
des paroles et pas d’action
Chapitre 18 : des paroles et pas d’action
A peine descendue du train, Pansy trouve le professeur Rogue dans la Grande Salle, regardant les élèves entrer pour le dîner. Il se tient à l'écart des autres professeurs sur l'estrade surélevée. Vu la façon dont le professeur McGonagall, le professeur Flitwick et les autres l'ont regardé toute l'année, ils ne doivent pas connaître sa véritable allégeance.
Elle se demande à qui il parle. Harry ne la comprend pas tout à fait, mais au moins leurs disputes lui permettent de ne pas avoir l'impression de devenir folle à l'intérieur de sa propre tête.
Il ne tourne pas la tête lorsqu'elle vient se placer à côté de lui, mais lorsqu'elle murmure le sort Assurdiato, il se crispe. Elle reste un instant perplexe avant de se rappeler que le sortilège provient du manuel de Harry, qui était à l'origine celui du professeur Rogue. Elle se rend compte qu'il ne sait pas que Harry a utilisé ses notes manuscrites pendant toute l'année dernière et qu'il en a fait une obsession. C'est étrange comme cela semblait si important autrefois.
Elle lisse sa manche. Un groupe de filles de deuxième année de Serdaigle explose en un fourire à leur table.
« Je vais prendre la marque, à la fin de l'année scolaire. »
Le seule signe qu'il l’a entendu est un retroussement de lèvres.
« Certaines marques ne s’effacent jamais, dit-il doucement. Karkaroff nous l'a montré. Il a essayé de couper la marque sur son bras. Elle est revenue. »
Elle réprime un frisson. Elle se souvient de Mère et Père murmurant que Karkaroff était mort dans une cabane avant le début de la sixième année. À l'époque, elle avait pensé - innocemment, naïvement - qu'Igor Karkaroff et son destin n'avaient rien à voir avec elle.
« Je le sais.
–Vraiment ? demande-t-il froidement. »
Elle serre les dents.
« Vous pouvez me regarder mourir, ou vous pouvez m'entraîner.
–Épargnez-moi tout le dramatique, Miss Parkinson. »
C'est dramatique à dire, mais elle pense que c'est nécessaire. Elle ne sait pas ce qu'elle fera s'il refuse. Si elle n'améliore pas son Occlumencie, devenir Mangemort se transformera sûrement en mission suicide.
« C'est votre choix, déclare-t-elle calmement. »
Les Carrows viennent d'entrer dans le Hall, faisant fuir les étudiants. Ce sont peut-être les seules personnes qui ont l'air vraiment ravies de revenir de vacances. Elle se souvient qu'ils n'étaient pas à la fête au manoir Malefoy. Le Seigneur des Ténèbres les a peut-être envoyés en mission spéciale.
Enfin, le professeur Rogue tourne la tête et lui jette un regard en coin.
« Huit heures du soir lundi prochain. Je ne tolérerai aucun retard. »
Le soulagement coule en elle comme dans une rivière.
« Je ne serai pas en retard. »
***
Le premier cours d'études des moldus a lieu mardi matin. Alors que les autres élèves rangent leurs livres et partent, elle se sent un peu comme si elle allait sauter d'une falaise.
Ne regarde pas en bas.
Elle pouvait retarder les choses, mais elle était sincère. Elle déteste l'idée d'attendre. C'est la seule façon pour elle de sentir qu'elle a le contrôle. Elle doit prendre la décision avant qu'ils ne la prennent pour elle.
Alecto semble sincèrement heureuse lorsque Pansy lui annonce qu'elle a changé d'avis. Elle acquiesce à l'idée d'une initiation en juin et dit que le Seigneur des Ténèbres l'approuvera sûrement.
Elle dit à Harry que c'est fait, et il dit : d'accord, puis change immédiatement de sujet. Elle est contente. Elle ne pense pas pouvoir supporter de parler encore d'erreurs ou d'appels à la logique. Parfois, il sait exactement quelles sont ses faiblesses, et c'est à la fois exaspérant, exaltant et terrifiant
Daphné semble sur le point de pleurer lorsque Pansy le lui dit. Millicent - à qui Pansy ne peut pas dire la vraie raison - se contente de répondre, un peu bêtement:
« Tu es sûre ? »
Pansy est heureuse que Tracey soit partie. Elle ne pense pas qu'elle pourrait supporter que Tracey la regarde, pleine de reproches et de colère, et lui dise :
« Alors, tu es prête à tuer des gens comme mon père ? »
Elle envoie un hibou à ses parents et attend l'inévitable réponse, avec toute la colère et les réprimandes cachées entre les lignes. Ses parents ne seront pas contents qu'elle n'ait pas attendu, mais ils ne pourront rien faire.
***
Le lundi soir, elle arrive à la salle de cours de potions cinq minutes avant l'heure convenue. Elle suppose qu'il a choisi cette salle parce qu'il n'y a pas de portrait du tout, et parce qu'elle lui fournit une excuse plausible. Elle a sans doute besoin d'aide en Potions, d'autant plus qu'elle est censée passer ses ASPICS dans deux mois.
Le professeur Rogue est en train d'extraire un souvenir argenté de sa tête lorsqu'elle entre. Il le dépose dans une fiole et la referme tandis qu'elle se dirige vers l'avant de la salle.
« Bonjour, le salue-t-elle.
–Asseyez-vous, dit-il sèchement. »
Elle s'assoit sur la chaise devant le bureau.
S'asseyant sur sa chaise, il la regarde de l'autre côté du bureau.
« Vous allez oublier tout ce qu'on vous a appris auparavant. Ce n'est pas comme l'Occlumency ordinaire, qui consiste à utiliser la force brute pour repousser quelqu'un de votre esprit. Vous allez lui permettre d'entrer dans votre esprit et de voir vos pensées, mais seulement celles que vous voulez qu'il voie.
–Ce n'est pas ce que vous avez appris à Harry, laisse-t-elle échapper. »
Il lui jette un regard méprisant et elle regrette immédiatement ses paroles.
« Bien sûr que non, réplique-t-il dangereusement. Potter n'a pas la subtilité nécessaire pour faire cela. Pour cela, il faut compartimenter et supprimer ses vraies émotions. Quelque chose que les imbéciles avec peu de contrôle et un penchant pour les décisions impulsives ne peuvent pas faire. »
Elle se mord la langue. Il a au moins raison de dire que la subtilité ne fait pas partie du vocabulaire de Harry.
« Et Potter n'essaie pas de convaincre le Seigneur des Ténèbres qu'il n'est pas une menace, si ? poursuit le professeur Rogue. »
Elle secoue la tête.
« Mais je ne comprends pas. Comment peut-on contrôler ce qu'ils voient ? Je n'ai appris qu'à essayer d'empêcher quelqu'un d'entrer.
–Comme vous devriez déjà le savoir, l'esprit n'est pas un livre que l'on peut ouvrir à volonté et examiner à loisir. Les pensées ne sont pas gravées à l'intérieur des crânes, pour être consultées par n'importe quel envahisseur. L'esprit est une chose complexe et à plusieurs niveaux.
–Mais qu'est-ce que je montrerais exactement ? »
Le professeur Rogue marque une pause.
« Quoi que vous pensiez que le Seigneur des Ténèbres attende de vous, il doit s'agir de souvenirs ou d'émotions authentiques, il sera facilement capable de faire la différence.
–Je vois. »
Elle ne pense pas que le Seigneur des Ténèbres pense grand-chose d'elle, vu qu'elle n'est qu'un pion pour lui, mais il doit bien y avoir quelque chose.
« Êtes-vous prête ? »
Il lève sa baguette.
Son cœur bat plus vite.
« Attendez, vous n’allez pas en dire plus ?
–Vous apprendrez en pratiquant. »
Il donne l'impression que la question est ridicule.
« Mais…
–Mais quoi, Miss Parkinson ? Il n'y aura pas de tergiversations stupides ici. Êtes-vous prête ? »
Elle se redresse sur sa chaise.
« Oui.
–Maintenant… Legilimens ! »
Et c'est parti.
La première fois, elle réagit instinctivement, en essayant de l'empêcher d'entrer. La deuxième fois, elle prend la direction opposée et le laisse entrer trop facilement, sans pouvoir le contrôler. La troisième fois, elle lui montre un souvenir de son enfance, mais seulement pour un moment, puis elle perd à nouveau le contrôle.
« Vous n'essayez pas du tout, grogne le professeur Rogue.
–J’essaye.
–L'idée que le Seigneur des Ténèbres vous assassine n'est pas une motivation suffisante ? demande-t-il avec dédain. Attendez-vous une meilleure raison pour faire des efforts ?
–Je fais des efforts.
–Prouvez-le, dit-il brusquement. Contrôlez vos émotions. Compartimentez vos pensées.
–Vous ne me laissez pas le temps de me préparer. »
Elle déteste avoir l'air si petite et si puérile.
–Je suppose que vous pensez que le Seigneur des Ténèbres va attendre poliment que vous soyez prête pour pratiquer la Légilimencie sur vous ? demande-t-il sardoniquement. »
Elle serre les dents.
« Très bien. On recommence.
–Un, deux, trois, Legilimens. »
Ils continuent encore vingt minutes jusqu'à ce qu'il daigne dire qu'elle s'est légèrement améliorée.
« Même heure la semaine prochaine, ordonne-t-il.
–Oui, répond-elle. »
Il se lève de sa chaise pour regarder la fiole qu'il utilisait quand elle est entrée.
Quelque chose la tracasse.
« Pourquoi avez-vous changé d'avis ? Avant, vous donniez l'impression que vous ne m'aideriez jamais. »
Il se retourne vers elle.
« Je n'ai pas changé d'avis, dit-il froidement. C'est toujours une idée insensée et stupide. »
Elle ne sait pas ce qu'elle attendait. Il ne cède jamais d’un pouce, même avec elle, qui est dans sa maison.
« Je vous verrai la semaine prochaine, dit-elle en ramassant ses affaires.
–Mais au moins maintenant... commence-t-il. »
Elle lève à nouveau les yeux. Il a un regard calculateur.
« Maintenant, vous comprenez que toutes les décisions ont un coût. »
Devant son expression, il hausse les sourcils.
« N'est-ce pas ? »
Elle pense à Michael Corner. Croisant son regard, elle affirme :
« Oui. »
***
[Il y a une photo de toi dans la Gazette du sorcier, tu sais ?]
[Je suis sûr qu’elle est terrible. Ma mère m'a recoiffé. Et pourquoi tu lis la rubrique mondaine de la Gazette ? Tu t’es découvert un intérêt pour les déjeuners dans les jardins ?]
[Il n'y a pas beaucoup d'heures de la journée que nous pouvons passer à parler à Gripsec, à aller chercher du bois, ou à écouter Luna parler de créatures. On s’est donc tous battus pour lire l'unique exemplaire du journal que Bill a réussi à s'approprier. Je sais tout de la législation sur l'épaisseur des fonds de chaudron, maintenant. Demande-moi n'importe quoi.]
[Charmant. Je te ferai savoir quand je voudrai m’endormir. Tu as fini par convaincre Gripsec, alors ?]
[Je n'ai pas convaincu Gripsec, c'est surtout Hermione qui l'a fait. Elle a dit un tas de choses sur le fait que les nés-moldus sont chassés comme les gobelins et les elfes de maison sous le règne de Tu-Sais-Qui. Et puis on lui a dit qu'on lui donnerait l'épée de Gryffondor, mais on n'a pas dit quand on la lui donnerait.]
[Comment se passe la préparation alors ?]
[Très bien. On a du Polynectar que pour une seule personne, alors on va l'utiliser pour transformer Hermione en Bellatrix. Gripsec dit qu'il n'a visité la chambre forte des Lestrange qu'une seule fois, au niveau le plus profond. Il a dit que toutes les plus vieilles familles avaient leur chambre forte à cet endroit - est-ce que c'est là que ta famille a son coffre ?]
[Je suppose que notre chambre forte est probablement au même niveau que la leur.]
[Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu es vraiment en train de me dire que tu n'es jamais allé là-bas ?]
[Eh bien. Si tu veux vraiment le dire comme ça. Alors oui.]
[Tu plésentes. Comment est-ce que tu as pu ne jamais aller voir ton propre coffre ?]
[Pour moi, ce n'était qu'une vieille banque étouffante. Je me souviens surtout que j'étais très jeune et que je me plaignais jusqu'à ce que mes parents me donnent de l'argent et me laissent aller chez Florian Fortarôme ou Madame Guipure toute seule. Est-ce que les enfants moldus aiment aller dans les banques et regarder des piles de ce qu'ils ont... des bouts de papier... ou quelque chose comme ça ?]
[Je ne sais pas. Tu change de sujet. Je n'arrive pas à croire que tu n'y sois jamais allé. Tous les enfants magiques n'ont pas vu l'intérieur des coffres de Gringotts ?]
[Je n'en ai aucune idée. Ce n'est pas vraiment un sujet habituel dans le dortoir des filles. Je ne me retourne pas dans mon lit pour demander à Daphné à quoi ressemble l'intérieur du coffre-fort de ses parents. La plupart des familles comme la nôtre pensent que parler d'argent est terriblement déclassé. Et je pense que c'est toi qui change de sujet. Qu'est-ce que vous faites d'autre pour vous préparer ?]
[On s’est entraînés à lancer le sortilège de l’Imperium pour pouvoir l'utiliser au cas où ils ne croiraient pas qu'Hermione est Bellatrix. Nous voulons être sûrs de pouvoir le contrôler efficacement.]
[Dis-lui simplement d'être très hautaine et elle s'en sortira. Menacez-les peut-être de les licencier s'ils remettent en cause son identité.]
***
Ginny Weasley ne revient jamais des vacances de Pâques. Peut-être ses parents ont-ils eu vent de ce qu'elle faisait à l'école et ont-ils décidé que trop c'était trop. Le nombre de façons dont Ginny a réussi à exaspérer et à frustrer les Carrow est stupéfiant.
Pendant une semaine ou deux, Neville Londubat semble bien décidé à continuer. Mais un matin, vers la fin du mois de mars, il manque deux jours de cours d'affilée. Le soir même, le professeur Rogue convoque plusieurs Gryffondor dans son bureau et les interroge, pour la forme, sur l'absence de Neville Londubat.
Pourquoi Neville reviendrait-il des vacances de Pâques pour partir peu de temps après ?
Le lendemain, elle obtient une partie de la réponse. Millicent arrive au déjeuner, essoufflée, et dit :
« Vous ne croirez jamais ce que je viens d'entendre !
–Quoi ? »
Pansy fait venir le jus de citrouille à elle.
« Le ministère a envoyé un Auror chez Augusta Londubat. »
La grand-mère de Neville Londubat. Apprendre par cœur l'arbre généalogique des riches familles de sang pur est l'une des choses les plus fastidieuses que Mère lui ait fait faire avant son entrée à Poudlard.
Daphné fronce les sourcils.
« Quand ?
–Il y a 2 jours. Mais vous arrivez à y croire ? Ils lui ont envoyé un Auror ! »
Il y a 2 jours, c'était avant que Neville ne disparaisse. C'est logique : il faut s'en prendre aux membres de la famille des élèves qui se rebellent le plus.
Neville parti, l'armée de Dumbledore est officiellement sans chef. Il y a bien quelques autres élèves - Seamus Finnigan, Ernie Macmillan, Parvati Patil - mais il est difficile d'imaginer que l'un d'entre eux se lève pour prendre la tête de l'armée.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? demande à présent Daphné. »
Millicent a un regard incrédule.
« Elle fait partie des 28 sacrés ! Elle est, elle est... »
Millicent semble incapable de trouver les mots.
« Comment ont-ils pu lui envoyer un Auror ? »
Pansy a envie de rouler des yeux.
« Même le fait d'être une sang-pur ne va pas te protéger, pas avec la façon dont Neville se comporte. Combien de fois est-il allé en retenues cette année ? Cinquante ? »
Il est étonnant que Neville ait réussi à rester à l'école aussi longtemps qu'il l'a fait.
Millicent la dévisage.
« Ma grand-mère avait l'habitude de prendre le thé avec elle tous les dimanches - comment ont-ils pu - vous savez qui elle est ?
–Oui, nous savons qui elle est, Millicent, dit Pansy avec irritation. Nos mères nous ont fait apprendre par cœur tous les noms de famille, comme toi. Mais même en étant comme ça, tu ne seras pas toujours protégée. »
Pansy se souvient de ce que Tracey avait dit l'année dernière, à propos de la mère de Millicent, née moldue, qui détestait ses propres origines moldues. La mère de Millicent est probablement plus zélée en ce qui concerne les rituels de sang pur que même les mères de Pansy ou de Daphné, et cela explique probablement la moitié de la façon dont Millicent se comporte parfois.
« Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Ils l’ont mise en détention provisoire ? demande Daphne en essayant d'atteindre les pommes de terre.
–Non, et personne ne sait où elle est. Mais l'Auror est à St Mangouste maintenant.
–Elle l'a combattu ? »
Voilà qui est intéressant. Elle n'a qu'un vague souvenir de sa rencontre avec la vieille sorcière, il y a bien longtemps : une femme hautaine et tranchante, portant un chapeau orné d'un vautour empaillé et des robes vert foncé. Le chapeau avait été la partie la plus mémorable.
« Je pense que oui. Elle n'aurait pas dû le faire, même s'ils ont eu tort d'envoyer un Auror à sa poursuite. On ne devrait pas résister à une arrestation.
–Bien sûr qu'elle l'a fait, s’impatiente Pansy. Qui voudrait aller à Azkaban ?
Azkaban. Elle détestait les Détraqueurs en troisième année. Imaginez qu'ils soient là tout le temps…
Millicent laisse tomber sa cuillère avec fracas. Ses yeux sont maintenant énormes.
« Mais ils n'allaient certainement pas l'emmener à Azkaban !
Cette fois, Pansy roule des yeux pour de bon.
***
Au début, c'est subtil. Les regards se multiplient dans les couloirs. Les gens l'ont regardée toute l'année, mais maintenant, c'est différent. Parfois, elle croise le regard d'un élève de Serdaigle, de Gryffondor ou de Poufsouffle au hasard, et ils détournent le regard rapidement, trop rapidement.
Puis, un après-midi, en classe de sortilèges, trois filles de Poufsouffle chuchotent furieusement entre elles. Lorsqu'elle s'assoit à la rangée derrière elles, là où elle est normalement avec Daphné, une fille lève les yeux et tressaille. Pansy reste un instant perplexe avant de se souvenir.
Et puis, enfin, elle est à une fête dans la salle commune de Serpentard, le dernier vendredi de mars, et Charlene Rosier s'approche d'elle, les yeux brillants, un verre à la main, et lui dit :
« Je voulais juste te dire que je pense que ce que tu fais est vraiment brillant. »
Le mot "brillant" est si choquant que Pansy ne peut s'empêcher de la regarder.
« De quoi tu parles ? »
Charlene rougit sous le regard de Pansy.
« Oh, je suis désolée, on n'est pas censé le savoir ? J'ai juste pensé - et bien, j'ai pensé que c'était ok.
–Ce n'est pas un secret, déclare lentement Pansy. Mais où est-ce que tu l'as entendu ?
–Danaé me l'a dit, et elle l'a entendu de Cicely. Je ne sais pas d'où elle tient ça. »
Charlene se mord la lèvre.
« Je me disais - tu penses… qu'ils pourraient envisager de me choisir ? J'essaie de demander à mes oncles, mais ils ne me donnent jamais de réponse claire. »
Pansy regarde Charlene : ses grands yeux sombres, ses boucles d'oreilles délicates et scintillantes, l'éclat brillant et coûteux de ses cheveux. Elle a tout d'une fille gâtée et chérie d'une très vieille famille, à qui l'on a répété depuis sa naissance que son sang est synonyme d’une destinée et que sa place est au sommet de la hiérarchie.
Tu es vraiment stupide et naïve, a envie de crier Pansy. Si tu avais un peu de bon sens, tu t'éloignerais le plus possible.
Mais elle sait aussi, puisque elle pensait de la même manière autrefois, que rien de ce qu'elle peut dire maintenant ne fera changer Charlene d'avis.
« Tu es trop jeune, dit Pansy.
–C'est ce que mes oncles disent toujours. Mais tu as entendu parler de ce qui est arrivé à mon oncle Evan ? »
Evan Rosier a été tué par des Aurors. Quatre contre un. Et ses frères ont rejoint les Mangemorts pour se venger.
« Oui, je suis vraiment désolée. Mais, tu sais, il y a d'autres façons de contribuer à la cause.
–C'est vrai. »
Charlène affiche un faible sourire.
« Quoi qu'il en soit, félicitations.
–Merci, dit Pansy, ayant l'impression de vouloir sortir de sa peau. »
En souriant, Charlene prend congé.
« Tu parles à ta fangirl ? demande Théo, émergeant de la foule, en faisant un signe de tête vers le dos de Charlène qui se retire.
–Ferme-la, Théo. Cette blague n'était drôle que la première fois que tu l'as faite. »
Il hausse les épaules et regarde la foule. Elle observe son visage. D'habitude, il est si calme, si insensible, mais son visage semble à présent tendu.
« Toi aussi ? demande-t-elle à voix basse. »
Il la regarde à nouveau.
« Oui, annonce-t-il simplement. »
Une expression sardonique se dessine sur son visage et il lève son verre.
« À la survie. N'est-ce pas ?
–D'accord, dit-elle en levant son verre. »
En avalant une partie de sa boisson, elle sent l'engourdissement ardent du whiskey pur feu se répandre en elle.
Il ne cesse de parler de survie, mais elle soupçonne qu'il s'agit de bien plus que cela.
Theo est probablement le plus vrai des Serpentards. Elle est trop impulsive et téméraire, Draco a toujours été un frimeur, Blaise est trop paresseux pour avoir une véritable ambition, Tracey a une tendance à la droiture morale, et Millicent, Daphné, Vince et Greg ont tous été triés en fonction de leur lignée, et non de leurs traits de personnalité.
Mais lui, c'est la pulsion, l'instinct de survie, l'intelligence, le tout à l'état pur. Seule une personne vraiment brillante est ambitieuse tout en prétendant ne pas l'être. Seule une personne vraiment impitoyable comprend les horreurs du camp qu'elle choisit et le choisit quand même.
Il a dû calculer que c'était le camp qui avait le plus de chances de gagner. Elle doit admettre, bien qu'elle veuille croire le contraire, que c'est ce qui semble se passer en ce moment.
« Juin ? demande-t-elle. »
Il acquiesce lentement.
« Juin. »
***
Quelques autres élèves sortent de l’ombre pour exprimer leur approbation. Torquin Travers et Archer Pucey, tous deux élèves de sixième année à Serpentard, Alastir McLaggen, élève de sixième année à Poufsouffle et cousin de Cormac McLaggen, une jeune fille de Gryffondor dont elle ne connaît pas le nom, et enfin, un jeune garçon tranquille de Serdaigle, qui s'approche d'elle et lui dit qu'il a lu beaucoup d'histoires moldues et que cela donne raison aux Mangemorts.
« On ne peut leur confier aucun pouvoir, dit-il très sérieusement. »
Mais à part Théo et Charlene, la seule personne qui la questionne directement à ce sujet est Drago. Elle sort de l'Histoire de la Magie quand Draco s'approche d'elle dans le couloir, une expression furieuse sur le visage.
« Qu’est-ce que tu crois être en train de faire ?
–Bonjour à toi aussi, Drago, dit-elle en ajustant son sac de livres sur son épaule. »
Cela fait des semaines qu'ils n'ont pas eu de véritable conversation, probablement depuis avant les vacances de Pâques. Elle ne l'a pas vu à la fête au manoir des Malefoy. Mais pour être honnête, ils se sont éloignés l'un de l'autre tout au long de l'année. Ou peut-être même avant.
« Qu'est-ce que tu fais, par Salazar ? siffle-t-il. Tu te fais initier ? »
Elle continue à marcher.
« Je fais ce que tu fais, Drago. Je ne sais pas pourquoi tu trouves ça si choquant. »
Elle essaie de projeter du calme dans sa voix.
Il la suit, en baissant la voix.
« Qu'est-ce que c'était que cette histoire d'aider leur camp pendant l'automne ? »
Putain de merde. Elle l'avait un peu oublié. Elle lève les yeux vers ses yeux plissés. Elle ne peut pas tolérer que Draco la regarde d'un air dubitatif pendant les réunions.
« Je pensais, auparavant, que le Seigneur des Ténèbres ne serait au pouvoir que brièvement. Mais maintenant, je vois les choses clairement. »
Elle penche la tête.
« Après tout, n'est-ce pas ce que nous sommes ?
–De quoi ? »
Elle lui sourit.
« Des Serpentard. Pourquoi est-ce que je ne voudrais pas le pouvoir ? Pourquoi ne voudrais-je pas ce que tu as ?
–Tu es vraiment naïve, s'emporte-t-il. Tu crois vraiment que tu pourras un jour le satisfaire? Parce que ce n'est pas le cas. Personne ne peut le faire. Regarde mes parents.
–Ce n'est pas parce que tu as échoué que moi aussi.
– Échoué… bafouille Drago. »
Elle éprouve un bref sentiment de culpabilité : l'une des raisons pour lesquelles il a échoué l'année dernière est à cause d'elle.
« Je n'ai pas échoué, il m'a donné une tâche impossible.
–Ce n'est impossible que parce que tu penss que ça l’est. »
Son visage se déforme sous l'effet de la colère. Il a toujours été très sensible aux critiques, même s'il en distribuait souvent.
« Comme si tu aurais pu faire mieux. Tu n'aurais jamais pu faire la moitié des choses que j'ai faites. Tu ne fais que parler, Pansy. »
Elle imite Bellatrix.
« Si tu n'es pas content de ne plus être le seul jeune Mangemort, dis-le. Sinon, arrête de me dérangeer.
–Peu importe, marmonne Drago avant de s'en aller. »
***
[Qu’a dit Rogue ?]
[Il a dit qu'il réfléchirait à ce que le Seigneur des Ténèbres voudrait utiliser comme Horcruxes. Puis il a changé de sujet et n'a plus rien dit. Je ne sais pas pourquoi il est comme ça. C'est tellement frustrant.]
[Donc, en gros, c’est toujours un batard.]
[Je suppose que oui. Au moins, il m'apprend vraiment quelque chose. Principalement l'occlumencie, mais aussi quelques sortilèges de mémoire. Je comprends pourquoi ils n'enseignent pas beaucoup ce genre de choses dans le cursus normal. C'est difficile.]
Certains jours, elle déteste ce parchemin entre eux.
***
Le mois de mars se transforme en avril. La température grimpe et la lumière du soleil traverse plus souvent les nuages. Normalement, l'humeur des étudiants devrait s'élever en même temps que la température, mais pas cette année.
Les démonstrations du sortilège Doloris ont continué, mais heureusement, Amycus ne l'a jamais poussée aussi fort qu'il l'a fait avec Michael. Peut-être se rend-il compte qu'il aurait une émeute sur les bras s'il faisait cela en classe. Lorsqu'elle se porte volontaire, il la laisse poursuivre ses faibles efforts. Theo ou Drago se portent parfois volontaires, sans doute pour sauver les apparences, mais ils n'ont pas l'air de faire beaucoup d'efforts non plus.
Cependant, le nombre de victimes potentielles a diminué au cours des dernières semaines, car les étudiants sont moins nombreux à se rebeller. D'une part parce qu'ils n'ont plus de stratégie sans leurs leaders, et d'autre part parce que les Carrows ont adopté une nouvelle stratégie : la punition collective.
Lorsqu'un élève commence à parler ou à contester les ordres, ils punissent tout un groupe d'élèves ensemble : une rangée de tables ou une partie de la classe. Par commodité, le groupe d'élèves ne comprend presque jamais de Serpentard.
« Ce cours est une vraie blague, dit bruyamment Terry Boot, un mardi, en cours d'études des moldus. »
Alecto a le dos tourné, cherchant ses notes, que Pansy est presque sûre qu'un Gryffondor a réussi à cacher grâce à un sortilège.
« Ferme ta gueule, Boot, marmone Zacharias Smith. »
Il est assis à gauche de Boot.
« Quoi, tu aimes ce cour maintenant ? demande Boot. »
De son point d'observation, un rang plus loin, elle peut voir que ses yeux brillent de colère.
–Non, c'est juste que je ne veux pas être puni en même temps que toi, dit Smith, l'air irrité. »
Alecto se retourne, brandissant triomphalement ses notes. Elle ne semble pas encore avoir entendu les commentaires de Terry Boot.
La mâchoire de Boot se crispe, mais il ne dit rien.
Pendant le reste du cours, Boot et Smith restent assis en silence, mais leurs postures tendues et leurs regards de travers rayonnent de colère. Après ce rejet, ils commencent à se disputer en chuchotant, trop bas pour qu'elle puisse entendre. Elle les regarde partir et se bousculer légèrement alors qu'ils sont emportés par la vague d'élèves.
« On devrait les laisser se battre, dit Théo à sa droite, en suivant son regard. S'ils se battent en duel, peut-être qu'ils se débarrasseront de leurs problèmes et qu’on aura la paix pendant quelques semaines. »
Si Ginny ou Neville étaient encore là, elle serait persuadée que l'un d'eux interviendrait. En leur absence, elle s'est rendu compte de tout ce qu'ils faisaient en coulisses : résoudre les conflits, dire aux élèves quand se battre et quand se retenir, mettre en place une forme de stratégie.
« Non. Je ne veux pas que ce soit le chaos dans les couloirs. «
Theo met son sac sur son épaule.
« Comme tu veux. Je dois aller en arithmancie avancée maintenant, je ne peux pas t'aider, désolé.
–D'accord, lui répond-elle en se dirigeant vers la porte. »
Ce serait mieux s'il était là lui aussi, mais elle peut se débrouiller toute seule.
Un peu plus loin dans le couloir, Boot et Smith se font face, baguettes sorties, entourés d'un demi-cercle d'élèves de différentes maisons. Le cercle n'est même pas vraiment divisé par des lignes de maison : Anthony Goldstein, qui est un Serdaigle, se tient derrière Smith, tandis que Hannah Abbott est avec Boot. Il y a même quelques Serpentards - Blaise, Millicent - qui regardent curieusement depuis les côtés.
« Alors tu penses qu'on devrait laisser tomber et supporter ça ? Pendant qu'ils parlent d’à quel point les nés-moldus sont horribles ? Je n'arrive pas à y croire, s’exclame Boot avec fougue.
–Je pense, se défend Smith d’une voix forte, que nous devons trouver le moyen de survivre sous leur influence.
–Bougez, ordonne Pansy à deux élèves de cinquième année pour se frayer un chemin à travers la foule. »
Ils s'écartent rapidement du chemin.
« Je ne peux pas croire qu'un Poufsouffle puisse être aussi déloyal, crache Boot.
–Je n'arrive pas à croire qu'un élève de serdaigle soit aussi stupide, lui crie Smith. »
Pansy arrive finalement à l'intérieur du cercle et sort sa baguette de sa poche.
« Oh, parce que la suprématie du sang est intelligente maintenant, n'est-ce pas ? Va te faire foutre, Smith. »
Boot lève sa baguette.
Smith commence lui aussi à lever sa baguette.
« Je ne ferais pas ça, si j'étais toi, conseille Pansy à Boot en s'interposant entre eux.
–Va-t'en Parkinson, je n'ai pas besoin de toi, dit Smith d’une voix forte. »
Il tente de la contourner, mais elle s'interpose à nouveau devant lui.
Le regard furieux de Boot se pose sur elle.
« Tu sautes sur l’occasion pour défendre les Carrows, Parkinson ? Bien sûr. »
Pansy lui sourit.
« C'est loin d'être le cas. Ils n'ont pas besoin d'être défendus, pas quand ils sont du côté des vainqueurs. Vous n'êtes qu'une bande de minables pathétiques. Et c’est préfète Parkinson, pour toi. »
Smith a cessé d'essayer de la contourner, se rendant peut-être compte qu'il a complètement perdu le contrôle de la discussion. Tous les regards sont tournés vers elle et Boot.
Boot serre sa baguette plus fort.
« Tu penses peut-être gagner maintenant, mais un jour, peut-être dans des années, nous te vaincrons et tu regretteras tout ce que tu auras dit et fait. Tu regretteras tout.
–C’est une menace ?
–C'est une promesse, dit-il d'un ton égal.
–Je suis tellement effrayée. »
Son regard se durcit.
« Nous n'oublierons jamais les étudiants qui se sont portés volontaires pour torturer d'autres étudiants, qui ont voulu le faire. Tu es une putain de sadique, tu le sais ? Je n'oublierai jamais ce que tu as fait à Michael. »
Michael Corner et Terry Boot, tous deux à Serdaigle, sont amis. Elle se demandait si Corner avait compris qu'elle essayait de le faire sortir de sa situation délicate, ou s'il était trop confus et traumatisé. C'est peut-être sa réponse.
« C'est un beau discours, Boot. Tu le répètes tous les matins dans le miroir ? demande-t-elle. Vous ne dites que des paroles en l'air, mais n’agissez pas. Pas d'armée, pas de résistance secrète, pas même ce foutu Harry Potter, juste une bande d'étudiants stupides dans cette école qui ne peuvent pas réaliser qu'ils ont perdu.
–Vous allez perdre, insiste-t-il. »
C'est une faible réponse, et une idée lui vient à l'esprit.
« Plutôt pathétique, honnêtement, poursuit-elle. Vous attendez tous votre précieux héros. Savez-vous au moins s'il est toujours dans le pays ? Comment est-ce que vous savez qu'il ne vous a pas abandonnés, vous et le monde des sorciers ? »
Elle observe attentivement son visage. Huit mois sans un mot ou un espoir, c'est très long pour croire en quelqu'un, surtout quand on est coincé avec les Carrow tous les jours et qu'il ne l'est pas. Ce n'est pas juste pour Harry, mais elle comprend maintenant que les gens ne sont pas très justes envers leurs héros.
Quelque chose vacille dans ses yeux, puis sa mâchoire se resserre.
« Bien essayé, Parkinson, mais tu n'obtiendras rien de moi. »
Notant sa réaction, elle regarde la foule. Elle peut voir le doute dans les yeux de certains d'entre eux.
« Vous ne savez même pas où il est, n'est-ce pas ? »
C'est ironique. De tous les élèves ici présents - tous les Poufsouffle, les Serdaigle et les Gryffondor, tous les membres de l'Armée de Dumbledore, tous les enfants de fiers traîtres à leur sang - elle est la seule à savoir.
Il plisse les yeux.
« Pourquoi est-ce que tu le détestes à ce point ? Est-ce que tu détestes tout ce que tu ne peux pas comprendre ? »
Si seulement il savait.
« Non, affirme-t-elle en relevant le menton. La haine, c'est pour les égaux. Aucun sale sang-mêlé n'est mon égal. Harry Potter n'est pas mon égal, et il n'est certainement pas celui du Seigneur des Ténèbres. Ce n'est qu'un garçon stupide qui sera bientôt écrasé et éliminé. »
Il n'est pas si difficile de faire sortir les mots de sa bouche. C'est ce qu'elle croyait, auparavant.
La couleur lui monte au visage.
« Tu y crois vraiment. Tu crois vraiment que tu es meilleur grâce à ton sang, se moque-t-il. Je suppose que c'est parce que tu n'as rien d'autre pour toi. Pas d'intelligence, pas de morale, pas de cran - juste ton stupide sang.
–Je n'ai pas besoin d'y croire, dit-elle froidement. Je sais que je suis meilleur.
–Pathétique, grogne-t-il. »
Ignorant cela, elle jette à nouveau un coup d'œil sur les autres élèves. Sur les côtés, Blaise et les quelques autres Serpentards s'éclipsent déjà.
En haussant la voix, elle proclame:
« Je pense que cela a assez duré. Dix points en moins pour Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor, chacun. Et si vous ne vous dispersez pas tout de suite, j'irai voir le directeur Rogue, je lui dirai vos noms et que vous vous êtes battus, et vous serez tous mis en retenue. »
Il y a quelques murmures de mécontentement, mais les élèves commencent à s'éloigner. Smith reste silencieux derrière elle.
Terry Boot la regarde fixement, toujours en tenant fermement sa baguette. Elle lui rend son regard calmement. Il ne peut pas se permettre de la blesser, pas maintenant qu'ils savent tous ce qu'elle fera en juin.
« Ce n'est pas fini, marmone-t-il. »
Mais ses paroles sont contredites par le fait qu'il est en train de ranger sa baguette.
–Vas-y, maintenant, dit-elle. »
Elle se retourne pour regarder et voit que Zacharias Smith et les autres qui étaient avec lui s'éloignent dans le couloir.
En trente secondes, ils sont tous partis et elle est seule.
Elle range sa baguette et se dirige lentement vers la fenêtre qui donne sur la cour. Elle se penche à l'extérieur, sentant la brise sur son visage.
Nous leur donnons de l'espoir, avait dit Ginny Weasley, une ardeur flamboyante dans les yeux. Maintenant, Pansy comprend un peu ce qu'elle voulait dire. Ils ne peuvent pas tenir. Pas comme ça. Ils ont besoin d'un leader fort pour les unir.
Elle ne se fait pas d'illusions. Terry Boot et Zacharias Smith ne se sont pas battus en duel aujourd'hui, mais ils vont sûrement s'envoyer des regards noirs depuis leurs tables respectives à l'heure du dîner, et leurs amis vont se montrer hostiles l'un envers l'autre dans les couloirs. Ce soir, Terry Boot et Anthony Goldstein devront partager un dortoir, et cela risque de mal se terminer.
« Qu'allons-nous faire, Harry ? murmure-t-elle dans le vide. Ils perdent la foi. »