
Filius Flitwick
Comme la majorité de ses collègues, Filius Flitwick possédait un appartement de fonction au sein de Poudlard. Il y vivait à l’année et y restait durant l’été la majorité du temps. Mais pour ces vacances, exceptionnellement, Filius avait quitté Poudlard et était allé chez sa mère.
Il était rare qu’il se rende à Gringotts mis à part pour retirer de l’argent. Habituellement il restait du coté sorcier des lieux. Mais aujourd’hui, après avoir salué les gardes en Goblabil, Filius emprunta une petite porte dérobée menant dans une vaste anti-chambre. Là il dévoila le large blason incrusté dans la chair tendre de son avant-bras. Ayant prouvé ainsi son identité et sa nationalité Gringottoise, Filius put accéder au reste de la cité.
Contrairement à ce que pensaient les sorciers, Gringotts n’était pas qu’une banque. C’était aussi et surtout l’une des portes du Royaume Gobelin. Filius emprunta un grand ascenseur d’or et de verre qui le propulsa vers les profondeurs de la terre. Débouchant ses oreilles qui sifflaient à cause de la différence de pression, Filius regarda les portes des coffres défiler jusqu’à ce qu’il soit encore plus profond que les plus profonds coffres de la banque.
Sa descente se poursuivit encore quelques minutes jusqu’à ce qu’il atteigne la cité même, loin sous la surface. Les portes s’ouvrirent et Filius sourit. L’air sentait la roche et les métaux. Il était de retour dans la cité de son enfance.
Marchant dans les rues pavées illuminés par des flammes magiques, Filius salua les gobelins qu’il croisait. Il était connu ici. Il était le bâtard de Flitwick Ti Nek Maqikle, l’une des meilleures Maîtres orfèvres de Gringotts.
Il savait que la population gobeline, nombreux avaient été ceux choqués par la révélation de la grossesse de Maqikle. Filius les comprenait. S’il devait transposer les actions de sa mère au genre humain, cela ressemblerait grandement à une crise de la cinquantaine durant laquelle Maqikle s’était trouvé un petit humain curieux pour passer du bon temps.
Filius n’était pas prévu, ni par sa mère, ni par son père. Il n’avait pas non plus été voulu par son père, ce qui expliquait qu’il porte le nom de sa mère et non pas le nom des Longdubas.
(Oui Neville était son petit-neveu. Et NON, personne n’était au courant à Poudlard. Et Filius comptait bien garder les choses ainsi.)
Sa propre fratrie, née du premier mariage de leur mère avait pris la nouvelle avec plus ou moins bonne grâce. Certains avaient mis plusieurs décennies à l’accepter. Heureusement que sa sœur Apals, l’aînée de cette bande de bras cassés l’avait immédiatement adoré, arguant qu’il était « à croquer ». Elle l’avait protégée des cancans et des coups bas et lui avait appris les traditions et cultures gobelines lorsque leur mère était occupée (ce qui était régulier).
Filius poussa le lourd portail de fer forgé et entra dans le jardin de la demeure maternelle. Il traversa l’allée de gravier blanc, admirant les arbres coraux et les assemblages de roches. L’esthétique gobeline lui rappelait furieusement les jardins secs japonais. Il frappa à la porte et n’eut à attendre que quelques secondes avant que celle-ci ne s’ouvre et que sa sœur ne lui saute dans les bras.
Filius avait plusieurs demi-frères et sœurs maternelles. Ils étaient nés d’un premier « mariage » de leur mère. Leur père avait été tué par l’un des dragons avec lequel il travaillait (Filius était d’avis que ce travail était juste de la torture animale, mais il avait appris à garder ses opinions pour lui-même). De tous, il s’entendait le mieux avec Apals, qui l’avait à moitié élevée et avec Sikxyshmis qui était le plus proche en âge de lui.
Le sorcier salua sa famille Gobeline, embrassant ses frères et sœurs, puis leurs enfants qui pour beaucoup avaient son âge et même les enfants de ses neveux-nièces. Comme toujours il ressentit un petit pincement au cœur. Lui était seul. Et il allait le rester longtemps.
Trop humain pour les gobelins et trop gobelins pour les humains, il y avait en plus le problème de la longévité. Son statut de demi-sang le plaquait dans une situation impossible : soit il mourrait bien avant son épouse (si celle-ci venait de Gringotts), soit il l’enterrerait avant d’avoir atteint la moitié de sa propre vie (si elle était humaine.) La solution aurait été de rencontrer d’autre demi-sang, mais rares étaient les unions gobelin-humain et plus rares encore étaient les unions fertiles.
Il était vraiment un cas à part et cela l’isolait terriblement des siens.
Filius accepta un verre de gnôle et piocha dans le bol de fritures de poissons des lacs. Balayant résolument les pensées tristes qui l’emplissaient, il tourna son esprit à la fête. Aujourd’hui sa mère fêtait ses 350 ans et ce n’était pas rien !