
Ce n'est pas une question de courage
Chapitre 15 : Ce n'est pas une question de courage
Avec l'aide de Daphné, elle se concentre sur son premier objectif : apprendre à connaître le symbole des Contes de Beedle le Barde.
[Je suis allée à la bibliothèque. Apparemment, le symbole est une représentation des Reliques de la Mort, c'est-à-dire la Baguette de Sureau, la Pierre de Résurrection et la Cape d'Invisibilité. Certaines personnes (Xenophilius Lovegood, probablement) croient qu'elles sont réelles et que la possession de ces trois objets fait de celui qui les possède le "Maître de la Mort". La Baguette de Sureau est celle qui a le plus de chances d'exister : il est fait mention de personnes se battant pour une baguette imbattable tout au long de l'histoire de la sorcellerie, mais elle n'a pas été vue depuis au moins un siècle.]
[Intéressant. Hermione me dit de te demander si la cape est une cape d'invisibilité comme les autres ou s’ils disent quelque chose de plus précis.]
[Non, il s'agit d'une cape d'invisibilité "parfaite". Pas une cape de voyage avec un charme de désillusion, ou un maléfice d’aveuglement, ou des poils de Demiguise. Toutes ces choses finiront par s'estomper. Et les sorts normaux et les maléfices ne fonctionneront pas sur elle - on ne peut pas la faire apparaître avec un sort d’attraction.]
[Euh. En gros, ça ressemble à ma cape.]
[Vraiment ? Elle ne s'est jamais estompée avec le temps ?]
[Oui, je l'ai depuis la première année, et elle a toujours été pareille.]
[Ce serait la coïncidence la plus ridicule qui soit. Même toi tu ne pourrais pas être aussi chanceux.]
***
Au fil des semaines, janvier laisse la place à février et les Carrow deviennent plus sévères. Les punitions commencent à tomber sans distinction : ce ne sont plus seulement les Gryffondor les plus rebelles, mais aussi les Poufsouffle qui s'endorment en classe et les Serdaigles qui lèvent les yeux au ciel devant les cours ennuyeux qui sont convoqués pour leurs propres démonstrations.
Elle n'est pas la seule à remarquer ce changement.
« Je vais étrangler Harry Potter, si jamais je le vois, murmure Kevin Entwhistle à Lisa Turpin en sortant de classe. »
Cette fois, le cours avec Amycus a été particulièrement brutal.
« Quoi ?, murmure Lisa, l'air choqué. »
Pansy se lance un charme de désillusion informulé et se glisse dans l'alcôve derrière eux.
« Tu n'as pas remarqué ? Le Seigneur des Ténèbres s'est acharné sur eux parce qu'aucun des Mangemorts ne l'a encore trouvé, alors maintenant les Carrows s'en prennent à nous.
–Ce n'est pas vraiment sa faute, si ? demande Lisa, dubitative.
—Il pourrait mettre fin à tout ça, non ? Sortir de l'ombre et arrêter de se cacher. C'est le moins qu'il puisse faire pour nous.
–C'est juste un enfant comme nous. »
Kevin continue, ignorant Lisa :
« Et les autres de Gryffondor n'aident pas non plus, n'est-ce pas ? La semaine dernière, j'ai dit à Peakes de se taire, mais non, il devait continuer à parler, et ensuite Alecto a décidé de nous punir tous. »
Pansy ne peut s'empêcher de remarquer le ressentiment qui anime sa voix.
***
Harry, Hermione et Ron passent leur printemps comme leur automne : en campant dans différents endroits et en essayant de revisiter les lieux que Tom Jedusor connaissait. La principale différence est que Ron est de meilleure humeur, qu'Hermione a surmonté sa stupide aversion pour le vol de nourriture et que Harry est devenu obsédé par la Baguette de Sureau.
[Je suis d'accord qu'il serait bien d'avoir la Baguette de Sureau, Harry, mais tu as toujours ta baguette normale, et si le Seigneur des Ténèbres ne parvient pas à trouver la Baguette de Sureau avec toutes les ressources dont il dispose, je ne sais pas comment tu pourras la trouver non plus. Une fois que tous les Horcruxes auront disparu, il pourra être tué normalement, non ?]
[Mais tu ne crois pas que Dumbledore voulait qu’on apprenne l'existence des Reliques de la Mort ? Il a laissé à Hermione les Contes de Beedle le Barde et à moi le vif d’or - je suis sûr qu'il contient la pierre de résurrection. Je pense qu'il voulait qu’on déchiffre les indices.]
[S'il voulait que tu le saches, pourquoi ne te l'a-t-il pas dit de son vivant ? De plus, même si c'est ce qu'il voulait, on a déjà convenu qu'il s'était déjà trompé par le passé, pourquoi ne se tromperait-il pas sur ce point ?]
[D'accord, ce n'est peut-être pas ce que Dumbledore voulait, mais cela ne vaudrait-il pas le coup d'avoir une baguette imbattable de toute façon ? Et je peux dire d'après les visions que Tu-Sais-Qui la recherche toujours, peut-être que je peux comprendre grâce à elles où elle se trouve avant lui.]
[Je croyais que tu avais dit que tu arrivais à l’écarter de ton esprit ?]
[Je sais ce que j'ai dit. Mais c'est différent si j'essaie de le voir. Avant, je ne pouvais pas du tout le contrôler.]
***
Depuis Neville Londubat, les Carrow amènent en classe les élèves qui ont été retenus pour des démonstrations du sortilège doloris. Pas toutes les semaines, mais peut-être une semaine sur deux. Ils demandent toujours aux élèves de se porter volontaires.
Un jour, Daphne et elle rentrent de déjeuner lorsqu'elles entendent un bruit devant elles :
« C’est une vraie vache, cette Pansy Parkinson. Tu l'as vue au cours de défense contre les forces du mal aujourd'hui ? Elle est méchante, mais stupide, chuchote Lavande.
–Oui, c'est une chance pour Finnigan, murmure Parvati Patil. Je n'arrive pas à croire qu'elle ait jeté le sort Doloris plusieurs fois, et qu'elle ne se soit jamais améliorée. »
Pansy ralentit le pas et Lavande et Parvati disparaissent à l’angle du couloir.
Daphne pose une main sur le bras de Pansy.
« Pansy, j'aimerais...
–Il faut que ce soit comme ça, dit vivement Pansy. Je veux qu'ils le pensent. »
Daphne se mord la lèvre.
« Je sais... Je sais. Mais... »
Pansy secoue la tête.
« C’est comme ça. »
Si elle le répète assez souvent, elle peut le rendre réel. Elle peut faire en sorte de s'en moquer.
Elle a déjà été peu appréciée. À cause des rivalités entre maisons et de ses commentaires peu amènes des années précédentes, beaucoup de Gryffondor, de Serdaigle et de Poufsouffle ne l'aimaient pas déjà auparavant, et elle ne les aimait pas non plus.
Mais il y a une différence entre ne pas être aimé et être détesté.
Quelques jours plus tôt, elle avait trouvé un mot laissé sur son bureau habituel en Défense contre les forces du mal, non signé : Surveille tes arrières, salope de mangemort.
Elle avait levé les yeux dans la pièce, mais personne ne l'avait observée attentivement ou ne s'était montré méfiant.
« J'ai l'impression que je devrais me porter volontaire, comme toi, dit Daphné avec inquiétude. Mais je ne pense pas pouvoir le faire... Je ne suis pas aussi courageuse que toi. J'ai trop peur qu'Amycus me découvre.
–Ce n'est pas une question de courage, répond Pansy. »
Elle ne se sent pas du tout courageuse. Chaque fois qu'Amycus ou Alecto demande des volontaires, elle se dit : "Je ne vais pas le faire. Pourquoi devrais-je aider une bande d'idiots qui ne se donnent pas la peine d'essayer d'éviter les ennuis ?
Mais les seuls autres volontaires sont Goyle et Crabbe, qui s'améliorent, et s'il n'y a pas de volontaires du tout, ce sera juste Amycus ou Alecto, leurs yeux affamés posés sur n'importe quelle victime, et elle ne peut pas supporter ça - elle ne peut pas.
Elle se surprend donc à lever la main à chaque fois.
Daphne la regarde.
« Qu'est-ce que ça fait ? »
Pansy détourne le regard.
« Je ne sais pas. Je n'y mets aucune intention. Mais... »
Le sort lui-même n'est qu'un sort. Il n'est pas vraiment différent de tous les autres qu'elle a lancés. C'est l'impact qu'elle déteste. Même avec un faible effort, ça fait toujours mal. Si elle ne devait pas regarder la personne pendant qu'elle le lance, elle ne le ferait pas. Les bruits sont également horribles. Certains élèves - surtout les Gryffondor - s'efforcent de ne pas faire de bruit, mais d'autres ne peuvent pas s'en empêcher.
« Je n'aurais pas dû demander, s’excuse rapidement Daphne. C'était une question stupide. Tout le monde sait que l'idée que la magie noire corrompt l'âme est une connerie.
–Je sais que ce n'est pas ce que tu voulais dire, la rassure Pansy. »
Mais peut-être ont-ils raison, d'une certaine manière. Pas à propos de l’âme, mais à propos de comment la magie noire nous change.
Elle sent que son horreur s'estompe de jour en jour. Elle apprend que le sortilège Doloris est également appliquée aux classes de cinquième et sixième année, et se dit qu'au moins, il ne s'agit pas encore des quatrièmes années. Elle quitte le cours de Défense contre les forces du mal et se dit qu'au moins, ce n'était qu'un élève aujourd'hui, au lieu de deux.
Elle passe devant l'infirmerie et se dit qu'au moins, Madame Pomfresh a fait des réserves de potions anti-douleur.
***
Un soir de fin février, Daphne et elle retournent au dortoir des filles après avoir dîné et trouvent Millicent et Tracey en train de chuchoter furieusement. Lorsque Millicent les aperçoit, une expression de triomphe s'empare de son visage et elle déclare :
« Pansy et Daphné seront d'accord avec moi !
–Qu'est-ce qui se passe ? demande Pansy en se frayant un chemin parmi les lits.
–Elle dit qu'elle va partir, dit Millicent. Mais je sais que vous serez d'accord avec moi...
–Ce n'est pas la même chose pour moi, Millicent, tu le sais !
–On est toutes les deux des sangs-mêlés, non ? »
Pansy a l'impression qu'elles reprennent leur discussion là où elles l'avaient laissée.
« Oui, mais tu es une sang-mêlé de la famille Bulstrode, une des 28 Sacrées, et ma mère n'est personne ! On n'a pas d'amis au ministère comme ta famille !
–Pourquoi vas-tu partir ? interrompt Daphné. »
Tracey se tourne vers elle.
« Mes deux parents sont très inquiets. Une famille moldue de cinq personnes a été tuée à Gaddley, la ville voisine de la nôtre, par le sortilège de la mort.
–Ils peuvent quitter le pays sans toi, non ? demande Daphné. »
Tracey se mord la lèvre.
« Ils pourraient, oui. Mais ils ne veulent pas. J'ai fait l'erreur de leur parler dans mon hibou du sortilège Doloris, et papa a failli piquer une crise.
–Il ne t'arrivera rien, soutient Millicent, tu es toujours une sang-mêlé, et une Serpentard, en plus. Tant que tu n'as pas d'ennuis, tu ne risques rien. »
Tracey secoue la tête.
« Ça n'a pas d'importance pour mon père. Il n'a jamais aimé Poudlard, tu sais. Il pense que c'est un endroit horrible. Après avoir entendu parler du Tournoi des Trois Sorciers et de la façon dont Harry Potter y a participé en tant que mineur, il n'a cessé de marmonner à propos des lois sur la protection de l'enfance. »
Pansy essaie d'imaginer ses parents voulant la retirer de l'école à cause du sort doloris, mais elle n'y arrive pas.
Poudlard est comme ça, peut-elle entendre son père dire.
« Tu vas laisser tomber tellement de choses, et il ne se passera probablement rien, dit Millicent à Tracey en la suppliant. Toute ton éducation, tes ASPICS.
–Vraiment ? demande soudainement Tracey.
–Vraiment quoi ?
–Est-ce que je vais devoir laisser tomber tant de choses ? demande Tracey. »
Une expression étrange se dessine sur son visage.
« J'avais l'habitude de me disputer avec papa à propos de ça. Je lui disais que bien sûr, il y a plus de violence ici - on peut faire repousser les os de quelqu'un en un jour, alors tout le monde pense moins aux conséquences. Ça ne fait pas mal comme dans le monde moldu. Mais maintenant, je me demande parfois... si ça vaut la peine... »
Elle hésite. Toutes l'observent.
« Si la magie vaut la peine de voir des gens se faire torturer devant moi, commence-t-elle calmement. Peut-être que je préférerais avoir une vie normale. »
Les seuls sons audibles sont le tic-tac de l’horloge posée sur la table de chevet de Tracey et des rires dans le couloir.
Une vie normale.
Qu'est-ce qu'une vie normale pour Pansy ? Elle a toujours été une sang-pur, elle a toujours été une Parkinson, elle a toujours été destinée à Poudlard. Depuis des siècles, tous les membres de sa famille ont emprunté les escaliers, dormi dans les cachots et pris leurs repas dans la Grande Salle.
Elle ne peut imaginer ce que serait une autre vie.
Daphne bouge soudain et prend la main de Tracey dans la sienne.
« Quoi qu'il arrive, on t'aimera toujours. Quoi qu'il arrive. »
Elle lance un regard féroce à Pansy et Millicent.
« Bien sûr, dit Pansy, se ressaisissant. »
Millicent a l'air un peu décontenancée.
***
[Je suis désolé pour ton amie. Mais je ne sais pas, peut-être qu'elle sera plus en sécurité en dehors de Poudlard. Je veux dire, je n'aime même pas penser à toi là-bas avec les Carrows, même si tu es une sang pur.]
[Les Parkinson sont toujours plus purs que les Carrow, même si nos deux familles sont des 28 sacrées, et ils disent toujours qu'ils ne veulent pas faire couler le sang magique. Ils ne me toucheraient pas. Et ils m'aiment, je m'en suis assurée.]
Elle ne se vente qu’à moitié, en vérité.
[Tu sais, tu pourrais aussi quitter l'école.]
[C'est une invitation ? Parce que tu es fou si tu penses que je vivrais dans une tente avec toi, Ron et Hermione. Est-ce que vous avez au moins de l'eau chaude pour les douches ?]
[Wow, et moi qui pensais que ma présence serait une motivation suffisante.]
[Une tente, Harry. Une tente ! J'ai des standards.]
***
Au début du mois de mars, les paroles qu'elle adresse à Harry sont mises à l'épreuve comme elles ne l'ont jamais été auparavant.
Elle est en pleine ronde, faisant le tour des cachots, lorsqu'elle tombe sur Alecto Carrow dans le couloir. Michael Corner est devant elle, ligoté par des cordes.
« Bonjour, professeure, dit Pansy en essayant de garder son calme. Qu'est-ce qui se passe ici ? »
Alecto lève les yeux.
« Oh, c'est vous, Miss Parkinson. L'un de vos camarades de classe, dit Alecto en désignant Corner, a jugé bon de remettre en question mon jugement et d'essayer de relâcher l'un des élèves que je gardais.
–Relâcher ?
–Oui, l'un des Gryffondor de première année, un sang-mêlé, m'a défié en classe, alors je l'ai enchaîné ici. »
Pansy s'efforce de garder un visage neutre. C'est la première fois qu'elle entend parler d'élèves enchaînés. S'agit-il de chaînes magiques ?
« Je vois. Et maintenant, vous avez affaire à M. Corner.
–Oui, dit Alecto en se renfrognant. C'est bien dommage, car le Seigneur des Ténèbres m'appelle.
–Laissez-moi faire, propose rapidement Pansy. »
Alecto secoue la tête.
« Non, je pense que je dois m'occuper de celui-là moi-même. »
Le Seigneur des Ténèbres s'acharne sur eux puisqu’aucun des Mangemorts ne l'a encore trouvé, avait dit Kevin Entwhistle.
« S'il vous plaît, implore Pansy. Je sais à quel point vous êtes importante pour le Seigneur des Ténèbres, combien il a besoin de votre travail. »
Alecto semble hésiter, et Pansy continue.
« C'est indigne de vous d'avoir à traiter avec quelqu'un comme Michael Corner. Je veillerai à ce qu'il soit puni comme il se doit.
–Hmm. »
Alecto la regarde.
Encouragée, elle poursuit.
« Laissez-moi alléger votre fardeau. Je sais que vous devez vous acquitter de vos autres tâches. »
Elle retient sa respiration tandis qu’elle fronce les sourcils.
« Je suppose que vous avez fait preuve d'une initiative admirable en classe, déclare Alecto. "Eh bien, Miss Parkinson, souvenez-vous que vous devez vous assurer qu'il a vraiment... appris sa leçon. Mais je vais vous le remettre.
–Je ne vous décevrai pas, jure Pansy en levant sa baguette pour resserrer les cordes autour de Corner de façon spectaculaire. Je vous le promets. »
Alecto l'observe tandis qu'elle s'éloigne avec Corner.
Une fois qu'ils ont franchi l’angle du couloir, Corner commence immédiatement à essayer de parler en lui lançant un regard noir, mais il doit être sous l'emprise d'un sortilège de silence car elle n'entend rien.
« Je ne lèverai pas le sortilège de silence avant qu’on ne soit rentrés dans ton dortoir, dit Pansy en lui renvoyant son regard. Et alors, tu ferais mieux de raconter à tous tes amis à quel point je t'ai torturé. Pour l'instant, prends un air misérable et malheureux pour qu’on puisse traverser les couloirs. »
Il a l'air malheureux et confus, mais commence à marcher.
Ils sont presque de retour à la tour de Gryffondor, et Pansy est sur le point de qualifier cet événement de victoire, lorsqu'une voix derrière elle l’apostrophe :
« Miss Parkinson ? »
Elle se retourne et son estomac se serre. Amycus Carrow se tient derrière eux dans le couloir.
« C’est drôle, fait-il remarquer en ayant l’air d’être tout sauf amusé. Je viens de croiser ma sœur dans le couloir et elle m'a dit qu'elle vous avait remis M. Corner. J'ai voulu vérifier, alors je suis venu ici.
–Oui, bien sûr, assure-t-elle. »
Amycus peut probablement voir qu'elle n'a pas torturé Corner - il a les yeux trop brillants et les joues trop roses.
« Je l'emmenais juste dans un endroit plus approprié, je ne voudrais pas qu'il y ait de désordre ici. Je me suis souvenu que la semaine dernière, ce Serdaigle avait vomi après avoir été torturé. »
C'était un spectacle qu'elle n'oublierait jamais.
« C'est absurde, rétorque Amycus. Nous pouvons simplement demander à l'un des elfes de la cuisine de faire le ménage si cela se produit. »
Même si elle est dans sa classe depuis sept mois, elle trouve toujours la désinvolture avec laquelle il dit cela surprenante.
« Mais... commence Pansy avant de s'interrompre.
–Miss Parkinson ? Y a-t-il un problème ? »
Il plisse les yeux. À côté d'elle, Corner se débat à nouveau.
« Bien sûr que non, nie-t-elle désespérément. Tout va bien. »
Amycus se rapproche d'eux.
« Vous savez, Miss Parkinson, j'espère que vous vous souvenez de la leçon d'il y a deux semaines.
–Quelle leçon, professeur ?
–Sur les traîtres à leur sang, bien sûr, dit-il d'un ton mielleux. Vous savez, ce n'est pas pour rien que nous avons un mot spécial pour les désigner. Il n'y a rien de pire que de trahir ses semblables. C'est tellement horrible de voir tant de jeunes esprits magiques brillants corrompus par les mots dégoûtants des Moldus.
–Bien sûr, professeur, approuve-t-elle. Je suis tout à fait d'accord. »
Son regard la transperce.
« Vous savez, autrefois, les rois prenaient des traîtres à leur sang comme exemple devant toute la cour. C'est peut-être un peu barbare, mais ça a fini par marcher. Après quelques décennies, il n'y avait plus de traîtres.
–Oui, murmure-t-elle.
–Je parle bien sûr de M. Corner. »
Il lève les yeux sur Corner pour la première fois depuis le début de cette conversation.
« Quelle honte ! Il n'y a rien de plus décevant qu'un traître.
–Je suis d’accord. »
Il hausse les sourcils.
« Ma sœur m'a dit qu'elle vous avait parlé de vos projets d'avenir. Du fait que vous vouliez être sûre d'être prête. »
Sa voix est douce mais mortelle.
« Et quelle bonne occasion nous avons de nous entraîner, ici même. »
Elle ne pourra pas faire ce qu'elle fait dans les démonstrations de classe. Elle le comprend à son regard.
« Il faut que vous le pensiez vraiment. Je sais que vous pouvez le faire, Miss Parkinson. Je sais que vous pouvez vous améliorer. »
Cette fois, ce devra être réel.
Elle pourrait se rendre. Mais il y a toujours le premier année qui est apparemment enchaînée dans les cachots, et les Horcruxes qui n'ont pas été trouvés.
« Miss Parkinson ? demande Amycus. »
Savoie possède maintenant une nuance en plus.
Elle s'éloigne de Corner pour pouvoir le regarder dans les yeux, voir la colère et la peur qui y tourbillonnent. C'est le moins qu'elle puisse faire si elle veut le faire.
Je suis désolée, pense-t-elle, puis elle lève sa baguette.