La vérité est plus étrange

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
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La vérité est plus étrange
Summary
Note de traduction: il ne s’agit pas de mon histoire mais d’une traduction de The truth is stranger que Lunalive m’a gentiment laissé publier.Résumé: La petite soeur de Pansy est née Cracmol, et c’est à partir de là que tout part en vrille.Dans ce livre, Pansy devient espionne, Harry gagne une informatrice, et leurs vies sont changées à jamais.Harry Potter et le Prince de sang-mélé & Harry Potter et les Reliques de la Mort, Univers alternatif et sa suite.
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ça aussi, c’est le pouvoir

Chapitre 21: ça aussi, c’est le pouvoir

Il y a une pause, les yeux de Harry s'écarquillent, puis il se perd dans la foule alors qu'une centaine de Gryffondor se lèvent en même temps. Et puis, les Serdaigle et les Poufsouffles se lèvent à leur tour, par vagues successives, des murmures de " Non " et de " Jamais " résonnant en écho. Des centaines de corps forment un mur dans le hall. Des centaines de visages remplis de colère et de détermination. Des centaines de baguettes pointées sur elle en même temps.

Elle ressent un état d'euphorie qu’elle n'a jamais ressenti auparavant. Elle se sent putain de puissante.

Parce que cela a fonctionné mieux qu'elle ne l'aurait imaginé. Ce n'est pas seulement un tiers d'entre eux, ni même la moitié, mais tous qui se sont levés. Et elle peut les voir dans la foule, tous ces hypocrites : tous ceux qui ont chuchoté des doutes dans les couloirs et tous ceux qui ont soutenu Zacharias Smith ce jour-là. Maintenant, ils vont jouer les héros, et elle déteste ça, mais ça en vaudra la peine, à la fin, s'ils se battent du bon côté.

« Si tu aimes tant Tu-Sais-Qui, lui lance un garçon de Poufsouffle, pourquoi tu ne vas pas le voir ? Peut-être qu’on devrait te livrer à lui! »

Des murmures épars se font entendre.

Il y a un mouvement de foule, et finalement, Harry émerge à l'avant.

« Personne ne livre personne, dit-il fortement. »

Leurs regards se croisent et elle peut presque l'entendre lui dire : vraiment, Pansy ? Est-ce que c’était nécessaire ?

« Chers élèves, chers élèves, dit le professeur McGonagall, se remettant de son choc. Miss Parkinson, étant donné vos... opinions... je pense que nous allons vous évacuer en première. Votre maison peut suivre.

–Minerva ! souffle le professeur Slughorn, se frayant un chemin dans la foule. »

Il rejoint la professeure McGonagall et ils s'entretiennent rapidement à voix basse. La professeure McGonagall se raidit et son visage pâlit.

Se ressaisissant, elle se tourne à nouveau vers les élèves.

« Chers élèves, j'ai le regret de vous annoncer que les Mangemorts ont déjà mis en place des sorts anti-Transplanage à Pré-au-Lard et que la ville est encerclée par les Détraqueurs. Malheureusement, il n'y aura pas d'évacuation. »

Non.

Tous ses efforts pour faire en sorte que l'évacuation ait lieu, et cela ne va pas marcher.

Des murmures parcourent les élèves.

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? s'écrie une jeune fille de Poufsouffle, l'air terrifié. Qu'est-ce qui va nous arriver ? »

Nouvelle consultation avec le professeur Slughorn.

« Les élèves qui ne veulent pas se battre seront barricadés dans les cachots. Nous placerons des enchantements de protection. »

La professeure McGonagall regarde à nouveau Pansy. Un peu de déception est visible dans ses yeux. Elle s'éclaircit la gorge.

« Miss Parkinson, je pense que nous allons vous faire descendre en première...

–Attendez une seconde, interrompt une voix. »

C'est Terry Boot, qui se tient au milieu de ses camarades de Serdaigle.

« Professeure, êtes-vous sérieusement en train de dire que tous les élèves innocents qui ne veulent pas se battre vont être mis ensemble avec elle, et tous les autres qui sont d'accord avec elle ?

–M. Boot, commence la professeure McGonagall d'un ton ferme, je pense que vous faites des suppositions sur vos camarades de classe. Il s'agit d'une urgence.

–Faire des suppositions ? »

Terry a l'air livide.

« Nous venons tous de la voir - il pointe Pansy du doigt - tenter de livrer un autre élève à la mort il n'y a pas une minute. Et nous ne sommes pas stupides, professeure, tout le monde sait qu'elle et d'autres élèves vont bientôt prendre la marque, ou du moins qu'ils veulent le faire. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que nous fassions semblant d'être tous du même côté, parce que ce n'est pas le cas. C'est du suicide. Et s'ils essaient de faire quelque chose ? S'ils essaient de saboter le château de l'intérieur ? »

Exactement, Terry.

En regardant son visage, elle réalise quelque chose. Quelque chose qu'elle avait peut-être compris, inconsciemment, en se levant, mais qu'elle peut maintenant mettre en mots. Ce dernier mois et demi, elle a joué le rôle d'une recrue avide de devenir Mangemorts pour renforcer sa position d'espionne. En même temps, elle est devenue un symbole. Une représentation de tout ce qu'ils détestent : les préjugés, la cruauté, l'abus de pouvoir, la lâcheté.

Elle ne l'a pas voulu. Mais c'est quand même arrivé. Et maintenant, elle peut choisir de l'utiliser ou non.

Une idée lui vient.

Harry pense que la prise d'otages leur donnerait une mauvaise image. Et s'ils n'avaient pas le choix ?

« M. Boot... commence la professeure McGonagall.

–C'est vrai, dit Pansy d'un air de défi. »

Les regards se tournent de nouveau vers elle.

« Je vais rejoindre le Seigneur des Ténèbres pendant la bataille. Je l'aiderai de toutes les façons possibles. »

L'horreur se lit dans les yeux de la professeure McGonagall.

« Miss Parkinson...

–Alors si vous voulez m'arrêter, interrompt Pansy, vous devrez m'enfermer, ainsi que tous les élèves qui sont d'accord avec moi. Vous devrez aussi me retirer ma baguette. »

Le professeur Slughorn se tord les mains.

Il est trop tard pour faire ce que Harry veut pour elle. Alors autant faire la chose la plus utile qu'il lui reste à faire. Elle s'éliminera elle-même, mais elle emmènera les autres avec elle.

« Je sais pertinemment que beaucoup d'élèves sont d'accord avec moi, poursuit Pansy en regardant les tables. Drago Malefoy, Vincent Crabbe, Gregory Goyle, Theo Nott, Charlene Rosier, Torquin Travers, Archer Pucey et Alastir McLaggen. »

Les élèves nommés se raidissent lorsqu'ils entendent leur nom - certains ont l'air en colère, d'autres satisfaits, d'autres encore tendus.

« C'est vrai, dit Goyle d’une voix forte. Je suis d'accord. Vous ne pouvez pas prendre le contrôle de l'école. Le Seigneur des Ténèbres est notre chef légitime.

–Vraiment, vieux ? ricane Blaise, et Goyle fronce les sourcils en le regardant d'un air confus. »

Il est probable que tous ne se joindront pas à la bataille du côté du Seigneur des Ténèbres, mais mieux vaut prévenir que guérir et ne pas avoir à choisir. Elle aimerait pouvoir nommer plus d'élèves, mais elle ne connaît pas aussi bien les gens des autres maisons. Alastir McLaggen est le seul élève qui n'est pas Serpentard et qu'elle peut nommer en toute confiance.

« Vous voyez ! lance triomphalement Terry Boot, tandis que d'autres élèves murmurent. »

Son piège marche mieux que ce qu’elle n’espérait. Il ne s'interroge pas sur les raisons qui la poussent à foncer dans un piège évident et à entraîner un tas d'autres personnes dans sa chute. Un petit frisson pervers la parcourt.

Une autre conférence chuchotée avec les professeurs McGonagall et Slughorn, rejoints par les professeurs Flitwick et Chourave. Harry se faufile dans la foule et les rejoint, suivi par Kingsley Shacklebolt, qui vient d'entrer dans la Grande Salle.

Finalement, ils placent les élèves dans des salles séparées. La professeure McGonagall dit, par euphémisme, que c'est pour éviter toute dispute entre les différents groupes d'élèves. Pansy et tous les autres élèves qu'elle a nommés sont placés sous la surveillance de Hestia Jones, une membre mineure de l'Ordre. La pièce est un salon de préfet supplémentaire dans les cachots, avec un certain nombre de fauteuils dépareillés et même une salle de bain attenante. Les autres élèves sont barricadés dans la salle commune de Serpentard.

« C'est illégal ! L'avocat de ma famille vous parlera quand tout sera terminé ! proteste Torquin Travers bruyamment, tandis que Kingsley Shacklebolt le fouille. »

Pansy se tient à l'écart, à côté de Charlene Rosier.

« Ce n'est pas vrai, déclare pompeusement Percy Weasley, en regardant de l'endroit où il se tient avec Theo, techniquement, je suis toujours un fonctionnaire du ministère et l’article 6 de la section 2 du code pénal dit que...

–Dégage, s’exclame Torquin avec colère. »

En regardant le visage rougi de Percy Weasley, Pansy se demande ce qu'il a fait cette année. Malgré toute la bureaucratie, les employés du ministère devaient savoir à quoi ils participaient.

« Mon père est très ami avec Pius Thicknesse, l’informe Alastir McLaggen, et vous allez sûrement vous faire virer dès que ce sera fini. Je m'en assurerai !

–Votre père pourra parler à Pius Thicknesse autant qu'il le souhaitera dès qu'il ne sera plus sous le sortilège de l’imperium, affirme sèchement Kingsley.

–C'est ridicule, crache Alastir. Tout le monde sait que ce sont des mensonges répandus par ses adversaires politiques. Il n'est pas sous Imperium. Je pense que c'est vous qui l’êtes. »

C'est fascinant. Il croit sincèrement à tous les mensonges et à la propagande de la Gazette et du Ministère. Il faudrait peut-être leur accorder plus de crédit. S'ils ont convaincu Alastir à ce point, ils en ont probablement convaincu beaucoup d'autres.

« McLaggen, dit Theo en tendant sa baguette à Percy, par curiosité, quelle est selon toi la relation entre Pius Thicknesse et le Seigneur des Ténèbres ?

–Ils sont partenaires politiques, bien sûr, dit Alastir, très heureux qu'on lui demande son avis. Le Seigneur des Ténèbres est plus du genre à travailler dans les coulisses, mais c'est vraiment un partenariat. Pius a invité mon père à boire un verre la semaine dernière, et il lui a tout raconté. »

Le père d'Alastir n’est donc pas capable de savoir quand son propre ami est victime d’un imperium. C'est une idée terrifiante. Mais encore une fois, Drago a maintenu Madame Rosmerta sous le sortilège de l’Imperium pendant des mois, et personne, pas même Dumbledore lui-même, ne l'a remarqué. Il doit être très difficile de le savoir.

Un rictus se dessine sur les lèvres de Théo.

« Partenaires, répète-t-il.

–Mon père a de très bonnes relations, tu sais, poursuit Alastir, inconscient de l'amusement de Théo. Il est aussi ami avec Cornelius Fudge.

–Tant mieux pour lui, dit Harry d'un ton sarcastique en prenant la baguette d'Alastir. Je m'occupe d'elle. »

Il désigne Pansy. Kingsley Shacklebolt se contente de hocher la tête.

Elle hausse les sourcils vers Harry qui s'approche d'elle.

« Parkinson, où est ta baguette ? demande-t-il d’une voix forte.

–Pourquoi je te le dirais, Potter ?

–Fais comme tu veux, dit-il en adoptant une expression d'agacement résigné. Les bras en l'air. »

Elle lève les bras. Il s'approche et met la main dans la poche de sa robe.

« Et tu dis que mes plans sont fous, murmure-t-il en faisant mine de chercher sa baguette et tout autre objet dangereux.

–Ce n'est pas de la folie si ça marche, chuchote-t-elle avec un air arrogant. Et personne ne peut le reprocher à aucun d'entre vous, maintenant. J'ai pratiquement demandé à être enfermée. N'importe quelle personne normale réagirait comme ça.

–On a dit à Hestia de vous déplacer si quelque chose arrivait, murmure Harry en vérifiant son autre poche. Elle ne laissera rien de mal arriver à aucun d'entre vous. »

Un poids tombe dans sa poche.

« Qu'est-ce que c'est ?

–Des crochets de basilic, lui explique Harry, son souffle chaud contre sa joue. Ron et Hermione en ont récupéré un paquet. C'est la seule chose qu’on a contre les Horcruxes maintenant qu’on a perdu l'épée. »

Archer Pucey leur jette un coup d'œil.

« Potter ! dit-elle d’une voix forte. Je pense que cette fouille corporelle a duré un peu trop longtemps.

–Ce n'est pas ma faute si tu as caché ta baguette, Parkinson, rétorque Harry en haussant le ton. Je l’ai ! »

Il s'éloigne d'elle en brandissant une baguette. C'est sa baguette, mais personne d'autre qu'elle n'est assez proche pour le savoir.

Elle a envie de dire : attends, pas encore, mais elle se mord la langue et le regarde s'éloigner. Elle ne sait pas comment il fait pour donner à Hestia une baguette de trop, mais cela semble fonctionner, et ils se retrouvent seuls, avec Hestia pour seule compagnie et des enchantements protecteurs sur la porte.

« J'espère qu'il n'y a aucune rancune, dit Hestia depuis la porte, essayant de sourire avec l'air d'un chaperon de bal d'école. C'est vraiment pour la sécurité de tout le monde.

–Oui, c'est vrai, se moque Torquin Travers. Vous essayez d'organiser un coup d'État, et vous ne voulez pas que nous nous en mêlions. Qu'est-il arrivé au respect du droit ? Vous êtes tous une bande de terroristes. »

Hestia Jones serre les lèvres, mais ne répond pas. Elle s'assoit sur la chaise qu'ils ont placée près de la porte, face à eux.

« Tu vas bien ? demande Archer à Pansy, l'air curieux. Potter te parlait. »

Sous son regard, elle sent le danger.

Elle lui sourit donc d'un air conspirateur et lui dit :

« Oh, oui, je vais tout à fait bien. Tu sais comment ils sont - tous les admirateurs de Dumbledore font semblant d'être vertueux, mais ils sont plutôt horribles quand on s'y met. Il m'insultait, me traitait de tous les noms, disait qu'il n'arrivait pas à croire que j'avais essayé de le livrer au seigneur des ténèbres. C'est tellement puéril.

–Ouais, accepte facilement Archer.

–Tu sais, Parkinson, tu nous as un peu gâché le plaisir, dit Torquin Travers en s'asseyant sur un fauteuil au milieu de la pièce. Je voulais sortir et les rejoindre.

Elle avait eut raison à son sujet, mais elle ne se sent pas triomphante pour autant. Torquin et Archer lui rappellent Draco lorsqu'il était plus jeune : assoiffé de sang et désireux d'exercer le pouvoir, mais sans aucune compréhension des vraies réalités. Combien de fois s'était-elle assise avec Draco dans la salle commune en troisième ou quatrième année, alors qu'il se vantait que son père et les Mangemorts se relèveraient ? Il avait été si joyeux lorsque Cédric Diggory était mort à la fin du Tournoi des Trois Sorciers.

« Ne t’en prends pas à elle ! s'insurge Charlene en s'asseyant sur un canapé. Ce n'est pas sa faute. »

Pansy jette un coup d'œil autour d'elle tandis que les autres élèves prennent place. Drago a l'air fatigué, tandis que Theo a l'air pensif. Les autres n’ont pas l’air très attentifs, semblant se résigner à cette situation.

« Je pensais vraiment que tout le monde serait d'accord avec moi pour livrer Potter, admet Pansy, feignant la confusion. »

Elle s'installe dans un fauteuil.

« Je ne savais pas qu'il avait autant de partisans.

–Oui, accepte facilement Archer depuis la chaise à sa gauche. Ils sont tous devenus fous, n'est-ce pas ? Ils devraient simplement accepter que le monde est comme ça maintenant. Ils vont perdre. Même si nous ne nous battons pas contre eux.

–Ce que je ne comprends pas, commence Charlene d'un air perplexe, c'est pourquoi tant de sangs purs sont contre le Seigneur des Ténèbres. Pourquoi n'ont-ils pas été plus nombreux à nous dire qu'ils étaient d'accord avec nous ? Ne comprennent-ils pas que tout cela est à leur avantage ?

–Tous les sangs-purs n'aiment pas ses méthodes, intervient Théo avec douceur. »

Il y a un court silence pendant que tout le monde contemple cette déclaration.

« J'aimerais bien voir ce qui se passe, dit Charlene à Pansy, inquiète. J'espère que mes oncles vont bien. »

Les oncles de Charlène sont probablement à l'extérieur de l'enceinte de Poudlard en ce moment même. Il est naïf d'imaginer qu'ils auront des doutes en sachant où se trouve leur nièce, mais Pansy l'espère quand même.

« Je suis sûre qu'ils vont bien, la rassure Pansy d'un ton apaisant. Tu sais que leur camp n'utilise jamais d'Impardonnables. Ils se contenteraient de les capturer. En fait, peut-être qu'ils les amèneront ici. Tu les verras peut-être bientôt.

Assise, elle perd l'adrénaline de la demi-heure écoulée. Un sentiment de malaise la remplace. Elle est coincée dans les cachots alors que la bataille fait rage au-dessus d'eux, sans aucun moyen de savoir ce qui se passe et sans aucun moyen de faire quoi que ce soit.

C'est ce que tu a choisit de faire, se rappelle-t-elle. Éliminer plusieurs personnes du côté du Seigneur des Ténèbres - des gens qui pourraient saboter le château - vaut plus que de faire passer une personne - elle-même - dans l'autre camp.

Mais savoir cela n'empêche pas les inquiétudes de s'installer.

« Tu sais, dit une voix avec précaution. »

Pansy lève les yeux pour voir que Théo la regarde de là où il est assis.

« Tu n'avais pas vraiment besoin de dire nos noms, n'est-ce pas ? Là-haut, dans la grande salle, je veux dire. »

Pansy reste immobile.

« Je suis désolée, s’excuse-t-elle froidement, je pensais que chacun d'entre vous serait fier de figurer parmi les partisans du Seigneur des Ténèbres. Je n'avais pas réalisé que j'avais besoin de votre permission. Pourquoi l'un d'entre nous devrait-il avoir honte de soutenir le gouvernement légitime ?

–Je suis fier, dit Goyle d'un ton fanfaron. »

Rien ne transparaît sur le visage de Théo.

« Je me demandais juste, dit-il calmement. »

Elle le regarde fixement. Elle ne peut pas se dérober.

« Mon père va être très déçu lorsqu'il apprendra que je n'étais pas là pour soutenir le ministre, gémit Alastir, dépité. »

Théo arrête de la regarder et Pansy sent le soulagement l’envahîr. Merci, Alastir.

« Il me dit toujours à quel point il est important de soutenir les amis de la famille.

–Ton père ne préférerait-il pas que tu restes en dehors de la bataille ? demande-t-elle innocemment. »

Alastir la regarde avec indignation.

« La loyauté est une vertu très importante pour ma famille ! Nous ne sommes pas des amis de circonstance. »

Si Cormac McLaggen est le pire des Gryffondor, son cousin Alastir est le pire des Poufsouffle : loyal envers les mauvaises personnes et travaillant dur pour atteindre les mauvais objectifs.

« Mon père va être déçu aussi, se plaint Crabbe. Je devrais me battre avec lui. Et le Seigneur des Ténèbres sera en colère si je ne viens pas.

–Je suis sûre que le Seigneur des Ténèbres comprendra, dit rapidement Pansy, une fois que tu lui auras expliqué comment ils nous ont traités. Nous avons une excuse pour expliquer pourquoi nous n'avons pas pu le rejoindre. »

Draco grogne.

« Quoi ?

–Il n'est pas vraiment la personne la plus indulgente, dit Drago sombrement. »

Mais c'est exactement pour ça qu'elle a fait ça. Pour éliminer la possibilité qu'ils fassent tous la mauvaise chose. Elle aimerait pouvoir dire à Drago : tu préfères affronter la déception du Seigneur des Ténèbres parce que tu as été enfermé, ou ne pas être enfermé et recevoir l'ordre de tuer tes camarades ?

Compte tenu de ce qui s'est passé l'année dernière, elle n'a pas beaucoup confiance dans les choix de Drago.

Au lieu de cela, elle dit :

« Nous avons beaucoup de témoins. Il devra nous croire. »

Torquin s'étend sur son fauteuil.

« Eh bien, j'espère que tout cela sera bientôt terminé. Ils pourront alors emmener tous les traîtres à Azkaban. J'ai hâte de voir leur tête lorsqu'ils vont réaliser qu’on avait raison.

–Je ne pense pas qu'Azkaban soit assez grand pour tout le monde, affirme Théo sèchement. »

Torquin hausse les épaules.

« Ils devront construire une autre prison alors. »

Au début, la seule chose qu'ils peuvent entendre de la bataille est un faible grincement. Puis, des sons plus forts : des fracas, des coups, des gémissements. Tous lointains, mais clairs. Quelques fois, un léger cliquetis. Pansy les entraîne dans un jeu pendant un moment, essayant de distraire les autres de leurs pensées sur la fuite, et de se distraire elle-même de toutes ses peurs. Au bout d'une heure, Daphné est autorisée à entrer pour partager la nourriture que les elfes de maison ont donnée aux autres élèves.

« Tu vas bien ? murmure-t-elle à Pansy.

–Ne t’inquiète pas, j'ai toujours ma baguette, répond Pansy en chuchotant. Qu'est-ce qui se passe ?

–Je ne sais pas vraiment, dit Daphné. Mais je pense que les défenses du château tiennent pour l'instant. »

Daphné s'en va. Pansy passe un long moment à essayer de calmer Charlene. Elle éprouve une tendresse bizarre pour cette fille qui aime visiblement ses oncles et qui pense sincèrement que sa famille est du bon côté. Mais il est hors de question qu'elle laisse Charlene sortir.

Il est finalement minuit passé. Charlene et Alastir s'endorment tandis que Drago et Theo commencent à jouer aux échecs version sorciers par ennui devant la cheminée. Theo bat Draco deux fois de suite, au grand dam de celui-ci. Elle se force à rester assise et à ne pas faire les cent pas.

Tout ira bien. Ils vont tous s'en sortir.

Levant les yeux du jeu de Théo et Drago, elle remarque qu'Archer et Torquin ont rejoint Crabbe et Goyle dans un coin. Ils ont une discussion très animée. Archer lève les yeux et, la remarquant, hausse les sourcils. Elle se lève de sa chaise et traverse la pièce.

« Quoi ? murmure-t-elle en les rejoignant.

–On prépare une évasion, lui avoue Archer alors qu'elle s'assoit. Ça prend trop de temps. On veut sortir et les rejoindre. »

Putain.

Pourquoi ne peuvent-ils pas rester ici ?

Elle jette un coup d'œil à Hestia, toujours assise près de la porte.

« Mais nous n'avons pas nos baguettes.

–Neuf contre une. Tout ce qu’on a à faire, c'est d'éloigner sa baguette d'elle. Si les Moldus peuvent le faire, on devrait pouvoir le faire aussi, non ? »

Archer semble très confiant.

« Mais ils ont mis des enchantements sur la porte. »

Torquin la regarde comme si elle était stupide.

« On enlèvera ça - une fois qu’on aura sa baguette. Cette partie est facile.

–On devrait lui donner une leçon, ajoute Crabbe. »

Dans ses yeux, elle peut voir la personne qui se porte toujours volontaire en premier pour les démonstrations du sort doloris.

Pansy enfonce ses ongles dans sa paume.

« Peut-être, dit Archer avec insouciance. Mais le plus important est de sortir pour pouvoir se battre. On ne veut pas perdre trop de temps.

–Comment vous feriez ça ? demande-t-elle. »

Elle a besoin de temps pour réfléchir.

«  Quelqu'un devrait la distraire - peut-être toi, Pansy. Ensuite, quelqu'un d'autre pourra se placer derrière elle et immobiliser le bras qui tient sa baguette, d'abord, divague Torquin. »

Elle se déplace sur sa chaise et sent les fioles qu'elle a confisquées bouger contre sa jambe. Réfléchis, Pansy.

« Vous voulez boire quelque chose ? intervient-elle lorsque Torquin termine son discours. Je crois que Daphné nous a laissé du jus de citrouille. »

Torquin semble un instant déconcerté par son enthousiasme soudain pour les boissons.

« Euh, ouais ?

–Continuez à planifier, je vais les chercher, annonce-t-elle en affichant un sourire, puis elle se lève pour aller à l’armoire-penderie. »

Son coeur bat à tout rompre et elle doit se forcer à stabiliser sa main lorsqu'elle sort la bonne fiole de sa poche. Tout en versant avec soin, elle regrette de ne pas avoir prêté plus d'attention aux leçons abrutissantes du professeur Slughorn sur le bon dosage. Avec un peu de chance, ces Serdaigle ont brassé correctement...

« Vous avez combattu vaillamment. »

Une voix haute et froide retentit, et elle sursaute, manquant de renverser le jus de citrouille.

« Lord Voldemort sait reconnaître la bravoure. »

En regardant par-dessus son épaule, elle voit tous les autres regarder autour d'eux. C'est encore une projection de la voix du Seigneur des Ténèbres. Hestia a l'air inquiète, Theo et Draco sont tendus, Archer, Torquin, Crabbe et Goyle sont excités. Alastir et Charlène s'agitent, mais ne se réveillent pas.

« Mais vous avez aussi subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir, un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versée d’un sang de sorcier est une perte et un gâchis. »

Il y a presque une contrainte dans sa voix. Lorsqu'il dit : vous allez tous mourir, cela sonne comme un commandement.

« Lord Voldemort est miséricordieux. J’ordonne à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure. Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés. »

Se retirer ? Pourquoi se retirerait-il ?

« Maintenant, je m’adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m’affronter directement. J’attendrai une heure dans la Forêt interdite. Si, lorsque cette heure sera écoulée, tu n’es pas venu à moi, si tu ne t’es pas rendu, alors la bataille recommencera. Cette fois, je participerai moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverai et je châtierai jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme, jusqu’au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux. Une heure. »

Non.

La panique s'empare d'elle.

Il ne le ferait pas, se dit-elle. Il saura que la bataille reprendra, qu'il se rende ou non.

Il n'y a aucun moyen d'obliger le Seigneur des Ténèbres à tenir sa promesse de ne pas tuer des gens. Il est probable qu'il tuerait Harry et recommencerait la bataille de toute façon. Cela n'aurait aucun sens de tomber directement entre les mains du Seigneur des Ténèbres.

Mais alors même qu'elle se dit cela, elle éprouve un immense besoin de sortir de cette pièce.

D'abord, elle doit encore régler ce problème. Lorsqu'elle revient vers le groupe, Torquin est toujours en train de parler de la façon dont ils vont monter à l'étage. Elle lui tend un verre, puis en tend à Archer, Crabbe et Goyle.

« Merci, dit Torquin distraitement. »

Elle observe leurs visages, mais ils sont tous déterminés à continuer de chuchoter leur plan. Pour une fois, le fait qu'ils soient tous des garçons gâtés de sang pur joue en sa faveur. Comme elle, ils ont été servis toute leur vie : mères, elfes de maison, commerçants. Ils ne bronchent donc pas devant le fait qu'elle veuille les servir.

Alors qu'elle boit un peu de son verre, Archer se lève brusquement.

« Je reviens tout de suite, annonce-t-il. »

Elle le regarde se diriger vers les toilettes. Merde.

Mais il est trop tard pour enlever le jus des mains de Torquin, Crabbe et Goyle. Ils sont déjà en train de prendre de grandes gorgées. Elle ne peut donc que surveiller la porte de la salle de bain d'un œil et les autres d'un autre, en se disant : tout cela va mal tourner... Elle n'avait pas réfléchi à cela.

« Je pense qúon devrait approcher par la droite... propose Crabbe, puis s'interrompt, incapable de s'empêcher de bailler. Nous devrions... »

Le problème avec les potions de sommeil, c'est qu'au moment où l'on se rend compte que quelque chose ne va pas, on est trop dans les vapes pour faire quoi que ce soit. Torquin, Crabbe et Goyle sont donc confus de ne pas pouvoir s'arrêter de bâiller, puis de ne pas pouvoir garder les yeux ouverts. Mais au moment où ils commencent à réaliser que, peut-être, quelque chose ne va pas, ils sont déjà en train de baisser la tête et de s'affaler sur leur fauteuil.

Elle jette un coup d'œil par-dessus son épaule, la tension parcourant son corps.

Je dois sortir de cette pièce.

Charlene et Alastir dorment encore, Théo et Draco ont repris leur partie d'échecs et Hestia regarde par la porte.

Mais Archer est sur le point de la faire échouer. Dès qu'il sortira de la salle de bains et qu'il verra ses amis endormis, alors qu'ils planifiaient avec enthousiasme leur fuite il y a à peine trois minutes, il saura que quelque chose ne va pas, et ses soupçons se porteront sur elle. Il n'y a qu'une chose qu'elle pense à faire, et elle ne sait même pas si elle peut le faire correctement.

La porte commence à s'ouvrir et elle se dit : maintenant.

Elle le rejoint avant qu'il n'ait pu faire un pas pour sortir de la salle de bains.

« Archer, dit-elle hâtivement, s'introduisant dans son espace personnel en posant sa main sur son bras et en le regardant - les yeux écarquillés, paniqués, féminins. Archer...

–Qu'est-ce que... demande-t-il, la confusion s'emparant de son visage. »

Il jette un coup d'œil par-dessus son épaule et s'immobilise en voyant Crabbe, Goyle et Torquin.

La vérité est parfois le meilleur moyen de se défendre.

« Archer, je pense qu'ils, je pense que... murmure-t-elle avec insistance. »

Elle baisse sa voix à un murmure à peine audible.

« Je pense qu'ils nous ont empoisonnés...

–Empoisonnés... »

La compréhension apparaît sur son visage.

« Dans le jus de citrouille... »

Elle s'interrompt, comme si elle n'arrivait pas à finir et se penche plus près de lui.

« Je pense que... »

Suivant son exemple, Archer baisse la tête et se penche lui aussi vers elle.

« Quoi ?

Debout sur la pointe des pieds, elle pose sa main gauche sur son épaule, sa main droite dans sa poche et ses lèvres sur son oreille.

« Impero, murmure-t-elle. »

Elle peut sentir le moment exact où le sort agit, car toute la tension disparaît de l'épaule sous sa main.

« Tu ne blesseras pas Hestia Jones, lui ordonne-t-elle à l'oreille. Tu n'essaieras pas de te joindre à la bataille. Si les autres se réveillent, tu les empêcheras de la rejoindre. Est-ce que tu comprends ?

–Oui, affirme-t-il. Je comprends. »

La tension et la confusion ont disparu de sa voix. Il a l'air décontracté et compréhensif, comme lorsqu'elle lui avait menti en disant que Harry l'avait insultée.

Elle s’écarte et le regarde dans les yeux.

« Si tu es fatigué, tu devrais peut-être faire une sieste.

–C'est vrai, dit-il. C'est peut-être une bonne idée. »

Grâce à la connexion, elle peut sentir une faible lutte, mais rien ne transparaît sur son visage. C'est à cela qu'elle aurait ressemblé si sa mère avait réussi. Il a l'air détendu, amical, normal.

Ça aussi, c'est le pouvoir.

« Bien, dit-elle, et elle s'éloigne de lui. »

Archer se dirige vers les fauteuils et le canapé où se trouvent Crabbe, Goyle et Torquin, et s'assoit parmi eux. Pansy se dirige prudemment vers l'autre groupe de fauteuils, où elle a laissé son cartable, et extrait le parchemin avec précaution, en s'agenouillant à côté d'un fauteuil pour que personne ne puisse voir ce qu'elle fait.

Les mots fleurissent sur la page :

[Quel est le mot de passe du bureau du directeur ?]

Ce n'est pas ce à quoi elle s'attendait, et elle sent le soulagement la parcourir.

[Le professeur Rogue l'a changé aujourd'hui. Je crois que c'est "Dumbledore".]

[ Pourquoi tu vas là-bas ?]

Au bout d'une minute, sans réponse :

[Harry, réponds-moi.]

[Harry.]

Poussant un juron, elle lève les yeux. Hestia est toujours près de la porte. Elle devra soit convaincre Hestia, soit la maîtriser. Elle aurait dû dire à Harry de parler d'elle à Hestia, mais tout s'est passé si vite.

Elle ne veut pas vraiment soumettre Hestia au sortilège de l’Imperium, pas quand Hestia est responsable du bien-être de tout le monde ici. Elle n'en sait pas assez sur les sortilèges de l’imperium, et elle n'est pas sûre qu'elle puisse entraver la capacité de faire des...

La porte s'ouvre et Daphné se tient dans l'embrasure. Quelques murmures et Hestia laisse entrer Daphné. Apercevant Pansy, Daphné se précipite dans la pièce.

Elle a de la chance.

« Pansy… dit Daphne, à bout de souffle. Comment vas-tu...

–Daphné... l'interrompt Pansy en saisissant son bras. J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi - j'ai besoin que tu détournes Hestia Jones de la porte. Tu peux faire ça pour moi ?

–Oui, dit Daphné, surprise. Mais qu'est-ce que tu... ?

–Ne t'inquiète pas, ça va aller. Dépêche-toi... »

La brillante, belle, compréhensive Daphné redresse les épaules et repart à l'autre bout de la pièce.

Pansy s'accroupit derrière le fauteuil et se désillusionne autant qu'elle le peut. En tendant l'oreille, elle entend Daphné raconter à Hestia d’une voix forte qu'elle vient de se souvenir d'un équipement qu'elles gardent dans le placard ici et qui pourrait aider l'Ordre du Phénix. Puis Hestia accepte d'y jeter un coup d'œil, et leurs voix commencent à se diriger vers le fond de la pièce.

Pansy se redresse et marche aussi lentement qu'elle le peut jusqu'à la pièce principale. Elle jette un coup d'œil à Theo et Drago, toujours devant la cheminée. Elle aperçoit l'arrière de la tête blonde de Drago, penché sur l'échiquier.

Ne levez pas les yeux, pense-t-elle. Encore une minute.

Le cœur battant à tout rompre, elle défait les enchantements protecteurs de la porte, juste assez pour se faufiler, puis elle est...

Elle est sortie et elle est libre.

***

Il faut attendre le premier étage pour qu'elle trouve le premier cadavre. Une silhouette légère, encore vêtue de sa robe d'écolier, au milieu des décombres d'un mur qui s'est effondré. Un bref coup d'œil ne lui permet pas de reconnaître de qui il s'agit, et elle se force à détourner le regard et à l'enjamber.

Les traces de combat sont partout. Des débris de verre jonchent le couloir et l'air est chargé de poussière. Toutes les minutes, le château s'ébranle. Des armures se sont effondrées sur le sol et tous les portraits ont quitté leur cadre. Mais le Seigneur des Ténèbres a dû tenir sa promesse de cessez-le-feu, car il n'y a personne ici.

Suivant les faibles bruits produits par les personnes présentes, elle emprunte le couloir où se trouvent les salles de cours de défense contre les forces du mal et d'études des moldus. À gauche, il y a le long couloir qui mène à l'une des salles d'histoire, puis à la Grande Salle. Elle regarde à l’angle du couloir. Au bout du couloir, au loin, il y a une silhouette qui ressemble à Hermione Granger.

C'est l'occasion ou jamais. Levant le charme de désillusion, elle se prépare à aller dans le couloir et à attirer l'attention d'Hermione, à lui demander...

« C’était toi. »

Tout se fige en elle.

Elle connaît cette voix.

Elle l'a entendue des milliers de fois au fil des ans : elle a lancé des appels à travers la table du petit déjeuner dans la grande salle, elle a ri dans la salle commune de Serpentard, elle a raconté des blagues dans la classe de potions, elle a crié pendant les matchs de Quidditch, elle a jubilé après un triomphe à l'aide d'un sort dans le couloir.

Lorsqu'elle se retourne, Draco est derrière elle, les vêtements ébouriffés, des mèches de cheveux tombant sur son front, sa baguette d'aubépine serrée dans sa main, et dans son autre main...

Un morceau de parchemin.

Son regard ne laisse place à aucun doute sur ce qu’il sait.

***

Note d’autrice:

Uh oh.

Merci de m'avoir lue ! J'aime entendre vos réflexions.

Le prochain chapitre sera publié très bientôt, car il est déjà écrit et n'a besoin que de quelques modifications finales.

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