Le Pacte des Trois

Harry Potter - J. K. Rowling
Gen
G
Le Pacte des Trois
Summary
Suite de "Potter, menteur et Nécromanciens". Les jumeaux se préparent pour leur troisième rentrée à Poudlard. Mais avant cela l'été s'annonce chargé. Harry n'avait pas imaginé que Léo et lui changeraient tant de choses, volontairement ou non.
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La Visite de Marge

La visite de Marge

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« Dudley, Harry, descendez ! »

Le grand blond qui était en train de mettre une pâtée sévère à son petit frère sur Sonic mit le jeu en pose avant de poser sa console.

« Je suis certain que tu triches ! »

« Non, tu es juste mauvais Harry », ricana le boxeur. « Comme quoi, on peut être un bon joueur de Quidditch et avoir des réflexes du tonnerre et être une quiche sur la Méga Drive. »

Les deux frères descendirent l'escalier en avalant les marches trois par trois, rejoignant ainsi l'étage inférieur du duplex familiale.

« On est là maman ! »

Dudley sourit à sa mère avant d'essayer de chiper un blini couvert d'une généreuse couche de tarama. Un coup de cuillère en bois l'empêcha d'atteindre son but.

« Pas touche. C'est pour tout à l'heure. Marge et sa famille arrive d'ici une petite heure et rien n'est fini. Dudley, met la table et Harry coupe les concombres s'il te plaît.

Le moldu acquiesça avant d'aller prendre une nappe dans le placard. Il choisit la bleue avec des fleurs blanches. Elle était suffisamment grande pour la table avec ses deux rallonges. Tandis qu'il récupérait les assiettes dans le buffet, il entendit Harry demander si Dobby pouvait venir donner un coup de main.

« Non. Ce pauvre elfe a déjà suffisamment de travail comme ça. »

Le grommellement de Harry à la réponse de leur mère fit pouffer Dudley. Le Survivant avait reçu, de la part de son frère, un Elfe de Maison pour ses treize ans. Léo avait apparemment racheté Dobby à très bas prix à Draconis Malfoy.

Dire que Harry avait été surpris par son cadeau était un bel euphémisme. À vrai dire toute la famille avait été sur le cul.

Le Poufsouffle avait bien essayé de libérer Dobby, car il était totalement contre l'esclavage, mais l'elfe avait explosé en sanglot lorsque l'idée avait été suggérée. Finalement, après de longues négociations et plusieurs crises de nerfs, les deux têtes de mules étaient parvenues à un accord. Dobby appartenait à Harry, mais il avait le devoir de se vêtir correctement et il était payé. Le Survivant avait proposé dix Galions mais Dobby avait manqué de faire un arrêt cardiaque à l'annonce de la somme.

Les négociations avaient été très drôles à observer. Dobby était un commercial hors pair. Dudley était prêt à parier qu'il pourrait vendre du sable à un Touareg. Il avait réussi à faire baisser son salaire à deux noises par semaines avant que Harry refuse de descendre.

Depuis, c'était un Elfe de Maison rayonnant, vêtu d'un smoking adapté à sa taille et de chaussettes dépareillées qui gravitait autour de son nouveau Maître. Actuellement Harry l'avait envoyé aider Kreattur à ranger Square Grimmaurd.

« Je mets les flûtes ? »

« Non, des verres ballons. Deux pour les adultes. »

« Hermione est dans quelle catégorie ? »

« Enfant ! »

Dudley jeta un coup d'œil à la pendule de la salle à manger. Dix-huit heures. Hermione avait fini sa journée de boulot et devait être dans le bus pour rentrer et le rendez-vous à Gringotts de Léo et leur père devait également être terminé.

Vers la mi-juillet les jumeaux étaient partis avec Mami Rose pour visiter les différentes propriétés qu'ils avaient acquises lorsqu'ils étaient devenus Lords de leurs Maisons. Outre Square Grimmaurd, Léo possédait désormais une maison à Tinworth, un village semi-magique anglais des Cornouailles, le Château de Windfell, qui est plus un tas de ruine qu'autre chose, un manoir style gothique à Flagley-le-Haut un autre village semi-magique situé cette fois dans le Yorkshire et un petit studio dans l'Allée des Embrumes.

Après avoir fait le tour de toutes les habitations, il était apparu de manière évidente que Lady Black avait passé les dernières années de sa vie dans le studio. C'était la seule habitation qui était bien entretenue.

Et puis il avait également un putain de bateau. Dudley était jaloux.

Le Léviathan avait été construit comme une copie du vaisseau français Courageux capturé en 1761 par la Royal Navy. Construit à Chatham, à partir de mai 1782, il fut lancé le 9 octobre 1790. Long de 52,5 m et large de 14,6 m, il avait un tirant d'eau de 6,3 m2.

Le premier juin 1794, il participa à la bataille du 13 prairial an II et captura le vaisseau français America. Quatre ans après il aida à la capture de Minorque au sein de l'escadre de John Thomas Duckworth. Le 30 août 1805, il rejoignit le blocus de Cadix avec les autres vaisseaux de l'amiral Calder et lors de la bataille de Trafalgar, il fit partie de la colonne menée par l'amiral Nelson sur le HMS Victory et captura le navire espagnol San Agustín. Il fut converti en ponton en 1816, puis vendu 1848.

Il fut acheté par Nigellus Black, qui fit graver la moindre planche du navire de runes, bourrant le navire moldu de magie. Dudley se l'était promis, dès que les enchantements auraient été remis à jours, il irait se faire un méga voyage de la mort qui tue sur le Léviathan !

Le travail nécessaire pour réhabiliter toutes les demeures et surtout pour réactiver et mettre aux goûts du jour toutes les couches de sorts protecteurs, repousse-moldu et autres étaient colossales. D'autant plus que Léo voulait modifier la trame majeure des enchantements afin de rajouter des maléfices en fourchelangue et peut-être en magie gobeline.

Léo et Marc étaient allés à Gringott pour voir faire quelques devis et pour vérifier si les comptes Black étaient suffisamment garnis pour supporter tous les travaux.

Harry de son côté ne se prenait pas autant la tête. Les Potter n'avaient plus qu'une seule demeure à leur nom. Le Cottage des Étoiles à Godric's Hollow qui avait été transformé en mémorial par les sorciers Anglais.

Cela avait extrêmement enragé Harry qui, en tant que nouveau Maître du Cottage, avait fait exploser le panneau. Il avait déclaré que sa maison ne serait pas un lieu de pèlerinage pour les sorciers. S'ils voulaient un lieu de commémoration, ils avaient le cimetière. Sa seconde action avait été de mettre le cottage sous Félidas et d'en être le Gardien du Secret.

Harry avait décidé de ne pas toucher au Cottage pour l'instant. Il avait récupéré les plans d'origines qui étaient conservés dans la voûte Potter à Gringott. Lorsqu'il aurait un peu de temps, à la reprise des cours, il étudierait les plans et verrait de quelle façon reconstruire et modifier le Cottage pour le rendre « plus fonctionnel ».

« Au fait, on mange quoi ce soir ? » demanda Harry en rejoignant sa mère tante dans la cuisine.

« C'est une surprise ! », chantonna Pétunia depuis la cuisine. « Met des couteaux qui coupent ! »

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Marjorie serra dans ses bras son filleul avec une émotion palpable. Son petit Dudley était devenu si grand ! L'adolescent de seize ans mesurait plus d'un mètre 90, ses épaules étaient larges et musclées et les abdominaux de son ventre plats se dessinaient nettement.

« Mais tu vas t'arrêter de grandir gamin ? », demanda Marge en riant.

« Pas tout de suite Marraine ! »

La femme blonde leva les yeux au ciel avant d'aller saluer le reste des Grangers. Pétunia n'avait pas changé, toujours aussi fine et souriante. Elle avait simplement changé de coiffure et quelques pattes d'oie avaient fait une apparition discrète au coin de ses yeux. Les tempes de Marc commençaient à se veiner d'argent et il abordait désormais une barbe en balto. Hermione n'était plus une petite fille mais une femme. Les jumeaux se ressemblaient énormément, mais les yeux verts de Léo tiraient vers l'argent et les cheveux de Harry étaient nettement plus… sauvages. Comment diable une coiffure parvenait-elle autant à défier la gravité ?

Antonio salua la famille Granger de son accent chantant avant que les adultes s'installent au salon, laissant les enfants faire connaissance.

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Un battement d'aile d'un papillon peut provoquer un ouragan de l'autre côté du monde. Que peut donc produire l'apparition du Maître des Morts et son jumeau dans une dimension autre que celle de leur naissance ?

Beaucoup de chose. Énormément de choses. Bonnes ou mauvaises, tout dépendait du point de vue.

Pour Marjorie Eileen Dursley, les changements avaient été bénéfiques, cela ne faisait aucun doute. La femme grande et grosse au teint violacé, et moustachu, même si sa pilosité était inférieure à celledee Vernon, à la voix criarde et grinçante et au caractère aigrie par une vie solitaire avait disparut. Ou plus tôt, elle n'avait jamais existé.

Marge était toujours grande et massive et si sa silhouette était légèrement enrobée, elle ne faisait plus obèse. Sa chevelure couleur miel était méchée de blond plus clair, son teint avait été joliment halé par le soleil d'Espagne et son caractère rude adouci par Antonio et ses enfants.

Marge Delos était heureuse et ça se voyait. Cette apparente joie n'avait jamais été dégagée par Marge Dursley.

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La famille Delos était arrivée en Angleterre début août et repartait à la fin du mois en Espagne. Marge avait pris un grand plaisir à faire découvrir sa contrée de naissance à ses enfants. Elle en avait également profité pour visiter ses quelques amis anglais avec qui elle avait gardé contact.

Les Espagnols étaient restés cinq jours à Londres. Ils avaient visité les principaux lieux touristiques, mais également les recoins moins connus mais tout aussi intéressants. Dudley s'était fait un plaisir de leur servir de guide. Le jeune voyant était content de pouvoir passer du temps avec sa marraine. Marge et lui avaient également planifié le futur voyage de Dudley à Malaga.

À la fin de leur séjour, les adultes avaient décidé d'aller manger dans un grand restaurant étoilé. Hermione et Dudley avaient donc été chargés de s'occuper des plus jeunes pour la soirée. Les sept enfants avaient mangé des pizzas et des frittes avant d'aller voir un film dans le petit cinéma de quartier qui projetait en sous-titré.

Ils avaient regardé Aladin en se goinfrant de pop-corn et de coca. Les parents n'étaient pas là, ils en profitaient !

Hermione n'avait juste pas anticipé à quel point le sucre impactait l'organisme des jeunes enfants. Rodrigo, Ismerie et Marina avaient été intenables toute la soirée avant de s'effondrer d'un coup, leurs batteries vidées.

Dudley avait couché l'aîné tandis que sa sœur s'occupait des deux fillettes. Le boxeur se vautra dans le canapé au côté de la Serdaigle. Il était vanné.

« Je trouve que Rodrigo te ressemble », lâcha Hermione allongée sur le tapis.

Dudley haussa un sourcil. Le jeune espagnol de juste dix ans avait hérité de la peau foncée et des épais cheveux brun de son père tandis que Dudley était de base pale comme un cul (il devait travailler son bronzage pour ne pas avoir une teinte cadavérique !) avec des cheveux blonds !

Leurs seuls vagues points communs étaient leurs yeux. Aussi bien le fils de Pétunia que celui de Marge avaient des iris couleur saphir.

Hermione comprit son scepticisme et lui tapa dans l'épaule.

« Patate », grommela-t-elle. « Je trouve que t'as un peu la même forme de visage que Marge. En plus carré, mais y a des traits ressemblants. Et puis vous avez la même couleur d'yeux. »

« J'ai les yeux bleus, mais je suis loin d'être le seul. Maman aussi a les yeux bleus. »

Hermione haussa les épaules.

« Mouais… J'vais m'coucher. Bonne Nuit Dud'. »

Le grand blond agita vaguement la main tandis que sa sœur se redressait lentement et quittait le salon. Il n'avait jamais fait attention à la forme du visage de sa marraine. Mais maintenant que Mione en parlait… Bah, ce ne devait être qu'une coïncidence. Comme ce gamin dans le métro qui pouvait passer pour sa copie carbone avec cinq ans de moins et les cheveux châtain.

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« Par les couilles du Saint Père ! Y a des putains de Deoxis dans ces rideaux ! »

Théo releva la tête du bahut qu'il était en train de vider et lança un regard interrogateur à la jeune fille aux cheveux bleus qui venait de hurler.

« Qui ? »

« Le Saint Père. Le Pape. »

Le Sang Pur papillonna des yeux, se demandant ce que pouvait bien être un pape. Sally, voyant son air perdu grogna et lui dit de laisser tomber avant de sortir hors de la pièce à la recherche de la bombe insecticide.

Lorsqu'elle avait envoyé une lettre à Harry lui disant qu'elle s'ennuyait à mourir dans sa campagne, elle n'avait pas vraiment prévu qu'il l'invite à passer quelques jours à Londres pour nettoyer une vieille bâtisse abandonnée. Vu qu'elle n'avait rien à faire et qu'elle s'emmerdait VRAIMENT !, elle avait accepté. Elle n'aurait pas dû.

« Mais quel piège à con », marmonna-t-elle en entrant dans la cuisine. « Dobby, sais-tu où est la bombe insecticide, je ne la trouve pas ? »

L'elfe de Maison, perché sur un grand tabouret qui lui permettait d'atteindre le plan de travail, était en train de préparer le repas du soir. D'après l'odeur, ce devait être un tajine.

Depuis qu'elle avait mis les pieds à Square Grimmaurd, Sally-Ann n'avait pas arrête de manger des plats exotiques. Apparemment Dobby aimait beaucoup les recettes préparées par Mme Granger dans son pub.

La née de moldus ne s'en plaignait absolument pas. C'était sympa de voir un peu de culture du monde et surtout d'avoir autre chose que du pudding dans son assiette.

« Maître Harry est allé en racheter, car il avait terminé la dernière. »

La Poufsouffle soupira avant de remercier l'elfe et de tourner les talons. C'était complètement par hasard que les quatre enfants avaient découvert l'efficacité exceptionnelle du bon vieil insecticide moldu sur les Déoxis. Depuis lors, ils ne cessaient de s'en servir, car la vermine s'était installée partout !

Sally retourna dans le boudoir et demanda à Théo s'il avait besoin d'aide ou s'il s'en sortait seul avec son bahut. Le Serpentard lui dit que tout allait bien avant de se faire mordre par une espèce de tabatière en argent. La poufsouffle jura avant de se précipiter pour l'aider.

Si quelque mois auparavant quelqu'un lui avait dit qu'elle irait volontairement aider le glacial héritier Nott et qu'elle parviendrait même à une trêve cordiale avec lui, elle lui aurait ri au visage avant de lui conseiller de consulter. Après tout Nott était un Sang-Pur aux idées assez… fermées et elle-même était une Née de Moldus des plus… atypiques.

Lorsqu'elle était arrivée au Square pour la première fois, Sally avait été franchement désappointée d'apprendre que Léo avait invité son camarade de dortoir. Les premières heures de cohabitations avaient été des plus tendues et les insultes avaient volé des deux cotés dès que Léo et Harry tournaient le dos. Théo ne supportait pas de devoir respirer le même air qu'elle et le sentiment était tout à fait réciproque.

Cette guerre puérile avait duré deux jours. Un matin Léo était parti à un rendez-vous important qui lui avait pris toute la journée. En début d'après midi Harry était allé faire des courses laissant Sally et Théo seuls dans la grande Maison. Ils avaient commencé à se battre verbalement et étaient proches d'en venir aux poings lorsque l'Epouventard était apparu.

C'était Kreattur qui avait trouvé les deux adolescents terrorisés cachés ensembles dans un minuscule placard. Théo était pâle comme la Mort et des larmes silencieuses baignaient les joues de Sally. L'Elfe les avait emmenés dans la cuisine et les avait réconfortés avec un grand chocolat chaud et beaucoup de guimauve.

Ni la blaireau, ni le serpent n'avaient reparlé de ce qu'ils avaient vécu et vu. Trop intime, trop douloureux.

C'était Harry qui s'était occupé de l'Epouventard lorsqu'il était revenu de sa virée victuailles. La créature n'avait pas eu le temps de prendre la forme de la plus grande peur du survivant que déjà celui-ci l'avait détruite d'un sort inconnu des futurs troisième année.

Cette épreuve leur avait permis d'enterrer la hache de guerre. Sally doutait très franchement qu'ils deviennent un jour véritablement amis, mais ils avaient appris à se comporter comme des gens civilisés et à travailler en bonne intelligence. Comme maintenant en allant aider l'autre au lieu de juste regarder.

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« Jack ?! »

La voix irritante fit grimacer l'homme d'une trentaine d'années qui était jusqu'à peu dans les bras de Morphée. Roulant sur lui-même, il tira sa couette pour s'en faire un cocon. Avec un peu de chance le moustique lui fichera la paix…

« JACK ! »

« Grrmmff. »

« Jack ! Jack ! Jack ! »

Le mioche avait attrapé sa couette et la secouait de toute la force de ses petits bras maigrelets.

« Qu'est-cccccceeee tu veux Peter ? », finit par râler Jack en émergeant de son cocon.

« Viens ! Vite ! » s'exclama l'enfant de huit ou neuf ans aux épis roux et au visage constellé de taches de rousseurs avant de disparaître hors de la chambre.

Jack se traîna difficilement hors de son lit. De toute façon, vu l'heure qu'il était, il n'arriverait jamais à se rendormir… Sale môme. Pourquoi le supportait-il déjà ? À oui. Parce qu'ils étaient frères… Putain de créateur de merde.

Grattant sa joue couverte d'une barbe de 3 jours, Jack marcha lentement en traînant ses pantoufles mickey usées sur le sol de béton brut. Il salua au passage ses différents membres de sa famille qu'il croisa. De tous, seule sa petite-nièce n'avait pas la tête dans le cul.

« Bon, le mioche, qu'est-ce qu'y a, à la fin ? », demanda Jack en rejoignant Peter à la cave.

« Je crois que j'ai fait une connerie », répondit l'enfant, en pointant le tombeau tout au fond de la pièce, tombeau dont le gisant gisait à terre, brisé.

« Ne me dis pas que tu as fait ce que je pense que tu as fait », gémit Jack.

« Bin… Si… Mais j'ai pas fait exprès juré ! », grimaça Peter, en se frottant la nuque.

« Salut les jeunes ! »

« Merde ! », jura Jack en voyant son trisaïeul, assis dans son tombeau qui le fixait de ses flippants yeux rouges.

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Terrence Higgs mordillait le pointe de sa plume d'un air absent. Il était en train de finir de rédiger son rapport sur le cas Sirius Black.

L'homme avait été un excellent auror et le meilleur ami de James Potter. Il avait été très actif durant la Guerre Sombre, au point d'entrer dans la Blackliste. Il faisait partie des cibles prioritaires des Mangemorts. Sirius Black avait été attaqué trois jours avant la chute de Celui-dont-on-ne-dois-pas-dire-le-nom. Il avait été torturé à grands renforts de Doloris au point que son esprit se brise. C'était l'auror Maugrey qui l'avait trouvé et qui l'avait amené à l'Hôpital.

Depuis lors, l'homme aux cheveux noirs n'avait plus quitté le service. Il était l'un des résidents permanents. Sirius n'était pas un patient pénible, loin de là. Il ne se plaignait jamais de rien. Il se contentait de noircir, méthodiquement, des parchemins. Son corps était vivant, mais son esprit n'était guère plus actif que celui d'une plante verte.

Du moins jusque fin juin. Il y avait eu cette espèce de détraqueur au visage squelettique, aux yeux entièrement noirs et à la peau desséchée, parcheminée, et tendue sur les os. La… chose, avait fait quelque chose à Black qui l'avait… réveillé.

L'ancien Serpentard n'avait pas d'autres termes pour expliquer le cas de Sirius Black. L'homme complètement perdu dans son esprit était revenu parmi les vivants. Il avait recommencé à parler et à bouger. À vivre tout simplement.

Évidement, cela ne s'était pas fait sans douleur. Quoi que la créature ait fait, cela avait tout simplement terrifié Black. La magie de l'ancien auror avait complément explosée, écrasant contre les murs les aides-soignants et les médicomages présents. Elle avait ravagé l'intégralité de la chambre tandis que l'homme continuait de hurler, recroquevillé dans son lit.

Les Sorciers avaient été complètement dépassés par la situation. C'était finalement Terrence Higgs, le jeune stagiaire du service qui avait réussi à calmer le jeu en assommant Black avec un broc d'eau adroitement lancé.

Les jours suivants avaient été… particuliers. Le « réveil » normalement impossible de Black faisait peur aux Médicomages qui ne comprenaient pas comment c'était possible. De plus le passage de l'espèce de détraqueur étrange avait fait naître des rumeurs comme quoi le patient était maudit ou qu'il fricotait avec des puissances infernales. Résultats, personne ne voulait s'occuper de Black.

La Directrice du Service, Miriam Strout, avait donc balancé le dossier à son stagiaire et avait fait de Terrence le médicomage référent de l'ancien auror. L'ancien Serpentard s'était donc retrouvé comme un con avec un patient assommé sur qui il ne savait pas grand-chose et qu'il devait remettre sur pieds. L'ampleur de la tache était titanesque et Terrence ne savait absolument pas ce qu'il allait faire. Jusqu'à ce qu'il se souvienne que sa petite-amie était la marraine d'Hermione Granger, la sœur aînée des filleuls de Black.

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« Je peux marcher gamin. »

« Non. »

« Mais… »

« Silence ! Asseyez-vous dans ce foutu fauteuil, c'est un ordre de votre médicomage », râla Terrence en pointant la chaise roulante du doigt.

L'ancien serpentard regarda son patient s'exécuter en grommelant. Cela faisait un petit mois que la supérieure de Terrence lui avait jeté Sirius Black dans les pattes. Elle avait dit au jeune homme de faire tout ce qu'il fallait pour que son patient soit jugé apte à sortir de l'hôpital et lui avait donné un petit budget pour cela.

L'apprenti s'était senti vraiment très seul sur le moment. Heureusement sa merveilleuse petite amie l'avait aidé. Amanda l'avait mis en contact avec Hermione Granger qui l'avait mis en contact avec Pétunia Granger, sa mère et la Tutrice Légale des Jumeaux.

La femme avait aidé Terrence à obtenir de nombreuses informations à propos de la Famille Black et l'avait mis en relation avec Alice Snape, une ancienne victime des Mangemorts qui avait passé un an dans le coma à cause du Doloris. Le médicomage avait été choqué d'apprendre que son ancien Directeur de Maison était marié, mais il avait rapidement évacué la notion pour se concentrer sur l'essentiel, le bien-être de son patient.

Alice était venue à Sainte Mangouste afin de discuter avec Terrence. Elle lui avait parlé de la façon dont les « psychologues » moldus l'avait aidé à surmonter cette épreuve traumatisante. Elle lui avait fortement conseillé de se renseigner sur les techniques de soins moldus, car ils étaient bien plus avancés que les sorciers dans le domaine des soins de l'esprit.

Terrence avait immédiatement appliqué son conseil. Tandis que l'Elfe de Maison que la Guérisseuse en chef avait attaché à son service suite au refus de tout les aides-soignants de s'approcher de Black s'occupait de raconter les événements survenus depuis la chute de Vous-savez-qui, l'ancien Serpentard dévorait revues médicales moldues sur revues médicales moldues.

C'était dans l'une de ces lectures que Terrence avait trouvé l'idée de la chaise roulante. Après plus d'une décennie passé dans un lit, même s'il bougeait un peu, les muscles de Sirius avaient fondu. Se remettre à bouger avait été… douloureux. Très douloureux même et particulièrement épuisant.

Cet objet, qui était finalement très con, n'existait pas à Sainte Mangouste. Soit les patients pouvaient marcher, soit ils étaient transportés en brancards volants. Après tout, pourquoi se fatiguer à pousser une chaise si la magie pouvait faire encore mieux et sans fatigue ? Sauf que dans ce cas le patient dépendait entièrement de son médicomage. Et Terrence ne tenait pas à materner Sirius dès que celui-ci pouvait quitter sa chambre. Le fauteuil permettait à Black de se balader dans l'Hôpital comme il le souhaitait, sans s'effondrer de fatigue au bout de trois pas.

Le médicomage stagiaire était donc allé dans le monde moldu, guidé par sa petite-amie, et avait acheté un fauteuil roulant. Mme Miriam Strout avait commencé à s'indigner de l'invasion de son service par des créations moldues, mais Terrence l'avait rembarrée sans douceur, lui rappelant qu'IL était en charge du dossier Black et qu'ELLE lui avait donné carte blanche pour s'en occuper.

Terrence savait que s'il l'ouvrait un peu trop, il finirait pas être viré de l'Hôpital. Mais très sincèrement, si cela devait arriver, il ne pleurerait pas. La bêtise de ses collègues face à son patient le révoltait chaque jour. Il ne comprenait pas comment des personnes qui avaient juré de prendre soins de la santé d'autrui pouvaient abandonner ainsi un être dans le besoin !

« On va où encore aujourd'hui ? », demanda Black.

« Chez votre psychologue favorite. »

Sirius afficha un sourire plein de dents qui fit lever les yeux au ciel à Terrence. L'homme aux yeux gris avait été un irréductible séducteur avant son attaque. Si le soigneur passait son temps à râler que Sirius était vraiment incorrigible, il était intérieurement content de voir que son patient était suffisamment remis pour recommencer à charmer toutes les jolies femmes qui passaient dans son champ de vision.

Samantha Fimmel était une cracmol. Elle avait été chassée de sa famille lorsqu'il était apparu qu'elle ne pouvait pas faire de magie. Elle avait été abandonnée dans le monde moldu. Elle y avait grandi et étudié. Elle avait abandonné le nom de ses parents biologiques pour prendre le nom de la femme qui l'avait adoptée à ses treize ans.

La jolie blonde de 27 ans officiait désormais comme psychologue dans le monde moldu. C'était Mei Ashitaka, la marraine de Serdaigle de Amanda qui avait donné le numéro de la psychologue à Terrence.

Le Jeune médicomage était persuadé que les séances de psy faisaient du bien à son patient. Sirius avait été particulièrement sceptique au début, mais il avait cédé face à l'insistance du gamin. Il ne le regrettait pas.

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Sirius malaxait la couverture anxieusement. Aujourd'hui, il avait rendez-vous avec les personnes les plus importantes de sa vie. La peur lui nouait les entrailles tandis que à ses côtés, Terrence sirotait tranquillement son café.

« Et si ça se passe mal ? »

Le médicomage stagiaire leva les yeux au ciel.

« J'ai côtoyé les deux Potter pendant un an et leur sœur aînée pendant cinq ans. Je t'assure que ça va bien se passer. »

« Leur sœur ? James et Lily n'ont pas de fille… »

« Ah, je t'ai pas dit ? »

« Pas dit quoi ? », s'inquiéta Sirius en jetant un regard menaçant sur le gamin à ses côtés.

« Relax papy. Les jumeaux ont un frère et une sœur adoptive. Techniquement ce sont leurs cousins, mais ils sont tellement proches qu'ils se considèrent comme frères et sœur. J'ai jamais rencontré le frère. Il est moldu. Par contre la sœur, je la connais bien. C'est la filleule de la copine. C'est un sacré numéro. Elle est terrifiante lorsqu'elle s'énerve. »

« Pétunia s'est casée… »

« Ce sont des choses qui arrivent. »

« Lily la décrivait comme un véritable monstre. »

Terrence ne répondit pas au dernier commentaire de son patient. Sirius avait replongé dans ses souvenirs des temps heureux avant la guerre, la folie et la mort. L'ancien Serpentard appréciait Black mais cela ne le rendait pas aveugle pour autant. L'ancien auror était fou.

Pas une folie destructrice ou hystérique. Non. C'était une folie douce et mélancolique. Une folie née à la fois du sang, de la douleur et de l'emprisonnement.

Terrence était un sang-pur et sortait avec une née-de-moldus. Il avait donc accès aux connaissances des deux mondes. La découverte du principe de consanguinités et les problèmes liés avait été un choc important. Cela avait remis en cause sa vision du monde magique.

La folie, terrible héritage de mariages entre cousins, courrait dans le sang des Black et dans le sang de nombreuses autres familles Sang-Purs. Sirius Black portait ce fardeau comme tous ceux de sa famille. Son passage entre les mains des Mangemorts suivit de son très, très long emprisonnement dans son propre esprit n'avait pas arrangé cet état de fait.

Sirius était un funambule courant sur un filin au-dessus de l'abîme. Le moindre faux pas et ce serait la chute. Terrence le savait. Et plus important encore, Black le savait.

Un toquement léger sortit le médicomage et son patient de leurs pensées respectives. La porte s'ouvrit doucement laissant apparaître deux têtes brunes aux cheveux ébouriffés. Sirius se tétanisa dans son fauteuil, happé par une vision du passé. James… avec les yeux de Lily…

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Salut Ryrinouchet !

Comment vas-tu mon nain adoré ? Tu as enfin pris quelques centimètres ou bien tu as toujours besoin d'un rehausseur pour atteindre le haut de la table ?

La paupière de Harry fut prise d'un tic nerveux. Nick n'arrêtait pas de se foutre de lui à cause de sa taille. Certes, la dernière fois qu'ils s'étaient vus Harry était vraiment petit. Mais c'était il y a un an ! Il avait grandi depuis ! Et puis d'abord c'était cette grande andouille française qui était beaucoup trop grande ! Inspirant profondément le Survivant reprit sa lecture.

Ici c'est le calme plat. Il ne se passe rien de particulier au boulot. Le seul truc intéressant est l'apparition d'un nouveau parti politique. Le FUCM. Front d'Union des Créatures Magiques. À une lettre prêt, on aurait pu rire… M'enfin.

Ce parti regroupe la majorité des créatures magiques de France. La plupart des Loups de la Meute du Nord y adhère ainsi que la majorité des enclaves Vélanes. Les autres sont moins nombreux, mais je sais de source certaine que les vampires songent de plus en plus à y entrer aussi. Sans parler des Centaures ou des Sirènes.

Harry soupira. Nick ne changerait jamais. Il osait décrire comme « seul truc intéressant » la création d'un parti politique qui allait créer un tsunami mondial. L'union d'autant de races magiques sous une seule bannière relevait du jamais vu. Si le FUCM gagnait les prochaines élections en France, cela aurait des répercussions… monstrueusement grandes. Il fallait qu'il passe la lettre à Léo. C'était lui le politicien. Il saurait anticiper le pire pour en obtenir le meilleur.

Sinon, comme promis, voici le hibou que tu m'as commandé. Tu as le plus calme de la nichée. Son entraînement vient de se terminer et il a hâte de rencontrer son futur Maître. Enfin, je pense… Pour l'instant il s'appelle dix-neuf. Parce que dix-huit poussins égale dix-neuf.

La tête de Harry tomba brutalement et bruyamment sur la table de la cuisine, faisant sursauter Hermione qui finissait sa nuit dans son bol de café. L'humour du sorcier français était véritablement nul à chier.

Ton ami pourra en changer.

Harry espérait franchement que Ron changerait le nom du hibou ! Quoi que entre Coquecidru et Dix-Neuf, il était dur de voir lequel était le plus horrible…

Tu as des bisous de Pipa. Elle transmet d'ailleurs ses amitiés à Hermione et lui dit que si elle a un souci pour les révisions de ses ASPICS, qu'elle n'hésite pas à lui envoyer une chouette.

Porte-toi bien, transmet mes amitiés à la famille. ET RESTE en VIE un an de plus !

Bye,

Nick.

Harry finit sa lecture en souriant. Il était bon de voir qu'en cette période de changement, certaines choses restaient fidèles à elles-mêmes. Comme l'humour de Nick, la gentillesse de Pipa et l'excitation de ce foutu hibou !

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Lola Zabini était une femme jeune, célèbre, très belle et très riche. Mais elle n'était pas heureuse pour autant. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours eu cette sourde mélancolie qui chantait dans son cœur. Seule la présence de son fils adoré apaisait cette douleur éternelle.

La famille de Lola était maudite. L'une très ancienne aïeule, A'Kla avait repoussé les avances d'un esprit guerrier. Celui-ci s'était vengé en lançant une malédiction aussi pernicieuse que douloureuse. Les descendantes d'A'Kla se mourraient d'amour tant qu'elles n'auraient pas trouvé leur complète moitié.

Trouver l'Âme Sœur était une chose très rare, encore plus chez les sorciers. Si les créatures Magiques avaient un sixième sens qui hurlait dans leur esprit lorsqu'elles trouvaient leur moitié, ce n'était pas le cas des humains. C'était pour cette raison que la malédiction, lancée depuis plus de dix siècles n'avait toujours pas été rompue.

Lola s'était mariée sept fois. Sept hommes merveilleux et aimants. Sept hommes qui avaient finalement signé leur propre arrêt de mort en l'épousant. Lola connaissait les rumeurs qui courraient sur elle. La Veuve Noire qu'ils l'appelaient. Sauf qu'elle n'avait jamais tué aucun de ses époux.

C'était à chaque fois de malheureuses circonstances qui avaient abrégé leur espérance de vie. L'un d'entre eux était même condamné par un cancer avant même leurs fiançailles !

Lola était persuadée que la malédiction de sa famille touchait également ses proches. Et cela la terrifiait. Elle avait peur que Blaise, malgré le fait qu'il soit un homme, soit également porteur de la Malédiction. Elle avait peur que le mauvais sort de l'Esprit Guerrier ne blesse à son tour son bébé.

Et surtout elle avait peur de laisser Blaise seul. Lola n'avait pas trouvé son âme sœur. C'était pour cette raison que son cœur saignait. C'était pour cette raison qu'il ne lui restait que peu de temps à vivre. Une dizaine d'années maximum et la malédiction aurait fini de lui dévorer le cœur.

Oui, Lola Zabini était terrifiée et pourtant elle était pleine d'espoir. Car Blaise avait des amis sur qui compter. Des gens qui seraient là pour le soutenir, le conseiller, l'aimer lorsqu'elle ne pourra plus le faire.

La Veuve noire regarda avec tendresse son fils babiller avec joie avec Léo Potter. Les deux enfants avaient de nombreux points communs. Héritiers de leurs familles, vivants avec un handicap dans un monde pas toujours très accueillant ou compréhensible, ils étaient deux Serpentards, dressés pour survivre envers et contre tous.

Regardant Blaise et Léo discuter du prix des ingrédients de potions, Lola se dit que finalement l'avenir n'était peut-être pas si sombre pour son enfant. Entre la petite Bulstrode qui était de toute façon liée à Blaise par une Dette de Vie et le jeune Potter, Blaise aurait des alliés de poids pour la suite.

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Pour la première fois Harry James Potter se sentait… intimidé. Il avait rejoint le chemin de Travers avec ses frère et sœur en début de matinée. Léo avait immédiatement rejoint Blaise Zabini, Hermione avait rejoint le Ministère pour passer son permis de transplanage, tandis que Dudley disparaissait dans l'Allée des Embrumes pour y acheter des ingrédients de Potion.

Harry était allé acheter ses livres avant de s'installer sur la terrasse de Florian Fortarome. Le Glacier était un type franchement sympa qui avait une culture absolument phénoménale sur les Guerres des Gobelins. Le Survivant et le marchant avaient discuté de la dixième révolte pendant plus d'une heure avant que de nombreuses flammes rousses attirent l'attention du Poufsouffle.

Les Weasley étaient là.

Harry avait remercié Florian pour la discussion enrichissante avant de filer à la poursuite de la famille. Il avait hélé Ron, faisant se stopper l'intégralité de la troupe. Et là, il s'était retrouvé sous le regard scrutateur de la femme qui avait été une mère pour lui dans une autre dimension.

Molly Weasley n'avait pas changé et c'était certainement cela qui intimidait autant Harry. Ses sentiments envers la femme rousse étaient… avaient été… forts, complexes, puissants. Il l'avait intérieurement considéré comme une mère lorsqu'il n'avait été qu'un ado paumé en manque d'affection. Il éprouvait un immense respect et une profonde affection pour Molly Weasley. Mais elle, elle ne le connaissait pas. C'était à la fois un soulagement et une douleur sourde.

« Bonjour Mme Weasley, Percy, Forge, Greg, Ginny, Ron. »

Harry fit ce qu'il faisait le mieux lorsqu'il était nerveux, il noya le poisson. Il se concentra sur l'instant présent, babilla des futilités sur ses vacances, demanda comment avaient été les pyramides et des nouvelles de Bill, écouta les jumeaux décrire leurs nouvelles inventions et félicita Percy pour son poste de Prefet-en-Chef.

« Au fait, Ron, Joyeux Anniversaire. »

« C'était en mars. »

« Tu savais qu'il était traditionnel chez les Inuits d'offrir les cadeaux… cinq mois après l'anniversaire ?! », s'exclama joyeusement Harry après avoir rapidement compté dans sa tête.

Ron haussa un sourcil.

« Tu te fous de moi », commenta-t-il sobrement avant de se prendre une taloche de la part de sa mère.

« Langage jeune homme ! »

« Mais M'man ! »

Harry éclata de rire devant cette scène infiniment familière. Il attrapa ensuite le bras de Ron et le tira vers le Chaudron Baveur. Il le força à s'asseoir à une table avant d'aller chercher des verres au comptoir. Il revint rapidement avec deux bierre-au-beurres et la cage de Dix-neuf/Coquecidru qu'il avait laissé en consigne à Tom en début de journée.

Ron écarquilla les yeux avant de passer les doigts à travers les barreaux de la cage. Il grattouilla le sommet du crâne de l'oiseau le faisant hululer de bonheur. Le rouquin leva ensuite un regard emplit d'émotion vers le brun qui souriait de toutes ses dents.

« Merci Harry ! Merci ! Merci ! »

Le survivant lui expliqua rapidement comment il devait s'occuper de sa bestiole qui, de part sa taille minuscule et son état d'excitation contant, demandait des soins un peu particuliers. Il lui expliqua également qu'il avait contacté les parents de Ron en fin d'année scolaire afin de leur demander leur autorisation avant d'offrir une bestiole vivante au Gryffondor.

« Et tu vas l'appeler comment ton hibou ? », demanda le Survivant avant de prendre une longue gorgée de bierre-au-beurre.

« Je sais pas… Je demanderai à Ginny si elle une idée de nom », répondit Ron, faisant sursauter Harry qui avala de travers, manquant ainsi de s'étouffer.

Pauvre bestiole. Il était donc destiné à s'appeler Coquecidru…

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« On l'a eu ! On l'a eu ! ON L'A EU ! »

Harry gloussa en regardant Hermione, Colin et Julie Higgs brailler dans un coin de la salle du Chaudron Baveur. Les trois jeunes adultes venaient de passer, avec succès, leur permit de transplanage.

« J'paye ma tournée ! », s'exclama Hermione en se levant brusquement.

Neville qui avait rejoint Harry quelque temps auparavant cria à la frisée de ramener cinq bierre-au-beurre à leur table avant de replonger dans sa discussion passionnante avec Léo et Dudley.

Le fils adoptif de Severus l'avait suivi au Brésil et avait, avec un ami rencontré sur place, visité tous les jardins botaniques de la ville où se tenait le colloque de Potion. Il était revenu quelques jours auparavant avec la peau particulièrement foncée et les étoiles pleins les yeux.

Léo avait été très intéressé par les plantes que le Gryffondor avait découverte et encore plus par leurs différents effets dans les potions. Dudley s'en était mêlé et la discussion était rapidement devenue très technique et aussi bien Harry que Ron avaient été complètement largués. Ils s'étaient donc rabattu sur un jeu de carte pour faire passer le temps.

Le but de Harry était d'apprendre à Ron le jeu du Président afin qu'il l'apprenne ensuite à ses frères et sœur. Et comme ça ils pourraient se faire des batailles de folie !

« Hermione, c'est pas d'la bierre-au-beurre ça ! », s'exclama Harry.

« Cette bouteille est pour nous. Vous, vous avez ça ! », répondit la Serdaigle en posant cinq petites bouteilles sur la table.

Elle repartit ensuite vers sa table à elle, une grande bouteille de Whisky Pur-Feu dans la main.

« Dix contre un qu'elle finit complément ronde », paria Neville.

« J'te parie l'contraire », répondit Léo en regardant l'entrée du bar où une grosse poignée d'élèves de la promotion de leur sœur venaient d'arriver.

Effectivement, s'ils étaient onze à taper dans la bouteille au lieu de trois, la probabilité que Hermione finisse complètement cuite diminuait drastiquement.

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