
Arif Sikander
Arif Sikander, professeur d’Études des Moldus depuis septembre 1990, venait de déposer sa démission sur le bureau du Directeur avec un soulagement si profond qu’il en était perturbant.
Il pouvait supporter beaucoup de choses, mais là, vraiment, il avait atteint et dépasser ses limites.
Quel con foutait des créatures aussi malsaines que les Détraqueurs autour d’une ÉCOLE ?!
Sérieusement !
Les Anglais étaient complètement cons !
Arif n’avait pas démissionné en cours d’année pour ses élèves. Il savait qu’il n’était pas facile de trouver des remplaçants dans sa matière, encore moins dans un climat aussi tendu que celui de cette année.
Mais maintenant que l’année était terminée et que ses étudiants avaient validés leurs examens, il avait claqué sa démission, vidé son bureau et son logement, fait ses bagages et réservé un port-au-loin pour la Grèce.
Sa petite sœur lui avait proposé de l’héberger quelques semaines, le temps qu’il se ressource. Après cela Arif imaginait de plus en plus faire comme son prédécesseur au poste d’enseignant d’Études des Moldus.
Quirinus était parti faire un tour du monde (ce qui avait permis à Arif de le remplacer temporairement puis définitivement lorsque Quirinus avait pris le poste de Défense contre les Forces du Mal) et Arif trouvait que c’était une excellente idée. D’ailleurs il était probable qu’il contacte Quirinus pour lui demander conseil. Mais plus tard. Là, à l’instant T, il voulait juste profiter de sa famille et du soleil grec.
Arpentant une dernière fois les couloirs de pierre du château, le sorcier regarda sa montre (à quartz, de pure fabrication moldue, dont les runes de protection permettant son fonctionnement dans un lieu chargé de magie lui avait coûté la peau des fesses !)
Son port-au-loin s’activait dans deux heures. Deux heures et il dirait adieu à ces maudits nuages, à cette humidité constante et ce grésil commun qui lui minait le moral ! Deux heures et il dirait adieu à cette communauté idiote et raciste qui s’isolait tellement qu’ils allaient finir par en crever.
Arif avait toujours été curieux de la culture moldue. Ses parents, des sangs-purs tous les deux avaient trouvé cette fascination étrange mais avaient poussé leur fils à poursuivre ses rêves. Aujourd’hui, après quelques années dans le monde magique anglais, il se rendait compte qu’il avait eut une chance incroyable d’avoir des parents aussi ouverts d’esprit.
Ses parents aimaient leurs enfants et souhaitaient leur bonheur. Alors, que ce soit laisser leur aîné s’exiler au Royaume-Unis pour enseigner la culture moldue ou leur cadette vivre le parfait amour avec un berger crétois de pure souche non-magique, ils laissaient faire et soutenaient de leur mieux.
Arif se souviendrait toute sa vie de la tête de sa mère (habituée aux palaces de la Babylone Magique) lorsqu’elle avait visité la petite bergerie perdue dans la pampa où sa sœur s’était installée avec son moldu. Cela avait été absolument hilarant !
L’ancien enseignant franchit les grilles de Poudlard après avoir salué Rubeus. Le demi-géant allait lui manquer. Il faisait partie des collègues qu’il appréciait.
Empoignant fermement la poignée de sa valise (une valise moldue, rigide, de plus de 100 L de capacité, spéciale avion selon le vendeur !), Arif transplana. Il arriva dans un petit square au beau milieu des Brumes, ce quartier si craint par la « bonne » population sorcière. Arif avait découvert les lieux un peu par hasard en arrivant en Angleterre. Son manque flagrant de réactivité lorsqu’il était tombé nez à nez avec un vampire au détour d’une ruelle avait permis son intégration rapide dans le quartier. Il se balançait de la race des autres. L’origine des gens ne garantissait pas qu’ils soient de bonne compagnie, loin de là. Ce qui comptait était l’individu en lui-même.
Arif regarda à nouveau sa montre. Une heure et vingt minutes avant son départ. Cela lui laissait juste le temps de quelques emplettes rapides chez le meilleur Apothicaire qu’il connaisse avant de quitter enfin l’Angleterre.