Bonus et Informations : Le calendrier de l'avent 2022

Harry Potter - J. K. Rowling
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La Doyenne Malfoy

Angela Malfoy, née Shafiq, ne se souvenait plus de la sensation d’être heureuse. Cela faisait très longtemps qu’elle n’était plus heureuse. Elle doutait qu’elle eût été heureuse depuis l’annonce de ses fiançailles avec Abraxas Malfoy.

Seule fille parmi les Shafiq de sa génération, Angela avait eut l’honneur douteux d’être noyée sous les propositions de mariage avant même ses 5 ans. (Son grand-oncle, Lord Shafiq à l’époque avait reçu les lettres, mais elles concernaient toutes Angela.)

Parmi tous les prétendants, la famille Malfoy avait été choisi. Angela connaissait Abraxas Malfoy. Il était incroyablement hautain et avide de pouvoir. Il était cruel avec les autres, notamment les plus jeunes et ceux qu’il jugeait « faible ». Angela avait été protégée de cela. Sa famille avait l’un des sangs les plus purs de Grande-Bretagne et les Shafiq étaient politiquement intouchables, ancrés dans la neutralité depuis des siècles.

Angela n’avait rien choisi dans sa vie. Ni ses amies (qui lui avaient été présentées lorsqu’elles étaient en couche-culottes), ni son époux, ni ses loisirs. La sorcière était suffisamment âgée pour vocaliser ce qu’elle s’était cachée depuis toujours. Elle avait été une femme trophée, ni voulue, ni aimée, choisie pour son sang et sa dot, juste bonne à fournir un Héritier et parader au bal du Ministère.

Angela pouvait avouer désormais qu’elle était veuve (et qu’elle avait la preuve que le mariage de son fils était très différent du sien) qu’elle avait haï Abraxas et que celui-ci la terrorisait. Il n’avait jamais été violent physiquement avec elle. Mais psychologiquement… c’était une autre histoire.

Il lui avait arraché ses bébés !

Angela avait été enceinte onze fois dans sa vie. Elle avait mené sept d’entre elle à terme. Et son époux lui avait arraché ses six aînées, car elles ne possédaient pas la virilité demandée par Abraxas.

(Savoir, suite à la naissance de Lucius, que Abraxas ne la toucherait plus jamais et qu’elle n’aurait plus à connaître cette souffrance de porter un enfant pour qu’il lui soit arraché, avait été un véritable soulagement.)

Techniquement Abraxas n’avait jamais porté la main sur son épouse, mais en lui arrachant ses filles, il l’avait détruite de façon quasiment définitive. Sans son dernier né à chouchouter et à éduquer loin des principes de son père, Angela était persuadée qu’elle en aurait fini.

Au moins cela lui aurait permis de retrouver ses filles.

oOo

Contrairement aux directives de Abraxas Malfoy, la vieille médicomage ayant monitoré toutes les grossesses d’Angela n’avait pas tué les nouvelles-nées. Oh, elle avait obéi aux directives de son employeur. Elle les avait bien abandonnées. Mais elle ne les avait pas assassinées de sang froid. Elle les avait laissées, seules, abandonnées, dans des lieux où elles seraient trouvées.

L’aïeule avait emporté ce secret dans sa tombe, craignant la colère de Lord Malfoy s’il devait apprendre que ses enfants avaient (très probablement) survécu.

oOo

Annie Marsh était une sorcière accomplie et heureuse. Née en Angleterre de parents inconnus, elle avait été trouvée par une vieille nonne sur les marches du couvent. Elle était rentrée dans le système et avait été adoptée, avant ses trois ans par le couple Marsh.

Avec un père militaire régulièrement posté à l’étranger, Annie avait grandi sur tous les continents. Elle avait découvert qu’elle était une sorcière au Cap, lorsqu’elle avait dix ans. Cela avait été un choc pour toute la famille.

Annie avait fait ses premières années d’études à Uagadou avant de basculer à Mhoutokoro pour la fin de sa scolarité, suivant les déplacements de son père. La sorcière avait adoré l’Afrique, utiliser sa magie librement sans médium autre que son propre corps et pouvoir courir à toute vitesse dans la savane (même si sa forme animagus de lévrier avait longuement perturbé ses camarades) avait été jouissif. Mais son vrai coup de cœur avait été le Japon. Elle était tombée amoureuse du pays, de la langue, de la culture. Elle n’en était pas repartie, restant avec son fiancé lorsque son père avait été muté encore une fois.

Heureusement que son métier de médicomage lui permettait d’acheter des porte-au-loin internationaux, pour elle et ses enfants lorsqu’elle voulait voir ses parents qui s’étaient enfin, après des années autour du globe, posés dans la campagne de Manchester, non loin du couvent où Annie avait été trouvée des années auparavant.

oOo

Laeticia Masumdar avait toujours su qu’elle avait été adoptée. En même temps, difficile de croire le contraire lorsqu’elle était blanche comme la craie tandis que ses frères avaient la peau café-au-lait. Ils tenaient principalement de leur père même si le petit dernier (qui faisait bien une tête de plus que Laeticia) avait les yeux bleus de leur rouquine de mère.

Avec un père émigré d’Inde et une mère écossaise rejetée par sa famille pour son mariage « contre-nature », (Oui, ses grand-parents maternels étaient des cons) Laeticia avait grandi dans un melting-pot étrange où curry et cranachan se côtoyaient régulièrement.

La découverte de sa magie avait été une sacrée surprise pour le couple Masumdar. Non pas parce que la magie existait, mais parce que Laeticia, petite orpheline moldue adoptée par le couple peu après leur mariage, avait de la magie !

La mère de Laeticia était une Sang-Pure fâchée avec sa famille. Elle avait fait ses études à Poudlard mais en gardait un mauvais souvenir et sachant que le reste de sa famille y serait, il avait été décidé que Laeticia (et ses frères lorsque le temps serait venu) ferait leurs études à domicile en parallèle de leurs études moldues.

Aujourd’hui Laeticia travaillait comme avocate, s’épanouissant dans le monde moldu. Ses frères s’étaient dispersés à travers l’Angleterre non magique, l’un dans la police scientifique, l’autre comme chercheur et le dernier, le bébé de la famille, comme basketteur professionnel.

De ses capacités de sorcières, Laeticia n’utilisait finalement que la téléportation. Tout le reste était fait de façon non magique, comme le faisait ses parents et comme le faisait son époux.

oOo

Lorsque Mélanie se posait deux minutes et réfléchissait à sa vie, elle ne pouvait que rire. Bébé anglais adoptée par une mère française et un père coréen, elle avait grandi en Argentine, sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes.

La révélation de sa magie, lorsqu’elle n’avait que six ans avait créé un fossé entre sa mère et elle. Ce fossé était devenu une crevasse, un gouffre, un putain de canyon. Leur relation était devenue si toxique que lorsque Mélanie avait sept ans, son père avait demandé le divorce et sa garde.

Mélanie se souvenait du jour où sa mère avait tourné les talons, claquant la porte en hurlant que l’enfant était une putain de Satan qui méritait de brûler en enfer. Elle se souvenait d’avoir pleuré des nuits et des nuits dans les bras de son père, hanté par les mots de la femme et par ses cauchemars.

Cela n’avait été plus que Mélanie et son père sur les hauts plateaux des Andes. Ils étaient heureux et ils avaient commencé à guérir.

Puis son père avait rencontré une autre femme (encore une Française, à croire qu’il les attirait) qui avait déjà un fils un peu plus jeune que Laeticia. L’amie de son père étant elle aussi une sorcière, c’était elle qui avait aidé Laeticia à naviguer dans ce nouveau monde. Cela lui avait fait gagner des points auprès de la jeune fille qui allait entrer à Castelobruxo.

Voir son père à nouveau heureux avec sa nouvelle épouse avait réparé quelque chose dans le cœur de Laeticia. Contrairement à ce qu’avait hurlé sa « mère », Laeticia n’était pas un poison ayant détruit le mariage de ses parents. Elle pouvait être heureuse ! (La naissance de ses deux demi-sœurs quelques années après avait achevé sa lente guérison).

Aujourd’hui Laeticia était devenue enseignante à Castelobruxo, animant les cours de zoologie des étudiants les plus âgés tout en tentant de faire du vin potable avec les vignes qu’elle avait plantées dans un coin du jardin de l’école.

Pour l’instant c’était encore une piquette dégueulasse, mais elle ne se décourageait pas. Cela faisait hurler son épouse (encore une Française, comme quoi son père avait bien eut une influence sur elle) qui avait le malheur de connaître le bon vin et de devoir goûter les crus de Laeticia.

oOo

Katrin relâcha sa prise sur les runes et le paysage devant elle explosa dans une gerbe de feu. À ses côtés son Apprenti jura en russe.

« Dans trois ans, si tu te plies à mes exigences et ne fait pas l’idiot, tu pourras faire exactement la même chose. »

Les yeux du gosse brillèrent d’une lumière nouvelle.

Ah, être jeune et enthousiaste…

Katrin se souvenait très bien de son introduction au monde magique.

Elle avait dix ans et aucune figure parentale. Sa vie se résumait à l’orphelinat où elle avait grandi après avoir été trouvée sur le perron de la mairie du coin.

Elle n’avait pas eu la chance d’être adoptée et sa rancœur, bien réelle envers tous ces adultes qui la regardaient sans vraiment la voir avant de détourner le regard avait agrandi cette distance entre elle et le reste du monde.

À l’époque elle ne savait pas que c’était sa nature élémentaire qui faisait fuir les moldus. Cette imperceptible odeur de cendre lui collant à la peau les mettaient mal à l’aise et leur faisait détourner le regard.

C’était même odeur qui avait attiré le Maître.

Le vieil homme avait des airs de père fouettard bodybuildé. Il avait détecté le potentiel de Katrin et avait récupéré l’enfant avant de l’emmener dans les froides montagnes islandaises.

(Très franchement Katrin doutait de la légalité de son départ de l’orphelinat. Elle hésitait entre un enlèvement en bonne et due forme et une manipulation magique qui sans être un impérium, frôlait dangereusement l’illégalité.)

Le Maître, non, elle ne connaissait pas son nom, même après toutes ces années, avait été un véritable connard. Elle avait souffert, elle avait pleuré, elle avait saigné, elle avait été poussée avec violence au-delà de ses limites.

Elle était devenue à l’age de quinze ans une Maîtresse Pyromage redoutable et redoutée. Elle était puissante et imaginative, ce qui la rendait très dangereuse.

Avec le sceau des Mages de Feu marqué au fer rouge dans son dos (oui sa congrégation était des barbares), elle avait pu choisir un nouveau nom.

Et par le feu, la glace et le sang, elle était née sous l’identité de Katrin Tyrdottir.

Cela faisait plusieurs décennies qu’elle avait pris cette nouvelle identité et quasiment autant de temps qu’elle était entrée dans la Police Magique Islandaise.

Aujourd’hui Katrin, après avoir grimpé les échelons dans la Police jusqu’à être Commissaire avait pris sa retraite, pour se concentrer sur un nouveau défi : transmettre son savoir de Pyromage et prendre la tête de la Confédération des Mages de Feu.

Quoi qu’en dise le Maître, Katrin ne manquait définitivement pas d’ambitions.

oOo

Elisabeth Tidemann, « née » Haskins, adoptée Barnaby avait quelques vagues souvenirs de sa vie avant son adoption. Elle se revoyait des murs sans couleurs et des visages sans sourires. Elle avait vaguement des flashs d’une fillette un peu plus âgée et d’une seconde un poil plus jeunes ayant les mêmes cheveux blonds pales qu’elle.

Mais peut-être que ces enfants n’étaient que des créations de son esprit enfantin…

Elisabeth avait été adoptée jeune sans pour autant être un bébé. Elle avait 5 ans lorsque le couple Barnaby lui avait ouvert les portes de leur famille.

Elle avait grandi dans la verdoyante campagne du Midsomer, courant à travers champs et foret dès qu’elle avait un instant de libre. Cela rendait fou son père qui en tant que policier voyait toute la noirceur cachée de ce coin de paradis.

Elle avait fait ses études sans soucis, tirant suffisament bien son épingle du jeu pour obtenir une bourse pour Oxford. Elle en était ressortie quelques années plus tard, un doctorat en poche et une bague au doigt.

Erik Tidemann, étudiant norvégien en Erasmus était venu en Angleterre pour étudier la littérature. Il avait prévu d’y vivre le temps de ses études avant de retourner sur sa terre natale. Il n’avait pas planifié d’y rencontrer son âme sœur ou de s’y installer définitivement.

Elisabeth avait poursuivi son petit bonhomme de chemin, regardant sa famille s’agrandir d’un œil tendre et ses recherches avancer malgré les difficultés.

La vie était belle et heureuse même s’il y avait eu quelques orages. La plus grosse engueulade qu’elle ait eue avec Erik vint quelques mois après la naissance de leur fille aînée, lorsque le poupon s’était réveillée avec des yeux sans pupilles et des oreilles pointues.

Son crétin de mari lui avait alors parlé de la magie et de sa propre ascendance avec une grand-mère fée. Erik complètement moldu (malgré une capacité peu utile à pouvoir prévoir les changements de vents) avait dormi plusieurs mois sur le canapé avant qu’Elisabeth lui pardonne son mensonge par omission.

Suite à une longue discussion avec l’ancêtre féerique de son époux et une consultation chez une guérisseuse harpie habitant dans les Îles Féroé, Elisabeth avait appris que les caractéristiques féeriques n’auraient jamais dû ressortir chez leur fille. C’était le sang de Elisabeth, en tant que Sorcière Cachée (apparemment sa capacité à prévoir des choses à partir des nombres était magique) qui les avaient réveillées.)

La crise avait été rude pour le couple Tidemann, mais désormais ils pouvaient dire qu’ils l’avaient surmontée.

(Même si gérer des adolescentes capables de voler était trèèèès compliqué)

oOo

Pandora regardait les aiguilles de l’horloge d’un œil absent. Il lui restait quarante huit-minute et six seconde avant de devoir couper le feu sous sa nouvelle potion expérimentale. C’était largement suffisamment de temps pour vérifier que les jumeaux ne s’étaient pas enfuis dans le jardin au lieu de faire leurs devoirs.

La sorcière fit rouler son fauteuil hors de la pièce, verrouillant la porte d’un sortilège avant de s’élancer sur la rampe menant au salon.

Trouvant son époux expliquant aux deux enfants un passage de leur cour d’histoire à grand renfort de marionnettes et de lucioles, Pandora ne put s’empêcher de sourire. Elle aimait tellement son homme.

C’était lui la première véritable lumière d’espoir de sa vie triste et morne.

Elle l’avait rencontré à Poudlard, dans la bibliothèque, quelques jours après son arrivée à l’École. Il avait les cheveux en bataille et la cravate de travers. Il lui avait souri et l’avait invité à partager sa table.

(Et Pandora lui avait donné son cœur)

Après des années isolée dans un orphelinat triste et froid malgré les efforts du personnel, Pandora avait enfin un ami. Un ami qui n’allait pas disparaître après avoir été adopté tandis que Pandora resterait derrière, non choisi car trop « étrange ».

(Au moins, désormais elle savait que c’était sa magie, particulièrement sa capacité d’empathe qui mettait les autres mal à l’aise.)

Pandora savait que son époux ne mesurait pas l’impact qu’il avait eut sur elle. Avec cette simple main tendue, il lui avait permis de vouloir vivre et non plus simplement survivre.

Évidemment le chemin avait été long. Retourner chaque été à l’orphelinat, isolée complètement du monde incroyable de la magie la plongeait systématiquement dans une torpeur stupide dont elle se dégageait difficilement durant les quelques semaines suivants son retour à Poudlard.

Le Professeur Flitwick avait été d’une douceur et d’une compréhension incroyable avec elle et Pandora lui en était infiniment reconnaissante.

Tout comme elle avait été reconnaissance de son aide pour s’émanciper à ses seize ans dans le monde moldu. Cela lui avait permis de ne pas retourner à l’orphelinat.

À la place elle avait trouvé refuge chez son petit-ami qui ayant fini ses études depuis peu, réfléchissait à devenir journaliste.

(Son premier poste à la Gazette du Sorcier s’était très mal passé et il était devenu éditeur pour son propre compte.)

Pandora roula tranquillement vers son époux et les deux monstres lui servant de progénitures. Dire que les jumeaux n’avaient failli jamais voir le jour… Elle avait été idiote avec ce sortilège, ne prenant pas en compte toutes les variables, excitée qu’elle était d’en voir le résultat.

(La perte de ses jambes valait bien le plaisir de voir sa famille grandir).

« Pandora ! J’explique aux enfants comment Newton Scamander a aidé à révéler la fausse nomination de Grindelwald à la tête de la Confédération magique internationale à l’aide qu’un qilin zombi ! »

Pandora sourit à l’excitation de son époux. Oui, cet homme extraordinaire l’avait extirpée de la gangue de désespoir dans laquelle elle étouffait à l’orphelinat et lui avait permis de découvrir le monde magique et de vivre une vie formidable.

« Luna a toujours adoré cette histoire. Sa partie favorite est la ruse de Bunty pour apporter le véritable Qilin sur le lieu de la cérémonie. »

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