
joyeux Noël, Pansy
Chapitre 13: joyeux Noël, Pansy
Sa marche vers l'église est silencieuse et froide. Il neige doucement, de gros flocons glissent dans l'air. Personne n’est dehors, ce qui n'est pas surprenant, considérant l'heure qu'il est.
Au bout de quelques minutes, elle arrive sur une petite place illuminée de lumières multicolores, avec ce qui ressemble à un mémorial historique en son centre. De chaque côté de la place se trouvent plusieurs magasins, un bureau de poste, un pub et une petite église, tous sombres et silencieux. Après l'église, elle aperçoit un portail menant au cimetière.
À l'approche du portail, elle ralentit. Et si quelque chose s'était mal passé ?
Le clair de lune éclaire les rangées de pierres tombales. Ils sont cachés sous la cape d'invisibilité, mais elle sera un peu visible pour eux, car son sortilège de désillusion n'est pas parfait. Elle fait un nouveau pas en avant.
« Pansy ? l’appelle une voix très familière venant de quelque part devant elle.
–Harry, ne… siffle une autre voix, l'air irrité, mais d'un seul mouvement, deux silhouettes, l'une petite, l'autre grande, émergent de l'air à environ trois mètres devant elle. »
Même si elle s'y attendait, elle sursaute.
« Oui", dit-elle en se ressaisissant et en levant le sort de désillusion. Mais si j'étais une Mangemort, je dirais la même chose, n'est-ce pas ? Si c'est toi, alors qu'est-ce que je t'ai dit après que tu me sois rentré dedans dans le couloir l'année dernière ? »
Même dans la pénombre, elle peut voir qu'Hermione a l'air confuse, mais Harry sourit.
« Tu m'as demandé si j'allais à un enterrement. Et tu t'es plaint de ma cape. »
Elle réprime un sourire.
« C'est exact.
–D'accord, je suppose que j'en ai une. Pourquoi est-ce que j’ai décidé de te faire confiance ?
–Parce que je t'ai lancé un sort après que tu aies utilisé le sort du Bloclang sur Rusard. Et parce que je t'ai parlé de ma sœur.
–C’est ça. »
Pansy s'approche. Elle peut maintenant distinguer leurs visages plus clairement. Bien que ses cheveux soient toujours aussi désordonnés, il a l'air plus pâle maintenant, le bronzage habituel du Quidditch a disparu, et il est un peu plus âgé. Six mois, c'est à la fois beaucoup et très peu.
Elle se rend compte qu'elle est en train de le fixer, et elle sort la première chose qui lui vient à l'esprit :
« Tu as besoin d'une coupe de cheveux. »
Il sourit.
« Je savais que tu allais dire ça. »
Elle sent comme quelque chose la piquer dans l'estomac.
« Eh bien, dit une voix, un peu trop forte, faisant presque sursauter Pansy. »
Hermione hausse les sourcils.
« Puisque nous avons établi tout cela, je vais regarder l'église là-bas. »
Elle fait un geste sur sa gauche. Elle s’éloigne en jetant à Harry un regard impénétrable.
En regardant Hermione se diriger vers l'église et tourner au coin de la rue, Pansy réalise qu'elle aurait peut-être dû dire quelque chose, mais le moment est passé, et désolée d'avoir été une telle pétasse avec toi n'est pas exactement la meilleure excuse.
« Elle pense que se retrouver ici est une mauvaise idée. C'est trop ouvert, déclare Harry en suivant son regard.
–Elle a peut-être raison, répond Pansy. »
Elle avait pensé la même chose au début, mais le risque est nécessaire.
Cela lui rappelle le but de sa visite. Elle fouille dans son sac à main, marmonne un charme d’attraction et sort le diadème avec précaution.
« Le voici. »
Ses yeux s'illuminent.
« Je n'arrive pas à croire que tu l'aies trouvé. Tu es vraiment incroyable. »
Une chaleur traîtresse lui monte aux joues. Elle s'empresse de dire :
« Oui, eh bien, c'était juste à côté de l’armoire à disparaître. Tu te souviens quand on y était ? »
Elle lui tend le diadème. Leurs doigts se frôlent et elle doit réprimer un frisson.
Il hausse les sourcils.
« Tu veux dire: est-ce que je me souviens quand tu as dit que j'étais aussi séduisant qu'un scrout à pétard ?
–C’est ce dont tu te rappelles ? »
Elle en est en fait très contente.
« C'était assez mémorable. »
Il lui lance un regard, celui qu'elle appelle le regard de Felix Felicis.
« Tu as dit la même chose de moi, dit-elle en pensant au Grand Lac, au soleil chaud et à l'herbe verte, un décor bien loin de celui du froid glacial d'un cimetière. »
Le coin de sa bouche se retrousse.
« Ouais, Ron n'arrêtait pas d'en parler, il n'arrêtait pas de me demander pourquoi je regardais cette 'satanée Parkinson'.
–Et alors ? demande-t-elle, son cœur battant plus vite. Qu'est-ce que tu lui as dit ? »
Il y a une voix au fond de sa tête qui lui dit qu'ils devraient discuter de choses importantes, mais elle l'ignore.
Ses yeux descendent le long de sa bouche, puis remontent.
« Je ne m'en souviens pas. Je suppose que je pensais à d'autres choses.
–Vraiment ?", s'entend-elle dire.
–Oui, dit-il, très sûr de lui à présent. »
Cette confiance la tue parfois.
« Comme quoi ? »
Il tend la main, retire la neige de ses cheveux avant de prendre sa mâchoire, et dit :
« Ça. »
Puis il baisse la tête, et elle lève le menton, réduisant la distance entre eux. D'une certaine manière, c'est exactement comme elle s'en souvient et c'est mieux en même temps.
« Putain, commente-elle, en se retirant légèrement après un moment. Je m'étais dit que je ne recommencerais pas.
–Oui, moi aussi, dit-il, mais il l'embrasse à nouveau, et elle l'embrasse à son tour. »
Il se rapproche d’elle, l'entoure d'un bras, l'autre main s'emmêlant dans ses cheveux. Une chaleur se répand en elle, irradiant de l'intérieur comme un shot de Whiskey pur feu. Qui aurait pu croire que c'était Harry Potter qui la ferait se sentir ainsi, qui ralentirait toutes ses pensées et qui lui ferait oublier le monde ?
La réalité, c'est que malgré toutes ses promesses stupides, elle a su sa décision depuis le moment où il a dit Je savais que tu allais dire ça.
Très progressivement, elle se rend compte que quelque chose s'enfonce dans son dos. Au début, c'est à peine si elle s'en inquiète, puis elle se déplace et, soudain, la chose la poignarde. Elle s'écarte en haletant :
« Harry...
–Qu'est-ce que... »
Il a l'air un peu abasourdi.
« Il y a quelque chose... Qu'est-ce que... »
Comprenant enfin le message, il retire son bras, et elle voit que le diadème est toujours dans sa main. Il le fixe comme s'il avait oublié ce que c'était.
« Oh, dit-elle.
–D'accord, déclare-il au bout d'un moment. Je devrais ranger ça. »
Il ouvre son sac à dos. Elle fixe le diadème. On dirait presque un avertissement, un esprit mort (celui de Dumbledore, probablement) qui donne un coup de coude, leur disant de se concentrer sur les choses importantes.
« Quoi ? lui demande-t-il en voyant son expression lorsqu'il lève à nouveau les yeux.
–Je ne sais pas. Je pensais juste à la façon dont le Seigneur des Ténèbres gâche le moment, même ici. »
Il fait la moue.
« C'est à ça que tu pensais ?
–Eh bien, c'est son âme qui est dans cette chose, non ?
–Je ne veux vraiment pas penser que son âme est ici en ce moment, avec nous. »
Cette discussion sur l'âme du Seigneur des Ténèbres lui rappelle qu'Amycus Carrow l'a prise à part après les cours. Elle repousse cette pensée. Elle ne veut pas en parler maintenant.
Au lieu de cela, elle dit :
« Qu'est-ce que la princesse moldue a dit ? Ils étaient trois, alors il y avait un peu de monde, ou quelque chose comme ça. J'ai l'impression que c'est pire si l'âme du Seigneur des Ténèbres traîne dans les parages...
–Pansy, dit-il en riant un peu à présent. »
Un petit frisson la parcourt.
« De toute façon, tu crois que c'est le vrai ? On ne peut pas le métamorphoser. J'ai essayé. »
Il referme le sac à dos.
« Je sais pas, je suppose qu’on le saura quand on essaiera de le détruire. Rogue a-t-il vraiment refusé de te dire quoi que ce soit d'autre sur l'épée ? »
Elle fronce les sourcils.
« Oui. Il m'a juste dit qu'il s'en occuperait. Et quand j'ai essayé d'en savoir plus, il m'a ordonné de sortir de son bureau et a appelé Théo pour que je ne puisse plus rien dire. Je pense qu'il te la fera parvenir d'une manière ou d'une autre, mais je n'ai aucune idée de comment. »
Il la regarde.
« Tu n'as pas dit que tu venais ici, n'est-ce pas ?
–Non, admet-elle. Il ne me fait pas confiance, alors je ne sais pas comment je suis censée lui faire confiance. Et honnêtement, j'ai pensé qu'il pourrait essayer de m'en empêcher si je le lui disais.
–Bien.
–Tu sais, Dumbledore lui a demandé de le faire. C'est littéralement toi qui m'as parlé de ce que Dumbledore a dit.
–Je ne suis pas obligé d'aimer ça, dit-il d'un ton sombre. »
Elle ne veut plus entendre parler de la loyauté de Rogue. Il lui semble tellement évident que Dumbledore voulait que Rogue le tue - il a littéralement dit à Harry : "Le professeur Rogue devra faire quelque chose de terrible, et un jour tu comprendras pourquoi" - mais Harry est tellement déterminé à être en colère de toute façon.
Voulant réorienter les choses, elle se souvient du livre. Elle fouille dans son sac et dit :
« J'ai aussi ce livre. Je l'ai volé à mon grand-père, en fait.
–Tu es vraiment un génie, souffle-t-il.
–Oui, je sais, se vente-t-elle en le sortant enfin. Regarde la page 463, ajoute-t-elle en lui tendant le livre. »
Elle n'avait pu lire qu'un peu, mais elle avait remarqué cette page dans la liste des annexes et l'avait lue.
Tandis qu’il lit, elle observe son visage.
Elle avait été à la fois heureuse et furieuse lorsqu'elle avait lu la lettre que Dumbledore avait écrite à Gellert Grindelwald dans sa jeunesse. Heureuse, parce qu'elle avait la preuve que Dumbledore, comme elle, n'était pas parfait, qu'il avait cru à des choses répréhensibles dans sa jeunesse et qu'il avait ensuite changé. Mais furieuse, parce qu'il s'était promené dans Poudlard comme s'il était un saint. S'il s'était racheté, pourquoi n'avait-il pas pu regarder les élèves de Serpentard et penser qu'eux aussi pouvaient changer ?
Harry lève les yeux vers elle.
« Tu as... ?
–Oui, bien sûr, répond-elle avec impatience. Et ? »
Il fronce les sourcils.
« Il avait raison.
–Dumbledore ?
–Non, ton foutu... commence-t-il en brandissant le livre. Ton grand-père suprématiste du sang pur ! Tu n'as pas dit qu'il avait dit que Dumbledore ne s'était jamais vraiment soucié des Moldus ou des nés-moldus quand il était à l'école ?
–Oh. Eh bien, ce n'est pas vraiment la question, même si c'est vrai. Il faut bien qu'il ait raison parfois.
–Je n'arrive pas à y croire, marmonne-t-il. Dumbledore disant ces choses, Dumbledore disant que le pouvoir nous donne le droit de régner...
–C'était il y a longtemps, l'interrompt-elle. »
Elle n'arrive pas à croire que c'est elle qui défend Dumbledore devant lui.
« Ils avaient le même âge que nous ! »
Il lui lance un regard noir.
« Et on est là, à risquer nos vies pour combattre Vous savez qui, et lui était là, en réunion avec son nouveau meilleur ami, à comploter leur montée en puissance sur les Moldus. »
Les mots jaillissent d’elle.
« Je croyais en ces choses. Ça n'a pas d'importance, que j'aie changé ? »
Elle retient son souffle. Ce qu'il pense d'elle ne devrait pas lui importer, mais c'est pourtant le cas. Elle se rend compte qu'ils n'en ont jamais parlé auparavant. Une fois qu'ils ont surmonté les soupçons initiaux qu'il nourrissait à son égard, son passé n'a plus jamais été évoqué.
Elle peut voir la fureur disparaître de son visage. Il se passe une main dans les cheveux.
« Non, je veux dire, oui, bien sûr que c'est important. Je ne t'en veux pas, plus maintenant.
Une stupide bouffée de soulagement l'envahit.
Essayant de cacher ce sentiment, elle demande rapidement :
« Alors pourquoi est-ce que tu es si contrariée d'apprendre pour lui ? Ce n'est pas la même chose ? »
Il fronce les sourcils.
« Ce n'est pas la même chose, explique-t-il lentement. Je savais pour toi, mais je ne savais pas pour lui. Il y a une différence entre accepter quelqu'un qui est honnête à propos de lui-même et accepter quelqu'un qui ne te dit jamais rien du tout. »
Elle avait oublié cette partie. Elle se mord la lèvre.
« D'accord. Je suis d'accord avec cette partie. Il aurait dû en parler ouvertement. Alors peut-être que les élèves auraient - ils auraient su que les gens peuvent changer. »
Cela aurait pu faire une différence pour elle, en quatrième et cinquième année, après qu'elle se soit rapprochée de Tracey et qu'elle ait commencé à se poser des questions.
Il acquiesce.
« Ouais. »
Elle le regarde un instant.
« Je pense que la raison pour laquelle tu es si en colère, c'est parce qu'il ne te l'a pas dit, pas à cause des choses qu'il a faites.
–Eh bien, peut-être, oui, répond-il vivement. Regarde ce qu'il m'a demandé : "Risque ta vie, Harry, encore et encore ! Mais ne t'attends pas à ce que je t'explique tout, fais-moi confiance aveuglément, fais-moi confiance même si je ne te fais pas confiance !
–Je suis d'accord ! dit-elle rapidement. Tu sais que je suis d'accord. Il ne t'a pas dit ce qu'il aurait dû, et c'est mal. Mais il n'est plus là, et tu n'obtiendras jamais ce que tu veux de lui. Et ce n'est pas en me criant dessus que tu vas y arriver.
–C'est vrai. »
Sa colère s’estompe légèrement.
« Désolé, c'est juste que... »
Il donne un coup de pied dans la neige.
« Il y a tellement de choses qu'il ne m'a jamais dites. Même des petites choses stupides. Je sais que je ne devrais pas m'en soucier, mais je n’ńy arrive pas.
–Quelles choses ? »
Il lève les yeux, arrêtant ses coups de pied dans la neige.
« Je ne sais pas, il était d'ici. Il vivait ici, tout comme mes parents. Je crois que sa sœur est même dans ce cimetière, le même que celui de mes parents. Et il n'a jamais rien dit. On aurait pu... »
Son esprit s'accroche à ses paroles.
« Tes parents sont là ?
–Oui... on allait essayer de les trouver avant que tu n'arrives. En fait... »
Il se tourne légèrement, regardant le cimetière.
« Je veux... »
Elle comprend ce qu'il veut dire.
« Tu veux chercher ? Je vais chercher sur une moitié, et tu peux faire l'autre. »
Il lui offre un simple signe de tête en guise de réponse.
Alors qu'il ouvre le portail, elle regarde autour d'elle, se demandant où est passée Hermione. Elle l'avait presque oubliée au cours de leur conversation. Mais ils n'ont rien entendu, elle doit donc aller bien. Connaissant Granger, elle réapparaîtra probablement en ayant trouvé un autre Horcruxe dans cinq minutes ou quelque chose d'aussi ennuyeux.
Elle prend la droite et lui la gauche. Elle scrute les pierres tombales sur lesquelles elle reconnaît beaucoup de noms de famille: Abbott... Fawley... Potter.
Oh.
La pierre tombale en marbre blanc brille pratiquement dans l'obscurité. Elle s'approche pour la lire.
JAMES POTTER
NÉ LE 27 MARS 1960
LILY POTTER
NÉE LE 30 JANVIER 1960
MORTS LE 31 OCTOBRE 1981
Le dernier ennemi qui sera vaincu, c’est la mort.
« Harry. Ils sont... ils sont là. »
Il marche si lentement qu'elle a l'impression de le voir au ralenti. Pour une fois, elle ne ressent aucune impatience. Lorsqu'il l'atteint, il ne dit rien, se contentant de fixer les pierres tombales. Elle frissonne et remonte son manteau. Il s'est remis à neiger doucement.
« 'Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort'... dit-il doucement. Ce n’est pas une idée des Mangemorts ? Pourquoi est-ce que c'est là ? »
Une note de panique s'est glissée dans sa voix.
« Je ne pense pas que ce soit le cas. Je veux dire, j'ai entendu Drago parler du genre de choses qu'ils disent, et je ne l'ai jamais entendu dire quelque chose comme ça.
–C'est vrai, dit-il. J'ai juste pensé... »
Il ne termine pas sa phrase. Elle regarde les flocons de neige tomber tranquillement sur la pierre tombale.
Egoïstement, elle se demande ce que ce serait d'avoir des parents saints et je-peux-mourir-pour-toi comme les siens, au lieu des parents bien vivants et très imparfaits qu'elle a en réalité. Mais même elle sait qu'il vaut mieux ne pas dire cela.
Elle pourrait dire qu'ils l'aimaient ou qu'ils seraient fiers de lui, mais elle n'est pas du genre à dire des choses qu'elle ne sait pas. Pas comme ça. Pas à lui.
« J'aimerais... »
Il parle d’une voix un peu étouffée.
« J'aimerais avoir quelque chose... »
Voilà un sort qu'elle connaît bien. On ne peut pas être élevé par Lyssa Parkinson et ne pas savoir comment configurer des fleurs pour des situations comme celle-ci : des visites inattendues au cimetière ou des proches qui se retrouvent à Ste Mangouste ou des détours par des monuments aux morts.
« Une dame ne vient jamais les mains vides, l’entend-elle dire. Aucune de mes filles ne sera jamais prise au dépourvu. »
Elle tire sa baguette et trace un cercle dans l'air, en murmurant la formule tout bas. Une couronne de roses de Noël s'épanouit dans les airs. Il l'attrape et la dépose sur leur tombe.
« Merci, dit-il d'une voix rauque. »
Il ne la regarde pas, mais ses yeux sont humides.
Elle sent un pincement dans sa poitrine, une pression qui lui dit : "Dis quelque chose", mais son esprit est totalement, effroyablement vide. Ce n'est pas le moment de faire des remarques sarcastiques ou des commentaires intelligents. Elle fait donc la seule chose qu'elle peut penser à faire, elle tend la main et prend la sienne. Il ne dit rien, mais il resserre ses doigts autour des siens.
Après un long moment, il s'essuie grossièrement le visage avec le dos de son autre main et marmonne :
« On devrait y aller. »
Il lui lâche la main et elle le suit hors du cimetière. Refermant la porte derrière elle, elle se retourne et dit doucement :
« Je devrais y aller. Il se fait tard.
—Oui ».
Il regarde vers l'église. Elle soupçonne qu'il ne veut pas la regarder dans les yeux.
« Je devrais chercher Hermione. Il faut encore qu'on trouve où on va camper.
–Je pensais que vous iriez chez Bathilda ? »
Il secoue la tête.
« Il est trop tard aujourd'hui. Et ce n'était qu'une idée. Tu nous as obtenu le livre de Rita - même si c'est surtout des mensonges, il pourrait y avoir quelques vérités sur Dumbledore. Comme la lettre.
–Je ne pense pas que la vie de Dumbledore te renseignera sur les Horcruxes. »
Il finit par croiser son regard.
« Je sais que c'est vrai. Mais j'ai l'impression qu'il y a des choses... des choses que je dois savoir. »
Les morts ne peuvent pas te répondre, a-t-elle envie de lui dire. Mais c'est trop proche de ce qu'il y a derrière eux dans le cimetière, alors elle se mord la langue, durement.
« Tu devrais te concentrer sur les Horcruxes, lui conseille-t-elle finalement. »
Il hausse les sourcils.
« Tu parles comme Hermione.
–Je ne pense pas qu'elle aimerait cette comparaison, dit-elle, amusée. »
Il hausse les épaules.
« Peut-être. Je pense qu'elle est agacée par le fait que tu aies accès à plus de livres qu'elle maintenant. Chaque fois qu'elle me demande de te demander de chercher quelque chose à la bibliothèque, elle prend un air vraiment bizarre.
–Les rôles se sont inversés, songe-t-elle. Maintenant, c'est moi qui suis studieuse par rapport à Granger. Peut-être que je vais devenir amie avec Madame Pince ensuite. »
Il ricane.
« C'est impossible. »
C'est un soulagement de le voir redevenir lui-même.
« Tu doutes de moi ? Je l'ai entendue se plaindre de devoir ranger ces horribles livres qui essaient de t’arracher les doigts. Peut-être que je vais ordonner à certains de ces idiots de le faire pour leur prochaine retenue. Ça devrait me mettre dans ses petits papiers. »
Un drôle d'air se dessine sur son visage.
« Eh bien, si tu le fais, essaye de découvrir si elle a un faible pour Rusard.
–De quoi tu parles ?
–Elle était très en colère contre Hermione et moi l'année dernière, et j'ai dit que c'était parce qu'elle nous avait entendues parler de lui. Tu ne crois pas qu'ils pourraient être secrètement amoureux ou quelque chose comme ça ? Ils auraient pu s'entendre sur le fait qu'ils détestent tous les élèves.
–Je ne peux pas croire que tu aimes les potins.
–Quoi, tu ne penses pas que ça puisse être vrai ? demande-t-il, faussement offensé.
–Je ne sais même pas par où commencer, dit-elle. Mais vraiment, je dois y aller maintenant. »
Elle regarde autour d'elle.
« Je crois que je vais transplaner d'ici, en fait. »
Elle hésite, le regarde, se demandant ce qu'il y a à dire.
« Alors je suppose que c'est un au revoir...
–Attends, dit-il en la rattrapant.
–Quoi ? »
Il l'attire vers lui, puis l'embrasse si doucement, si lentement, qu'elle se sent un peu faible.
Ce n’est pas moi, pense-t-elle. Ce n’est pas moi du tout.
« Joyeux Noël, Pansy, lui souhaite-t-il en posant son front contre le sien.
–Joyeux Noël, Harry, dit-elle. »
Mais c'est un peu trop, et elle se dégage en disant :
« Essaye de ne pas te faire tuer. »
La dernière fois qu'elle lui a dit ces mots, c'était il y a un an, mais elle a l'impression que plusieurs années se sont écoulées depuis.
Un air amusé apparaît dans ses yeux.
« Oui, j'essaierai. »