La vérité est plus étrange

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
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La vérité est plus étrange
Summary
Note de traduction: il ne s’agit pas de mon histoire mais d’une traduction de The truth is stranger que Lunalive m’a gentiment laissé publier.Résumé: La petite soeur de Pansy est née Cracmol, et c’est à partir de là que tout part en vrille.Dans ce livre, Pansy devient espionne, Harry gagne une informatrice, et leurs vies sont changées à jamais.Harry Potter et le Prince de sang-mélé & Harry Potter et les Reliques de la Mort, Univers alternatif et sa suite.
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imbécilité

Chapitre 14: imbécilité

Le lendemain matin, à la table du petit-déjeuner, elle essaye de se faire passer pour une personne qui a dormi plus de cinq heures, mais manque de verser le lait dans son jus de citrouille au lieu de son thé.

« Comment ça va à Poudlard, Pansy ? »

Mère est en train de réarranger des objets sur le buffet à l'aide de sa baguette.

« J'ai vu Narcissa l'autre jour, elle m'a dit qu'ils allaient rénover l’infirmerie. »

Son ton est si nonchalant.

« Comment ça va à Poudlard ? Comment ça va à Poudlard ? »

Pansy est fatiguée et irritée, et peut-être que l'entêtement la rattrape.

« Eh bien, les Carrows veulent que je prenne la marque, alors c'est comme ça que ça se passe. »

Mère se fige, sa baguette en l'air.

Pansy ressent un petit peu de plaisir.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne vas pas dire quelque chose ? »

Mère abaisse sa baguette et commence à réarranger les fleurs dans un vase.

« Nous ne laisserons pas cela se produire.

–Comment ? Avec plus d’argent ? »

Mère ajuste la hauteur des roses.

« Si cela est nécessaire, alors oui.

–Pourquoi est-ce que tu t’en soucies ? Si tu lui donnes ton argent, pourquoi t’inquiéter que je prenne la marque ? Quelle est la différence ?

–N’élève pas la voix sur moi, Pansy.

–Pourquoi ? »

Mère s'approche des rideaux.

« Tu le sais très bien. Ne pose pas de questions stupides. »

Elle donne un coup de baguette et les rideaux s'ouvrent davantage.

« S'il ne reste pas au pouvoir, ce serait désastreux. Les transferts d'argent peuvent être cachés, mais pas la marque. Pense à ce qui arrivera à Drago si l'autre camp gagne. Je n'arrive toujours pas à croire que Narcissa ait laissé Lucius aller aussi loin. Je lui ai dit de le tempérer, je lui ai dit qu'ils devraient être plus stratégiques, plus prudents, mais...

Elle s'interrompt en secouant la tête.

« Ils ont fait leur lit, et maintenant ils doivent s'y coucher, poursuit-elle. »

Elle tourne finalement la tête et regarde Pansy.

« Ils ont lié leur destin à lui, et s'il tombe, ils tomberont aussi. Nous ne lierons notre destin à personne, et nous survivrons. »

Comment est-il possible d’être à la fois capable de détester quelqu'un tout en le comprenant parfaitement ?

Lyssa Parkinson joue pour gagner. Il ne s'agit pas de sa fille, ni de croire ou non à la suprématie du sang. Il s'agit de faire en sorte que sa famille s'en sorte, peu importe qui est au pouvoir.

Toutes les éventualités possibles.

***

Le matin du 27 décembre, il lui écrit :

[On a finalement obtenu l'épée. C'est une longue histoire, mais en gros, elle était au fond d'un lac, j'ai essayé de la récupérer, et Ron est arrivé et a dû me sauver. Ensuite, j'ai laissé Ron détruire le médaillon avec l'épée, qui a fait un truc bizarre et lui a montré des visions d'Hermione et moi ensemble. C'était presque drôle, sauf que Ron tenait l'épée à ce moment-là et qu'il avait l'air meurtrier. C'est vraiment ridicule, mais au moins il est de retour maintenant.]

Elle n'arrive pas à croire que c'était vraiment le plan du professeur Rogue. On dirait que seul un Gryffondor aurait pu mettre au point une telle chose.

[Je suis content que Weasley se concentre sur les choses importantes. Pas sur le fait de trouver les Horcruxes, ni sur le fait que le Seigneur des Ténèbres vous assassine tous, ni sur le fait qu'il attrape pour de bon l’Éclabouille et qu'il en meurt, mais bien sur qui bécote qui.]

[C'est drôle. Oui, j'ai dit à Ron que je ne voyais Hermione que comme une sœur. Et ensuite, Hermione l'a beaucoup engueulé. Tout est donc rentré dans l'ordre, sauf que Ron est étrangement sombre quand elle est là. Quand nous sommes tous les trois ensemble, j'ai l'impression d'être à un enterrement ou quelque chose comme ça. Mais quand il n'y a que lui et moi, il est ridiculement joyeux.]

***

Plus tard dans la journée, sa cousine Ellie vient lui rendre visite pour le thé de l'après-midi. Elle est partie à Paris, en apprentissage dans une grande maison de couture sorcière. Ellie a toujours été la cousine préférée de Pansy, et la plus proche en âge. Le père de Pansy étant beaucoup plus jeune que ses frères et sœurs, la plupart de ses cousins sont beaucoup plus âgés.

« Je suis tellement contente d'être partie, honnêtement, affirme Ellie en sirotant délicatement son thé. Je ne suis là que depuis une semaine, mais je... »

Elle laisse échapper un petit frisson théâtral.

Pansy fait flotter un biscuit dans son assiette.

« Tu veux dire, à cause de... lui ? »

Ellie lève les yeux.

« Eh bien, pas à cause de la politique. Je me fiche complètement de qui est au pouvoir. C'est d'un ennui mortel - j'avais envie de lever les yeux au ciel quand mon père a commencé à en parler la veille de Noël. Mais c'est peut-être une bonne chose d'enquêter sur les nés-moldus, je me suis toujours demandé comment ils avaient obtenus de la magie. Quoi qu'il en soit… »

Elle fait un geste de la main en l'air.

« …je déteste les Détraqueurs. J'en ai croisé au Chemin de Traverse hier, et je me suis sentie très mal tout le reste de la journée. Je veux dire, pourquoi est-ce que c’est nécessaire ? »

Pansy se souvient qu'elle avait l'habitude d'en vouloir à Hermione Granger. Aujourd'hui, même si elle avait volé de la magie, Pansy s'en moquerait. Sans Hermione, Harry n'aurait jamais obtenu le médaillon, ni même survécu aussi longtemps.

« Je pense que ce n'est qu'une mesure temporaire. Certains dans le monde des sorciers n'aiment toujours pas ce nouveau régime. »

Ellie fait la moue.

« J'en ai entendu parler. Tous des adorateurs de Dumbledore, je suppose. Pourquoi se donnent-ils la peine de faire des choses comme ça ? S'ils veulent que les choses changent sur le plan politique, pourquoi ne pas faire une pétition au Magenmagot ? Même les sangs-purs qui pourraient être d'accord avec eux seront rebutés par ces déclarations... extrêmes. »

Quand Pansy était plus jeune, elle trouvait Ellie si intelligente et ouverte au monde.

Parce que le Magenmagot est totalement sous son contrôle, pense-t-elle. Et même si ce n'était pas le cas, il faut être riche, puissant et de sang pur pour qu'un membre du Magenmagot t’écoute.

« Je ne pense pas que le Magenmagot soit très réceptif en ce moment, dit finalement Pansy.

–Peut-être. »

Ellie hausse une épaule délicate.

« Oh, c'est tellement déprimant. Parlons d'autre chose ! Tu as dit que le préfet en chef était Theodore Nott, c’est bien ça ? Comment est-il ?

–Il est bien. »

Ellie lui lance un regard.

« Allez, c'est tout ? Tu sais ce qu'on dit à propos des préfets et préfètes en chef. Est-ce qu'il est beau ? Je crois qu'un de ses cousins était dans mon année, un Serdaigle, en fait.

–Il est pas mal, dit Pansy à contrecœur. Mais il est beaucoup trop calme pour moi. Et ce n'est qu'une vieille histoire." C’était peut-être vrai, il y a vingt ans, que tous les préfets et préfètes en chef se mariaient entre eux, mais plus maintenant. »

Ellie a l'air contrariée.

« Il doit bien y avoir quelqu'un d'autre. Tu ne peux pas me dire que tu passes ton temps à réviser, Pansy. »

Elle prononce le mot réviser comme s’il s’agissait d’une maladie.

Quelque chose doit accidentellement se lire sur le visage de Pansy, car Ellie la regarde, l'œil vif, et fronce les sourcils.

« Pour l'amour de Salazar, Pansy, ce n'est pas encore Drago, n'est-ce pas ? Ne me dis pas que tu l'as encore repris !

–Bien sûr que non, assure rapidement Pansy. »

Elle est presque soulagée qu'Ellie soit arrivée à la mauvaise conclusion.

« Je ne ferais jamais ça.

–Bien, dit Ellie d'un ton approbateur, en acciotant le lait. Peu importe ce qu'ils disent, ne retourne pas en arrière. Oh, est-ce que je t'ai dit ce qui s'est passé avec Henry Fawley ?

–Non, ça a dû se passer après ton dernier hibou. »

Ellie verse le lait dans son thé.

« Il a essayé de revenir en rampant. Je lui ai dit que je ne voulais rien avoir à faire avec lui dans mon hibou, mais il a acheté un portoloin internationale horriblement chère et s'est quand même présenté sur le pas de la porte de mon appartement. Je l'ai envoyé voir ailleurs, bien sûr, mais j'ai dû lui jeter un sort pour qu'il comprenne bien le message. Tu imagines, il pensait vraiment qu’on allait recommencé notre relation après qu'il m'ait trompée avec Lucy Stone ? Elle de toutes les personnes - c'est une telle insulte.

–Pourquoi, qu’est-ce qu’elle a ?

–Oh, tu sais. »

Ellie agite la main.

Auparavant, Pansy aurait acquiescé et serait passée à autre chose. Mais maintenant, elle ne peut plus s'en empêcher. Elle baisse la voix et demande :

« Parce que c'est une sang-mêlé ? »

Ellie abaisse sa tasse de thé dans son assiette avec un tintement, une expression blessée sur son visage.

« Ne sois pas comme ça, Pansy - je n'ai jamais dit ça ! Elle est juste si...peu sophistiquée. Elle n'a aucun goût. S'il devait coucher avec quelqu'un d'autre, il aurait au moins dû choisir quelqu'un de mieux. »

Peu sophistiqué. Ce mot signifie en quelque sorte tout et rien du tout.

Elle ne peut s'empêcher de se demander s'il existe une fille de sang-mêlé qui réponde aux critères d'Ellie.

***

Ce soir-là, il dessine un symbole inconnu sur le parchemin et lui demande si elle sait de quoi il s'agit.

[Non, je ne sais pas ce qu'est le symbole que tu as dessiné. Mais s'il se trouve sur la même page que le conte des trois frères, il doit avoir un rapport avec lui, non ? Mon arrière-grand-mère Violet avait l'habitude de nous raconter cette histoire, et Prim et moi nous disputions pour savoir lequel des cadeaux était le meilleur. Je disais la baguette, bien sûr, mais Prim, sentimentale, voulait la pierre de résurrection, pour qu'elle puisse ramener son lapin de compagnie, et peut-être aussi notre grand-tante préférée qui était morte de la dragoncelle. De toute façon, c'est mon arrière-grand-mère Violet qui m'a dit que les nés-moldus volaient la magie aux enfants, alors je ne pense pas qu'elle soit une source fiable.]

[Oui, je suppose que l'histoire doit être liée au symbole, mais je ne comprends pas vraiment comment l'histoire peut relier Dumbledore et Xenophilius. Ce n'est pas comme si Dumbledore croyait à toutes ces choses étranges que fait Luna. Tu penses que tu pourrais essayer de demander à Luna, quand tu retourneras à l'école, ce que signifie le symbole ? Je suis sûr qu'elle le saura puisque son père le portait].

[Je voulais te le dire, Harry. Luna Lovegood a été enlevée du train par les Mangemorts avant Noël - on a rien pu dire ou faire pour les arrêter. Mais je suis toujours à la maison, alors je vais essayer de chercher le symbole à la bibliothèque. Ou je regarderai à la bibliothèque de Poudlard quand je serai de retour.]

[J'aurais aimé savoir pour Luna. Pourquoi l'ont-ils emmenée ? Et où ? Et si tu regardes à la bibliothèque - Hermione a dit qu'elle était sûre qu'il ne s'agissait pas d'une ancienne rune.]

[Je ne sais pas. Mais Le Chicaneur a imprimé toutes sortes d'articles sur toi - les Carrows les confisquent, mais les élèves en ont toujours plus. Et je pense que les Carrows la soupçonnent également d'être à l'origine des manquements au règlement de l'Armée de Dumbledore.]

[Je déteste savoir qu'ils se mettent en danger à cause de moi. J'aimerais pouvoir leur dire d'arrêter.]

[Ce n'est pas comme si tu leur avais demandé de le faire, si ? Je pense plutôt que l'armée de Dumbledore s'attire des ennuis à cause de sa propre idiotie, pas à cause de toi.]

***

Le 2 janvier, elle revient à l'école armée de deux missions. Premièrement, découvrir le symbole des Contes de Beedle le Barde. Deuxièmement, coincer le professeur Rogue et le forcer à lui parler.

Pendant tout l'automne, il l'avait esquivée, ignorant ses commentaires et ses demandes d'information. Sachant que les portraits dans son bureau pouvaient entendre et voir, et qu'ils pourraient éventuellement faire des rapports aux Carrow, elle s'était tue et retenue.

Mais trop c'est trop.

Le lendemain de son retour, l'occasion se présente lorsqu'il la convoque pour parler des horaires des rondes. Un parent autoritaire a envoyé un message pour se plaindre que son enfant, un préfet de Serdaigle, n'a pas assez de temps pour faire ses devoirs. Elle doit donc réorganiser toutes les patrouilles.

Il écrit quelque chose pour elle sur son parchemin. Vérifiant que les portraits sont bien endormis, elle baisse la voix et murmure :

« C'était vraiment votre plan avec le lac, professeur ? »

Il se crispe, mais ne lève pas les yeux.

« Je ne vois pas de quoi vous parlez, Miss Parkinson. »

Elle serre les dents et siffle :

« Pourquoi ne me dites-vous jamais rien ? Ils veulent que je les rejoigne - que je rejoigne Vous-Savez-Quoi. Si ça arrive, il faudra que vous me parliez. »

Il lève les yeux vers elle.

« Dehors, grogne-t-il. »

La colère sincère qui se lit sur son visage la fait sursauter.

« Je… »

Il se lève de sa chaise, contourne le bureau et saisit fermement son bras.

 

« Dehors, Miss Parkinson. »

Il l'entraîne dans l'escalier. Mais lorsqu'ils arrivent en bas, au lieu de la relâcher, il la tire le long du couloir et la fait sortir dans une cour déserte. Il lui lâche le bras et se tourne vers elle.

« Les portraits ont des yeux et des oreilles, siffle-t-il. »

Il a raison, mais elle se sent si frustrée.

« Je devais attirer votre attention. Je sais que Dumbledore vous a demandé de le tuer. Je sais que vous êtes de notre côté.

–Très intelligent, Miss Parkinson, dit-il d'un ton sarcastique. D'autres révélations que vous aimeriez partager ?

–Si je suis déjà au courant, pourquoi ne me faites-vous pas confiance ? Pourquoi ne m’avez-voous pas pu me dire ce que vous prévoyiez de faire avec l'épée ? »

Il lui lance un regard dédaigneux.

« Dumbledore était bien trop indulgent avec ces pitreries inutiles.

–Ce ne sont pas des pitreries, affirme-t-elle. "Nous essayons de trouver ce qui est nécessaire pour le vaincre.

–Pourquoi cela doit-il vous concerner ? demande-t-il avec insistance. »

Elle est déstabilisée.

« En quoi est-ce pertinent ?

–C'est pertinent, Miss Parkinson, parce que je ne vois pas pourquoi je devrais vous inclure. Ces plans ont été élaborés par des adultes qui en savent bien plus que vous.

–Harry m'a déjà impliquée, que vous le vouliez ou non. »

Elle regrette immédiatement d'avoir utilisé le prénom de Harry.

« Si ce garçon veut vous impliquer, je suppose que je ne peux pas l'en empêcher, dit-il froidement. Mais je ne participerai pas à ces imbécilités.

–Je ne comprends pas. Pourquoi m'avez-vous nommée préfète en chef, alors ?

–Je vous ai nommée préfète en chef parce que je savais que vous ne vous évanouiriez pas à la vue des Carrows, explique-t-il sèchement. Quoi, préfèreriez-vous que je nomme votre amie, Miss Davis, qui a l'air de vouloir pleurer à chaque fois qu'elle est en cours d'études des moldus ? Ou Miss Bulstrode, qui a du mal à réussir ses cours de potions ? »

Il lit son expression trop facilement.

« Quoi, vous pensiez que j'avais un plan spécial pour vous ? demande-t-il d'un ton moqueur.

–Non, bien sûr que non, s’empresse-t-elle de rétorquer.

–Ne me mentez pas, Miss Parkinson. Mais je peux vous assurer que cela n'a jamais été mon plan. Contrairement à notre défunt directeur, je n'aime pas regarder des enfants jouer à ce genre de jeux. »

Elle a envie de lui dire: J'ai trouvé un putain d'Horcruxe. Je ne joue à aucun jeu, mais Harry insiste sur le fait qu'il ne faut pas que plus de gens soient au courant de l'existence des Horcruxes, et elle y voit une certaine logique. Au lieu de cela, elle dit :

« Nous devrons peut-être travailler ensemble. Les Carrow m'ont déjà dit qu'ils voulaient mentionner mon nom au Seigneur des Ténèbres. »

La colère revient dans ses yeux.

« Ne faites pas l'enfant. Il n'y a aucune chance que vous preniez la marque et que vous deveniez une espionne. »

L'entêtement monte en elle.

« Je connais l'occlumencie. »

Elle ne sait pas ce qui lui arrive, elle ne veut pas être un Mangemort. Mais elle n'est pas non plus une enfant.

Il lui jette un regard dédaigneux.

« Vos compétences sont, au mieux, faibles.

– Vous pourriez m’apprendre.

–Je ne participerai pas à cette idiotie.

–Vous le faites. »

De qui se moque-t-elle ? Elle veut son approbation : le véritable espion, la personne en qui Dumbledore a vraiment confiance. Elle veut qu'il dise: nous sommes pareils, toi et moi.

Sa lèvre se retrousse.

« Contrairement à vous, je suis un adulte avec de nombreuses années d'expérience. »

Elle se sent stupidement provocatrice.

« Peut-être que je découvrirai des choses que vous n'avez jamais découvertes.

–Tout ce que vous ferez, c'est vous faire tuer.

–C’est faux.

–Vous n'êtes pas du tout préparée, dit-il en ricanant. Que ferez-vous lorsqu'il tuera devant vous quelqu'un qui vous est cher, ou même lorsqu'il vous ordonnera de le faire vous-même ? Que ferez-vous alors ?

–Je ferai en sorte que cela n'arrive pas, s'emporte-t-elle. Je trouverai un moyen de me sortir de cette situation. »

C'est une faible défense.

« Fantaisie, grogne-t-il. »

Elle ne l'a jamais vu comme ça. Il est toujours en colère et cinglant, mais là, c'est différent. Maintenant, il est à fleur de peau.

« Vous ne pouvez pas vous attacher émotionnellement à quelqu’un de l'autre côté et le rejoindre. Vous ne ferez que vous blesser. »

Elle aimerait lui dire qu'elle n'est pas attachée émotionnellement, mais l'autre partie de ce qu'il a dit la distrait. La question s'échappe de ses lèvres :

« C'est ce qui vous est arrivé ? »

Une lueur s'allume dans ses yeux, puis disparaît.

« Ne soyez pas impertinente, Miss Parkinson, lui ordonne-t-il froidement. Je parle de façon hypothétique.

–J’essaye de comprendre. »

Il recule d'un pas.

« Ne venez plus me voir pour me parler de ses imbécilités. Maintenant, établissez le programme des patrouilles et informez-en M. Nott. »

Il s’en va dans un mouvement de cape, la laissant seule dans la cour.

***

[Rogue a raison. Wow, c'était douloureux à écrire. Cela n'en vaut pas la peine et ce serait très dangereux. Et il est peu probable qu'il parle sans cesse des Horcruxes à ses partisans.]

[Je n'arrive pas à croire que tu ais dit que tu étais d'accord avec le professeur Rogue. Vivre dans une tente t'a vraiment marqué. Et tu n'as pas dit qu'il avait donné le journal à Lucius Malefoy ? Ça veut dire qu'il partage des informations sur les Horcruxes avec ses partisans.]

[Je ne pense pas que Lucius savait qu'il s'agissait d'un Horcruxe. D'ailleurs, après cela, on aurait pu penser qu'il changerait ses plans et cesserait de confier les Horcruxes à ses Mangemorts.]

[Peut-être. Ça me rappelle quelque chose. Tu penses qu'il peut savoir quand tu détruis un Horcruxe ?]

[Non, je ne crois pas. Quand on a détruit le médaillon et le diadème, j'attendais, mais je n'ai senti aucune réaction de sa part.]

[Bien. Je suppose que cela signifie que le Seigneur des Ténèbres pense que les Horcruxes sont toujours dans leurs cachettes. Pour en revenir au professeur Rogue, je ne comprends pas pourquoi il ne peut pas au moins partager quelque chose avec moi. Pourquoi est-ce qu’il a eu besoin de faire tout ça pour l'épée ?]

[Ne me demande pas. Je ne vais pas essayer de comprendre Rogue.]

[Comment il savait que tu trouverais l'épée dans le lac ? Ça semble tellement compliqué. Est-ce qu’il t’a laissé un message ?]

[Il y avait un patronus. Je l'ai suivi jusqu’au lac. Je suppose que c'était le sien, en y réfléchissant. C'était une biche. Je ne sais pas pourquoi je l'ai suivi, pour être honnête.]

[Une biche ? Vraiment ?]

[Oui.]

***

Elle pensait qu'après ce qui était arrivé à Luna Lovegood, l'armée de Dumbledore relâcherait ses efforts, mais bien au contraire, ils paraissent encore plus tenaces.

Au cours de la deuxième semaine suivant la rentrée, Neville demande à Alecto Carrow combien de sang moldu coulent dans ses veines et celles d’Amycus, ce qui lui vaut une séance avec elle. Puis Ginny Weasley demande à la classe de sixième année comment les Moldus peuvent être aussi stupides s'ils ont inventé les armes à feu et un moyen de voyagé sur la lune, ce qui lui vaut une retenue. En Défense contre les forces du mal, Seamus Finnigan dit à Amycus Carrow qu'il est le pire professeur qu'ils aient jamais eu, y compris Gilderoy Lockhart, ce qui met Amycus dans une colère noire.

Quant au nombre de retenues, il augmentent de façon dramatique.

« Marchez plus vite, lance Charlene Rosier en agitant sa baguette d'un air menaçant. »

C'est un jeudi soir, juste avant le crépuscule, la deuxième semaine après les vacances de Noël. Ils font marcher un groupe d'élèves - Ginny Weasley, Terry Boot, Victoria Stimpson, Richie Coote - vers la Forêt Interdite.

« Vous êtes enthousiaste, n'est-ce pas ? suppose Terry Boot en jetant un coup d'œil en arrière. »

Charlène lui jette un maléfice cuisant. Il trébuche et manque de tomber.

Charlene sourit, puis regarde Pansy de côté.

Il est peut-être flatteur de voir à quel point Charlene veut l'approbation de Pansy, mais chaque fois que celle-ci regarde Charlene, tout ce qu'elle voit, c'est elle-même en cinquième année dans la brigade inquisitoriale.

Peut-être qu'un jour, Charlene se débarrassera de son côté vindicatif, de son désir de punir, du plaisir qu'elle éprouve à dominer les autres. Mais peut-être aussi qu'elle n'y parviendra pas.

« Pas aussi enthousiastes que vous à l’idée d’être en retenue, rétorque Pansy en s'adressant aux élèves. »

Ginny ricane.

Pansy poursuit :

« C'est vraiment pathétique. C'est tout ce que le camp de Dumbledore a à offrir ? Un tas de farces stupides ? »

Elle aimerait pouvoir leur avouer : « Arrêtez de faire ça". Harry ne veut pas que vous soyez blessés pour rien.

Ginny tourne légèrement la tête pour regarder en arrière, et la lumière déclinante s'accroche à ses cheveux, les faisant paraître comme enflammés.

« On donne de l'espoir aux gens. Mais je ne m'attendrais pas à ce que tu comprennes. »

Pansy ne comprend pas, mais pas pour les raisons auxquelles pense Ginny. C'est trop abstrait pour Pansy - penser à des guerres gagnées sur l'espoir.

–Tu as raison, je ne comprendrai jamais la stupidité des traîtres à leur sang, déclare Pansy. Mais il n'est pas trop tard, Weasley. Tu peux encore te repentir et rejoindre le bon camp. »

La mâchoire de Ginny se crispe, mais elle tourne la tête et regarde à nouveau vers la forêt.

Bien, pense Pansy. Tu apprends à ne pas te laisser provoquer.

***

Pansy observe et attend que les Carrow l’appellent. Enfin, à la fin de la troisième semaine, en cours d'études des moldus, Alecto lui demande de venir à l'avant de la salle, tandis que les autres élèves sortent en rangs serrés.

« Je sais que mon frère vous a parlé, avant les vacances de Noël. »

Pansy fixe un sourire sur son visage.

« Oui, je m'en souviens.

–Eh bien, vous devriez être heureuse d'apprendre que nous vous avons mentionné au Seigneur des Ténèbres pendant les vacances, avec les noms de quelques autres étudiants sélectionnés, bien sûr. Il est très désireux de faire appel à des jeunes gens talentueux comme vous. »

Son cœur bat à tout rompre.

« C'est merveilleux.

–Êtes-vous toujours intéressé ? l’interroge Alecto. »

Tout ce que vous ferez, c'est vous faire tuer, lui rappelle la voix de Rogue.

« Bien sûr, je suis toujours intéressée, assure Pansy. J'adorerais servir le Seigneur des Ténèbres de toutes les manières possibles. Mais... »

Elle fait mine d'hésiter, se mordant la lèvre.

« Je ne voudrais pas le décevoir. Et je crains de ne pas lui être vraiment utile tant que je n'en aurai pas appris davantage. »

Alecto lui jette un regard calculateur.

« On peut vous apprendre sur le tas.

–J'ai confiance en votre jugement, Professeure, bien sûr. Mais que se passera-t-il si je commets une erreur ? Je veux m'assurer que je suis vraiment prête à servir correctement. »

Elle se force à ne pas s'agiter sous le regard d'Alecto.

Finalement, Alecto déclare :

« Très bien, Miss Parkinson. Mais l'intérêt est là, ne l'oubliez pas.

–Je n'oublierai pas", dit Pansy d'un ton mielleux. »

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