
Destinations et défis
Durant le reste de ses vacances, Amber passa beaucoup de temps à lire ses livres, prendre des notes et observer son œuf en espérant voir une craquelure apparaître sur la coquille. Bien sûr, rien ne se passait. Comme il avait été confirmé dans son livre, une fois pondu, les œufs prenaient plusieurs années avant d’éclore. Heureusement, elle n’avait pas besoin de le couver ou quoi que ce soit (elle s’imaginait mal rester tout ce temps assise dessus), mais elle aimait bien le garder à proximité. Elle ne savait pas s’il venait juste d’être pondu ou pas, ce qui lui donnait une très vague idée du délai. Un œuf prenait entre trois et dix ans avant d’éclore, mais certains témoignages annonçaient même jusqu’à vingt ans ! Elle allait devoir avaler son impatience.
Elle dévora également ses deux achats sur le monde magique et avait déjà un peu plus l’impression de faire partie de ce monde. Mille faits sur le monde magique pour avoir l’air cultivé lui donna assez de connaissances pour pouvoir discuter avec ses futurs camarades sans avoir l’air complètement ignorante. Toutefois, elle ne savait pas trop comment glisser dans une conversation que les baltroques, une sorte d’abeille magique du Pérou, séduisaient leurs partenaires en produisant de la fumée colorée. Heureusement, il y avait des informations plus utiles et quotidiennes dans ce livre. Elle feuilleta également ses manuels de cours et quand ses parents la poussèrent à aller dehors, elle les amena avec elle au grand désespoir de ces derniers. Ce fut Maya qui fut la plus heureuse de voir Cadbury, leur Grand Duc du Cap, se joindre à leur famille. Elle avait toujours rêvé d’avoir un animal. Amber l’aimait bien également, mais elle n’osait pas trop s’attacher, car ils avaient convenu que Cadbury resterait à la maison pour que ses parents puissent la joindre en tout temps, tandis qu’elle utiliserait un hibou de l’école au besoin.
Finalement, le jeudi 31 août 2017 arriva. En fin d’après-midi, juste après que sa mère soit rentrée du travail, la malle d’Amber fut placée dans la voiture et toutes deux partirent vers Londres. Assise sur le siège passager, elle salua sa sœur et son père jusqu’à ce qu’ils passent le coin de la rue. Elle les avait serrés dans ses bras si fort qu’elle ne savait plus si elle allait les lâcher. C’était la première fois qu’elle allait quitter sa famille si longtemps. Mais elle les avait quittés et les larmes de Maya avaient coulé. Elle avait promis de leur écrire, puis sa mère l’avait tirée vers la voiture, ne désirant pas arriver trop tard à Londres.
Elles arrivèrent dans la capitale en début de soirée, s’arrêtèrent pour manger des hamburgers et des frites, puis se dirigèrent vers l’hôtel où elles passeraient la nuit. C’était la troisième fois que Amber dormait dans une chambre d’hôtel, mais la première avec sa mère uniquement. Toutefois, elle n’arriva pas à en profiter pleinement vu son excitation pour le lendemain. Sa mère la laissa programmer le réveil et manger les petits chocolats sur leurs oreillers, puis elle décida que c’était l’heure de dormir. Après de nombreux changements de positions et de questionnements sur sa nouvelle école, elle s’endormit vers 1h du matin.
Le réveil se passa sans encombre, elles mangèrent des céréales sans lait un peu trop sèches puis se rendirent à pied vers la gare. Amber traînait sa lourde malle sur un chariot emprunté qui serait rendu plus tard par sa mère qui n’avait pas voulu être coincée dans la circulation et avait donc choisi une chambre tout près. La gare était bien pleine et elles durent jouer des coudes à certains endroits pour se rendre à la barrière. Elle serra sa mère dans ses bras qui ne cessait de lui murmurer des conseils à l’oreille.
— Ne fais pas de bêtises, écoute tes professeurs et n’oublie pas de m’écrire !
— Oui, bien sûr.
Elle jeta un coup d'œil à l’horloge, il lui restait un peu plus de trente minutes avant le départ du train, mais ne sachant pas trop de combien de temps elle avait besoin, elle embrassa une dernière fois sa mère, inspira profondément et passa la barrière les yeux fermés. Elle ne s’écrasa pas contre le mur, ne trébucha pas sur ses lacets, mais réapparut sur une plateforme où une magnifique locomotive rouge séjournait sur les rails. Il y avait déjà quelques familles éparpillées sur le quai, mais Amber était seule, la sienne était restée derrière. Elle pensa à son œuf, caché dans sa malle, qu’elle glisserait dans la poche de sa robe de sorcière lorsqu’elle pourrait se changer et ça lui donna du courage. Elle avança vers le train et faillit se faire bousculer par une fille rousse qui devait avoir deux ans de plus.
— Lucy ! cria un homme qui devait être son père. Fais attention ! Prends exemple sur Molly, elle ne s’amuse pas à courir partout.
La jeune fille roula des yeux mais ralentit le rythme et s’excusa. Après avoir murmuré un « aucun souci », Amber monta dans le train. Les compartiments étaient presque tous inoccupés, mais elle ne savait pas trop si elle pouvait s’asseoir n’importe où. Y avait-il des règles concernant les places ? Elle devait avoir l’air perdu, car la fille qui se tenait près du père de tout à l’heure (celle qui ne courrait pas partout), Molly, si elle avait bien suivi, lui proposa son aide.
— Oh… euh… Je me demandais juste si je pouvais m’asseoir n’importe où.
— Tu es en première année ?
— Oui, répondit Amber en se disant que si ce n’était pas le cas, elle ne poserait certainement pas la question.
— J’ai deux cousins qui commencent aussi cette année, je crois qu’ils vont arriver bientôt. Je pourrais te les présenter ? Mais oui, tu peux t’asseoir n’importe où.
— Merci.
Elle poussa sa valise avec l’aide de Molly jusque dans le porte-bagage puis prit place sur l’un des bancs avec un livre moldu qu’elle avait préalablement sorti de sa valise.
— Tu devras t’être changée d’ici la fin du trajet, mais on n’arrivera seulement qu’en soirée. N’hésite pas si tu as des questions, je suis préfète, dit-elle en pointant son badge. Je reviens tout à l’heure avec mes cousins !
Amber ne se souvenait pas avoir accepté sa demande, mais elle ne pouvait plus vraiment protester. Et puis, ce n’était pas nécessairement un mal que de connaître des camarades avant que l’année commence. Plusieurs personnes passèrent devant sa place, mais personne ne s’arrêta. Des bribes de conversations lui parvenaient, bien plus intéressantes que son livre.
— … gagner la coupe, maintenant que les Poufsouffle ont perdu leur attrapeur.
— … aimé l’Égypte ?
— J’ai adoré ! Il y avait plein de sorciers qui vendaient…
Finalement, quelques minutes avant le départ du train, Molly revint avec un garçon et une fille qui devaient être ses cousins.
— Voici Albus et Rose. Passez un bon voyage, je suis deux compartiments plus loin si vous avez besoin.
Sur ces mots, elle tourna les talons et les laissa dans un silence un peu bizarre où tous trois se regardaient.
— Désolée pour notre cousine, dit finalement Rose. Elle aime bien se mêler de tout. Je suppose que c’est pour ça qu’elle est préfète maintenant. Est-ce qu’on peut s’installer ici ? Si tu ne préfères pas, ce n’est pas grave.
Elle lui fit un sourire sincère qui convainquit Amber.
— Pas de souci, ça me fera de la compagnie.
Elle les aida à mettre leurs malles avec la sienne et se présenta.
— Tu es née-moldue ?
Amber hocha la tête.
— Ma mère est née-moldue aussi et c’était la meilleure de sa promotion.
Amber ne savait pas trop si c’était vrai, mais elle apprécia le geste. Elle leur posa quelques questions sur leur enfance sorcière qu’elle compara avec la sienne. Ils ne se comprirent pas tout le temps, comme quand elle parla de jeux vidéos ou qu’ils parlèrent de quidditch. Puis la conversation dévia sur les maisons.
— Nos parents étaient tous à Gryffondor, dit Albus. Mon frère l’est aussi, il est en troisième année. Il dit que je vais atterrir à Serpentard.
Il grimaça.
— Qu’est-ce qu’il y a de mal à Serpentard ?
— Maintenant, répondit Rose, plus grand chose. Mais Serpentard a longtemps eu une réputation de magie noire et de sorciers qui ont mal tourné. Je préférerais être à Gryffondor.
— Pourquoi ? demanda Amber.
— La maison familiale, enfin presque, on a quelques cousins qui sont à Poufsouffle ou Serdaigle. Puis j’aime les valeurs de la maison. J’aimerais être digne d’y être ! Mais Serdaigle ne décevrait pas trop mes parents. Par contre, si j'atterrissais à Poufsouffle, je ne sais pas, mon père les critique souvent, même si ma mère proteste à chaque fois.
— Tu sais ce que mon père m’a dit ? Il dit que si on le veut vraiment, le choixpeau prend en compte notre avis. Mais je suis sûre que même si tu étais Serpentard tes parents l’accepteraient.
Le choixpeau ? Les deux filles gardèrent le silence. Pouvait-elle vraiment décider ? Ils furent interrompus par le chariot de friandises. Albus se leva avec enthousiasme.
— Amber, il faut absolument que tu essaies des Bertie Crochue !
— Ne l’écoute pas, ces trucs sont dégoûtants la moitié du temps, il veut juste te voir grimacer. Par contre, les chocogrenouilles sont délicieuses et les fondants au chaudron aussi.
Finalement, tous ensemble, ils achetèrent une dizaine de friandises différentes dans le but d’en faire découvrir le plus possible à Amber qui se laissa même tenter par des dragées surprises. Elle tomba sur pomme, pistache, mais quand elle tomba sur chocolat-menthe elle abandonna.
— Mais ce n’est même pas une des mauvaises saveurs, protesta Albus qui venait de goûter à la saveur « foie ».
Vint finalement l’heure de revêtir leurs robes de sorciers. Albus sortit pendant que les filles se changeaient. Et Amber fut soulagée de voir Rose se retourner, ça lui permit de glisser son œuf dans la poche de sa robe sans se faire remarquer. Elles sortirent à leur tour pendant qu’Albus se changeait. Elle aussi avait lu l’Histoire de Poudlard et partagea avec enthousiasme son avis sur ce qui lui paraissait le plus intéressant. Elles étaient tellement concentrées sur leur conversation que Albus dut venir les chercher pour les faire entrer à nouveau dans le compartiment. Il se joignit à elles puis le train ralentit.
— Je crois qu’on est arrivés, dit Rose.
Elle jouait avec ses manches, tirant dessus, pour passer sa nervosité. Le trio quitta le compartiment, puis le train et se dirigea vers la voix qui appelait les premières années. Un homme gigantesque les accueillit avec un sourire, se présenta comme Hagrid, un professeur à Poudlard, puis quand tous furent autour de lui, il leur fit signe de le suivre tandis que les élèves plus vieux se dirigeaient vers des calèches sans chevaux. Albus, Rose et Amber se placèrent vers le milieu de la file et détaillèrent leurs camarades.
— Elle fait partie de votre famille ? demanda Amber en pointant une fille pas très grande aux cheveux roux.
Elle faisait référence aux cheveux roux de Rose et ceux auburn d’Albus, de même que ceux de deux de leurs cousines qu’elle avait vues.
— Non, répondit Albus avant de rire. Il ne faut pas se fier à la rumeur que tous les roux sont des Weasley.
— On n’est même pas tous roux en plus !
Rose fit semblant d’être vexée, mais le rire de son cousin étant contagieux, elle et Amber le rejoignirent rapidement. Ce qui les arrêta fut de voir le château. Il était tout simplement immense. Des tours gigantesques illuminées par des torches et la lune, des murs bien plus hauts que la cime des arbres et même quelques balcons dispersés un peu partout. Les descriptions littéraires n’en étaient pas à la hauteur. Sa silhouette se reflétait dans le lac ce qui complétait dans l’esprit d’Amber à le rendre parfait. Il avait l’air… magique. Elle n’avait pas de mot qui faisait moins enfantin en tête. Hagrid leur laissa encore quelques instants, puis leur désigna les barques. Le trio fut parmi les premiers à se glisser dans l’une d’entre elles. Étonnamment, elle ne tangua pas du tout lorsqu’ils y prirent place. Amber en ayant déjà fait se rappelait très bien que chaque mouvement venait bousculer l’équilibre d’une barque. Sa sœur s’était levée brusquement, mais comme elle était plutôt du côté droit, elle avait fait chavirer la barque et elles deux avec. Elle n’avait pas du tout envie de retenter l’expérience surtout pas aujourd’hui, alors elle fut reconnaissante de ce phénomène inconnu de garder leur embarcation stable. Enfin, tous prirent place et Amber qui cherchait encore les rames fut surprise de les voir avancer toutes seules au même rythme. Albus et Rose eux ne semblaient pas être perturbés, alors elle tâcha de le cacher. Elle tenta de percer la surface du lac pour voir si quelque chose les tirait, mais ne vit rien. Soit il faisait trop noir, soit il n’y avait rien. À ses côtés, Rose fit glisser le bout de ses doigts dans l’eau sous le regard apeuré d’Albus qui semblait penser que c’était la dernière chose qu’il avait envie de faire.
Les barques atteignirent l’autre rive, Rose débarqua d’un bond, puis tendit sa main à Amber qui accepta gracieusement l’aide. Elle fit de même pour Albus, mais tira un peu plus fort que nécessaire et il manqua de trébucher. Rose fit un sourire innocent mais Amber n’était pas dupe, Albus non plus vu le regard qu’il lui avait lancé, mais il n’eut pas le temps de se venger, car ils furent dirigés jusqu’à la porte et laissés aux mains d’un homme aux cheveux foncés et au visage rond qui avait l’air très sympathique. Amber oublia son nom deux secondes après l’avoir entendu. Il les accueillit avec le sourire en les faisant entrer dans un grand Halle d’entrée et leur expliqua ce qui allait suivre.
— Dans quelques instants, nous nous dirigerons dans la Grande Salle.
Vu le bruit qui venait de la porte derrière lui, c’était définitivement là. Toute l’école devait y être, se dit Amber un peu anxieuse.
— J’appellerai votre nom par ordre alphabétique, puis vous placerez le choixpeau sur votre tête qui vous répartira. Vous vous dirigerez ensuite vers la table de votre nouvelle maison, c’est facile, c’est celle qui applaudira.
Il rit un peu de sa blague, puis continua :
— Ne vous en faites pas, personne n’a jamais été rejeté par le choixpeau. Moi-même j’ai eu cette peur, mais tout s’est bien passé.
Le ton était rassurant et aussitôt Amber relâcha les épaules et la pression dans sa poitrine se fit moindre. Toutefois, dès que le professeur elle-ne-savait-plus-qui poussa la porte, son coeur rata un battement. Elle était derrière Albus et Rose, à côté d’une fille aux cheveux noirs et bouclés qui semblait ne plus savoir comment mettre un pied devant l’autre tellement elle était terrorisée. Amber dut lui pousser légèrement l’épaule pour ne pas qu’elles se laissent distancer jusqu’au Choixpeau. Les nouveaux élèves se regroupèrent en demi-cercle autour du professeur et du tabouret sur lequel était posé un chapeau qui devait être celui qui allait les répartir. Effectivement, lorsque la première élève fut appelée après une jolie chanson sur les maisons, elle le posa sur sa tête et en moins de trente secondes il cria : « Serpentard ! » La table à gauche se mit à applaudir. Heureusement ou malheureusement, elle ne savait pas trop si elle avait envie que son tour arrive, son nom fut rapidement nommé. Elle s’avança vers le tabouret, prit le choixpeau, s’assit, le posa sur sa tête et attendit.
— Hum, résonna une voix dans sa tête. Je vois une curiosité débordante et une envie d’apprendre impressionnante, peut-être Serdaigle… Un désir de trouver sa place également et de faire ses preuves, une grande détermination… Peut-être Gryffondor…
Jusque là c’était vrai, mais un peu troublant de se faire lire dans la tête comme ça. Le choixpeau eut un petit soubresaut comme s’il s’amusait à perturber les nouveaux sorciers. Le choixpeau continua pendant ce qui lui parut une éternité à hésiter entre Gryffondor et Serdaigle jusqu’à ce qu’une parole de Albus dite dans le train lui revint : « si on le veut vraiment, le choixpeau prend en compte notre avis ».
— C’est vrai ? demanda-t-elle mentalement pour que le chapeau lui réponde.
— Effectivement, je me demandais quand tu allais poser la question. Les deux maisons me paraissent de bons endroits où t’épanouir, mais peut-être as-tu une préférence.
Amber pensa à Albus et Rose, elle avait l’impression qu’ils pourraient devenir de très bons amis et cela conforta son choix, qu’elle savait depuis le début, elle toucha son oeuf à travers sa cape et le nom de sa maison retentit dans la Grande Salle :
— Gryffondor !
C’est avec le sourire que Amber se dirigea vers la table à l’extrême droite où les applaudissements étaient plus que chaleureux. Elle tenta de se rappeler des noms des élèves et surtout de ceux qui étaient dans sa maison mais ne retint que Harry Hooper dans sa propre maison et Tamara Pricket, la jeune fille terrorisée, qui fut envoyée à Serdaigle. À sa grande joie, Albus la rejoignit, puis Rose. Elle n’aurait pas regretté d’avoir choisi Gryffondor s’ils n’avaient pas été là, elle avait l’impression d’avoir bien choisi, car elle commençait déjà à apprécier sa maison. Après quelques mots sur le règlement de l’école dits par la directrice Minerva McGonagall, les plats se remplirent comme par magie. Enfin, c’était de la vraie magie, réalisa Amber.
Alors qu’elle dégustait une pointe de tourte (la meilleure qu’elle ait mangé, mais il ne fallait pas le dire à sa grand-mère), elle remarqua que Rose regardait le plafond. Réalisant qu’elle avait complètement oublié de le faire, elle leva la tête et admira l’enchantement. Des étoiles apparaissaient peu à peu dans le ciel noir, on aurait vraiment dit qu’ils mangeaient à ciel ouvert.
— Sortilège de mimécation, l’informa une voix à sa gauche.
Elle appartenait à une fille beaucoup plus vieille qu’elle.
— À très grande échelle, bien sûr, on raconte que les quatre fondateurs l’ont créé tous ensemble. J’ai tenté d’en faire un sur le plafond de ma chambre à la maison, mais même s’il est beaucoup plus petit, je n’ai pas réussi à lui donner de la profondeur. J’essaierai peut-être à nouveau aux vacances de Noël.
Ne sachant pas trop quoi répondre, Amber hocha la tête ce qui sembla satisfaire la fille qui se retourna vers d’autres élèves plus vieux. Finalement, après avoir beaucoup trop mangé (elle voulait absolument goûter à tous les desserts), le buffet prit fin. Elle suivit la voix d’un préfet qui les guida à travers beaucoup trop de couloirs et d’escaliers. Allait-elle vraiment se souvenir du trajet ? Au moins, le mot de passe pour entrer dans leur salle commune n’était pas trop compliqué : « Catapulta » devrait lui rester en tête facilement. Elle, Rose et quatre autres filles entrèrent dans le dortoir qu’elles allaient désormais partager, il y eut quelques sourires, mais elles étaient toutes bien trop fatiguées pour arriver à discuter.
Elle se réveilla pleine d’énergie. Elle vit que l’une des autres filles de son dortoir était déjà réveillée et gribouillait sur un carnet, assise sur son lit. Elle la salua et se présenta.
— Eleanor Doyle, je suis née-moldue.
— Oh moi aussi ! s’exclama en chuchotant Amber.
Elles discutèrent de la manière dont elles avaient appris l’existence de la magie et partagèrent quelques connaissances jusqu’à ce que les quatre autres filles furent réveillées. Rose Weasley, Carmen Johnson, Abigail Roots et Vanora Adair étaient toutes d’origine sorcière, Amber et Eleanor étaient bien contentes d’avoir quelqu’un comme elles qui pouvait les comprendre, c’était comme avoir une alliée. Lorsqu’elles furent toutes habillées, elles descendirent vers la Grande Salle en ayant l’impression d’avoir pris beaucoup plus de temps que nécessaire pour y arriver. Est-ce qu’il existait une carte ? Heureusement, c’était samedi et elles n’avaient rien d’urgent à faire à part découvrir le château, ranger leurs affaires et apprendre à connaître leurs camarades de classe, ce fut donc ce qu’elles firent et furent bien contentes d’arriver à se retrouver à peu près dans cet immense château. Lorsque lundi arriva, Amber, Rose et Albus n’arrivèrent pas en retard une seule fois ! Mais ils partaient toujours à l’avance depuis que Terry Thompson s’était fait donner une retenue par le professeur Kent qui enseignait la Métamorphose dès le premier cours.
Amber n’était de toute évidence pas la seule qui avait feuilleté ses manuels de cours avant de venir à Poudlard et Rose aussi aimait répondre aux questions des professeurs. Amber le voyait d’abord comme un défi personnel, mais rapidement une compétition amicale s’installa entre les deux filles. Au bout d’une semaine, alors que le professeur McGregor venait tout juste d’accorder deux points à Gryffondor pour la réponse de Amber à sa question, Terry répondit au « Humpf » fier de Amber et au « Pfff » désabusé de Rose :
— Dites, les filles, vous avez fait un défi sur qui allait rapporter le plus de points à Gryffondor cette année ?
— Non, répondit Amber.
— Mais ce n’est pas une mauvaise idée, dit Rose, un sourire amusé sur le visage.
— Tu veux participer ? proposa Amber qui était tout à fait d’accord.
— Pas sans moi, s’incrusta Albus.
— Dans ce cas, dit Rose, si on officialise, il nous faut des règles. 1. Pas besoin de témoin, mais on ne ment pas sur les points qu’on a obtenu.
— Tu nous prends pour qui ? s’offusqua Terry. On est des Gryffondor !
Rose l’ignora et continua :
— 2. Les points obtenus cette semaine par Amber et moi comptent dans le décompte final.
Personne ne protesta.
— Et 3. Si on perd des points, ils sont déduits de notre total.
— Oh… souffla Albus. Tu sais à quel point j’attire les ennuis pourtant.
Les trois autres pouffèrent de rire et le professeur McGregor les avertit. Ils se turent jusqu’à la fin du cours, ne désirant pas déjà perdre de points, ce qui les désavantagerait pour le défi. Lorsque la cloche sonna, Rose se retourna vers eux, un morceau de parchemin où leurs trois noms étaient inscrits avec le décompte des points actuels.
— Défi accepté ?
— Défi accepté, répondirent les trois autres.
Ce défi serait le premier d’une longue suite d’autres qui allaient leur apporter bien des ennuis, mais, ça, Amber ne le savait pas encore.