De plumes et de feu

Harry Potter - J. K. Rowling
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De plumes et de feu
Summary
Amber a 11 ans lorsqu’elle apprend qu’elle est une sorcière. Assez typique.Amber a aussi 11 ans lorsqu’un phénix lui rend une courte visite. Plutôt atypique.Le même jour, ce dernier lui confie la garde de son œuf. Carrément unique.Même si son œuf n’éclot que des années plus tard, sa scolarité à Poudlard ne sera pas de tout repos. Mais ça c’est définitivement classique.
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Train et tarot

— Il s’appelle comment déjà ton correspondant, Albus ? demanda Terry occupé à fouiller dans sa valise pour trouver le livre qu’il voulait absolument prêter à Amber « car il est vraiment merveilleux et je suis sûr que tu l’aimerais ».
— Jayson Stewart, c’est la troisième fois que je le dis, tu devrais essayer de t’en souvenir, il arrive à Poudlard dans une semaine.
— Ah oui ! C’est ça, je devrais peut-être le noter.

Amber roula des yeux, elle savait très bien qu’il faisait exprès juste pour énerver Albus

— Et puis, ce n’est pas vraiment « mon » correspondant, je ne lui ai écrit qu’une lettre à laquelle il n’a jamais répondu. En plus, ce n’est même pas nécessairement moi qui vais être responsable de lui, ça va dépendre de la maison à laquelle il va être attitré.
— Alors pourquoi je devrais apprendre son nom s’il ne sera peut-être même pas avec nous ?

Albus pinça les lèvres et s’emporta dans une tirade sur les relations internationales qui fit pouffer Terry et que Amber n’écouta pas. Ils étaient toujours comme ça c’est deux là, elle avait bien hâte que Rose revienne de sa réunion de préfet. En plus, elle avait faim et sa mère lui avait fait des pâtés et des gâteaux qui sentaient délicieusement bons, mais elle lui avait aussi fait promettre de partager, donc elle devait attendre. Toutefois, ça lui donna une idée.

— Si vous n’arrêtez pas, vous n’aurez pas ma surprise quand Rose va revenir.
— Une surprise ? demanda Albus.

Amber sortit le sac de nourriture et leur montra. Ils devaient aussi être affamés car ils firent leur plus beaux sourires et se tinrent tranquilles environ dix minutes. Heureusement, pour eux tous, Rose revint à ce moment-là.

— Ta réunion était bien plus courte que l’an dernier, dit Albus en regardant l’heure. Tu les as stupéfixiés et tu t’es enfuie ?
— Non, mais les préfets de cinquième restent toujours plus longtemps pour apprendre les bases.

Elle commença à nommer les préfets en chef puis les nouveaux préfets, mais elle fut interrompue par des gargouillements sonores de leurs ventres. Amusée, Amber ressortit son sac et fit la distribution.

— Il va falloir penser à notre premier défi de l’année, dit Rose qui venait de finir son pâté. Des idées ?
— Oui, répondit Terry la bouche pleine.

Rose lui jeta l’emballage de son pâté.

— On ne parle pas la bouche pleine !
— Oui, maman, dit-il la bouche encore pleine.

Rose roula des yeux.

— Les pâtés sont aussi bons que cet été, dit Albus, tu diras merci à ta mère.

Les deux autres approuvèrent et Amber prit note de l’écrire dans sa lettre à ses parents.

— Alors, dit Rose en constatant que Terry avait finalement avalé son énorme bouchée. Ton idée ?
— La première personne qui obtient une retenue de tous les profs.
— Pas question !
— Je plaisantais, enfin à moitié. Je pensais à la personne qui réussit à se rendre le plus profondément dans la forêt interdite…

Amber aimait l’idée, même si elle la terrifiait un peu.

— Même principe que le défi des couloirs ? On y va à des moments différents ?

Le défi des couloirs, fait au début de leur année précédente, était tout simplement le défi de rester le plus longtemps possible dans les couloirs après le couvre-feu sans se faire attraper. Si la personne se faisait prendre, ça ne comptait pas. C’était Rose qui avait gagné, battant Terry de plusieurs et longues minutes, tandis que Amber le suivait un peu derrière. Albus avait fini dernier et de loin, il se faisait attraper pratiquement tout le temps, il n’avait définitivement pas de chance.

— Oui.
— Mais comment on saurait qui est allé le plus loin ? demanda Albus.
— On pourrait réutiliser les pierres de l’an dernier.

Après celui des couloirs, Rose avait révélé qu’elle avait gagné en grande partie grâce aux passages secrets. Albus avait crié au scandale, mais avait finalement accepté sa défaite puisque ce n’était pas contre les règles. Ils avaient donc fait un défi de passages secrets où chacun devait cacher des pierres d’une couleur dans des passages secrets tandis que les autres devaient en trouver le plus possible. Cette fois, Albus avait gagné, suivi par Rose, elle-même, puis Terry. En fait, depuis la deuxième année, elle n’avait jamais fini première dans un défi. Au moins, elle n’avait jamais fini dernière, mais cette année, leur sixième, il fallait qu’elle gagne !

— Comme tu sembles avoir réponse à tout, explique-nous, Terry.
— Mais avec plaisir, Rose, dit Terry qui ne semblait attendre que ça.

Il engouffra son dernier gâteau, puis après quelques bouchées rapides commença :

— On reprend les pierres de l’an dernier. Chacun notre tour, on dépose une pierre aux dix mètres environ en ligne droite sans la cacher, puis si on en a marre, qu’on pense être assez loin ou qu’on a la trouille. On revient sur nos pas. Comme ça on ne se perd pas et on a un indicateur. La personne suivante ramasse les pierres au fur et à mesure et dépose les siennes à la place. Puis quand il n’y a plus de pierres au sol, elle dépose simplement les siennes. Il suffit de compter combien on en a déposé, donc si la personne les rapporte toutes, on sait qu’elle a dépassé, sinon, qu’elle est allée moins loin.

Il s’arrêta, l’air de dire « voilà ». Amber voyait bien quelques failles dans ce plan. Déjà, il serait facile de perdre le compte des pierres s’ils devaient parcourir plusieurs centaines de mètres. Puis, rien n’indiquait qu’ils allaient arriver à trouver toutes les pierres de l’autre. Si l’une d’entre elles était couverte par la boue et qu’on ne la ramenait pas, les autres pouvaient penser qu’elle n’était pas allée assez loin. Sans compter que se pencher autant allait leur causer des douleurs au dos. Elle en fit part aux autres.

— Peut-être que je pourrais trouver un sortilège qui pourrait servir de marqueur.
— Mais il ne faut pas qu’il soit visible de l’école, précisa Terry.
— Et qu’il soit facile à voir par nous.
— Peut-être quelque chose qui pourrait mesurer la distance pour nous ? Les moldus ont des téléphones qui calculent la distance parcourue, peut-être quelque chose du genre.

Albus, qui suivait le cours d’étude des moldus semblait comprendre un peu, Rose aussi, mais Terry ne semblait même pas savoir ce qu’était un téléphone. Elle expliqua du mieux qu’elle pouvait, puis ramena le sujet du calculateur de distances.

— Si on pouvait faire fonctionner un téléphone sur le terrain de Poudlard ce serait facile, mais là…
— On peut sûrement trouver quelque chose à la bibliothèque. Ça pourrait même être un défi, plaisanta Rose.
— Ou alors on garde le défi de la forêt en attente et on en trouve un autre pour l’instant, proposa Terry.
— Des idées ?

Tous gardèrent le silence, jusqu’à ce que Amber s’exclame :

— Je sais ! On doit tous tenter de faire croire quelque chose à Stewart lorsqu’il va arriver. Comme lui faire croire que les sorciers ici utilisent des guitares pour se déplacer ou peu importe. Puis parmi tous ceux qui ont réussi à lui faire croire quelque chose, on vote pour la meilleure idée.

Terry semblait prêt à inventer les pires mensonges, tandis que Rose et Albus hésitaient.

— Je ne voudrais pas qu’il se sente attaqué. Il est nouveau et on prévoit déjà de s’amuser à ses dépens.
— Suffit de lui dire rapidement que c’est une blague, répondit Terry en haussant les épaules.
— Je ne sais pas, dit finalement Rose..

— Un défi de compétence alors ? Première personne qui réussit les sortilèges informulés.

Ce n’était rien de très excitant, mais tous finirent par accepter en ayant en tête qu’ils essaieraient de trouver une meilleure idée.

— Vous croyez qu’on va avoir un bel emploi du temps cette année ? demanda Albus. On avait tellement peu de temps libre l’an dernier.
— C’est ça de faire partie de l’équipe de quidditch et du club de duels l’année des BUSE, dit Rose distraitement. J’arrivais à me débrouiller même en étant préfète. D’ailleurs ça me fait penser, je dois aller faire une ronde, je reviens.
— Parlant du club de duels, dit Albus mal à l’aise, j’ai décidé de ne pas me réinscrire cette année.

Il se crispa un peu comme s’il s'attendait à ce que Amber lui lance un soulier par la tête.

— Quoi ? Tu m’abandonnes ?
— J’ai peur de manquer de temps, surtout que je suis capitaine de l’équipe de quidditch maintenant.

Durant leurs premières années à Poudlard, ils avaient tous les quatre fait partie du club. C’était d’ailleurs un défi continuel que d’être le meilleur du club. Terry avait toutefois décidé d’arrêter en troisième année pour pouvoir avoir plus de temps pour pratiquer sa guitare. C’était dommage car il était doué. Rose, elle, avait arrêté juste avant la cinquième année pour se concentrer sur ses BUSE. Albus et Amber étaient donc les deux seuls de leur bande qui restaient. Enfin jusqu’à maintenant. Elle n’avait pas l’intention de laisser tomber le club, mais c’était dommage tout de même.

— Eh bien, au moins, je pourrais décidément te battre à notre prochain duel.

Voyant que Amber ne lui en voulait pas, il sourit.

— N’en sois pas si sûre, j’ai plus d’un tour dans ma poche.
— Sans vouloir te décourager, si j’avais à parier sur l’issue d’un duel entre vous deux, je parierais sur Amber.

Albus prit une expression hautement indignée tandis que Amber éclatait de rire. Elle savait très bien qu’il disait ça pour embêter leur ami, mais ça l’amusait énormément. Quand Rose revint, elle ne demanda même pas pourquoi Albus faisait cette tête en envoyant des Bertie Crochue à la tête de Terry qui se défendait tant bien que mal vu comment il riait. Elle s’assit en face de Amber et lui demanda d’un ton fataliste :

— Pourquoi avons-nous des amis aussi immatures ?
— Car vous l’êtes autant que nous ! cria Terry avant de les bombarder elles aussi de dragées surprises.

Les deux filles ne se laissèrent pas faire et rapidement les bonbons fusèrent de toute part. Ils arrêtèrent seulement quand l’un d’entre eux se logea dans l’oreille de Rose qui dut user d’un sortilège pour s’en débarrasser. D’un coup de baguette, Amber nettoya les restes de leur bataille et jeta les bonbons dans un sac. C’était une bien meilleure utilisation que de les consommer à son avis, il n’y avait que Albus pour manger ces horreurs. Rapidement, vint le temps de se changer. Comme à son habitude, Amber transféra son œuf de Phénix dans la poche de sa robe sans toutefois se cacher. Elle avait révélé son existence à ses trois amis en deuxième année. Depuis, il ne se passait pas une semaine sans que l’un d’eux demande des nouvelles, même s’ils savaient très bien qu’ils seraient les premiers au courant dans le cas d’une avancée. Mais ça ne la dérangeait pas, ça témoignait juste de leur amitié et de leur impatience à voir un phénix. Ils les avaient étudiés en cours de soins aux créatures magiques, au grand bonheur de Amber, mais ils n’avaient pas pu voir de spécimen. Elle avait eu la meilleure note de sa vie avec ce devoir et vu son intérêt, le professeur Hagrid lui avait même recommandé des titres de livres pour en apprendre plus. D’ailleurs, depuis son arrivée à Poudlard, elle avait dû lire tous les livres qui parlaient de phénix au moins une fois. Elle en connaissait maintenant assez pour se sentir confiante lorsque son phénix naîtrait. Et probablement assez pour écrire deux ou trois livres comme aimait plaisanter Rose, ce qui n’était pas complètement faux.

Elle sortit de ses pensées lorsqu’un élève, un première année de toute évidence vu sa taille et son empressement à se diriger vers Hagrid, lui fonça dedans. Elle n’eut même pas le temps de lui dire de faire attention qu’il se confondait en excuses. Elle n’eut pas le cœur d’en rajouter et lui fit signe de continuer son chemin.

— On n’était pas aussi énervés en première année, nous, s’indigna Albus.
— Non, on était bien pire, répondit Terry, conscient de tout ce qu’ils avaient fait comme bêtises.

— Dis, Scorpius, interpella Amber en voyant son ami. Tu comptes rester dans le club de duels cette année ?
— Oui, bien sûr, pourquoi ?
— Je viens d’apprendre que tous mes amis Gryffondor m’ont maintenant abandonnée.

Son ton dramatique de même que la grimace de Albus fit sourire Scorpius.

— Oh mais tu sais, les duels c’est pas pour tout le monde. Beaucoup sont bien trop faibles pour reconnaître la noblesse de cet art, et je ne parle même pas du talent nécessaire que trop peu possèdent…

Comme prévu, les protestations fusèrent tant des amis de Amber que de ceux de Scorpius. Ils se firent un clin d'œil tous les deux. Comme c'était facile de provoquer des Gryffondor et des Serpentard. Albus et Rose disaient que du temps de leurs parents, il y avait une très grande rivalité entre les deux maisons. Amber avait l’impression que ça venait d’une grande ressemblance entre elles deux. Comme Rose et elle qui passaient leur temps à se chamailler (puis à se réconcilier bien sûr) pour des broutilles. Après, il est vrai que certaines valeurs s’opposaient entre les deux maisons il fut un temps, mais c’était bien mieux aujourd’hui. Pour preuve, elle-même, une née-moldue, venait de parler à un groupe de Serpentard sans se faire insulter et elle appréciait plusieurs personnes dans cette maison dont Scorpius Malefoy.

Ils se séparèrent du groupe de Serpentard seulement lorsqu’ils arrivèrent à la Grande Salle où leurs tables étaient à l’opposé l’une de l’autre. Les quatre amis prirent place au même endroit qu’ils le faisaient chaque jour depuis déjà quelques années et discutèrent avec leurs camarades dont ils n’avaient pas entendu parler depuis deux mois.

— J’ai passé l’été chez ma grand-mère car mes parents étaient trop occupés par leur travail, disait Abigail. C’est pas croyable, je suis absente dix mois par année et les deux mois où je suis là, ils ne peuvent pas se libérer. Heureusement j’avais ma soeur et des cousines avec moi. D'ailleurs, l’une d’elle entre à Poudlard cette année, j’ai hâte de voir où elle va être répartie. Je parie sur Poufsouffle.
— Les fils d’une amie de nos parents arrivent aussi à Poudlard cette année, mais on les a vus tellement peu depuis quelques années que je serais incapable de deviner où ils vont aller.
— Moi non plus, dit Rose.

Amber repensa à la répartition de sa sœur l’an dernier. Elle avait cru que Maya rejoindrait les Poufsouffle, mais finalement Serdaigle l’avait accueillie. Elle semblait aimer beaucoup sa maison. Elle la voyait d’ailleurs discuter avec sa meilleure amie quelques mètres plus loin à la table derrière elle. Maya la vit et lui envoya la main, Amber lui rendit son salut puis se tourna vers la directrice qui annonça le début de la répartition. Le choixpeau fit une drôle de chanson sur l’importance de s’unir entre maisons mais aussi envers les autres écoles (probablement au courant de la venue d’un étudiant étranger), puis les noms défilèrent les uns après les autres. La cousine de Abigail fut réellement envoyée à Poufsouffle de même que l’un des deux enfants de l’amie des parents de Rose et Albus, l’autre étant à Serdaigle. Lorsqu’elle voyait un élève réparti à Serdaigle, il y avait toujours un moment où elle se demandait à quoi aurait ressemblé sa vie si elle n'avait pas choisi Gryffondor. Mais elle ne pouvait pas savoir évidemment.

Le professeur McGonagall rappela les règles les plus importantes comme l’interdiction de faire de la magie dans les couloirs et le respect du couvre-feu (Amber fit semblant de ne pas se sentir visée), puis annonça à tous qu’un élève venant d’Ilvermorny arriverait au début de la deuxième semaine complète de cours. Elle rappela l’importance des relations internationales et les invita finalement à manger. L’annonce sur le nouvel élève fit beaucoup de bruit. Amber entendit un peu partout des discussions commencer sur lui. Elle le plaignait un peu, il n’était pas encore arrivé qu’il faisait les frais d’une curiosité maladive de toute l’école.

Le lendemain matin, quand le réveil du dortoir sonna. Amber ne fut pas la seule à grommeler.

— Ils n’auraient pas pu nous donner la journée de congé, se plaignit Rose. Commencer les cours un vendredi, quelle idée…
— Au moins, le week-end arrivera vite…

Elles descendirent dans la salle commune où Albus et Terry les attendaient déjà.

— J’ai eu une idée !
— Félicitations, Albus, dit Rose d’un ton complètement neutre. On va manger ?
— Idiote. Je parle pour le défi.
— Celui des informulés ? demanda Amber perdue.
— Non, un autre !
— Il est comme ça depuis qu’il est réveillé ? demanda Rose à Terry, décidément encore trop endormie.
— Oui…
— Bon, si c’est comme ça vous ne l’entendrez pas mon idée, na !

Puis il partit vers la Grande Salle avec à ses trousses ses trois amis qui le suppliaient de leur révéler. Il refusa chacune de leur suppliques d'un ton borné où Amber devinait quand même un certain plaisir à les tourmenter ainsi.

— Allez, mon cousin préféré… Dis-moi ce qu’il faut pour que tu nous dises ton idée.
— Que tu ailles dire ça à tous nos cousins.

Rose lui tira la langue et prit une pomme qu'elle commença à manger, semblant avoir préféré attendre que Albus décide par lui-même de leur révéler son idée. Sachant que Rose le connaissait mieux que quiconque, elle et Terry décidèrent de l’imiter. Au bout de quelques minutes seulement, Albus expliqua :

— On fait un concours de farces et attrapes ! Nos oncles nous ont donné plein d’objets inédits de leur boutique à tester (et ça c’est sans compter tout ce que nous avons déjà tous les quatre). Je propose qu’au lieu de s’acharner sur une personne, on doive plutôt les utiliser sur d’autres personnes. Évidemment, sans être punis.

— On peut viser n’importe qui ? demanda Amber.
— Bien sûr.
— Mais on ne s’acharne pas sur une personne en particulier, imposa Rose.
— Et double points si on vise un prof, ajouta Terry.
— Tu veux viser les professeurs ! s’indigna Rose.
— Oh mais tu n’es pas obligée, si tu as peur.
— Je n’ai pas peur, c’est juste… plus risqué voilà.
— D’où les points supplémentaires. On peut même tripler si tu veux.
— Non, ce n’est pas nécessaire, marmonna Rose.

Finalement, elle plia, ce qui provoqua un sourire satisfait à Albus et Terry.

— Défi accepté ? demanda Albus.
— Défi accepté ! répondirent les trois autres.

Ce fut à ce moment que le professeur Londubat passa derrière Albus et Amber pour distribuer les horaires de l’année. Il leur jeta un regard suspicieux auquel ils répondirent d’une sourire angélique qui, maintenant qu’ils étaient en sixième année, ne trompait plus personne. Toutefois, le directeur de leur maison n’avait aucune preuve qu’ils allaient à l’encontre du règlement, Il se contenta alors de leur jeter un regard signifiant qu’il allait les garder à l'œil et tendit les emplois du temps à Amber qui les distribua aux trois autres. Tandis que leur professeur s’éloignait, Amber regarda la distribution de ses cours et en fut assez contente.

— Oh chouette ! On commence avec botanique ! Et on a une période de libre avant !
— Pas moi, grimaça Terry. J’ai divination.
— Veux-tu bien nous expliquer pourquoi tu continues ce cours si tu le détestes à ce point ? demanda Albus.
— J’ai besoin de plusieurs ASPIC pour entrer au ministère et étonnement je suis doué, allez savoir. Pour preuve, j’ai même déjà mon manuel dans mon sac.
— Une intuition digne de Trelawney, proclama Amber en riant.

Terry partit d'avance pour son cours, les laissant dans la Grande Salle. Ils décidèrent tous trois de rester là pour discuter vu la pluie diluvienne qui tombait du ciel en ce moment. Ils furent interrompus de nombreuses fois. À trois reprises, par des élèves qui souhaitaient savoir quand auraient lieu les sélections de quidditch, une fois par un préfet qui voulait discuter avec Rose et une autre par un élève plus jeune complètement perdu. Vint le temps de partir en botanique. Tous trois se jetèrent un sortilège d’imperméabilité juste avant de sortir après avoir vérifié qu’aucun professeur n’était à proximité, puis ils se rendirent vers les serres. Comme d’habitude, le professeur Londubat était déjà là et les accueillit en leur disant de prendre l’une des plantes visqueuses près de la fenêtre. Terry les rejoint tout juste avant la cloche et s’assit à côté d’eux, essoufflé.

— J’ai croisé Peeves qui m’a pourchassé avec des fioles d’encre, j’ai dû le semer.
— Ça, tu ne l’avais pas vu venir ? le taquina Albus en référence à la divination.

Les deux filles pouffèrent de rire derrière leur plante. Ce n’était pas bien drôle, mais en cours tout le paraissait, n’est-ce pas ? Londubat leur jeta un regard d’avertissement et elles tentèrent tant bien que mal de reprendre leur sérieux.

— Bien, aujourd’hui, vous allez tailler les Corondus. Si vous avez fait vos devoirs de vacances correctement, vous devriez être en mesure de connaître les particularités de cette plante et la façon de les tailler. Vous remarquerez que chacun de vous a une feuille à remplir sur les différentes coupes que vous aurez faites. Remettez la moi à la fin de la classe et en échange je vous remettrai votre devoir corrigé. Allez-y !
— C’est injuste, protesta Terry. On se fait évaluer deux fois pour la même chose sans avoir eu le résultat de la première fois.
— Pas de bavardage !

En temps normal, ils avaient le droit de discuter en botanique, mais vu qu’il s’agissait d’un test ce n’était pas le cas. Ça ne dérangea pas trop Amber qui ne voyait généralement pas le temps passer dans ce cours. Elle finit la première et remit sa copie du test. En retour, elle reçut son devoir qui comme elle s’y attendait avait une excellente note. Il la laissa même partir cinq minutes plus tôt. Voyant que la pluie s’était quelque peu calmée, elle en profita pour retourner au château. Elle en fut très contente, car elle venait tout juste de rentrer que la pluie recommença à tomber avec force. Elle attendit toutefois ses amis avant de se diriger vers le cours de défense contre les forces du mal.

Ça ne faisait pas cinq minutes qu’ils avaient commencé le cours, que le professeur leur parla des ASPIC et malheureusement pour la classe, durant leurs deux cours de l’après-midi, le professeur Flitwick en sortilèges et même Hagrid en soins aux créatures magiques leur firent un rappel sur l’importance de cette année. Amber avait entendu dire par le père de Rose que Hagrid avait été quelque peu négligent dans le passé en enseignant, mais ce n’était définitivement plus le cas maintenant. Il suivait un programme rigoureux et ses cours étaient toujours intéressants, quoique il lui était arrivé de dévier de ce dernier à quelques reprises dans les dernières années quand il croisait une créature particulièrement dangereuse et intéressante.

Finalement, leur première journée de cours se termina et avec elle un pile de devoirs à faire. Ils s’installèrent dans un coin de la salle commune et décidèrent de s’y mettre immédiatement afin d’avoir leur week-end de libre. Il s’arrêtèrent pour manger puis conclurent rapidement ce qu’ils avaient à faire. Rose termina la première et se pencha sur un nouveau parchemin. Quand Amber y jeta un regard curieux, elle vit leurs quatre noms au-dessus d’une grille tracée à la main. Rose tapotait sa grille de sa baguette en murmurant des sortilèges que Amber n’arrivait pas à entendre, mais probablement qu’ils étaient les mêmes que ceux de l’an dernier. Ils avaient trouvé un moyen de rendre leur parchemin lisible uniquement par l’un d’eux quatre. Il se présentait comme un horaire de cours aux yeux des autres et dépendait de la dernière personne de leur groupe qui l’avait touché. Ainsi, si Albus qui avait eu en sa possession se faisait prendre avec le parchemin en main (ce qui était absolument impossible et ce n'était jamais arrivé bien sûr), il apparaîtrait comme étant son horaire, mais si Amber, elle, l’échappait au détour d’un couloir et qu'un autre élève le ramassait (ça non plus ça n’était jamais arrivé bien sûr, tout à fait impossible), ça apparaissait comme étant son horaire à elle. Ils avaient trouvé cette idée après que quelqu’un (surtout pas Albus), se soit fait confisquer leurs scores qui les avait quelque peu incriminés sur la raison que les sabliers semblaient tous se vider au milieu de la nuit. Bref, ils s’assuraient maintenant de bien se dissimuler. Et de mettre quelques sortilèges empêchant les Revelio et autres dérivés.

Amber sortit un livre botanique que ses parents lui avaient offert avant son départ pour Poudlard. Albus, qui avait aussi terminé, lui jeta un regard désabusé avant de proposer une partie d'échecs à Rose qui accepta. Tous deux s’empressèrent de monter à leur dortoir chercher leurs pièces tandis que Terry continuait de travailler sur son devoir de divination.

— Besoin d’aide ? demanda Amber à Terry.
— En fait, oui, j’ai besoin d’un cobaye pour le tarot. Donnes-moi cinq minutes pour que je finisse de les dessiner, puis que je les découpe et je t’emprunte.

Albus et Rose redescendirent entre temps et s’installèrent à une table juste à côté où quelques Gryffondor se regroupèrent pour les observer les bloquant à la vue de Amber. Elle n’entendait que des bribes de la discussion que ses amis avaient pendant leur partie.

— Ça y est !

Il avait fini de découper ses cartes et les regroupait dans sa main.

— Tu ne pouvais pas acheter un jeu ? demanda Amber, ce qui offusqua presque Terry.
— Bien sûr que non, il faut que le sorcier personnalise son jeu. Sinon il sera moins en contact avec l’âme de ses cartes ou un truc comme ça, je n’écoutais pas vraiment. Bon allons-y !

Il lui tendit le paquet.

— Tu vas brasser de ta main droite. Les poser sur la table. Taper avec ta baguette.
— Combien de fois ?
— Comme tu veux.

Elle tapa deux fois.

— Maintenant reprend le paquet. Tourne le dans le sens des aiguilles d’une montre. Coupe. Brasse de ta main gauche.
— C’est bientôt fini ?
— J’attendais juste de voir combien de temps tu allais suivre mes instructions.

Amber lui donna une claque sur le bras pour protester tout en lui redonnant son paquet.

— Compte toi chanceux que je ne change pas d’avis.
— Tu es merveilleuse, merciiii.

Amber roula des yeux devant son ton exagérément plein de gratitude, mais ne dit rien afin de ne pas ralentir le processus encore plus.

— Sors ta baguette, dit-il avant d’ajouter en voyant son expression : Je jure que cette fois c’est nécessaire. Bon, pointe le paquet.

Elle s’exécuta et aussitôt, sept cartes sortirent et vinrent se déposer sur la table. Amber se pencha, tentant de se rappeler le cours de tarot que sa grand-mère lui avait donné il y avait de cela quelques années, mais elle constata rapidement que les dessins ne ressemblaient pas du tout à ceux du jeu moldu. Devant elle, s’étalaient une tulipe, une plume, un verre plein, l’ombre d’une personne, un nuage, une épée et finalement une carte du mauvais côté.

— Intéressant, dit Terry en feuilletant son livre.

Amber ne pipa mot, ne sachant pas trop s’il plaisantait et si ce n’était pas le cas, réalisant qu’il avait encore besoin d’un peu de pratique avant de pouvoir expliquer en quelques secondes. Elle replongea dans son livre, mais progressa mal jusqu’à ce que Terry relève la tête. Amber écouta.

— Ici, dit-il en pointant la fleur, on peut comprendre que la prédiction concernera l’amour. Mais, seule, elle ne précise pas de quel type il s’agit. Toutefois, elle n’est pas accompagnée de ses compagnes habituelles donc elle pourrait signifier l’amour en général. À moins que la plume ne fasse référence à…

Ses yeux glissèrent sur la poche de Amber où séjournait l'œuf. Était-il possible que la prédiction concerne son phénix ? Quoique avec la divination rien n'était certain et avec le tarot ça semblait l’être encore moins. Si on pouvait interpréter ce qu’on voulait, c’était certain qu’on pouvait tout deviner. Mais peu importe.

— Le verre plein signifie l’espoir, tandis que la silhouette qui suit pourrait le menacer. Le nuage confirme tout cela, comme si des horizons sombres allaient perdurer. L’épée indique le combat qu’il soit physique ou mental, individuel ou collectif. Pour la dernière carte eh bien, c’est une carte que le futur ne souhaite pas te révéler, que tu ne dois pas savoir.

— Bref, mon œuf va éclore, ce qui est chouette, mais quelque chose va venir menacer ça, je vais combattre, mais je n’ai pas le droit de savoir si je vais gagner ?
— De manière très résumée, oui.
— Et tu sais quand ça va se produire ?
— Non.
— Du coup, ça pourrait s’appliquer à n’importe quoi du genre. Mon œuf éclot en cours, je manque la matière, mais j’apprends que ça va être à l’examen, ce qui signifie que je risque de manquer la question, bref j’angoisse, mais j'étudie très fort et là… je réussi ou pas, personne ne sait.
— Exactement !
— Tu as l’air content…
— C'est la magie de réussir ses devoirs de divination !
— Mouais… dit-elle pas convaincue.
— Sinon, je fais une prédiction complètement différente où je dis que toi et le correspondant de Albus formez un magnifique couple à la fin.
— Le rapport avec les cartes ?
— Aucun, mais c’est bien plus drôle de voir ta tête.

Amber se cacha avec ses cheveux et replongea dans son livre. Elle ne lui donnerait pas la satisfaction d'avoir réussi à l’agacer.

La partie de leurs deux amis se termina rapidement ensuite. Albus perdit en une dizaine de minutes, ce qui était étrange. Pas que Rose était mauvaise d’habitude, mais ils étaient généralement d’un niveau similaire qui était d’ailleurs excellent. C’est pourquoi ni Terry ni Amber ne jouaient vraiment avec eux maintenant.

— Ça va, Albus ?
— Oui, oui…

Son ton n’était pas tellement convaincant et Amber, les sourcils froncés, se tourna vers Rose qui se contenta d’hausser les épaules. Toutefois, il y avait dans son regard quelque chose qui indiquait qu’elle soupçonnait quelque chose. Quoi ? Aucune idée, mais elle n’allait sûrement pas en parler devant son cousin, le principal intéressé.

Quand elles rejoignirent leurs lits, Amber la questionna sur ses soupçons.

— Oh je n’ai rien de concret, on en reparlera.

Connaissant Rose, il était tout à fait possible qu’elle veuille attendre d’en savoir plus avant de s’expliquer, aussi Amber n’insista pas et posa sa tête sur l’oreiller. Elle saurait bien assez tôt.

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