorcier » et l'Héritier d'une Famille Sang-Pur.
À ce moment-là le sorcier avait fait son choix. Il était resté en France. Il avait choisi de faire confiance aux parrains et marraines des enfants pour mettre Harry et Léo en sûreté et les éduquer correctement.
(Remus n'était pas au courant à l'époque que Julia Bones avait été tuée, que le couple Longdubas était plongé dans le coma et que Sirius avait été torturé jusqu'à la folie.)
Le lycanthrope n'avait définitivement pas anticipé que les jumeaux seraient élevés par Pétunia Evans, la sœur aînée détestant la magie de Lily. Lorsque Minerva le lui avait dit, il s'était imaginé le pire. Mais ses collègues et surtout ses cours avec les Potter l'avaient démenti.
Les deux troisièmes années étaient épanouis et plein de joie. Ils étaient heureux et joueurs, incroyablement biens dans leurs peaux, avec une sœur adoptive aussi forte tête que fidèle.
En les regardant Remus voyait les fantômes de l'un de ses meilleurs amis et de celui de la plus extraordinaire sorcière qu'il ait eut l'honneur de connaître. Mais Harry et Léo n'étaient pas seulement les enfants de James et Lily. Ils étaient aussi ceux de Pétunia Evans-Granger et de son époux.
Les deux moldus avaient laissé leurs marques sur les enfants Potter. Ils étaient plus durs, moins naïfs, plus rusés que leurs parents biologiques. Plus serpentard en quelque sorte.
(Plus matures songeait quelques fois Remus lorsque les souvenirs étaient trop lourds à porter et que l'amertume le submergeait. Ils étaient si jeunes à l'époque. A peine 20 ans. Juste des gosses.)
Remus secoua la tête.
La période d'Halloween avait toujours été complexe. Et cette année, le fait d'être à Poudlard complexifiait encore plus les choses.
De trop nombreux souvenirs remontaient à la surface et le Lycanthrope s'y perdait. Marlène lui avait déjà dit qu'il devait cesser de s'appesantir sur le passé et plutôt diriger son énergie vers l'avenir. Mais les conseils de son Alpha n'étaient pas toujours faciles à suivre.
« Tout va bien Remus ? »
« On pourrait faire mieux Filius. Mais cela passera. »
« Prenez donc un peu de ce délicieux fondant au chocolat. Je trouve qu'il apaise les mœurs. »
Le professeur de Défense sourit et attrapa le plat tendu par son collègue.
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Neville, le visage pâle comme la mort fixait sans vraiment la voir la première page du journal. Le brouhaha inquiet du Grand Hall lui parvenait que difficilement, comme si sa tête était enveloppée dans du coton. Son regard horrifié ne parvenait pas à lâcher la photo ricanante sur la couverture de la Gazette des Sorciers.
Un long et violent frisson lui traversa l'échine alors qu'il avait l'impression que son cœur cherchait à sortir de sa poitrine. Alors qu'il entendait les échos d'un rire complètement fou, son regard était collé sur le visage de la photo.
« NEVILLE ! »
Le cri dans ses oreilles et les deux mains sur ses épaules qui lui infligèrent une violente secousse, fit décrocher l'attention du sorcier du journal. Le visage inquiet de Dennis envahi son champ de vision. Son ami devait lui parler, ses lèvres bougeaient. Cependant Neville ne parvenait pas entendre ce qu'il lui disait. Tout était flou, brouillé. Les sons se noyaient dans un brouhaha diffus et incompréhensible alors que les images se diluaient les unes dans les autres.
Spectateur impuissant d'un spectacle chaotique, Neville senti que son ami de toujours le forcer à se lever et le traînait/poussait vers la sortie de la Grande Salle.
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Poppy Pomfresh tendit silencieusement une grande tasse de chocolat chaud au jeune Gryffondor assis dans le lit d'hôpital et une seconde plus petite à son beau-père installer sur une chaise au côté du malade.
« Il a besoin de repos », rappela-t-elle avant de tirer les paravents, laissant un peu d'intimité à la famille.
Lorsque le jeune Dennis Crivey lui avait apporté l'héritier Longdubas en pleine crise de panique, l'infirmière avait pris le jeune patient en main avant d'envoyer un elfe prévenir Severus. Le lien entre les deux n'était pas connu de beaucoup, juste d'une partie de l'administration et de quelques élèves, des amis de Neville.
Travaillant dans une école de jeunes sorciers ne maîtrisant pas encore leurs pouvoirs, Poppy en avait vu passé des blessés étranges, bizarre ou graves, des potions ayant mal tournées, des matchs de quidditch quelles que soient les maisons adversaires, les métamorphoses ou sortilèges ratés. Elle avait même dû gérer le jeune lupin et sa lycanthropie au début de sa carrière…
Les crises d'angoisses, elle en avait également vu passé pas mal et pour son plus grand malheur, c'était là qu'elle pouvait le moins agir. Les problèmes liés à l'esprit ou aux émotions étaient finalement très peu connu des sorciers et les méthodes pour les soigner quasiment inexistantes. Dans ce cas, elle ne pouvait que tenter de rassurer l'élève, l'isoler de ses camarades le temps qu'il se reprenne et contacter la famille si nécessaire.
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Severus marchant d'un pas vif, quitta le parc de Poudlard et transplana. En voyant les journaux ce matin, il avait annoncé qu'il prenait sa journée et Albus n'avait même pas pensé protester. Le potioniste s'était occupé de rassurer Neville, lui assurant qu'il allait mettre Alice et Sarah en sécurité.
Arrivant sur les rives de la petite rivière traversant Carbone-les-Mines, Severus se lança un rapide sort de désillusion et fonça à grands pas vers sa demeure. Le quartier n'avait que très peu changé depuis son enfance. C'était les mêmes rues pavées, les mêmes réverbères cassés, les mêmes usines désaffectées et les mêmes vieilles maisons dégradées.
Cependant, l'intérieur de la demeure de Severus au fond de l'Impasse du Tisseur avait grandement évolué. Mis à part les murs extérieurs, tout avait été changé, y compris l'agencement des pièces. La magie permettait des choses merveilleuses. Le potioniste se plaça au centre de sa demeure et commença la longue et complexe incantation du sortilège du Fidelas.
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Alice sursauta et brandis sa baguette en direction de sa porte d'entrée. Voyant le visage de son époux, elle se crispa un peu plus.
« Quel est le nom de la marraine de Sarah ? »
« Pétunia Granger née Evans, mère biologique de Dudley Evans-Granger et mère adoptive de Hermione Granger et Harry et Léo Potter. »
Alice sourira de soulagement et baissant sa baguette, alla embrasser Severus. Celui-ci lui rendit son baiser en la serrant dans ses bras.
« Comment vas-tu ? »
« J'ai peur. Je suis terrifiée. J'angoisse à l'idée qu'elle revienne ou qu'elle s'en prenne à mes enfants, à toi ou à mes amis », murmura Alice.
« J'aimerais pouvoir te dire que cela n'arrivera pas, mais je ne peux pas. Elle est pire qu'un chien enragé et son époux ou beau-frère ne valent pas mieux. Tu dois faire extrêmement attention. »
« Je sais. »
« J'ai placé ma maison d'enfance sous Fidelas. Elle se situe au 13 Impasse du Tisseur à Carbone-les-Mines. »
Alice frémit en sentant la magie imprimer l'adresse dans son esprit.
« S'il y a le moindre problème tu vas là-bas avec Sarah. Il y a suffisamment de nourriture non-périssable pour tenir un siège et personne ne songera à te chercher là-bas. »
Après tout la maison n'était pas reliée au réseau de cheminette et était au plein cœur d'un quartier moldu, jamais des Sang-purs n'auraient l'idée d'aller fouiller dans cette direction.
Alice acquiesça sans problème. L'appartement où le couple vivait en ce moment ne pouvait pas être mis sous Fidelas, car il ne lui appartenait pas. La sorcière comptait dresser les barrières protectrices les plus puissantes qu'elle connaisse, mais cela ne vaudrait jamais un Fidelas…
Les Potter avaient passé quasiment un an caché de Vous-Savez-Qui grâce à ce rituel. Le Mage Noir et ses fidèles avaient fait plusieurs passages par Godric Hollow sans jamais les trouver. Il avait fallu que leur Gardien ne les trahisse pour qu'ils soient retrouvés.
« Tu garderas un œil sur Neville ? », demanda la sorcière blonde.
« Promis. »
« S'ils viennent… finir le travail… »
« Je l'expédie immédiatement chez moi et je vous préviens, Augusta et toi. »
Après tout, les barrières de la demeure ancestrale Longdubas étaient déjà tombées une fois et la vieille dame n'avait échappé à l'attaque uniquement parce qu'elle était avec Neville chez une de ses amies. Cette fois, elle n'aurait peut-être pas autant de chance, autant qu'elle vienne se réfugier dans le Fidelas elle aussi.
« Tu seras prudent ? »
« Juré », répondit Severus en serrant sa femme dans ses bras.
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Draconis, assis dans le dortoir des filles de Serpentards de deuxième années, serrait dans ses bras sa petite sœur. Les nouvelles apportées par le journal avaient été un choc monstrueux pour les deux Malfoy. Tandis qu'il gérait une Héméra sous le choc, Draconis avait vu du coin de l'œil Neville, l'air catatonique, être sorti de la salle par son ami Né de Moldu dont le Malfoy ne parvenait décidément pas à retenir le nom, non pas qu'il y accorde réellement d'importance, ce n'était qu'un Né de Moldu après tout. Quelques minutes après, c'était son parrain qui était sorti en trombe de la Grande Salle, certainement pour rejoindre Alice et leur fille.
Le Serpentard de Quatrième année avait guidé sa petite sœur dans ses dortoirs. Héméra lui avait accordé le droit de passage dans le dortoir des deuxièmes années avant de s'installer sur son lit en se bouinant contre son aîné.
« J'ai peur », marmonna Héméra tout bas.
Et Draconis la comprenait parfaitement. Héméra avait trouvé elle aussi les articles archivés de la Gazette du Sorcier qui étaient dans la bibliothèque familiale.
Aucun de leurs parents ne parlait des années où le Mage Noir était en activité. Dès que le sujet arrivait sur la table, aussi bien Narcissa que Lucius faisaient glisser le sujet dans une autre direction, parfois de manière pas subtile du tout.
Draconis n'était pas stupide, il se doutait fortement que son père, voire sa mère avaient fait partie des Mangemorts, et pas à cause d'un Imperium, quoi qu'en disent les archives de la Gazette. Le problème était que si ses parents avaient été suffisamment fins pour éviter le pire, cela n'avait pas été le cas de toute la famille. Sa tante était une véritable fanatique sans le moindre scrupule. Si elle ne partageait pas une partie de son sang, Draconis dirait même qu'elle était complètement timbrée, un véritable chien enragé, lâché dans un jeu de quille par son maître qui s'amusait à la rendre encore plus timbrée. Mais elle était de son sang, alors Draconis disait juste, en son for intérieur, qu'elle était accrochée à ses opinions et qu'elle les défendait de tout son être.
Sa capacité à se mentir à lui-même l'étonnerait toujours.
Dans tous les cas, jamais il ne la laisserait s'approcher de sa petite sœur adorée. Le risque qu'elle essaye de la convertir à sa religion – son obsession pour Vous-Savez-Qui, même après sa disparition ne pouvait pas être appelé autrement – était trop grand et jamais Draconis ne permettrait cela !
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Théodore observait le papier brûler avec un rien de satisfaction sadique. C'était ce qu'ils auraient dû subir, ces deux enfoirés, lors de leurs arrestations. Après tout, ils avaient vendu leur propre sœur à un bâtard sans cœur juste pour augmenter le prestige familial et pour s'assurer son soutient chez les Mangemorts.
Le jeune serpentard au visage fin et aux courts cheveux chatains-blonds n'avait aucun amour pour son sale vieux con de père. Celui-ci n'était qu'un vieux pervers violent.
Théodore ne comptait plus les filles, parfois encore des adolescentes, qui avaient défilé dans les draps du vieux et parfois, souvent, d'après les cris, elles n'étaient pas franchement volontaires. Tout ce que pouvait faire Théodore pour « améliorer » les choses, c'était, lorsque son père avait fini et qu'il les jetait dans une ruelle sombre d'un coin moldu perdu, de les soigner, les rhabiller, effacer leur mémoire et s'assurer qu'elles ne soient pas enceintes.
Malgré cela, l'adolescent se doutait bien qu'il devait avoir quelques demis-frères ou sœurs, demi-sang, quelque part en Angleterre.
Le serpentard serait bien allé voir les Aurors, mais la seule fois où il l'avait fait, ceux-ci l'avaient envoyé boulés, songeant sûrement que le fils d'un Mangemort ne pouvait que mentir.
À ce moment-là, il avait sept ans et venait de voir sa mère rendre son dernier soupir sous les coups de son géniteur alors qu'il se cachait dans un placard. Personne ne l'avait cru chez les aurores, après tout il n'était qu'un « mioche » comme l'avait si bien dit le représentant des Forces de l'ordre dont les poches étaient lourdes d'or. Théodore gardait encore les traces du mécontentement de son père lorsqu'ils étaient rentrés à la maison après que Senior soit venu le chercher au bureau des Aurors. Sa jambe ne serait plus jamais droite.
Depuis des années maintenant, Théodore voulait une haine sans faille à ceux ayant permis la chute de son soleil, du centre de son univers, de sa mère. S'il ne pouvait pas encore se venger de son père, rien ne l'empêchait de punir ses oncles, les porcs ayant vendu leur sœur pour un peu plus de renommée. Après tout, ils étaient des fugitifs recherchés… et un accident était si vite arrivé.
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Caché dans l'ombre, Léo observait, inquiet, Théodore Nott, jeter toujours plus d'exemplaires de la Gazette du Sorcier dans les flammes. Ce qui s'était passé le soir d'Halloween n'était jamais arrivé dans leur première ligne temporelle. A force d'être trop confiant dans leurs plans, les jumeaux Potter avaient perdu leur emprise sur les évènements. Ils s'étaient fait surprendre par un changement drastique. Pourtant, à force de trifouiller avec le futur, ils auraient dû prévoir que les choses finiraient par dérailler et qu'ils se trouveraient face à un truc complément nouveau.
Et maintenant c'était la merde.
Entre Neville qui avait fait une crise de panique, les Malfoy qui étaient en PLS quelque part et Théodore qui semblait vouloir faire un autodafé de toutes les Gazettes lui tombant sous la main, Léo sentait que les choses allaient devenir corsées d'ici la fin de l'année. Comme si une année pénarde à s'inquiéter de rien, était impossible dans cette École !
Silencieusement Léo rejoignit son camarade de classe et s'installa à ses côtés, plongeant son regard dans les flammes de la cheminée. Si Théo voulait parler, il le ferait, sinon, il aurait au moins un soutien silencieux.
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ÉVASION A AZKABAN !
Harry hurla de rage, laissant sa magie jaillir hors de lui et tout détruire. Des lames d'énergies ravagèrent les meubles, déchiquetèrent les canapés, lacérèrent les murs de pierres et le parquet de bois. Des vents rageurs entraînèrent éclats de bois, lattes de parquet, bout de papier, lambeaux de tissus et morceaux de métal tordus dans un cyclone destructeur dont Harry était l'œil.
UN AUROR ASSASSINE
Comment ? Comment les choses avaient-elles pu leur échapper à ce point ?
Sirius n'avait jamais été à Azkaban et avait même été libéré de la prison de son esprit, Remus était revenu et Croutard n'était pas Pettigrew… C'était le rat. C'était forcément lui. C'était lui qui avait tué ce malheureux garde pour libérer les plus dangereux suivant de Voldemort.
ASSASSINS DE FRANCK LONGDUBAS
Pas étonnant que Neville oscille entre terreur profonde et haine viscérale. Les assassins de son père sont là, dehors, à l'affût de la moindre opportunité pour tuer à nouveau. Harry le comprenait et s'il s'écoutait, il partirait à la chasse aux chiens enragés et les abattraient sans le moindre scrupule. Et puis il appellerait Harmony et la laisserait jouer avec leurs cadavres. Après tout, la tarée consanguine ferait un très beau pantin et Voldy buguerait au moins une demie seconde en voyant sa suivante la plus fanatique dans le camp opposé.
DES DÉTRAQUEURS A POUDLARD
Alors que les gros titres de la Gazette, dansaient devant son regard, Harry laissa échapper un ricanement moqueur. Au moins un truc ne changeant pas, Fudge était toujours aussi con. Mettre des détraqueurs à Poudlard pour protéger « l'avenir de la société magique » comme l'avait si bien écrit Sketeer…
Et si ces monstres décidaient plutôt d'attaquer ceux qu'ils devaient « protéger » ? Après tout, c'était comme ça que ça c'était passé dans sa première vie. Mais bon, normalement, les mangemorts en cavales n'avaient pas la connaissance de Poudlard qu'avaient les Maraudeurs. Renter dans l'École pour assassiner des élèves et notamment lui-même, son jumeau ou Neville, leur serait beaucoup plus difficile. Voire, s'ils étaient chanceux, ce que Harry ne pensait vraiment pas être, impossible.
TROIS MANGEMORTS ASSOIFFÉS DE SANG EN LIBERTÉ !
Les débris tombèrent sur le sol avec fracas alors que la porte de la Salle sur Demande claquait derrière Harry. Plumes et papiers tourbillonnaient doucement vers le sol, dévoilant les visages ricanants des trois mangemorts.
BELLATRIX, RABASTAN ET RODOLFUS LESTRANGE EN CAVALE !